De l’anabaptisme et des vrais disciples

Certains me demandent : « Mais qu’est-ce que c’est que l’anabaptisme ? ». Je veux vous expliquer un peu qu’est-ce que c’est que l’anabaptisme au sens large, comment ma foi s’inscrit dans ce courant, et pourquoi j’ai choisi ce nom pour mon site.

L’anabaptisme est un nom qui a été donné aux vrais chrétiens depuis plus d’un millénaire, par leurs opposants, surtout les catholiques. Ce nom leur était donné avec une connotation péjorative, parce qu’ils ne reconnaissaient pas le baptême des autres Églises et encore moins le baptême des enfants, et rebaptisaient donc systématiquement toute personne se joignant à l’Église.

Je conseille vivement de consulter le site suivant pour en apprendre plus au sujet de l’histoire de l’Église de Dieu. temoinanabaptiste.com

On lit bien dans le Miroir des martyrs qu’il y a eu une continuité visible dans l’Église. Dieu a préservé son peuple dans diverses parties du monde, et il y a toujours eu de fidèles chrétiens que ne se sont pas laissé tenter par les privilèges que Rome accordait à ceux qui se pliaient à ses désirs et se soumettaient à ses dogmes diaboliques.

Voici une définition encyclopédique de l’anabaptisme : L’anabaptisme est un courant chrétien qui prône un baptême volontaire et conscient. Le mot vient du grec ecclésiastique anabaptizein signifiant « baptiser à nouveau ». Cette pensée est un point essentiel pendant la Réforme, mais se retrouve aussi parmi les vaudois, certains cathares et albigeois, les bogomiles et les pauliciens, ainsi que dans l’assemblée des chrétiens apostoliques de Thessalonique au XVIe siècle. Les anabaptistes considèrent qu’ils descendent directement de l’Église primitive, sans s’être jamais unis avec l’Église catholique, même si de nombreuses personnes se sont joints à eux de tous temps, en provenance de l’Église catholique ou d’Églises protestantes, de l’athéisme, du paganisme ou d’autres courants religieux.

La spécificité des anabaptistes (mennonites), est d’insister sur une démarche personnelle basée sur le choix de la part du croyant. C’est pourquoi nous ne baptisons que des adultes, après confession de foi, lorsque l’assemblée est convaincue que la personne est née de nouveau (Jean 3.3). Nous encourageons chacun, les dirigeants comme les « laïcs », à vivre une vie de simplicité, de partage et de prière, comme nos pères dans la foi, les chrétiens de l’Église des premiers siècles après Jésus-Christ.

Nous encourageons aussi les chrétiens à pratiquer en tout temps la non-violence et la non-résistance, comme Jésus nous l’a montré, et comme tant de chrétiens avant nous l’ont fait, au péril de leur vie (voir le Miroir des martyrs). Les vrais disciples de Jésus ne portent pas les armes, ni le glaive de justice, mais se soumettent aux autorités terrestres. Jésus est le Prince de paix (Ésaïe 9.6). Jésus a dit : Mon royaume n’est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs combattraient, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici-bas. (Jean 18.36) Vous pouvez lire encore bien des versets au sujet du règne de paix que Jésus apporte déjà parmi ses frères et sœurs. (Romains 13.3-4 ; Jean 13.34-35 ; 1 Pierre 3.9) Le refus de porter les armes ou de renoncer à la simple foi en Jésus, a exposé ces chrétiens anabaptistes à de nombreuses persécutions. Ils se sont alors repliés dans des zones de tolérance : aux Pays-Bas et en Allemagne du Nord. Dans certains cas, ils ont été tolérés dans des zones agricoles non défrichées qu’ils mettaient en valeur, en Suisse, au Palatinat, en Prusse orientale ou en Russie. En France, dès le XVIe siècle, mais surtout depuis le XVIIe siècle, les mennonites se regroupèrent dans l’est du pays, pratiquement éradiqués du reste du pays (croisade contre les albigeois, persécution des vaudois, repliés dans les Alpes). Éventuellement, un grand nombre d’entre eux émigrèrent vers les États-Unis, puis vers le Canada et les pays d’Amérique latine. Aujourd’hui, il y a des vrais chrétiens dans (presque) tous les pays du monde, bien que nous ne sachions pas combien. Cela est entre les mains de Dieu.

L’appellation « mennonite » provient de Menno Simons, prêtre catholique néerlandais né de nouveau, et passé à l’anabaptisme quelques années après s’être rendu compte des multiples erreurs de l’Église catholique. J’écrirai un article séparé au sujet de certaines de ces erreurs. Ce qu’il faut retenir ici, c’est que le nom « mennonite » à été donné aux chrétiens qui avaient la même foi que lui, mais que ce n’est nullement lui qui a fondé le mouvement. Il existait sous d’autres noms depuis le temps des Apôtres.

