La conversion de Paul, pourquoi trois récits différents ?


Récemment un ami musulman attaquait la Bible en mentionnant les divergences entre les 3 récits de la conversion de Paul (Saul), qui sont tous racontés par Luc en Actes.

Voici une partie de son message, où il mentionne cette contradiction apparente.

Où et comment Paul s’est-il converti ?

Paul est connu pour être le véritable fondateur de la religion chrétienne telle que pratiquée aujourd’hui. Il est venu changer l’enseignement de Jésus dans les quatre Evangiles, mais il prétend que c’est sous l’ordre de Jésus. Or, la conversion de Saul (qui a changé son nom en Paul) a eu lieu grâce à une apparition miraculeuse du Christ sur la route de Damas où il allait en chasseur de têtes de chrétiens, dûment habilité par les grands prêtres juifs du Temple de Jérusalem. Luc raconte :

• 3 Et, comme il était en chemin, il arriva qu’il approcha de Damas ; et tout à coup une lumière brilla du ciel comme un éclair autour de lui. 4 Et étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 5 Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il [dit] : Je suis Jésus que tu persécutes. 6 Mais lève-toi, et entre dans la ville ; et il te sera dit ce que tu dois faire. 7 Et les hommes qui faisaient route avec lui s’arrêtèrent tout interdits, entendant bien la voix, mais ne voyant personne (Actes 9)

Mais, Paul, cité par Luc, raconte une histoire un peu différente :

• 6 Et il m’arriva, comme j’étais en chemin et que j’approchais de Damas, que vers midi, tout à coup, une grande lumière, venant du ciel, brilla comme un éclair autour de moi. 7 Et je tombai sur le sol, et j’entendis une voix qui me disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 8 Et moi je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes. 9 Et ceux qui étaient avec moi virent la lumière, et ils furent saisis de crainte, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. 10 Et je dis : Que dois-je faire, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Lève-toi et va à Damas, et là on te parlera de toutes les choses qu’il t’est ordonné de faire (Actes 22)

Pire : Luc nous propose une troisième version, citant toujours son maître Paul et toujours dans le même livre :

• 12 Et comme j’allais aussi à Damas pour cela, avec pouvoir et commission de la part des principaux sacrificateurs, 13 en chemin, en plein midi, je vis, ô roi, une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil, laquelle resplendit du ciel autour de moi et de ceux qui étaient en chemin avec moi. 14 Et comme nous étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons. 15 Et moi je dis : Qui es-tu Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. 16 Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds : car je te suis apparu afin de te désigner pour serviteur et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour [la révélation] desquelles je t’apparaîtrai, 17 en te retirant du milieu du peuple et des nations vers lesquelles moi je t’envoie pour ouvrir leurs yeux, 18 pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en moi (Actes 26)

Trois versions différentes dans le même livre : c’est peu commun et cela mettrait le doute dans l’esprit de n’importe quel être censé. Résumons :

 1e version2e version3e version
Qui est tombé ?SaulSaulTous
Qui a vu la lumière ?SaulTousTous
Qui a entendu la voix ?TousSaulSaul
Qui a instruit Paul ?Un DamascèneUn DamascèneJésus

Il est à noter qu’à part Paul dans ses épîtres et Luc (son plus fidèle élève qui n’était pas témoin de la scène) dans les Actes des Apôtres, aucun autre témoin oculaire ne nous a laissé un écrit témoignant de cette apparition miraculeuse de Jésus.

J’ai réfléchi à ce sujet pendant plusieurs semaines. J’ai aussi relu des parties des Actes, de Galates et je suis en train de lire un livre intitulé « l’Apôtre » (ou The Apostle, en anglais), de John Pollock, qui m’a ouvert les yeux sur plusieurs sujets. J’ai lu un peu en ligne à ce sujet aussi.

Voici quelques pensées qui me sont venues. Plusieurs sont inspirées de cet article (en anglais) https://mdharrismd.com/2011/12/19/pauls-conversion-why-three-accounts-and-how-do-they-differ/.

