Poème 15. Un repas de Pâques

[Je rappelle que les poèmes que je publie sur une base hebdomadaire ne sont pas écits par mois, mais par une dame qui habite en Bretagne, Mme Annick Markmann. Pour en savoir plus, voir mon premier article de la série : https://missionnaireanabaptiste.org/2023/08/30/il-etait-une-foi-recueil-de-poemes/]

Je pensais ce matin à mon grand-oncle Jacques,
Et à sa bien-aimée, notre tante Rosa,
Aux affres que nous vécûmes pour un repas de Pâques,
Lorsqu’un joyeux cantique, mon doux père entonna.

Quelle tempête alors dans l’esprit du vieil homme,
Les paroles chantées brusquement soulevèrent.
Combien il a fallu pour calmer sa colère,
D’efforts que maman et Rosa déployèrent.

C’était à l’ordinaire, un homme très affable,
Un paisible pilier des repas familiaux.
Ancien instituteur, enseignant remarquable,
Sous l’étendard de la faucille et du marteau.

Pour ces grands instants d’ambiance familiale,
Ma mère préparait ses menus les plus beaux,
Des viandes en gelée, des salades royales,
Des gâteaux aux châtaignes et des flans au Porto.

Chacun de nos convives apportait des trésors,
C’était un long festin qu’on partageait alors.
On mangeait, on buvait en parlant et riant,
Le repas prenait fin dans la joie et les chants.

C’est ici que papa souleva un orage,
Qu’au cœur de notre clan, la tempête fit rage.
Alors, « La voix des chênes » domine la mêlée,
Et ce chant de grand-père apaise l’assemblée.

Puis l’un de nous propose, afin de digérer,
De faire en promenade, le tour du quartier.
Si le printemps s’annonce, il n’est pas évident,
Chacun prend son manteau, on oublie l’incident.

Et l’on marche gaiement dans le soleil frileux.
L’air frais chasse le vin et fait briller les yeux.
Bras dessus, bras dessous, les promeneurs partagent
Leurs peines, leurs fardeaux, quelques propos volages.

Lorsqu’on revient au gîte, pour boire un bon café,
Alors on se rend compte que l’oncle a décampé.
Ils sont rentrés chez eux, Jacquot, tante Rosa,
Sans même un au revoir, sans un mea culpa.

Mais tu vas voir ici, que Dieu est plein d’humour,
Car l’histoire commencée continue sans détour.
Jacques est dans sa maison, la tante cherche en vain,
Un modèle de tricot, noté dans un calepin.

Pour plaire à son épouse, Jacques monte au grenier
Espérant y trouver le carnet recherché.
Le voici en effet, tout contre un vieux bouquin.
C’est une bible ancienne, que Jacques prend en main.

Il feuillette aussitôt le vieux livre oublié.
Des souvenirs surgissent issus de son passé.
Un texte s’offre à lui sur la page tournée :
« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués. »

Quand l’oncle redescend, Rosa le remercie,
Munie de son modèle, commence son tricot.
Son époux s’est assis près de la lampe et lit,
La Bible retrouvée qui parle de repos.

Et chaque fois que Rose pour tricoter s’installe,
Notre Oncle ouvre le livre et lit pendant des heures.
Puis un soir au repas, à sa femme il étale
Ses doutes en lui disant : « Serions-nous dans l’erreur ? »

Semaine après semaine, la tante est à l’ouvrage,
L’oncle tourne les pages en lecteur obstiné.
Puis un jour il déclare à Rosa sans ambages :
« Si ce livre dit vrai, nous sommes condamnés. »

Un soir d’hiver où Jacques est près de tante Rose.
« Ma Rosa, lui dit-il, en lui prenant la main,
Plus de tristesse, finis les jours moroses,
Jésus nous justifie, il veut nous rendre saints. »

-Annick Markmann

Je ne le savais pas

J’avais pris l’habitude, au temps où j’enseignais,
de m’occuper d’abord, de toute ma maison.
Et le soir venu, lorsque tous dormaient,
je préparais mes cours, faisais les corrections.

Ce soir-là, cette nuit, car très tard il était,
j’avais enfin fini tout ce qui m’incombait,
mon cartable était prêt, ma journée prenait fin,
je pouvais me coucher, dormir jusqu’à demain.

J’étais lasse à l’extrême de cette vie terrible,
sans jamais une pause, sans atteindre une cible.
Les jours se succédaient et j’étais épuisée.
Je me sentais si seule et tellement chargée.

