Le Miroir des martyrs : Le témoignage d’une foi qui ne pouvait être supprimée

Un chant

Mon récit de ce jour vient du siècle dernier,
D’une mine à charbon au beau Pays de Galles.
Sur un coup de grisou, tout s’était éboulé
Les parois, le plafond, d’une galerie principale.

L’alerte a retenti jusque dans le village.
Vite s’est rassemblée l’équipe de sauvetage.
Dans un lieu confiné, des mineurs sont bloqués,
L’oxygène va manquer, ils peinent à respirer.

Serré, tout contre l’autre, chacun d’eux est conscient
Qu’il vit probablement, là, ses derniers instants.
Cependant, deux chrétiens disaient avec bonheur
Être prêts à partir rencontrer leur Seigneur.

Ils prêchent l’Évangile parmi leurs compagnons
Qui écoutent, attentifs, ce qui leur semble bon.
Adonc, chacun désire mettre en ordre sa vie,
C’est comment les voilà sauvés par Jésus-Christ.

La gloire de l’Éternel remplit la galerie,
Alors spontanément tous les mineurs saisis,
S’unissent pour chanter un merveilleux cantique,
Qui monte de leur être en ce temps dramatique :

« Torrents d’amour et de grâce,
Amour du Sauveur en croix.
À ce grand fleuve qui passe,
Je m’abandonne et je crois.

Je crois en ton sacrifice, Ô Jésus, Agneau de Dieu.
Et couvert par ta justice, J’entrerai dans le saint lieu. »

Les sauveteurs cherchant le lieu de l’accident,
Entendent s’élever un doux murmure, un chant.
Une course effrénée s’engage contre le temps,
Pour dégager l’équipe avant étouffement.

Les familles accourues attendent anxieusement,
Quand arrive l’annonce : « Ils sont tous vivants. »
Ils remontent en effet, fourbus et épuisés,
Couverts de poussière, noirs de la tête aux pieds.

Leurs proches stupéfaits les voient se rassembler,
Se prendre par la main, et tous s’agenouiller.
Le regard vers le ciel, alors ils entonnèrent,
Le chant que dans l’Esprit, unis, ils composèrent :

« Ah, que partout se répande,
Ce fleuve à la grande voix,
Que tout l’univers entende,
L’appel qui vient de la croix.

Je crois à ton sacrifice, Ô Jésus, Agneau de Dieu,
Et couvert par ta justice, J’entrerai dans le Saint lieu. »

Et lorsque l’écrivain connu, A. J. Cronin,
Qui était là présent au carreau de la mine,
Vit ces hommes blafards, tout souillés de charbon,
Qui avaient échappé à l’enfer des grands fonds,

Tournés entièrement vers leur puissant Sauveur,
L’homme athée qu’il était laissa couler ses larmes,
Il lâcha le péché, le doute, toutes leurs armes,
Et se livra contrit au grand Dieu Rédempteur.

« Que toute âme condamnée,
Pour qui tu versas ton sang,
Soit au Père ramenée
Par ton amour tout puissant.

Je crois à ton sacrifice, Ô Jésus, Agneau de Dieu,
Et couvert par ta justice, J’entrerai dans le saint lieu. »

Mentir, ou non?

À l’orée du bois de Clermont,
Il est une vieille maison.
Dont l’aspect ne paye pas de mine,
C’est là qu’habitait Caroline.

La maison était isolée,
Loin de tout quartier habité.
Un chemin privé s’y rendait,
Que peu de personnes empruntaient.

Un Dimanche, le culte fini,
Le Pasteur songeur avait dit
À quelques fidèles chrétiens,
Qu’un arrivage était en train.

L’arrivage dont il s’agissait,
Était des Juifs qui fuyaient.
Sa maison étant bien placée
Ils ne seraient pas inquiétés.

Caroline avait proposé
D’accueillir un couple traqué,
Lequel logeait dans sa maison,
Depuis la dernière lunaison.

Ce matin à la première heure,
Un jeune homme était survenu,
Il était le fils du Pasteur
Et dit : « Quelqu’un vous a vendue. »

Branle-bas de combat sonné !
Mais dans la maison isolée,
Il existait un lieu caché,
Sous la cuisine, sous le plancher.

C’était une cave voûtée,
Creusée à même le rocher,
Et quand la trappe était levée,
On descendait par l’escalier.

On avait installé ici,
Table, chaises et couchage.
Lampe à huile pour l’éclairage,
Le nécessaire pour la survie.

