Les citations célèbres

Il existe de nombreuses façons de trouver l’inspiration et de stimuler nos pensées. Cela peut venir d’une conversation avec un ami ou un étranger, de l’observation du magnifique paysage d’automne ou de la lecture, pour n’en citer que quelques-unes. Parmi les sources d’inspiration, les deux sur lesquelles je pense me concentrer dans cet article ne sont pas les moindres : les citations et les Saintes Écritures.

Les citations sont un « passage cité d’un auteur, d’un personnage célèbre, un exemple, ou un extrait » (Le Robert). Voilà. Je l’ai fait. Je cite déjà quelqu’un d’autre pour appuyer mes propos.

C’est probablement la raison pour laquelle les citations sont si utilisées. Des personnes célèbres et pleines d’esprit ont souvent utilisé des citations dans leurs débats oraux ou écrits pour diverses raisons : pour impressionner par leurs connaissances, pour prouver qu’elles ne sont pas seules à avoir une certaine opinion, parce qu’elles savent qu’un certain auteur a formulé ses pensées mieux qu’elles-mêmes, et parce qu’il serait malhonnête de faire croire aux gens que la pensée vient de soi alors qu’elle n’est en fait pas originale. Une autre raison très courante de partager des citations, en particulier parmi ceux d’entre nous qui sont un peu plus sentimentaux, est d’apporter du réconfort ou parce qu’elles mettent des mots sur des réalités auxquelles nous pouvons nous identifier mais que nous n’avions pas réussi à bien exprimer. Les citations ont leur place. L’internet les rend très accessibles et, comme beaucoup de choses qui nous parviennent par ce biais, les citations sont vite galvaudées.

Il y a quatre ans, j’ai pris conscience du nombre de citations que je voyais et entendais dans le cercle des chrétiens : on les trouve dans les statuts WhatsApp, sur les murs des maisons, et même dans la littérature et les conversations spirituelles. J’ai commencé à me demander pourquoi cette tendance me dérangeait. Comme c’est souvent le cas avec moi, la question est devenue quelque peu obsessionnelle pendant quelques semaines, voire quelques mois. En même temps, quelques frères avec lesquels j’en avais parlé m’ont encouragé à écrire sur le sujet. J’ai commencé à faire des recherches, mais je me suis rendu compte que je devais d’abord travailler dans mon cœur pour que ce que j’écris ne soit pas blessant ou orgueilleux, mais provienne plutôt d’un véritable désir de rechercher la vérité, de servir le Seigneur et d’aider mes frères.

Pour être clair, je crois qu’il n’y a pas de problème si les chrétiens ont recours à des citations dans une conversation ou dans un écrit. Personnellement, j’admire ceux qui lisent beaucoup et qui peuvent se souvenir de ces dictons. L’apport d’un « sage » dans une discussion peut donner un tour différent à cette dernière et nous obliger à voir les choses sous un angle nouveau. C’est très bien. Mais avant de recourir trop facilement à des « citations », il serait sans doute judicieux de s’interroger sur leur pertinence et sur leur véracité. Il serait également prudent de savoir dans quel contexte les mots ont été prononcés et qui est réellement « l’auteur célèbre ».

La question principale que je me pose est la suivante : « Qu’est-ce que la vérité ? » Est-ce que je nourris mon esprit avec les bonnes choses pour me rapprocher de Dieu ou est-ce que je tombe dans le piège du Diable ? Laissez-moi vous donner quelques exemples du danger de certaines citations, puis nous examinerons ce que la Parole de Dieu a à dire et à quel point elle est incomparable à la sagesse terrestre.

Voici quelques dictons que j’ai rencontrés :

« Soyez vous, le monde s’adaptera » (auteur inconnu). À cette sagesse moderne, la première réponse biblique qui me vient à l’esprit est la suivante : « Et ne vous conformez point au présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre esprit, afin que vous éprouviez que la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite » (Romains 12:2).

« Vivre simplement, aimer généreusement, se soucier profondément des autres, parler gentiment, laisser le reste à Dieu » (Ronald Reagan). Celle-ci est plus sensée, je pense qu’elle partait d’une bonne intention. Mais il y a un piège : la formulation donne l’idée que l’on peut faire les quatre premières actions sans s’appuyer sur Dieu, et que seul « le reste » doit lui être abandonné. Mais la Parole de Dieu nous apprend que nous avons besoin de lui pour pouvoir faire quoi que ce soit de bon. « Car c’est Dieu qui produit en vous et le vouloir et le faire selon son plaisir » (Philippiens 2.13).

