Trente-trois articles de foi (vers l’an 1600)

[Ceci est une traduction imparfaite du texte anglais qui était lui-même traduit du néerlandais. Les longues phrases avec de multiples subordonnées étaient très fréquentes à l’époque. Veuillez lire avec charité cette traduction et me faire parvenir vos suggestions d’améliorations.]

Article 1

Concernant le seul et unique Dieu du ciel et de la terre.

Par la grâce de Dieu, selon la teneur des Saintes Écritures, nous croyons de tout cœur et confessons par la bouche, qu’il n’y a qu’un seul Dieu, éternel, tout-puissant et véritable ; qui est le Créateur du ciel et de la terre, ainsi que de toutes choses visibles et invisibles ; que toutes choses doivent leur existence et leur origine à lui seul et sont également maintenues et gouvernées par sa Parole toute-puissante. Il est un Être spirituel qui est juste, parfait, saint, incompréhensible et indescriptible ; qui existe de lui-même ou par lui-même (Exo. 3.14), n’ayant besoin d’aucune aide ou assistance de quoi que ce soit ; étant lui-même l’origine et la source de toute bonne chose. Chaque bonne chose et chaque don parfait proviennent de sa bonté débordante. Il est le seul véritable Dieu vivant, éternel, sans début ni fin, un tout-puissant Seigneur de l’univers, un Roi régnant sur tout, au-dessus de nous tous au ciel et sur la terre, un juge terrible, un feu consumant et vengeant ; la véritable lumière, équitable, droit, saint, rempli de grâce et de paix, et un Dieu d’amour et de réconfort, patient et de grande miséricorde.

Et ce Dieu unique et exalté, le seul bon et sage, qui est tout en tous, demeure au plus haut des cieux dans son existence vénérable et glorieuse, dans une lumière qu’aucun homme n’ait vue, ou ne puisse voir. Il est présent en tous lieux avec son Esprit et sa puissance, remplissant le ciel et la terre, de sorte que le ciel est son trône et la terre son marchepied. Rien n’est caché de ses yeux qui voient tout ; il est omniscient et il voit et entend le cœur, les intentions secrètes et les pensées de tous les hommes ; toutes choses étant nues et ouvertes à sa vue (1 Cor. 4.5 ; Héb. 4.13).

Et puisqu’il est un Dieu si omniscient, rempli de toute grâce et miséricorde et un Dieu de tout réconfort, avec qui seul nous pouvons trouver la source de la sagesse et de toutes bonnes choses ; et puisqu’il ne donne pas son honneur divin à aucun autre, tout homme a le devoir de rechercher du fond du cœur et par la prière fervente, toute grâce, toute paix, le pardon des péchés et la vie éternelle, en lui seul et en aucun autre[1].

Et envers ce seul Souverain, Roi des rois, Seigneur des seigneurs, avec sa majesté vénérable devant laquelle les anges se tiennent en tremblant ; dont la parole est véritable et le commandement puissant ; étant un juge équitable pour tous ; finalement tout genou fléchira et toute langue confessera que lui seul est Seigneur, pour la louange de sa gloire.

Et ce véritable Dieu éternel et unique, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, consiste en un véritable Père, un véritable Fils et un véritable Esprit Saint. Outre ce Dieu unique, il n’y en a jamais eu d’autre ; depuis toujours et à jamais.

Au sujet de ce Dieu unique et éternel, lire : « Écoute, Israël ! L’Éternel notre Dieu est le seul Éternel » (Deu. 6.4 ; Marc 12.29). Par Ésaïe il dit : « Je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre ; je suis Dieu, et il n’y en a point comme moi » (Ésa. 46.9 ; 45.5 ; 44.6 ; 43.11 ; 41.4).

Par Paul il dit : « nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu » (1 Cor. 8.4 ; 12.6 ; Éph. 4.6).

Il est nécessaire de croire en ce Dieu unique pour le salut, comme étant le début et la fondation de la foi chrétienne. Lire : « car il faut que celui qui s’approche de Dieu, croie que Dieu est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Héb. 11.6).

Croire en ce Dieu est également un principe de la doctrine chrétienne. (Lire : Héb. 6.1 ; Jac. 2.19 ; Jean 17.8 ; 14.1 ; Gen. 15.6 ; Rom 4.9).

Article 2

Concernant la naissance éternelle et la Divinité du Fils unique et éternel de Dieu.

Nous confessons que le Fils de Dieu naquit et vint du véritable Dieu, son Père, depuis toute l’éternité, d’une manière ineffable. Constitué de l’essence et de la substance du Dieu tout-puissant, tel un éclat de la véritable lumière, Dieu véritable du véritable Dieu ; étant sous la forme de Dieu, en ressemblance du Dieu invisible, le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, il naquit et sortit de Dieu son Père, tel le rayonnement de la lumière perpétuelle, la réflexion immaculée du pouvoir de Dieu et l’image de sa bonté ; étant l’égal de son Père en essence, forme et attributs ; étant éternel, tout-puissant, saint et similaire. C’est la conséquence inévitable que d’une chose provienne sa propre substance.

Donc, tel que déclaré par le prophète Daniel, la pierre qui fut coupée de la montagne, sans intervention manuel le, ainsi que la montagne qu’elle est devenue, sont faites de la même essence, et de la même substance ; ainsi Jésus-Christ, la précieuse pierre angulaire élue, naquit ou provint de Dieu le Père tout-puissant (appelé une montagne et un rocher à jamais), et est aussi de la même essence et substance que lui. Tous les croyants doivent donc croire en Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu ; ils doivent tous le confesser, le servir, l’honorer et l’adorer en tant que Dieu véritable avec son Père. Mais comme ceci est également une question de foi, et non une question de raisonnement ou de compréhension, tout ceci ne doit pas être vu, cru, jugé et confessé de façon humaine et charnelle, mais divinement et spirituellement.

À propos de cette haute naissance éternelle et de la Divinité du Fils de Dieu, lire : « Tu es mon fils ; aujourd’hui je t’ai engendré » (Psa. 2.7). « Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai son Père, et il sera mon Fils ? Et ailleurs, quand il introduit de nouveau sur la terre le Premier-né » (Héb. 1.5-6).

« De même Christ ne s’est point attribué la gloire d’être souverain Sacrificateur, mais il l’a reçue de celui qui lui a dit : C’est toi qui es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui » (Héb. 5.5).

« Et nous aussi, nous vous annonçons la bonne nouvelle que la promesse qui avait été faite à nos pères, Dieu l’a accomplie pour nous leurs enfants, lorsqu’il a suscité Jésus ; comme il est écrit dans le psaume second : Tu es mon fils, je t’ai engendré aujourd’hui. » (Actes 13.32-33). Observez comment ce passage de Paul ne fait pas seulement référence à la résurrection de Christ d’entre les morts, mais principalement de sa naissance éternelle de Dieu son Père.

En parlant de Bethléem, le prophète Michée dit, « de toi sortira celui qui doit être dominateur en Israël. Ses origines sont d’ancienneté, dès les jours éternels » (Mic. 5.2 ; Jean 16.28,30).

Paul dit encore : « C’est lui qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toutes les créatures » (Col. 1.15 ; Apo. 3.14).

Jean dit aussi : « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître » (Jean 1.18 ; 14).

Lire aussi : Prov.8.23 ; Dan. 2.34-45 ; Rom. 8.29. À propos de la divinité de Christ, lire : Psa. 45.6 ; Héb. 1.8 ; Jean 1.1 ; 20.28 ; Rom. 9.5 ; 1 Jean 5.20.

Article 3

Concernant le Saint-Esprit

Nous croyons et confessons qu’il y a un véritable et réel Saint-Esprit, également inclus dans l’unique, éternelle divine essence ; qui provient du Père et du Fils et qui est le pouvoir du Très-Haut, par qui le Père et le Fils agissent et par qui les cieux, la terre et l’armée céleste furent créés. Les propriétés divines lui sont ainsi attribuées ; en tant qu’éternel, tout-puissant, saint, omniscient. Il recherche les choses profondes de Dieu, sachant ce qui est en Dieu, examinant et sondant tous les esprits, aussi subtils puissent-ils être. Il est donc déclaré le Dieu véritable avec le Père et le Fils.

Le Saint-Esprit est le souffle subtil du pouvoir de Dieu. Avec son inspiration divine il illumine et enflamme le cœur de l’homme, l’affermit et le conduit dans toute la vérité. Il est donné par Dieu à tous ceux qui lui obéissent. Tous ceux qui sont conduits par cet Esprit sont les fils de Dieu. Celui qui n’a point cet Esprit n’appartient pas à Dieu. Il est appelé le gage réel et sûr de l’héritage de tous les véritables enfants de Dieu. Celui qui blasphème cet Esprit ne doit jamais s’attendre au pardon. Christ nous commande de baptiser les croyants au nom du Saint-Esprit.

Au sujet du seul Esprit de Dieu, lire : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Or la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux » (Gen. 1.1-2).

À travers Paul nous apprenons qu’« Il y a diversité de dons, mais un même Esprit » (1 Cor. 12.4). « Mais un seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons, comme il lui plaît » (v. 11). « Car nous avons tous été baptisés par un même Esprit, pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres ; et nous avons tous été abreuvés d’un même Esprit » (v. 13). Lire également : 2 Sam. 23.2 ; Éph. 4.4 ; Mat. 10.20 ; Luc 12.12 ; Mat. 3.16 ; Jean 1.32 ; Mat. 28.19 ; Marc 16.16.

Article 4

Comment le Père, le Fils et le Saint-Esprit doivent être distingués dans certains attributs.

Nous confessons que le seul et éternel Être Divin ne porte pas seulement trois simples noms ; mais que chacun de ces noms possède une véritable signification et certains attributs spécifiques. Il y a un véritable Père, de qui toutes choses proviennent ; un véritable Fils, par qui existent toutes choses ; ainsi qu’un véritable Saint-Esprit, par l’entremise duquel le Père et le Fils œuvrent.

Le Père est le véritable Père, qui engendra le Fils avant le commencement des temps, de qui le Fils provient ; par qui le Père créa toutes choses et par qui le Fils fut envoyé pour être le Sauveur du monde. Le Fils naquit du Père ; par qui le Père créa toutes choses, celui que le Père a envoyé et qui est venu dans le monde, conçu à travers Marie par le pouvoir efficace du Très-Haut et est né en tant qu’homme. Il a souffert, a été crucifié, est mort, est ressuscité d’entre les morts, est monté au ciel et est assis à la droite de son Père tout-puissant au plus haut des cieux.

Le Saint-Esprit est celui qui provient du Père et du Fils, par lequel ils œuvrent. Il ne parle pas de lui-même, mais de tout ce qu’il a entendu du Père, il prend les choses de Christ pour les montrer aux siens.

Ainsi, il y a au ciel, de la même essence divine, trois véritables témoins : le Père, la Parole et le Saint-Esprit ; de qui la gloire du Fils unique de Dieu est réellement et distinctement apparue sur la terre sous la forme d’un serviteur, que Jean-Baptiste a également vu au Jourdain. Et de même le Saint-Esprit a été aperçu distinctement par ce même Jean, venant de Dieu et descendant du ciel sur Christ, sous la forme d’une colombe et demeurant sur lui. Et le Père, qui est un Esprit invisible ne pouvant être vu d’un œil mortel, fit entendre sa voix du ciel : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je prends plaisir ».

Ces trois véritables témoins sont distinctement évoqués comme suit : « Si je me rends témoignage à moi-même, mon témoignage n’est pas digne de foi. Il y en a un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est digne de foi. » (Jean 5.31-32). « Et si je juge, mon jugement est digne de foi ; car je ne suis pas seul, mais avec moi est le Père qui m’a envoyé. Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est digne de foi. C’est moi qui rends témoignage de moi-même ; le Père qui m’a envoyé, rend aussi témoignage de moi ». (Jean 8.16-18 ; 29 ; 54 ; 1 Jean 5.20 ; Jean 16.32 ; 15.24).

Paul dit encore : « Car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme » (1 Tim. 2.5).

« Quiconque est transgresseur et ne demeure pas dans la doctrine de Christ, n’a point Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine de Christ, a et le Père et le Fils » (2 Jean 1.9).

Au sujet du Saint-Esprit, Christ dit : « Et je prierai le Père, qui vous donnera un autre Consolateur, pour demeurer éternellement avec vous, L’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous. ». (Jean 14.16-17 ; Mat. 12.32). « Si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jean 16.7). « Car il ne parlera point par lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et vous annoncera les choses à venir. C’est lui qui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera » (v. 13-14).

À propos de Jean, l’homme de Dieu qui a vu le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe, lire : « Et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe ; et il vint une voix du ciel, qui dit : Tu es mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris plaisir » (Luc 3.22).

« Jean rendit encore ce témoignage, disant : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s’est arrêté sur lui. Pour moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint-Esprit. Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage que c’est lui qui est le Fils de Dieu. » (Jean 1.32-34). Lire aussi Marc 1.10.

« Et quand Jésus eut été baptisé, il sortit aussitôt de l’eau ; et à l’instant les cieux s’ouvrirent à lui, et il vit l’Esprit de Dieu descendant comme une colombe et venant sur lui » (Mat. 3.16).

Notez comment ils pêchent terriblement contre Dieu le Très-Haut, ceux qui, contrairement aux paroles explicites du Saint-Esprit, osent encore dire et soutenir que Jean n’a pas vu le Saint-Esprit, mais seulement une colombe naturelle.

Entendez aussi comment la voix du Père s’est fait entendre du ciel : « Et voici une voix des cieux, qui dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris plaisir » (Mat. 3.17).

« Car il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, lorsque cette voix lui a été adressée par la Gloire suprême » (2 Pie. 1.17). Lire aussi : Psa. 110.1 ; Jean 1.1 ; 1 Cor. 12.5 ; 1 Jean 5.7.

« Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit » (1 Jean 5.7 ; 1 Cor. 12.4 ; Apo. 3.14).

Article 5

Ces trois véritables témoins ne font qu’un seul véritable Dieu.

Par ceci nous confessons : que ceci doit certainement venir du fait que le Fils est issu de la substance éternelle du Père ; ainsi que le Saint-Esprit est véritablement issu du Père et du Fils et constitue avec le Père et le Fils un seul Être Divin éternel.[2]

De plus, ceci est confirmé abondamment dans les Saintes Écritures, par les œuvres et les caractéristiques divines qui sont attribuées en commun au Père, au Fils et au Saint-Esprit, dont aucun ange au ciel ne serait capable, encore moins toute autre créature, mais qui appartiennent uniquement au seul Dieu. Ces attributs incluent le pouvoir de créer, de gouverner et de maintenir les cieux et la terre avec toutes les choses visibles et invisibles, l’Évangile de grâce envoyé du ciel, l’envoi des apôtres pour prêcher cet Évangile dans toutes les nations, la résurrection de l’homme d’entre les morts, le don de la vie éternelle. Nous lui devons toute adoration divine, honneur et révérence. Donc ils sont parfaitement un, non seulement en volonté, paroles et œuvres, mais aussi en substance et en divinité éternelle indescriptible. Dans les œuvres divines aussi, quoi que fasse le Père, le Fils fait de même ; et comme le Père ressuscite les morts, le Fils ressuscite qui il veut et ils font tout ceci avec le pouvoir et la coopération du Saint-Esprit. C’est donc avec raison qu’ils peuvent être véritablement appelés le seul Dieu du ciel et de la terre. Il n’y a jamais eu d’autre Dieu et il ne s’en trouvera pas d’autre de toute éternité. Donc le terme un Dieu comprend le Père le Fils et le Saint-Esprit.

Lire le prophète Jérémie à ce sujet : « Vous leur direz ainsi : Les dieux qui n’ont point fait les cieux et la terre périront de dessus la terre, de dessous les cieux ! C’est lui qui a fait la terre par sa puissance ; qui a fondé le monde par sa sagesse ; qui a étendu les cieux par son intelligence » (Jér. 10.11-12 ; Ésa. 44.24 ; Psa. 96.5).

« Les cieux ont été faits par la parole de l’Éternel, et toute leur armée par le souffle de sa bouche » (Psa. 33.6 ; Héb. 3.4 ; Actes 4.24).

« Toutes choses ont été faites par elle, (la Parole, voir Christ), et rien de ce qui a été fait, n’a été fait sans elle » (Jean 1.3 ; 5.19).

À propos de cette unité parfaite, lire : « Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10.29-30).

Christ a dit à Philippe : « Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment donc dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? » (Jean 14.9-10 ; 12.45 ; 17.21).

Le Saint-Esprit est aussi appelé Dieu. Lire ce que Pierre a dit à Ananias : « pourquoi Satan s’est-il emparé de ton cœur, que tu aies menti au Saint-Esprit ? » et un peu plus loin : « Ce n’est pas aux hommes que tu as menti, mais à Dieu » (Actes 5.3-4).

« Ceux qui vous ont prêché l’Évangile, par le Saint-Esprit envoyé du ciel » (1 Pie. 1.12).

« La grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous ! » (2 Cor. 13.13).

« Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un » (1 Jean 5.7 ; Deu. 6.4 ; Marc 12.29 ; 1 Cor 8.6 ; Gal. 3.20).

Article 6

Concernant la création de toutes choses visibles et invisibles et la création de l’homme.

Nous confessons que le seul Dieu tout-puissant qui fait des prodiges est l’origine de tout ce qui est bien et pour qui toutes choses existent et sont créées. Il a créé, parmi d’autres choses invisibles, une grande multitude d’anges qu’il a placés en tant qu’esprits immortels et serviteurs dans sa gloire vénérable pour servir leur Créateur, pour lui offrir louange, honneur et reconnaissance. Ils sont envoyés comme messagers par Dieu, pour servir de plusieurs manières pour les hommes qui seront héritiers du salut. C’est avec ces anges de Dieu que Jésus-Christ apparaîtra sur les nuées du ciel pour le jugement de tous les hommes. Ainsi il glorifiera tous ceux qui croient et qui plaisent à Dieu, les rendra semblables aux anges immortels glorieux et les couronnera avec tous les saints anges dans la gloire éternelle.

Cependant, comme certains de ces anges devinrent infidèles et apostats envers Dieu, leur Créateur, ils furent rejetés par le juste et saint Dieu, dont les yeux sont trop purs pour contempler le mal. À cause de leur propre péché ou orgueil volontaire, ils furent déchus de la gloire du ciel, enchaînés par les ténèbres et réservés pour le jugement du grand jour pour être condamnés éternellement à l’enfer avec tous les incrédules.

Ces esprits impurs ou diables sont appelés : le prince des ténèbres, l’esprit du mal et le prince de la puissance de l’air. Ils œuvrent dans les enfants de la désobéissance avec qui tous les incrédules fraternisent, gouvernés et séduits par Satan. Alors que tous les croyants sont dans la fraternité des saints anges, et jouiront du salut éternel avec eux, tous les incrédules qui fraternisent avec les anges impurs ou apostats, auront à endurer la condamnation éternelle.

Au commencement, Dieu tout-puissant a également créé le ciel, la terre et la mer ainsi que tous leurs ornements glorieux. Il fit cela à partir de rien, d’une manière magnifique et qui dépasse toute raison et toute compréhension humaine, lui le Béni, dit seulement : « Que le ciel et la terre soient » et sa parole fut une œuvre parfaite. Il a aussi paré les cieux de plusieurs lumières glorieuses, deux grands luminaires, un pour dominer sur le jour et l’autre pour dominer sur la nuit ; ainsi que plusieurs étoiles glorieuses, qu’Il ordonna à l’honneur de leur Créateur et au service des hommes.

Ainsi donc le Seigneur tout-puissant a doté la terre de plusieurs fontaines glorieuses et de rivières courantes. Il l’embellit de toutes sortes d’arbres et d’animaux et de tout ce qui y vit et bouge. Il créa aussi la mer avec les grandes baleines et plusieurs sortes de poissons, avec tout ce qui y vit et bouge, pour les besoins de l’homme. Par sa parole éternelle et toute-puissante, il a créé la terre hors de l’eau et dans l’eau. Ils devront être préservés jusqu’au grand jour du jugement.

Le Seigneur créa, en cinq jours, le ciel, la terre, la mer et toutes choses visibles avec sagesse et excellence. Le sixième jour il forma l’homme à partir de la terre et lui insuffla le souffle de vie. À partir d’une de ses côtes, il fit une femme, Ève, et la lui donna comme une aide semblable à lui. De plus, il les aima au-dessus de toutes les autres créatures et les vêtit comme lui-même, de divines vertus telles que la droiture et la véritable sainteté, leur donnant la sagesse, la parole et la raison, afin qu’ils puissent connaître, craindre et aimer leur Créateur et le servir en lui obéissant volontairement. Il les fit maîtres de toutes créatures, les rendant immortels pour qu’ils puissent être et vivre devant lui et régner sur toutes les créatures que Dieu le Seigneur avait créées.

À propos de cette magnifique création, lire : « Seigneur, tu es digne de recevoir la gloire, l’honneur, et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent, et ont été créées » (Apo. 4.11).

« Car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les trônes, soit les dominations, soit les principautés, soit les puissances. Tout a été créé par lui et pour lui. » (Col. 1.16 ; Psa. 33.6).

Au sujet des anges, lire : « Et quant aux anges, il est dit : Il fait de ses anges, des vents, et de ses ministres, des flammes de feu » (Héb. 1.7). « Ne sont-ils pas tous des esprits destinés à servir, et envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (v. 14 ; Psa. 104.4).

À propos de l’apostasie des anges, lire : « Car si Dieu n’a pas épargné les anges qui avaient péché, mais si, les ayant précipités dans l’abîme, liés avec des chaînes d’obscurité, il les a livrés pour y être gardés en vue du jugement » (2 Pie. 2.4 ; Jug. 6 ; Luc 10.18 ; Ésa. 14.8 ; Apo. 12.4).

Au sujet de la création des choses visibles, lire : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. » (Gen. 1.1 ; Jean 1.3 ; Psa. 36.6).

« Par la foi, nous savons que le monde a été fait par la parole de Dieu ; de sorte que les choses qui se voient, n’ont pas été faites de choses visibles. » (Héb. 11.3 ; Actes 17.24 ; Psa. 146.6 ; 148.5)

À propos de la création de l’homme, lire : « Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gen. 1.26).

« Et l’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, et souffla dans ses narines une respiration de vie ; et l’homme devint une âme vivante » (Gen. 2.7 ; Actes 17.25 ; 1 Cor. 15.45).

Au sujet de la manière dont l’homme fut créé, lire : « Seulement voici ce que j’ai trouvé : c’est que Dieu a fait l’homme droit » (Ecc. 7.29 ; Gen 1.26 ; 5.1).

« Et à vous revêtir du nouvel homme, créé à l’image de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité » (Éph. 4.24).

« Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, c’était très bon » (Gen. 1.31 ; Deu. 32.4).

Article 7

Concernant la chute et le châtiment de l’homme

Nous confessons qu’Adam, le premier homme, et Ève, après avoir été glorieusement créés à l’image de leur Créateur pour la vie éternelle, n’ont pas continué longtemps dans cet état. Mais comme ils ont été créés avec la liberté de choix, pour choisir ce qu’ils voulaient, soit craindre, servir et obéir à leur Créateur, soit lui désobéir et le rejeter. Leur Créateur leur ordonna de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où ils en mangeraient ils mourraient. Ils ont été éloignés de Dieu et trompés par Satan dans leur vain désir d’être égal à leur Créateur en sagesse et en connaissance, ainsi ont-ils volontairement désobéi et transgressé le commandement de leur Créateur. La femme, créée en dernier, fut la première séduite et tourna le dos à Dieu en écoutant Satan et séduisit aussi Adam son mari. Ils tombèrent, à cause de ce péché, sous la disgrâce et la colère de Dieu et devinrent, avec toute leur postérité, sujets à la mort temporelle et éternelle. Ainsi ont-ils été dépouillés de la vertu divine, qui est la droiture et la véritable sainteté, et devinrent pécheurs et mortels.

Pour cette raison, Dieu le saint et juste Juge, devant qui la méchanceté ne peut durer et dont les yeux sont trop purs pour regarder le mal ou l’iniquité, menace du ciel avec sa colère et sa disgrâce toute désobéissance et ingratitude des hommes. Dieu était si fortement irrité du péché commis par Adam et Ève qu’ils ne sont pas seulement tombés dans la condamnation éternelle avec toute leur postérité, mais Dieu le Seigneur imposa aussi diverses punitions corporelles temporelles, qui s’étendent continuellement à toutes leurs générations. Ils sont si corrompus dans Adam qu’ils sont tous naturellement, depuis leur jeunesse, inclinés au mal et au péché et sont donc ainsi privés du magnifique jardin de plaisir, ou paradis. Ils doivent toute leur vie manger leur pain dans la douleur et à la sueur de leur visage, de la terre inculte qui fut si maudite et gâtée par le premier péché qu’elle ne produit d’elle-même que des mauvaises herbes, des épines et des chardons. Ils doivent également couvrir la honte de leur corps, dénudé par le péché. La femme, étant la principale coupable, doit soumettre sa volonté et son pouvoir à l’homme et fut contrainte d’enfanter dans la douleur et l’angoisse. Ce châtiment continue pour tous les hommes, jusqu’à ce qu’ils retournent finalement à la poussière, d’où ils sont venus.

À propos d’Adam, qui, ainsi que toute la race humaine, est tombé dans la mort temporelle et éternelle par le péché et en conséquence, il est devenu pécheur, lire : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort ; de même la mort s’est étendue sur tous les hommes… Néanmoins la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient point péché… comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché, car le jugement de condamnation vient d’un seul péché… Car, si par le péché d’un seul la mort a régné par un seul homme… Ainsi donc, comme un seul péché a valu la condamnation à tous les hommes… Car, comme par la désobéissance d’un seul homme plusieurs ont été rendus pécheurs » (Rom. 5.12-19).

« En effet, puisque la mort est venue par un homme, la résurrection des morts est venue aussi par un homme. Car, comme tous meurent en Adam, de même tous revivront en Christ » (1 Cor. 15.21-22).

« Voilà, j’ai été formé dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché » (Psa. 51.7).

« Qui peut tirer la pureté de la souillure ? » (Job 14.4).

Lire également : Jean 3.6 ; Rom. 8.5 ; Éph. 2.3 ; Gen. 6.5.

Lire davantage : Au sujet de Dieu qui annonça à Adam, en conséquence du péché, son châtiment qui s’étend à toute sa postérité : « Et il dit à Adam : Puisque tu as obéi à la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi ; tu en mangeras les fruits avec peine tous les jours de ta vie. Et il te produira des épines et des chardons ; et tu mangeras l’herbe des champs. Tu mangeras le pain à la sueur de ton visage, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. » (Gen. 3.17-19 ; 23-24). À propos du châtiment de la femme, Lire : Gen. 3.16 ; 1 Cor. 14.34 ; 1 Tim. 2.12.

