John Smyth

Ministre anglican, initiateur du mouvement baptiste, puis devenu anabaptiste (mennonite).

Je n’écris pas ce texte pour critiquer qui que ce soit, je respecte les choix et la foi de tous les lecteurs, mais je cherche un éclairage sur les origines de certains mouvements et je prie que ce bref article puisse éclairer le chemin de quelques-uns.

Tout d’abord, je tiens à préciser deux choses : ce texte est la traduction de quelques articles en anglais du frère Robert Goodnough. Le texte ici est surtout tiré des deux articles d’une série de 7 où il passe en revue l’histoire du christianisme en Grande-Bretagne. https://flatlanderfaith.com/2012/07/19/english-christianity-part-5/ et https://flatlanderfaith.com/2012/07/21/english-christianity-part-7/.

Deuxièmement, si vous avez lu dans le Miroir des Martyrs ou d’autres livres contemporains, vous trouverez que les termes « baptiste » et « anabaptiste » y sont utilisés parfois pour décrire les mêmes personnes. Cela peut sembler déroutant. Gardez à l’esprit qu’à l’époque, l’Église baptiste comme nous la connaissons aujourd’hui n’existait pas. Aussi, le terme « anabaptiste » avait souvent une connotation péjorative dans la bouche des persécuteurs.

John Smyth, ministre de l’Église d’État d’Angleterre, fut démis de ses fonctions de prédicateur en 1602. Il continua à prêcher sans licence, devenant le chef spirituel d’un certain nombre de personnes du Lincolnshire et des régions voisines du Nottinghamshire et du Yorkshire qui partageaient les mêmes idées. Pendant un certain temps, ces personnes sont restées membres de leurs Églises paroissiales locales, se réunissant également en privé. Mais ils ont acquis la conviction que l’Église d’Angleterre n’était pas du tout une véritable Église. Vers la fin de l’année 1606 ou au début de l’année 1607, ce groupe s’engagea à former une véritable Église, s’engageant à suivre toutes les voies du Seigneur qu’ils connaissaient et qui leur seraient communiquées. Ils passèrent ainsi du puritanisme, essentiellement une faction au sein de l’Église d’État, au séparatisme, renonçant au concept même d’une Église d’État. Cette petite assemblée comptait au moins 4 ou 5 autres personnes qui avaient été ministres de l’Église d’Angleterre.

Cette démarche a rapidement suscité le harcèlement des autorités. Au printemps 1608, toute l’assemblée s’est enfuie à Amsterdam, en Hollande. Certains d’entre eux avaient été riches en Angleterre, mais ils avaient dû laisser beaucoup de choses derrière eux et avaient perdu leurs titres de propriété. À Amsterdam, ils étaient relativement pauvres, vivant dans la ville la plus riche du monde, et incapables de comprendre la langue du pays. Au cours de l’hiver 1608-1609, John Smyth renonça au baptême qu’il avait reçu en tant qu’enfant dans l’Église d’Angleterre, se baptisa lui-même, puis baptisa tous ceux qui, dans l’assemblée, désiraient comme lui le baptême des croyants. Une partie de l’assemblée, emmenée par John Robinson, n’accepta pas cette innovation et, au printemps, quitta Amsterdam pour Leyde.

John Smyth lui-même en vint bientôt à regretter son action. Il pensait que l’Église de Dieu avait cessé d’exister sur terre. Mais lorsque lui et son assemblée commencèrent à apprendre le néerlandais, ils firent la connaissance de l’assemblée mennonite d’Amsterdam et se rendirent compte que c’était là que se trouvait l’Église de Dieu. Au début de l’année 1610, ils écrivirent aux mennonites qu’ils « admettaient maintenant leur erreur et s’en repentaient, c’est-à-dire qu’ils avaient commencé à se baptiser eux-mêmes contrairement à l’ordre institué par le Christ ; et […] qu’ils désiraient désormais s’unir à la véritable Église du Christ aussi rapidement que possible ».

LES BAPTISTES

À cette époque, un groupe de 8 ou 10 personnes se retire de l’assemblée de John Smyth. Le dirigeant de ce groupe est Thomas Helwys. Il accuse John Smyth de nombreuses erreurs doctrinales. Helwys rejette l’idée qu’il existe une véritable Église et qu’il est nécessaire pour les vrais croyants de recevoir le baptême et l’ordination de cette Église. Helwys a également rejeté l’enseignement anabaptiste concernant l’incarnation, insistant sur le fait que Jésus a reçu sa chair de la vierge Marie. Enfin, il rejette l’enseignement anabaptiste sur la séparation de l’Église et de l’État. Sur tous ces points, John Smyth et son assemblée étaient en pleine unité avec les mennonites.

Helwys et ses disciples retournèrent en Angleterre et fondèrent la première Église baptiste. De nombreux historiens baptistes tentent de prouver que les baptistes sont une émanation des mennonites, par l’intermédiaire de John Smyth, afin de montrer que la lignée de l’Église baptiste remonte à l’époque apostolique. En réalité, les premiers baptistes rejetaient catégoriquement la foi mennonite et l’idée même d’une succession apostolique. Il y eut une division en 1638, un groupe de baptistes introduisant la doctrine calviniste de l’élection, à l’origine de la doctrine de la sécurité éternelle. Trois ans plus tard, la première Église baptiste à pratiquer l’immersion a été créée. Pendant les 30 premières années de l’histoire baptiste, cette pratique, la plus caractéristique des baptistes modernes, était inconnue !