Réponse :

L’histoire de la conversion de Paul, qui est passé du statut de juif dévot persécutant violemment les croyants en Jésus à celui de chrétien dévot propageant sans crainte l’Évangile contre toute opposition, se trouve à trois reprises dans les Actes des Apôtres. Les récits diffèrent légèrement :

Le premier récit, dans Actes 9, relate la conversion de Paul au moment où elle s’est réellement produite. Après avoir été le chef de file de la persécution des chrétiens à Jérusalem et en Judée, Paul a obtenu la permission du souverain sacrificateur, puis s’est mis en route pour Damas, dans l’espoir de trouver et d’arrêter des chrétiens qui avaient fui sa persécution. En chemin, Paul et ses compagnons voient soudain une grande lumière (v3). Paul tombe à terre et entend la voix de Jésus qui lui demande pourquoi il le persécute (v. 4-5). La voix lui dit ensuite ce qu’il doit faire (v. 6). Paul avait été aveuglé par la lumière et ses compagnons l’ont conduit à Damas où il n’a rien mangé pendant trois jours (v. 9). Pendant ce temps, le Seigneur ordonne à un croyant nommé Ananias de rencontrer Saul et de le servir (v. 10-16). Malgré sa peur de se révéler au pharisien redouté et persécuteur des chrétiens, Saul de Tarse, Ananias obéit (v. 17). Saul, bientôt connu sous le nom de Paul, retrouve la vue. Des écailles tombent de ses yeux, il recouvre la vue, il est baptisé (v. 18), il prend de la nourriture et de l’eau (v. 19).

Le second récit, dans Actes 22, décrit son témoignage lors de son procès devant les Juifs. Après avoir prêché le Christ pendant des années dans toute l’Asie mineure et la Grèce, Paul était revenu à Jérusalem. Il est accusé à tort d’avoir fait entrer un païen dans le temple et il est arrêté. Paul s’adresse à ses accusateurs dans leur « dialecte hébreu » (v. 2, les différentes versions parlent d’hébreu ou d’araméen). Il revient sur sa conversion, leur disant qu’il était juif, élevé dans la diaspora, mais qu’il avait été éduqué par le célèbre maître juif Gamaliel (v. 3). Il raconte son zèle dans la persécution des chrétiens et sa mission à Damas (v. 4-5). Comme dans le récit de la sœur, Paul décrit la lumière vive et la voix du Christ (v. 6-7), mais il cite Jésus en disant : « Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes (v. 8) ». Le descripteur « Nazaréen » ne figure pas dans le récit précédent. Le récit du chapitre 9 dit « entre dans la ville », mais celui du chapitre 22 dit « va à Damas ». Le message du Seigneur à Ananias, tel qu’il est rapporté au chapitre 9, ne se trouve pas dans le chapitre 22, mais le service d’Ananias en faveur de Paul est présent dans les deux récits.

Le troisième récit, dans Actes 26, est sensiblement différent des deux autres. Dans ce cas, Paul était en prison depuis plus d’un an et il avait témoigné pour sa propre défense devant le roi de Judée Agrippa. Paul décrit sa persécution des chrétiens avec beaucoup plus de détails (v. 9-11). Il a ajouté des détails sur la rencontre sur la route, notamment qu' »il est difficile pour vous de lutter contre les aiguillons (v. 14) ». Dans ce récit, Jésus dit à Paul qu’il a été choisi par Dieu et qu’il apportera l’Évangile aux païens, le tout avec beaucoup de détails (v. 16-18). Paul n’a fourni aucun détail sur ses activités à Damas et a ensuite transmis son message aux païens.

Observations :

Tout d’abord, en lisant le reste du livre des Actes, je vois que Luc avait l’œil observateur et l’esprit inquisiteur. Je ne peux donc pas croire qu’il n’ait pas remarqué les divergences entre les trois récits. S’il avait intérêt à rendre le récit plus crédible, on pourrait penser qu’il aurait tenté d’homogénéiser les trois récits de lui-même ou qu’il aurait fait savoir à Paul à un moment donné que ces trois récits étaient un peu contradictoires et qu’il aurait demandé des éclaircissements afin de savoir ce qu’il en était réellement. Visiblement, il n’en est rien.

