Funérailles de Maman


Nécrologie de Tina Andries


Tina Andries, fille de Cornelius et Mary Kornelsen Reimer, vit le jour le 23 novembre 1963 à Spanish Lookout, au Belize. Elle s’est paisiblement endormie dans le Seigneur le 2 juillet 2025, à son domicile de Roxton Falls, au Québec, à l’âge de 61 ans, après un combat courageux de quatre années contre le glioblastome, une tumeur au cerveau. Les dernières années furent marquées par une perte progressive du langage, mais sa sincérité, son regard lumineux et son sourire demeurèrent intacts jusqu’à la fin.


Tina passa les treize premières années de sa vie au Belize, troisième d’une fratrie de huit enfants. Fille aînée, avec une mère à la santé fragile, elle dut très tôt apprendre à veiller sur la maisonnée. Elle forgea ainsi un esprit de service et de responsabilité qui ne la quitta jamais. Ses frères et sœurs se souviennent d’elle comme d’une travailleuse dévouée et désintéressée, prête à s’occuper sans se plaindre des corvées les plus ingrates. Elle s’en acquittait avec joie, laissant les plus jeunes jouer ou participer à des activités plus agréables. Elle possédait un talent naturel pour masser le dos de ses frères et sœurs et pour prendre soin de leurs petits maux.


Ses parents déménagèrent à plusieurs reprises durant son enfance, à la recherche du peuple de Dieu. Cette quête les mena finalement à Rosenort, au Manitoba, alors que Tina avait treize ans. C’est là que, touchée par l’appel de Dieu à la repentance, elle connut la nouvelle naissance et, après avoir confessé sa foi, elle fut baptisée dans l’Église de Dieu en Christ, mennonite, par le ministre Jacob Bartel, le 14 janvier 1979. Elle demeura fidèle à ses vœux jusqu’à la fin de sa vie, marchant dans une piété simple, constante et joyeuse.


À l’adolescence, Tina continua de servir sa famille avec dévouement, assumant une lourde part du travail domestique : la lessive presque quotidienne pour dix personnes, la préparation chaque jour de plus de trente sandwichs pour les travailleurs et les écoliers de la famille. Puis elle consacra plusieurs années à prendre soin d’enfants orphelins ou abandonnés, tant au Manitoba qu’à Fort Vermillion, en Alberta. Elle savait écouter, consoler et faire sourire ceux que Dieu plaçait sur son chemin.


Au début de 1992, elle fit la connaissance de Papa, qui avait immigré depuis peu de Belgique. Papa et Maman ne mirent pas beaucoup de temps à comprendre que Dieu les avait destinés l’un pour l’autre. Ils s’unirent par les liens du mariage le 4 septembre 1992, à Rosenort, au Manitoba.


Le jeune couple s’installa d’abord à Grunthal, où ils vécurent un peu plus d’un an, avant de poser leurs valises à Montréal en janvier 1994. Maman aborda ce changement avec optimisme et bonne humeur, malgré les difficultés liées à ce déménagement : une autre langue à apprendre, la vie dans un appartement en ville bien loin de la jungle bélizienne ou des prairies du Manitoba. Elle apprit le français et le parla tout le temps avec Papa, autant par amour pour son mari que par envie de s’intégrer et de pouvoir parler à tous. Toujours souriante et attentive, cuisinière hors pair, elle aimait recevoir les nombreux invités avec le sourire et de bons plats.


En 2003, la famille s’installa à Roxton Falls, où les enfants purent grandir dans un milieu rural. Ce fut aussi pour elle l’occasion de vivre entourée d’une plus large communauté de foi, ce qu’elle apprécia profondément. Elle occupa quelques emplois de ménagère au fil des années, mais l’essentiel de son travail demeura centré sur sa maison, sa famille, ses amis de l’assemblée et du village. Maman cultivait plusieurs amitiés précieuses, notamment avec des femmes seules ou isolées de son entourage. Nombreuses furent les parties de Scrabble, de Qwirkle ou d’un autre jeu de société. Elle n’hésitait pas à prêter main-forte en cuisine, à écouter longuement, ou simplement à jaser autour de la table. Ces moments de partage faisaient partie intégrante de sa vocation de cœur, vécue sans bruit, mais avec une constance touchante.