Alors, si les anabaptistes s’opposent à la foi des catholiques, sont-ils pour autant protestants ?

Non, clairement, NON ! Les anabaptistes ont existé depuis toujours (sous plusieurs appellations différentes, il est vrai). Lorsque la vraie Église de Dieu a été polluée par de nombreux païens et incroyants (surtout à partir du règne de Constantin), elle s’est bien vite scindée entre les vrais chrétiens (indépendants du pouvoir temporel) et ceux qui ont accepté de suivre un pontife temporel. Bien vite, les vrais croyants ont été persécutés par les dirigeants de l’Église de Rome. Ce n’est que des siècles plus tard, après l’invention de l’imprimerie et la diffusion de la Bible à travers l’Europe, que la Réforme a été déclenchée.

Je vous invite à lire ce court article paru récemment dans un périodique de l’Église, qui explique simplement pourquoi nous ne pourrons jamais être considérés protestants.

 – Protestants ou anabaptistes ?

Il faut savoir que nous croyons que Dieu a préservé son Église à travers les âges, et non pas qu’il l’a ressuscitée à l’époque de la Réforme. Il y a beaucoup d’écrits qui démontrent qu’il y a eu des vrais chrétiens au cours de chaque siècle. Ils avaient une foi pure et non résistante. Ils ont souffert beaucoup de persécution de la part des Juifs, des païens, des catholiques, des musulmans et des protestants.

Pourquoi je suis anabaptiste

Parfois on me demande pourquoi l’Église à laquelle j’appartiens ne porte pas le nom « anabaptiste » dans la nomenclature officielle. La vraie Église de Dieu a été appelée de plusieurs noms péjoratifs au cours de son histoire. Même le mot chrétien a peut-être été utilisé péjorativement lorsqu’il a été employé la première fois à Antioche. Les pauliciens, les bogomiles, les vaudois, les anabaptistes et les mennonites sont unis dans leur fois, mais ont été affublés de ces noms par des gens qui les connaissaient mais qui ne les reconnaissaient probablement pas comme de vrais disciples de Dieu.

L’Église de Dieu a dû pendre un nom officiel auprès de certains gouvernements à partir de la fin des années 1800 ou début 1900. Dans le monde d’aujourd’hui, il faut que tout soit organisé, étiqueté et rangé par nos gouvernements. Je comprends le côté pratique de ce principe, toutefois, il peut être réducteur.

Quand l’Église aux États-Unis s’est demandé quel nom officiel elle devrait choisir pour se conformer à la loi, les frères ont opté pour « Église de Dieu en Christ ». Mais un autre groupe avait déjà réclamé ce nom, ce qui força les frères à apposer « mennonite » à la fin, séparé du reste du nom par une virgule. Personnellement, et je crois que c’est l’avis de beaucoup de frères, je n’aime pas utiliser le nom d’un homme (Menno Simons, Jean Valdo, Jean Holdeman, etc.) pour désigner ma foi, car je ne suis pas disciple d’un de ces hommes. Ces hommes étaient des disciples de Jésus très utiles en leur temps, comme les Apôtres de l’Église primitive. J’aime lire leurs écrits. Mais aucun de nous ne dirait que nous suivons leur philosophie ou qu’ils ont fondé l’Église. Ils ont rempli une place spéciale pour assurer la pérennité de celle-ci.

Bien que ce soit un mot qui a été utilisé pour attaquer les vrais croyants, je crois que si je devais utiliser un terme pour désigner ma foi, ce serait « anabaptiste ». J’aime mieux ce terme, car il désigne une réalité de la doctrine de l’Église de Dieu : seul le baptême donné par l’Église est valide à ses yeux. En effet, les portes de l’Enfer n’ont jamais prévalu contre l’Église (Matthieu 16.18) et l’Église de Dieu ne s’est pas divisée en multiples groupes qui auraient des doctrines différentes mais qui seraient toutes également approuvées par Dieu (Éphésiens 4.4-6). Et j’aime ce terme, car il ne reprend pas le nom d’un dirigeant, ce qui donne toujours l’impression que c’est un homme qui a fondé ce groupe.

Quand j’ai créé ce site, j’étais missionnaire en Inde. Je suis encore missionnaire, mais je suis de retour au Québec maintenant et je dois gagner ma vie, ce qui fait que j’ai moins de temps pour ce site. Mais je suis toujours un missionnaire chrétien (anabaptiste), d’où le nom de ce site.