Un frère aîné, qui a été mon professeur, a écrit : « Un feu pasteur disait que lorsqu’il entrait dans une maison, il examinait les murs pour voir si Dieu y vivait. S’il trouvait des citations bibliques sur les murs, il était heureux. Je fais souvent la même chose. Nous voyons des slogans tels que “Vivre, rire, aimer”. La Bible dit peut-être que toutes ces choses sont bonnes, mais cette devise ne semble-t-elle pas réduire la vie à ces trois choses seulement ? Nous sommes d’accord pour dire que la vie ne se résume pas à cela ». Selon Google Trends, ce slogan a été très à la mode de 2009 à 2014, puis les gens sont passés à autre chose, comme les dictons « Keep Calm and… ». Les versets bibliques, en revanche, ont une valeur éternelle et sont toujours appréciés des milliers d’années après leur rédaction.

Nous avons le choix entre remplir nos maisons et nos profils sociaux de citations superficielles et parfois trompeuses, ou bien de la Parole de Dieu. Voici quelques versets qui peuvent peut-être nous aider à voir plus clairement nos responsabilités.

« Mon fils, n’oublie point mon enseignement, et que ton cœur garde mes commandements. Car ils t’apporteront de longs jours, et des années de vie, et la prospérité. Que la miséricorde et la vérité ne t’abandonnent point ; lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton cœur ; Et tu obtiendras la grâce et une grande sagesse aux yeux de Dieu et des hommes. » (Proverbes 3.1-4).

« Car toute chair est comme l’herbe, et toute la gloire de l’homme comme la fleur de l’herbe ; l’herbe sèche, et sa fleur tombe ; Mais la parole du Seigneur demeure éternellement ; et c’est cette parole dont la bonne nouvelle vous a été annoncée » (1 Pierre 1:24-25).

« Et ces commandements que je te prescris aujourd’hui, seront dans ton cœur ; Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu te tiendras dans ta maison, quand tu marcheras en chemin, quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ; Et tu les lieras comme un signe sur ta main, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux ; Tu les écriras aussi sur les poteaux de ta maison, et sur tes portes » (Deutéronome 6:6-9).

Combien d’entre nous inscrivent la Parole sur nos poteaux et nos portes ? On pourrait dire que, puisque nous vivons à l’époque du Nouveau Testament, il suffit d’avoir la Parole dans notre cœur et notre esprit. Peut-être, mais qu’en est-il du témoignage que nous rendons à nos enfants et à nos visiteurs ? Nous nous rendons compte que la jeune génération (dont je fais partie) ne connaît pas les Écritures aussi bien que les personnes âgées. Nous mettons cela sur le compte de la technologie et de la vie facile, mais peut-être y a-t-il d’autres causes ? Se pourrait-il que nous connaitrions mieux la Parole de Dieu si les versets bibliques étaient plus souvent abordés dans les conversations, plus chéris par les personnes d’âge mûr et les personnes âgées, et plus souvent vus par un regard (même distrait) à l’intérieur de nos maisons ? De quoi nous nourrissons-nous ?

Lorsque j’ouvre mes courriels le matin pour lire les lectures bibliques quotidiennes, où vont d’abord mes yeux ? Comme tout autre document, je commence par le haut : la citation du jour. (En effet, celui qui m’envoie des Écritures à lire quotidiennement se permet d’y ajouter des citations sur le même thème.) Je continue à lire les Écritures qui suivent la citation, mais mon esprit a déraillé ; je suis toujours occupé à traiter ce que la citation a dit et je glane très peu de choses dans les versets. Est-ce que cela vous arrive parfois aussi ? C’est ma première préoccupation : est-il bon pour moi de laisser une « parole sage » prendre plus de place dans ma méditation que la Parole vivante ?