LES MENNONITES ANGLAIS AUX PAYS-BAS

En mai 1610, une conférence eut lieu entre les anabaptistes mennonites et l’assemblée de John Smyth. À cette occasion, une confession de foi fut rédigée et signée par les participants, et il semble que les Anglais étaient désormais acceptés comme membres de l’Église mennonite. Il se peut qu’ils n’aient pas tous été baptisés par l’Église mennonite, bien que cela ait été leur souhait. Les documents historiques ne sont pas clairs sur ce point. Le baptême de Smyth lui-même n’était pas considéré comme valide par les mennonites. 43 membres de l’assemblée de John Smyth signèrent la confession de foi. Certains d’entre eux se séparèrent par la suite. Au cours des 40 années suivantes, environ 80 autres Anglais furent baptisés dans l’Église mennonite d’Amsterdam. Certains d’entre eux étaient des enfants des premiers membres, d’autres étaient de nouveaux arrivants d’Angleterre ou des convertis des autres groupes séparatistes anglais présents aux Pays-Bas.

John Smyth mourut en août 1612. Son dernier livre, publié à titre posthume, est une réponse aux critiques qui l’accusent de fausse doctrine et de changer constamment ses convictions. Il admet qu’il a constamment révisé ses croyances, mais estime qu’il a toujours progressé vers la Lumière, comme lui et d’autres s’y étaient engagés cinq ans plus tôt. Il n’a pas admis d’erreur dans les accusations qu’il avait portées précédemment contre l’Église d’Angleterre et d’autres groupes, mais il s’est repenti de la dureté de ces accusations.

Pendant 28 ans encore, il y eut une assemblée mennonite anglophone à Amsterdam. Leur aîné Thomas Pygott mourut en 1639 et, dans l’année qui suivit, l’assemblée anglaise fut fusionnée avec l’assemblée néerlandophone. À cette époque, ils avaient appris le néerlandais, s’étaient mariés avec les mennonites néerlandais et certains avaient même changé l’orthographe de leur nom pour qu’il ait une consonance néerlandaise.

QUEL EST DONC L’INTÉRÊT DE CETTE ANECDOTE DE L’HISTOIRE CHRÉTIENNE?

Que faut-il retenir de cette remontée des fils enchevêtrés de l’histoire des chrétiens ? Tout d’abord, que Dieu est capable de travailler de manière merveilleuse et mystérieuse pour apporter l’Évangile aux gens. Cela correspond à la déclaration de notre Sauveur en Luc 9.50 : « qui n’est pas contre nous est pour nous ». Partout où l’Évangile est prêché et où des âmes sont sauvées, c’est l’œuvre de Dieu. Deuxièmement, l’œuvre de Dieu à une époque et en un lieu donnés ne dure souvent que le temps d’une génération. Cela témoigne de la déclaration de Jésus en Luc 11.23 : « Qui n’est pas avec moi est contre moi ; et qui ne rassemble pas avec moi, disperse ». Souvent, les deux versets peuvent s’appliquer à la même personne. Ils prêchent l’Évangile et des âmes sont sauvées, mais en même temps ils ne rassemblent pas les croyants, ils les divisent plutôt les uns des autres.

Chaque fois qu’un dirigeant n’est pas disposé à se soumettre aux autres croyants, il divise les enfants de Dieu. Chaque fois qu’un groupe de croyants s’unit sur la base de la culture ou du statut social plutôt que sur celle de l’Évangile, il se sépare des autres croyants. Lorsque des cérémonies ou des formes extérieures deviennent la base de l’affiliation à une Église, les membres de l’Église ne peuvent être en communion les uns avec les autres que sur la base de ces pratiques, toute autre chose étant subversive pour leur unité. Lorsque les convertis et les inconvertis sont baptisés de la même manière, les vrais chrétiens sont privés de communion spirituelle. Lorsque les expériences personnelles éclairent les Écritures, au lieu de permettre aux Écritures d’éclairer les expériences, cela divise les croyants les uns des autres. Dieu n’est pas l’auteur de la confusion. On peut faire confiance à l’Esprit de Dieu pour rassembler les croyants, s’ils sont prêts à abandonner tous les enseignements et toutes les traditions des hommes.

Il n’y a pas lieu de douter de l’authenticité des divers mouvements de réveil du passé et du présent. Mais on peut constater que ces mouvements n’ont pas une grande longévité. Les disciples de John Wesley étaient issus de la classe ouvrière peu éduquée et désespérément pauvre de son époque. L’Évangile a littéralement transformé leur vie et, à mesure qu’ils abandonnaient les vices vers lesquels ils s’étaient tournés pour trouver du réconfort dans leur misère, ils ont commencé à prospérer. Wesley s’est alarmé des résultats en constatant que leurs enfants, élevés dans un cadre plus prospère que leurs parents, s’intéressaient davantage aux choses de ce monde qu’aux choses spirituelles.

Dans le récit à la fois joyeux et triste de l’Histoire du christianisme en Angleterre, deux personnes se détachent dans mon esprit. Petr Chelčický, qui disait aux gens de creuser et de chercher les anciennes fondations plutôt que de prendre un morceau de décombres pour les fondations. Et John Smyth, qui semblait parfois agir de manière irréfléchie sur la base de la lumière qu’il avait, mais qui restait toujours prêt à obéir lorsque d’autres lumières lui étaient révélées. C’est ainsi que Dieu peut rassembler les croyants.