Article 8

Concernant la restauration ou justification de l’homme.

Nous confessons qu’Adam et Ève et tous leurs descendants sont tombés sous la colère et la disgrâce de Dieu, dans la mort et la condamnation éternelle. Aucun remède ni aucune délivrance n’a pu être trouvé au ciel ou sur la terre parmi tout être créé qui pourrait les aider, les racheter et les réconcilier avec Dieu, le Créateur de toutes choses. Il est le Dieu tout-puissant (majesté contre laquelle ils avaient péché et qui seule pouvait les guérir) qui est riche et abondant de grâce et de miséricorde, qui eut de la compassion pour Adam et sa postérité. Il leur promit son Fils unique comme rédempteur et sauveur réconfortant, qu’il mettrait en inimitié entre Satan et la femme et leur postérité, pour le réconfort et l’aide à la race humaine déchue, afin d’écraser la tête de Satan et lui enlever son pouvoir. De cette manière il délivra Adam et sa postérité de la prison du péché, du pouvoir du diable, de la perdition éternelle et les réconcilia avec Dieu.

De même, Dieu le Seigneur, par cette promesse, vêtit Adam et sa postérité intérieurement dans l’âme, de sa grâce et de sa miséricorde. En témoignage de cela, il couvrit aussi la honte et la nudité extérieure du corps, leur faisant des habits de peaux et les habillant.

Tout comme Adam, par ce premier péché, mena non seulement lui-même, mais tous ses descendants, sans exception et sans leurs propres mauvaises œuvres, à la condamnation et la mort éternelle ; autant Dieu tout-puissant, par cette promesse de Jésus-Christ le seul Sauveur, a racheté, délivré et justifié de la condamnation et placé tous les hommes dans l’état de grâce et de réconciliation, sans exception, sans aucune de leurs bonnes œuvres, mais purement par la grâce et la miséricorde. Constatant que la race d’Adam n’était pas née de lui quand il se tenait sous la disgrâce et la condamnation devant Dieu ; mais comme tout homme venant d’Adam étant dans un état de grâce, de paix et de réconciliation avec Dieu, il ne put qu’engendrer des hommes qui se tenaient avec lui dans cette même réconciliation.

Ainsi donc personne de la race d’Adam n’est créé ou né sous la condamnation, mais tous sont nés et engendrés dans ce monde dans le même état de grâce et de réconciliation avec Dieu. Donc, nous jugeons qu’il en revient de militer non seulement contre les saintes Écritures, mais aussi complètement contre la nature de Dieu, qui est juste, droit, saint et miséricordieux, de témoigner que Dieu punisse de mort éternelle et damnation, simplement à cause du péché d’Adam, un si grand nombre de la race d’Adam mourant dans l’enfance dans un état d’innocence, avant qu’ils aient suivi Adam dans le péché ; constatant que le bon Dieu, par Christ et pour Christ, a si gracieusement pardonné Adam (lui-même ayant commis le péché) et le plaça dans un état de grâce.

Mais les hommes, ayant atteint la connaissance du bien et du mal et ayant été attirés hors du chemin de la vertu et de l’innocence, par l’obsession de la chair et par leur propre désir, pour suivre Adam dans le péché, se séparent de leur Créateur. En conséquence, ils ne périssent pas et ne sont pas condamnés à cause de la transgression d’Adam, mais à cause de leur propre incrédulité et leurs mauvaises œuvres.

Mais le Dieu juste, qui en effet pardonne le péché, toutefois ne le laissant pas passer entièrement impuni, a permis que la punition corporelle temporelle reste sur Adam et Ève et sur leurs descendants, par laquelle ils doivent apprendre à connaître, à craindre et à servir leur Créateur et à éviter le péché. Ainsi, depuis leur enfance ils sont inclinés de nature vers le péché et le mal contre lequel ils luttent continuellement et, interdits du magnifique paradis, ils doivent couvrir leur nudité. Les femmes doivent assujettir leur pouvoir et leur volonté à leurs maris, et doivent engendrer leurs enfants dans la douleur et l’angoisse ; et tous doivent, de la terre corrompue, manger tous les jours de leur vie avec douleur, jusqu’à ce qu’ils retournent à la poussière de la terre, d’où ils sont venus.

Mais tous les croyants reçoivent dans cette vie la restauration ou justification de Christ seulement par la foi, dans l’espérance, et par la suite à la résurrection des morts, ils la recevront vraiment et concrètement et en jouiront à jamais.

À propos de ces promesses de salut glorieuses et réconfortantes, lire : « Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête » (Gen. 3.15 ; Éph. 2.14-15).

À propos de la façon dont cette promesse fut renouvelée dans la postérité et la race d’Adam, lire : « L’Éternel ton Dieu te suscitera un prophète comme moi, du milieu de toi, d’entre tes frères ; vous l’écouterez » (Deu. 18.15 ; Actes 7.37). À Abraham : Gen. 12.3; 22.18 ; Actes 10.43.

À propos du fait que cette promesse de justification ne s’étend pas seulement à une certaine classe de gens en particulier, mais à tous les hommes, sans distinction, lire : « Ainsi donc, comme un seul péché a valu la condamnation à tous les hommes, de même par une seule justice tous les hommes recevront la justification qui donne la vie. Car, comme par la désobéissance d’un seul homme plusieurs ont été rendus pécheurs, ainsi par l’obéissance d’un seul plusieurs seront rendus justes » (Rom. 5.18-19).

« En effet, puisque la mort est venue par un homme, la résurrection des morts est venue aussi par un homme. Car, comme tous meurent en Adam, de même tous revivront en Christ » (1 Cor. 15.21-22).

« La véritable lumière qui éclaire tout homme était venue dans le monde » (Jean 1.9 ; 29).

« C’est lui qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2.2).

« Car il a plu à Dieu de faire habiter toute plénitude en lui ; Et de réconcilier par lui toutes choses avec soi, ayant donné la paix, par le sang de sa croix, tant aux choses qui sont sur la terre qu’à celles qui sont dans les cieux » (Col. 1.19-20).

« Car la grâce de Dieu, pour le salut de tous les hommes, a été manifestée » (Tite 2.11). Lire aussi : Rom. 3.24 ; 11.32 ; 1 Tim. 4.10 ; 2 Cor. 5.19 ; 1 Jean 4.10 ; Ésa. 53.6 ; 1 Pie. 2.24.

À propos de la façon dont le royaume des cieux est promis aux enfants par Christ, sans distinction de personne, lire : « Alors on lui présenta de petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains, et qu’il priât ; mais les disciples les reprenaient. Mais Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez point de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent » (Mat. 19.13-14 ; 18.3 ; Marc 10.13 ; Luc 18.15).

« L’âme qui pèche est celle qui mourra. Le fils ne portera point l’iniquité du père, et le père ne portera point l’iniquité du fils ; la justice du juste sera sur lui » (Ézé. 18.20 ; 4). « On ne fera point mourir les pères pour les enfants ; on ne fera point non plus mourir les enfants pour les pères ; on fera mourir chacun pour son péché » (Deu. 24.16 ; Jér. 31.29). « Parce qu’il a fixé un jour, où il doit juger le monde avec justice » (Actes 17.31 ; Psa. 7.11 ; 2 Tim. 4.8). « Mais celui qui ne croira point sera condamné » (Marc 16.16). « L’affliction et l’angoisse à tout homme qui fait le mal » (Rom. 2.9).

Article 9

Concernant le libre arbitre ou pouvoir de l’homme avant et après la chute, et la grâce de Dieu qui sauve.

À ce sujet nous confessons : Qu’au commencement, Dieu tout-puissant, créa l’homme Adam et sa femme à son image et similitude, les dotant, par-dessus toutes créatures, de vertus, de la connaissance, de la parole, de la raison, ainsi que du libre arbitre ou pouvoir pour qu’ils puissent connaître, aimer, craindre et servir leur Créateur avec obéissance ou, volontairement rejeter leur Dieu dans la désobéissance. Nous voyons cela dans la première transgression, quand Adam et sa femme, par la subtilité du diable qui apparut sous la forme d’un serpent trompeur, transgressèrent le commandement de Dieu. Donc ils n’ont pas péché par la prédestination ou par la volonté de Dieu ; mais comme ils furent créés libres de faire comme il leur plaisait, ils ont péché volontairement de leur propre désir et transgressé le commandement de Dieu contrairement à sa volonté.

Adam et sa femme, ayant ainsi tombé sous la colère et la disgrâce de Dieu par leur propre péché et ainsi devenus pécheurs et mortels, ont été reçus à nouveau dans la faveur de Dieu leur Créateur. Ainsi ils n’ont pas été complètement dépouillés de leur sagesse, leur parole et leur intelligence initiales au-dessus de toutes créatures, ni de leur libre arbitre ou pouvoir initial, comme nous pouvons constater par leur acceptation des généreuses promesses de Dieu menant à la vie et par l’obéissance à la voix du Seigneur. Aussi comme il semble clair que Dieu le Seigneur plaça un ange muni d’une épée flamboyante pour empêcher Adam strictement d’avoir accès à l’arbre de la vie, de peur que de son gré ou pouvoir il ne mange de l’arbre de la vie et ne vive éternellement, ce qui aurait été dans le pouvoir d’Adam. Et ce libre arbitre ou pouvoir fut transmis à tous leurs descendants, qui proviennent d’eux comme les branches d’un tronc. Ainsi, même si les hommes sont pourvus par Dieu de connaissance, de raisonnement et de pouvoir de la volonté au moyen desquels ils peuvent accomplir de nombreuses tâches et rechercher et désirer également de Dieu la santé de leurs corps malades et infirmes ; ils ne sont pas sans action comme les créatures irrationnelles, les arbres et les cailloux. Ainsi par la grâce de Dieu et l’action de l’Esprit par qui les hommes vivent et sont poussés, ils peuvent ouvrir la porte du cœur à la grâce salvatrice de Dieu (offerte à tous les hommes par l’Évangile et par laquelle la mort ou la vie sont proposées à l’homme) et rechercher la santé de leurs âmes meurtries ; ou ils peuvent résister volontairement, rejeter et négliger cette grâce offerte et le travail de l’Esprit. Donc, comme l’homme a des yeux et des oreilles pour voir et entendre, cependant, non de lui-même, mais seulement de Dieu, ainsi ils ont par la grâce de Dieu, un libre arbitre ou un pouvoir de faire le bien et de rejeter le mal.

Mais les hommes, de leur for intérieur, étant sans la grâce de Dieu, sont incapables d’eux-mêmes de penser à quoi que ce soit de bon, encore sont-ils moins capables de le faire. Mais c’est Dieu tout-puissant qui, par son Esprit de grâce, produit dans l’homme le vouloir et le faire. Il les touche, les attire, les choisit et les accepte comme ses enfants, de sorte qu’ils sont seulement récipiendaires de la grâce de Dieu qui sauve. De ce fait, tous les chrétiens sont dans le devoir d’attribuer le commencement, le milieu et la fin de leur foi, ainsi que tous ses bons fruits, non pas à eux-mêmes, mais seulement à la grâce non méritée de Dieu en Jésus-Christ.

De plus, nous confessons que cette grâce de Dieu qui sauve ne se limite pas à certains hommes en particulier, mais comme le Dieu tout-puissant laisse son soleil se lever et briller sur les bons et les méchants, ainsi a-t-il étendu sa grâce à tous ceux de la race d’Adam. Comme il est aussi évident que Dieu, dans sa bonté, ne soit pas resté sans témoignage parmi les païens, leur faisant du bien ; et ainsi émouvant leurs cœurs afin que leurs pensées et leurs consciences les accusent et les excusent pour qu’ils puissent faire, de nature, sans avoir entendu la loi de Moïse, les choses contenues dans la loi. Ceci devient encore plus clair avec la venue de Christ, que Dieu tout-puissant, par la Bonne Nouvelle proclama au monde entier la grâce qui sauve, pour un témoignage à toutes les nations, par lequel toutes excuses sont retranchées des hommes, et comme une évidence que Dieu ne veut qu’aucun ne périsse, mais que tous se repentent et soient sauvés. Selon la portée de l’Évangile saint et éternel, un jugement juste, éternel et irrévocable sera prononcé au dernier jour, par Jésus-Christ le Béni, sur toutes les nations. Alors tout homme qui, maintenant en ce temps de grâce, croit et accepte l’Évangile, atteint la vie. Mais tous ceux qui ne croient pas l’Évangile et qui le rejettent volontairement, recevront la mort pour leur part.

En revanche, nous rejetons la croyance de ceux qui disent que Dieu tout-puissant a fait que la parole de réconciliation soit prêchée à tous, ou à plusieurs, mais qu’Il retient néanmoins sa grâce de plusieurs d’entre eux, afin que la majorité des êtres humains ne puissent accepter cette parole de réconciliation et être sauvés, mais que par le décret et la volonté de Dieu, ils périssent inévitablement à jamais et soient damnés.

À ce sujet, veuillez lire les divers passages des Écritures attribuant une volonté à l’homme. Et le Saint-Esprit ne parle pas en vain dans les Écritures. (Deu. 11.26 ; 30.15).

Dieu le Seigneur dit à Caïn : « Mais, si tu ne fais pas bien, le péché est couché à la porte, et son désir est tourné vers toi ; mais toi, tu dois dominer sur lui » (Gen. 4.7).

À propos du libre arbitre de l’homme, lire : « Qu’il fasse ce qu’il voudra, il ne pèche point ; que les filles se marient. Mais celui qui reste ferme dans son cœur, qui n’est pas contraint, qui au contraire est maître de sa volonté » (1 Cor. 7.36-38).

« Et quand un homme offrira à l’Éternel un sacrifice de prospérités, de gros ou de menu bétail, pour s’acquitter d’un vœu, ou en offrande volontaire » (Lév. 22.21 ; 23).

Et Paul mentionne aussi : « Car, je l’atteste, ils ont donné de leur propre mouvement, selon leur pouvoir, et même au-delà de leur pouvoir » (2 Cor. 8.3). « Achevez donc maintenant de le faire, afin que comme il y a eu la promptitude de la volonté, il y ait aussi l’accomplissement selon vos moyens » (v. 11 ; Phil. 14 ; Marc 14.7 ; 1 Cor. 7.36).

De lui-même, de son propre pouvoir, l’homme est incapable de faire quoi que ce soit de bien ; mais par la grâce de Dieu, il est capable de garder, dans son imperfection, les commandements de Dieu. « Car c’est Dieu qui produit en vous et le vouloir et le faire selon son plaisir » (Phi. 2.13).

« Tu habites au milieu d’une maison de rebelles, qui ont des yeux pour voir et qui ne voient point, des oreilles pour entendre et qui n’entendent point » (Ézé. 12.2).

« Parce que j’ai la volonté de faire le bien ; mais je ne parviens pas à l’accomplir » (Rom. 7.18-21).

Veuillez lire ici toutes les Écritures qui témoignent unanimement que Dieu ne désire pas la mort d’un pécheur, mais au contraire qu’il se convertisse et vive (Ézé. 18.32 ; 33.11 ; Ésa. 55.7).

Et que Dieu a étendu sa grâce qui sauve non seulement aux élus, mais à toute la race d’Adam et qu’il mourut aussi pour ceux qui périssent. À ce propos, lire : « Car la grâce de Dieu, pour le salut de tous les hommes, a été manifestée » (Tite 2.11).

« Regardez vers moi et soyez sauvés, vous tous les bouts de la terre ! » (Ésa. 45.22).

« Ainsi donc, comme un seul péché a valu la condamnation à tous les hommes, de même par une seule justice tous les hommes recevront la justification qui donne la vie » (Rom. 5.18).

« Qui dans les temps passés a laissé marcher toutes les nations dans leurs voies, quoiqu’il n’ait point cessé de donner des témoignages » etc. (Actes 14.16-17 ; Rom. 1.19 ; 2.15).

« Or, comme il y a eu de faux prophètes parmi le peuple, il y aura aussi parmi vous de faux docteurs, qui introduiront secrètement des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Seigneur qui les a rachetés, attireront sur eux-mêmes une perdition soudaine » (2 Pie. 2.1).

« Et il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Cor. 5.15). « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique… » (Jean 3.16).

« Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29).

« Car cela est bon et agréable aux yeux de Dieu notre Sauveur, Qui veut que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2.3-4).

« Mais il use de patience envers nous, ne voulant point qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pie. 3.9 ; Rom. 2.4 ; Jac. 4.6 ; Actes 13.46). Lire également : Mat. 23.36-37 ; Luc 13.34.

Comment Dieu le juste juge prononcera le jugement final sur ceux qui désobéissent[3] l’Évangile, lire : « Lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, Dans un feu flamboyant, pour exercer la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ. » (2 The. 1.7-8 ; Marc 16.16).

Article 10

Concernant la providence de Dieu, l’élection des croyants et le rejet des incrédules.

Nous croyons et confessons que Dieu est omnipotent et que rien ne lui est impossible. Il est aussi doué de prescience et d’omniscience, alors rien ne lui est caché au ciel et sur la terre, ni ce qui est à venir d’ici la fin de toutes choses, ni ce qui s’est produit depuis l’éternité. Ainsi par la suprême prescience, connaissance et sagesse de Dieu, qui sont inconcevables, il a vu et su depuis le début de l’éternité, jusqu’à la consommation finale du monde, qui seraient les véritables croyants récipiendaires de sa grâce et sa miséricorde, et également ceux qui seraient trouvés incrédules, méprisant et rejetant cette grâce. Donc, depuis le commencement et depuis l’éternité, il a su, vu, élu et ordonné à tous les véritables croyants d’hériter le salut éternel par Jésus-Christ ; et d’autre part, il a rejeté dans la damnation éternelle tous les incrédules qui sont méprisants à l’égard de sa grâce. Ainsi la perdition des hommes vient d’eux-mêmes et leur salut seulement par leur Seigneur Dieu, sans lequel ils ne peuvent rien faire de bien.

Ce n’est pas vrai du tout que le Dieu de grâce, miséricordieux et juste (qui se conforme à sa nature sainte) a vu d’avance, ordonné ou prédestiné et créé, à un moment convenable, de loin la grande majorité de la race humaine à la damnation éternelle. Il est également faux qu’étant déchus par le péché d’Adam, le premier homme, Dieu les laisse, sans aucune aide, dans la mort éternelle et la condamnation dans laquelle ils sont entrés sans connaissance et ni de leurs propres mauvaises actions, sans avoir, dans ce cas, vu et reconnu la juste cause de leur rejet. Loin de nous de croire qu’une telle chose vient du seul Dieu bon et juste !

Mais bien au contraire, tous les véritables disciples de Christ croient et confessent : qu’au commencement, le Dieu juste créa l’homme bon et droit et lui donna une existence, et Dieu ne déteste aucune de ces choses qu’il a créées. Ensuite, lorsqu’ils sont tombés, par la subtilité du diable, dans la mort éternelle, le Dieu béni, dont la miséricorde règne sur toute chair et voulant que personne ne périsse, racheta et délivra de la condamnation éternelle l’entière race humaine sans exception, par amour pur et miséricorde, par l’expiation de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ; afin que, par égard de la mort de Christ personne ne périra faute du péché d’Adam. Mais Dieu le juste Juge jugera le monde dans l’équité, donnant assurance à tous les hommes et rendant à chacun selon leurs propres œuvres et actions. Les croyants qui persévèrent patiemment à bien faire en cherchant la vie éternelle, atteignent la gloire, l’honneur et l’immortalité, mais les incrédules et les désobéissants attirent le malheur, l’angoisse et la colère perpétuelle de Dieu.

À propos de la prescience de Dieu, lire : « Ayant déterminé les saisons qu’il a établies, et les bornes de leur habitation » (Actes 17.26 ; Deu. 32.8). Lire aussi : Dan. 2.28 ; 5.17 ; Ésa. 46.10 ; Job 42.2 ; Rom. 9.11 ; Actes 2.23 ; 31 ; 1 Pie. 1.20.

« Mes os ne t’étaient point cachés, lorsque j’étais formé dans le secret, ouvré comme un tissu dans les lieux bas de la terre. Tes yeux m’ont vu, lorsque j’étais comme une masse informe, et sur ton livre étaient inscrits tous les jours qui m’étaient réservés, quand aucun d’eux n’existait. » (Psa. 139.15-16).

Ici nous devons observer attentivement la façon dont Dieu, depuis le début, par sa présence, a élu les croyants en Christ et rejeté les incrédules. Lire : « Écoutez, mes frères bien-aimés ; Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres de ce monde pour qu’ils soient riches en la foi » (Jac. 2.5).

« Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages, et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes, Et Dieu a choisi les choses viles du monde et les plus méprisées, même celles qui ne sont point, pour anéantir celles qui sont » (1 Cor. 1.27-28).

« Aussi je t’ai annoncé ces choses dès longtemps, je te les ai fait entendre avant qu’elles arrivassent » (Ésa. 48.5).

« Car je savais que tu ne manquerais pas d’être infidèle, et tu as été appelé rebelle dès ta naissance » (v.8 ; Mal. 1.2 ; Rom. 9.13 ; Éph. 3.11 ; 2 Tim. 1.9).

« Qui a fait entendre sa voix comme moi, qu’il le déclare et qu’il le prouve ! Depuis que j’ai établi le peuple ancien ? » (Ésa. 44.7).

« Or, nous savons aussi que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés, selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né de plusieurs frères ; Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés » (Rom. 8.28-30).

« Avant que je te formasse dans le sein de ta mère, je t’ai connu ; avant que tu sortisses de son sein, je t’ai sanctifié » etc. (Jér. 1.5).

« Selon qu’il nous a élus en lui, avant la fondation du monde » etc. (Éph. 1.4 ; 2 Tim. 1.9 ; Jean 15.16 ; Actes 13.48).

Article 11

Concernant la parole écrite de Dieu, la loi de Moïse et l’Évangile de Christ.

Nous confessons que l’ancienne loi donnée par Moïse et reçue par la disposition des anges, était une doctrine parfaite et une règle pour la postérité d’Abraham, Isaac et Jacob, avec qui Dieu avait établi son alliance. Selon la doctrine et la teneur de cette loi, ce peuple devait se gouverner et se réglementer, sans y transgresser aucune partie, sans rien y enlever ou y ajouter, ni suivre leur propre opinion en égard de cette loi, sous peine d’être exterminé et de tomber sous une grande malédiction. D’autre part, la vie ainsi que plusieurs bénédictions glorieuses étaient promises à ceux qui entendaient, croyaient et accomplissaient cette loi. Cette bénédiction et malédiction s’étendaient surtout aux choses temporelles et physiques.

Cette loi de Dieu (les cinq livres de Moïse) comprenant également tous les rois, les sacrificateurs et les prophètes qui prophétisaient et parlaient par l’Esprit de Dieu au milieu de ce peuple, Israël (en accord avec la loi de Moïse), qui est l’Ancien Testament en totalité, nous a été fait connaître dans la Bible, par la grâce de Dieu. Cette loi est aussi spirituelle, amenant une meilleure espérance, étant le pédagogue vers Christ. Par ses différentes figures et significations, comme la sacrificature lévitique, les cérémonies, les sacrifices, la terre de Canaan, les rois, la cité de Jérusalem et le temple, cette loi pointait et menait à Jésus-Christ, car l’ancienne loi était un joug d’une emprise intolérable, amenant la condamnation à tous ceux qui n’accomplissaient pas tout ce qui était écrit dans le livre de la loi. Et alors que les hommes, à cause de la faiblesse de la chair, ne pouvaient pas suivre parfaitement tout ceci, ils ne pouvaient pas obtenir, par la loi, la vie éternelle bénie, mais seraient restés sous la colère de Dieu. Mais Jésus-Christ est venu, étant la fin et l’accomplissement de l’ancienne loi, l’instigateur et l’auteur de la nouvelle loi parfaite de la liberté et la véritable lumière vers laquelle tous les symboles obscurs pointaient. Il est venu, envoyé de Dieu, avec tout pouvoir au ciel et sur la terre ; il est celui qui a aboli la mort et amené la vie et l’immortalité à la lumière par la bonne nouvelle.

Il a fait une nouvelle alliance avec la maison d’Israël et la maison de Juda, et a invité tous les gentils et toutes les nations de la terre qui étaient autrefois étrangers et ennemis, mais qui sont maintenant invités par la grâce, pour qui le chemin de la vie fut ouvert et bien battu, alors qu’en obéissant, par la grâce, ils peuvent devenir compagnons avec les saints et faire partie de la maison de Dieu. Ceci est la parole de réconciliation, par laquelle Dieu tout-puissant, par son Esprit, œuvre la foi, la régénération, ainsi que tous les bons fruits qui en résultent dans les hommes, qui nous sont proclamés dans la parole du Nouveau Testament, pleine de grâce et de paix, du pardon des péchés, de la vie éternelle, avec tout ce qui appartient à la vie et la sainteté, oui, tout conseil de Dieu. Selon cette proclamation, tous les enfants croyants du Nouveau Testament doivent nécessairement se contrôler et se comporter dans tous les aspects de la foi ; selon laquelle, un jugement éternel sera ultimement rendu. Cette proclamation est beaucoup plus digne et mieux établie que l’Ancien Testament, ayant été donnée par un ambassadeur plus grand et plus digne et scellée d’un sang plus précieux ; elle ne cessera pas, mais continuera jusqu’à la fin du monde. Ainsi comme l’alliance d’un homme, après avoir été confirmée, ne peut être changée, et rien ne peut y être retranché ni ajouté, ainsi cette alliance nouvelle et perpétuelle qui est confirmée avec la mort et le sang précieux de notre Seigneur Jésus-Christ, peut encore moins être diminuée ou rien n’y être ajouté, ni ne peut être contournée et déformée d’après des opinions individuelles ; mais tous les chrétiens sont tenus dans le devoir de s’incliner de tout leur cœur, esprit et âme en obéissance à Christ et à la pensée du Saint-Esprit exprimée dans les Saintes Écritures, ainsi que contrôler et mesurer leur foi et leur comportement tout en entier, selon la portée de celles-ci.

L’Ancien Testament doit être expliqué par et concilié avec ce Nouveau Testament et doit être enseigné distinctement parmi le peuple de Dieu : Moïse avec sa loi rigide, menaçante et punitive sur tous les pécheurs impénitents étant encore sous la loi ; mais Christ avec ses bonnes nouvelles de l’Évangile saint, pour tous les croyants, pécheurs pénitents, non pas sous la loi, mais sous la grâce.

Tous décrets, conseils et ordonnances faites contrairement à cette nouvelle loi de Jésus-Christ, par les hommes dans le monde, doivent lui céder place ; mais tous les chrétiens doivent nécessairement, en ce qui concerne la foi, se contrôler et se conduire seulement selon l’Évangile béni de Christ. Comme l’homme extérieur vit physiquement par l’alimentation de pain ; ainsi l’homme intérieur de l’âme vit de chaque Parole venant de la bouche du Seigneur. La Parole de Dieu doit donc être prêchée sincèrement et purement, entendue, reçue et gardée par tous les croyants.