Un jour, dans un contexte « chrétien », j’ai lu cette citation : « Ne pensez pas que l’argent fait tout, sinon vous finirez par tout faire pour l’argent ». C’est une phrase vraie et logique. Pourtant, est-ce qu’elle améliore ou surpasse les Saintes Écritures sur l’abondance ? Non. En outre, c’est Voltaire qui en est l’auteur, un philosophe connu pour avoir truqué la loterie en sa faveur et avoir fait fortune grâce au commerce des esclaves. Le fait qu’il n’ait pas mis en pratique ce qu’il prêchait semble le discréditer suffisamment pour qu’il ne soit pas mentionné avec les Saintes Écritures, à moins que ce ne soit pour illustrer la façon dont un chrétien ne devrait pas vivre.

J’ai également vu des versets de la Bible mélangés aux paroles d’Augustin (qui a inventé des raisons soi-disant bibliques pour justifier la persécution des vrais chrétiens par l’Église romaine), ou des empereurs romains qui ont condamné des chrétiens à mort, ou un écrivain égoïste qui a eu 40 maîtresses (Alexandre Dumas), ou le Dalaï-Lama (chef d’une religion qui nie même l’existence d’un dieu), ou des politiciens qui ont menti à leur peuple, Winnie l’Ourson, et bien d’autres encore. Jusqu’où pouvons-nous tomber ?

Sur les statuts WhatsApp ou Facebook, les profils, etc., nous voyons de nombreuses citations provenant de diverses sources. Parfois, les sources extrabibliques sont bonnes (Miroir des Martyrs et autres livres de ce genre). Parfois, les mots sont bons, mais la source douteuse. Parfois, même les mots semblent contenir une contre-vérité insidieuse, ou sont trop simplistes. Le dénominateur commun est que tous sont écrits par des humains faillibles, dont la sagesse ne devrait jamais être mise sur le même plan que la Parole de Dieu.

En conclusion, je ne veux pas condamner ceux qui partagent des citations. Je pense que beaucoup d’entre elles sont bonnes ou intéressantes. Mais elles ne doivent jamais remplacer la vraie nourriture qu’est la Parole de Dieu, et il me semble évident qu’elles ne doivent pas être mélangées ou mises sur un pied d’égalité avec les versets bibliques. Prenons également soin d’évaluer la raison pour laquelle nous partageons la citation, et si les mots sont vrais et conformes à la Parole de Dieu.

Ma prière serait que nous vivions une vie remplie de l’Esprit, afin de ne pas être égarés et de ne jamais éloigner les autres de Christ pour les amener vers une sagesse et une philosophie artificielles et insensées.

Je prie pour que Dieu soit miséricordieux envers tout son peuple, mais aussi pour que nous prenions très au sérieux notre héritage spirituel.

Hugues Andries

Liberté, liberté chérie !

Dans un souffle d’automne, la forêt frémissait.
Des dix coups que l’horloge abbatiale sonnait,
Le son me parvenait dans un bruit de feuillage,
Les arbres s’agitaient, je cherchais un passage.

Je trouvais à l’orée un creux chemin moussu
Dont le sol pierreux, entre deux hauts talus,
Était tout recouvert par un tapis de feuilles,
Qui bruissant à mes pieds, fit fuir un écureuil.

Les peupliers frileux perdaient leur apparat,
Tout l’or de leur feuillée était là sous mes pas.
Des grands chênes tombaient multitude de glands,
Coiffés de leurs cupules, en bordure des champs.

Je marchais retrouvant les bonheurs de jeunesse,
Chantant « Ma douce France », le cœur plein d’allégresse.
Je cherchais au sentier l’immense châtaignier
Où j’étais si souvent venue m’avitailler.

Il était bien ici, comme en mon souvenir
Et tombées à son pied, cinq-cents bogues à ouvrir.
Des marrons tout brillants j’ai choisi les plus gros
Pour remplir une poche de mon vieux sac à dos.

Le vent m’a chuchoté : « Viens voir la cité.
Après soixante-dix ans, que vas-tu retrouver ? »
Parvenue sur la place, de surprise étourdie,
Je découvre une foule avançant à grands cris.

« Liberté, liberté ! » proclamaient leurs bannières.
Je me suis réfugiée sous une porte cochère.
Un vieil homme toussant, crachant, m’a murmuré :
« Ma liberté à moi, c’est de pouvoir fumer. »

Esbaudie, je me suis glissée par une impasse
Hors des tumultes coléreux de la grand-place,
Cherchant à retrouver, mais sans y parvenir,
Les boutiques d’antan dont j’avais souvenir.