J’ai également du mal à croire que l’erreur soit attribuable à Luc, qui aurait eu des souvenirs différents d’un chapitre à l’autre ou qui aurait volontairement falsifié et rendu moins crédible son récit historique, alors que le but de sa lettre était d’édifier Théophile (tout comme son Évangile qu’il aurait écrit quelques temps auparavant). Parallèlement, il s’adressait aussi à d’autres lecteurs potentiels, qu’il cherchait sûrement à affermir dans la foi ou à convaincre du bien-fondé de la foi des apôtres.

L’objectif de l’Évangile de Luc et du livre des Actes peut être à la fois ecclésiastique et apologétique. Sur le plan ecclésiastique, il peut avoir été écrit pour édifier l’Église, en servant d’histoire à la fois de la fin de la vie de Jésus sur terre et de ses apôtres. Dans un but apologétique, ce livre a pu être composé pour démontrer que le christianisme n’était pas une menace pour l’Empire romain. Plus précisément, selon certains historiens, il semble que ce livre ait pu servir la défense de Paul devant l’empereur. [Ce dernier argument semble correspondre le mieux à la fin abrupte et est également étayé par l’acceptation (ou la non-condamnation) de Paul par les autorités gouvernementales plusieurs fois tout au long du récit, ce qui servirait de précédent juridique devant la cour à Rome (18:12-17 ; 23:23-30 ; 26:31-32 ; et al.).]

En fait, je remarque surtout que Luc a cherché à laisser un témoignage aussi fidèle que possible en ne gommant pas les divergences ou même les disputes (entre Paul et Barnabas, par exemple), mais ne nous montrant la vraie nature imparfaite des hommes que Dieu avait choisi pour son œuvre, malgré leurs imperfections. Il est édifiant pour nous de connaître ces détails, qui nous montrent qu’être chrétien ne signifie pas qu’il faille être une personne parfaite (toutefois il ne faut pas faire d’excuse pour le péché). Parfois, quand je fais une introspection de ma vie, je suis déprimé et découragé parce qu’il m’arrive si souvent de me mettre en colère, d’être impatient, de douter, de faire des « sottises », etc. Mais alors le Saint-Esprit me rappelle des passages de la Bible comme ceux-ci, et me montre que Dieu n’est pas limité par la nature humaine des hommes qu’il utilise. En fait, mieux que cela, notre Père choisit le plus souvent d’utiliser ses enfants pour accomplir ses desseins, alors qu’il pourrait bien faires ses œuvres sans passer par nous. Il aime se servir de ses serviteurs, et je trouve cela merveilleux qu’il daigne se servir de moi. Je suis comme le fils prodigue. J’ai péché, mais je me repens, et Dieu m’aime autant qu’au jour où il m’a formé dans le ventre de ma mère. Cet amour est incompréhensible, et c’est pour cela que je sers Dieu. Parce qu’il m’a tant aimé.

Mais revenons à Paul.

Loin d’être la preuve d’une affabulation, les différences entre les récits démontrent pour moi la fiabilité du récit. En fonction de l’objectif du récit et du public qui l’entendra, les gens choisissent parfois de mettre l’accent sur différents aspects d’un évènement. 

Le récit du chapitre 9, dans lequel l’objectif de Luc était de raconter l’histoire de l’Église primitive, mettait l’accent sur Paul et les croyants de Damas. 

Le récit du chapitre 22 ne se voulait pas une histoire mais un témoignage.  Il souligne la judéité essentielle de Paul et sa fidélité à la loi, et fait référence au « Dieu de nos pères ».   On sent qu’il souhaite ardemment que ses accusateurs juifs comprennent que Jésus est leur Messie. 

La défense de Paul devant Agrippa au chapitre 26, avec un petit auditoire plus privé et moins hostile, est différente.

En médecine comme en droit, une histoire totalement inchangée d’un événement à l’autre est plus susceptible d’être considérée fausse. Je rappelle que Luc était médecin.

