Il existe de nombreuses façons de trouver l’inspiration et de stimuler nos pensées. Cela peut venir d’une conversation avec un ami ou un étranger, de l’observation du magnifique paysage d’automne ou de la lecture, pour n’en citer que quelques-unes. Parmi les sources d’inspiration, les deux sur lesquelles je pense me concentrer dans cet article ne sont pas les moindres : les citations et les Saintes Écritures.
Les citations sont un « passage cité d’un auteur, d’un personnage célèbre, un exemple, ou un extrait » (Le Robert). Voilà. Je l’ai fait. Je cite déjà quelqu’un d’autre pour appuyer mes propos.
C’est probablement la raison pour laquelle les citations sont si utilisées. Des personnes célèbres et pleines d’esprit ont souvent utilisé des citations dans leurs débats oraux ou écrits pour diverses raisons : pour impressionner par leurs connaissances, pour prouver qu’elles ne sont pas seules à avoir une certaine opinion, parce qu’elles savent qu’un certain auteur a formulé ses pensées mieux qu’elles-mêmes, et parce qu’il serait malhonnête de faire croire aux gens que la pensée vient de soi alors qu’elle n’est en fait pas originale. Une autre raison très courante de partager des citations, en particulier parmi ceux d’entre nous qui sont un peu plus sentimentaux, est d’apporter du réconfort ou parce qu’elles mettent des mots sur des réalités auxquelles nous pouvons nous identifier mais que nous n’avions pas réussi à bien exprimer. Les citations ont leur place. L’internet les rend très accessibles et, comme beaucoup de choses qui nous parviennent par ce biais, les citations sont vite galvaudées.
Il y a quatre ans, j’ai pris conscience du nombre de citations que je voyais et entendais dans le cercle des chrétiens : on les trouve dans les statuts WhatsApp, sur les murs des maisons, et même dans la littérature et les conversations spirituelles. J’ai commencé à me demander pourquoi cette tendance me dérangeait. Comme c’est souvent le cas avec moi, la question est devenue quelque peu obsessionnelle pendant quelques semaines, voire quelques mois. En même temps, quelques frères avec lesquels j’en avais parlé m’ont encouragé à écrire sur le sujet. J’ai commencé à faire des recherches, mais je me suis rendu compte que je devais d’abord travailler dans mon cœur pour que ce que j’écris ne soit pas blessant ou orgueilleux, mais provienne plutôt d’un véritable désir de rechercher la vérité, de servir le Seigneur et d’aider mes frères.
Pour être clair, je crois qu’il n’y a pas de problème si les chrétiens ont recours à des citations dans une conversation ou dans un écrit. Personnellement, j’admire ceux qui lisent beaucoup et qui peuvent se souvenir de ces dictons. L’apport d’un « sage » dans une discussion peut donner un tour différent à cette dernière et nous obliger à voir les choses sous un angle nouveau. C’est très bien. Mais avant de recourir trop facilement à des « citations », il serait sans doute judicieux de s’interroger sur leur pertinence et sur leur véracité. Il serait également prudent de savoir dans quel contexte les mots ont été prononcés et qui est réellement « l’auteur célèbre ».
La question principale que je me pose est la suivante : « Qu’est-ce que la vérité ? » Est-ce que je nourris mon esprit avec les bonnes choses pour me rapprocher de Dieu ou est-ce que je tombe dans le piège du Diable ? Laissez-moi vous donner quelques exemples du danger de certaines citations, puis nous examinerons ce que la Parole de Dieu a à dire et à quel point elle est incomparable à la sagesse terrestre.
Voici quelques dictons que j’ai rencontrés :
« Soyez vous, le monde s’adaptera » (auteur inconnu). À cette sagesse moderne, la première réponse biblique qui me vient à l’esprit est la suivante : « Et ne vous conformez point au présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre esprit, afin que vous éprouviez que la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite » (Romains 12:2).
« Vivre simplement, aimer généreusement, se soucier profondément des autres, parler gentiment, laisser le reste à Dieu » (Ronald Reagan). Celle-ci est plus sensée, je pense qu’elle partait d’une bonne intention. Mais il y a un piège : la formulation donne l’idée que l’on peut faire les quatre premières actions sans s’appuyer sur Dieu, et que seul « le reste » doit lui être abandonné. Mais la Parole de Dieu nous apprend que nous avons besoin de lui pour pouvoir faire quoi que ce soit de bon. « Car c’est Dieu qui produit en vous et le vouloir et le faire selon son plaisir » (Philippiens 2.13).
Un frère aîné, qui a été mon professeur, a écrit : « Un feu pasteur disait que lorsqu’il entrait dans une maison, il examinait les murs pour voir si Dieu y vivait. S’il trouvait des citations bibliques sur les murs, il était heureux. Je fais souvent la même chose. Nous voyons des slogans tels que “Vivre, rire, aimer”. La Bible dit peut-être que toutes ces choses sont bonnes, mais cette devise ne semble-t-elle pas réduire la vie à ces trois choses seulement ? Nous sommes d’accord pour dire que la vie ne se résume pas à cela ». Selon Google Trends, ce slogan a été très à la mode de 2009 à 2014, puis les gens sont passés à autre chose, comme les dictons « Keep Calm and… ». Les versets bibliques, en revanche, ont une valeur éternelle et sont toujours appréciés des milliers d’années après leur rédaction.
Nous avons le choix entre remplir nos maisons et nos profils sociaux de citations superficielles et parfois trompeuses, ou bien de la Parole de Dieu. Voici quelques versets qui peuvent peut-être nous aider à voir plus clairement nos responsabilités.