Il y a près de quarante ans, ma femme et moi avons assisté à une série de réunions de réveil parrainées par toutes les Églises évangéliques de la ville moyenne où nous vivions alors. Les messages que nous avons entendus soir après soir mettaient l’accent sur la nécessité d’une purification personnelle. Un chrétien ne peut pas prospérer ou servir Dieu efficacement s’il néglige de s’occuper du péché dans sa propre vie. Nos cœurs étaient touchés par ces messages. Mais nous avons regardé autour de nous et nous nous sommes demandé ce qui nous arriverait, à nous et aux autres personnes ressuscitées. Je connaissais des membres de plusieurs de ces Églises et je savais que chacune d’entre elles connaissait de graves controverses et dissensions internes. Sans parler des différences doctrinales entre les dénominations. À l’époque, il y avait onze dénominations différentes dans cette ville qui pouvaient être classées comme évangéliques. Aujourd’hui, ce nombre serait plus proche de vingt. Pourquoi les évangélistes n’ont-ils pas adressé aux Églises le même message qu’aux individus ? Combien de temps un chrétien réveillé pourra-t-il rester dans une Église qui ne l’est pas ? Y avait-il un espoir de réveil authentique dans ces Églises ? Malheureusement, j’ai dû conclure que la réponse était non. Dès le début, elles avaient été fondées sur un morceau de végétation, et non sur le vrai fondement.

BIBLIOGRAPHIE

Broadbent, Edmund Hamer. L’Église Ignorée

Coggins, James Robert. L’assemblée de John Smyth. Waterloo, Ontario : Herald Press, 1991.

Morgan, Edmund S. The Puritan Dilemma. Boston, Mass.: Little, Brown and Company, 1958.

Morgan, Edmund S. Visible Saints. Ithaca, N.Y.: Cornell University Press, 1963.

Powell, Sumner Chilton. Puritan Village. Middletown, Connecticut: Wesleyan University Press, 1963.

The Mennonite Encyclopedia. Scottdale, Pennsylvanie: Mennonite Publishing House, 1956. (Articles sur l’Angleterre et John Smyth.)

Trevelyan, George Macaulay. L’Angleterre à l’époque de Wycliffe. Londres : Longmans, Green and Company, 4e édition, 1909.

Van Braght, Thieleman J. The Martyrs Mirror. Scottdale, Pennsylvanie : Herald Press.

Verduin, Leonard. The Reformers and Their Stepchildren. Grand Rapids, Michigan: Wm. B. Eerdmans, 1964.

Verduin, Leonard. L’anatomie d’un hybride. Grand Rapids, Michigan: Wm. B. Eerdmans, 1976.

Wagner, Murray L. Petr Chelčický. Scottdale, Pennsylvanie: Herald Press, 1983.

Willison, George F. Saints et étrangers. New York: Reynal & Hitchcock, 1945.

L’ÉGLISE PRIMITIVE BAPTISAIT PAR ASPERSION

Observations : J’ai remarqué que depuis 2 ans, la page POURQUOI JE CROIS AU BAPTÊME PAR ASPERSION est devenu la 2e page la plus lue de ce site (2800 vues), après Liste des tracts évangéliques gratuits de la SEBT (20 600 vues). C’est curieux, puisque ce n’est pas le sujet doctrinal au sujet duquel je traite le plus. Je soupçonne que quelqu’un a partagé un lien vers cette page sur un groupe chrétien quelque part. En effet, pendant les premiers 18 mois après l’écriture de cette page, je n’ai eu que 61 visites. Mais depuis plus de deux ans, j’ai entre 50 et 200 visites par mois, alors qu’une autre page (D’autres questions au sujet du baptême par immersion) traitant du même sujet et publiée le jour suivant n’a enregistré que 119 visites depuis sa création…

En tout cas, en voyant cet engouement pour le sujet, je me suis permis de traduire cet excellent article qui traite essentiellement de l’histoire des deux modes de baptême (les autres pages mentionnées citent plus les Écritures alors qu’ici on examine la pratique historique de l’Église primitive, ainsi que les origines païennes du baptême par immersion.

Publié en anglais le 28 février 2022 par Bob Goodnough sur https://flatlanderfaith.com/2022/02/28/the-mode-of-baptism/

Extrait de Introduction to Theology, page 239 par J. C. Wenger, © 1954 par Herald Press, Scottdale, Pa.. :

En 1899, un pasteur chrétien de Pennsylvanie (A. D. Wenger) visita les catacombes de Rome. Un jour, il marcha sur la voie Appienne jusqu’à la catacombe de Saint Callixte. « J’avais déjà visité deux fois d’autres parties de cette catacombe, mais cette fois-ci, j’ai dit au guide que je voulais voir des fresques de baptême. Nous sommes rapidement arrivés à une fresque datant de la fin du deuxième siècle, où un pasteur est représenté en train de baptiser un jeune candidat. Le ministre se tient sur la berge et le candidat dans l’eau. Une poignée d’eau vient d’être trempée et posée sur la tête du candidat, où la main du ministre repose encore, peut-être pour prononcer une bénédiction. On voit clairement de petits filets d’eau tomber de la tête du demandeur. . .

Voici fort probablement une des fresques mentionnées dans ce texte

« Nous avons continué un peu plus loin jusqu’à une autre fresque très semblable à la précédente et du même âge, mais les pieds du ministre semblent être juste un peu au bord du ruisseau et aucune eau n’est représentée comme tombant de la tête du demandeur qui est dans l’eau et se tient droit.

« Nous sommes allés encore plus loin vers l’est, sous la colline et sous la voie Appienne. . . C’est là que nous avons trouvé le baptême de Jésus par Jean le Baptiste. Jean se tient au bord du Jourdain et le Christ se tient dans l’eau en dessous de lui. C’est aussi ce que représente la photo du musée. Le baptême par immersion d’une main sur la tête semble tout juste terminé et Jean se penche légèrement en avant, la main au coude du Christ pour l’aider à « sortir directement de l’eau » … C’est la fresque du baptême qui a été attribuée par certains à l’an 107 de notre ère.

