La conversion de Paul, pourquoi trois récits différents ?

Récemment un ami musulman attaquait la Bible en mentionnant les divergences entre les 3 récits de la conversion de Paul (Saul), qui sont tous racontés par Luc en Actes.

Voici une partie de son message, où il mentionne cette contradiction apparente.

Où et comment Paul s’est-il converti ?

Paul est connu pour être le véritable fondateur de la religion chrétienne telle que pratiquée aujourd’hui. Il est venu changer l’enseignement de Jésus dans les quatre Evangiles, mais il prétend que c’est sous l’ordre de Jésus. Or, la conversion de Saul (qui a changé son nom en Paul) a eu lieu grâce à une apparition miraculeuse du Christ sur la route de Damas où il allait en chasseur de têtes de chrétiens, dûment habilité par les grands prêtres juifs du Temple de Jérusalem. Luc raconte :

• 3 Et, comme il était en chemin, il arriva qu’il approcha de Damas ; et tout à coup une lumière brilla du ciel comme un éclair autour de lui. 4 Et étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 5 Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il [dit] : Je suis Jésus que tu persécutes. 6 Mais lève-toi, et entre dans la ville ; et il te sera dit ce que tu dois faire. 7 Et les hommes qui faisaient route avec lui s’arrêtèrent tout interdits, entendant bien la voix, mais ne voyant personne (Actes 9)

Mais, Paul, cité par Luc, raconte une histoire un peu différente :

• 6 Et il m’arriva, comme j’étais en chemin et que j’approchais de Damas, que vers midi, tout à coup, une grande lumière, venant du ciel, brilla comme un éclair autour de moi. 7 Et je tombai sur le sol, et j’entendis une voix qui me disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 8 Et moi je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes. 9 Et ceux qui étaient avec moi virent la lumière, et ils furent saisis de crainte, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. 10 Et je dis : Que dois-je faire, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Lève-toi et va à Damas, et là on te parlera de toutes les choses qu’il t’est ordonné de faire (Actes 22)

Pire : Luc nous propose une troisième version, citant toujours son maître Paul et toujours dans le même livre :

• 12 Et comme j’allais aussi à Damas pour cela, avec pouvoir et commission de la part des principaux sacrificateurs, 13 en chemin, en plein midi, je vis, ô roi, une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil, laquelle resplendit du ciel autour de moi et de ceux qui étaient en chemin avec moi. 14 Et comme nous étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons. 15 Et moi je dis : Qui es-tu Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. 16 Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds : car je te suis apparu afin de te désigner pour serviteur et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour [la révélation] desquelles je t’apparaîtrai, 17 en te retirant du milieu du peuple et des nations vers lesquelles moi je t’envoie pour ouvrir leurs yeux, 18 pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en moi (Actes 26)

Trois versions différentes dans le même livre : c’est peu commun et cela mettrait le doute dans l’esprit de n’importe quel être censé. Résumons :

 1e version2e version3e version
Qui est tombé ?SaulSaulTous
Qui a vu la lumière ?SaulTousTous
Qui a entendu la voix ?TousSaulSaul
Qui a instruit Paul ?Un DamascèneUn DamascèneJésus

Il est à noter qu’à part Paul dans ses épîtres et Luc (son plus fidèle élève qui n’était pas témoin de la scène) dans les Actes des Apôtres, aucun autre témoin oculaire ne nous a laissé un écrit témoignant de cette apparition miraculeuse de Jésus.

J’ai réfléchi à ce sujet pendant plusieurs semaines. J’ai aussi relu des parties des Actes, de Galates et je suis en train de lire un livre intitulé « l’Apôtre » (ou The Apostle, en anglais), de John Pollock, qui m’a ouvert les yeux sur plusieurs sujets. J’ai lu un peu en ligne à ce sujet aussi.

Voici quelques pensées qui me sont venues. Plusieurs sont inspirées de cet article (en anglais) https://mdharrismd.com/2011/12/19/pauls-conversion-why-three-accounts-and-how-do-they-differ/.

Réponse :

L’histoire de la conversion de Paul, qui est passé du statut de juif dévot persécutant violemment les croyants en Jésus à celui de chrétien dévot propageant sans crainte l’Évangile contre toute opposition, se trouve à trois reprises dans les Actes des Apôtres. Les récits diffèrent légèrement :

Le premier récit, dans Actes 9, relate la conversion de Paul au moment où elle s’est réellement produite. Après avoir été le chef de file de la persécution des chrétiens à Jérusalem et en Judée, Paul a obtenu la permission du souverain sacrificateur, puis s’est mis en route pour Damas, dans l’espoir de trouver et d’arrêter des chrétiens qui avaient fui sa persécution. En chemin, Paul et ses compagnons voient soudain une grande lumière (v3). Paul tombe à terre et entend la voix de Jésus qui lui demande pourquoi il le persécute (v. 4-5). La voix lui dit ensuite ce qu’il doit faire (v. 6). Paul avait été aveuglé par la lumière et ses compagnons l’ont conduit à Damas où il n’a rien mangé pendant trois jours (v. 9). Pendant ce temps, le Seigneur ordonne à un croyant nommé Ananias de rencontrer Saul et de le servir (v. 10-16). Malgré sa peur de se révéler au pharisien redouté et persécuteur des chrétiens, Saul de Tarse, Ananias obéit (v. 17). Saul, bientôt connu sous le nom de Paul, retrouve la vue. Des écailles tombent de ses yeux, il recouvre la vue, il est baptisé (v. 18), il prend de la nourriture et de l’eau (v. 19).