Au sujet de la loi de Moïse qui a été écrite sur des tables de pierre par le doigt de Dieu et donnée par la disposition des anges, lire : Exo. 20.2 ; Deu. 5.6 ; Jean 1.17 ; Actes 7.53 ; Exo. 31.18 ; 32.16.

À propos de la sévérité de la loi et comment nous ne pouvons rien y enlever ni ajouter, lire : « Maudit celui qui n’accomplit pas les paroles de cette loi, en les mettant en pratique ! Et tout le peuple dira : Amen ! » (Deu. 27.26 ; Gal. 3.10).

« Vous aurez soin de faire tout ce que je vous commande : Tu n’y ajouteras rien, et tu n’en retrancheras rien » (Deu. 12.32 ; 8 ; 29.19 ; Pro. 30.6 ; Deu. 4.2).

Au sujet l’imperfection de la loi, lire : « Or, la loi, ayant l’ombre des biens à venir, non l’image même des choses… » (Héb. 10.1 ; Col. 2.17).

« Car le sacerdoce étant changé, il est nécessaire qu’il y ait aussi un changement de loi » (Héb. 7.12). « Ainsi, la première ordonnance a été abolie à cause de sa faiblesse et de son inutilité ; (Car la loi n’a rien amené à la perfection), mais une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu » (v. 18-19 ; Gal. 2.16 ; Actes 13.39 ; Rom. 8.3).

La manière dont Christ est la fin et l’accomplissement de la loi, lire : « Car Christ est la fin de la loi, pour la justification de tout croyant » (Rom. 10.4 ; Mat. 5.17 ; Rom. 7.4 ; Gal. 1.19).

Au sujet du pouvoir et de la dignité du Saint Évangile, lire : « Car je n’ai point honte de l’Évangile de Christ, car c’est la puissance de Dieu, pour le salut de tous ceux qui croient… » (Rom. 1.16 ; Jean 1.17 ; Luc 16.16 ; Marc 1.15 ; 1 Pie. 1.12).

« Notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort, et mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim. 1.10 ; 1 Pie. 1.25).

« Et que dès l’enfance tu connais les saintes lettres, qui peuvent t’instruire pour le salut, par la foi qui est en Jésus-Christ. Toute l’Écriture est divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour former à la justice ; Afin que l’homme de Dieu soit accompli, et propre à toute bonne œuvre » (2 Tim. 3.15-17 ; 2 Pie. 3.15).

« Vous sondez les Écritures, parce qu’en elles vous croyez avoir la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5.39).  « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture… » (Jean 7.38 ; Jac. 1.21 ; Mat. 4.4 ; Deu. 8.3 ; Apo. 22.18 ; Deu. 4.2 ; 12.32 ; Pro. 30.6).

« Or, tout ce qui a été écrit autrefois, a été écrit pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance » (Rom. 15.4).

Sur la façon dont Jésus-Christ prononcera le dernier jugement selon l’obéissance à l’évangile, lire : « La parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour » (Jean 12.48).

« Lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, Dans un feu flamboyant, pour exercer la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils subiront leur peine, une perdition éternelle, par la présence du Seigneur, et par sa puissance glorieuse… » (2 The. 1.7-9 ; Mat. 24.14 ; Héb. 4.12 ; Apo. 20.12).

Article 12

Concernant la foi qui sauve.

Nous confessons : Que la foi qui sauve n’est pas une chose vaine ou cachée, sans ancrage dans l’homme ; ni ne consiste d’avoir une connaissance historique venant des saintes Écritures, et que nous ayons beaucoup à dire à son sujet, sans en avoir la véritable substance ou signification. Mais la foi véritable et réelle, qui est efficace devant Dieu, est une connaissance certaine du cœur dans une confiance assurée, que nous recevons de Dieu, non par notre propre pouvoir, volonté, ou habileté, mais en entendant la Parole de Dieu ; et qui, par l’illumination du Saint-Esprit, est imprimée et écrite dans le cœur, et agit si efficacement en nous qu’elle nous éloigne de toutes choses visibles et périssables et nous mène vers le Dieu vivant invisible ; acquérant ainsi un goût spirituel nouveau pour ce qui est céleste, et non pour ce qui est terrestre. Car la foi qui sauve, accompagnée d’espérance et d’amour, est d’une nature telle qu’elle se conforme aux choses invisibles. Ainsi donc, tous les véritables croyants se soumettent joyeusement et docilement à tous les commandements de Dieu contenus dans les saintes Écritures, et, lorsque nécessaire, ils en témoignent et les confessent en paroles devant les rois, les princes, les dignitaires et tous les hommes, ne se permettant pas de s’en éloigner d’aucune manière même si l’argent, les biens personnels, le corps et la vie sont sacrifiés jusqu’à l’abus, l’eau et le feu. Car le pouvoir de Dieu, qui les préserve dans la foi, les rend plus forts afin qu’ils considèrent toutes souffrances de ce temps présent comme étant brèves et légères, ne se vengeant point, mais priant pour leurs persécuteurs, souffrant avec joie ce qui leur est imposé au nom du Seigneur, à cause de la foi, l’espérance et l’amour qu’ils ont envers leur Créateur et ses richesses célestes.

Là où cette véritable foi est reçue dans le cœur, les fruits du Saint-Esprit, en tant que témoins de celle-ci, doivent s’ensuivre et rejaillir. Au contraire, l’incrédulité, avec ses œuvres infructueuses des ténèbres, doit fuir, tout comme l’obscurité devant la clarté de la lumière du soleil. Par cette foi, qui est le début de la doctrine chrétienne, nous devenons enfants de Dieu, vainquons le monde, sommes armés contre toutes les ruses subtiles du diable, devenons sanctifiés, justifiés, sauvés, et participons à tous les bienfaits de Dieu démontrés en Jésus-Christ ; et sans cette foi, il est impossible de plaire à Dieu.

Dans cette véritable foi nous ne pouvons pas rester immobiles, mais, en jeûnant humblement, en priant, et en suppliant par l’Esprit, nous devons plaider pour l’aide, l’assistance, et une force nouvelle dans toutes les vertus divines jusqu’à la fin, afin que Dieu puisse nous rendre forts et nous préserver de la même façon. Là où ceci est négligé, les hommes peuvent déchoir de la foi ; le bon Esprit peut leur être enlevé, et leurs noms effacés du livre de la vie et écrits à nouveau dans la terre. À cette véritable foi, qui est un noble don de Dieu, tous les hommes qui sont parvenus à l’intelligence et la connaissance pour pouvoir entendre et comprendre la Parole de Dieu sans distinction de personnes, sont appelés par la divine parole et invités à venir ; mais tous les enfants, et ceux à qui Dieu permet de demeurer dans l’enfance en sont exceptés et exclus. Ils demeurent sous la grâce et le plaisir de Dieu par l’expiation de Jésus-Christ, par laquelle il purifia, par son sang, et racheta la race humaine entière de la chute d’Adam, sans exiger d’eux aucun autre moyen que la foi, l’espérance, l’amour et l’observation de certains commandements de Dieu. Ainsi, c’est une grande erreur que certains attribuent la foi aux nourrissons ; ou (qu’ils déclarent) que sans cela, ils ne peuvent être sauvés. C’est un signe irréfutable qui témoigne que de telles personnes ne connaissent pas la véritable foi, et ne croient pas les paroles de Jésus-Christ, qui a promis le royaume des cieux aux enfants sans cette foi.

Car, alors que la véritable foi consiste à entendre, croire, et accepter les bonnes choses que Dieu nous offre par sa Parole ; et, une fois de plus, que l’incrédulité consiste à mépriser et rejeter ces choses ; et puisque les enfants n’ont ni la connaissance, la capacité, la tendance, ou les émotions au sujet d’aucune de ces choses, comme toute personne intelligente voit et connaît ; donc il doit véritablement s’ensuivre que ni la foi ni l’incrédulité ne peuvent être attribuées aux enfants ; mais ils sont simples et ignorants, et dans cet état, plaisent parfaitement à Dieu. Il les a établis en tant qu’exemples pour nous, pour que nous les imitions dans leur simplicité.

Afin de savoir comment la véritable foi est un don de Dieu, de même qu’elle est façonnée dans le cœur des hommes en entendant la Parole de Dieu, lire : « Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Éph. 2.8 ; Rom. 12.3 ; Col. 2.12 ; Phi. 1.29 ; Jude 3).

« La foi vient donc de ce qu’on entend ; et ce qu’on entend, vient de la parole de Dieu » (Rom. 10.17 ; Héb. 6.2).

En ce qui concerne comment nous devons croire en Dieu par Sa Parole, lire : « Or, je ne prie pas seulement pour eux ; mais aussi pour ceux qui croiront en moi par leur parole » (Jean 17.20 ; Éph. 1.9 ; Jean 7.38 ; 14.1 ; Héb. 11.6 ; 1 Pie. 1.21 ; 2 Tim. 3.15).

Concernant comment la foi véritable n’est pas vaine, mais manifeste sa nature et son pouvoir efficace, lire : « Par qui nous avons reçu la grâce et l’apostolat, afin d’amener à l’obéissance de la foi en son nom toutes les nations… » (Rom. 1.5 ; 16.25 ; Actes 6.7).

« C’est pourquoi aussi, nous ne cessons de rendre grâces à Dieu de ce que, recevant de nous la parole de Dieu que nous prêchons, vous avez reçu, non une parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, la parole de Dieu, qui agit avec efficacité en vous qui croyez » (1 The. 2.13).

« Car en Jésus-Christ ce qui est efficace ce n’est ni la circoncision, ni l’incirconcision, mais la foi agissant par la charité » (Gal. 5.6).

Celui qui ne manifeste pas de sa foi les sept vertus exigées, « est aveugle, sa vue est courte… » (2 Pie. 1.9 ; Jac. 2.26).

« Or, le juste vivra par la foi » (Héb. 10.38 ; Rom. 1.17 ; Gal. 3.11).

Par la foi nous devenons justes et prenons part aux bienfaits de Dieu (Actes 26.18 ; Rom. 10.10 ; Gen. 15.6 ; Rom. 4.3 ; Gal. 3.6 ; Mar. 16.16).

Nous devons prier Dieu pour être raffermis et gardés dans la foi (Luc 17.5 ; 1 Pie. 1.5).

Quand la grâce de Dieu est négligée par incrédulité et mauvaises œuvres, quelqu’un peut déchoir de la foi et être retiré du Livre de la vie. « L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se détourneront de la foi » (1 Tim. 4.1 ; 2 Pie. 2.1 ; 1 Tim. 6.10).

« Ils ne croient que pour un temps ; et quand la tentation survient, ils se retirent » (Luc 8.13). Lire aussi : Jér. 17.13 ; Pro. 3.21 ; Héb. 6.6.

« Et l’Éternel répondit à Moïse : Celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre. » (Exo. 32.33 ; Apo. 3.5 ; Psa. 69.29 ; Ésa. 1.2 ; 30.1 ; Jér. 18.7).

Comment les enfants sont simples et ignorants, et qu’ainsi ni la foi ni l’incrédulité ne peuvent leur être attribuées ; mais qu’ils sont bien agréables à Dieu par sa grâce, sans aucun autre moyen, lire : « Et vos petits enfants, dont vous avez dit qu’ils y seraient une proie, et vos fils, qui aujourd’hui ne savent ce que c’est que le bien ou le mal, ce sont eux qui y entreront, et je leur donnerai ce pays, et ils le posséderont » (Deu. 1.39 ; Mat. 19.14).

« Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je jugeais comme un enfant, je pensais comme un enfant ; mais lorsque je suis devenu homme, j’ai abandonné ce qui était de l’enfant » (1 Cor. 13.11 ; Héb. 5.13).

« Frères, ne devenez pas des enfants quant au jugement ; mais soyez de petits enfants à l’égard de la malice » (1 Cor. 14.20 ; Éph. 4.14 ; Mat. 18.2 ; 19.13 ; Mar. 10.13 ; Luc 18.15).

Article 13

Concernant la régénération et la nouvelle créature.

Nous confessons que nos premiers parents, Adam et Ève, se sont séparés de Dieu par leur transgression et sont tombés dans la mort temporelle et éternelle avec toute leur postérité. En conséquence, ils ont perdu l’image de Dieu, qui est droiture et véritable sainteté. Ils sont devenus dépravés de nature et inclinés au péché et à la méchanceté depuis leur jeunesse ; de sorte qu’aucun homme ne peut atteindre ni la foi ni un comportement saint par le pouvoir de leur naissance naturelle, qui provient de semence pécheresse. Car ce qui est né de la chair est chair, donc d’esprit charnel, et l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu. Ainsi, tous les hommes, venant de la terre, retourneront à la poussière et à la terre et sont aussi, en partie, comme la terre corrompue qui ne peut pas d’elle-même produire du bon grain, mais doit être préparée à nouveau et semée avec de la bonne semence.

Ainsi donc tous les hommes, une fois leur jeunesse passée et ayant compris et discerné le bien du mal, que leur cœur charnel et leur vie terrestre, ayant été conçus dans le péché, sont inclinés au péché, qui conçoit par sa propre convoitise, réveillant le péché en eux et les incitant concrètement au péché. Ainsi ils sont déchus de la grâce (par laquelle ils furent rachetés par l’expiation de Christ), qui les plonge dans la mort du péché.

Donc, Dieu le Seigneur demande et exige, par sa Parole, de tous les hommes dotés de raison, une véritable réforme et un renouvellement de leurs propres péchés. C’est-à-dire qu’ils reçoivent la foi par l’écoute de la Parole de Dieu, qu’ils deviennent régénérés d’en haut par Dieu, et qu’ils soient créés à nouveau dans l’être intérieur du cœur selon l’image de Dieu, et circoncis, étant convertis du charnel au spirituel, de l’incrédulité à la foi, de ce qui est d’esprit terrestre et comme Adam à ce qui est d’esprit céleste et comme Jésus-Christ, qu’ils crucifient et mortifient leurs membres terrestres, qu’ils ressentent, éprouvent et goûtent ce qui est céleste et non terrestre. Sur ces conditions Dieu nous promet la vie, la paix et toutes les richesses célestes, qui sont la sanctification de l’esprit de la pensée et l’appropriation de tous les bénéfices de Christ (qui ont été perdus par notre propre péché), et nous donne la promesse du salut éternel.

Et partout où ce renouvellement et cette conversion de l’esprit et du cœur ne se trouvent pas (parmi tous ceux qui connaissent le péché et qui l’ont servi), Christ et la vie n’existent pas. Sans ce renouvellement, ni la circoncision ou l’incirconcision, ni le baptême où la Sainte Cène, ni aucune cérémonie peu importe leur apparence glorieuse n’est efficace.

Et comme l’homme est engendré au début dans la douleur et l’angoisse de la chair, ainsi la régénération spirituelle est également appelée une naissance et à lieu avec tristesse selon Dieu à propos du péché et avec la crucifixion et la mise à mort des membres terrestres.

Et comme les hommes, par la chute d’Adam, ne furent pas totalement dépossédés et privés de toutes les vertus et qualités divines jusqu’à devenir malin comme Satan, mais par la grâce de Dieu ont retenu plusieurs bons principes, ainsi la nature pécheresse innée, l’affection et la tendance au pécher ne sont pas supprimés complètement par la régénération, mais demeurent dans les hommes régénérés jusqu’à la mort.

Comme la chair a des désirs contraires à l’Esprit, ainsi la convoitise, ou le péché, demeurant à l’intérieur, lutte contre la loi de l’esprit nouveau et donc les régénérés entrent continuellement en guerre et doivent constamment crucifier et mortifier les convoitises de la chair, dompter et amener leurs corps en soumission et à s’abstenir des désirs charnels qui luttent contre l’âme. En combattant ainsi, ils doivent demeurer vainqueurs jusqu’à la mort.

D’autre part, l’affirmation de ceux qui attribuent la régénération aux enfants nouveau-nés, en disant que sans cela ils ne peuvent être sauvés, est rejetée comme étant une grave erreur. Certains d’entre eux conçoivent la régénération sur le baptême infantile, affirmant que dès que leurs enfants sont baptisés, ils sont aussi, par cette cérémonie de baptême, régénérés. D’autres fabriquent la régénération des enfants sur la justification ou la rédemption générale de Christ, par laquelle la race humaine fut réconciliée de la chute d’Adam et placée dans un état de grâce ; disant que les enfants sont régénérés aussitôt qu’ils sont conçus par la mère ; ainsi donc plaçant la régénération, contre tout droit et toute probabilité, avant la première naissance qui est de la chair. Certains ne peuvent pas dire si les enfants prennent part à la régénération avant, dans, ou après le baptême ; de ce fait, il est jugé que les personnes mentionnées ci-haut traitent de la régénération sans les saintes Écritures et sans aucun raisonnement, autant les couleurs sont absentes d’un homme aveugle ; car nulle part dans sa Parole sainte Dieu tout-puissant ne parle de régénération d’enfants.

Et même si les enfants sont conçus dans le péché, ou nés de semence pécheresse, ils n’ont jamais connu, servi ou pratiqué le péché duquel ils pourraient être régénérés, convertis et renouvelés dans le cœur et l’esprit. Mais sans tout cela, ils sont nés et ont été placés par Dieu dans un état si saint et agréable à Dieu, par l’expiation de Christ, qu’aucune personne adulte ne peut, par régénération et dépouillement du corps pécheur de la chair et par renouvellement de l’esprit, devenir plus innocent (sans péché), saint et agréable à Dieu ; constatant que le péché inné, la convoitise, ou l’inclination au péché demeure dans les personnes régénérées les plus pieuses jusqu’à la mort (pas moins que dans les enfants dans leur enfance), contre lequel ils mènent une guerre constante.

De plus, Dieu tout-puissant, par sa Parole, n’exige de tous les humains, ayant servi le péché, aucune réparation meilleure ou supérieure que d’être convertis par régénération et de devenir comme des enfants en ce qui concerne le péché et la malice. Pour quelle raison alors, la régénération peut-elle être appliquée aux enfants qui n’ont jamais commis le péché duquel ils pourraient être régénérés ; vu que l’enfance possède déjà l’innocence qui est acceptable à Dieu et a été établie comme exemple devant les hommes, auquel tous les régénérés doivent travailler et lutter jusqu’à la mort ?

À propos de cette naissance céleste de Dieu et comment elle est effectuée par l’Esprit et la Parole de Dieu, lire : « Ayant purifié vos âmes, en obéissant à la vérité, par l’Esprit, pour avoir un amour fraternel et sans hypocrisie, aimez-vous avec constance les uns les autres d’un cœur pur, Étant régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole de Dieu, qui vit et qui demeure éternellement. » (1 Pie. 1.22-23 ; 2.2 ; Jac. 1.18 ; 1 Cor. 4.15 ; Gal. 4.19 ; Phil. 10).

« Il nous a sauvés, Non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération, et le renouvellement du Saint-Esprit… » (Tite 3.5).

Au sujet de la régénération qui n’est pas une chose vaine ou cachée, mais exige une nouvelle vie et l’obéissance à Christ, et que le salut éternel est promis à ces conditions, lire : « Et Jésus leur dit : Je vous dis en vérité, à vous qui m’avez suivi, que lorsque le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire, dans le renouvellement qui doit arriver, vous aussi serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël » (Mat. 19.28).

« Car en Jésus-Christ, la circoncision ne sert de rien, ni l’incirconcision ; mais la nouvelle naissance. Et pour tous ceux qui suivront cette règle, que la paix et la miséricorde soient sur eux, et sur l’Israël de Dieu ! » (Gal. 6.15-16).

« Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être faits enfants de Dieu, savoir, à ceux qui croient en son nom, Qui ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1.12-13).

À propos du royaume de Dieu qui est refusé à tous ceux qui ont servi le péché et qui n’ont pas été régénérés, lire : « Jésus lui répondit : En vérité, en vérité je te dis que si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3.3).

« Jésus répondit : En vérité, en vérité je te dis, que si un homme ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. Ne t’étonne point de ce que je t’ai dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut ; et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est de même de tout homme qui est né de l’esprit » (v. 5-8).

Au sujet des hommes régénérés qui ne deviennent pas parfaits dans cette vie, mais qui doivent combattre jusqu’à la mort contre la chair, le monde et le péché, lire : « Non que j’aie déjà atteint le but, ou que je sois déjà parvenu à la perfection, mais je cours avec ardeur pour saisir le prix… ». (Phi. 3.12 ; 1.30 ; Col. 1.29 ; Apo. 2.10).

« Mais je traite durement mon corps, et je le tiens assujetti, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé » (1 Cor. 9.27).

« Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair, et ces deux choses sont opposées l’une à l’autre ; de telle sorte que vous ne faites point les choses que vous voudriez. Que si vous êtes conduits par l’Esprit… ». (Gal. 5.17-18 ; 1 Pie. 2.11 ; Rom. 7.18 ; 23 ; Jac. 3.2).

Article 14

Concernant l’incarnation du Fils de Dieu unique et éternel.

Nous confessons que le Dieu véritable et exalté a fidèlement gardé et accompli ses très grandes promesses précieuses, qu’il a faites au tout début, concernant son Fils, qui avait été prédestiné à cette fin, avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour notre bien.

Cette glorieuse et réconfortante promesse fut originalement donnée aux déchus Adam et Ève, et par la suite fut renouvelée dans leur postérité, comme à Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et David. De lui tous les prophètes ont prophétisé et en lui tous les pères pieux ont espéré avec ferme confiance (comme s’ils l’avaient vu), que Silo viendrait de Juda et que cette étoile magnifique s’élèverait de Jacob. Ceci arriva véritablement comme ceci : Quand tout était tranquille, quand le sceptre s’était éloigné de Juda et que la postérité de Jacob était sous le tribut des païens ; alors le Dieu de grâce s’est souvenu de sa sainte alliance et envoya sa véritable Parole, son Fils, du ciel et de son trône royal ; ayant élu à cette fin le juste Joseph, de la maison et la génération de David, dont l’épouse était Marie, que Dieu avait bénie et choisie à cette intention par-dessus toutes les autres femmes.

De génération en génération, le Saint-Esprit pointe vers Joseph et Marie ainsi que vers la ville de Bethléem, d’où la lumière depuis longtemps promise devait s’élever ; afin que tous les pieux qui attendaient et espéraient ce salut puissent avoir une certaine consolation et une connaissance de la tribu, de la ville et de l’endroit où ils devaient attendre ce Sauveur du monde.

Ainsi Marie reçut le message par l’ange de Dieu et le crut, étant couverte par le pouvoir de Très-Haut, et conçut du Saint-Esprit, la véritable Parole, qui était au commencement avec Dieu et par laquelle toutes choses ont été créées. Cette Parole, par le pouvoir efficace du Dieu tout-puissant, est devenue chair, ou homme, à l’intérieur d’elle, puis naquit d’elle, le Fils du Dieu très haut, qu’elle avait d’abord conçu du Saint-Esprit.

Ainsi le Fils unique et éternel du Dieu vivant est devenu un homme visible sujet à la souffrance. Il a été emmailloté, couché dans une mangeoire et élevé à Nazareth sous la garde de son père (attribué) et de sa mère. Il a eu faim, il a eu soif, il s’est épuisé à marcher, il a soupiré, pleuré, il a grandi en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes ; de telle sorte que l’éternel et unique Fils du Dieu vivant, au temps de son incarnation, n’a pas continué comme son Père céleste, dans une forme invisible, impassible, immortelle et spirituelle, mais pour notre bien, il s’est humilié lui-même, devenant visible, passif, mortel, prenant la forme d’un serviteur, et est devenu comme nous, les hommes, en toutes choses, excepté le péché ; afin de nous guérir de la morsure venimeuse du serpent et du tourment éternel. Donc, tous les véritables témoins de Jésus-Christ sont liés, en vertu des saintes Écritures, à croire et à confesser que cette même Parole, qui était au commencement avec Dieu, et qui était Dieu, par qui toutes choses ont été créées, est venue de Dieu son Père dans le monde, et par le pouvoir de Dieu est devenue elle-même homme ou chair, pour que la gloire du Fils unique du Père, rempli de gloire et de vérité, soit touchée et vue.

Ainsi, celui qui était auparavant comme son Père en éclat et en gloire (divinité ni donnée ni attribuée, mais bien particulière à lui par nature) a quitté sa brillance et sa gloire, s’est humilié et a pris la forme de nous, les hommes. Lui qui auparavant était plus grand que les anges, sous une forme invisible et immortelle, tout comme Dieu son Père, a été abaissé au-dessous des anges et a pris une forme visible et mortelle comme nous ses frères. Celui qui aurait pu avoir la joie avec son Père et qui était entouré de richesses éternelles, est devenu pauvre pour nous et a souffert sur la croix, méprisant la honte. Lui qui, en la présence des apôtres, est monté aux cieux, était le même qui était descendu de Dieu, hors du ciel dans les lieux les plus bas de la terre ; et le même qui est monté au-dessus de tous les cieux. Ceci est le mystère de la divinité, qui est très grand, mais en qui, à cause de leur raison charnelle et vacillante, peu nombreux sont ceux qui croient : que Dieu le Fils a été manifesté dans la chair et qu’il est apparu comme un véritable Rédempteur et Sauveur et une Lumière éternelle pour ceux qui étaient assis dans les ténèbres et dans la région de l’ombre de la mort.

De plus, tout comme la nourriture que les Israélites mangeaient dans le désert est appelé le pain du ciel ou pain céleste, car la substance de ce pain n’était pas un fruit de cette terre, mais était descendue du ciel, même si celle-ci était apprêtée dans ce monde sous la forme de pain, ainsi Christ lui-même appelle sa chair le véritable pain qui descendit du ciel et dit que le Fils de l’homme devait monter où il était auparavant, car sa chair, ou son corps, n’est pas devenue chair de Marie ou d’aucune substance créée, mais seulement de la Parole de la vie qui était descendue du ciel.

C’était lui qui parlait avec Moïse sur la montagne et dans le désert ; c’est lui que les pères ont tenté dans le désert et résisté à son Esprit. Il est le même qui était depuis le commencement, lui que les apôtres ont touché de leurs mains et vu de leurs yeux ; c’est ainsi que la vie fut manifestée, qu’ils ont vu et proclamé aux hommes, qui était avec le Père et leur fut manifestée, et était la même Parole qui a parlé avec eux.