« J’ai demandé au guide de me montrer quelques fresques représentant d’autres modes de baptême. Il m’a répondu qu’il n’y avait pas d’autres modes de baptême représentés dans les catacombes ».

Extrait de Water Baptism – The Doctrine of the Mode, pages 14 & 15, (souligné dans l’original. Écrit par le Révérend W. A. Mackay, B.A., D.D., réimprimé par D. W. Friesen & Sons, Altona, Man.)

Mais aux deuxième et troisième siècles, l’état des choses est vraiment déplorable. La tendance à attribuer des vertus particulières à des formes extérieures n’avait cessé de croître, jusqu’à ce que les immersions nues, accompagnées d’exorcisme, d’onction et de toutes sortes de superstitions, se déchaînent dans des pratiques scandaleuses et inconvenantes. On pensait que l’eau même du baptême avait une vertu salvatrice. Tout comme on croyait que le pain et le vin, après la consécration, devenaient le corps et le sang réels du Christ, on croyait que l’eau du baptême, après l’invocation, possédait la présence réelle de l’Esprit. La conclusion naturelle était que plus il y avait d’eau, mieux c’était, et que l’eau devait être appliquée sur tout le corps pour que la régénération soit complète. C’est pourquoi nous trouvons aujourd’hui des immersions trines à l’état nu, accompagnées d’exorcisme, d’onction, de distribution de sel et de lait au candidat, de vêtements blancs comme neige et une couronne de feuilles sempervirentes. Rappelez-vous qu’il n’y a pas une seule immersion ancienne qui n’ait été accompagnée de ces autres superstitions. Il y a exactement la même autorité pour l’immersion que pour la nudité, l’exorcisme, l’onction, etc.

La première mention de l’immersion comme mode de baptême est faite par Tertullien, et il la mentionne associée à toutes les pratiques ci-dessus, puis il reconnaît que toutes ces pratiques (y compris l’immersion) sont fondées sur la tradition et dépourvues de l’autorité des Écritures. Il s’exprime ainsi : « Pour ces règles et d’autres semblables, si tu demandes une loi dans l’Écriture, tu n’en trouveras pas » (voir De Corona Militis, chapitres 3 et 4).

C’est ainsi que l’immersion, en tant que mode de baptême, est devenue courante.

Les citations suivantes sont extraites de A Third Way, par Paul M. Lederach, © 1980 by Herald Press.

Le baptême est administré à un croyant, non pas sur la base de ce qu’il sait, mais comme l’indiquent les Écritures et la foi mennonite historique, sur l’évidence de la nouvelle vie (nouvelle naissance). . .

En ce qui concerne le baptême, les anabaptistes diffèrent de manière significative de la plupart des protestants, ainsi que du catholicisme romain, non seulement parce qu’ils ne baptisent pas les bébés, mais aussi en raison de l’importance accordée au baptême par rapport à d’autres pratiques de l’Église.

En général, l’Église catholique (dans la messe) et les Églises protestantes accordent beaucoup plus d’attention à la communion qu’au baptême. Cependant, chez les anabaptistes, le baptême occupe la première place parce que le baptême est l’élément critique pour la réalisation d’une Église régénérée et disciplinée.

Le baptême est le moyen qui permet de rassembler une société rachetée, une société de pèlerins, séparée du mal, du monde non régénéré.

Le baptême est le symbole de la rupture avec le monde.

En termes de lier et de délier, certains ont vu dans le baptême un moyen de « lier » et dans la discipline un moyen de « délier ».

Au cœur du baptême se trouve un engagement – un engagement envers le Père, le Fils, le Saint-Esprit et les autres croyants à vivre une vie de disciple en pèlerinage.

Le baptême est un symbole ; ce n’est pas un sacrement. Il s’agit d’une ordonnance et, en tant qu’ordonnance, il s’agit essentiellement d’un outil d’enseignement. Mais que symbolise le baptême ? Cette question a donné lieu à un détour malheureux dans la vie de l’Église. Pour une raison ou une autre, l’Église a souvent discuté du mode de baptême tout en manquant souvent sa signification. Historiquement, il y a eu deux façons de baptiser : l’immersion et le versement ou l’aspersion.

En fait, aucun des deux modes ne peut véhiculer tout le symbolisme. L’immersion symbolise la participation à la mort, à l’ensevelissement et à la résurrection de Jésus. Le croyant est immergé dans l’eau et en ressort. Mais l’immersion a soulevé de nombreuses autres questions : Comment se fait-elle ? Le croyant est-il immergé vers l’avant ou vers l’arrière ? Est-il immergé une ou trois fois ?

L’immersion symbolise la Pentecôte et le déversement de l’Esprit. Lors du versement, la personne à baptiser s’agenouille et, après l’administration de l’eau, elle se voit offrir la main droite de la communion fraternelle. . .

(Pages 81 à 83)

Mais chez les anabaptistes, le témoignage du baptisé ne suffisait pas. Le témoignage supplémentaire de la congrégation était nécessaire. Il ne suffisait pas qu’une personne vienne dire à l’assemblée : « J’ai reçu le Saint-Esprit ». Cette affirmation devait être authentifiée par des frères et sœurs qui pouvaient dire : « Oui, nous voyons l’œuvre de l’Esprit dans votre vie ».