L’exercice de la médecine consiste en partie à vérifier la véracité ou la fausseté des antécédents d’un patient, en particulier lorsque ce dernier fait des allégations sur le comportement d’une autre personne, par exemple en cas de maltraitance. Si une personne raconte une histoire, qu’une autre raconte exactement la même histoire et qu’une troisième raconte exactement la même histoire, l’auditeur doit soupçonner que les trois personnes ont collaboré au lieu de donner un témoignage indépendant. Un accord général est attendu, mais un accord exact ne l’est pas. C’est ce que l’on attend d’un témoin à l’autre, mais aussi d’un même témoin au fil du temps. Paul a raconté ces trois récits à Luc, qui les a consignés dans les Actes des Apôtres.

Il ne fait aucun doute que quelque chose s’est passé sur le chemin de Damas. Les hommes qui accompagnaient Paul ont soit entendu quelque chose (9:7), soit n’ont pas compris la voix (22:9), soit une combinaison des deux. Soit Paul seul est tombé à terre (9:4, 22:7), soit ils sont tous tombés (26:14), soit une combinaison des deux. Les divergences apparentes entre les récits, eux-mêmes séparés par des années de temps, reflètent selon moi la nature humaine, que ce soit en oubliant des détails ou en mettant l’accent sur certains faits plutôt que sur d’autres.

Ce récit de conversion est utile à tous les chrétiens de diverses manières. Ceux qui craignent d’être trop pécheurs pour que Dieu ne les sauve disposent d’un modèle qui passa du pire ennemi des chrétiens à l’un de leurs plus grands prédicateurs et apologètes. Ceux qui croient qu’ils peuvent être des chrétiens « en solo » voient le besoin absolu que même le plus grand des apôtres avait de ses frères en Christ. Ceux qui doutent de l’autorité de Paul en tant qu’apôtre peuvent être rassurés par l’autorité que Dieu lui a donnée. L’histoire de Paul nous instruit bien, démontrant le choix souverain de Dieu pour ses serviteurs et la certitude de sa volonté. C’est un modèle pour les croyants d’aujourd’hui.

J’aimerais connaître vos pensées à ce sujet…

14 réflexions sur “La conversion de Paul, pourquoi trois récits différents ?

    1. Bonjour Alain,

      J’écris ce message simplement pour vous mettre au courant de l’arrivée de missionnaires de l’Église en France le 2 novembre dernier, mais ils sont à Tourcoing et ne parle pas encore beaucoup de français. Ils comptent commencer des cours très bientôt. C’est une famille américaine; le frère s’appelle Tyson Loewen.

      Dieu vous garde.

      J’aime

  1. Bonjour Alain,

    Pour le moment, notre famille ne projette pas de voyage en France. Nous espérons que Dieu ouvrira la porte de nouveau dans quelques années.
    Cependant, je sais que la Société évangélique de bibles et traités projette d’envoyer une famille en France pour quelques années, si possible. Ils devraient arriver cet automne et s’établir dans le Nord. Néanmoins, je ne sais pas si ces plans se concrétiseront.

    Que puis-je faire d’autre pour vous?

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  2. Avatar de Dythor Dythor

    Merci beaucoup frère Hugues, c’est toujours un plaisir de te lire et rare je réponds mais il y a des sujets qui le touchent particulièrement donc j’écris.

    Les points que tu as développés sont très importants. Et c’est la preuve simplement que la bible aurait pu être falsifiée mais qu’elle n’a pas été faite. Puisque je crois que les gens qui ont lu et imprimé le livre ainsi que Luc lui-même sont aussi intelligents que ce musulman.

    Aimé par 1 personne

  3. Avatar de Mahmoud B. Mahmoud B.

    Bonjour Hughes,

    Je suis à la fois heureux et vexé par cet article que tu as publié, sans m’en parler, puisque l’ami musulman que tu cites n’est autre que moi. Heureux car mes commentaires sur la Bible ont atteint plus de monde dans ton église. J’espère donc que cela fera réfléchir certains de ses adeptes. Mais vexé parce que, dans nos premiers échanges tu m’avais accusé de divulguer une conversation privée entre un pasteur évangélique lyonnais et moi-même, toujours sur des sujets chrétiens-musulmans. Alors, ce que tu me reprochais, tu le fais sans même me prévenir. Est-ce bien chrétien tout ça?