Le second récit, dans Actes 22, décrit son témoignage lors de son procès devant les Juifs. Après avoir prêché le Christ pendant des années dans toute l’Asie mineure et la Grèce, Paul était revenu à Jérusalem. Il est accusé à tort d’avoir fait entrer un païen dans le temple et il est arrêté. Paul s’adresse à ses accusateurs dans leur « dialecte hébreu » (v. 2, les différentes versions parlent d’hébreu ou d’araméen). Il revient sur sa conversion, leur disant qu’il était juif, élevé dans la diaspora, mais qu’il avait été éduqué par le célèbre maître juif Gamaliel (v. 3). Il raconte son zèle dans la persécution des chrétiens et sa mission à Damas (v. 4-5). Comme dans le récit de la sœur, Paul décrit la lumière vive et la voix du Christ (v. 6-7), mais il cite Jésus en disant : « Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes (v. 8) ». Le descripteur « Nazaréen » ne figure pas dans le récit précédent. Le récit du chapitre 9 dit « entre dans la ville », mais celui du chapitre 22 dit « va à Damas ». Le message du Seigneur à Ananias, tel qu’il est rapporté au chapitre 9, ne se trouve pas dans le chapitre 22, mais le service d’Ananias en faveur de Paul est présent dans les deux récits.

Le troisième récit, dans Actes 26, est sensiblement différent des deux autres. Dans ce cas, Paul était en prison depuis plus d’un an et il avait témoigné pour sa propre défense devant le roi de Judée Agrippa. Paul décrit sa persécution des chrétiens avec beaucoup plus de détails (v. 9-11). Il a ajouté des détails sur la rencontre sur la route, notamment qu' »il est difficile pour vous de lutter contre les aiguillons (v. 14) ». Dans ce récit, Jésus dit à Paul qu’il a été choisi par Dieu et qu’il apportera l’Évangile aux païens, le tout avec beaucoup de détails (v. 16-18). Paul n’a fourni aucun détail sur ses activités à Damas et a ensuite transmis son message aux païens.

Observations :

Tout d’abord, en lisant le reste du livre des Actes, je vois que Luc avait l’œil observateur et l’esprit inquisiteur. Je ne peux donc pas croire qu’il n’ait pas remarqué les divergences entre les trois récits. S’il avait intérêt à rendre le récit plus crédible, on pourrait penser qu’il aurait tenté d’homogénéiser les trois récits de lui-même ou qu’il aurait fait savoir à Paul à un moment donné que ces trois récits étaient un peu contradictoires et qu’il aurait demandé des éclaircissements afin de savoir ce qu’il en était réellement. Visiblement, il n’en est rien.

J’ai également du mal à croire que l’erreur soit attribuable à Luc, qui aurait eu des souvenirs différents d’un chapitre à l’autre ou qui aurait volontairement falsifié et rendu moins crédible son récit historique, alors que le but de sa lettre était d’édifier Théophile (tout comme son Évangile qu’il aurait écrit quelques temps auparavant). Parallèlement, il s’adressait aussi à d’autres lecteurs potentiels, qu’il cherchait sûrement à affermir dans la foi ou à convaincre du bien-fondé de la foi des apôtres.

L’objectif de l’Évangile de Luc et du livre des Actes peut être à la fois ecclésiastique et apologétique. Sur le plan ecclésiastique, il peut avoir été écrit pour édifier l’Église, en servant d’histoire à la fois de la fin de la vie de Jésus sur terre et de ses apôtres. Dans un but apologétique, ce livre a pu être composé pour démontrer que le christianisme n’était pas une menace pour l’Empire romain. Plus précisément, selon certains historiens, il semble que ce livre ait pu servir la défense de Paul devant l’empereur. [Ce dernier argument semble correspondre le mieux à la fin abrupte et est également étayé par l’acceptation (ou la non-condamnation) de Paul par les autorités gouvernementales plusieurs fois tout au long du récit, ce qui servirait de précédent juridique devant la cour à Rome (18:12-17 ; 23:23-30 ; 26:31-32 ; et al.).]

En fait, je remarque surtout que Luc a cherché à laisser un témoignage aussi fidèle que possible en ne gommant pas les divergences ou même les disputes (entre Paul et Barnabas, par exemple), mais ne nous montrant la vraie nature imparfaite des hommes que Dieu avait choisi pour son œuvre, malgré leurs imperfections. Il est édifiant pour nous de connaître ces détails, qui nous montrent qu’être chrétien ne signifie pas qu’il faille être une personne parfaite (toutefois il ne faut pas faire d’excuse pour le péché). Parfois, quand je fais une introspection de ma vie, je suis déprimé et découragé parce qu’il m’arrive si souvent de me mettre en colère, d’être impatient, de douter, de faire des « sottises », etc. Mais alors le Saint-Esprit me rappelle des passages de la Bible comme ceux-ci, et me montre que Dieu n’est pas limité par la nature humaine des hommes qu’il utilise. En fait, mieux que cela, notre Père choisit le plus souvent d’utiliser ses enfants pour accomplir ses desseins, alors qu’il pourrait bien faires ses œuvres sans passer par nous. Il aime se servir de ses serviteurs, et je trouve cela merveilleux qu’il daigne se servir de moi. Je suis comme le fils prodigue. J’ai péché, mais je me repens, et Dieu m’aime autant qu’au jour où il m’a formé dans le ventre de ma mère. Cet amour est incompréhensible, et c’est pour cela que je sers Dieu. Parce qu’il m’a tant aimé.

Mais revenons à Paul.