Vite, avec armes et bagages,
Les invités changent d’étage.
Puis, la trappe bien refermée,
Le grand tapis est replacé.

Il faut encore tirer la table,
Jusqu’au centre du tapis,
Effacer toute trace de vie
De ce couple bannissable.

Caroline vient de poser
Sur la table son déjeuner,
Lorsque dans la cour ombragée,
Une traction noire est entrée.

Ce sont deux hommes en gabardine
Avec un Officier Allemand
Qui pénètrent dans la cuisine,
Portant des regards arrogants.

Sous mandat de perquisition,
Ils brassent tout de fond en comble,
Sondent les murs de la maison,
Sans qu’aucun verdict ne tombe.

Avant de partir dépités,
L’un s’approcha de Caroline.
Revolver sur sa poitrine,
Il l’avait ainsi questionnée :

« Vous avez recueilli des juifs,
Où les avez-vous cachés ? »
C’était un moment décisif,
Mentir ou dire la vérité ?

Notre Caroline est chrétienne,
Elle ne ment pas, quoi qu’il advienne.
« Sous la table ! » dit-elle en riant.
Les hommes riaient en partant.

Dans la nuit suivant l’incident,
On avait jugé plus prudent,
De déplacer les exilés,
Vers un autre lieu isolé.

  • Annick Markmann

Baptiser avec trop d’eau

(Traduction d’un article de Robert Goodnough paru il y a deux semaines en anglais ici: https://flatlanderfaith.com/2024/07/09/baptizing-with-too-much-water/) Pour lire plus d’articles au sujet du baptême, suivez ce lien: https://missionnaireanabaptiste.org/category/confessions-de-foi-et-doctrine/bapteme/. Pour aller plus loin, vous pourriez aussi lire la page suivante: https://missionnaireanabaptiste.org/de-lanabaptisme-et-des-vrais-disciples/un-miroir-du-bapteme-par-heinrich-funk-2e-chapitre/.

Je rendais visite à un pasteur baptiste l’autre jour et, d’une manière ou d’une autre, la conversation s’est portée sur le baptême. Il estimait que l’Église à laquelle j’appartiens ne baptise pas correctement parce que nous n’immergeons pas. Je l’ai renvoyé à deux passages du Nouveau Testament. Dans 1 Pierre 3, Pierre parle de l’arche de Noé comme d’un exemple de baptême et en 1 Corinthiens 10, l’apôtre Paul fait référence au passage de la Mer Rouge comme d’un exemple de baptême. J’ai dit qu’il me semble que ceux qui ont été immergés [l’armée de pharaon] n’ont pas été baptisés et que ceux qui n’ont pas été immergés [les enfants d’Israël] ont été baptisés.

Sa réponse : « Si la Bible dit qu’ils ont été baptisés, ils ont été immergés! »

Pourquoi certaines personnes sont-elles si attachées à une idée pour laquelle les preuves sont si minces ? Robert Young, auteur de Young’s Analytical Concordance of the Bible, a fait l’observation suivante :

« Je ne connais vraiment aucune hérésie (mot que j’utilise dans son sens original, c’est-à-dire « opinion ») parmi les chrétiens qui ait moins de fondement que celle de l’immersion, et pourtant ses défenseurs utilisent les affirmations les plus téméraires, qui ont gagné du terrain parmi les critiques et les lexicographes – qui se suivent comme un troupeau de moutons – entièrement par l’audace de l’assertion. »

En latin ou en français, le mot immersion signifie submerger quelque chose dans l’eau ; il ne dit rien de sortir cette chose, ou cette personne, de l’eau. [Le vrai mot grec qui signifie « immerger » est καταδυω (kataduo, plonger en bas, 6 occurrences dans la Septante) et non baptizo.] Dans l’exemple de l’arche, tous les habitants du monde, à l’exception de ceux qui se trouvaient dans l’arche, ont été immergés et n’ont jamais été revus. Ceux qui étaient dans l’arche ont sans doute senti des gouttes de pluie sur leur tête avant que l’arche ne soit complètement fermée. La dernière partie du Psaume 77 parle du passage de la Mer Rouge : «Les eaux te virent, ô Dieu! Les eaux te virent; elles tremblèrent; même les abîmes s’émurent. Les nues se répandirent en eaux», décrit l’expérience des Israélites. L’armée égyptienne, elle, a bien été immergée et les corps des soldats ont été rejetés sur le rivage.