Plus de mercière, plus de marchand de tissus.
Vitriers, horlogers et tripiers, disparus !
Effacée la cité du meuble au grand renom.
Plus de tourneur ni de vernisseur au tampon.

Où sont diversité, richesse des talents ?
Les banques ont la maîtrise du règne de l’argent,
Récoltant le juteux fruit de la convoitise.
Sous le nom liberté, l’influence se déguise.

J’ai croisé des obèses, des vêtus dénudés,
Des femmes en hidjab, nombre de tatoués.
Tous se pensaient libres, ayant les ceps aux pieds.
Ils étaient sous emprise, se croyant libérés.

Je disais à l’enfant d’une élégante femme :
« Quelle chance d’avoir cette belle maman. »
« C’est pas maman, c’est mon frère », qu’on me blâme !
Tout m’était étranger, j’étais d’un autre temps.

La liberté nouvelle n’était pas pour me plaire,
Elle tue les innocents dans le sein de leur mère,
Elle marche sans limites dans l’immoralité,
Brise les fondements de notre humanité.

En elle je retrouvais la faute originelle,
Où le bien n’était plus notion universelle.
Le mensonge devenait relatif au moment,
Et le bien et le mal pouvaient changer de camp.

C’est un monde brisé que j’avais découvert,
Et dont la liberté cachait bien des travers.
Je me dis qu’une pomme vient encore d’un pommier,
Que d’un gland naît un chêne et non un châtaigner.

Et lorsque les marrons, sur le feu rissolaient,
Que leur brune enveloppe entre mes doigts livrait
Une chaire blonde et tendre, chaudement parfumée,
En moi vibrait l’enfance et la vraie liberté.

-Annick Markmann

Souvenirs d’enfance

Mon ami précieux, dis-moi, t’en souviens-tu ?
Ils s’appelaient Nanou, Gaby, Mimi, Lulu.
Il y avait aussi Raymond, Guy et Laurence.
Les fidèles compagnons de notre tendre enfance

Ils sont présents encore dans tous nos souvenirs,
Vivant les aventures qui restent en nos mémoires.
Et leur vie est liée à notre propre histoire,
Celle d’un temps révolu, où l’on a su souffrir.

C’était pendant la guerre ou bien l’occupation.
Rares étaient les voitures et la circulation.
Chacun se déplaçait à pied, à bicyclette.
À nous donc, la chaussée, en tacots à roulettes.

Et chaque jour, se retrouvant après l’école,
Goûter en main, on mange, on parle et on rigole,
Heureux ensembles. On boit l’eau fraîche du lavoir.
On joue passionnément avant de faire ses devoirs.

On joue à la balle au chasseur, à chat perché.
Ou bien aux billes qu’avec adresse il faut tirer.
Ce soir-là, nous parlions, assis près du bassin,
Quand arrivent, oh surprise ! les Américains.

Qu’ils nous semblèrent grands et forts ces militaires
Jeeps arrêtées, moteurs vibrants, ils nous hélèrent.
Ils mastiquaient du chewing-gum et nous donnèrent
Des friandises et du vrai café pour nos mères.

L’Amérique débarquait avec ses trésors,
Les pages de la guerre, pour nous, se refermaient.
Une ère nouvelle venait de prendre son essor,
Que rien dans l’avenir, jamais n’arrêterait.

Car, peu à peu, dans l’inconscience,
Les choses anciennes sont passées.
Des restrictions vers l’abondance,
Les mentalités vont glisser.

On ne va plus chez la mercière
Pour vingt centimètres de galon.
On commande la bobine entière,
C’est l’ère de la consommation.

Le bruit du marteau sur l’enclume
Révélant le maréchal ferrant,
Comme l’odeur de la corne qui brûle,
S’en sont allés, avec le vent.

Plus d’atelier la porte ouverte,
D’artisan qu’on voyait travailler.
Sur les toits des maisons recouvertes,
Finis les chants du charpentier.

Comme tout a changé au cours de notre vie !
Qui se souvient des ans où nous avons grandi ?
Qui parle encore de vous, Nanou, Gaby, Mimi ?