Un problème auquel l’Église est confrontée aujourd’hui est celui des affirmations non authentifiées des chrétiens de nom (page 85). Lors du baptême d’eau, il y avait une confession de foi orale. La personne baptisée déclarait publiquement : « Je crois en Dieu : « Je crois en Dieu. Je crois en Jésus-Christ. Je crois en l’Esprit Saint. Je regrette mes péchés. Je promets de vivre une vie de fidélité à Jésus-Christ jusqu’à la mort ». En plus de la confession de foi orale et de la promesse de fidélité, il y avait une transaction qui, aujourd’hui, est souvent ignorée. Le baptisé se plaçait sous la tutelle, la discipline et la communion de la communauté fidèle. Mais cela ne suffisait pas. La congrégation s’engageait également à offrir au baptisé son amour, son attention et sa discipline. (Pages 86 et 87)

Quelques réflexions personnelles :

– Les premiers baptistes, tant en Angleterre qu’en Amérique, ne pratiquaient pas l’immersion. L’immersion a été introduite en Angleterre vers 1633 et à Rhode Island en 1644. (voir l’article au sujet de John Smyth)

– Si l’on considère que le mot grec baptizo signifie l’immersion et seulement l’immersion, cela pose un sérieux problème. L’immersion signifie placer un objet sous l’eau. Elle n’inclut pas l’idée de sortir cet objet de l’eau. Certains auteurs baptistes ont eu l’honnêteté de le reconnaître. [Comme mentionné dans d’autres articles sur ce site, il y a plusieurs cas où le mot « baptizo » est utilisé dans les Écritures d’une manière qui signifie « laver » et qui pourrait difficilement signifier « immerger ».] D’ailleurs, le vrai terme grec qui signifie « immersion » est kata duo.

– La Didachè, un document du christianisme primitif, écrit quelque part entre 50 et 190 ap. J-C, longtemps perdu, puis retrouvé à Jérusalem en 1873, ne mentionne pas non plus le baptême par immersion. Ce texte semble indiquer un ordre de priorité quant au lieu de baptême, qui devrait, selon l’auteur, se faire dans l’eau vive (une rivière) de préférence, mais peut aussi être faite dans de l’eau froide, de l’eau chaude ou hors de l’eau en versant 3 fois de l’eau sur la tête du croyant. Le fait d’être dans l’eau lors du baptême n’implique en rien d’y être immergé (voir les images des catacombes). Évidemment, il faut rester prudent avec les écrits comme ceux-ci qui ne font pas autorité au-dessus de la Bible, qui ont longtemps été cachés et qui portent des traces de plusieurs retouches ou même de plusieurs couches rédactionnelles.

– L’attachement émotionnel féroce des baptistes et d’autres personnes à l’immersion indique une crainte sous-jacente que l’on ne puisse pas être sauvé sans le baptême par immersion.

– Un certain nombre d’utilisations scripturaires du mot baptême font référence au baptême du Saint-Esprit au moment de la conversion, ou au baptême de sang (opposition et persécution) et non au baptême d’eau.

– Le baptême symbolise ce baptême du Saint-Esprit, ainsi que la séparation d’avec le monde et l’identification avec le peuple de Dieu.

– Le baptême par immersion est trop souvent vu par ses défenseurs comme étant le moyen de purification et d’entrée du Saint-Esprit en l’homme. Pourtant, nous voyons bien dans les Écritures qu’un larron qui n’a jamais été baptisé a pu être sauvé et nous voyons des personnes comme Corneille obtenir le Saint-Esprit avant le baptême. Le baptême n’est qu’un symbole de ce qui est déjà arrivé dans le coeur: la nouvelle naissance.

– Le baptême par immersion est parfois pratiqué de manière inconvenante ou indécente, par exemple quand un ou des hommes immergent une femme peu vêtue dans l’eau, touchant son corps en plusieurs endroits. Les vêtements mouillés de cette femme laissent parfois voir des choses qui ne sont pas compatibles avec la modestie biblique.

– Autres réflexiosn sur le même sujet: https://missionnaireanabaptiste.org/2019/07/14/dautres-questions-au-sujet-du-bapteme-par-immersion/

et

D’autres questions au sujet du baptême par immersion

Publié le 12 juillet 2019 par Bob Goodnough

Sur le même sujet, je recommande vivement la lecture de ces deux articles également :

POURQUOI JE CROIS AU BAPTÊME PAR ASPERSION

L’ÉGLISE PRIMITIVE BAPTISAIT PAR ASPERSION

Le pouvoir de la propagande est tel que, quand quelque chose est proclamé assez fort et assez souvent, les gens sont persuadés que la chose doit être vraie, que c’est le seul moyen possible de comprendre les circonstances données. Mais la plupart du temps, lorsqu’on y regarde de près, l’argument semble beaucoup plus fragile qu’il ne le semble en premier lieu.

Prenons par exemple la question du baptême par immersion. Les partisans de l’immersion la font paraître simple et évidente. Ce dont ils ne parlent pas, ce sont les énormes différences d’opinion au sein de leur propre camp.

Un converti devrait-il être baptisé au nom de Jésus ou au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ?

Le converti doit-il aller sous l’eau une fois, ou trois fois, une fois pour chaque personne de la Trinité ?

Le converti doit-il se pencher en avant ou en arrière pour aller sous l’eau ?

Est-il acceptable de baptiser par immersion dans un bassin à l’intérieur, ou faut-il le faire à l’extérieur dans un plan d’eau naturel ?

Si c’est à l’extérieur, le faire dans un lac est-il correct ou doit-il être fait dans l’eau courante d’une rivière ?