Loin d’être la preuve d’une affabulation, les différences entre les récits démontrent pour moi la fiabilité du récit. En fonction de l’objectif du récit et du public qui l’entendra, les gens choisissent parfois de mettre l’accent sur différents aspects d’un évènement. 

Le récit du chapitre 9, dans lequel l’objectif de Luc était de raconter l’histoire de l’Église primitive, mettait l’accent sur Paul et les croyants de Damas. 

Le récit du chapitre 22 ne se voulait pas une histoire mais un témoignage.  Il souligne la judéité essentielle de Paul et sa fidélité à la loi, et fait référence au « Dieu de nos pères ».   On sent qu’il souhaite ardemment que ses accusateurs juifs comprennent que Jésus est leur Messie. 

La défense de Paul devant Agrippa au chapitre 26, avec un petit auditoire plus privé et moins hostile, est différente.

En médecine comme en droit, une histoire totalement inchangée d’un événement à l’autre est plus susceptible d’être considérée fausse. Je rappelle que Luc était médecin.

L’exercice de la médecine consiste en partie à vérifier la véracité ou la fausseté des antécédents d’un patient, en particulier lorsque ce dernier fait des allégations sur le comportement d’une autre personne, par exemple en cas de maltraitance. Si une personne raconte une histoire, qu’une autre raconte exactement la même histoire et qu’une troisième raconte exactement la même histoire, l’auditeur doit soupçonner que les trois personnes ont collaboré au lieu de donner un témoignage indépendant. Un accord général est attendu, mais un accord exact ne l’est pas. C’est ce que l’on attend d’un témoin à l’autre, mais aussi d’un même témoin au fil du temps. Paul a raconté ces trois récits à Luc, qui les a consignés dans les Actes des Apôtres.

Il ne fait aucun doute que quelque chose s’est passé sur le chemin de Damas. Les hommes qui accompagnaient Paul ont soit entendu quelque chose (9:7), soit n’ont pas compris la voix (22:9), soit une combinaison des deux. Soit Paul seul est tombé à terre (9:4, 22:7), soit ils sont tous tombés (26:14), soit une combinaison des deux. Les divergences apparentes entre les récits, eux-mêmes séparés par des années de temps, reflètent selon moi la nature humaine, que ce soit en oubliant des détails ou en mettant l’accent sur certains faits plutôt que sur d’autres.

Ce récit de conversion est utile à tous les chrétiens de diverses manières. Ceux qui craignent d’être trop pécheurs pour que Dieu ne les sauve disposent d’un modèle qui passa du pire ennemi des chrétiens à l’un de leurs plus grands prédicateurs et apologètes. Ceux qui croient qu’ils peuvent être des chrétiens « en solo » voient le besoin absolu que même le plus grand des apôtres avait de ses frères en Christ. Ceux qui doutent de l’autorité de Paul en tant qu’apôtre peuvent être rassurés par l’autorité que Dieu lui a donnée. L’histoire de Paul nous instruit bien, démontrant le choix souverain de Dieu pour ses serviteurs et la certitude de sa volonté. C’est un modèle pour les croyants d’aujourd’hui.

J’aimerais connaître vos pensées à ce sujet…

Infolettre décembre 2020

Bonjour à tous! Et Joyeux Noël à vous tous! en retard =(

Comment allez-vous?

Voici un petit résumé de l’année que Dieu nous a donné.

Que devenons-nous?

Je vous écris depuis la maison de ma belle-famille, en Ontario. Il y a 1 an et un 1 jour exactement, le 29 décembre 2019, une jeune femme du nom d’Amy a accepté d’être ma femme. Nous nous sommes mariés le 22 mars dernier. Après un voyage de noces dans les Rocheuses canadiennes en début du confinement, nous sommes revenus à mon appartement au Québec. Cela fait donc environ 9 mois que nous vivons ensemble au Québec. En avril et mai, j’ai donné des cours à distance. Début juillet, nous avons acheté une maison d’un autre frère de l’assemblée, et nous sommes maintenant bien installés, grâce à l’aide de l’Église, tout près de mon travail, de l’église et de ma famille. Dieu a été très miséricordieux envers nous, ce pourquoi je suis très reconnaissant.

Ma sœur Astrid s’est mariée le 22 août à un de mes amis du Kentucky (É-U), Jesse Johnson. Nous n’avons pas pu les voir depuis ce temps, vu les restrictions de voyage.

En octobre dernier, la famille d’Amy a déménagé du Manitoba à l’Ontario. Amy les a aidés. Nous sommes heureux qu’ils habitent maintenant à 8 heures de route de chez nous, plutôt que 25h…

La pandémie a changé nos vies un peu, mais nous retournons à la normale. La rentrée scolaire s’est faite le 11 septembre pour notre école. Il y a des restrictions quant aux interactions entre les classes et entre les enseignants et leurs élèves. De la fin septembre jusqu’à novembre, nous avons eu des ennuis avec le ministère de l’Éducation qui a envoyé des agents pour chercher des failles dans notre cursus et nos méthodes d’enseigenment et ainsi nous obliger à fermer notre école privée et vraisemblablement nous obliger à quitter la province, puisque nous ne voulons pas que nos enfants soient éduqués dans le système public, et la majorité d’entre nous ne sont pas en mesure de pratiquer l’éducation à domicile selon les critères exigeants du Québec.