Je n’avais plus la force de lutter pour survivre.
J’aspirais à partir vers un lieu de repos
où je serais comprise, déchargée des fardeaux.
C’était trop lourd pour moi, je ne voulais plus vivre.

Mais j’étais partagée, car j’aimais mes enfants.
Ils étaient fragiles, jeunes encore, ils m’aimaient.
Et que deviendraient-ils si je disparaissais ?
Il y avait mon mari et aussi mes parents.

Vue de l’extérieur, seule je n’étais pas.
Et pourtant je l’étais au plus profond de moi.
Quelqu’un sonde nos cœurs et nos reins, il nous voit.
Quelqu’un me connaissait, je ne le savais pas.

Avant de me coucher, mes enfants j’embrassais.
Dans sa chambre chacun paisiblement dormait.
Un baiser sur le front et puis je ressortais.
Un désespoir sans nom, ce soir-là m’étreignait.

Malgré tous ceux que j’aime, ai-je alors pensé,
je me sens seule au monde, ça ne peut pas durer.
Quittant la chambre de mon fils, je pleurais,
alors sur mon épaule, une main se posait.

Une main irradiant courage, amour réel.
Et une voix très douce à mon cœur parlait :
« Tu n’es pas seule, moi je suis là. », dit-elle.
Peine et pensées de mort, à l’instant, s’enfuyaient.

Une douce présence de paix m’enveloppa.
Qui était près de moi, qui me parlait ainsi ?
Sans hésiter, c’était le Prince de la Vie,
Je n’en ai pas douté, Jésus-Christ était là.

J’ai retrouvé des forces et un sens à ma vie.
Il est intervenu à de nombreux instants.
Je me souvins qu’Il est la Parole et je lis,
la Bible chaque jour, depuis ces doux moments.

Il est comme un ami, Jésus, mon Rédempteur.
Je ne suis jamais seule, son Esprit me conduit.
Dans les jours difficiles, il est mon sûr appui.
Il est fidèle et bon, en Lui est le bonheur.

– Annick Markmann

La conversion de Paul, pourquoi trois récits différents ?

Récemment un ami musulman attaquait la Bible en mentionnant les divergences entre les 3 récits de la conversion de Paul (Saul), qui sont tous racontés par Luc en Actes.

Voici une partie de son message, où il mentionne cette contradiction apparente.

Où et comment Paul s’est-il converti ?

Paul est connu pour être le véritable fondateur de la religion chrétienne telle que pratiquée aujourd’hui. Il est venu changer l’enseignement de Jésus dans les quatre Evangiles, mais il prétend que c’est sous l’ordre de Jésus. Or, la conversion de Saul (qui a changé son nom en Paul) a eu lieu grâce à une apparition miraculeuse du Christ sur la route de Damas où il allait en chasseur de têtes de chrétiens, dûment habilité par les grands prêtres juifs du Temple de Jérusalem. Luc raconte :

• 3 Et, comme il était en chemin, il arriva qu’il approcha de Damas ; et tout à coup une lumière brilla du ciel comme un éclair autour de lui. 4 Et étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 5 Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il [dit] : Je suis Jésus que tu persécutes. 6 Mais lève-toi, et entre dans la ville ; et il te sera dit ce que tu dois faire. 7 Et les hommes qui faisaient route avec lui s’arrêtèrent tout interdits, entendant bien la voix, mais ne voyant personne (Actes 9)

Mais, Paul, cité par Luc, raconte une histoire un peu différente :

• 6 Et il m’arriva, comme j’étais en chemin et que j’approchais de Damas, que vers midi, tout à coup, une grande lumière, venant du ciel, brilla comme un éclair autour de moi. 7 Et je tombai sur le sol, et j’entendis une voix qui me disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 8 Et moi je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes. 9 Et ceux qui étaient avec moi virent la lumière, et ils furent saisis de crainte, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. 10 Et je dis : Que dois-je faire, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Lève-toi et va à Damas, et là on te parlera de toutes les choses qu’il t’est ordonné de faire (Actes 22)

Pire : Luc nous propose une troisième version, citant toujours son maître Paul et toujours dans le même livre :