« Mon fils, n’oublie point mon enseignement, et que ton cœur garde mes commandements. Car ils t’apporteront de longs jours, et des années de vie, et la prospérité. Que la miséricorde et la vérité ne t’abandonnent point ; lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton cœur ; Et tu obtiendras la grâce et une grande sagesse aux yeux de Dieu et des hommes. » (Proverbes 3.1-4).
« Car toute chair est comme l’herbe, et toute la gloire de l’homme comme la fleur de l’herbe ; l’herbe sèche, et sa fleur tombe ; Mais la parole du Seigneur demeure éternellement ; et c’est cette parole dont la bonne nouvelle vous a été annoncée » (1 Pierre 1:24-25).
« Et ces commandements que je te prescris aujourd’hui, seront dans ton cœur ; Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu te tiendras dans ta maison, quand tu marcheras en chemin, quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ; Et tu les lieras comme un signe sur ta main, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux ; Tu les écriras aussi sur les poteaux de ta maison, et sur tes portes » (Deutéronome 6:6-9).
Combien d’entre nous inscrivent la Parole sur nos poteaux et nos portes ? On pourrait dire que, puisque nous vivons à l’époque du Nouveau Testament, il suffit d’avoir la Parole dans notre cœur et notre esprit. Peut-être, mais qu’en est-il du témoignage que nous rendons à nos enfants et à nos visiteurs ? Nous nous rendons compte que la jeune génération (dont je fais partie) ne connaît pas les Écritures aussi bien que les personnes âgées. Nous mettons cela sur le compte de la technologie et de la vie facile, mais peut-être y a-t-il d’autres causes ? Se pourrait-il que nous connaitrions mieux la Parole de Dieu si les versets bibliques étaient plus souvent abordés dans les conversations, plus chéris par les personnes d’âge mûr et les personnes âgées, et plus souvent vus par un regard (même distrait) à l’intérieur de nos maisons ? De quoi nous nourrissons-nous ?
Lorsque j’ouvre mes courriels le matin pour lire les lectures bibliques quotidiennes, où vont d’abord mes yeux ? Comme tout autre document, je commence par le haut : la citation du jour. (En effet, celui qui m’envoie des Écritures à lire quotidiennement se permet d’y ajouter des citations sur le même thème.) Je continue à lire les Écritures qui suivent la citation, mais mon esprit a déraillé ; je suis toujours occupé à traiter ce que la citation a dit et je glane très peu de choses dans les versets. Est-ce que cela vous arrive parfois aussi ? C’est ma première préoccupation : est-il bon pour moi de laisser une « parole sage » prendre plus de place dans ma méditation que la Parole vivante ?
Un jour, dans un contexte « chrétien », j’ai lu cette citation : « Ne pensez pas que l’argent fait tout, sinon vous finirez par tout faire pour l’argent ». C’est une phrase vraie et logique. Pourtant, est-ce qu’elle améliore ou surpasse les Saintes Écritures sur l’abondance ? Non. En outre, c’est Voltaire qui en est l’auteur, un philosophe connu pour avoir truqué la loterie en sa faveur et avoir fait fortune grâce au commerce des esclaves. Le fait qu’il n’ait pas mis en pratique ce qu’il prêchait semble le discréditer suffisamment pour qu’il ne soit pas mentionné avec les Saintes Écritures, à moins que ce ne soit pour illustrer la façon dont un chrétien ne devrait pas vivre.
J’ai également vu des versets de la Bible mélangés aux paroles d’Augustin (qui a inventé des raisons soi-disant bibliques pour justifier la persécution des vrais chrétiens par l’Église romaine), ou des empereurs romains qui ont condamné des chrétiens à mort, ou un écrivain égoïste qui a eu 40 maîtresses (Alexandre Dumas), ou le Dalaï-Lama (chef d’une religion qui nie même l’existence d’un dieu), ou des politiciens qui ont menti à leur peuple, Winnie l’Ourson, et bien d’autres encore. Jusqu’où pouvons-nous tomber ?
Sur les statuts WhatsApp ou Facebook, les profils, etc., nous voyons de nombreuses citations provenant de diverses sources. Parfois, les sources extrabibliques sont bonnes (Miroir des Martyrs et autres livres de ce genre). Parfois, les mots sont bons, mais la source douteuse. Parfois, même les mots semblent contenir une contre-vérité insidieuse, ou sont trop simplistes. Le dénominateur commun est que tous sont écrits par des humains faillibles, dont la sagesse ne devrait jamais être mise sur le même plan que la Parole de Dieu.
En conclusion, je ne veux pas condamner ceux qui partagent des citations. Je pense que beaucoup d’entre elles sont bonnes ou intéressantes. Mais elles ne doivent jamais remplacer la vraie nourriture qu’est la Parole de Dieu, et il me semble évident qu’elles ne doivent pas être mélangées ou mises sur un pied d’égalité avec les versets bibliques. Prenons également soin d’évaluer la raison pour laquelle nous partageons la citation, et si les mots sont vrais et conformes à la Parole de Dieu.
Ma prière serait que nous vivions une vie remplie de l’Esprit, afin de ne pas être égarés et de ne jamais éloigner les autres de Christ pour les amener vers une sagesse et une philosophie artificielles et insensées.
Je prie pour que Dieu soit miséricordieux envers tout son peuple, mais aussi pour que nous prenions très au sérieux notre héritage spirituel.
Hugues Andries