Plusieurs parmi la vingtaine de familles que notre assemblée compte ont songé à quitter la province à la hâte, plutôt que d’exposer leurs enfants à une possible intervention de la DPJ (la direction de la protection de la jeunesse du Québec). Nous avons eu plusieurs réunions de frères et des prières spéciales. Nous avons demandé les prières des frères de l’Église ailleurs dans le monde. Nous avons aussi parlé avec le maire de Roxton Falls, qui est intervenu en notre faveur, et nous a donné sa parole que l’affaire serait classée sous peu, nous enjoignant de l’avertir s’il y avait le moindre ennui à l’avenir. Nous sommes reconnaissants pour cela. Nous savons que le Seigneur nous protège, ainsi que nos enfants, même si Satan et le monde veulent nous empêcher d’élever nos enfants dans l’amour et la pureté. C’est aussi un beau témoignage que de voir nos voisins prendre notre défense auprès des autorités. Il vaut vraiment la peine d’entretenir de bonnes amitiés avec tout le monde, même s’ils ne sont pas nos frères dans la foi. Merci donc, à tous mes voisins qui liraient cette lettre!

Pour Noël, à cause du confinement, nous n’avons pas pu organiser toutes les rencontres habituelles, mais nous avons quand même pu témoigner à travers quelques chants. Puis, le 25, Amy et moi sommes partis pour passer la dernière semaine de cette année inhabituelle avec ses parents, en Ontario.

Quoi de neuf au niveau des traités?

Au bureau canadien de la SEBT, l’année 2020 a été pour le moins différente, avec un accroissement de la cadence de commandes dans les premiers mois de l’année, puis un ralentissement dans la suite, à cause de la pandémie et des difficultés des services postaux. Les services ne sont toujours pas rétablis avec certains pays. Nous avons distribué beaucoup plus de traités au Canada par contre, et le commandes pour la France et la Côte d’Ivoire n’ont pas diminué fortement . Nous continuons d’essayer de toucher tous les pays du monde, tout en visant tout particulièrement les endroits où l’Évangile n’est pas bien connu. Internet est un outil incroyablement efficace pour cela, et nous n’en avons pas encore maîtrisé l’ampleur. Surtout depuis la covid-19, nous avons trouvé qu’internet était devenu pratiquement le seul moyen de toucher les gens, parce que nous étions tous confinés chez nous. J’ai été moins impliqué avec la SEBT cette année, en partie à cause de la baisse des commandes mais c’est aussi une conséquence d’être nouvellement marié :).

Nous continuons de traduire de plus en plus de traités, pour toucher presque 100 langues à ce jour (notre site web en a maintenant 33, je crois).

https://www.traitesevangeliques.org/language

Dieu continue de nous fournir les fonds nécessaires (certains d’entre vous ont fait des dons, merci!) et nous avons confiance que la majorité des traités que nous envoyons partout dans le monde sont utilisés pour la gloire de Dieu et que leur contenu parle à des centaines de milliers et probablement des millions de gens chaque année. Vous pouvez continuer d’en commander et de diriger d’autres évangélistes vers nous.

Vous pouvez en apprendre plus au sujet de la SEBT ainsi que commander des traités gratuits sur la page suivante: https://missionnaireanabaptiste.org/societe-evangelique-de-bibles-et-traites/ ou directement à travers le formulaire ci-dessous.

FORMULAIRE DE COMMANDE DE DOCUMENTATION ÉVANGÉLIQUE

** L’option Chronopost n’est disponible que pour l’Europe en ce moment. Les colis Chronopost arrivent en 5-10 jours, mais il se peut (environ 1 chance sur 4) que les douanes vous réclament 35 euros de TVA. Les colis allant aux Caraïbes mettent aussi 1 mois ou 2, habituellement. Les colis allant en Afrique ou en Asie sont acheminés en 2-5 mois en général, car nous ne pouvons utiliser Chronopost dans ces cas-là. Merci pour votre patience !

Là où la SEBT a envoyé des représentants officiels, elle ne s’occupe pas uniquement de distribuer des traités et des petites bibles, mais aide aussi à soutenir des orphelinats, des maisons de retraite, des personnes en difficulté, des prisonniers, des drogués, des villageois pauvres dans des situations critiques. Ce n’est pas notre mission numéro 1 en tant qu’organisation d’évangélisation, mais cela fait partie de l’œuvre que Jésus nous a enseigné de faire pour notre prochain, et nul chrétien, quelle que soit sa profession ou sa vocation principale, ne peut ignorer ceux qui sont dans le besoin matériel ou émotionnel autour de lui.

Vous pouvez consulter le contenu des traités nouvellement rédigés en français en cliquant sur le titre.

Parus au cours de la dernière année :

Il y a aussi des nouvelles publications dans plusieurs autres langues: anglais, espagnol, italien, arabe…

Livres qui devraient paraître dans la prochaine année, si Dieu le veut (il y a eu des retards) :

  • Voici mon héritage (Petit livre d’histoire de l’Élise. Rédaction terminée, il reste les cartes et la mise en page)
  • Hymnes chrétiens (494 cantiques pour le culte, corrections presque terminées, reste à contacter les ayants droit et négocier)
  • Trente-trois articles de foi (texte terminé, prêt à être imprimé. Articles de foi historiques anabaptistes des années 1600)

Méditations

Comment évangéliser le monde musulman?

Je viens de terminer la lecture de À la recherche d’Allah, j’ai trouvé Jésus, de Nabeel Qureshi.

C’est un très bon récit qui détaille le cheminement (qui a duré 4 ans) d’un musulman vivant aux États-Unis qui a fait des recherches et participé à de nombreux débats cherchant à prouver que le christianisme était faux et que l’islam était le vrai chemin vers Dieu.

Au cours de son livre, il parle d’une athée et d’un bouddhiste qui deviennent chrétiens avant lui-même. Bien que l’islam semble avoir plusieurs points communs avec le christianisme, c’est en fait un système tellement autoritaire basé sur l’honneur et sur une foi aveugle, qu’il est très difficile de le quitter.