• 12 Et comme j’allais aussi à Damas pour cela, avec pouvoir et commission de la part des principaux sacrificateurs, 13 en chemin, en plein midi, je vis, ô roi, une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil, laquelle resplendit du ciel autour de moi et de ceux qui étaient en chemin avec moi. 14 Et comme nous étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons. 15 Et moi je dis : Qui es-tu Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. 16 Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds : car je te suis apparu afin de te désigner pour serviteur et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour [la révélation] desquelles je t’apparaîtrai, 17 en te retirant du milieu du peuple et des nations vers lesquelles moi je t’envoie pour ouvrir leurs yeux, 18 pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en moi (Actes 26)

Trois versions différentes dans le même livre : c’est peu commun et cela mettrait le doute dans l’esprit de n’importe quel être censé. Résumons :

 1e version2e version3e version
Qui est tombé ?SaulSaulTous
Qui a vu la lumière ?SaulTousTous
Qui a entendu la voix ?TousSaulSaul
Qui a instruit Paul ?Un DamascèneUn DamascèneJésus

Il est à noter qu’à part Paul dans ses épîtres et Luc (son plus fidèle élève qui n’était pas témoin de la scène) dans les Actes des Apôtres, aucun autre témoin oculaire ne nous a laissé un écrit témoignant de cette apparition miraculeuse de Jésus.

J’ai réfléchi à ce sujet pendant plusieurs semaines. J’ai aussi relu des parties des Actes, de Galates et je suis en train de lire un livre intitulé « l’Apôtre » (ou The Apostle, en anglais), de John Pollock, qui m’a ouvert les yeux sur plusieurs sujets. J’ai lu un peu en ligne à ce sujet aussi.

Voici quelques pensées qui me sont venues. Plusieurs sont inspirées de cet article (en anglais) https://mdharrismd.com/2011/12/19/pauls-conversion-why-three-accounts-and-how-do-they-differ/.

Réponse :

L’histoire de la conversion de Paul, qui est passé du statut de juif dévot persécutant violemment les croyants en Jésus à celui de chrétien dévot propageant sans crainte l’Évangile contre toute opposition, se trouve à trois reprises dans les Actes des Apôtres. Les récits diffèrent légèrement :

Le premier récit, dans Actes 9, relate la conversion de Paul au moment où elle s’est réellement produite. Après avoir été le chef de file de la persécution des chrétiens à Jérusalem et en Judée, Paul a obtenu la permission du souverain sacrificateur, puis s’est mis en route pour Damas, dans l’espoir de trouver et d’arrêter des chrétiens qui avaient fui sa persécution. En chemin, Paul et ses compagnons voient soudain une grande lumière (v3). Paul tombe à terre et entend la voix de Jésus qui lui demande pourquoi il le persécute (v. 4-5). La voix lui dit ensuite ce qu’il doit faire (v. 6). Paul avait été aveuglé par la lumière et ses compagnons l’ont conduit à Damas où il n’a rien mangé pendant trois jours (v. 9). Pendant ce temps, le Seigneur ordonne à un croyant nommé Ananias de rencontrer Saul et de le servir (v. 10-16). Malgré sa peur de se révéler au pharisien redouté et persécuteur des chrétiens, Saul de Tarse, Ananias obéit (v. 17). Saul, bientôt connu sous le nom de Paul, retrouve la vue. Des écailles tombent de ses yeux, il recouvre la vue, il est baptisé (v. 18), il prend de la nourriture et de l’eau (v. 19).

Le second récit, dans Actes 22, décrit son témoignage lors de son procès devant les Juifs. Après avoir prêché le Christ pendant des années dans toute l’Asie mineure et la Grèce, Paul était revenu à Jérusalem. Il est accusé à tort d’avoir fait entrer un païen dans le temple et il est arrêté. Paul s’adresse à ses accusateurs dans leur « dialecte hébreu » (v. 2, les différentes versions parlent d’hébreu ou d’araméen). Il revient sur sa conversion, leur disant qu’il était juif, élevé dans la diaspora, mais qu’il avait été éduqué par le célèbre maître juif Gamaliel (v. 3). Il raconte son zèle dans la persécution des chrétiens et sa mission à Damas (v. 4-5). Comme dans le récit de la sœur, Paul décrit la lumière vive et la voix du Christ (v. 6-7), mais il cite Jésus en disant : « Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes (v. 8) ». Le descripteur « Nazaréen » ne figure pas dans le récit précédent. Le récit du chapitre 9 dit « entre dans la ville », mais celui du chapitre 22 dit « va à Damas ». Le message du Seigneur à Ananias, tel qu’il est rapporté au chapitre 9, ne se trouve pas dans le chapitre 22, mais le service d’Ananias en faveur de Paul est présent dans les deux récits.