Ce n’est pas mon désir de ridiculiser qui que ce soit. Des personnes dévouées et bien intentionnées sont convaincues d’avoir trouvé des preuves infaillibles dans la Bible pour chacune de ces pratiques, et elles sont également convaincues que ceux qui adhèrent à n’importe quelle autre opinion se trompent. Je signale simplement à quel point la question peut devenir compliquée. Ces opinions ont toutes été la cause de divisions entre Églises et il existe aujourd’hui des Églises qui tiennent fermement à chacune de ces méthodes de baptême.

Peut-être que la vraie question est : sommes-nous sauvés par le baptême ? Je crois que la réponse biblique est oui, mais quel baptême? En fait, le baptême qui sauve est le baptême du Saint-Esprit (et le sang et les souffrance de Christ). Il n’y a pas de pouvoir salvateur dans l’eau appliquée à l’extérieur du corps.

L’immersion était pratiquée à Babylone et en Égypte, basée sur la conviction que l’eau avait un pouvoir de purification spirituel. Les chrétiens croient que ce pouvoir est dans le sang de Jésus et non dans l’eau.

La plupart des synagogues disposent d’un bassin d’immersion rituelle pour se purifier des souillures. Comme un flux de sang est une souillure, les femmes doivent pratiquer cette immersion tous les mois. En général, il s’agit d’un acte personnel, sans témoins. Il n’y a pas de parallèle ici au baptême chrétien.

Le baptême d’eau témoigne du fait que l’Église accepte officiellement le fait qu’un converti est né de nouveau et baptisé du Saint-Esprit et que la vie qu’il vit maintenant montre la preuve de l’action du Saint-Esprit dans son cœur. Le baptême fondé sur la prétention auto-authentifiée d’une personne d’être née de nouveau ne suffit pas à la faire jouir d’une communion spirituelle avec d’autres chrétiens vraiment nés de nouveau.

Il y a trente ans, j’ai visité un musée à Montréal avec une réplique des catacombes à Rome. Au cours de la promenade, il y avait une petite grotte à chaque tournant et à l’intérieur se trouvaient des représentations de la vie des premiers chrétiens qui passèrent une grande partie de leur vie à se cacher dans les catacombes. Une de ces grottes représentait une scène de baptême. Ceux qui étaient en train d’être baptisés étaient des adultes et le baptême se faisait par aspersion. Même si ce musée avait été créé par l’Église catholique romaine, je crois que c’était une représentation assez exacte des chrétiens à cette époque. Je crois que le musée n’existe plus aujourd’hui.

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POURQUOI JE CROIS AU BAPTÊME PAR ASPERSION

L’ÉGLISE PRIMITIVE BAPTISAIT PAR ASPERSION

POURQUOI JE CROIS AU BAPTÊME PAR ASPERSION

Publié le 7 juillet 2019 par Bob Goodnough

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L’ÉGLISE PRIMITIVE BAPTISAIT PAR ASPERSION

D’autres questions au sujet du baptême par immersion

Vitrail représentant le baptême de Jésus

Purification symbolique : Dans l’Ancien Testament, on trouve diverses lois concernant la sanctification et la purification. Dans chaque cas, il y avait une condition qui qualifiait une personne puis une cérémonie se faisait par aspersion de sang, d’huile ou d’eau.

La tribu de Lévi a pris le côté de Dieu au moment où les enfants d’Israël ont fait le veau d’or (Exode 32. 26-28). En raison de leur zèle pour Dieu, il les a choisis pour servir dans le tabernacle et plus tard dans le temple. Avant de commencer à exercer leurs fonctions, ils devaient avoir trente ans (Nombres 4) et se soumettre à un rituel de consécration (Nombres 8. 7) : « Tu leur feras ainsi pour les purifier: Fais sur eux aspersion de l’eau de purification pour le péché; ils feront passer le rasoir sur toute leur chair, laveront leurs vêtements, et se purifieront ».

Aaron était le porte-parole et l’assistant de Moïse, celui qui avait accompli les miracles devant Pharaon. Plus tard, il est devenu le souverain sacrificateur. Exode 29 parle de la consécration d’Aaron et de ses fils. Le verset 7 dit : « Et tu prendras l’huile de l’onction; tu la répandras sur sa tête, et tu l’oindras. ».

David a été choisi par Dieu pour être le roi d’Israël. Quand il inspectait les fils de Jessé (aussi appelé Isaï), Dieu a dit à Samuel : « Ne prends point garde à son visage, ni à la grandeur de sa taille … L’Éternel ne regarde point à ce que l’homme regarde; l’homme regarde à ce qui paraît aux yeux; mais l’Éternel regarde au cœur » (1 Samuel 16. 7). Finalement, pour indiquer celui qui Dieu avait choisi, « Alors Samuel prit la corne d’huile, et l’oignit au milieu de ses frères, et depuis ce jour-là l’Esprit de l’Éternel saisit David » (v. 13).

Nombres 19 parle d’une eau de purification contenant de la cendre d’une vache rousse, sans tache ni défaut. La cendre était mélangée avec de l’eau dans un vase et un homme pur prenait de l’hysope et la trempait dans l’eau pour faire l’aspersion sur tout ce qui était impur : tente, ustensiles ou personnes. Ces impuretés étaient un type de péché et la personne impure devait quitter le camp jusqu’à ce qu’elle ne soit plus impure. L’aspersion de cette eau de purification était le moyen de recevoir cette personne dans le camp, une sorte de réintégration.