Pourtant, aujourd’hui, un quart de la population de la terre adhère à cette croyance d’une manière ou d’une autres (il y a beaucoup de formes d’islam, presque autant qu’il y a de formes de christianisme). Dieu veut qu’ils soient sauvés. Dans le cas de Nabeel, un de ses amis, David Wood, l’a accompagné (relativement) patiemment tout au long de son cheminement, disponible lorsque Nabeel avait des questions, intéressé dans sa vie, ne parlant pas uniquement de la foi mais aussi de tout et de rien, prêt à débattre quand c’était nécessaire.

Nabeel avait été formé avec beaucoup d’arguments anti-chrétiens et anti-Jésus, et avant de rencontrer David, il n’avait jamais rencontré de chrétien qui puisse lui tenir tête dans un débat. En lisant ce livre j’ai pu voir l’utilité (et les limites) de l’apologétique, d’étudier la Bible et de la lire quotidiennement, de vivre humblement avec la joie du Seigneur dans notre cœur, de laisser Dieu diriger nos conversations avec ceux qui ont une foi et une culture radicalement différente, malgré le fait que nous ne soyons pas toujours dans notre zone de confort.

Je recommande ce livre à tous. Lisez des livres qui vous permettent de comprendre la vie et le point de vue des autres et de mieux étendre la main vers eux et leur proclamer la Bonne Nouvelle d’une manière qui ne les repousse pas.

À la prochaine!

Merci d’avoir pris le temps de lire cette infolettre. Vos commentaires, questions et conseils sont les bienvenus!

Que Dieu vous bénisse tous! Je vous souhaite une très riche et belle année 2021.

Bien chaleureusement en Christ,

Hugues et Amy Andries

Comment enrayer l’islam radical

Aujourd’hui je veux commencer une réflexion sur un thème d’actualité, contrairement à la majorité de mes articles, qui traitent de sujets plus généraux et/ou doctrinaux.

En effet, nous commençons tout juste à voir l’ampleur d’un phénomène de radicalisation, plus marqué dans les pays francophones qu’ailleurs (selon une récente étude américaine qui a suscité l’ire de l’ambassadeur de France aux États-Unis), et des frappes terroristes qui touchent beaucoup le monde francophone (donc celui dans lequel nous évoluons) en ce moment : les attentats à Beyrouth ne nous ont guère surpris, mais ceux du Bardo (Tunis) de Sousse, Bamako, Ouagadougou, Grand Bassam et Paris ont choqué plus de monde… Il faut dire que moi et mes proches (nous sommes d’origine belge) n’avons pas senti de surprise en nous réveillant aux nouvelles de deux attentats à Zaventem et Maelbeek… Nous étions plutôt étonnés que cela ne s’était pas produit plus tôt.

Et pour cause: aujourd’hui, 22% de la population de Bruxelles est musulmane. Les quartiers de Saint-Josse, Molenbeek et Schaerbeek comptent tous entre 40 et 50% de musulmans. Selon les estimations et projections des experts, la population musulmane en Belgique va doubler en 20 ans entre 2010 et 2030, passant de 640 000 à 1,2 millions, (si les flux de migration se maintiennent aux niveaux actuels). Les Belges d’origine s’éloignent depuis longtemps de ces quartiers, et ne constituent aujourd’hui que 28% de la population de la région de Bruxelles, c’est-à-dire que dans quelques années ils seront non seulement minoritaires, comme ils l’ont été depuis des années, mais aussi ils ne seront plus le plus important groupe sociodémographique, car l’islam deviendra la première religion de Bruxelles, devant l’athéisme, le christianisme nominal (souvent agnostique), le bouddhisme, l’hindouisme et les mouvements sectaires.

Pour le vrai chrétien, l’invasion de l’Occident par des musulmans (entre autres) ne devrait pas être un sujet de souci personnel, car il sait quel est le vrai Dieu, et il sait que toutes choses concourent pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Romains 8.28). Il n’a pas (vraiment) peur de mourir lors d’un attentat par exemple, car il sait où son âme ira. On peut même se dire que l’arrivée de tous ces gens venus de pays où il est souvent interdit de prêcher l’Évangile est une occasion à ne pas manquer. Saïd Oujibou, un Marocain qui s’est converti à l’Évangile en France, nous affirme dans son livre (Fier d’être Arabe et chrétien) qu’en moyenne 10 musulmans se convertissent chaque jour au christianisme évangélique en France, ce qui signifie qu’ils affirment avoir vécu une nouvelle naissance, et qu’il ont la force et le courage de le dire à leur famille, ce qui signifie qu’ils seront habituellement rejetés par celle-ci ainsi que par la communauté musulmane (l’oumma) qui auparavant les protégeait par solidarité. Il est vrai que le nombre de convertis à l’islam en France est sensiblement le même, mais ce ne sont pas des personnes nées de nouveau qui font ce pas, plutôt des agnostiques et des jeunes (surtout des femmes). Il y a aussi les personnes radicales qui, à une autre époque, auraient choisi des causes telles que le communisme, le socialisme, ou tout groupuscule extrémiste ou sectaire, qui aujourd’hui trouvent une cause à défendre dans l’islam, qui fera d’eux des héros en échange.