Je vous invite à lire plus de pages sur ce site et même à vous abonner, si vous voulez.

8 réflexions sur “De l’anabaptisme et des vrais disciples

  1. Excusez-moi, mais c’est l’idée que Conrad Grebel et quelques autres étaient les fondateurs de l’anabaptisme qui est un conte récemment inventé. Cette idée ne remonte qu’à l’an 1941, date de parution de The Story of the Mennonites, écrit par C. Henry Smith. Avant cela, tous les Mennonites sont tenus à la véracité d’un lignage des églises purs depuis les temps des apôtres, comme décrit dans le Martyrs Mirror.
    On trouve au page 154 dans le Martyrs Mirror qu’au 17e siècle, Jacob Mehrning écrit ainsi : « Ce n’est pas une nouvelle secte qui a pris naissance seulement à ce moment-là (c’est-à dire dans le temps de Valdo), car les écrivains papistes se confessent qu’ils existaient déjà au temps du pape Sylvestre, même bien avant lui, au temps des apôtres. »

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  2. Antoine

    Bonjour, vos affirmations sont totalement inexactes sur le plan historique. Vous êtes libres de vos croyances, mais pas d’inventer des contes sur la filiations des anabaptistes avec je ne sais quel courant de l’église ancienne, ni avec les vaudois, cathares, albigeois, bogomiles et pauliciens (…). Les véritables fondateurs de l’anabaptisme tels que Conrad Grebel mériteraient davantage de respect.

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    1. Bonjour Antoine,
      merci pour le commentaire et merci de vous être penché sur la question. Je n’ai malheureusement pas eu le temps cette semaine pour communiquer avec vous, désolé. Je ne veux nullement mettre en doute le fait que vous ayez passé beaucoup de temps à étudier l’histoire écclésiastique, mais je veux quand même souligner qu’il y a beaucoup de faussetés qui se disent au sujet des vrais chrétiens. Entre autres, il y a eu par le passé une volonté d’effacer à tout prix les traces de la vraie foi partout où elle est passée et d’ensuite qualifier les vrais chrétiens de nouvelle secte radicale. Pourtant, comme Bob Goodnough le dit, nous trouvons dans le Miroir des Martyrs (Martyrs Mirror, Märtyrerspiegel, Martelaersspiegel) que plusieurs historiens de confession catholique on avoué qu’il y avait des anabaptistes bien avant Menno Simons ou Conrad Grebel, mentionnant plusieurs fois les vaudois sous ce nom d’anabaptistes ou de baptistes (des termes équivalents à l’époque). Le Miroir des martyrs retrace en détail la foi des vaudois, dont la foi remontait des siècles avant Pierre Valdo (ou Vaudès). Il y a aussi eu un édit impérial romain en 413 qui punissait de mort celui qui rebaptisait et celui qui recevait le baptême de nouveau (ana-baptême). Je trouve déplorable qu’en français nous n’ayons qu’un abrégé du Martyrs Mirror (une centaine de pages, alors que l’original comprend 1290 pages). L’original, publié en 1660 par Thieleman Janszen van Braght après 29 années d’efforts, contient des biographies provenant de chrétiens dans tous les siècles, depuis les apôtres jusqu’au XVIIe, alors que les extraits publiés en français ne mentionnent que ceux qu’on pourrait appeler « mennonites », dans les années 1400 et 1500. Pourtant, en 1660, van Braght dit clairement dans l’introduction de son oeuvre qu’il croit (comme ses frères à l’époque) que l’anabaptisme est un nom qui nous a été donné et que nous avons éventuellement accepté malgré nous, mais qu’il y a toujours eu une lignée de vrais croyants depuis le temps des apôtres jusqu’à aujourd’hui, même s’ils n’étaient pas nécessairement appelés « anabaptistes ». Si vous lisez l’anglais, l’allemand ou le néerlandais, je vous conseille d’acheter le Martyrs Mirror complet. Pour finir, si vous avez d’autres commentaires au sujet de cet articles ou d’autres articles sur ce site, je vous invite à continuer de dialoguer, je sais que je ne suis pas à l’abri de l’erreur, et souvent mes textes ne sont pas assez bien expliqués. J’ai confiance que Dieu, notre Père, pourra nous ouvrir les yeux à la vérité. Que Dieu vous garde, Antoine.

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    1. Bonsoir, Où habitez-vous? Peut-être y a-t-il déjà un groupe près de chez vous? Non, il n’y a pas de formulaire. L’entrée dans l’Église met un certain temps, et la fondation d’assemblées peut prendre encore plus de temps. Mais j’aimerais bien correspondre avec vous et en savoir plus sur votre recherche et votre cheminement chrétien.

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