Le troisième récit, dans Actes 26, est sensiblement différent des deux autres. Dans ce cas, Paul était en prison depuis plus d’un an et il avait témoigné pour sa propre défense devant le roi de Judée Agrippa. Paul décrit sa persécution des chrétiens avec beaucoup plus de détails (v. 9-11). Il a ajouté des détails sur la rencontre sur la route, notamment qu' »il est difficile pour vous de lutter contre les aiguillons (v. 14) ». Dans ce récit, Jésus dit à Paul qu’il a été choisi par Dieu et qu’il apportera l’Évangile aux païens, le tout avec beaucoup de détails (v. 16-18). Paul n’a fourni aucun détail sur ses activités à Damas et a ensuite transmis son message aux païens.

Observations :

Tout d’abord, en lisant le reste du livre des Actes, je vois que Luc avait l’œil observateur et l’esprit inquisiteur. Je ne peux donc pas croire qu’il n’ait pas remarqué les divergences entre les trois récits. S’il avait intérêt à rendre le récit plus crédible, on pourrait penser qu’il aurait tenté d’homogénéiser les trois récits de lui-même ou qu’il aurait fait savoir à Paul à un moment donné que ces trois récits étaient un peu contradictoires et qu’il aurait demandé des éclaircissements afin de savoir ce qu’il en était réellement. Visiblement, il n’en est rien.

J’ai également du mal à croire que l’erreur soit attribuable à Luc, qui aurait eu des souvenirs différents d’un chapitre à l’autre ou qui aurait volontairement falsifié et rendu moins crédible son récit historique, alors que le but de sa lettre était d’édifier Théophile (tout comme son Évangile qu’il aurait écrit quelques temps auparavant). Parallèlement, il s’adressait aussi à d’autres lecteurs potentiels, qu’il cherchait sûrement à affermir dans la foi ou à convaincre du bien-fondé de la foi des apôtres.

L’objectif de l’Évangile de Luc et du livre des Actes peut être à la fois ecclésiastique et apologétique. Sur le plan ecclésiastique, il peut avoir été écrit pour édifier l’Église, en servant d’histoire à la fois de la fin de la vie de Jésus sur terre et de ses apôtres. Dans un but apologétique, ce livre a pu être composé pour démontrer que le christianisme n’était pas une menace pour l’Empire romain. Plus précisément, selon certains historiens, il semble que ce livre ait pu servir la défense de Paul devant l’empereur. [Ce dernier argument semble correspondre le mieux à la fin abrupte et est également étayé par l’acceptation (ou la non-condamnation) de Paul par les autorités gouvernementales plusieurs fois tout au long du récit, ce qui servirait de précédent juridique devant la cour à Rome (18:12-17 ; 23:23-30 ; 26:31-32 ; et al.).]

En fait, je remarque surtout que Luc a cherché à laisser un témoignage aussi fidèle que possible en ne gommant pas les divergences ou même les disputes (entre Paul et Barnabas, par exemple), mais ne nous montrant la vraie nature imparfaite des hommes que Dieu avait choisi pour son œuvre, malgré leurs imperfections. Il est édifiant pour nous de connaître ces détails, qui nous montrent qu’être chrétien ne signifie pas qu’il faille être une personne parfaite (toutefois il ne faut pas faire d’excuse pour le péché). Parfois, quand je fais une introspection de ma vie, je suis déprimé et découragé parce qu’il m’arrive si souvent de me mettre en colère, d’être impatient, de douter, de faire des « sottises », etc. Mais alors le Saint-Esprit me rappelle des passages de la Bible comme ceux-ci, et me montre que Dieu n’est pas limité par la nature humaine des hommes qu’il utilise. En fait, mieux que cela, notre Père choisit le plus souvent d’utiliser ses enfants pour accomplir ses desseins, alors qu’il pourrait bien faires ses œuvres sans passer par nous. Il aime se servir de ses serviteurs, et je trouve cela merveilleux qu’il daigne se servir de moi. Je suis comme le fils prodigue. J’ai péché, mais je me repens, et Dieu m’aime autant qu’au jour où il m’a formé dans le ventre de ma mère. Cet amour est incompréhensible, et c’est pour cela que je sers Dieu. Parce qu’il m’a tant aimé.

Mais revenons à Paul.