Des tas de politiciens s’évertuent à minimiser le choc des cultures qui s’opèrent dans toutes les grandes villes d’Europe de l’Ouest, et même en Europe de l’Est et en Amérique du Nord. En même temps, d’autres cherchent à résoudre les problèmes. Seulement, ils sont quasiment insolubles : si d’un côté vous avez des jeunes musulmans en quête d’une identité qui vivent groupés et sont frappés de plein fouet par le chômage et de l’autre vous avez de plus en plus d’Européens de tradition pseudo-chrétienne mais qui vivent « dans la débauche » (tant selon la Bible que selon le Coran) qui commencent à haïr ou du moins à avoir peur des musulmans (non sans raison, les attentats ne font que les y pousser toujours plus), la réponse sera difficile à trouver même en pompant tout l’or du monde dans ces quartiers ou en essayant de favoriser la mixité ethnique.

Situation sans espoir ? Non, car Dieu peut tout et nous pouvons tout par Christ, qui nous fortifie. (Philippiens 4.13) Une grande partie des musulmans est à la recherche de quelque chose de plus profond, qu’ils pensent pouvoir trouver dans une pratique plus radicale et « primitive » de l’islam. D’ailleurs les nouveaux convertis à l’islam sont parmi ceux qui se radicalisent le plus rapidement, et je crois que c’est en partie parce qu’ils se rendent compte que l’islam « normal » ne répond pas tant à leurs désirs et à leurs questions, en somme, à leur « vide », et donc ils vont vite plus loin dans leur recherche en essayant de se purifier de toute trace de christianisme et d’occidentalisme. Sophie Kasiki écrit dans son livre (Dans la nuit de Daech, confession d’une repentie) :

« Une religion, ça se rencontre, ça se choisit. C’est une démarche personnelle, du moins, ça devrait l’être.

Pourtant, ma conversion ne me rend pas le bonheur. Ce n’est qu’une étape dans une très longue et très profonde crise morale. L’islam ne m’apporte pas de réponse mais il me donne, dans les premiers temps, des outils de réflexion, des pistes, peut-être, pour penser le monde. Je suis engagée dans un processus tortueux.  Je cherche un sens à ma vie.  Quand on se parlait encore, Julien me disait : « mais pourquoi veux-tu qu’il y ait un sens ? Profite, savoure, partage ! Pourquoi ce qui est suffisant pour les autres ne te convient-il pas ? »

Pourquoi ce qui est suffisant pour lui ne me convient pas, c’est le fond de sa question et je suis incapable d’y répondre. Tout simplement, il faut que tout ça ait un sens. J’ai besoin qu’il y en ait.

Et je cherche, comme une créature dans le noir, pour reprendre une image religieuse. Mais c’est vraiment ce que je ressens.  J’ai l’impression d’être un insecte aveugle… »

On observe que c’est en recherchant quelque chose pour combler le vide dans sa vie que Sophie (ce n’est pas son vrai nom) est passée d’agnostique catholique à musulmane modérée puis rapidement au stade de musulmane radicale. On voit plus loin une réflexion, où elle se dit qu’aller en Syrie rejoindre Daech est une meilleure alternative que le suicide :

« Ils ont raison. Je n’ai plus d’énergie. Plus rien ne me fait envie. Seule l’obligation de me montrer une mère exemplaire parvient encore à me faire me lever le matin pour accomplir, mécaniquement, la succession des gestes quotidiens : me laver, me préparer, réveiller Hugo, lui donner son petit déjeuner, le préparer, le conduire à l’école. […] Depuis longtemps maintenant, je sais repérer ce dégoût de la vie qui m’envahit par périodes. Bientôt je ne verrai plus comme solution que partir, et par partir, j’entends mourir. Je tente de me raccrocher à la pensée de mes nièces, de Hugo. Je détruirais leur vie irrémédiablement. Mais rien n’y fait. Le désir de mourir m’envahit. Je suis passée deux fois à l’acte par le passé. J’ai appris depuis à repérer les signaux annonciateurs de cet état morbide, mais pas à les désamorcer.  Cette fois, l’idée de partir pour la Syrie vient comme une échappatoire à ce désir de mort. À moins que ce soit le moyen que j’ai trouvé pour m’ôter la vie. »

Je n’ai pas de réponses ici, et je connais mal le phénomène de l’islamisme (ou salafisme ou islam radical… il y a tant de mots qui servent à le différencier tant bien que mal de l’islam sunnite dit « normal »). Mais je crois que la meilleure alternative à offrir à ces gens, c’est d’aller évangéliser les quartiers et les pays où il y a beaucoup de misère, de chômage, de musulmans, de gens qui recherchent le sens de la vie avec sincérité… Nous faisons trop peu pour eux.

Je crois que ce vide est ressenti par plus de gens que seulement moi ou Sophie Kasiki. J’en connais beaucoup personnellement qui m’ont parlé d’un tel vide. Pour certains, Dieu l’a comblé, pour d’autres cette réponse semble trop simple… Julien, le mari de Sophie écrit ceci en parlant des jours qu’il a passé sans Sophie en attendant de ses nouvelles :
« Rien. Je continue d’écrire et d’appeler. Je tourne en rond des nuits entières, dévoré par l’insomnie.  J’allume chaque cigarette avec le mégot de la précédente. […] Je ne vis plus. Les larves du protozoaire ont une existence plus enrichissante que la mienne. »

Qu’en pensez-vous ? N’est-il pas tant d’évangéliser les musulmans et les « quartiers sensibles » ?

 

Solution pour le Moyen-Orient

Tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation.

Apocalypse 5. 9

Il n’y a plus ni Juif, ni Grec… car vous tous, vous êtes un dans le Christ Jésus.

Galates 3. 28

Solution pour le Moyen-Orient

(Ceci est une beau récit que j’ai trouvé en furetant sur internet, je l’ai trouvé intéressant et je crois effectivement que Christ est le seul qui peut apporter la paix durable et unir des peuples ennemis.)