Ézéchiel 36.25 dit : « Je répandrai sur vous des eaux pures, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. »

Les purifications rituelles de la loi et de la prophétie d’Ézéchiel anticipaient la véritable purification rendue possible par Jésus-Christ. Jésus a dit à la Samaritaine qu’il pourrait lui donner de l’eau vive qui deviendrait une source jaillissant jusqu’à dans la vie éternelle (Jean 4.13,14).

Purification interne : il semble que ceux qui ont consulté des lexiques grecs dans le but d’établir que baptizo a pour seul sens l’immersion ont choisi leur témoignage avec soin. D’autres personnes ont consulté ces mêmes lexiques et ont découvert que la signification fondamentale de baptizo est « laver » ou « nettoyer ». Ils disent que c’est un mot utilisé pour désigner l’effet, pas le moyen utilisé pour obtenir cet effet. Le vrai mot grec qui signifie « immerger » est κατα δυω (kata duo, plonger en bas) et non baptizo.

Dans Marc 16.16, Jésus a dit : « Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ». Cela signifie-t-il qu’il existe un pouvoir salvateur dans le baptême extérieur ? Je crois plutôt que le mot baptisé dans ce verset se réfère à une purification interne (lavage) du cœur.

Ce n’est que par le sang versé de Jésus que nos péchés peuvent être pardonnés. Mais les Écritures parlent également de la nécessité de purifier nos cœurs et nos esprits afin que nous ne continuions pas à pécher volontairement. L’eau appliquée à l’extérieur du corps, que ce soit par aspersion ou par immersion, ne peut pas faire cela, pas plus que le sang et l’eau des cérémonies de la loi de l’Ancien Testament.

« Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre de la génisse, qu’on répand sur ceux qui sont souillés, les sanctifie quant à la pureté de la chair, 14 Combien plus le sang de Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert à Dieu, lui-même, sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! » (Hébreux 9.13,14). « Approchons-nous avec un cœur sincère, dans une pleine certitude de foi, ayant les cœurs purifiés des souillures d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure » (Hébreux 10.22). L’apôtre Paul dit que l’Église a été lavée par l’eau de la Parole (Éphésiens 5.26). La Parole de Dieu a le pouvoir de nous purifier si nous la laissons agir en nous.

Lorsque le soldat a percé le côté de Jésus avec une lance, du sang et de l’eau y ont coulé (Jean 19.34). L’apôtre Jean dit : « C’est ce même Jésus, le Christ, qui est venu avec l’eau et le sang; non seulement avec l’eau, mais avec l’eau et le sang; et c’est l’Esprit qui en rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité » (1 Jean 5.6). Lorsque nous venons à Dieu pour demander pardon, c’est le sang qui couvre nos péchés. Mais nous ne devons pas ignorer l’autre aspect du salut : la purification du cœur. L’eau qui a coulé du côté de Jésus est la preuve que cette purification nous est également offerte à travers la mort expiatoire de Jésus. Quel avantage y aurait-il à avoir nos péchés passés pardonnés, si c’était simplement pour continuer de vivre dans le péché ? Ou à quoi cela servirait-il de purifier notre cœur si les péchés du passé ne pouvaient être pardonnés ? Mais, grâce à Dieu, il nous offre le salut complet, le pardon et la purification, à condition que nous nous détournions de nos péchés. « Non, vous dis-je; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de même » (Luc 13.3).

Quelques doutes sur l’immersion : Jésus était à la fois roi et sacrificateur. À l’âge de trente ans, il vint à Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Lorsque Jean a d’abord refusé, Jésus a dit : « Ne t’y oppose pas pour le moment; car c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir tout ce qui est juste. Alors il ne s’y opposa plus » (Matthieu 3.15). Christ ne faisait-il pas allusion à la nécessité de satisfaire aux exigences de la loi cérémonielle avant d’entrer dans son ministère ?

Lorsque je lis le reste de ce récit dans les évangiles, je ne trouve aucune indication sur la manière dont Jean a exécuté le baptême. Il me semble probable que Jésus et Jean sont entrés dans des eaux peu profondes et que Jean a aspergé Jésus avec un peu d’eau, peut-être avec un bouquet d’hysope qu’il avait plongé dans la rivière, ou peut-être a-t-il versé de l’eau qu’il avait recueillie entre ses mains.

Cependant, je peux comprendre comment on peut imaginer que Jésus a été immergé dans le Jourdain si on est convaincu que le mot grec baptizo a le seul sens de l’immersion. Puisque je ne suis pas convaincu de cela, ce n’est pas une image d’immersion qui me vient à l’esprit lorsque je lis ces récits.

Il est encore plus difficile pour moi de voir une immersion dans certains des autres baptêmes mentionnés dans le Nouveau Testament. Dans le neuvième chapitre des Actes, Saul avait passé trois jours sans manger ni boire quand Ananias vint le baptiser. Les versets 17 et 18 nous disent qu’Ananias est arrivé à la maison, a prié pour que Saul recouvre la vue et l’a baptisé. Alors Saul a eu quelque chose à manger et sa force lui est revenue. Il n’y a aucune mention dans ce récit qu’ils sont partis pour trouver une rivière où Saul pourrait être baptisé, et j’ai du mal à croire qu’ils l’aient fait.

Au seizième chapitre, Paul et Silas étaient en prison et, après un tremblement de terre, le geôlier et sa famille ont cru. Le verset 33 dit : « Et les ayant pris avec lui à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies; et il fut aussitôt baptisé, lui et tous les siens ». Encore une fois, il m’est difficile de voir un moyen d’immerger ces personnes chez eux. Et le baptême de trois mille personnes en un seul jour dans Actes 2.41 : y avait-il une piscine à Jérusalem assez grande pour les immerger tous, même par groupes ?