Et même s’il est vrai que le Fils éternel du Dieu vivant a abandonné sa gloire divine et, pour un peu de temps, a été abaissé au-dessous des anges et est apparu sous la forme visible d’un serviteur ; il n’a pas ainsi perdu sa filiation ni sa divinité éternelle d’avec son Père ; mais quand Dieu le Père a amené son Fils premier et unique dans le monde, il lui prépara un corps, non pas d’aucune substance créée, mais seulement de la Parole de vie, qui est devenue chair, qui est honorée et adorée par tous les anges de Dieu comme étant le véritable Dieu.

De même, Christ s’est glorifié devant ses apôtres sur le Mont Tabor, que son visage a brillé comme le soleil et que son Père l’a confessé du ciel comme étant son Fils bien-aimé. Ainsi les apôtres de Christ hautement éclairés et tous les véritables croyants confessent, prononcent, honorent et adorent ce Christ Jésus visible et palpable comme étant le véritable Dieu et Fils de Dieu. Ainsi tous les vrais croyants, selon ces témoignages des saintes Écritures et les exemples de tous les saints de Dieu, doivent nécessairement, pour être sauvés, suivre, croire et confesser que Jésus-Christ tout entier, crucifié, visible et invisible, mortel et immortel, est le véritable Dieu et le Fils de Dieu, Dieu et homme dans une seule personne. À lui soit la louange aux siècles des siècles. Amen.

À propos de ces promesses concernant le Sauveur, nous pouvons lire comment Dieu le Seigneur, au commencement, promit aux déchus Adam et Ève de le mettre en inimitié entre Satan et la femme et leurs postérités. « Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et toi tu la blesseras au talon. » (Gen. 3.15 ; Col. 1.19 ; 3.15 ; Éph. 2.15).

« L’Éternel ton Dieu te suscitera un prophète comme moi, du milieu de toi, d’entre tes frères ; vous l’écouterez » (Deu. 18.15 ; Actes 7.37). Lire aussi : Actes 3.25 ; Gal. 3.8 ; Gen. 49.10 ; Nom. 24.17 ; Mat. 2.2 ; Jér. 23.5 ; 33.15 ; Ésa. 9.6 ; 11.1 ; Actes 10.43.

Au sujet de ce Sauveur du monde qui à l’origine n’est pas issu des pères, ni de Marie, ni d’aucune créature, mais qui fut envoyé et est venu de Dieu seulement, et fut conçu et enfanté par Marie, lire : « Voici, la vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils… » (Mat. 1.23 ; Ésa. 7.14 ; Luc 2.21 ; Gal. 4.4). « … Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte par la vertu du Saint-Esprit, avant qu’ils eussent été ensemble » (Mat 1.18). De plus : « … Joseph, fils de David, ne crains point de prendre Marie pour ta femme ; car ce qui a été conçu en elle est du Saint-Esprit » (v. 20).

L’ange de Dieu dit à Marie : « … Et tu appelleras son nom JÉSUS. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. Il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et il n’y aura point de fin à son règne. Alors Marie dit à l’ange : Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? Et l’ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi aussi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé le Fils de Dieu » (Luc 1.30-35).

Lire l’Évangile selon Jean, qui donne des informations détaillées à ce propos : « Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. » (Jean 1.1-2).

« Et la Parole a été faite chair, et a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père » (v. 14 ; Zac. 2.10).

De plus : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie ; (Car la vie a été manifestée, et nous l’avons vue, et nous en rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père, et qui s’est manifestée à nous) » (1 Jean 1.1-2 ; Jean 8.25 ; Mic. 5.2 ; 2 Pie. 1.16 ; Jean 20.28).

À propos de l’humiliation de l’éternel Fils unique de Dieu (remarquez comment nulle part il n’est question de feindre ou de prétendre être homme), lire : « Lequel étant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à saisir d’être égal à Dieu ; Mais il s’est dépouillé lui-même, ayant pris la forme de serviteur, devenant semblable aux hommes ; Et, revêtu de la figure d’homme… » (Phi. 2.6-8).

« Tu l’as fait un peu inférieur aux anges » (Héb. 2.7). « Mais nous voyons couronné de gloire et d’honneur ce Jésus, qui, par la mort qu’il a soufferte, a été fait un peu inférieur aux anges, afin que par la grâce de Dieu il souffrît la mort pour tous » (v. 9 ; Psa. 8.5).

« Car vous connaissez la charité de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, étant riche, s’est fait pauvre pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez rendus riches » (2 Cor. 8.9 ; Ecc. 9.15).

« Regardant à Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, méprisant l’ignominie, à cause de la joie qui lui était proposée, a souffert la croix… » (Héb. 12.2).

« Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair. Je la donnerai pour la vie du monde. » (Jean 6.51). Lire aussi les versets 58 et 63.

Au sujet de la façon dont les saints de Dieu ont aussi confessé et adoré ce Jésus humilié, dans les jours de sa chair, comme étant le véritable Dieu et Fils de Dieu, lire : « … Qui disent les hommes que je suis, moi, le Fils de l’homme ? » Ensuite : « Simon Pierre, prenant la parole, dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mat. 16.13).

Veuillez comprendre, le véritable Fils qui est né et est venu de l’essence du Père ; et non un Fils devenu tel à un moment, ou adopté, comme les croyants, qui par la foi sont également appelés fils et filles (2 Jean 3 ; Jean 1.49 ; 10.36 ; 11.27 ; Actes 8.37 ; Mat. 27.54).

Jésus dit à l’aveugle : « … Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit : Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Et Jésus lui dit : Tu l’as vu, et c’est lui-même qui te parle. Alors il dit : Je crois, Seigneur, et il se prosterna devant lui. » (Jean 9.35-38).

« Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru. … » (Jean 20.28-29).

« … En son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles ! Amen. » (1 Jean 5.20-21 ; Rom. 9.5).

Article 15

Concernant la connaissance de Jésus-Christ, Dieu et homme en une personne, et la nécessité d’y croire.

À ce propos nous confessons : Qu’il est nécessaire pour tous les chrétiens de croire que la connaissance du Fils unique du Père est, en tant qu’un des principaux articles de notre foi, essentielle au plus haut degré pour le salut.

Ainsi il ne suffit pas de connaître Christ seulement par la chair, ou son humanité ; étant né de Marie, et devenu comme nous en toutes choses à l’exception du péché ; mais nous devons également (ce qui est le plus important) le connaître par l’Esprit, et sa Divinité éternelle ; c’est-à-dire, qu’avant le début des temps dans l’éternité, d’une façon inexplicable, il naquit ou provint de son Père le Dieu véritable, et qu’il est la véritable et réelle parole et sagesse qui sont venues de la bouche du Très-Haut, et qui pour cette raison était égal avec son Père en éclat, gloire, pouvoir, puissance et Divinité éternelle, avant la fondation du monde. Et que ce Fils unique de Dieu est devenu un homme visible pour notre justification, pour qu’il puisse, par son humanité tangible et présente, qui n’est pas de ce tabernacle ou substance pécheresse, mais essentiellement très différente des pécheurs, nous donner un exemple de doctrine et de conduite saint et irrépréhensible, dans le but d’inciter tous les hommes à le suivre.

Et que selon son pouvoir et sa puissance divine il fut capable de nous délivrer de la captivité du péché, de l’enfer, du diable et de la mort, et de nous sauver à jamais ; vu qu’aucun autre moyen ou nom au ciel ou sur la terre n’est donné aux hommes pour le salut. Dans ce but, Christ a été fait sagesse, justice, droiture, sanctification et rédemption de Dieu, pour nous. Donc, ni Moïse avec sa loi de commandements menaçante et punitive, ni Aaron avec tout son sacerdoce lévitique et tous leurs sacrifices et offrandes, qui ont tous été faits seulement pour le souvenir des péchés et transmis en conséquence aux hommes pollués sans leur offrir aucune aide (car aucun homme corruptible ne peut racheter son frère et le réconcilier avec Dieu ; alors que toute substance pécheresse humaine était incapable de racheter l’âme de la mort éternelle) ; mais ceci fut achevé et accompli par l’Agneau immolé, qui était prédestiné et a été manifesté à la fin des temps. Il a restitué ce qu’il n’avait pas dérobé. Lui, qui était innocent, prit notre culpabilité sur lui-même, et lui seul, au ciel et sur la terre, fut trouvé digne d’ouvrir le livre et ses sept sceaux. Et par sa venue dans le monde (qui ne peut jamais être suffisamment louée), il ouvrit l’entrée au royaume de Dieu, qui était fermé par le péché, non pas par le sang des bœufs et des chèvres, ni d’aucun homme corruptible, ni d’argent ou d’or corruptible ; mais Christ paya et accomplit ceci par son sang précieux, obtenant ainsi une rédemption éternelle.

Et comme le soleil dans les cieux est pourvu par Dieu d’une splendeur glorieuse, pour être l’œil du monde qui illumine l’obscurité et répand sa merveilleuse lumière sur toutes choses visibles, et ne reçoit rien d’aucune d’entre elles ; ainsi également Jésus-Christ, le véritable Soleil de justice, et plus encore, le Créateur et Maître du soleil et de toutes choses, n’a pas utilisé pour son aide aucune substance créée pour accomplir l’œuvre de notre salut ; mais est venu avec sa lumière la plus digne des louanges, de Dieu dans le ciel, et a brillé dans ce monde obscur, où il fut reçu, et s’éleva comme la merveilleuse étoile du jour, dans le cœur de beaucoup d’hommes ; et ainsi il fut un donateur et non un récipiendaire. Ainsi, la louange et l’honneur pour cette rédemption doivent être attribués au seul Dieu du ciel et de la terre, et non pas à aucun homme créé ; autrement nous déroberions le Créateur de son propre honneur, et attribuerions celui-ci à la chair créée et pécheresse comme pour nous-même ; ainsi faisant de la chair notre bras, Rédempteur, Dieu et Sauveur ; et ainsi, de notre cœur, quittant Dieu notre salut, nous tomberions dans l’idolâtrie damnable, recherchant la vie de ce qui est mort, où elle ne peut être trouvée.

Ici, nous sommes tenus de connaître l’amour et la bonté, ainsi que la sévérité de Dieu, et combien le Dieu tout-puissant déteste le péché ; sa sévérité et sa justice, du fait que par le péché du premier homme, toute la race humaine est devenue corrompue ; et que ceci ne devait être payé et expié par aucun autre moyen que la mort et le sang du Fils unique de Dieu. La bonté et l’amour éternel de Dieu sont connus par le fait que lui, le Béni, a, dans sa grande générosité, considéré et reconnu la faiblesse et le néant de l’homme ; et ainsi, alors qu’il a souvent envoyé des anges aux hommes de la terre comme messagers fidèles sous une forme humaine, sachant que cette chair et ce sang terrestre, pécheur et mortel, est incapable de contempler la gloire immortelle et céleste des anges. Encore moins l’homme peut-il, de ses yeux pécheurs et mortels, contempler la splendeur et la gloire immortelles, éternelles et saintes du Créateur éternel de toutes choses. Ainsi, le Fils de Dieu éternel, invisible et immortel, par son amour insondable, s’est fait homme visible et mortel, inférieur aux anges pour un peu de temps, et pour apparaître sous la forme de serviteur, semblable à ses frères ; pour que la gloire de l’éternel Fils unique de Dieu soit ressentie et vue sous forme humaine, afin qu’il puisse être un véritable exemple pour que nous suivions ses pas. Ici nous pouvons surtout connaître l’amour de Christ qui surpasse la connaissance : que le saint, le céleste, Fils unique et béni de Dieu, Jésus-Christ, est devenu homme, est mort et ressuscita pour nous, quand nous étions encore impies et ses ennemis.

Et quoique Christ ait souffert dans la chair, ait été crucifié et soit mort pour nous ; cependant il était impossible qu’il doive être retenu par la mort, ou bien que sa chair sainte doive voir la corruption. Mais il détenait lui-même les clefs de la mort et de l’enfer, ainsi que le pouvoir d’ouvrir et de fermer, de donner sa vie et de la reprendre ; ainsi c’est lui le vivant et il fut mort, et voici, il vit pour l’éternité. Donc, tous les véritables croyants doivent croire que la vraie connaissance de Jésus-Christ, autant sa véritable divinité, que son humanité pure et immaculée, est nécessaire au salut. Et à cet effet, la vie et le salut éternel sont promis par le Saint-Esprit, également que Christ bâtirait son Église sur cette fondation, et que les portes de l’enfer ne prévaudraient pas contre elle. D’autre part : que tous les non-croyants qui ne confessent pas que Jésus-Christ est venu dans la chair (c’est-à-dire, que le Fils de Dieu est devenu homme, et ainsi venant, est apparu en chair), ne sont pas de Dieu, mais de l’esprit d’antéchrist, qui débuta dès le temps des apôtres, et qui s’exaltera davantage dans les derniers jours.

Au sujet de la nécessité de cette connaissance de Jésus-Christ, lire : « Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17.3 ; Osé. 13.4).

« Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père… » (Jean 14:7).

« … Si même nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. » (2 Cor. 5.16).

« Et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Phi. 2.11 ; Rom. 14.11 ; Col. 2.2 ; Phi. 3.8).

Et Jésus dit à Pierre, après que ce dernier ait confessé et déclaré l’homme Jésus étant le Christ, le Fils du Dieu vivant : « Et Jésus lui répondit : tu es heureux, Simon, fils de Jona ; car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis aussi que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. » (Mat. 16.17-18).

Et après que l’apôtre Thomas eut confessé l’homme Jésus visible et palpable comme son Seigneur et Dieu, Christ ne l’en a pas réprimandé, mais l’a accepté comme croyance de la vérité, disant, « Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jean 20.29 ; 17.20 ; 1 Pie. 1.8).

À ce propos, veuillez lire les différents passages des Écritures, comment les apôtres par le Saint-Esprit ont insisté de toute leur force à faire comprendre aux hommes, non pas que le Fils de Dieu éternel ait habité dissimulé dans l’homme Jésus ; mais au contraire, que Jésus, l’homme visible, était le Christ ; c’est-à-dire l’Oint, et le Sauveur du monde, envoyé ici-bas du ciel ; à ceci est ainsi donnée la promesse de la vie. Lire : « Jésus fit aussi en la présence de ses Disciples plusieurs autres miracles, qui ne sont point écrits dans ce Livre. Mais ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son Nom. » (Jean 20.30-31).

« Quiconque confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. » (1 Jean 4.15 ; 1 Jean 5.5 ; 2 Jean 3 ; Jean 6.47).

« Quiconque croit que Jésus est le Christ, est engendré de Dieu… » (1 Jean 5.1 ; 5 ; 10 ; Actes 18.5 ; 28).

« Qui est menteur, si ce n’est celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. » (1 Jean 2.22).

« Reconnaissez l’Esprit de Dieu à ceci : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair, est de Dieu ; Et tout esprit qui ne confesse pas Jésus-Christ venu en chair, n’est point de Dieu. Or, c’est là celui de l’antichrist, dont vous avez entendu dire qu’il vient, et qui est déjà à présent dans le monde. » (1 Jean 4.2-3 ; 2 Jean 7).

Lire également, comment nous avons été délivrés et rachetés par aucun autre moyen, que la mort du Fils de Dieu.

« Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3.16 ; Rom. 5.8).

« Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils… » (Rom. 5.10 ; Héb. 5.9).

« Que dirons-nous donc sur cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous… » (Rom. 8.31-32 ; 1 Jean 3.16). « Sachant que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, non par des choses périssables, comme l’argent et l’or, Mais par un sang précieux, comme d’un Agneau sans défaut et sans tache » (1 Pie. 1.18-19).

« L’amour de Dieu envers nous a paru en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui » (1 Jean 4.9). 

Article 16

Concernant la vie, la souffrance, la mort, l’ensevelissement, la résurrection et l’ascension de Jésus-Christ et de sa gloire reçue à nouveau avec son Père.

Nous confessons que durant le temps de son humiliation dans la chair, environ trente-trois années, le Seigneur Jésus nous a donné un exemple saint et digne de Dieu, non seulement par des paroles, mais aussi par des œuvres et des actions, lui qui doit être considéré comme le Chef de la foi de tous les croyants, et suivi dans la régénération ; car dans sa jeunesse, il était soumis à son père et sa mère. Et quand son temps fut venu, il se soumit en complète obéissance à son Père céleste, dans l’office et le ministère qui lui étaient imposés, et leur proclama le bon plaisir de son Père, rendit l’ouïe aux sourds, la parole aux muets, la vue aux aveugles, purifia les lépreux, chassa les démons, ressuscita les morts, pardonna aux hommes leurs péchés et promit la vie éternelle à ceux qui croient en lui.

Christ n’a pas fait ces choses de la même manière que ses apôtres et autres gens, qui accomplissaient des miracles seulement par un don et un pouvoir qui leur étaient accordés et confiés par Christ. Mais tel n’était pas le cas pour Christ ; car lui-même avait le pouvoir absolu au ciel et sur la terre ; ainsi dit-il aux deux hommes aveugles « Croyez-vous que je puisse faire cela ? » Aussi : « Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a l’autorité sur la terre de pardonner les péchés » Et encore : « Je les ressusciterai au dernier jour ; et Je leur donne la vie éternelle. »

Ainsi le Seigneur Jésus accomplit et compléta les œuvres de son Père et brilla comme une lumière céleste dans ce monde obscur, le convaincant de ses mauvaises œuvres, et les lui montrant ; par quoi il s’est attiré la haine des scribes et des pharisiens aveugles qui ne connaissaient pas la lumière de la vérité, et qui par haine et envie, l’ont censuré pour toutes ces actions divines, les attribuant au diable ; et donc ils ont livré cet homme innocent entre les mains du païen incrédule, Ponce Pilate. Ils ont aussi examiné cet Agneau muet avec plusieurs menaces sévères, ils l’ont moqué, lui ont craché au visage, frappé de coups de poings, fouetté, blessé à la tête avec une couronne d’épines, et finalement l’ont dépouillé et étendu nu sur la croix, lui ont cloué les mains et les pieds et ainsi l’ont suspendu comme le Prince et le Chef des malfaiteurs, entre deux meurtriers. Alors qu’il était amèrement assoiffé, ils lui ont donné à boire du vinaigre, mélangé avec du fiel ; ils lui ont percé le côté avec une lance puis du sang et de l’eau se sont écoulés. Ainsi il rendit l’âme avec une voix forte, la remettant dans les mains de son Père.

Et quand il mourut, le ciel et la terre furent ébranlés par cette mort et cette résurrection précieuses ; le soleil perdit son éclat, l’obscurité s’étendit sur toute la terre ; la terre trembla ; le voile du temple se déchira en deux, de haut en bas ; plusieurs corps des saints ressuscitèrent de leurs sépulcres, entrèrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de personnes.

Et comme durant le temps qu’il a passé dans sa chair, sa souffrance et sa mort, il a démontré qu’il était devenu homme et qu’il était aussi le véritable Dieu avec son Père ; qu’il avait les clés du pouvoir de la mort et de l’enfer, qu’il pouvait relever en trois jours le temple brisé qu’était son corps, qu’il  avait le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre ; parce qu’il était impossible qu’il soit retenu par la mort ni que sa chair ne voie la corruption, mais, triomphant, il ressuscita des morts le troisième jour, par la gloire du Père, s’est révélé à ses apôtres et à d’autres, apparaissant miraculeusement quand ils étaient rassemblés derrière des portes fermées ; il mangea et but avec eux, et pendant quarante jours ils discutèrent du royaume de Dieu. Ensuite, en présence des apôtres, il s’éleva dans le ciel et fut enlevé par un nuage, et s’assit à la droite de son Père tout-puissant au ciel.

Ainsi le Fils unique de Dieu a souffert, a été crucifié et mis à mort, selon la chair ; mais de ce fait, il fut glorifié à nouveau et rendu à la vie, selon l’esprit, et il reçut pleinement à nouveau sa gloire divine et son égalité avec son Père. Maintenant il ne mourra plus et la mort ne le dominera jamais plus, mais il vivra et règnera à jamais en tant que Roi des rois, et Seigneur des seigneurs, sur la montagne de Sion et la maison de Jacob.

À propos de la vie et du comportement irréprochable de Christ, et de la façon dont il était soumis à son père et sa mère, lire : Luc 1.51 ; Jean 8.46 ; Actes 1.1.

Et quand son temps fut venu, la façon dont il débuta le ministère qui lui avait été imposé, et qu’il accomplit plusieurs actions glorieuses au nom de son Père, lire : Marc 1.15 ; Mat. 8.16 ; 9.35 ; 11.5 ; 12.15 ; Jean 10 ; Actes 10.38 ; Ésa 53.7 ; 1 Pie. 2.24.

Tel une lumière dans le monde, la façon dont il témoigna des œuvres obscures et mauvaises, et ainsi tomba entre les mains des pécheurs, lire : « Le monde ne peut vous haïr ; mais il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises » (Jean 7.7 ; 1.5 ; 3.19 ; Mat. 27.18).

À propos de la façon dont Christ était obéissant à son Père céleste au moment de son humiliation dans la chair, lire : « … Il s’est abaissé lui-même, en se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. » (Phi. 2.8).

« Bien qu’étant Fils, a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (Héb. 5.8).

Au sujet de la souffrance, la mort et l’ensevelissement de Christ, lire : Psa. 22.16 ; 69.9 ; 21 ; Ésa. 53.7 ; 63.3 ; Actes 8.32 ; Mat. 27 ; Marc 15 ; Luc 23 ; Jean 19 ; Actes 3.15 ; 1 Cor. 15.4 ; 20 ; Mat. 27.57 ; Ésa. 53.9.

Au sujet de la résurrection de Christ, lire : Mat. 28.7 ; Marc 16.6 ; Luc 24.7 ; 1 Cor. 15.4 ; 20 ; Actes 3.26 ; 10.40.

À propos de la façon dont Christ reçut à nouveau la gloire divine qu’il avait laissée ; et comment il monta au ciel, lire : « Et Jésus s’approchant leur parla, en disant : toute puissance m’est donnée dans le ciel et sur la terre » (Mat. 28.18 ; Psa. 8.6).

« Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? » (Luc 24.26).

« Tu l’as fait un peu inférieur aux anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, et tu l’as établi sur les ouvrages de tes mains ; Tu as mis toutes choses sous ses pieds. Car Dieu lui ayant assujetti toutes choses… » (Héb. 2.7-9 ; Jean 17.5).

« Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez fait mourir, en le pendant au bois. Dieu l’a élevé à sa droite, comme le Prince et Sauveur… » (Actes 5.30-31 ; Phi. 2.9 ; Actes 2.33 ; 36).

« Et après qu’il eut dit ces paroles, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les yeux attachés au ciel pendant qu’il s’en allait… » etc. (Actes 1.9-10 ; Dan. 7.13-14 ; Marc 16.19 ; Luc 24.51).

Article 17

Concernant la fonction de Christ et la raison précise de son avènement dans le monde.

Nous confessons que Christ est le véritable Prophète, Souverain Sacrificateur et Roi promis, que Moïse et tous les prophètes prédisaient et proclamaient et dont les anciens sacrificateurs et rois étaient des figures et des ombrages. Et la raison spécifique de sa venue dans le monde était de détruire les œuvres du diable, de chercher ceux qui étaient perdus, de délivrer toute la race humaine de la captivité du péché et du pouvoir du diable et de les réconcilier avec Dieu son Père, et ainsi sauver les pécheurs.

Selon sa fonction prophétique, il est sorti de Dieu et venu dans le monde afin de proclamer aux hommes, par l’Évangile, tout le conseil et toute la volonté de Dieu qui avaient été cachés depuis le commencement du monde, et pour ainsi prêcher la délivrance aux captifs, la bonne nouvelle aux pauvres et l’année de grâce du Seigneur, selon laquelle, en tant que dernière déclaration et volonté de Dieu, tous les enfants de la Nouvelle Alliance sont tenus de vivre et marcher, selon une parfaite règle de foi, qu’ils obtiendront jusqu’à la fin du monde.

Selon sa fonction de Souverain Sacrificateur, il a accompli et changé le sacerdoce lévitique et par son unique offrande faite sur la croix, il a ouvert l’entrée du lieu Très-Saint et par cette seule offrande, qui est de valeur éternelle, il a accompli et terminé le sacrifice de la loi et obtenu une rédemption éternelle. Ayant ainsi réconcilié l’humanité avec le Père, il s’est assis à la droite de la majesté dans les lieux très hauts et est devenu, pour les croyants, le seul Avocat, Médiateur, Souverain Sacrificateur et Intercesseur avec Dieu son Père et vit à jamais pour intercéder en leur faveur.

Selon sa fonction de Roi, il est venu du ciel avec pleins pouvoirs de son Père tout-puissant pour rétablir, tel un puissant Roi des rois et commandant du peuple, jugement et droiture sur la terre. Il était la fin et l’accomplissement de tous les rois d’Israël ; mais comme son royaume n’était pas de ce monde et qu’il était un Roi céleste et spirituel, il a évité tous les royaumes terrestres de ce monde et il n’a désiré et n’a eu qu’un royaume céleste spirituel. Parmi les sujets de son royaume, il a réformé, amélioré, et accompli les commandements, les lois et les coutumes donnés par Moïse. Comme un Roi commandant, il dissuada et défendit à ses disciples toute vengeance, que ce soit en paroles ou en actions ; (et leurs enseigna) qu’ils devaient de leurs glaives forger des hoyaux et de leurs lances des faux et des serpes et qu’ils ne devaient plus apprendre la guerre ; mais qu’au contraire, selon l’exemple de Christ leur Chef, ils devaient aimer leurs ennemis et prier pour ceux qui les persécutent et leur font du mal, très loin en effet de leur permettre de faire la guerre à leurs ennemis à l’aide d’armes charnelles. Mais Christ a armé son peuple seulement de l’armure de Dieu et de l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu, pour combattre contre la chair et le sang, le monde, le péché et les multiples ruses du diable, pour enfin recevoir de ce Roi, par la grâce, la couronne de la vie éternelle, comme leur très grande récompense.

Au sujet de Christ qui est le prophète promis de Dieu, que nous devons écouter et suivre comme étant l’enseignant parfait de la volonté de Dieu, lire : « L’Éternel ton Dieu te suscitera un prophète comme moi, du milieu de toi, d’entre tes frères ; vous l’écouterez » (Deu. 18.15 ; Actes 7.37 ; 3.22 ; Mat. 17.5).

« Nous avons aussi la parole des prophètes, qui est très ferme, à laquelle vous faites bien de vous attacher, comme à une lampe qui brillait dans un lieu sombre… » (2 Pie. 1.19).

« Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et en diverses manières, par les prophètes, Nous a parlé en ces derniers temps par son Fils… » (Héb. 1.1-2).

À propos de ses prophéties, lire : Mat. 24 au complet ; Luc 17.20 ; 19.41-44.

À propos de sa fonction de sacrificateur, lire : « Et ayant un grand Sacrificateur établi sur la maison de Dieu ; Approchons-nous avec un cœur sincère, dans une pleine certitude de foi… » (Héb. 10.21-22).