Loin d’être la preuve d’une affabulation, les différences entre les récits démontrent pour moi la fiabilité du récit. En fonction de l’objectif du récit et du public qui l’entendra, les gens choisissent parfois de mettre l’accent sur différents aspects d’un évènement. 

Le récit du chapitre 9, dans lequel l’objectif de Luc était de raconter l’histoire de l’Église primitive, mettait l’accent sur Paul et les croyants de Damas. 

Le récit du chapitre 22 ne se voulait pas une histoire mais un témoignage.  Il souligne la judéité essentielle de Paul et sa fidélité à la loi, et fait référence au « Dieu de nos pères ».   On sent qu’il souhaite ardemment que ses accusateurs juifs comprennent que Jésus est leur Messie. 

La défense de Paul devant Agrippa au chapitre 26, avec un petit auditoire plus privé et moins hostile, est différente.

En médecine comme en droit, une histoire totalement inchangée d’un événement à l’autre est plus susceptible d’être considérée fausse. Je rappelle que Luc était médecin.

L’exercice de la médecine consiste en partie à vérifier la véracité ou la fausseté des antécédents d’un patient, en particulier lorsque ce dernier fait des allégations sur le comportement d’une autre personne, par exemple en cas de maltraitance. Si une personne raconte une histoire, qu’une autre raconte exactement la même histoire et qu’une troisième raconte exactement la même histoire, l’auditeur doit soupçonner que les trois personnes ont collaboré au lieu de donner un témoignage indépendant. Un accord général est attendu, mais un accord exact ne l’est pas. C’est ce que l’on attend d’un témoin à l’autre, mais aussi d’un même témoin au fil du temps. Paul a raconté ces trois récits à Luc, qui les a consignés dans les Actes des Apôtres.

Il ne fait aucun doute que quelque chose s’est passé sur le chemin de Damas. Les hommes qui accompagnaient Paul ont soit entendu quelque chose (9:7), soit n’ont pas compris la voix (22:9), soit une combinaison des deux. Soit Paul seul est tombé à terre (9:4, 22:7), soit ils sont tous tombés (26:14), soit une combinaison des deux. Les divergences apparentes entre les récits, eux-mêmes séparés par des années de temps, reflètent selon moi la nature humaine, que ce soit en oubliant des détails ou en mettant l’accent sur certains faits plutôt que sur d’autres.

Ce récit de conversion est utile à tous les chrétiens de diverses manières. Ceux qui craignent d’être trop pécheurs pour que Dieu ne les sauve disposent d’un modèle qui passa du pire ennemi des chrétiens à l’un de leurs plus grands prédicateurs et apologètes. Ceux qui croient qu’ils peuvent être des chrétiens « en solo » voient le besoin absolu que même le plus grand des apôtres avait de ses frères en Christ. Ceux qui doutent de l’autorité de Paul en tant qu’apôtre peuvent être rassurés par l’autorité que Dieu lui a donnée. L’histoire de Paul nous instruit bien, démontrant le choix souverain de Dieu pour ses serviteurs et la certitude de sa volonté. C’est un modèle pour les croyants d’aujourd’hui.

J’aimerais connaître vos pensées à ce sujet…

Comment enrayer l’islam radical

Aujourd’hui je veux commencer une réflexion sur un thème d’actualité, contrairement à la majorité de mes articles, qui traitent de sujets plus généraux et/ou doctrinaux.

En effet, nous commençons tout juste à voir l’ampleur d’un phénomène de radicalisation, plus marqué dans les pays francophones qu’ailleurs (selon une récente étude américaine qui a suscité l’ire de l’ambassadeur de France aux États-Unis), et des frappes terroristes qui touchent beaucoup le monde francophone (donc celui dans lequel nous évoluons) en ce moment : les attentats à Beyrouth ne nous ont guère surpris, mais ceux du Bardo (Tunis) de Sousse, Bamako, Ouagadougou, Grand Bassam et Paris ont choqué plus de monde… Il faut dire que moi et mes proches (nous sommes d’origine belge) n’avons pas senti de surprise en nous réveillant aux nouvelles de deux attentats à Zaventem et Maelbeek… Nous étions plutôt étonnés que cela ne s’était pas produit plus tôt.