Il y a quelques années, le fils d’un cheikh bédouin du sud d’Israël demanda un permis de séjour aux États-Unis. La demande fut d’abord rejetée. Plus tard, un chrétien accompagna le jeune homme pour le recommander au chef du Département de l’immigration. Le responsable posa une série de questions au jeune homme qui décrivit la situation au Néguev, parla de sa famille et de son histoire personnelle. Puis il parla en détail de sa foi. Au grand étonnement du chef du service, il mentionna ce que Christ avait fait pour lui, et ce qu’il représentait pour lui. À la fin, il eut le courage de dire: “Voilà l’histoire de ma vie. Maintenant, pourriez-vous me parler de la vôtre?” Son interlocuteur lui répondit: “Moi aussi je suis un chrétien, né de nouveau”.

Le chef du service était un Juif, qui s’était également converti à Christ. Alors Arabe et Juif se serrèrent la main en tant que frères en Christ! Le jeune homme fit cette remarque: “C’est cela, la véritable solution aux problèmes du Moyen-Orient: croire en Jésus Christ, notre Seigneur vivant! Lui seul peut nous aider”.

Jésus Christ est vraiment le “Prince de paix” (Ésaïe 9. 6). Pour toutes les questions concernant l’avenir, et même l’éternité, le seul espoir valable repose sur lui. Il est “notre espérance” (1 Timothée 1. 1).

La paix dans le monde est-elle menacée?

Jésus allait mourir… pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés.

Jean 11. 51, 52

À tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, c’est-à­-dire à ceux qui croient en son nom.

Jean 1. 12

Unité?

Il y a un an, on a assisté à Paris et dans d’autres villes de France à l’un des plus importants rassemblements de l’histoire. Des dizaines de dirigeants politiques, suivis de millions de personnes, ont défilé dans une marche unitaire en souvenir des victimes du terrorisme. On a vu côte à côte des athées militants qui revendiquent le droit de se moquer de tout, y compris de Dieu, et des chrétiens, des juifs, des musulmans, qui tiennent à être libres d’exprimer leur croyance. Certains protestaient contre l’antisémitisme, d’autres contre les amalgames, d’autres encore manifestaient pour la république et ses valeurs.

À n’en pas douter, les participants étaient sincères, et leur engagement témoigne d’une angoisse latente et du désir de vivre dans un monde plus fraternel. Mais l’exigence de liberté d’expression à outrance n’est-elle pas aussi moteur de désunion? Qu’en est-il un an après?

Soyons lucides. Déjà le premier enfant né sur cette terre, Caïn, a tué le deuxième, son frère Abel! Et depuis, en commençant par la tour de Babel jusqu’à l’Organisation des Nations Unies en passant par différents empires et par la Société des Nations, l’humanité cherche en vain la paix et l’unité. Cette aspiration ne peut aboutir si Dieu est laissé en dehors du projet. La seule unité indestructible, c’est celle de la famille de Dieu. Les chrétiens eux-mêmes sont désunis, direz-vous. Oui, mais tous ceux qui croient en Jésus et à la valeur de son sacrifice sont devenus enfants de Dieu et sont un en lui, pour toujours. La nouvelle-naissance et le don du Saint-Esprit unissent les chrétiens, alors que Satan redouble d’efforts pour les diviser. La vraie Église n’a jamais été et ne sera jamais ébranlée par le Diable. Ce ne sont que les Églises qui pratiquent un évangile dilué qui courent un vrai risque de schisme ou même de disparaître.

Si vous avez peur de la tournure que prend ce monde, ne voulez-vous pas faire partie de la famille du Dieu de paix? Joignez-vous à la famille qui ne manifeste pas son angoisse dans la rue aux cris de « Je suis Charlie » et « même pas peur », mais dont les membres continuent humblement leurs vies malgré les épreuves et les tribulations en se disant « Je suis chrétien » et en ayant un crainte saine de Dieu. Nous ne pouvons répliquer à la persécution et à la violence que par l’amour et la prière, en nous remettant entre les mains de notre Père, qui comprend mieux se monde que nous, et qui si il le veut, peut préserver nos vies terrestres et s’il ne le fait pas préservera au moins nos âmes pour son paradis, à condition que nous ne nous détournions pas de lui.

 

L’islam radical et le vrai chrétien

Ces derniers jours, il a beaucoup été question de terrorisme et de djihad dans les médias. Il y a eu l’attentat en Tunisie, où un homme a causé la mort de plus de trente touristes et en a blessé une soixantaine de plus. Un musulman français a aussi décapité son employeur et blessé plusieurs personnes en faisant exploser des bouteilles de gaz. Au Koweït, un kamikaze saoudien sunnite a tué plus d’une vingtaine de chiites lors de la prière (et blessé plus de 200 autres personnes). Les chababs somaliens s’en sont pris à des forces de paix burundaises en Somalie et l’État Islamique a attaqué Kobané de plus belle; tout ça le 26 juin. 

http://www.lemonde.fr/international/article/2015/06/27/saint-quentin-fallavier-sousse-kobane-koweit-somalie-vague-d-attaques-djihadistes_4663046_3210.html

Devant l’ampleur de la cruauté de ces gens et en voyant la souffrance infligée au monde à cause de la religion, plusieurs se dégoûtent de la religion, ou plus spécifiquement s’en prennent aux religions qui causent le plus de conflits (comme l’islam). Le chrétien, qui est déjà persuadé que suivre les préceptes de Jésus représente le seul chemin vers le salut, a parfois tendance à lui aussi attaquer l’islam verbalement. Un pasteur en Irlande du nord fait face à la justice britannique pour avoir affirmé que l’islam était une religion satanique et païenne, alors que la loi britannique interdit de dire de telles choses qui pourraient provoquer l’ire des citoyens musulmans.