Paul parle, en Romains 6.4 et Colossiens 2.12, d’être enseveli avec le Christ par le baptême. Je ne vois pas comment on peut faire de l’ensevelissement de Jésus une métaphore de l’immersion. Jésus n’a pas été enterré dans le sol, mais déposé sur le rebord de la paroi d’une grotte spacieuse creusée dans le roc. Deuxièmement, c’est le corps mortel de Jésus qui a été mis au tombeau, et non le Christ ressuscité. L’eau du baptême ne lave pas du péché, elle est le symbole de la mort de l’ancien corps du péché et de notre vie nouvelle, avec la vie de Christ à l’intérieur. Adam Clarke, dans son commentaire sur Romains 6.2, mentionne qu’à Rome, jeter trois poignées de poussière sur un cadavre était considéré comme un enterrement correct.

Dans le Nouveau Testament, le mot grec baptismos est utilisé pour désigner différentes sortes de lavages, y compris le lavage des tables (Matthieu 7.4). Le véritable sens de baptismos est de laver, sans aucune référence au mode de lavage.

Il existe un baptême qui lave nos péchés. C’est le baptême du Saint-Esprit, qui fait partie de la nouvelle naissance. Heinrich Funk (1697-1760), le premier évêque anabaptiste-mennonite en Amérique du Nord, a écrit une brochure intitulée Un Miroir du Baptême, dans laquelle il montre que ce baptême est le premier et le plus important, et qu’il est une exigence pour ceux qui demandent le baptême d’eau. Et la façon la plus appropriée d’administrer le baptême d’eau est de la même manière que le baptême du Saint-Esprit, de le verser d’en haut.

La Grande Omission

Poème # 25 Réflexions de Covid

[Contexte: ce poème a été écrit en 2021 par une chrétienne âgée habitant en France, comme vous le savez probablement déjà, si vous suivez la série depuis le début. J’habite au Québec, je m’efforce de ne pas m’impliquer dans la politique et avec le recul d’aujourd’hui peut-être écrirait-elle autre chose, mais je le laisse ici pour sa valeur spirituelle sans nécessairement entièrement partager son analyse.]

La plage était déserte et le vent soufflait fort,
La mer rugissait dans un violent effort,
Les vagues déferlaient et moussaient sur le sable.
Nicolas marchait seul dans l’embrun redoutable.

C’était un temps terrible qui se revêtait d’ombre.
L’avenir se fermait sous des pièges sans nombre.
Il allait de l’avant résistant malgré tout,
La marée qui montait lui mouillait les genoux.

Nicolas connait bien le rythme des marées,
En dépit de la nuit, son pas reste assuré.
Encore quelques minutes et il allait atteindre
La plage et son voilier que le vent faisait geindre.

Il marchait sur le gué qu’envahissaient les eaux,
Le passage caché balisé de poteaux.
Il allait traverser, atteindre l’amarrage
Sans que soit submergé le chemin d’étiage.

Ses pensées vers Jésus alors se portaient :
Comme le seul chemin pour aller vers le Père,
Ainsi en était-il du sentier solitaire,
Conduisant au bateau qu’alors il atteignait.

C’est fou se disait-il, comme tout a changé
Et comme peu à peu s’enfuient nos libertés.
Diviser pour régner, voilà la solution.
Le village mondial se pointe à l’horizon !

De cette pandémie, on ne sortait pas vite,
Elle avait engendré un effroi sans limites.
Il y avait eu des morts, n’était-ce pas voulu ?
On n’avait pas soigné, alors qu’on l’aurait pu.

S’étaient manifestés des hommes de combat
Disant pouvoir traiter et guérir bien des cas.
Mais on les a exclus, appelés charlatans.
Et l’opinion trompée suivit ce mouvement.

Les infos diffusées avaient pour but inique,
De troubler les consciences et créer la panique.
Les nombres avancés étaient souvent faussés,
Les esprits scientifiques contestés, condamnés.

Il fallait vacciner. Ce fut la politique
De nos gouvernements, on bouscula l’éthique.
Sans recul, à tout bras, on a fait des rappels
Une fois, deux fois puis trois, et c’était sans appel.

On lave les cerveaux, on arrive à ses fins.
Il faut être injecté pour rester citoyen.
Les vaccinés pourtant, tombent malades aussi,
Ils sont contaminants, où est la tromperie ?

Un esprit de mensonge, esprit d’aveuglement,
Souffle sur le pays, comme souffle le vent
Qui persiste et finit par amener la pluie.
Mais Nicolas n’est pas dehors sans abri.