Sa foi était le cœur battant de sa vie. Le dimanche était son jour favori, elle aimait tellement écouter la Parole de Dieu qu’elle écoutait parfois 2 autres cultes par téléphone en plus de celui de l’assemblée locale. Elle aimait beaucoup recevoir ou être invitée et profitait bien de ces occasions pour s’intéresser aux autres, les servir et parfois faire part des fardeaux qui lui pesaient sur le cœur. En voyage, parfois à l’autre bout du monde, elle évitait les sites touristiques pour aller plutôt à la rencontre des gens et leur prêter une oreille attentive.
Malgré plusieurs épreuves dans la vie, Maman chantait souvent. Elle était très reconnaissante envers Dieu de lui avoir donné quatre enfants, qu’elle chérissait de tout son cœur. Elle désirait ardemment que chacun d’eux serve le Seigneur et bénéficie de l’amour et de la sécurité que l’Église peut offrir. Son attachement profond à sa famille, bien que source de grande richesse, fut aussi parfois éprouvant pour elle.


Un nouveau chapitre commença en juin 2021, lorsque Maman fut soudainement frappée par une crise épileptique. Quelques mois plus tard, le diagnostic tomba : elle était atteinte d’une tumeur cérébrale réputée très agressive. En novembre de la même année, elle subit une opération qui permit de retirer 95 % de la masse tumorale. Elle traversa avec courage les traitements de radiothérapie et de chimiothérapie, et recouvra presque entièrement ses capacités, malgré des séquelles persistantes au niveau du langage.


Mais peu à peu, une nouvelle tumeur recommença à croître. Malgré plusieurs traitements qui ralentirent la progression, il devint évident que Dieu allait bientôt la rappeler à lui. Malgré la maladie, Maman garda le sourire jusqu’à la fin, sans se plaindre.


Nous pouvons tous témoigner de la manière extraordinaire dont elle s’intéressait aux autres, même affligée par la maladie. Son aphasie grandissante n’éteignit jamais l’élan de son cœur. Elle tenait à voyager, à rencontrer des gens, à poser des questions, à écouter. Elle s’intéressait sincèrement aux projets des uns et des autres, tout particulièrement ceux de sa famille proche. Elle continua de montrer de l’intérêt pour la vie de chacun aussi longtemps qu’elle fut capable de les écouter.


Il y a six mois, devant l’absence de traitements efficaces, elle confia son corps et son avenir au Seigneur. Début mars, elle dut accepter de se déplacer en fauteuil roulant. Sa sœur Martha est venue passer les derniers mois avec elle, prenant en charge une grande partie de ses soins, ce pour quoi nous lui sommes très reconnaissants en tant que famille. Les dernières pages tournées, le livre de la vie terrestre de Maman s’est fermé, mais l’éternité s’ouvre. Bien que nous ayons le cœur lourd, nous sommes heureux de la savoir enfin en paix.


Elle laisse dans le deuil son mari éploré, Patrick Andries, ses quatre enfants : Hugues (et Amy), Thierry (et Chandra), Astrid (et Jesse), et Arnaud, ainsi que trois petits-fils bien-aimés. Son décès attriste également ses trois frères et trois sœurs, leurs époux et de nombreux neveux et nièces. Elle fut précédée dans la mort par ses parents ainsi qu’un frère.

Les funérailles auront lieu dimanche 6 juillet 2025, à 10h00, heure du Québec.

7 réflexions sur “Funérailles de Maman

      1. Avatar de Moise Dara Moise Dara

        Merci sur l’enseignement sur le temps de. La fin . J’aime beaucoup la doctrine mennonite ‘car ma première fois de découvrir les mennonites je me suis dit voici une eglise vraiment hors du monde vu son organisation car j’ai à travailler avec l’un de vos missionnaires en Côte d’Ivoire à la de carlin schimt et famille j’ai été vraiment benis par leur qualité de mode de vie

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