Et pour cause: aujourd’hui, 22% de la population de Bruxelles est musulmane. Les quartiers de Saint-Josse, Molenbeek et Schaerbeek comptent tous entre 40 et 50% de musulmans. Selon les estimations et projections des experts, la population musulmane en Belgique va doubler en 20 ans entre 2010 et 2030, passant de 640 000 à 1,2 millions, (si les flux de migration se maintiennent aux niveaux actuels). Les Belges d’origine s’éloignent depuis longtemps de ces quartiers, et ne constituent aujourd’hui que 28% de la population de la région de Bruxelles, c’est-à-dire que dans quelques années ils seront non seulement minoritaires, comme ils l’ont été depuis des années, mais aussi ils ne seront plus le plus important groupe sociodémographique, car l’islam deviendra la première religion de Bruxelles, devant l’athéisme, le christianisme nominal (souvent agnostique), le bouddhisme, l’hindouisme et les mouvements sectaires.

Pour le vrai chrétien, l’invasion de l’Occident par des musulmans (entre autres) ne devrait pas être un sujet de souci personnel, car il sait quel est le vrai Dieu, et il sait que toutes choses concourent pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Romains 8.28). Il n’a pas (vraiment) peur de mourir lors d’un attentat par exemple, car il sait où son âme ira. On peut même se dire que l’arrivée de tous ces gens venus de pays où il est souvent interdit de prêcher l’Évangile est une occasion à ne pas manquer. Saïd Oujibou, un Marocain qui s’est converti à l’Évangile en France, nous affirme dans son livre (Fier d’être Arabe et chrétien) qu’en moyenne 10 musulmans se convertissent chaque jour au christianisme évangélique en France, ce qui signifie qu’ils affirment avoir vécu une nouvelle naissance, et qu’il ont la force et le courage de le dire à leur famille, ce qui signifie qu’ils seront habituellement rejetés par celle-ci ainsi que par la communauté musulmane (l’oumma) qui auparavant les protégeait par solidarité. Il est vrai que le nombre de convertis à l’islam en France est sensiblement le même, mais ce ne sont pas des personnes nées de nouveau qui font ce pas, plutôt des agnostiques et des jeunes (surtout des femmes). Il y a aussi les personnes radicales qui, à une autre époque, auraient choisi des causes telles que le communisme, le socialisme, ou tout groupuscule extrémiste ou sectaire, qui aujourd’hui trouvent une cause à défendre dans l’islam, qui fera d’eux des héros en échange.

Des tas de politiciens s’évertuent à minimiser le choc des cultures qui s’opèrent dans toutes les grandes villes d’Europe de l’Ouest, et même en Europe de l’Est et en Amérique du Nord. En même temps, d’autres cherchent à résoudre les problèmes. Seulement, ils sont quasiment insolubles : si d’un côté vous avez des jeunes musulmans en quête d’une identité qui vivent groupés et sont frappés de plein fouet par le chômage et de l’autre vous avez de plus en plus d’Européens de tradition pseudo-chrétienne mais qui vivent « dans la débauche » (tant selon la Bible que selon le Coran) qui commencent à haïr ou du moins à avoir peur des musulmans (non sans raison, les attentats ne font que les y pousser toujours plus), la réponse sera difficile à trouver même en pompant tout l’or du monde dans ces quartiers ou en essayant de favoriser la mixité ethnique.

Situation sans espoir ? Non, car Dieu peut tout et nous pouvons tout par Christ, qui nous fortifie. (Philippiens 4.13) Une grande partie des musulmans est à la recherche de quelque chose de plus profond, qu’ils pensent pouvoir trouver dans une pratique plus radicale et « primitive » de l’islam. D’ailleurs les nouveaux convertis à l’islam sont parmi ceux qui se radicalisent le plus rapidement, et je crois que c’est en partie parce qu’ils se rendent compte que l’islam « normal » ne répond pas tant à leurs désirs et à leurs questions, en somme, à leur « vide », et donc ils vont vite plus loin dans leur recherche en essayant de se purifier de toute trace de christianisme et d’occidentalisme. Sophie Kasiki écrit dans son livre (Dans la nuit de Daech, confession d’une repentie) :

« Une religion, ça se rencontre, ça se choisit. C’est une démarche personnelle, du moins, ça devrait l’être.

Pourtant, ma conversion ne me rend pas le bonheur. Ce n’est qu’une étape dans une très longue et très profonde crise morale. L’islam ne m’apporte pas de réponse mais il me donne, dans les premiers temps, des outils de réflexion, des pistes, peut-être, pour penser le monde. Je suis engagée dans un processus tortueux.  Je cherche un sens à ma vie.  Quand on se parlait encore, Julien me disait : « mais pourquoi veux-tu qu’il y ait un sens ? Profite, savoure, partage ! Pourquoi ce qui est suffisant pour les autres ne te convient-il pas ? »

Pourquoi ce qui est suffisant pour lui ne me convient pas, c’est le fond de sa question et je suis incapable d’y répondre. Tout simplement, il faut que tout ça ait un sens. J’ai besoin qu’il y en ait.