« Car le sacerdoce étant changé, il est nécessaire qu’il y ait aussi un changement de loi » (Héb. 7.12 ; 8.6 ; 10.12).

« Mais Christ, étant venu comme souverain Sacrificateur des biens à venir… » (Héb. 9.11).

À propos de sa prédication, lire : Mat. 9.35 ; Marc 1.14 ; Mat. 5.2 ; 11.1 ; Luc 4.15.

Au sujet de sa fonction de Roi, lire : « Réjouis-toi avec transports, fille de Sion ! Jette des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi… » (Zac. 9.9 ; Mat. 21.5).

« Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où je susciterai à David un germe juste. Il régnera en roi ; il prospérera, et il exercera le droit et la justice sur la terre » (Jér. 23.5 ; 33.15 ; Ésa. 32.1).

« … Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël » (Jean 1.49 ; Actes 10.36 ; 2 Cor. 4.5 ; Phi. 2.11).

À propos de son empire et de son royaume spirituels, lire : « … Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. Il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et il n’y aura point de fin à son règne » (Luc 1.32-33).

« Ils combattront contre l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs, et le Roi des rois ; et ceux qui sont avec lui sont les appelés, les élus et les fidèles » (Apo. 17.14).

« Mais vous, vous êtes la race élue, la sacrificature royale… » (1 Pie. 2.9 ; Exo. 19.6 ; Apo. 5.10 ; Jean 18.36-37 ; Psa. 22.28).

À propos de son gouvernement, lire : « Voici, je l’ai établi comme témoin auprès des peuples, comme chef et législateur des peuples » (Ésa. 55.4).

« Il y a un seul Législateur, qui peut sauver et perdre… » (Jac. 4.12 ; 1 Cor. 9.21 ; Mat. 12.8 ; 28.20 ; Jac. 1.25).

Article 18

Concernant l’Église de Dieu et la communion des croyants

À ce sujet nous croyons et confessons : Puisque les hommes, en vertu de la naissance naturelle de la chair, suivent le péché et le mal quand leur connaissance mature est atteinte, et donc quittent Dieu leur Créateur ; alors le Dieu saint et très haut, devant qui les pécheurs et les impies ne peuvent se tenir, depuis le début du monde a appelé et choisi un peuple particulier pour lui-même, parmi toutes les nations non-croyantes du monde, les séparant de toutes les autres nations. Ils sont ceux qui prêtent oreille à la voix de Dieu qui appelle, et de ce fait se sont séparés du monde et de ses obsessions pécheresses et ses faux cultes, et se sont unis à nouveau à Christ, s’inclinant, en tant que membres obéissants et brebis de Jésus-Christ sous sa houlette et son commandement, rejetant tout ce qui milite contre ceci. Ils sont ceux qui sont renouvelés dans l’homme intérieur, circoncis de cœur, changé, convertis et vivant selon l’Esprit.

Cette Église de Dieu débuta en premier lieu sur terre avec Adam et Ève dans le paradis, ensuite avec Énoch, Noé, ainsi que tous ceux qui pareillement honorèrent et invoquèrent le très haut nom de Dieu ; ce qui fut la première période, c’est-à-dire, avant la loi.

Ensuite Dieu établit son alliance ou église avec Abraham et sa postérité, leur donnant la circoncision en tant que signe de cette alliance, avec plusieurs lois, cérémonies, ordonnances et coutumes ; qui continua jusqu’à la venue de Christ ; ce qui fut la deuxième période, c’est-à-dire, la loi de Moïse.

Finalement Dieu envoya son Fils, qui, en tant que tout-puissant dans les cieux et sur terre, établit une nouvelle et parfaite alliance avec la maison d’Israël, appelant à cette même alliance tous les païens et les nations de la terre, tous ceux qui réforment leur vie de péchés et soumettent leur corps avec obéissance sous cette alliance. Avec tous ceux-ci Christ a établi son Église et assemblée ; cela étant la troisième et dernière période, qui continuera ainsi sans changements de la foi, du chemin et des lois jusqu’à la réapparition de Christ depuis les cieux.

Même si, au cours de ces trois périodes, le peuple de Dieu eut des lois et cérémonies spéciales et différentes, selon lesquelles ils devaient vivre et marcher ; ceci était la volonté de Dieu, et ils constituèrent néanmoins un seul peuple de Dieu, poussés et conduits par le même Esprit.

Cette Église et assemblée de croyants ne fut pas toujours visible aux yeux de tous les hommes, mais disparut fréquemment de la vue d’un monde pécheur et assoiffé de sang, ce dernier étant indigne d’eux. Nous pouvons constater ceci avec Noé et ses familles dans l’arche, se dissimulant du monde entier ; avec le peuple d’Israël dans la Mer Rouge, ainsi qu’ici et là périodiquement pendant quarante années dans le désert ; avec les hommes pieux de Juda fuyant l’épée sanglante de Manassé ; ainsi qu’avec tous ceux d’Israël craignant Dieu évitant les terribles menaces de Jézabel. Ainsi également l’Épouse de l’Agneau, l’Église de Jésus Christ, dut se cacher dans le désert pendant quarante-deux mois, ou trois temps et la moitié d’un temps,[4] de l’abominable bête de l’antéchrist, qui, avec son épée tyrannique et brulante, s’exalta au-dessus de tout ce qui est appelé et adoré en tant que Dieu. Par la suite, par la grâce de Dieu, elle refit surface et fut établie sur la première et ancienne fondation apostolique.

Et alors que le temple de Salomon fut détruit et le deuxième temple continua jusqu’au premier avènement de Christ dans la chair, nous savons que l’Église de Jésus-Christ, reconstruite sur la fondation des apôtres et prophètes, continuera aussi ouvertement dans la lumière jusqu’au deuxième avènement de Christ depuis les cieux.

Cette Église de Dieu, c’est-à-dire tous les croyants, sont, en tant que membres d’un seul corps, joints ensemble par la foi et le lien de l’amour ; ils sont tous en accord les uns avec les autres conformément à Jésus-Christ ; ils vivent conformément à la même règle de la Parole divine et sont liés ensemble d’un même amour, ainsi fraternisant les uns avec les autres. Ceux que Dieu bénit de dons spirituels les utilisent pour le bien-être spirituel de leurs voisins, par amour. Et ceux que Dieu a pourvus de possessions temporelles, voient aux besoins temporels de leurs voisins ; démontrant ainsi que leurs biens temporels et spirituels sont en commun, ne permettant aucune disette de dons temporels et spirituels. Cette Église de Dieu a existé sur terre depuis le commencement du monde, soit en grands ou en petits nombres, secrètement ou ouvertement, et persistera de la sorte jusqu’à la fin du monde et Christ sera avec elle, par son Esprit, toujours.

Au sujet de l’Église chrétienne, c’est-à-dire, de tous les croyants, personnes régénérées, rassemblés et purifiés par le Saint-Esprit, lire : « … L’Éternel ton Dieu t’a choisi, afin que tu lui sois un peuple particulier, d’entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre » (Deu. 7.6 ; 14.2 ; 26.18 ; 1 Pie. 2.9).

Comment l’Église de Dieu, étant bâtie sur Christ, doit être assujettie, en tant que membres envers leur tête, lire : « … Sur cette pierre [Christ] j’édifierai mon Église ; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle » (Mat. 16.18 ; 28.20).

« Maris, aimez vos femmes, comme aussi Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle ; Afin de la sanctifier, en la purifiant et en la lavant par l’eau de la parole ; Pour la faire paraître devant lui une Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. » (Éph. 5.25-27 ; 29 ; 32 ; 1.22).

« Et afin que tu saches, si je tarde, comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et la base de la vérité » (1 Tim. 3.15 ; Éph. 2.20 ; 4.16 ; Héb. 12.23).

Au sujet de la communauté des croyants, lire : « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7).

« Or, ils persévéraient dans la doctrine des apôtres, dans la communion… » (Actes 2.42 ; 4.34 ; 1 Cor. 12.12 ; Gal. 3.28 ; Jean 17.21).

Article 19

Concernant les signes de l’Église de Dieu, par lesquels elle peut être distinguée de tout autre peuple.

Nous confessons le suivant : Premièrement, tous les véritables chrétiens sont reconnus par la seule foi salvatrice, qui œuvre par amour. Par la grâce de Dieu, elle est engendrée dans le cœur de l’homme par l’écoute de la Parole de Dieu, donc, n’est pas fondée et bâtie sur des édits humains, mais sur la Parole de Dieu seulement. Et elle œuvre si efficacement que par elle nous sommes contraints et détournés de toutes les choses visibles ainsi que des convoitises de péchés de ce monde, vers le Dieu invisible et ses richesses célestes.

Deuxièmement. Tous les enfants de Dieu sont reconnus par la seconde ou nouvelle naissance d’en haut, de Dieu ; engendrée intérieurement, dans le cœur, par l’Esprit de Dieu, par le rejet des convoitises de péchés de la chair. Donc, comme l’homme par sa première naissance, de la chair, produit sa nature humaine et sa pensée ; ainsi par la régénération il devient participant de la nature divine, par laquelle il produit également des fruits spirituels et divins, et la pensée de Jésus-Christ.

Troisièmement. L’Église, ou les croyants, sont reconnus par les bonnes œuvres qu’ils manifestent comme fruits de gratitude de leur foi ; qui ne peuvent être faites selon des instructions humaines, par sainteté attribuée par soi-même, mais seulement en suivant Christ et ses apôtres, tel qu’ils l’ont prescrit et appliqué. Et avec ces vertus divines, tous les véritables croyants doivent être vêtus, afin qu’ils puissent, comme une lumière sur la chandelle et une ville sur la montagne, exceller et briller parmi tous les hommes et être reconnus ainsi comme un bon arbre est reconnu et distingué par ses bons fruits.

Quatrièmement. L’Église de Dieu est reconnue pour ses titres glorieux par lesquels elle est décrite et honorée du Saint-Esprit, comme la ville et le temple du Dieu vivant, dans laquelle Dieu demeurera et marchera ; l’épouse de l’Agneau, la fille de Sion ; une vierge chaste, jointe à Christ par la foi ; de même que toutes les cités sont soumises au commandement de leur seigneur et roi, étant alors clairement reconnues sous quel pouvoir et domination elles appartiennent, de même l’Église de Dieu est reconnue par ceci, qu’elle reconnait et obéit à Jésus-Christ comme étant sa seule Tête et son seul Roi dans toutes les questions de foi, et observe ses commandements. Et tout comme une vierge et une fiancée pure quitte son père, sa mère, ainsi que toute compagnie étrange et obéit et se soumet à la volonté de son seul époux ; tous les enfants de Dieu doivent ainsi se séparer de tout faux culte, fuir la voix de l’étranger et s’unir à Christ pour entendre et suivre docilement sa voix, proclamée par les ministres envoyés par lui.

Cinquièmement. Le peuple de Dieu est reconnu par ses ministres fidèles qui selon la doctrine de Paul, sont irréprochables en doctrine et vie. Ils nourrissent les brebis de Christ, non pas pour le lait ni la laine, mais avec un esprit bien disposé, avec connaissance et compréhension, ne prononçant point leurs propres paroles, mais seulement les paroles de leur Seigneur, et exécutant son œuvre ; dispensant justement la Parole de Dieu et apportant avec elle du fruit ; afin que par ce bon message des voies du Seigneur, les hommes puissent se convertir de leurs mauvaises voies et être gagnés à Dieu, selon le conseil et la volonté de Dieu.

Sixièmement et finalement. Tous les véritables disciples de Jésus-Christ sont reconnus par leur amour sincère selon Dieu, que notre Sauveur lui-même a établi comme un signe par lequel ses disciples devaient être tout spécialement reconnus ; qui est compris ainsi : Que nous aimions le Seigneur Dieu notre Créateur de tout notre cœur et notre force, par-dessus toutes choses, ce qui consiste principalement à garder ses commandements. De plus, que nous aimions nos frères et sœurs ou notre prochain, comme nous-même, non seulement en paroles, mais en actions et en vérité ; ainsi que ceux à qui Dieu a donné des dons spirituels pourvoient, par amour, aux âmes de leur prochain ; et ceux que Dieu a bénis de possessions temporelles servent aux besoins temporels de leur prochain. Ceci afin que parmi ce véritable Israël de Dieu, on n’y trouve aucun pauvre, ni aucun manque spirituel ou temporel. Finalement, nous devons être charitables envers tous les hommes même s’ils sont ouvertement nos ennemis qui nous persécutent et nous tuent, à qui nous ne devons aucunement résister avec des armes charnelles, mais comme Christ ne s’est pas vengé en paroles contre ses ennemis, mais, comme un agneau humble et muet, il a prié pour eux, alors nous devons aussi suivre cet exemple infaillible. Et comme tous les soldats quittent leur vocation précédente et portent les couleurs de leur seigneur et roi comme un signe pour se distinguer de tous les autres serviteurs étrangers, et qu’ils sont liés à leur chef même jusqu’à la mort ; ainsi tous les véritables serviteurs de Jésus-Christ doivent être armés de toutes ces marques décrites, pour qu’ils puissent être reconnus et distingués de tous les autres peuples.

Ainsi, là où les hommes croient au Père, au Fils et au Saint-Esprit du fond du cœur, et à l’incarnation, la justification ou rédemption, la souffrance, la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus-Christ, la résurrection des morts et le jugement éternel ; et d’autre part, là où les ordonnances du Seigneur comme le baptême, la Sainte Cène, la séparation et toute autre chose semblable sont correctement observées selon les Écritures, où Christ est suivi dans la crainte pure de l’Éternel et dans la régénération ; à cet endroit se trouve la cité, l’Église du Dieu vivant, le pilier et l’assise de la vérité, le tabernacle de Dieu avec les hommes, la cité dans laquelle Dieu habitera et marchera avec son Esprit. Un tel corps (Église) a Christ pour Tête, Gardien et Sauveur. En revanche, là où ces marques n’existent pas, et où les ordonnances des hommes sont la règle d’action, il n’y a pas d’Église de Dieu, mais seulement une vaine prétention de celle-ci.

À propos de la façon dont la véritable foi doit être reconnue, lire : « La foi vient donc de ce qu’on entend ; et ce qu’on entend, vient de la parole de Dieu » (Rom. 10.17).

« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture » (Jean 7.38).

« Afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (1 Cor. 2.5).

« Car en Jésus-Christ ce qui est efficace ce n’est ni la circoncision, ni l’incirconcision, mais la foi agissant par la charité » (Gal. 5.6 ; Héb. 11.1 ; Hab. 2.4 ; Héb. 10.38 ; Rom 1.17).

À propos de la façon dont les enfants de Dieu doivent être reconnus par la régénération, ou la nouvelle naissance, lire : « Étant régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole de Dieu, qui vit et qui demeure éternellement » (1 Pie. 1.23).

« Et Jésus leur dit : Je vous dis en vérité, à vous qui m’avez suivi, que lorsque le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire, dans le renouvellement qui doit arriver, vous aussi serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël » (Mat. 19.28).

« Car en Jésus-Christ, la circoncision ne sert de rien, ni l’incirconcision ; mais la nouvelle naissance » (Gal. 6.15 ; Jean 3.8 ; 2 Cor. 5.17).

Concernant la façon dont les véritables membres de Christ sont reconnus par leur comportement saint, lire : « Tout arbre qui ne porte point de bon fruit est coupé et jeté au feu. Vous les connaîtrez donc à leurs fruits. Ce n’est pas tout homme qui me dit : Seigneur ! Seigneur ! qui entrera dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Mat. 7.19-21 ; 5.16 ; 12.50 ; Jean 15.14).

« Faites toutes choses sans murmures et sans disputes ; Afin que vous soyez sans reproche, sans tache, enfants de Dieu, irrépréhensibles au milieu d’une génération dépravée et perverse, au sein de laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, y portant la parole de vie » (Phi. 2.14-16). « Petits enfants, que personne ne vous séduise : celui qui pratique la justice, est juste comme lui-même est juste. Celui qui commet le péché, est du diable… » (1 Jean 3.7-8).

Concernant la façon dont le peuple de Dieu est reconnu en s’étant séparé de tous les autres peuples et placé sous Christ leur Tête, n’entendant que sa voix et obéissant à ses commandements, lire : « C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie » (1 Cor. 10.14). « Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons » (v 21).

« Ne vous mettez pas sous un même joug avec les infidèles ; car qu’y a-t-il de commun entre la justice et l’iniquité ? et quelle union y a-t-il entre la lumière et les ténèbres ? » (2 Cor. 6.14). « C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et vous séparez, dit le Seigneur, et ne touchez point à ce qui est impur… » (v.  17 ; Apo. 18.4 ; Ésa. 52.11 ; Jér. 15.19 ; 51.6).

« Mes brebis entendent ma voix, et je les connais, et elles me suivent » (Jean 10.27). « Mais elles ne suivront point un étranger ; au contraire, elles le fuiront, parce qu’elles ne connaissent point la voix des étrangers » (v 5).

« Et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé … » (Mat. 28.20 ; 2 The. 2.15 ; Jean 8.31 ; 14.21 ; 15.10 ; Mat. 11.28-29 ; 1 Jean 3.7).

Au sujet de la façon dont les faux prophètes doivent être reconnus et distingués des véritables serviteurs de Jésus-Christ, lire : « Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravissants. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits… » (Mat. 7.15-16 ; Deu. 13.1).

« Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, est digne de foi, et il n’y a point d’injustice en lui » (Jean 7.18).

« Car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu… » (Jean 3.34 ; 8.31 ; 1 Pie. 4.11).

« S’ils s’étaient trouvés dans mon conseil, ils auraient aussi fait entendre mes paroles à mon peuple ; et ils les auraient détournés de leur mauvais train et de la malice de leurs actions » (Jér. 23.22 ; 31 ; Ésa. 55.11 ; Mat. 23 ; Col. 1.6 ; Tit. 1.6 ; 1 Tim 3).

À propos de la façon dont les chrétiens sont reconnus par leur amour, lire : « Je vous donne un commandement nouveau ; c’est que vous vous aimiez les uns les autres ; que, comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres. C’est à ceci que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.34-35 ; 1 Jean 3.23).

« C’est en cela que se révèlent les enfants de Dieu, et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice et n’aime pas son frère, n’est point de Dieu » (1 Jean 3.10 ; Jean 15.12 ; Mat. 22.39 ; Éph. 5.2 ; 1 Pie. 1.22 ; 2 Pie. 1.7).

Article 20

Concernant les ordonnances de l’Église de Dieu, l’envoi et l’élection des ministres.

Nous confessons que, tel qu’une maison, une cité, ou un pays ne peut subsister sans lois et ordonnances par lesquelles il est gouverné et soutenu, et tel que le corps humain ne peut subsister sans que les membres accomplissent le service institué par Dieu pour les besoins du corps, Dieu le Seigneur a aussi institué dans son Église divers ordonnances, lois et commandements au moyen desquels elle doit être bâtie, édifiée et améliorée.

Et comme l’exigent les besoins du corps, les yeux, la bouche, les mains et les pieds, étant les principaux membres et indispensables pour voir, parler et travailler, doivent être nourris et soutenus ; ainsi Christ le Seigneur ordonna premièrement ses apôtres, comme étant une nécessité dans son Église et les envoya pour annoncer l’Évangile parmi toutes les nations et pour leur enseigner à observer ses commandements, qu’il a confirmés par des signes et des miracles.

Par le Saint-Esprit, les apôtres ont exhorté leurs adeptes, notamment à élire dans l’Église, des pasteurs, des enseignants, des aides et des dirigeants, qui, comme de bonnes étoiles brillantes, par leur bonne marche et leur saine doctrine, devraient éclairer en vue de l’édification dans le firmament spirituel ; et comme des messagers de paix, proclamer les bonnes nouvelles en tous lieux pour que les hommes se détournent de leurs mauvaises voies et s’ajoutent à l’Église, pour qu’ainsi le corps de Christ soit perfectionné et édifié.

De plus, étant donné qu’il est un fait connu qu’un manque de ministres fidèles et que l’errement des brebis dû au manque de bonne doctrine provient principalement de l’indignité du peuple, le peuple de Dieu, ayant besoin de cette doctrine, ne devrait pas se tourner vers ceux qui ont été éduqués dans les universités, qui selon la sagesse de l’homme peuvent contester et parler, et chercher à vendre pour un gain temporel le don qu’ils ont acheté, et qui selon les coutumes du monde ne suivent pas véritablement Christ dans l’humilité de la régénération. Mais par le jeûne et la prière dans l’humilité, selon le conseil de Dieu, les véritables membres de Christ doivent se tourner vers le Père de la moisson qui est véritablement celui qui envoie les ouvriers, pour que par sa sagesse divine il élève des hommes afin de pouvoir les ordonner comme intendants sages et fidèles de sa maisonnée, qu’ils puissent leur donner la nourriture appropriée, au moment convenable et qu’ils puissent aussi allumer leurs cœurs de son Esprit et les exhorter à sa moisson, afin qu’ils puissent nourrir le troupeau de Christ non pas pour le lait et la laine, mais d’un esprit disposé, avec connaissance et compréhension, et les conduire sur la bonne voie vers le royaume de Dieu et ainsi exécuter le ministère qui leur est imposé par Dieu, avec la force que Dieu leur donne.

Ainsi, les croyants qui sont dans le besoin à cet égard, devront, après avoir cherché la face de Dieu en priant ardemment, tourner leurs yeux vers un frère pieux qui garde son corps soumis, et dans lequel les fruits du Saint-Esprit sont apparents. Ayant été ainsi choisi par la voix de l’Église, il sera ensuite examiné dans sa foi par les anciens et les pasteurs de l’Église, pour voir si, selon la Parole de Dieu, il est en accord avec l’Église dans tous les articles, afin de pouvoir enseigner autrui dans la voie de la vérité qu’il connait lui-même. Puis ayant été trouvé solide, il peut s’avancer au nom du Seigneur et proclamer au peuple la volonté de Dieu. Et quand il s’avère que Dieu a investi en lui la prédication de l’Évangile, afin qu’il dispense droitement la Parole de Dieu et qu’il en produise ainsi du fruit, l’Église peut, si elle l’exige, après qu’il ait été examiné et confirmé être de la même foi avec l’Église, selon la Parole de Dieu, et par la voix de l’Église, le choisir en tant qu’ancien et enseignant dans le ministère complet et faire en sorte qu’il soit confirmé par l’imposition des mains des anciens, et l’ordonner à œuvrer et travailler dans le vignoble du Seigneur ainsi qu’à administrer et exécuter le baptême chrétien et la Sainte Cène, avec tout ce qui s’y rattache.

De la même manière l’Église, par la voix de l’Église, élira des diacres pour les pauvres, et après avoir été examinés et trouvés fiables quant à la foi, les confirmera par l’imposition des mains des anciens, en tant qu’assistants et gouverneurs. Ainsi que ceux qui donnent volontairement, puissent leur apporter leurs contributions afin qu’ils puissent subvenir aux besoins des pauvres membres de Christ qui selon leurs habiletés travaillent assidûment de leurs mains, mais étant malgré cela incapables de se supporter eux-mêmes, afin qu’il n’y ait aucun pauvre parmi le peuple de Dieu, ni aucun manque de choses temporelles et que les dons généreux du donneur puissent être cachés aux hommes, mais paraître devant Dieu selon la doctrine de Christ.

Et si l’un de ces ministres s’éloigne de la voie de la vérité adoptée, dans la foi ou par son comportement, l’Église qui l’a élu lorsqu’il était pieux et bon, le punira ou le destituera de ses fonctions, selon le mérite de ses actions (Mat. 18.8 ; 1 Tim. 1.20).

Au sujet des ordonnances de l’Église de Christ, lire : « … Me réjouissant de voir parmi vous le bon ordre, et la fermeté de votre foi en Christ » (Col. 2.5 ; 1 Cor. 11.33 ; 14.40 ; 2 Cor. 8.19).

À propos de la manière que les hommes doivent prier Dieu, qu’il envoie véritablement des ouvriers fidèles, lire : « … La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. » (Mat. 9.37-38 ; Luc 10.2 ; Mat. 23.34 ; Luc 11.49 ; Jean 13.20 ; Mat. 10.40 ; Luc 10.16 ; Mat. 25.14 ; Luc 19.12 ; Jean 20.21).

Au sujet de la nécessité de ces ministres, de leur façon d’enseigner la Parole de Dieu et de leurs qualifications, lire : « Que l’Éternel, le Dieu des esprits de toute chair, établisse sur l’assemblée un homme qui sorte et entre devant eux, Et qui les fasse sortir et entrer, afin que l’assemblée de l’Éternel ne soit pas comme des brebis qui n’ont point de berger » (Nom. 27.16-17).

« Et je vous donnerai des bergers selon mon cœur, qui vous paîtront avec science et intelligence » (Jér. 3.15).

« Car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu… » (Jean 3.34 ; 7.18).

« Si quelqu’un parle, qu’il parle selon les oracles de Dieu ; si quelqu’un exerce un ministère, qu’il l’exerce selon la force que Dieu lui communique, afin qu’en toutes choses, Dieu soit glorifié par Jésus-Christ… » (1 Pie. 4.11).

« Car la prophétie n’a point été apportée autrefois par la volonté humaine ; mais les saints hommes de Dieu, étant poussés par le Saint-Esprit, ont parlé » (2 Pie. 1.21).

« La raison pour laquelle je t’ai laissé en Crète, c’est afin que tu achèves de mettre en ordre ce qui reste à régler, et que tu établisses des anciens dans chaque ville, suivant que je te l’ai ordonné, S’il s’y trouve quelqu’un qui soit irrépréhensible… » (Tite 1.5-6).

Au sujet de leurs qualifications et de la façon de servir après leur examen, lire : 1 Tim. 3 ; 1 Cor. 12.28 ; Rom. 12.7 ; Éph. 4.11.

En ce qui concerne la méthode par laquelle ils seront choisis, lire : « Nous avons aussi envoyé avec lui le frère dont la louange est répandue dans toutes les Églises en ce qui concerne l’Évangile ; Et non seulement cela ; mais il a été choisi aussi, par les Églises, pour nous accompagner dans le voyage, et pour porter les aumônes, que nous administrons à la gloire du Seigneur même, et selon l’ardeur de votre zèle. » (2 Cor. 8.18-19 ; Actes 1.23).

« Pendant qu’ils célébraient le culte du Seigneur, et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit leur dit : Mettez à part pour moi Barnabas et Saul, en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors ayant jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les firent partir » (Actes 13.2-3 ; 20.28).

« Et les choses que tu as entendues de moi, en présence de plusieurs témoins, confie-les à des hommes fidèles, qui soient capables aussi d’enseigner les autres » (2 Tim. 2.2).

« Paissez le troupeau de Dieu qui est au milieu de vous, veillant sur lui, non par contrainte, mais volontairement ; non pour un gain honteux, mais par affection ; Non comme ayant la domination sur les héritages du Seigneur, mais en étant les modèles du troupeau » (1 Pie. 5.2-3).

