Quel genre d’Église est celle-ci?

article original: https://temoinanabaptiste.com/2020/01/26/quel-genre-deglise-est-celle-ci/

Je suis membre de l’Église de Dieu en Christ, mennonite. Quel genre d’Église est-elle?

Il y a trente ans, nous vivions dans le sud-ouest de l’Ontario, une région où il y a 25 sortes d’Églises mennonites. Des gens me posaient des questions comme : votre église autorise-t-elle l’usage des voitures? De l’électricité? Des téléphones? Ils essayaient de placer l’église à laquelle j’appartenais dans une catégorie qu’ils pouvaient comprendre. Mais elle ne correspond vraiment à aucune des catégories qu’ils avaient en tête.

Une missionnaire de l’Église de Dieu en Christ, mennonite en Côte d’Ivoire est confronté à des questions similaires. Les gens lui demandent si cette église est une église évangélique. La réponse est oui, mais. Oui, nous sommes évangéliques; mais nous ne nous conformons pas à l’image que ce terme apporte à l’esprit de la plupart des gens.

Ce fut à Antioche que pour la première fois les disciples furent appelé chrétien. Ces disciples ne correspondaient à aucune catégorie familière aux habitants d’Antioche. Ils avaient cessé d’adorer dans les temples païens, mais ils n’étaient pas devenus juifs. Ils étaient quelque chose de complètement nouveau, des gens qui parlaient souvent de Jésus-Christ. Le peuple d’Antioche inventa donc un nouveau terme : chrétien. C’est toujours le meilleur terme pour nous décrire, vraiment le seul qui compte. Mais beaucoup de bagages ont été attachés à ce nom depuis Antioche. Chrétien signifie beaucoup de choses différentes selon les gens.

Les membres de l’Église de Dieu en Christ mennonite sont comme ces premiers croyants à Antioche. Nous ne prétendons pas simplement connaître Jésus; pour devenir membres de cette Église, nous devons avoir l’assurance qu’il nous connaît. Être un disciple de Jésus signifie que nous évitons tout ce qui ne lui plaît pas et nous soumettons à tout ce qu’il nous demande. Nous ne décidons pas ce qu’il n’attend de nous par le raisonnement ni par ce qui est enseigné par nos prédicateurs. Être un disciple de Jésus signifie avoir une relation réelle avec lui où il nous guide personnellement.

Il y a quelques années, le conseil municipal d’une communauté du nord de la Saskatchewan était préoccupé par les tessons de bouteilles brisés dans leurs rues. Ils essayèrent d’obtenir du gouvernement provincial qu’il interdise la vente de boissons alcoolisées dans des contenants en verre. Un chroniqueur d’un hebdomadaire, un indigène du peuple Cri écrivit dans sa chronique qu’il serait préférable qu’ils se préoccupent davantage de ce qu’il y avait dans les bouteilles. C’était le vrai problème.

Appliquons donc cette même idée à la question de quel genre d’Église est celle où nous sommes membres. Toutes les tentatives pour nous identifier par une étiquette sur notre bouteille — pour nous inscrire dans une catégorie d’église reconnaissable — ne fonctionnent pas. La différence est en ce qu’il y a à l’intérieur. Pour en revenir aux questions qui m’ont été posées il y a des années sur les voitures, l’électricité et les téléphones — avoir ou ne pas avoir ces choses n’est pas ce qui fait de nous des chrétiens. La vraie question est, que faisons-nous de ces choses, où allons-nous avec elles? Et c’est une question de cœur.

Seules les personnes baptisées par le Saint-Esprit peuvent être membres de l’Église de Dieu en Christ, mennonite. La preuve de ce baptême n’est pas des choses extérieures, comme parler en langues. C’est un cœur transformé qui est rempli d’amour, de joie, de paix, de patience, de douceur, de bonté, de foi, de douceur, de tempérance. Les signes extérieurs peuvent être contrefaits, non pas les choses du cœur. Oui, une personne peut conserver une apparence du fruit de l’Esprit pendant un certain temps, mais finalement quelque chose va sortir qui révèle ce qui est vraiment dans le cœur.

J’aimerais qu’il y ait une courte description accrocheuse de l’Église qui répondrait aux questions que les gens posent souvent. Mais elle ne rentre dans aucune des niches dans lesquelles les gens voudraient le placer. J’ai décidé que c’est une bonne chose. Chrétien est la seule étiquette qui décrit cette Église. Mais ce n’est qu’en goûtant ce qu’il y a à l’intérieur que les gens peuvent commencer à comprendre ce qu’il signifie vraiment être chrétien.

Le Miroir des martyrs

L’anabaptiste « Frederic Willemsz [Dirk Willems] pris et brûlé hors d’Asperen, 1569 », planche 82 du Miroir des martyrs.