Quand on a appris à croire que baptizo veut dire immerger, et rien qu’immerger, on est obligé de voir une immersion dans tous ces récits. Si immerger est vraiment le seul sens du mot baptizo, je ne comprends pas comment les prophéties de Jean-Baptiste et de Jésus sur le baptême du Saint-Esprit ont été accomplies par le déversement du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. Considérez les versets suivants :

« Pour moi je vous ai baptisés d’eau, mais lui vous baptisera du Saint-Esprit » (Marc 1.8).

« C’est que Jean a baptisé d’eau, mais que vous, vous serez baptisés du Saint-Esprit dans peu de jours » (Actes 1.5).

« Et il leur apparut des langues séparées, comme de feu, et qui se posèrent sur chacun d’eux » (Actes 2.3).

« Mais c’est ici ce qui a été prédit par le prophète Joël: Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront; vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Et certes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront » (Actes 2.16-18 ; comparez avec Joël 2.28,29).

Les apôtres Paul et Pierre utilisent le mot baptême pour décrire deux événements de l’Ancien Testament. 1 Corinthiens 10.1-4 raconte l’histoire des enfants d’Israël à l’époque de Moïse, affirmant qu’ils « ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer ». Je doute que Paul ait voulu dire qu’ils étaient immergés dans la Mer Rouge. Les Égyptiens ont été immergés et l’apôtre ne dit pas qu’ils ont été baptisés. Mais il dit que « nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer ». Le seul mode de baptême possible ici est par la pluie qui se tombe de la nuée, ce dont parle Psaume 77.18. (Versets 17-21 parlent de la traversée de la Mer Rouge).

L’autre passage se trouve dans 1 Pierre 3.21, où Pierre parle de ceux qui ont été sauvés dans l’arche de Noé. « Et l’image correspondante, le baptême (lequel n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience devant Dieu) nous sauve maintenant par la résurrection de Jésus-Christ ». Ici encore, ceux qui étaient dans l’arche ont été baptisés (par la pluie) mais non pas immergé, tandis que ceux qui étaient en dehors de l’arche étaient immergés (dans le déluge) sans être baptisés.

Dans les deux références, le point essentiel est que certaines personnes ont tourné le dos à leur ancienne vie et à la corruption du monde. L’Égypte et le monde qui a péri dans le déluge sont des types de notre vie antérieure dans les péchés et la corruption de ce monde. Ces Écritures indiquent un changement dans les pensées et les intentions des cœurs de ceux qui choisissent de suivre les commandements de Dieu. Dieu a montré son acceptation de leur décision par l’eau qui tombait du nuage. Ce sont des exemples métaphoriques, bien sûr, mais je ne crois pas que les apôtres auraient choisi le mot baptême pour décrire ces événements s’ils avaient voulu enseigner que le baptême doit se faire par immersion.

Autres utilisations du baptizo : Dans les versets suivants, les mots baptizo et baptismos sont traduits par « lavage » ou « ablutions » : « Et lorsqu’ils reviennent des places publiques, ils ne mangent point non plus sans s’être lavés. Il y a aussi beaucoup d’autres choses qu’ils ont reçues pour les observer, comme de laver les coupes, les pots, les vaisseaux d’airain et les lits » (Marc 7.4).

« Pendant lequel on offre des dons et des sacrifices, qui ne peuvent rendre parfait quant à la conscience celui qui fait le service, Uniquement par des viandes et des breuvages, et diverses ablutions, et des cérémonies charnelles, imposées seulement jusqu’au temps du renouvellement. » (Hébreux 9.9-10).

Baptizo est utilisé dans un sens figuratif dans les prochains versets :

« Et Jésus leur dit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je dois être baptisé? 39 Ils lui dirent: Nous le pouvons. Et Jésus leur dit: Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé » (Marc 10.38,39).

« Mais je dois être baptisé d’un baptême; et combien ne suis-je pas pressé jusqu’à ce qu’il s’accomplisse! » (Luc 12.50).

Jésus avait été baptisé par Jean il y a longtemps, et maintenant il parle d’un baptême futur. Que veut-il dire ? Évidemment, il faisait allusion à ses souffrances et à sa mort. « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort? » (Romains 6.3) ? Ici, l’apôtre parle d’être uni à Jésus et à ses souffrances.

La signification du baptême : Jésus nous a enseigné qu’il faut naître de nouveau. « En vérité, en vérité je te dis, que si un homme ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3.5). Cette nouvelle naissance est un type de baptême (lavage) du cœur, car nous sommes purifiés de nos péchés et le Saint-Esprit est déversé sur nous. « Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, Non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération, et le renouvellement du Saint-Esprit, Qu’il a répandu avec richesse sur nous, par Jésus-Christ notre Sauveur; Afin que, justifiés par sa grâce, nous fussions héritiers de la vie éternelle selon notre espérance » (Tite 3.4-7).

Après cela, nous devons être baptisés d’eau, en tant que témoignage public que nous souhaitons désormais être pleinement identifiés à Jésus et à son Église. Je suis persuadé que le baptême par aspersion est en parfait accord avec tous les types et les prophéties de l’Ancien Testament et avec tous les exemples et les enseignements du Nouveau Testament.

« Car nous avons tous été baptisés par un même Esprit, pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres; et nous avons tous été abreuvés d’un même Esprit » (1 Corinthiens 12.13).

Sur le même sujet, je recommande vivement la lecture de ces deux articles également :

D’autres questions au sujet du baptême par immersion

L’ÉGLISE PRIMITIVE BAPTISAIT PAR ASPERSION