Vous êtes ma jeunesse et mon trésor perdu,
Une saison passée de ma vie révolue,
L’espace dont je garde encore la nostalgie,
Un goût lointain, la suggestion de l’infini.

Vous êtes l’herbe verte et qui s’est desséchée,
La fleur odoriférante dont l’éclat s’est fané,
Le souffle ténu d’une gloire éphémère,
De simples passagers disparus de la terre.

-Annick Markmann

Prions pour Haïti

Notez que le fait que j’appelle à prier pour Haïti ne signifie pas que j’oublie la misère dans d’autres pays tels que : la Syrie, le Yémen, l’Ukraine, les Soudans, la RDC, etc. J’essaie de souvent prier pour les pauvres âmes dans ces pays, et d’autres.

Nous sommes tous pauvres

Cet article est une traduction d’un article paru récemment sur le blogue d’une sœur. Cette sœur, Quiara, vient de Louisiane, mais est mariée à un frère haïtien (Ézéchiel ou « Zézé »). Elle a quitté le pays à cause de l’insécurité il y a quelques mois, juste avant la naissance de sa fille. Son mari vient de les rejoindre récemment. https://www.quiarapinchina.com/post/we-are-all-poor « Il y a un énorme soulagement à accepter le trio de besoins que Jésus a décrit : la pauvreté, la faim et le chagrin. Nous sommes tous pauvres, que nous le reconnaissions ou non. Que nous le sachions ou non, nous avons une faim intérieure que seul Christ peut satisfaire. Notre propre péché est la cause de notre misère. » Citation du texte d’un livret d’école du dimanche. Les belles paroles de Jésus semblent contraster quelque peu avec certaines parties de la culture anabaptiste-mennonite nord-américaine. Si vous y pensez, nous avons un peu mélangé le sang germanique, qui aime travailler dur et étouffer les émotions, avec la sueur, les larmes et des promesses du rêve américain. Notre devise subconsciente semble être : « Travaillez dur et vous pourrez devenir ce que vous avez toujours voulu être. Quand les temps sont durs, travaillez plus dur. Baissez un peu le volume de ces sentiments. Essayez d’être une bonne personne. Tondez votre pelouse, nettoyez vos fenêtres et ne soyez pas en retard pour le culte. Dieu aide ceux qui s’aident eux-mêmes ». Il n’est donc pas étonnant que nous disions parfois que nous détestons aller aux funérailles, car elles « nous font froid dans le dos » ou nous « ne savons pas comment nous comporter avec la famille en deuil ». Nous détournons le regard lorsque nous voyons un sans-abri au coin de la rue. Bien sûr, selon nous, tous les sans-abris « cherchent juste de l’argent facile pour acheter de la drogue » et nous passons au trot devant l’homme au chapeau de Père Noël qui sonne la cloche de l’Armée du Salut. Il est tout simplement plus facile de rester dans nos propres zones de confort social, de préparer de bons repas et de parler sans fin de sujets légers et agréables. Parfois, nous pensons que nous aimerions aller davantage vers les autres, mais nous nous sentons mal à l’aise ou nous ne savons pas par où commencer. Nous voulons être plus proches de nos assemblées et de nos communautés, mais cela n’arrive pas tout seul. Et c’est peut-être parce que nous n’acceptons pas notre propre humanité. Un incendie suffirait pour nous jeter à la rue. Un accident de voiture et nous voilà plongés dans le chagrin le plus profond. Nous sommes tous pauvres, affamés et sans défense, que nous le réalisions ou non. L’année dernière, je me suis souvent sentie très pauvre. Surtout au moment de la naissance d’Ava [notre fille], je dépendais complètement de mes parents et de la famille spirituelle ; Zézé aussi dépendait de sa famille et de l’assemblée à Blanchard. Depuis lors, pendant tout ce processus de déménagement, nous avons souvent accepté la générosité des autres. Pour ma part, j’étais revenue aux États-Unis avec un sac à dos, pensant rentrer chez moi en Haïti dans quelques mois. Au lieu de cela, quelques mois plus tard, Zézé est venu me rejoindre avec deux valises, un sac à dos et un sac en plastique aux lanières cassées qu’il avait acheté à l’aéroport parce que son bagage à main était surdimensionné. Ce n’est pas beaucoup de biens matériels, mes amis. Et maintenant, trois mois plus