Le Miroir des martyrs (en néerlandais De Martelaersspiegel) est un ouvrage publié pour la première fois en 1660 en néerlandais par l’anabaptiste Thieleman J. van Braght (1625-1664). Son titre original complet est : « Het bloedig toneel, of Martelaersspiegel der Doops-Gesinde of Weerloose Christenen, die om ‘t getuygenis van Jesus haren (hun) Salighmaker geleden hebben ende gedood zijn van Christi tijd af tot desen tijd toe ».

Cet ouvrage rassemble des témoignages et des récits concernant les apôtres et les premiers chrétiens (anabaptistes) qui sont morts en martyrs. Il est considéré comme un texte majeur pour beaucoup de familles mennonites, et serait le second livre le plus fréquemment possédé parmi eux, après la Bible, bien-sûr.

On y découvre aussi le récit de nombreuses persécutions qui prirent place durant les XVe et XVIe siècles, rédigé par des témoins proches des faits ; des documents historiques inestimables y figurent in extenso. Par exemple, la correspondance entre la ville de Berne qui persécutait ses anabaptistes et les autorités hollandaises qui le lui reprochaient ; les édits organisant la répression ou l’expulsion ; des minutes de procès ; des événements survenus dans tel ou tel village ; ou encore des listes nominatives de victimes…

En 1685, le Miroir des martyrs a été illustré de 104 eaux-fortes de Jan Luyken. Un première traduction en français semble datée du tout début du xviiie siècle, bien que seulement des parties de ce livre soient aujourd’hui disponibles en français. Il a été traduit en allemand en 1745 par la communauté dite d’« Ephrata Cloister », située en Pennsylvanie : avec ses 1512 pages, cette édition est le plus gros livre imprimé en Amérique avant la Révolution américaine. Il fut traduit en anglais en 1837.

Voici ce que l’éditeur du livre dit dans sa préface:

La succession ecclésiastique peut être considérée de deux façons : premièrement, en ce qui concerne la succession des personnes; deuxièmement, en ce qui concerne la succession de la doctrine.

Celle-ci est un signe et une preuve du premier, de sorte que le premier ne peut subsister sans ce dernier. Là où ce dernier est, on n’a pas besoin de chercher le premier avec tant d’attention. Mais là où les deux sont trouvés en vérité, il ne faut pas douter qu’il y ait aussi la véritable Église de Dieu, dans laquelle Dieu habite et marche; qui a la promesse d’une vie éternelle et heureuse; et dont les saintes Écritures enseignent et se glorifient.

Ici les paroles de Tertullien sont applicables. Il dit : « L’Église chrétienne est appelée apostolique non seulement à cause de la succession des personnes, mais à cause de la parenté de la doctrine, puisqu’elle détient la doctrine des apôtres ».

Cette doctrine, quiconque se vante de la véritable succession doit prouver à partir des écrits apostoliques, les moyens par lesquels l’Église a été initialement instituée, établie et maintenue par la suite. Par conséquent, cette doctrine doit nécessairement, aussi dans ces derniers temps, être la marque de la véritable succession.

La question sera maintenant: dans quelle Église la vraie doctrine apostolique a-t-elle été tenue depuis le début, et y est-elle toujours tenue? C’est un privilège dont beaucoup se vantent. Nous les laissons à eux-mêmes et nous contentons du témoignage de notre conscience, par rapport au saint Évangile du Christ et à la foi de la sainte Église, dont il est fait mention dans les anciennes histoires ecclésiastiques.

Thieleman van Braght, introduction au Miroir des martyrs, 1659 (paru sur le blogue de Bob Goodnough, Témoin anabaptiste)

Il apparaît donc clairement que le Miroir des martyrs est un ouvrage précieux pour comprendre comment il y a toujours eu des vrais chrétiens, éparpillés dans diverses régions du monde, qui n’ont pas cédé à la sécularisation de la majorité de l’Église qui est finalement devenue l’Église catholique romaine, mais qui ont toujours persévéré dans une foi simple et non-résistante, par la force du Saint-Esprit de Dieu, par le moyen de la nouvelle naissance.

Si nous croyons cela, il devient plus clair comment Dieu a protégé son peuple et son Église à travers les temps, et cette foi, pour laquelle tant de frères et de soeurs ont donné leur corps mortel en sacrifice, devient d’autant plus précieuse.

Puissiez-vous vous aussi être inspiré par les récits de ce livre.

Voici des infos pour vous procurer des livres contenant une partie de cette histoire.

Dans le ventre de la baleine et autres histoires de martyrs chrétiens (In the Whale’s belly) James Lowry

Les Éditeurs Lampe et Lumière (pas de site web ni d’adresse courriel disponible)
26 Road 5577
Farmington, NM 87401-1436, É.-U.
Tél. : 505-632-3521 Téléc. : 505-632-1246

ou

Extraits du Miroir des Martyrs: Histoires d’anabaptistes ayant donné leur vie pour leur foi au 16e siècle