À l’orée du bois de Clermont,
Il est une vieille maison.
Dont l’aspect ne paye pas de mine,
C’est là qu’habitait Caroline.
La maison était isolée,
Loin de tout quartier habité.
Un chemin privé s’y rendait,
Que peu de personnes empruntaient.
Un Dimanche, le culte fini,
Le Pasteur songeur avait dit
À quelques fidèles chrétiens,
Qu’un arrivage était en train.
L’arrivage dont il s’agissait,
Était des Juifs qui fuyaient.
Sa maison étant bien placée
Ils ne seraient pas inquiétés.
Caroline avait proposé
D’accueillir un couple traqué,
Lequel logeait dans sa maison,
Depuis la dernière lunaison.
Ce matin à la première heure,
Un jeune homme était survenu,
Il était le fils du Pasteur
Et dit : « Quelqu’un vous a vendue. »
Branle-bas de combat sonné !
Mais dans la maison isolée,
Il existait un lieu caché,
Sous la cuisine, sous le plancher.
C’était une cave voûtée,
Creusée à même le rocher,
Et quand la trappe était levée,
On descendait par l’escalier.
On avait installé ici,
Table, chaises et couchage.
Lampe à huile pour l’éclairage,
Le nécessaire pour la survie.
Vite, avec armes et bagages,
Les invités changent d’étage.
Puis, la trappe bien refermée,
Le grand tapis est replacé.
Il faut encore tirer la table,
Jusqu’au centre du tapis,
Effacer toute trace de vie
De ce couple bannissable.
Caroline vient de poser
Sur la table son déjeuner,
Lorsque dans la cour ombragée,
Une traction noire est entrée.
Ce sont deux hommes en gabardine
Avec un Officier Allemand
Qui pénètrent dans la cuisine,
Portant des regards arrogants.
Sous mandat de perquisition,
Ils brassent tout de fond en comble,
Sondent les murs de la maison,
Sans qu’aucun verdict ne tombe.
Avant de partir dépités,
L’un s’approcha de Caroline.
Revolver sur sa poitrine,
Il l’avait ainsi questionnée :
« Vous avez recueilli des juifs,
Où les avez-vous cachés ? »
C’était un moment décisif,
Mentir ou dire la vérité ?
Notre Caroline est chrétienne,
Elle ne ment pas, quoi qu’il advienne.
« Sous la table ! » dit-elle en riant.
Les hommes riaient en partant.
Dans la nuit suivant l’incident,
On avait jugé plus prudent,
De déplacer les exilés,
Vers un autre lieu isolé.
- Annick Markmann
Je me souviens avoir entendu cette histoire .Au catéchisme pendant la guerre , le sujet était le mensonge , ce qui marque beaucoup a cette âge là .L’après midi , la milice frappe a la porte de sa maison et demande a l’enfant s’il a vu son frère qui était recherché , il a dit non .. et pourtant il l’avait vu .. Adulte , il est resté marqué par cette aventure (il était devenu évêque)..
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Soyez rusés comme des serpents , a dit Paul je crois .. Je sais que dans les nombreuses persécutions subies par l’église , beaucoup ont été sauvés par des réponses habiles , parfois faites par des agents assermentés ( le tout sans mentir ) , on regardait ailleurs , on a vu tel chose .. J’ai de nombreux exemples qui seraient trops longs a racontés. Mais ces gens là ont tous fait pour fuire le mensonge ,a tout prix ..
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Amen
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