Examinons donc un peu quelle devrait être l’approche du chrétien face aux musulmans et aussi face à l’islam radical.

Le chrétien se doit avant tout d’aimer tout être humain, quelle que soit sa religion ou sa dénomination (et aussi s’il est sans religion). Jean 13.34,35 Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.

Ceci inclut aussi de ne pas considérer son pays ou son groupe ethnique comme étant supérieur aux autres. S’il est vrai qu’il y ait des différences au niveau du développement des différentes sociétés, devant Dieu les gens qui les constituent sont tous de la même valeur et ont tous le même choix de le louer et de le servir ou de le renier et de le haïr.

Pour moi, je n’ai jamais eu de problème à éprouver de l’amitié pour les musulmans que je connais (ici en Inde aussi bien qu’au Québec). Mais il m’est arrivé de penser que l’on ne devrait pas permettre aux musulmans d’immigrer en masse dans des pays occidentaux ou encore qu’on devrait essayer de mieux les intégrer à la société locale. Ce sont là des opinions politiques que j’ai parfois adoptées parce que je voyais la radicalisation d’une partie des jeunes musulmans en Europe et au Québec. Pourtant, en tant que chrétien pèlerin sur cette terre, je n’ai vraiment aucun droit à une opinion politique, car je ne prends pas part aux élections et au fonctionnement de l’État par conviction. C’est aussi ma conviction que nous ne devrions jamais nous permettre des pensées ou des propos haineux à l’encontre de quelque groupe religieux. Même si tous les musulmans étaient des terroristes (ce qui est TRÈS LOIN d’être le cas), nous n’aurions pas le droit d’en haïr un seul.

Ce dimanche après-midi, mon ami Hamid, fils d’un imam « missionnaire », est venu me voir pour me parler pendant 2 heures. Je lui ai donné une leçon de français, et de culture française, il m’a parlé de certaines prophéties islamiques (dont une concernant la possible fin du monde vendredi prochain), et nous avons discuté de ses projets d’avenir. J’aime bien lui parler, c’est un échange culturel très riche que de lui parler pendant quelques heures. J’ai aussi été chez lui, où son père et lui m’ont enseigné des rudiments de l’écriture nastaliq, de l’arabe et de l’ourdou, tout en s’interrompant pour m’enseigner comment consommer le pain, boire de l’eau ou se couper les ongles selon la tradition musulmane. Je trouve ces échanges d’une valeur inestimable.

Maintenant, aimer des hommes ne revient pas à la même chose que d’aimer leur religion. L’islam est une religion contraire aux préceptes enseignés par Jésus Christ. D’abord, il n’y a aucun concept de nouvelle naissance. Les musulmans croient pouvoir s’assurer une place au ciel par les oeuvres (surtout les fameux « cinq piliers »). Il y a beaucoup de violence commise par les musulmans au nom de Dieu, et ce même par leur prophète Mahomet, contrairement à la foi chrétienne, où notre Seigneur Jésus n’a jamais pris les armes bien que de nombreux soi-disant chrétiens aient fait la guerre en son nom aussi (ce qui est fort regrettable). Le Dieu dont le Coran nous parle ne peut être le même que celui de la Bible, car celui du Coran est un Dieu ambigu qui semble hésiter entre la colère et l’orgueil; alors que celui que nous adorons est amour, bien qu’il lui soit impossible de tolérer le péché, tant il est juste. 1 Jean 4.8 Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.

Je ne me souviens pas d’avoir jamais entendu un sermon à l’encontre de l’islam, et j’ai confiance que ce n’est pas nécessaire dans l’Église, car je ne vois pas l’utilité de fustiger une idéologie si différente de la nôtre: aucun d’entre nous à ma connaissance n’est tenté de se convertir à l’islam. J’ai par contre parfois discuté de certains aspects de l’islam avec des amis ou même mon ministre (pasteur) qui a encouragé les jeunes gens de l’Église de lire aussi un peu les écritures des autres grandes religions afin de mieux savoir de quoi nous parlions si un jour nous étions confrontés à des gens de telles croyances.  Bien sûr, ceci ne devrait se faire qu’après être persuadé de la véracité de la Bible et bien établi dans les doctrines bibliques.

Je recommande à tous de s’écarter du chemin de la haine à l’encontre de personnes d’autres croyances et aujourd’hui je parle tout particulièrement des musulmans. Je crois que nous avons fort à faire pour attirer ces gens à Christ, mais il y en a plusieurs déjà qui ont été ajoutés à l’Église et j’espère que nous pourrons faire plus afin de reconnaître comment les toucher, quand leur parler et leur témoigner l’amour de Jésus et la vraie joie de vivre pour Dieu. Un quart de la population du monde est de confession musulmane. Ils font partie de ceux que Jésus nous a dit d’évangéliser. Parfois ils nous font peur, mais je crois que cela ne devrait être qu’une raison de plus de prêcher le vrai évangile parmi eux. 

Le diable a réellement trouvé un moyen terriblement efficace d’écarter des millions d’âmes de Dieu à travers cette croyance qui comporte tant de ressemblances aux préceptes bibliques, mais qui donne aussi les clés du pouvoir et du plaisir charnel à bon nombre de ses pratiquants. Cherchons à vaincre Satan sur tous les fronts, par la grâce de Dieu!