À propos de l’élection et de la confirmation des diacres, lire : « C’est pourquoi les douze, ayant convoqué la multitude des disciples, leur dirent : Il ne convient pas que nous négligions la parole de Dieu, pour le service des tables. Choisissez donc, frères, sept hommes d’entre vous, dont on rende bon témoignage, pleins d’Esprit-Saint et de sagesse, à qui nous commettions cet emploi » (Actes 6.2-3). « Et ils les présentèrent aux apôtres, qui, en priant, leur imposèrent les mains. » (v. 6 ; 1 Tim. 3.8-10).

Article 21

Concernant le baptême chrétien.

Nous confessons que celui-ci est une transaction évangélique divine, une pratique et une ordonnance qui, par le conseil et la volonté de Dieu, a débuté en premier lieu par l’homme de Dieu Jean-Baptiste, et fut reçu par le digne Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui s’est humilié en tant qu’exemple véritable et vers lequel Jean dirigeait par sa doctrine et son baptême, comme étant le véritable Baptiseur avec le Saint-Esprit et le feu. Il fut issu de Dieu avec plein pouvoir au ciel et sur la terre puis il a envoyé ses apôtres, leur commandant de prêcher l’Évangile à toutes les nations et de baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit tous les vrais croyants et ceux qui entendent vraiment, ainsi que de leur enseigner, avant et après le baptême, à observer toutes choses qu’il a commandées.

Les apôtres ont pratiqué ceci de cette façon, en tant que ministres de Dieu obéissants, débutant à Jérusalem, et prêchant l’Évangile dans tous les pays. Et tous ceux qui ont entendu, cru et reçu joyeusement cette doctrine céleste ont été faits disciples et adeptes puis ont été baptisés avec de l’eau au nom du Dieu trois en un et ont ainsi conclu une alliance avec Christ, d’observer tout ce qu’il avait commandé.

Et comme les doctrines et les commandements de Christ ne sont pas institués pour une période en particulier, mais doivent être gardés jusqu’à l’avènement de Jésus-Christ du ciel ; et tel qu’il continuera avec son Esprit jusqu’à la fin des temps, avec ses disciples ; ainsi tous les croyants et disciples de Christ sont liés à ne pas altérer ou rejeter, selon les opinions humaines, et en aucun cas ces doctrines et ces commandements que Dieu a ordonnés, mais de les observer et de les pratiquer constamment selon la forme et l’institution de Christ et selon la pratique de ses apôtres hautement éclairés, de prêcher l’Évangile au peuple et à tous ceux qui croient de même, manifestent le repentir du péché et l’amendement de leur vie et se soumettent à la volonté de Dieu, seront baptisés une fois avec de l’eau, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, par un ministre sans reproche et ordonné à cette fin.

Ce baptême d’eau externe ne constitue pas proprement l’entrée dans le royaume de Dieu et l’élément de l’eau visible ne contient aucun pouvoir ou sainteté et n’est aucunement capable de donner la grâce ou le salut. Mais tout comme les eaux du Jourdain et de Siloé n’ont pas guéri la lèpre ni la cécité à proprement dit, mais seulement le pouvoir de Dieu, envers qui ils étaient soumis et obéissants, ainsi l’eau dans le baptême n’a aucun pouvoir de pardonner nos péchés ni de nettoyer la saleté de notre chair. Cette eau est simplement un signe et une preuve de la grâce et du sang de Christ pour le lavement du péché, que l’homme a reçu dans le cœur par la grâce, par la foi et la régénération et ceci avant le baptême, en ayant rejeté le corps du péché de la chair, qui est proclamé au moment du baptême. Et sans ce baptême interne avec le Saint-Esprit et avec le feu, le baptême avec de l’eau de l’extérieur est aussi vain et inutile qu’un sceau sur une lettre blanche.

Donc, vu que le baptême chrétien est d’une telle nature qu’il a été ordonné et commandé par Christ seulement sur la foi, le repentir et la réformation, et pratiqué et enseigné par ses grands apôtres de cette façon seulement, alors nous rejetons, avec bonne raison, le baptême d’enfants, non intelligents et ne sachant pas parler, que nous considérons comme une institution humaine, etc.,[5] qui devrait être supprimé et rejeté. Les principaux initiateurs du baptême infantile le fondent sur la chute d’Adam, disant[6] qu’ainsi tous les hommes sont nés et placés dans le monde dans un état perdu ou condamné et que par le pouvoir du baptême d’eau, cet état condamné se change en une condition de salut et agréable à Dieu. Imposant ainsi non seulement le salut et la condamnation des enfants, mais également la grâce salvatrice, la mort et l’expiation de Christ à la disposition de l’homme et à l’élément faible de l’eau, de manière que quand un enfant est baptisé, il est immédiatement sauvé, mais si cela n’est pas fait, il meurt condamné.

Celui qui craint Dieu ne peut aucunement accepter ce baptême infantile humain en bonne conscience au lieu de l’ordonnance de Dieu, vu que nulle part dans tout le Nouveau Testament rien n’est commandé ni écrit à ce sujet, ni par Christ, ni par ses apôtres.

Même les pédobaptistes eux-mêmes confessent ouvertement que le baptême infantile n’est pas commandé ni compris dans les passages où Jésus a envoyé ses apôtres dans le monde entier pour enseigner et baptiser ; il n’y a pas non plus aucun partisan de cette croyance qui est capable de trouver dans la Parole de Dieu l’auteur et l’institution de ce pédobaptême (même si chaque ordonnance divine débute là où Dieu l’a commandé pour la première fois). Comment donc cette fabrication du baptême infantile, dont on ne peut trouver aucune fondation, tiendra devant Dieu ?

Le baptême infantile n’est en fait rien de moins que du mépris et un bafouement du véritable baptême de Christ, militant contre lui de plusieurs façons ; étant donné que Christ a rattaché au baptême la doctrine de l’Évangile, la foi et le repentir en tant que sceau et signe de ce baptême.

Et comme le baptême infantile ne concorde pas, mais milite au contraire contre le baptême de Christ, et n’équivaut pas la circoncision des Juifs, qui n’était pas commandée aux enfants, mais bien à leurs parents, soit, qu’au huitième jour, tous les enfants mâles devaient être circoncis, sous peine d’être mis à part. Il n’en est pas ainsi avec le baptême de Christ, par lequel aucun commandement n’est donné aux parents, encore moins à personne d’autre, de baptiser leurs enfants ou de les faire baptiser. Mais le baptême est une ordonnance de Christ ressemblant en partie à la Sainte-Cène, que personne n’est commandé d’administrer à un autre, mais une ordonnance chrétienne que chacun doit désirer et recevoir par sa propre foi, et pour cette raison ne s’applique aucunement aux enfants nouveau-nés.

Et puisque les enfants ne sont pas qualifiés pour observer la Sainte-Cène (et toute personne raisonnable est d’accord avec nous), ils sont aussi incapables de recevoir le baptême chrétien. Et comme le baptême infantile, à défaut de preuve des Écritures divines, n’est démontré que par des arguments et des conclusions incertaines, ainsi également par de telles conclusions, la Sainte-Cène pourrait être attribuée aux enfants, comme il se faisait autrefois dans l’Église de Rome. Et comme en aucun cas nous ne devons, selon de telles conclusions humaines, permettre aux enfants la Sainte-Cène, ainsi nous ne devons pas non plus leur permettre le baptême selon ces conclusions. Mais tous ceux d’entre nous qui ne voulons pas être séduits et trompés, doivent nécessairement adhérer à la doctrine de Christ et ses apôtres. Mais, tout comme les Juifs adhéraient invariablement à la circoncision au huitième jour, sans tenir compte de leur propre opinion d’aucune manière, tous les chrétiens doivent ainsi adhérer encore plus immuablement à la doctrine de Christ et n’administrer le baptême que sur la foi et le repentir, comme Christ l’a ordonné.

Mais tous les chrétiens ont l’ordre et sont tenus de se conduire devant leurs enfants en donnant le bon exemple et de les élever dans la crainte de Dieu, par de bons enseignements, par de bonnes directives, sans utiliser le baptême, la Sainte-Cène, ni aucune autre cérémonie ; puisque nous savons qu’il est impossible à qui que ce soit d’unir quelqu’un au Seigneur, sans la volonté ni la connaissance de la personne.

Mais aussitôt que les hommes grandissent et atteignent l’âge de discrétion, nous voyons que par leur nature pécheresse innée, ils vivent selon la chair et ainsi perdent la grâce par laquelle ils avaient été rachetés par le sang de Christ. Leurs âmes ont donc besoin d’entendre la Parole de Dieu, d’où proviennent la foi et la régénération, et par conséquent le baptême chrétien ; qui par Christ a été joint à la foi et la régénération, ne devant jamais en être séparé. Et ce baptême est représenté par une sépulture dans laquelle les hommes doivent enterrer leurs propres péchés, auxquels ils ont renoncé, et vont donc ressusciter avec Christ dans une nouvelle vie et marcher selon l’Esprit.

Et, comme aucun bain, qui nettoie la saleté du corps, ne peut être donné à un enfant qui n’est pas encore né ; ainsi le baptême chrétien qui est comparé au lavement des nouveau-nés, ne peut être donné, selon la volonté de Dieu, qu’à ceux qui sont régénérés par la foi, morts au péché, qui le désirent, qui sont ressuscités de la mort du péché et marchent dans une nouvelle vie, observant tout ce que Christ leur a ordonné.

Par conséquent, personne ne peut être reconnu comme un frère ou une sœur dans l’Église de Christ, avec qui non plus aucune ordonnance chrétienne ne doit être pratiquée, à moins d’avoir reçu selon la Parole de Dieu, sur le gage de la foi, ce baptême chrétien dont il est question, qui est la première ordonnance et la réception dans la communion chrétienne, par laquelle nous nous soumettons et nous obligeons à observer vraiment tous les commandements et les ordonnances de Dieu. Et comme il n’y a qu’une seule foi, et un seul Dieu, ainsi n’y a-t-il qu’un seul baptême chrétien, qui, ayant été reçu une fois sur le gage de la foi véritable, selon l’institution de Christ, ne peut pas être répété ni renouvelé.

Au sujet du baptême de Jean comment, en tant que messager et précurseur envoyé devant Christ, il prêchait le baptême du repentir et dirigeait vers Christ, lire : « Jean baptisait dans le désert, et prêchait le Baptême de repentance, pour obtenir la rémission des péchés » (Marc 1.4 ; Mat. 3.6 ; 11).

« … Pour moi, je vous baptise d’eau ; mais il en vient un plus puissant que moi ; et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers ; c’est lui qui vous baptisera du Saint-Esprit et de feu » (Luc 3.16 ; Jean 1.31).

Sur la manière dont Jésus-Christ commande à ses disciples de prêcher l’Évangile et de baptiser seulement ceux qui l’entendent et qui le croient, et non les enfants qui sont ignorants, sans aucune connaissance, lire : « … Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre ; Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » (Mat. 28.18-20).

« Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira point sera condamné » (Marc 16.16).

Sur la manière dont les apôtres, poursuivant cette haute injonction, prêchaient l’Évangile et baptisaient seulement ceux qui entendaient et croyaient, et qui désiraient le recevoir, lire : « Ayant entendu ces choses, ils furent touchés de componction en leur cœur, et dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ? Et Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de ses péchés… » (Actes 2.37-38). « Ceux donc qui reçurent de bon cœur sa parole, furent baptisés… » (v.41).

« … Et l’eunuque dit : Voici de l’eau, qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé ? Et Philippe lui dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela t’est permis. Et l’eunuque répondant, dit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Et il commanda qu’on arrêtât le chariot ; et ils descendirent tous deux dans l’eau, Philippe et l’eunuque ; et Philippe le baptisa » (Actes 8.36-38).

Au sujet de la façon dont les apôtres, selon cette fondation, enseignaient et baptisaient plusieurs maisonnées, après avoir entendu la Parole de Dieu, qu’ils aient cru, qu’ils aient reçu le Saint-Esprit, ordonnés au ministère des saints et reconnus comme croyants, lire : Actes 10.37 ; 16.15 ; 32 ; 1 Cor. 16.15 ; Actes 18.8.

Au sujet de la façon dont les apôtres dans leurs épitres ont décrit le baptême chrétien comme un ensevelissement des péchés dans la mort de Jésus, une résurrection et une entrée dans une nouvelle vie, un revêtement de Christ, un lavement de régénération, un être baptisé d’un seul Esprit dans un seul corps et la réponse d’une bonne conscience envers Dieu, lire : Rom. 6.3 ; Col. 2.12 ; Gal. 3.27 ; Tite 3.5 ; 1 Cor. 12.13 ; 1 Pie. 3.21.

Article 22

Concernant la Cène du Seigneur ou la fraction du pain.

Nous croyons et confessons que tout comme le baptême est une ordonnance et une institution du Seigneur par laquelle les croyants sont unis les uns aux autres par un seul Esprit en communion avec Christ, ainsi la Sainte Cène est une digne ordonnance et une institution de Christ par laquelle on enseigne aux croyants ayant été baptisés selon l’ordonnance de Christ de vivre et de marcher en Christ, comme ils l’ont reçu par la foi dans le baptême, et d’être liés par l’amour fraternel à leurs prochains, avec qui ils sont tenus de vivre et marcher dans l’unité de l’Esprit, selon la même règle de la Parole divine. Et ils doivent également se souvenir avec un recueillement sincère, de l’amère souffrance et de la mort du Seigneur.

Pour que les hommes se souviennent, il a plu au Seigneur Jésus d’utiliser du pain et du vin, des choses biens connues parmi les hommes, et d’implanter ainsi dans le cœur des croyants des choses célestes et cachées, enseignant ainsi aux hommes à se souvenir comment le pain est fait de plusieurs grains brisés pour un seul pain, et comment le vin pressé à partir de plusieurs raisins ne constitue qu’un seul breuvage, deux choses utiles, nécessaires et adaptées comme nourriture et boisson pour le corps de l’homme. Néanmoins Christ, d’un amour ardent, a souffert en se laissant briser sur la croix, en versant son sang et il a foulé tout seul le pressoir de la souffrance pour servir par sa chair et par son sang de nourriture et boisson nécessaires pour l’âme des hommes. Par ceci, nous apprenons que tout comme la préparation du pain qui nécessite plusieurs grains brisés pour faire une miche et le vin, plusieurs raisins pressés pour faire une boisson, ainsi plusieurs croyants de plusieurs endroits différents deviennent, par la même foi, un pain ou une Église, liés ensemble dans la fraternité. Afin que tous ceux qui reçoivent, mangent et boivent dignement ce pain et ce vin par la bouche puissent, dans la foi et l’Esprit, participer à Christ et à toutes ses richesses célestes, et ainsi être affermis dans la foi, nourris dans l’âme et liés d’un amour ardent avec Dieu et leurs prochains comme étant membres d’un seul corps.

Mais les croyants ne doivent en aucun cas mettre leur confiance dans ces objets commémoratifs visibles comme s’ils étaient plus sacrés ou dignes que tout autre nourriture et breuvage communs, ou comme s’ils avaient le pouvoir de donner aux hommes la grâce et le pardon des péchés. Ce faisant il s’écarterait de Dieu du fond du cœur et rechercher la grâce de la créature, où elle ne se trouve pas. Mais les croyants doivent recevoir ces signes comme rien de plus que du simple pain et du vin, ne se confier d’un cœur ferme qu’à ce qui y est ainsi enseigné et signifié, et regarder et considérer ces signes au sens figuré, comme le Saint-Esprit le fait dans les Saintes Écritures. Et comme dans cette institution de la Sainte Cène, par Christ, la coupe s’appelle la nouvelle alliance (Testament) en son sang, laquelle coupe n’est pas vraiment le Nouveau Testament en soi, mais s’appelle ainsi au sens figuré parce que le sang de Christ qui est versé pour le péché du monde est proclamé et nous est recommandé par le Nouveau Testament. Ce qui signifie, que tout comme un testateur, par son testament, lègue sa propriété à ses héritiers, qu’ils recevront et dont ils profiteront après sa mort ; ainsi Christ, pendant son dernier repas, puisqu’il ne pouvait pas rester avec eux, a légué sa dernière volonté dans le Nouveau Testament ainsi que toutes ses richesses célestes à ses amis et ses fidèles, afin que tous ceux qui, dans ce testament sont spécifiés et enregistrés comme enfants de Dieu et héritiers de Christ jouissent de ses richesses glorieuses. Alors qu’ils ne reçoivent dans la Sainte Cène seulement du pain et du vin naturel, mais par la foi, ils reçoivent, selon l’Esprit, la chair et le sang de Christ qu’il a donné en expiation pour la race humaine, dont le pain et le vin naturels et le repas sont des images, des signes et des représentations.

C’est pourquoi les croyants doivent pratiquer entre eux cette digne institution de Christ, et ainsi, par l’entremise d’un ministre ordonné et irréprochable, proclamer avec grande révérence la souffrance amère et la mort du Seigneur.

Après que Dieu ait été remercié avec un cœur humble pour sa grâce et sa miséricorde sans limites, et invoqué par des prières ferventes, le pain sera rompu par le ministre et le vin versé, le tout reçu par tous les croyants baptisés selon l’ordonnance de Christ, et chacun utilisera et disposera de ceux-ci dans une sincère contemplation du corps brisé et du sang versé du Seigneur Jésus. Ceci sera continuellement observé de cette manière par les croyants, quand le temps et l’endroit le permettront et jusqu’à ce que Jésus réapparaisse des cieux.

De cette institution et ordonnance de Christ, lire : « Et comme ils mangeaient, Jésus prit du pain, et ayant rendu grâces, il le rompit et le donna à ses disciples et dit : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; Car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Or, je vous dis que désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père » (Mat. 26.26-29 ; Marc 14.22 ; Luc 22.19).

Comment les apôtres observaient et pratiquaient ceci de la même manière avec le pain et le vin, lire : « Car pour moi, j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai aussi enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain ; Et ayant rendu grâces, il le rompit, et dit : Prenez, mangez ; ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même aussi, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez de ce pain, et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi, quiconque mangera de ce pain, ou boira de la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; Car celui qui en mange et qui en boit indignement, mange et boit sa condamnation, ne discernant point le corps du Seigneur » (1 Cor. 11.23-29 ; Actes 2.42 ; 20.7 ; 11).

Comment le pain et le vin dans la Sainte Cène ne sont pas le vrai corps et sang de Christ, mais bien des signes de sa communion avec le croyant, lire : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ? Comme il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, ne sommes qu’un seul corps ; car nous participons tous au même pain. Voyez l’Israël selon la chair ; ceux qui mangent des victimes, n’ont-ils pas communion avec l’autel ? » (1 Cor. 10.16-18).

Notez que les Israélites n’ont pas mangé l’autel, mais seulement le sacrifice et ainsi ils étaient participants à l’autel. De même les chrétiens ne mangent ni ne boivent avec leur bouche le vrai corps et le vrai sang de Christ, mais du pain et du vin seulement au sens figuré. Mais, selon l’âme, par la foi, ils reçoivent Jésus-Christ avec tous ses bénéfices, et sont ainsi participants au véritable autel Jésus-Christ.

Lire à ce sujet : « Et Jésus leur répondit : Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jean 6.35). « C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous dis sont esprit et vie » (v. 63).

Article 23

Le lavement des pieds des croyants.

Nous confessons qu’après que notre chef Jésus-Christ eut célébré la Sainte Cène avec ses apôtres, il a institué, avant ses souffrances, une autre ordonnance avec eux, en leur commandant de l’observer entre eux. Il se leva de table, se ceignit d’une serviette de lin, versa de l’eau dans une cuvette, lava les pieds de ses disciples et les essuya avec la serviette en leur disant, « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites vrai ; car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait ». Puis il ajouta, « Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez ».

Et nous voyons que les apôtres observaient cette ordonnance de Christ de la même manière et qu’ils la comptaient, dans le ministère des saints, parmi les bonnes œuvres et l’exigeaient des croyants. Donc les croyants doivent également, en tant que successeurs et disciples de Christ et de ses apôtres, observer et pratiquer cette ordonnance de Christ quand le temps et l’endroit le permettent. Quand leurs condisciples croyants leur rendent visite par amour, qu’ils les reçoivent dans leurs maisons en toute sincère humilité avec le saint baiser de paix et en tant que service pour leurs prochains, selon l’humiliation de Christ, qu’ils leur lavent les pieds en considérant sincèrement comment le Fils de Dieu le plus digne d’adoration s’est humilié, non seulement en lavant les pieds de ses apôtres, mais beaucoup plus que cela, en lavant et en purifiant, avec son sang précieux, toutes nos âmes et nos consciences de la tache de la condamnation éternelle. À ce sujet, les pieux doivent méditer d’un cœur humble.

Comment Christ a pratiqué cette ordonnance avec ses apôtres et commandé qu’elle soit observée, lire : Jean 13.4-17.

Et aussi, comment les apôtres l’exigeaient des croyants, comme faisant partie des bonnes œuvres, lire : « Qu’une veuve ne soit pas mise sur le rôle, à moins qu’elle n’ait soixante ans et qu’elle n’ait eu qu’un seul mari ; Et qu’elle ait le témoignage de ses bonnes œuvres, celui d’avoir élevé ses enfants, d’avoir exercé l’hospitalité, lavé les pieds des Saints… » (1 Tim. 5.9-10).

Comment nos pères pieux pratiquaient cette ordonnance avec les invités qu’ils recevaient, lire : Gen. 18.4 ; 19.2 et également Luc 7.38 ; Jean 11.2 ; Actes 16.33.

Article 24

Concernant les bonnes œuvres.

Au sujet des bonnes œuvres nous croyons et confessons : Que pour tout véritable chrétien il n’est pas suffisant, dans tous les aspects selon les Écritures, de confesser correctement la foi par la parole, ainsi que de regarder Jésus-Christ en tant que notre seul tête, Rédempteur et Sauveur, mais qu’en plus de cela nous devons nécessairement manifester, de notre foi, des œuvres vertueuses en tant que fruit de gratitude. Et ainsi, il est insuffisant de se dépouiller de toutes œuvres maudites de la chair, cherchant à les ensevelir par le baptême dans la mort de Christ ; mais nous devons aussi ressusciter de cette mort du péché, et vivre et marcher selon l’Esprit dans une vie nouvelle embellie de bonnes œuvres ; et ainsi, nous ne devons pas seulement nous dépouiller du vieil homme avec ses mauvaises œuvres, mais il est aussi de notre devoir de revêtir le nouvel homme avec ses bonnes œuvres, dans la justice et la véritable sainteté, et de laisser notre lumière luire ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient nos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient notre Père qui est dans les cieux ; pour qu’enfin donc tout croyant, comme un arbre par ses bons fruits, soit connu et se distingue, par ses bonnes œuvres, de tout homme infructueux et incrédule.

Ces bonnes œuvres ne doivent pas être accomplies par apparence de sainteté pour plaire aux hommes ; ni devons-nous suivre en ceci les hypocrites et pharisiens ayant leur propre justice, et autres, dont les œuvres consistent principalement [de choses] selon leur choix, et de commandements inventés par eux-mêmes, qui, selon les Écritures, n’est qu’une adoration vaine et inefficace ; mais nous devons produire, de notre foi, les vertus divines telles qu’enseignées et requises de nous dans les saintes Écritures, et dont nous avons l’exemple de Christ et des apôtres, desquels il nous est si fortement recommandé de suivre les traces ; et nous devons faire tout ceci du fond du cœur, à l’honneur de celui qui nous a créés ; apprenant ainsi de Christ à être doux et humble de cœur, et de même de se dépouiller de tout orgueil, ce dernier étant le début de toute destruction et ce qui vient du cœur pécheur de l’homme, se manifestant extérieurement par l’ornement et l’exhibition vestimentaire [dans le style], le mode de vie, et en paroles et actions ; mais au contraire, s’embellir de l’intérieur d’un esprit humble, qui ne s’estime pas grandement, mais dans l’humilité estime son prochain comme meilleur que lui-même ; et dans notre comportement extérieur selon notre humble chef et exemple, Jésus-Christ.

Ainsi nous devons également nous débarrasser de l’avarice, étant appelée la racine de tous les maux, d’où proviennent plusieurs désirs pécheurs et œuvres injustes, en revanche, revêtir l’amour et la miséricorde de notre Père céleste, et le manifester envers notre prochain et tout homme par des œuvres de miséricorde ; voyant que la pratique de l’amour et la miséricorde est le principal sacrifice par lequel nous pouvons plaire à notre Créateur dans le temps présent.

Pareillement nous devons nous dépouiller de toutes convoitises et désirs impurs, de fornication, et de toute impureté, chacun en préservant, au contraire, son corps chaste, saint et pur, et s’abstenant aussi de toute ivresse, de faire la fête, des excès de table ; mais au contraire, de vivre sobrement, modérément, justement, et selon Dieu dans ce monde, en jeûnant humblement et en priant constamment Dieu le Tout-Puissant, et de ne pas prendre soin de la chair, pour en satisfaire les convoitises.

Aussi nous ne devons pas marcher dans la voie des pécheurs, ni entretenir de camaraderie avec des personnes frivoles, où les paroles folles et les mensonges sont échangés. En revanche, nous devons nous associer avec ceux qui sont pieux, dont la conduite traite de sainteté, et qui parlent d’une langue véritablement circoncise ; et assistent joyeusement à l’assemblée des croyants, où nous entendons la louange du Seigneur proclamée. De plus, nous devons observer selon toute notre habilité les commandements et les ordonnances du Seigneur, et donc par patiente persévérance à bien faire, rechercher la vie éternelle, se remémorant que Dieu tout-puissant a promis la vie éternelle à cette foi qui, de la sorte, œuvre par amour ; comme il a prononcé la sentence de mort éternelle sur l’incrédulité et ses mauvaises œuvres ; et que toute foi vantée sans bonnes œuvres (comme le corps sans l’esprit), est morte en soi. Mais tous les gens pieux qui de la sorte manifestent des vertus divines à partir de leur foi, et recherchent à exceller dans les bonnes œuvres, ne doivent pas supposer qu’ils peuvent mériter le salut par leurs bonnes œuvres, ou que Dieu leur doit quoi que ce soit à cause de celles-ci ; mais tous véritables chrétiens doivent se considérer comme serviteurs inutiles, qui d’eux-mêmes ne peuvent rien accomplir de bien ; mais que Dieu tout-puissant, par sa grâce, produit en eux de vouloir et de faire ce qui est bien et qu’ils sont entourés d’un corps de péché, convoitant contre l’Esprit, contre lequel ils luttent continuellement jusqu’à ce que le dernier ennemi, étant la mort, soit vaincu. Pour cette raison tous les pieux arrivent beaucoup trop à court de bonnes œuvres ; ils sont très imparfaits et fragiles, et pour cela, ils se doivent de prier Dieu tout-puissant quotidiennement et d’un cœur humble, pour le pardon et la rémission des péchés, et de lui offrir du fond du cœur, louange, honneur, et remerciements pour sa grâce salvatrice qu’il nous a démontrée. Ainsi nous espérons être sauvés seulement par la grâce non méritée et la miséricorde de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et non par nos bonnes œuvres (Tite 3.8 ; Luc 18.10).