tard, nous avons pu acheter une voiture et nous sommes bien installés dans une petite maison au 205 Wren Rd, grâce au soutien extraordinaire de notre famille et de nos amis. Bien souvent aussi, je me suis sentie pauvre en esprit. Comme s’adapter au fait d’être une maman quand une petite personne a besoin de vous tout le temps et qu’une fois de plus vous n’avez pas eu le temps de lire la Bible, mais vous vous retrouvez à faire défiler les pages sur votre téléphone tout en allaitant le bébé parce que votre esprit et votre corps sont tout simplement épuisés. Ou comme le soir de la présentation de Noël de l’école, alors que j’étais frustrée envers mon mari, que j’étais en retard et que je m’apitoyais sur mon sort à cause des biscuits brûlés. C’était un jour où je pensais avoir tout prévu, mais où j’ai fini en catastrophe et j’étais de nouveau pauvre. Et puis l’église était sombre et silencieuse lorsque nous y sommes entrés et j’ai presque eu envie de pleurer en regardant les élèves de première année chanter de tout leur cœur avec leurs petites bougies aussi brillantes que leurs visages. Ce sentiment de pauvreté m’a montré la richesse du royaume de Dieu. La véritable beauté de l’amour que nous avons les uns pour les autres et le pouvoir qu’a l’Église de Dieu de nous chacun aider à surmonter notre pauvreté physique et spirituelle. Bien souvent aussi, j’ai ressenti de la peine face à des situations qui semblaient si injustes. Lorsqu’un jeune collègue de Zézé, notre voisin de l’assemblée de Cazeau, est décédé, nous avons pensé à sa famille et à notre assemblée à Port-au-Prince toute la semaine et il nous a semblé si injuste de continuer à vivre normalement ici aux États-Unis. J’aurais voulu être là pour l’enterrement et pour la veillée la nuit précédente. Chanter des chants dans la cour sombre et mettre ma robe blanche pour les funérailles et ressentir vraiment le chagrin. Mais nous étions ici et ils étaient là. Nous avons obtenu un enregistrement audio des funérailles en rentrant de l’église le dimanche et Zézé a commencé à l’écouter quand nous nous sommes assis pour manger. J’ai entendu les premiers mots du diacre s’adressant à l’assemblée et quelqu’un a commencé à gémir au fond, et je n’en suis pas fière, mais j’ai dit : « Non, je ne peux pas supporter ça maintenant. Mangeons d’abord et écoutons ensuite. » En fait, Zézé a écouté plus tard, tout seul parce que je n’étais pas prête à affronter le chagrin. L’année dernière, j’ai aussi beaucoup appris sur la faim. Tant de personnes dans le monde sont confrontées à l’insécurité alimentaire. En fait, c’est nous, qui ne nous préoccupons pas vraiment d’avoir assez de nourriture, qui sommes anormaux. Et la vraie question dans tout cela est de savoir comment avoir vraiment faim et soif de justice, des « bonnes choses », et croire que Dieu va satisfaire votre faim spirituelle et physique ? Je suppose qu’en cette fin d’année, au lieu de prendre la résolution de m’améliorer, de devenir plus autonome, plus mince, plus économe, et finalement de me ressaisir en général, je pense que je devrais accepter que 2023 sera une autre année de pauvreté. Il y aura des moments de faim et de chagrin. Et les accepter apportera l’épanouissement, la richesse des relations dont nous jouissons dans le royaume de Dieu, et sa présence, qui est le seul endroit où trouver le vrai réconfort.

Voyage en Europe – infolettre été 2022

Bonjour à tous !

Enfin j’ai un peu de temps pour vous écrire !

Merci au passage pour tous les commentaires et les commandes de documentation évangélique que je reçois personnellement plusieurs fois par jour. C’est très encourageant !

Voyage en Europe

Nous planifions un voyage en Europe du 7 au 29 août. Nos billets pour Paris sont faits depuis plusieurs mois, mais le passeport de Louis n’est pas encore arrivé, comme des centaines de milliers d’autres demandes au Canada qui mettent en moyenne 3 mois avant d’avoir une réponse. Nous avons reçu l’aide de notre député pour faire avancer notre dossier, comme le départ est dans une semaine. Nous verrons ce qui se passera. Dieu sait tout cela.