Et je cherche, comme une créature dans le noir, pour reprendre une image religieuse. Mais c’est vraiment ce que je ressens.  J’ai l’impression d’être un insecte aveugle… »

On observe que c’est en recherchant quelque chose pour combler le vide dans sa vie que Sophie (ce n’est pas son vrai nom) est passée d’agnostique catholique à musulmane modérée puis rapidement au stade de musulmane radicale. On voit plus loin une réflexion, où elle se dit qu’aller en Syrie rejoindre Daech est une meilleure alternative que le suicide :

« Ils ont raison. Je n’ai plus d’énergie. Plus rien ne me fait envie. Seule l’obligation de me montrer une mère exemplaire parvient encore à me faire me lever le matin pour accomplir, mécaniquement, la succession des gestes quotidiens : me laver, me préparer, réveiller Hugo, lui donner son petit déjeuner, le préparer, le conduire à l’école. […] Depuis longtemps maintenant, je sais repérer ce dégoût de la vie qui m’envahit par périodes. Bientôt je ne verrai plus comme solution que partir, et par partir, j’entends mourir. Je tente de me raccrocher à la pensée de mes nièces, de Hugo. Je détruirais leur vie irrémédiablement. Mais rien n’y fait. Le désir de mourir m’envahit. Je suis passée deux fois à l’acte par le passé. J’ai appris depuis à repérer les signaux annonciateurs de cet état morbide, mais pas à les désamorcer.  Cette fois, l’idée de partir pour la Syrie vient comme une échappatoire à ce désir de mort. À moins que ce soit le moyen que j’ai trouvé pour m’ôter la vie. »

Je n’ai pas de réponses ici, et je connais mal le phénomène de l’islamisme (ou salafisme ou islam radical… il y a tant de mots qui servent à le différencier tant bien que mal de l’islam sunnite dit « normal »). Mais je crois que la meilleure alternative à offrir à ces gens, c’est d’aller évangéliser les quartiers et les pays où il y a beaucoup de misère, de chômage, de musulmans, de gens qui recherchent le sens de la vie avec sincérité… Nous faisons trop peu pour eux.

Je crois que ce vide est ressenti par plus de gens que seulement moi ou Sophie Kasiki. J’en connais beaucoup personnellement qui m’ont parlé d’un tel vide. Pour certains, Dieu l’a comblé, pour d’autres cette réponse semble trop simple… Julien, le mari de Sophie écrit ceci en parlant des jours qu’il a passé sans Sophie en attendant de ses nouvelles :
« Rien. Je continue d’écrire et d’appeler. Je tourne en rond des nuits entières, dévoré par l’insomnie.  J’allume chaque cigarette avec le mégot de la précédente. […] Je ne vis plus. Les larves du protozoaire ont une existence plus enrichissante que la mienne. »

Qu’en pensez-vous ? N’est-il pas tant d’évangéliser les musulmans et les « quartiers sensibles » ?

 

Rescapé malgré moi

Voici un livre passionnant que je viens de lire et que je recommande à tous.

« Rescapé malgré moi »

Koeun Path et Fidji Path-Laplagne

Le livre du mois : « Rescapé malgré moi » Koeun Path et Fidji

Koeun, né d’une famille pauvre et paysanne profite du privilège qu’il a d’aller faire des études pour devenir professeur dans une école primaire dans la capitale du Cambodge : Pnom Penh. Il vit une vie agréable et reposante aux côtés de son meilleur ami Théng, qui est également professeur. Cette situation perdure jusqu’au jour où la capitale est prise par les Khmers rouges (communistes cambodgiens faisant partie de l’Angkar) ; sa situation et celle de sa famille change ainsi radicalement dans la mesure où ils sont contraints de s’exiler et de quitter la ville pour aller rejoindre des camps de travaux forcés.  Le génocide cambodgien est alors entamé par les directives du Kampuchéa démocratique, ce qui contraint Koeun et ses amis à fuir le Cambodge pour espérer atteindre la Thaïlande. Un dangereux et incroyable périple s’engage, réussiront-ils à traverser la frontière pour pénétrer dans ce pays ?