Au sujet des œuvres mortelles des ténèbres, qui séparent les hommes de Dieu, et dont nous devons nous dépouiller et mettre de côté par la foi, lire : « … Ayant dépouillé le vieil homme avec ses œuvres, Et ayant revêtu le nouvel homme… » (Col. 3.9-10).

Lire plus amplement concernant les vingt-trois péchés qui méritent la mort éternelle (Rom. 1.9-31).

Au sujet des dix œuvres d’injustice qui n’hériteront point du royaume de Dieu, lire : 1 Cor. 6.9-10.

Au sujet des dix-sept œuvres de la chair pour lesquelles le royaume de Dieu est refusé, lire : Gal. 5.19-21 ; Mat. 7.23.

Au sujet des bonnes et vertueuses œuvres que les croyants doivent manifester par leur foi en tant que fruits de gratitude, lire : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres… » etc. (Mat. 5.16 ; 1 Pie. 2.12 ; Phi. 2.15).

« … À ceux qui, persévérant dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire, l’honneur et l’immortalité » (Rom. 2.7 ; Jean 8.39 ; Jac. 2.22 ; Gal. 5.6).

« Mais de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu » (1 Tim. 2.10).

« De faire le bien, d’être riches en bonnes œuvres » etc. (1 Tim. 6.18).

Au sujet des neuf béatitudes, lire : Mat. 5.1-11.

Au sujet des sept œuvres de miséricorde, lire : Mat. 25.35-36.

Au sujet des neuf fruits de l’esprit, lire : Gal. 5.22-23.

Au sujet des sept vertus capitales que nous devons manifester par notre foi, et que là où cela ne s’ensuit pas, nous sommes aveugles, lire : 2 Pie. 1.5-7. « Car comme le corps sans âme est mort, de même, la foi sans les œuvres est morte » (Jac. 2.26). « Et la mer rendit les morts qu’elle contenait ; la mort et l’enfer rendirent aussi les morts qui y étaient, et chacun fut jugé selon ses œuvres » (Apo. 20.13 ; 2 Cor. 5.10).

Comment nous sommes sauvés non pas par les œuvres que nous avons accomplies, mais seulement par la grâce de Dieu, lire : « Mais nous croyons que nous serons sauvés par la grâce du Seigneur Jésus-Christ… » (Actes 15.11).

« … Il nous a sauvés, Non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde… » (Tite 3.4-5 ; Éph. 2.5 ; 2 Tim. 1.9 ; Luc 17.10 ; Actes 4.12 ; 15.11).

Article 25

Le mariage.

Nous confessons que le mariage est honorable et une ordonnance de Dieu, qu’il a institué cet état au tout début avec les deux premiers êtres créés à l’image de Dieu, l’a béni et les a joints ensemble. Alors que dans la dureté du cœur et la méchanceté gratuite de l’homme, cette ordonnance divine tomba dans un désordre extrême, de sorte que les hommes, par la convoitise de la chair, se mariaient avec n’importe qui et prenaient plusieurs femmes, pour ensuite les divorcer pour différentes raisons et se remariaient. Ainsi Christ en tant que législateur parfait rejeta et abolit la loi du divorce et la permission de Moïse avec tous les abus s’y rattachant, référant tous ceux qui entendaient et qui le croyaient à l’ordonnance originale de son Père Céleste, instituée avec Adam et Ève au paradis, et rétablissant ainsi le mariage entre un homme et une femme et liant inséparablement et fermement le lien du mariage qu’ils ne puissent en aucun cas se séparer et en marier un autre, sauf en cas d’adultère ou de décès.

Donc, tout croyant qui désire entrer dans le mariage doit suivre cette doctrine de Christ et l’exemple mentionné ci-haut et s’unir avec une seule personne, qui partage la même foi et qui est née d’en haut, de Dieu, renouvelée et créée à l’image de Dieu. Et de telles personnes, après avoir reçu l’approbation de leurs parents et de l’Église, seront jointes ensemble par un ministre et en présence de l’Église, dans la prière fervente à Dieu. Nous croyons que cela est le mariage dans le Seigneur, dont Dieu lui-même est l’auteur et l’unificateur (2 Pie. 1.1 ; Jean 3.3 ; 1 Jean 5.4).

Mais pour toutes les personnes non régénérées et non encore sanctifiées par la foi en Christ, qui se marient, nous considérons qu’il s’agit aussi d’un mariage honorable, cependant il n’est pas dans le Seigneur (Héb. 13.4 ; 1 Cor. 7.12).

Et comme Christ n’accepte pour épouse et membre de son corps que ceux qui sont unis avec lui par la foi, autant les croyants qui sont sanctifiés et soumis à Dieu, étant membres de Christ et temples du Saint-Esprit, ne peuvent pas séparer leurs corps d’avec Christ pour les unir dans le mariage avec les non régénérés et ainsi se placer sous un même joug avec les incrédules qui ne sont pas connus de l’Église, par la foi et le baptême chrétien, comme frères ou sœurs dans la fraternité, vu que le baptême est la première ordonnance chrétienne dans l’Église après laquelle suivent toutes les autres ordonnances de Dieu. (Éph. 5.30 ; Gal. 3.26).

Le mariage est conseillé par le Saint-Esprit, pour éviter la fornication et l’impureté. Mais si quelqu’un n’en a pas besoin et peut se garder pur et sans souillure, dans un état vierge, afin de mieux servir le Seigneur et sans entrave, il en est recommandé encore plus. Donc, le mariage est libre pour tous, mais n’est pas un commandement.

Comment Dieu le Seigneur a institué le mariage au commencement, lire : « Et l’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui » (Gen. 2.18). « Et l’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise d’Adam, et la fit venir vers Adam » (v. 22). « C’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair » (v. 24).

Comment Christ a rejeté tous les abus du mariage et renouvelé l’ordonnance de son Père, lire : « Et il leur répondit : N’avez-vous pas lu que Celui qui créa, au commencement, fit un homme et une femme ; Et qu’il dit : A cause de cela l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce que Dieu a joint, que l’homme ne le sépare donc pas » (Mat. 19.4-6 ; 8 ; 1 Cor. 7.10).

« Que le mariage soit honorable en toutes choses, et le lit sans souillure ; or, Dieu jugera les fornicateurs et les adultères » Héb. 13.4 ; 1 Cor. 7.2).

« La femme est liée à son mari par la loi tout le temps qu’il est en vie ; mais si son mari meurt, elle est libre de se remarier à qui elle veut, seulement que ce soit selon le Seigneur » (1 Cor. 7.39 ; Gen. 1.27 ; 24.4 ; Exo. 34.16 ; Nom. 36.6 ; Deu. 7.3).

En ce qui concerne les transgresseurs et leur châtiment, lire : Gen. 6.3 ; Nom. 25.1 ; Néh. 13.26-27 ; 1 Rois 11.1.

Article 26

Concernant prêter serment.

Nous confessons qu’au temps de l’Ancien Testament les gens avaient la permission de prêter serment de différentes manières, par le nom du Seigneur, soit en levant leur main vers le ciel ou en la posant sur la cuisse de quelqu’un, ce qui était fait de différentes façons. Par la ruse de l’homme, plusieurs abus ont été introduits dans ces pratiques de sorte qu’ils juraient par le ciel et la terre, par Jérusalem, par leur propre tête, par le temple, par l’or du temple, par l’autel et par le sacrifice de l’autel. Pour cette raison, Christ le Seigneur le seul législateur, venu de Dieu et envoyé pour exécuter jugement et justice, a complètement aboli et interdit tous les serments mentionnés ci-haut, qu’ils soient légitimes ou simulés, et a référé ses auditeurs et ses disciples à oui ou non, dans la vérité.

Et nous pouvons également constater que les hauts apôtres de Christ, tel des brebis obéissantes à leur seul berger, ont suivi la doctrine de Christ à cet égard. Pour cette raison, tous les croyants sont tenus de suivre avec obéissance cette doctrine de Christ et la voie de ses apôtres, à rejeter tout mensonge, à n’agir que dans la vérité, donc témoigner en toute bonne foi que ce soit devant les autorités ou quelle que soit la situation, seulement avec oui signifiant oui et non signifiant non, sans rien y ajouter. Ils doivent garder ces quelques mots, discrets à l’oreille, mais lourds de sens, aussi inviolables qu’un serment, afin de se montrer des disciples obéissants de Christ et ses apôtres.

À propos du rejet et de l’abolition de l’ancienne tradition du serment et comment Christ a plutôt commandé oui et non, lire : « Vous avez encore entendu qu’il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureras point, mais tu garderas tes serments envers le Seigneur. Mais moi je vous dis : Ne jurez point du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu ; Ni par la terre, car c’est le marchepied de ses pieds ; ni par Jérusalem, car c’est la ville du grand Roi. Ne jure pas non plus par ta tête ; car tu ne peux faire devenir un seul cheveu blanc ou noir. Mais que votre parole soit : Oui, oui, Non, non ; ce qu’on dit de plus, vient du Malin. » (Mat. 5.33-37 ; 23.21).

« Sur toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment ; mais que votre oui soit oui, et votre non, non, de peur que vous ne tombiez dans la condamnation » (Jac. 5.12).

« Or, projetant cela, ai-je usé de légèreté, ou ce que je projette, est-ce selon la chair que je le projette, de sorte qu’il y ait eu en moi le oui, oui, et le non, non ? » (2 Cor. 1.17). « Car autant il y a de promesses en Dieu, toutes sont oui en lui, et Amen en lui, à la gloire de Dieu par nous » (v. 20).

Article 27

Concernant la magistrature et le pouvoir séculier.

Nous confessons que la magistrature est une ordonnance et une institution de Dieu. Il a ordonné et voulu qu’un tel pouvoir devait régner sur tous les pays afin qu’ils puissent, par de bonnes politiques et lois pour punir les méchants et pour protéger les pieux, être gouvernés et maintenus dans la tranquillité et la paix, dans une bonne vie civile, sans quoi le monde, tel qu’il est plongé dans le mal, ne pourrait subsister. Donc tous les croyants ont le devoir de se soumettre à ce pouvoir en bons citoyens et d’y obéir avec crainte et avec révérence, non seulement à cause de la punition, mais aussi à cause de la conscience, de rendre à leurs ordonnances humaines tout ce qui leur est dû, volontairement et sans murmurer, que ce soit tribut, impôts ou taxes. Ils doivent aussi prier d’un cœur humble pour la vie et le bien-être des magistrats pour enfin rechercher avec un cœur fidèle la prospérité du pays et de la ville où ils demeurent. Et même si au nom de la Parole de Dieu, ils avaient à souffrir par les autorités, la persécution, le pillage de leur propriété ou la mort, ils ne doivent pas parler d’eux en mal ni leur résister d’aucune manière avec des armes ou des moyens de défense, mais confier la vengeance à Dieu seul et attendre la consolation de Dieu après cette vie (Rom. 12.2).

Mais si, par équité chrétienne, les autorités accordent la liberté de pratiquer la foi à tout égard, nous nous trouvons sous une plus grande obligation d’être obéissant et de se soumettre à eux. Mais si les autorités abusent des fonctions qui leur sont imposées, qui s’étendent seulement sur le gouvernement physique et temporel des hommes, et qu’ils empiètent sur le ministère de Christ, dont lui-même détient le pouvoir sur les esprits et les âmes des hommes, en cherchant par leurs lois humaines, à forcer ou à obliger les hommes à agir contrairement à la Parole de Dieu, nous ne devons pas les suivre, mais obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Car Christ a été placé chef de son Église, par Dieu son Père, au-dessus de tout pouvoir et de toute autorité, et nous sommes appelés vers ce Père des Esprits à obéir en toutes choses concernant la foi.

Et comme le royaume de Christ n’est pas de ce monde, mais spirituel, il a dissuadé et interdit à tous ses serviteurs et disciples de tout gouvernement séculier et de toute altesse. Dans son Église, il a institué diverses ordonnances en tant que ministres, enseignants, aidants et dirigeants, par lesquels les saints puissent être unis pour édifier le corps de Christ. Il a laissé la fonction séculière[7] au gouvernement séculier, sous lequel les disciples de Christ, tel des étrangers et des pèlerins qui n’ont pas de royaume, pas de pouvoir ni de cité permanente ici-bas, doivent séjourner et combattre seulement avec des armes spirituelles, qui est la Parole de Dieu. Ni Christ ni ses apôtres n’ont prescrit aux croyants aucune loi ou règlement par lesquels ils devaient gouverner le monde, ni ne les ont référés aux lois des juifs et encore moins à celles des empereurs romains ou des païens afin de pratiquer ces choses eux-mêmes. Christ et ses apôtres ont prescrit aux croyants seulement des bonnes doctrines, la manière de se conduire en toute pratique chrétienne en sujets obéissant sous le gouvernement des autorités. Christ leur montrant l’exemple, lui qui a renoncé à toute la grandeur du monde, mais au contraire s’est montré seulement comme un pauvre serviteur. Ainsi, tous ses disciples doivent aussi éviter la fonction de la magistrature dans tous ses départements, ne pas régenter, suivant aussi l’exemple de Christ et ses apôtres dans son Église où de telles fonctions n’étaient pas administrées, comme toute personne intelligente le sait bien.

Mais comme il n’est pas permis à aucun chrétien, mais strictement interdit par Dieu, de parler en mal, de juger ou de condamner qui que ce soit qui est en-dehors de leur communion, encore moins nous voulons parler en mal ou de façon blessante contre des autorités, mais nous faisons confiance au seul bon Dieu, qui prend en note tous les dons des hommes et garde ses bonnes œuvres comme la prunelle de l’œil, et qui a promis une juste récompense à celui qui donne simplement un verre d’eau froide en qualité de disciple. Nous avons confiance qu’il sera aussi, lui le Béni, bienveillant envers toutes les autorités et ne laissera pas leurs bonnes œuvres sans être récompensées particulièrement ceux qui administrent leur fonction correctement selon les ordonnances de Dieu qui consistent principalement à protéger le bon, l’innocent et les personnes sans défense et à punir les méchants. Alors tous les chrétiens ont le devoir de considérer les autorités comme étant les ministres de Dieu et de prier pour eux d’un cœur sincère afin qu’il puisse plaire à Dieu d’être miséricordieux envers eux et de leur donner le salut éternel.

Comment le gouvernement est de Dieu et dans quel but il est institué, lire : « Que toute personne soit soumise aux puissances supérieures ; car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu ; et les puissances qui subsistent, ont été établies de Dieu. C’est pourquoi, celui qui s’oppose à la puissance, s’oppose à l’ordre que Dieu a établi ; or ceux qui s’y opposent, attireront la condamnation sur eux-mêmes. Car ceux qui gouvernent ne sont pas à craindre lorsqu’on fait de bonnes actions ; mais seulement lorsqu’on en fait de mauvaises. Veux-tu donc ne point craindre les puissances ? Fais le bien, et tu en seras loué. Car le prince est le ministre de Dieu pour ton bien ; mais, si tu fais le mal, crains, car il ne porte point l’épée en vain ; parce qu’il est ministre de Dieu, pour faire justice en punissant celui qui fait le mal. » (Rom. 13.1-4).

Jésus répondit à Pilate : « … Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne t’avait été donné d’en haut… » (Jean 19.11 ; Dan. 2.21 ; 4.25 ; 5.21 ; Jér. 27.5).

Comment Christ a enseigné à ses disciples de ne pas accepter de charge séculière, lire : « Mais Jésus, les ayant appelés, leur dit : Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les maîtrisent ; et que les grands exercent leur autorité sur elles. Mais il n’en sera pas de même parmi vous ; au contraire, quiconque voudra être grand parmi vous, sera votre serviteur. Et quiconque voudra être le premier d’entre vous, sera l’esclave de tous. Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Marc 10.42-45 ; Mat. 20.25 ; Luc 22.5).

Notez bien ces mots : « Mais il n’en sera pas de même parmi vous ». Ceci ne peut pas s’appliquer seulement aux apôtres, n’étant pas plus importants les uns des autres, mais tous serviteurs égaux, car ils allaient tous bientôt se séparer pour aller prêcher l’Évangile dans toutes les nations et ne pouvaient donc pas démontrer seulement entre eux quelles sont les tâches de serviteur requises. Donc, nous devons nécessairement comprendre que les mots « parmi vous » s’étendent à toute l’Église, d’autant plus que Christ ait transmis à ses douze apôtres plusieurs autres de ses doctrines principales et de ses commandements en ce qui concerne tous les croyants, comme ses lèvres bénites disent dans l’Évangile : « Or, ce que je vous dis, je le dis à tous » (Marc 13.37).

« Jésus répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs combattraient, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici-bas. » (Jean 18.36 ; 6.15 ; Mat. 5.39 ; 2 Cor 10.4 ; Éph. 6.13 ; Ésa. 2.4 ; Mic. 4.3 ; Zac. 9.10 ; Psa. 76.3).

Lire davantage, non pas pour essayer de trouver par quelles lois les croyants gouverneraient les incrédules, mais seulement pour trouver la manière dont l’Église de Christ se doit d’être obéissante au gouvernement. « Que toute personne soit soumise aux puissances supérieures » (Rom. 13.1). « C’est pourquoi il est nécessaire d’être soumis, non seulement à cause de la punition, mais aussi à cause de la conscience. » (v. 5). « Rendez donc à tous ce qui leur est dû : le tribut, à qui vous devez le tribut ; les impôts, à qui les impôts ; la crainte, à qui la crainte ; l’honneur, à qui l’honneur. » (v. 7).

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Mat. 22.21 ; Marc 12.17).

« Soyez donc soumis à toute institution humaine, à cause du Seigneur ; soit au roi, comme à celui qui est au-dessus des autres ; Soit aux gouverneurs, comme à des personnes envoyées de sa part, pour punir ceux qui font mal et approuver ceux qui font bien. » (1 Pie. 2.13-14).

« Avertis-les d’être soumis aux princes et aux magistrats, de leur obéir, d’être prêts à toute bonne œuvre ; De ne médire de personne, de n’être point querelleurs, d’être modérés, et de montrer une parfaite douceur envers tous les hommes » (Tite 3.1-2 ; 1 Tim. 2.2 ; Jér.  29.7).

Article 28

Concernant la discipline de l’Église chrétienne et la séparation des membres offensants.

Nous confessons que, tout comme une maison ou une cité ne peut subsister sans portes, sans murs et sans barrières pour que les hommes mauvais puissent être expulsés et exclus et que les bons et pieux puissent être recueillis et être protégés, ainsi Christ, pour la préservation de son Église, lui donna la clé du ciel qui est sa Parole. En accord avec celle-ci, l’Église doit juger et réprouver selon la vérité, pour la réforme de tous ceux qui, dans sa communion, offensent en doctrine ou en comportement, c’est-à-dire qui agissent contrairement à tout commandement ou ordonnance que Dieu a donné à son Église. Elle doit séparer le désobéissant de sa communion afin de ne pas être infiltrée ou souillée par ses fausses doctrines et son comportement impur puis devenir participante des péchés des autres hommes, et que les pieux viennent à craindre et à s’empêcher de commettre des offenses similaires.

Dieu a commandé par Moïse que la punition des transgresseurs soit infligée selon la gravité de l’offense pour que ceux qui offensaient contre tout commandement du Seigneur, par ignorance ou par faiblesse ou sinon par des péchés mineurs, soient réconciliés avec Dieu par différentes offrandes et par l’intercession des prêtres, mais que les grands et flagrants transgresseurs de la loi ne soient pas réconciliés par de telles offrandes, mais qu’ils meurent sans miséricorde devant deux ou trois témoins. Dans le Nouveau Testament, Christ a également enseigné à infliger la punition chrétienne selon la gravité de l’offense, pas pour la destruction de l’homme par la mort comme dans le châtiment d’Israël par lequel le transgresseur était retranché du repentir et de la réforme, mais Christ, étant venu pour sauver l’âme des hommes a institué ce châtiment pour la réforme des pécheurs. Il a ordonné que si quelqu’un voit son frère commettre une transgression qui est évidemment un péché, mais qui n’est pas assez grave pour le faire mourir, il lui parlera en privé avec la Parole de Dieu, le réprimandera pour son péché, par amour chrétien pour son âme. S’il reçoit cette admonition chrétienne, il a gagné son frère, puis par sincère charité, couvrira son péché (1 Pie. 4.8). Mais s’il ne l’entend pas, il prendra avec lui une ou deux personnes, afin que tout se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. Mais s’il ne daigne pas les écouter, l’affaire doit être apportée devant l’Église et s’il ne daigne pas écouter l’Église, dont les membres sont des juges, il sera exclu de la fraternité.

Mais si quelqu’un tombe ouvertement dans des œuvres de la chair que l’Église perçoit comme une séparation de Dieu et a provoqué la colère divine par ces péchés, l’Église l’exclura et le dirigera vers le repentir et la réforme par lesquels il peut de nouveau trouver la grâce avec Dieu, même s’il s’est séparé de Dieu par les mauvaises œuvres de la chair. Ceci, l’Église le fera sans aucune remontrance préalable à l’égard de son péché, comme mentionné plus haut dans le cas d’un pécheur offensant (qui ne génère pas la mort spirituelle en lui-même). L’Église ne gardera consciemment dans sa communion, personne qui est séparée de Dieu par ses péchés, ni ne séparera personne de sa communion sauf ceux qui sont auparavant devenus séparés de Dieu par leurs péchés, et enfin, l’Église n’acceptera personne ni ne leur promettra la vie et la paix, sauf ceux qui par la foi et le véritable repentir ont premièrement été reçus dans la grâce de Dieu.

Le repentir sincère possède ces propriétés : (1) Nous avons une sincère tristesse devant Dieu pour tous les péchés que nous avons commis ; (2) nous confessons nos péchés du fond du cœur, devant Dieu et les hommes ; (3) nous renonçons et ne continuons plus dans notre péché et dans la mesure du possible, nous cherchons à faire amende en faisant le bien pour le mal que nous avons fait. Ce repentir et cette réforme ouvrent à nouveau une porte dans le royaume de Dieu, qui nous était fermée auparavant en raison de nos péchés. Ainsi l’Église de Dieu, par sa séparation et sa réception peut, selon la Parole de Dieu, suivre la précédente séparation et la réception par Dieu au ciel, dont l’action de l’Église n’est qu’un témoin et une proclamation.

Et puisque Dieu est sans égard à l’apparence des personnes, l’Église de Dieu utilisera correctement cette clé de la Parole et elle n’épargnera personne en punissant, qu’il soit ministre ou laïc, homme ou femme, mais elle jugera les petits comme les grands d’après une seule règle et une seule mesure de la Parole, selon la vérité. Et comme tous les pécheurs désobéissants seront exclus de la fraternité par le consentement de l’Église, avec désolation et tristesse dans le cœur, et dirigés vers le repentir et la réforme, autant tout pécheur pénitent et obéissant sera reçu par un évêque, avec le consentement et l’accord de l’Église. Et, comme les hommes se réjouissent d’avoir retrouvé une brebis perdue, une pièce d’argent ou un fils, ainsi les croyants se réjouiront avec tous les anges de Dieu pour le repentir et le retour de leur frère ou sœur errant.

Comment les péchés mineurs, causés par l’ignorance ou la faiblesse, étaient réconciliés par le prêtre par diverses offrandes, lire : Lév. 4.27 ; 5 ; Nom. 5.6 ; 15.22.

Mais les transgresseurs graves de la loi étaient mis à mort sans miséricorde devant deux ou trois témoins. Lire : Nom. 15.30 ; Lév. 24.14 ; Deu. 17.12 ; 19.15 ; Héb. 10.28.

À ce sujet, lisez aussi les paroles du prêtre Élie : « Si un homme pèche contre un autre homme, Dieu le jugera ; mais si quelqu’un pèche contre l’Éternel, qui interviendra pour lui ? » (1 Sam. 2.25).

Comment Christ a commandé que les offenses mineures entre frères doivent être punis, lire : « Si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que tout soit réglé sur la parole de deux ou de trois témoins. Que s’il ne daigne pas les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il ne daigne pas écouter l’Église, regarde-le comme un païen et un péager. Je vous dis en vérité que tout ce que vous aurez lié sur la terre, sera lié dans le ciel ; et tout ce que vous aurez délié sur la terre, sera délié dans le ciel. » (Mat. 18.15-18 ; Luc 17.3 ; Gal. 6.1 ; Jac. 5.19).

« Si quelqu’un voit son frère pécher d’un péché qui ne mène point à la mort, il priera [pour lui], et Dieu lui accordera la vie de ceux qui ne commettent pas un péché qui mène à la mort » (1 Jean 5.16).

Mais pour les membres gravement offensants, Christ a commandé de les séparer et de les rejeter sans exercer l’admonition, l’intercession ni le pardon en ce qui les concerne, avant la séparation. Lire : Mat. 18.8 ; Marc 9.42.

Les apôtres aussi pratiquaient ceci selon la doctrine de Christ. Ils niaient la vie éternelle pour toutes les œuvres de la chair connues, les condamnant à mort (spirituelle) et dans leur assemblée, livrant le fornicateur corinthien à Satan, avec la Parole et le pouvoir de notre Seigneur Jésus-Christ, sans admonition en ce qui le concernait (1 Cor. 5.3). Lire également : 1 Tim 1.20 ; 5.20 ; 2 Cor. 13.2.

« Il est un péché qui mène à la mort ; je ne dis pas de prier pour ce péché-là » (1 Jean 5.16 ; Nom. 15.30 ; Héb. 10.28 ; 1 Cor. 5.13 ; 2 Cor. 13.2 ; Psa. 1.5 ; 2 Tim. 2.20 ; 1 Cor. 6.9 ; Gal. 5.21 ; Éph. 5.5).

Article 29

Concernant l’évitement et la rétraction des membres apostats et séparés

Nous confessons que Dieu a commandé la séparation pour la réforme des pécheurs et le maintien de la pureté de l’Église. Dieu a aussi commandé et voulu que l’individu séparé soit évité pour que sa honte l’amène à la réforme. Cet évitement vient de la séparation, en est le fruit et le témoignage et sans lui la séparation est en vain et inefficace. Par conséquent, cette ordonnance de Dieu sera pratiquée et maintenue par tous les croyants avec les personnes séparées. Cet évitement s’étend à toute communion spirituelle comme la Sainte Cène, la salutation chrétienne, le baiser de la paix et tout ce qui s’y rapporte. Cet évitement s’étend également à toutes choses temporelles et physiques, comme les repas, le commerce, les fréquentations, avec tout ce qui s’y rattache.