Nous avons prévu de rendre visite à ma grand-mère et à mon oncle à Tournai en Belgique, puis de rendre visite à 2 autres amis à Mouscron et Bruxelles, avant de retourner à Paris.

De là, si Dieu le veut, nous comptons louer une voiture et je veux découvrir des parties de la France que je n’ai encore jamais vues et faire découvrir certains de mes lieux favoris de ce beau pays à mon épouse.

Les étapes de notre voyage seront nombreuses : Normandie, Saint-Malo, Le Mans, Amboise, La Rochelle, Brouage, Carcassonne, Béziers, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Lyon, Pérouges, Annecy, le Lac Léman, Belfort, Troyes et Versailles. Nous rendrons visite à des amis ou à des contacts établis à travers mon travail de correspondant pour la SEBT, mais nous aurons aussi des journées pour apprendre l’histoire de France (chrétienne ou séculière), la France ayant probablement l’histoire la plus riche d’Europe, avec l’Italie et la Grèce, et nous prendrons du temps pour admirer les beaux paysages diversifiés qu’offre « le plus beau pays du monde » (subjectif, je sais).

Nos préparatifs sont presque terminés, et nous n’aurons pas assez de temps pour tout faire, mais si parmi vous il y a quelqu’un que j’ai oublié d’aviser de ce passage et que vous habitez près de l’itinéraire que j’ai cité plus haut, n’hésitez pas à me faire signe, nous verrons s’il est possible de se rencontrer.

Missionnaires en France et en Belgique

À défaut de nous rencontrer, vous pourriez peut-être rencontrer nos amis qui sont bénévoles pour la SEBT.

Je tenais à vous dire qu’il y a une famille de notre assemblée qui est en Europe pendant 3 mois : début juillet – début octobre. Ils s’appellent Marc et Gayle Toews et y sont en compagnie de deux de leurs garçons adolescents. Ils parlent français et anglais.

Ils voyagent d’une région à l’autre, passant généralement 1-3 semaines basés dans une ville avant de rejoindre une autre région. Pendant leur séjour, ils rendent visite à des dizaines de contacts chaleureux établis par la SEBT à travers les années, tout en rencontrant d’autres chrétiens qui pourraient intéressés par ce que la SEBT offre. Ils soutiennent aussi un frère de l’Église de Dieu en Christ mennonite en Belgique.

Si vous voulez les rencontrer ou recevoir leur visite, SVP contactez-moi et je vous aiderai à établir la communication avec eux.

Nous nous portons bien

Sinon, nous allons très bien. Nous avons été très occupés par la récolte des camerises, je vous en dirai peut-être plus une autre fois.

En juin, nous sommes allés au Wisconsin pour y rencontrer une dizaine de frères et sœurs qui avaient été missionnaires dans la même ville d’Inde que moi : Siliguri. Ce fut très agréable de se rappeler ces souvenirs tout en ravivant en moi le désir d’y retourner un jour.

Louis grandit très. Nous remercions Dieu pour cela et pour la bonne humeur et la sanctification que cet enfant occasionne chez nous.

Ma mère continue son combat contre le cancer. Sa condition s’aggrave et elle parle de moins en moins bien. SVP priez pour elle.

Conclusion

Merci d’avoir pris le temps de lire cette infolettre. Vos commentaires, questions et conseils sont les bienvenus !

Que Dieu vous bénisse tous ! Je vous souhaite un bel été et à bientôt, j’espère !

Bien chaleureusement en Christ,

Hugues & Amy Andries (et Louis)

Naissance du petit Louis

Louis Godefroy Dominique Andries est né ce matin à 3 h 51.

Il dort en ce moment. Il mesure 54 cm et pèse près de 3,7 kilos.

Nous remercions Dieu qu’il se porte bien, ainsi que sa mère, et que le travail n’ait pas été très long.

Ce fut quand même intense, l’occasion pour le père de réfléchir aux conséquences d’une désobéissance dans la Genèse.

Voilà donc une nouvelle page de la vie qui commence pour nous. Un être à aimer, un être a protéger, un être à élever. La marche est haute.

Priez pour nous.

Hugues et Amy Andries,

Des parents comblés et bénis.