Dans son voilier solide, comme il se sent bien
Malgré les pandémies, l’avenir incertain.
Sa vie reste fondée sur ce que dit la Bible,
La parole d’un Dieu qui demeure invincible.

Et bien que la folie sévisse dans le monde,
Il est ici paisible. Dehors le tonnerre gronde.
Son cœur se réjouit quand l’orage prend fin,
Il réglera ses voiles et partira demain.

  • Annick Markmann

Les anabaptistes furent persécutés à cause de leur pureté

[Ceci est la traduction DeepL d’un article paru en anglais sur le site https://flatlanderfaith.com/2023/10/11/anabaptists-were-persecuted-because-of-their-purity/. SVP pardonnez toute erreur qui s’y serait glissée, je n’ai que peut de temps pour écrire et réviser les textes ces temps-ci]

La déclaration suivante a été faite en 1538 par un dirigeant anabaptiste anonyme lors d’une réunion entre les réformés suisses et les anabaptistes à Berne :

« Alors que nous étions encore dans l’Église nationale, nous avons reçu beaucoup d’instructions des écrits de Luther, de Zwingli et d’autres, concernant la messe et d’autres cérémonies papales, et nous avons appris qu’elles étaient vaines. Cependant, nous avons constaté un grand manque en ce qui concerne la repentance, la conversion et la véritable vie chrétienne. C’est sur ces choses que mon esprit s’est penché. J’attendais et j’espérais un an ou deux, car le ministre avait beaucoup à dire sur l’amendement de la vie, les dons aux pauvres, l’amour mutuel et l’abstention du mal. Mais je ne pouvais pas fermer les yeux sur le fait que la doctrine qui avait été prêchée et qui était basée sur la Parole de Dieu n’était pas appliquée. Il n’y avait pas de début de vraie vie chrétienne, et il n’y avait pas d’unité dans l’enseignement concernant les choses nécessaires. Et bien que la messe et les images aient finalement été abolies, la vraie repentance et l’amour chrétien n’ont pas été mis en évidence. Les changements ne concernaient que les choses extérieures. Cela me donna l’occasion d’approfondir ces questions. Dieu envoya alors ses messagers, Conrad Grebel et d’autres, avec lesquels je me suis entretenu des enseignements fondamentaux des apôtres, de la vie et de la pratique chrétiennes. J’ai trouvé en eux des hommes qui s’étaient abandonnés à la doctrine du Christ par la « Busfertigkeit » [repentance attestée par des fruits]. Avec leur aide, nous avons établi une congrégation dans laquelle le repentir était attesté par une nouveauté de vie en Christ. »

Les catholiques romains, les luthériens et les réformés ont tous été témoins de la pureté de vie des anabaptistes et l’ont considérée comme une preuve de leur grande perversion :

Heinrich Bullinger (réformé suisse) a écrit :

« Ceux qui s’unissent à eux seront reçus par leurs ministres dans leur Église par le rebaptême, la repentance et la nouveauté de vie. Ils mènent désormais leur vie sous l’apparence d’une conduite spirituelle tranquille. Ils dénoncent la convoitise, l’orgueil, le blasphème, les conversations obscènes et l’immoralité du monde, la boisson et la gourmandise. Bref, leur hypocrisie est grande et multiple ».

Franz Agricola (catholique romain) a écrit :

« Parmi les sectes hérétiques existantes, il n’y en a aucune qui, en apparence, mène une vie plus modeste ou plus pieuse que les anabaptistes. En ce qui concerne leur vie publique extérieure, ils sont irréprochables. On ne trouve chez eux ni mensonge, ni tromperie, ni juron, ni querelle, ni langage grossier, ni manger et boire de façon immodérée, ni exhibition personnelle extérieure, mais de l’humilité, de la patience, de la droiture, de la netteté, de l’honnêteté, de la tempérance, de la franchise dans une telle mesure qu’on pourrait supposer qu’ils ont le Saint-Esprit de Dieu ».

Bullinger, Agricola et la plupart des autres dirigeants des Églises d’État des années 1500 se sentaient tellement menacés par la vie à l’image du Christ des anabaptistes qu’ils estimaient que la seule solution était de les tuer tous.

Depuis lors, nous avons vécu plusieurs siècles de tolérance. Lorsque nous considérons les événements du monde qui nous entoure aujourd’hui, il semble que le temps approche où ceux qui mènent une vie chrétienne pure et ne font pas de compromis avec le monde pourraient à nouveau être l’objet d’une telle haine de la part des compromis bien-pensants du monde.