Sans trop vous gâcher la surprise et vous dévoiler encore plus l’histoire voici plusieurs pensées et réflexions que j’ai eues en lisant ce livre :

  • La lecture de cette biographie m’a permis à nouveau de me rendre compte de l’étendue de la souveraineté de Dieu. On voit que quand Dieu désire sauver quelqu’un autant de la mort physique que de la mort spirituelle, il le fait sans problèmes et fait tout concourir au bien de ceux qu’il a prédestinés et connus d’avance. Les événements, les curieuses coïncidences et toute la chance qu’a eu Koeun nous montre qu’il y a bien une personne toute-puissante au contrôle de l’histoire, même quand tout va pour le pire.
  • La miséricorde et l’amour de Dieu ressortent aussi de manière significative dans l’histoire narrée par Koen. Il l’a sauvé de la mort bien plus d’une fois et s’est même révélé à lui directement et spontanément dans sa détresse.
  • Ce livre nous ramène à la réalité de ce monde en nous montrant à quel point l’homme est tortueux et méchant. Il m’a personnellement permis d’en apprendre plus sur l’histoire (donc de me cultiver) et sur le génocide cambodgien, un événement qui a tout de même bien marqué le dernier siècle.Très bon style facile à lire. Toutes les phrases et tous les mots sont écrits de telle façon qu’on ne peut pas s’empêcher de continuer à le dévorer !
  • Une dernière chose qui m’a marquée est la progression du livre : le suspense est gardé de sorte qu’on ne réalise qu’à la fin la nouvelle identité du personnage principal, désormais devenu chrétien. Le résumé du livre n’est pas explicite quant à la conversion de Koeun à Christ, ni le titre d’ailleurs ; ce qui laisse une intrigue intéressante au lecteur qui doit surement se demander : « Mais où est-ce que Koeun veut enfin en venir ? Qu’est ce qui différencie son témoignage et sa personne ? » Ce dernier sera bien comblé de réponses dans les derniers chapitres du livre qui rendent compte de la régénération de Koeun et de ses premiers contacts avec une chrétienne et l’Évangile.
 

Ce livre est  aussi bien accessible aux chrétiens et aux non-chrétiens, il serait très intéressant de l’offrir à nos amis non-croyants, peut-être spécialement à ceux qui sont asiatiques et qui ont connu ou des parents qui ont connu ce genre d’expériences. Cela les motivera à lire ce livre, qui raconte une histoire qui se démarque des autres, car elle pointe non vers le locuteur mais vers Christ, le seul Sauveur et Seigneur qui soit !

Solution pour le Moyen-Orient

Tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation.

Apocalypse 5. 9

Il n’y a plus ni Juif, ni Grec… car vous tous, vous êtes un dans le Christ Jésus.

Galates 3. 28

Solution pour le Moyen-Orient

(Ceci est une beau récit que j’ai trouvé en furetant sur internet, je l’ai trouvé intéressant et je crois effectivement que Christ est le seul qui peut apporter la paix durable et unir des peuples ennemis.)

Il y a quelques années, le fils d’un cheikh bédouin du sud d’Israël demanda un permis de séjour aux États-Unis. La demande fut d’abord rejetée. Plus tard, un chrétien accompagna le jeune homme pour le recommander au chef du Département de l’immigration. Le responsable posa une série de questions au jeune homme qui décrivit la situation au Néguev, parla de sa famille et de son histoire personnelle. Puis il parla en détail de sa foi. Au grand étonnement du chef du service, il mentionna ce que Christ avait fait pour lui, et ce qu’il représentait pour lui. À la fin, il eut le courage de dire: “Voilà l’histoire de ma vie. Maintenant, pourriez-vous me parler de la vôtre?” Son interlocuteur lui répondit: “Moi aussi je suis un chrétien, né de nouveau”.

Le chef du service était un Juif, qui s’était également converti à Christ. Alors Arabe et Juif se serrèrent la main en tant que frères en Christ! Le jeune homme fit cette remarque: “C’est cela, la véritable solution aux problèmes du Moyen-Orient: croire en Jésus Christ, notre Seigneur vivant! Lui seul peut nous aider”.

Jésus Christ est vraiment le “Prince de paix” (Ésaïe 9. 6). Pour toutes les questions concernant l’avenir, et même l’éternité, le seul espoir valable repose sur lui. Il est “notre espérance” (1 Timothée 1. 1).