Donc, conformément à la Parole de Dieu, les croyants se retireront des séparés en toutes choses spirituelles et évangéliques, de même qu’en toutes choses temporelles et physiques. Tout comme pour la séparation, personne ne peut être exempté ni épargné, mais doit par consentement être exclu des membres sincères du corps, personne ne doit être exempté ni épargné de l’évitement, qui s’étend à toutes les choses spirituelles et temporelles, qu’ils soient homme ou femme, parent ou enfant, ou quelle que soit la relation. Nulle part nous ne pouvons lire que Dieu a donné un commandement général ou une ordonnance à son Église, pour qu’aucun membre ne soit complètement exclu ou exempté de tel commandement, mais au contraire, il semble qu’à plusieurs endroits tout le peuple, sans exception, devait se régir selon une seule règle établie par Dieu. Cette ordonnance de Dieu doit donc être pratiquée dans la crainte de Dieu et maintenue par tous les membres du corps de Christ, sans égard pour personne, afin de faire honte au pécheur, pour qu’il s’engage dans la réforme jusqu’à ce que la personne punie soit à nouveau reçue dans l’Église.

Mais comme toutes les ordonnances divines doivent être tempérées de la bonté chrétienne et la discrétion, il en est de même au sujet de l’évitement. Alors les croyants doivent se conduire avec plus d’équité et de discernement envers les personnes séparées que le faisaient les scribes et les pharisiens au sujet du sabbat. Il semble que ces derniers préféraient laisser les hommes périr au lieu de les aider pendant le sabbat, pensant qu’ils violaient le sabbat malgré qu’eux même dans d’autres situations violaient le sabbat pour différentes raisons mineures. Même si les disciples pieux de la loi ne péchaient pas ni ne violaient le sabbat quand ils exécutaient, non pas leurs propres œuvres mais bien les œuvres que Dieu leur avait commandées, ainsi les croyants ne pèchent pas et n’agissent pas contrairement au commandement de l’évitement quand ils exécutent, non pas leurs propres œuvres, mais seulement les œuvres que Dieu leur a commandées concernant les personnes séparées. Par exemple, en cas de nécessité, on administra de la nourriture et d’autres nécessités pour le corps et de la Parole de Dieu pour leurs âmes. L’assistance selon la vertu du commandement de Dieu en cas de danger par l’eau ou le feu ou autre ; toutes ces choses les croyants ont pour devoir de les faire. Ils doivent chercher avec soin celui qui est perdu et rediriger dans la bonne voie celui qui a erré, le reprendre et l’instruire de la Parole de Dieu là où de telles admonitions chrétiennes s’appliquent, selon l’exemple de Christ. Mais dans toute œuvre humaine, les croyants doivent se retirer diligemment des personnes séparées, jusqu’à ce qu’ils se réforment et qu’ils aient été réunis de nouveau avec l’Église.

Afin de bien comprendre ces choses, nous devons considérer qu’au temps de Christ, le peuple d’Israël se trouvait sous la domination des Romains et ne pouvait pas punir les transgresseurs selon la loi de Moïse. Donc, ils séparaient de leur communion et ils évitaient ceux qui se détournaient de la loi des pères et qui se joignaient aux gentils, aux Samaritains ou tout simplement de ceux qui rejoignaient les pécheurs flagrants. Veuillez lire à ce sujet : Jean 18.31 ; 4.9 ; Actes 10.28 ; 11 ; Gal. 2.12.

Christ observait aussi cette tradition et commanda que les désobéissants dans l’Église soient considérés de même, disant : « Que s’il ne daigne pas les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il ne daigne pas écouter l’Église, regarde-le comme un païen et un péager » (Mat. 18.17).

Les apôtres pratiquaient également ceci, selon la doctrine de Christ. Lire : « Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir de relation avec les impudiques ; Non pas absolument avec les impudiques de ce monde, ou avec les avares et les ravisseurs, ou les idolâtres ; autrement, il vous faudrait sortir du monde ; Mais ce que je vous ai écrit, c’est que si quelqu’un qui se nomme frère est impudique, ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou ravisseur, vous n’ayez pas de relation avec lui, vous ne mangiez pas même avec un tel homme » (1 Cor. 5.9-11).

Ici le saint apôtre nous défend de tenir compagnie et de manger avec des frères ou des sœurs apostats, ce qu’il n’a pas dit ou commandé en référence avec les impies de ce monde, mais au contraire l’a permis avec eux, sinon il nous faudrait sortir du monde, voyant que tout le monde est plongé dans le mal.

Nous devons donc comprendre qu’il s’agit des activités quotidiennes, des repas, du commerce et de toutes choses semblables. « Éloigne-toi de l’homme hérétique, après l’avoir averti une première et une seconde fois » (Tite 3.10 ; 2 Tim 4.15 ; 2 Jean 10).

« Et si quelqu’un n’obéit point à ce que nous disons par cette lettre, notez-le, et n’ayez point de communication avec lui, afin qu’il en ait de la confusion » (2 The. 3.14).

Comment cet évitement doit être observé par tous les croyants sans égard pour personne, en ce qui concerne les apostats qui marchent dans le désordre, lire : « Frères, nous vous recommandons aussi, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les enseignements qu’il a reçus de nous » (2 The. 3.6).

Comprenez cet évitement selon les Écritures (Gal. 2.12 ; etc.), selon l’esprit de l’Évangile de Christ.

Comment les croyants doivent chercher ceux qui sont perdus et ne pas considérer les séparés en tant qu’ennemis, mais plutôt les admonester comme des frères, lire : 2 The. 3.15 ; Jac. 5.19 ; Luc 19.10 ; 15 ; le chapitre entier.

Article 30

Le dernier jour et le second avènement de Christ du ciel

Nous confessons que le grand Dieu du ciel qui au début créa le ciel et la terre et toutes les choses visibles à partir de rien, a aussi déterminé un jour et une heure, inconnue des anges de Dieu au ciel et encore moins des hommes mortels, mais qui surprendra les hommes comme un piège prends l’oiseau et comme un voleur vient dans la nuit. À ce moment, le Dieu tout-puissant détruira tout ce royaume terrestre visible et le brûlera d’un feu éternel, à l’exception de ceux, parmi la race humaine, qui auront fait la volonté de Dieu ; ceux-ci demeureront à jamais.

En ce dernier grand jour du Seigneur, le fils de Dieu, Jésus-Christ qui s’est élevé de la terre dans un nuage, en présence des apôtres, reviendra des cieux dans les nuages, mais non sous la forme humiliée d’un serviteur comme à son premier avènement dans le monde à Bethléem. Car lors de son second avènement, il se révèlera dans les nuages tel le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs avec la puissance et la gloire de son Père tout-puissant, et tous les anges de Dieu avec lui. Avec la trompette de Dieu et la voix de l’archange, il émettra un son et un cri si indescriptible que le ciel et la terre avec toutes ses montagnes et ses îles seront déplacés ; le soleil et la lune perdront leur éclat ; les étoiles tomberont du ciel et tous les habitants de la terre pleureront et se lamenteront sur eux-mêmes par crainte et par anticipation des choses à venir ; et tous verront le Fils de l’homme venir avec puissance et grande gloire.

Au sujet de ce dernier jour du Seigneur, lire : « Et s’étant assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples vinrent à lui en particulier et lui dirent : Dis-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde » (Mat. 24.3).

« Or, le jour du Seigneur viendra comme un larron dans la nuit ; en ce temps-là les cieux passeront avec fracas, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre, avec les œuvres qui sont en elle, sera entièrement brûlée » (2 Pie. 3.10 ; Mal. 4.1).

« Vous savez bien, en effet, vous-mêmes, que le jour du Seigneur viendra comme un larron dans la nuit. Car lorsqu’ils diront : Paix et sûreté ! alors une ruine subite les surprendra, comme les douleurs surprennent la femme enceinte ; et ils n’échapperont point » (1 The. 5.2-3).

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, non pas même les anges du ciel, mais mon Père seul » (Mat. 24.35-36 ; Mar. 13.31 ; Psa. 102.27 ; Ésa. 51.6).

Au sujet de Christ qui descendra des cieux, lire : « Et leur dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous là à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé d’avec vous dans le ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter au ciel » (Actes 1.11).

« Car le Seigneur lui-même descendra du ciel, à un signal donné, avec une voix d’archange et au son d’une trompette de Dieu… » (1 The. 4.16).

« Voici, il vient sur les nuées, et tout œil le verra, ceux même qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine devant lui » (Apo. 1.7 ; Mat. 24.30 ; Luc 21.27). Lire également : 1 The. 1.10 ; 2 The. 1.7 ; Dan. 7.13 ; Jude 14.

Article 31

La mort du corps et la résurrection des morts

Nous confessons qu’au commencement l’homme fut créé immortel, mais par l’envie du diable et par le péché de nos premiers parents, la mort est entrée dans le monde. Et comme par le péché d’Adam tous les hommes sont pécheurs en lui, ainsi par lui, tous les hommes sont devenus soumis à la mort du corps. Alors, en conséquence il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, vu que cette chair et ce sang corruptibles ne peuvent hériter du royaume éternel incorruptible, mais doivent être renouvelés et glorifiés par la mort et la résurrection, par le pouvoir de Dieu.

Et comme lorsqu’un homme tombe dans un profond sommeil et que son cœur, son âme ou son esprit ne dorment pas entièrement, comme le corps ; ainsi l’esprit, ou l’âme de l’homme ne meurt pas ou ne s’endort pas avec le corps, mais demeure un esprit immortel. C’est pourquoi dans les Écritures on appelle la mort temporelle un sommeil et la résurrection des morts un réveil de ce sommeil de la mort.

Et comme un homme qui dort ne peut recevoir ni profiter d’aucun bon cadeau ni selon l’âme ou le corps, il ne peut encore moins recevoir aucune punition, ni souffrance ni tourment que ce soit, à moins qu’il n’ait d’abord été réveillé de son sommeil, et ainsi les croyants ne peuvent recevoir l’existence céleste parfaite ni les incrédules recevoir la mort éternelle ou la souffrance de l’enfer dans l’âme ou dans le corps, à moins d’avoir été premièrement réveillés du sommeil de la mort et d’être ressuscités par l’avènement de Christ.

Jusqu’à ce dernier jour du jugement, les âmes des croyants attendent entre les mains de Dieu, sous l’autel de Christ, de recevoir dans leurs âmes et dans leurs corps la récompense promise. Et de même, les âmes des incrédules sont réservées pour être punies dans l’âme et dans le corps, après le jour du jugement.

Et comme la mort est venue sur tous les hommes par le péché et la transgression d’Adam, la résurrection des morts est aussi venue sur tous les hommes par le Sauveur Jésus-Christ. De la même manière que le soleil au printemps, par son éclat et par son rayonnement glorieux, fait sortir de la terre toutes les bonnes herbes odorantes ainsi que le chardon et les épines qui sont rejetés et réservés pour le feu, ainsi Jésus-Christ le véritable Fils de la justice, en ce dernier grand jour et en cette dernière heure, par son avènement et son apparition glorieuse dans les nués des cieux, fera sortir de la terre et ressuscitera tous les hommes, les mauvais et les pieux. Par son pouvoir et par sa voix impérieuse avec laquelle il prononça au commencement : « Que le ciel et la terre soient » et sa parole fut immédiatement une œuvre parfaite, et qui créa toutes choses visibles à partir de choses invisibles et fit l’homme à partir de la poussière du sol, ce même Dieu par son pouvoir immuable et par sa parole toute-puissante, interpellera au dernier jour tous les hommes qui ont été changés en poussière et en terre, et qui ont été consumés par le feu, par les oiseaux ou les poissons, ou par la poussière, et ressuscitera chacun avec son propre corps, sa propre chair et ses propres os, avec lesquels ils ont servi soit leur Créateur soit le péché.

Et comme une femme en travail ne peut se retenir quand son heure est venue, mais s’empresse d’accoucher le fruit de son ventre, ainsi en cette dernière heure la mort, la terre, ou l’enfer et la mer s’empresseront de délivrer le grand nombre de morts qui étaient devenus cendre et poussière et qui sont décédés. Ceux-ci ressusciteront tous avec leurs propres corps incorruptibles, qui seront de nouveau réunis avec l’âme et l’esprit qui par la mort avaient été séparés du corps et étaient demeurés immortels. À ce moment, les pieux seront glorifiés et passeront de mortels et corruptibles à immortels et incorruptibles, de faibles et fragiles à forts et glorieux, ayant été faits comme les anges de Dieu et comme le corps glorieux de Christ. Et ainsi tous ceux qui vivront et resteront lors du second avènement soudain de Christ des cieux, seront changés et glorifiés selon l’image de Christ.

À propos de la première mort, ou de la mort temporelle, qui est venue par la première transgression, lire : « … Car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. » (Gen. 3.19 ; 25.33).

« Et comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela vient le jugement » (Héb. 9.27).

« En effet, puisque la mort est venue par un homme, la résurrection des morts est venue aussi par un homme » (1 Cor. 15.21). Lire aussi Rom. 5.12.

Comment les morts ressusciteront par Christ au second avènement de Christ, lire : « Car le Seigneur lui-même descendra du ciel, à un signal donné, avec une voix d’archange et au son d’une trompette de Dieu ; et les morts qui sont en Christ ressusciteront premièrement » (1 The. 4.16).

« Ne soyez pas surpris de cela ; car l’heure vient que tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, Et sortiront : savoir, ceux qui auront bien fait, en résurrection de vie ; et ceux qui auront mal fait, en résurrection de condamnation » (Jean 5.28-29).

« Pour moi, je sais que mon Rédempteur est vivant, qu’à la fin il se lèvera sur la terre, Et qu’après cette peau qui se détruit, et hors de ma chair, je verrai Dieu ; Moi, je le verrai, à moi propice ; mes yeux le verront… » (Job 19.25-27).

Lire également : Ésa. 26.19 ; Dan. 12.13 ; Mat. 22.31 ; Luc 20.35 ; Jean 6.40 ; 11.25 ; 1 Cor. 15 ; Psa. 90.3.

Comment le corps vil des hommes sera glorifié dans la résurrection des morts, lire : « Car à la résurrection les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris ; mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel » (Mat. 22.30).

« Pour nous, nous sommes citoyens des cieux ; d’où nous attendons aussi le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, Qui transformera le corps de notre humiliation, pour le rendre conforme au corps de sa gloire, selon le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses. » (Phi. 3.20-21 ; 1 Cor. 15.42 ; 53).

Article 32

Concernant le dernier jugement ; l’enfer et la damnation des non-croyants.

Nous confessons qu’au dernier jour, quand Jésus-Christ apparaîtra dans les nuées du ciel avec puissance et une gloire immense, toutes les nations seront rassemblées devant son tribunal, puis il les séparera comme un berger sépare les brebis des chèvres, disposant les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche. Sur ces nations Jésus-Christ est établi juge des vivants et des morts par son Père, qui n’aura aucune distinction de personne, ni besoin de témoignage d’aucun, car le cœur, l’esprit et les pensées de tous lui apparaissent comme dans un livre ouvert. Ce juste Juge jugera le monde entier dans la justice, et comme le grand Berger des brebis, prononcera un jugement éternel et irrévocable contre lui, récompensant chacun dans son propre corps selon ses œuvres. À tous les croyants, enfants régénérés de Dieu qui dans cette vie ont entendu et suivi la voix de Christ comme des brebis obéissantes, il dira, « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » Et à tous les incrédules qui ne voulaient pas de Christ et de sa Parole dans cette vie, mais les rejetaient, telles des chèvres désobéissantes et obstinées, il dira : « Retirez-vous de moi, maudits, et allez au feu éternel, préparé au diable et à ses anges »

Dans ce dernier jour du Seigneur, le Dieu juste privera ce monde de toutes bonnes choses ; de sorte que le soleil, la lune et les étoiles perdront leur clarté et toute la lumière et la gloire du monde se transformeront en une obscurité perpétuelle. Dans ce temps, la terre, les eaux et ruisseaux seront transformés en poix brûlante et en soufre, qui brûleront à jamais. Et, compte tenu que cette terre est appelée l’enfer à plusieurs endroits dans les Écritures et qu’aucun autre enfer ne soit mentionné nulle part, cette terre est considérée comme étant l’enfer et l’endroit de damnation ; l’étang de feu et les ténèbres de l’oubli dans lesquels tous les incrédules devront finalement souffrir les flammes de l’enfer et la damnation éternelle ; et ainsi ils seront enfin punis et tourmentés par les choses visibles, qu’ils ont préférées aux choses éternelles et invisibles, qu’ils ont choisies et servies dans cette vie.

Dans cet endroit de feu et d’obscurité, tous les incrédules seront condamnés par Christ, après la résurrection, quand leurs corps auront été réunis avec leurs âmes. Ensuite sera accompli ce qui est écrit à propos de ce triste dernier jour de séparation ; deux se trouveront dans un champ, dans un lit, au moulin, mais un seul sera pris, et transporté dans les airs à la rencontre du Seigneur ; mais les autres seront laissés derrière, et seront condamnés à cette obscurité, où ils seront tourmentés avec le diable et ses anges, brulant et souffrant pour l’éternité, dépourvus à jamais de toute grâce et miséricorde de Dieu, ce qui est la seconde mort.

Au sujet du dernier jugement et la manière dont le monde entier paraîtra devant le tribunal de Christ pour recevoir, chacun dans son propre corps, une sentence éternelle, lire : « Et il nous a commandé de prêcher au peuple, et d’attester que c’est lui que Dieu a établi juge des vivants et des morts » (Actes 10.42).

« Parce qu’il a fixé un jour, où il doit juger le monde avec justice, par l’Homme qu’il a établi » (Actes 17.31 ; Psa. 7.11).

« Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant en son corps » (2 Cor. 5.10 ; Rom. 14.10).

« Je vis aussi les morts, grands et petits, qui se tenaient devant Dieu ; et les livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans les livres » (Apo. 20.12 ; Dan. 7.10).

« Or, quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous les saints anges, alors il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Et toutes les nations seront assemblées devant lui, et il séparera les uns d’avec les autres, comme un berger sépare les brebis d’avec les boucs. » (Mat. 25.31-32 ; 16.27 ; 26.64 ; 2 The. 1.7).

À propos de l’enfer et l’endroit de la damnation, lire : « Car c’est le jour de la vengeance de l’Éternel, l’année de la rétribution, pour faire droit à Sion. Les torrents d’Édom seront changés en poix, et sa poussière en soufre ; sa terre deviendra de la poix brûlante. Elle ne sera éteinte ni nuit ni jour ; sa fumée montera à jamais… » (Ésa. 34.8-10 ; 2 Pie. 3.10).

« Et dès qu’il eut achevé de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous eux, se fendit ; Et la terre ouvrit sa bouche, et les engloutit avec leurs familles, et tous les hommes qui étaient à Coré, et tout leur bien » (Nom. 16.31-32).

Lire aussi concernant Sodome et Gomorrhe, comment elles furent renversées et condamnées et prises en exemple et comment la terre est appelée enfer (Gen. 19.24 ; Jude 7 ; Actes 2.27 ; 31 ; Psa. 16.10).

« Votre or et votre argent se sont rouillés, et leur rouille s’élèvera en témoignage contre vous et dévorera votre chair comme un feu… » (Jac. 5.3).

« Car voici, le jour vient, Ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume ; Le jour qui vient les embrasera, Dit l’Éternel » (Mal. 4.1).

« Le Seigneur saura délivrer de l’épreuve ceux qui l’honorent, et garder les injustes pour être punis au jour du jugement » (2 Pie. 2.9).

Ceux-ci « Il retient par des chaînes éternelles dans les ténèbres, pour le jugement du grand jour… » (Jude 6 ; Mat. 25.30 ; Rom. 14.10 ; 2 Cor. 5.10).

Lire aussi sur la douleur redoutable et intolérable de l’enfer (Marc 9.46 ; Mat. 22.13 ; 24.51 ; 25.30 ; 41 ; Apo. 19.20 ; 21.8).

Article 33

Concernant le royaume des cieux et la vie éternelle

Nous confessons qu’il y a, par les péchés et la méchanceté des hommes, un royaume visible et périssable qui demeure dans l’obscurité ; l’obscurité dont laquelle Satan, l’esprit de malice qui agit dans les enfants de l’incrédulité, est le prince suprême, qui à la fin, accompagné de tous ses serviteurs, sera livré à la lamentation et au remord sans fin, et périra. Il y a également un royaume des cieux qui est éternel, inébranlable et invisible, dont Jésus-Christ est le Roi, Prince et Seigneur ; dans lequel tous les croyants vivront avec Dieu éternellement dans la joie. À ce glorieux royaume du ciel, Dieu, par sa grâce et sa bonté, depuis le commencement du monde, a fait en sorte que la race humaine déchue soit appelée ; premièrement par ses serviteurs, les prophètes et ensuite par le Fils lui-même, qui a quitté son royaume pour un temps, est venu prêcher et inviter tout homme à fuir l’ombre de ce monde, puis à se hâter d’entrer dans ce repos éternel. Pour cette raison, les bêtes grasses sont tuées et ce festin glorieux est préparé ; afin d’empêcher les hommes de trouver toute excuse concernant la parcelle de terre, la propriété et l’épouse, mais de trouver que la voie, le portail et l’entrée sont ouverts et soigneusement préparés.

Ce glorieux royaume des cieux est imagé et nous est représenté par une ville pleine de bonnes choses, et la nouvelle Jérusalem, descendant du ciel, merveilleusement préparée par Dieu comme l’épouse parée pour son mari ; ses rues sont en or pur, ses portails et ses murs sont bâtis et somptueusement ornés de nombreuses perles et de pierres précieuses. Dans cette ville est la gloire du Dieu tout-puissant que ni Moïse sur le Mont Sinaï ni les yeux d’aucun homme mortel n’ont été capables de regarder. Cet éclat et cette lumière perpétuelle brilleront à jamais dans cette ville. Ici, toute douleur et deuil, froid, nudité, faim et soif seront transformés en consolation et en joie satisfaisante éternelle. Cette gloire et cette joie sont tellement grandes et inimaginables que l’œil n’a point vu que l’oreille n’a point entendu, et que les choses que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment ne sont point montées au cœur de l’homme ; et dans cet état divin, qui est au-dessus de toute louange, tous les croyants et toute personne plaisante à Dieu seront, à la résurrection des morts, quand leurs âmes qui par la mort furent séparées du corps et gardées par la main de Dieu jusqu’au dernier temps, enlevés de cette obscurité terrestre pour rencontrer le Seigneur dans les airs, et seront joints de nouveau à leurs corps.

Et, ainsi qu’une épouse est reçue par son époux, ainsi seront reçus avec corps et âme par Jésus-Christ tous les véritables enfants de Dieu, par la grâce, et seront admis dans cette joie glorieuse, où ils verront Dieu comme il est dans sa gloire inconcevable, avec toute l’armée céleste.

À ce moment, leur vêtement de deuil, ou le vêtement mortel qu’est la chair, sera retiré, et l’immortel sera revêtu ; puis ils seront vêtus de blanc, d’un vêtement éclatant, et ensemble avec tous les élus de Dieu ils seront nourris par le Fils de Dieu qu’ils ont confessé dans le monde, du pain céleste dissimulé, et mangeront de l’arbre de la vie et boiront à la fontaine d’eau vivante. Comme les anges, ils chanteront de langages et de voix joyeuses, le nouveau chant à l’honneur de l’agneau, leur époux, d’une joie glorieuse et inimaginable, qu’aucun homme ne peut leur enlever ; ils seront rois et sacrificateurs de Dieu, et ils vivront et régneront avec Christ à jamais.

Que le Dieu de grâce et de miséricorde, et de toute consolation, qui depuis le début nous a appelés à son royaume céleste et à sa gloire, nous dote, nous fils indignes de l’homme, de son bon Esprit, qu’Il nous rende digne de lui et nous attire vers lui, afin que nous puissions suivre et courir pour ce prix supérieur, et le recevoir par la grâce par Jésus-Christ, puis en prendre plaisir à jamais. Amen.

Au sujet du royaume des cieux éternel, et de son Roi, lire : « C’est pourquoi saisissant le Royaume qui ne peut point être ébranlé, retenons la grâce » (Héb. 12.28).

« Jésus répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs combattraient, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici-bas. » (Jean 18.36 ; Col. 1.13 ; Psa. 22.28).

Lire plus amplement comment Jésus-Christ, ce Roi éternel, dans son second avènement depuis les cieux, après la résurrection des morts, et après que le jugement éternel ait été rendu, recevra tous les membres de son royaume dans celui-ci, son royaume céleste glorieux et éternel, où ils contempleront Dieu dans la gloire inimaginable. « Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Mat. 25.34 ; 1 Pie. 5.4 ; 2 Tim. 4.8 ; Apo. 2.10 ; Jac. 1.12).

« Ensuite, nous les vivants qui serons restés, nous serons enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. C’est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles » (1 The. 4.17-18 ; 1 Cor. 2.9 ; 1 Pie. 1.8 ; Jean 16.22).

« Bien-aimés, nous sommes à présent enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que quand il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3.2 ; Phi. 3.20-21). « Mais quand Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous serez aussi manifestés avec lui dans la gloire. » (Col. 3.4).

« Tes yeux contempleront le roi dans sa beauté ; ils verront la terre éloignée. Ton cœur se rappellera ses terreurs : » (Ésa. 33.17-18).

À propos de tous ceux qui, par la foi véritable, démontreront les vertus spirituelles requises et continueront jusqu’à la fin dans cette vocation divine, lire : « C’est pourquoi, frères, étudiez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car en faisant cela, vous ne broncherez jamais ; Et ainsi l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée » (2 Pie. 1.10-11).

« … C’est ici la patience et la foi des saints » (Apo. 13.10).


[1] Puisque Dieu sait tout, les croyants peuvent faire appel à lui, avec une confiance totale ; car il entend leurs cris et connait leurs désirs.

[2] Ces choses sont très difficiles à comprendre et dépassent la raison humaine ; elles ne doivent donc pas être comprises par le raisonnement, mais embrassées par la foi avec révérence.

[3] Note du traducteur : L’original dit obéissent, qui est évidemment une erreur.

[4] Comprenez, chaque temps pour une année, autant d’années qu’il y a de jours dans trois années et demie ; approximativement 1260 années. (Nom. 14.34 ; Ézé. 4.5).

[5] « Inventé dans le royaume de l’antéchrist », dit l’écrivain.

[6] « Ceci est une expression et une croyance papiste, reliant le pardon des péchés et le salut au baptême d’eau externe. »

[7] « Mais non l’office de l’autorité » dit l’écrivain