    Rappelle-toi aussi, cher ami, que je t’avais informé que l’extrait que tu as publié fait partie d’un livre que je suis en train d’écrire et qui donc n’est pas libre de droits. Dans d’autres circonstances, j’aurais pu engager des poursuites pénales contre toi et ton église en me basant sur la Règlementation Européenne ou Américaine sur les droits d’auteur. Je te le dis simplement parce que nous sommes des amis et pour te prévenir de ne plus recommencer.

    Et pour te montrer que je te pardonne, je vais publier ci-dessous ma réponse à tes commentaires que tu m’avais envoyé par mail le même jour que la publication de cet article. Réponse que je t’ai envoyée par mail le 31 mai 2023 soit un jour après.

    Je recopie ici le texte de mon mail tel quel en ne modifiant que la mise en forme car il n’y a pas de couleur disponible sur cette page. J’ai entouré les textes surlignés par (*) ou (**) selon le cas. J’ai aussi ajouté « HA> » quand c’est toi qui parles sachant que « MB> » me désigne moi.
    ________

    Bonjour Hugues,

    Merci pour ce long message. Je répondrai plus tard à la deuxième partie.

    Tu trouveras mes réponses dans le texte de ton message comme d’habitude.

    Le mar. 30 mai 2023 à 02:08, Gospel Tract a écrit :
    HA > Bonjour Mahmoud,

    HA> Merci pour tes prières et pour ton message.

    MB> C’était sincère et de tout coeur.

    HA> Ce voyage en Tunisie semble très intéressant! J’aimerais bien voir le désert un jour.

    MB > Oui c’est très beau quand tu évites de regarder la saleté qui traîne un peu partout. Moi, j’ai aimé le Sud tunisien parce que c’est mon pays et que je lui dois cet amour. Je ne suis pas sûr que ce sera ton cas.

    MB> Je ferai le parallèle avec la Bible. Toi, Hugues, tu aimes la Bible et tu es capable d’écrire pendant des heures afin de la défendre contre ceux qui citent ses problèmes, ses corruptions et ses contradictions. Le Saint-Esprit (selon ta foi) t’empêche de ressentir le poids de cette énorme quantité de problèmes que pose la Bible à commencer par l’impossibilité de déterminer qui sont ses auteurs, qui sont ses transmetteurs (les scribes qui ont recopié les manuscrits), qui sont ses premiers exégètes, etc.

    MB> Ma femme a maintenant 60 ans. Certains voient en elle une femme âgée, ridée, un peu obèse, etc. Pas moi, car moi je l’aime comme elle est, et mon amour pour elle m’empêche d’examiner ces « détails » qui n’ont aucune importance rapportés à mon amour pour elle.

    MB> En matière de religion malheureusement les choses ne doivent pas se passer ainsi car l’enjeu est trop important: il s’agit de la vie éternelle. Si ma vie éternelle dépendait de la beauté de ma femme, il y a longtemps que j’aurais changé de femme (ne lui répète pas s’il te plait :-)). Sérieusement: si Dieu nous a donné une raison, c’est pour l’utiliser et essayer de discerner le faux du vrai. Comment peut-on alors discerner le faux du vrai en se basant sur un livre tel que la Bible?

    MB> Hugues, si je te donnais une liasse d’un million de dollars et te disait: « c’est le prix d’entrée au Club de golf de Donald Trump ». Iras-tu à la réception du Club sans vérifier que les billets soient des vrais? Ou alors te diras-tu: « ces billets sont beaux et ressemblent à de vrais dollars, donc je pourrai entrer au Club sans problème »? Personnellement, j’aurais examiné les billets un à un, j’aurais vérifié la signature du président de la FED et pris une loupe pour grossir les fins détails des dessins. Si je découvrais des défauts dans certains billets ou si certains billets étaient différents, je me méfierais et je jetterais le tout à la poubelle car je ne voudrais pas aller en prison. Et si la punition pour avoir utilisé ces billets était l’enfer, j’aurais été encore plus méfiant.

    MB> Conclusion: la beauté peut être un critère pour faire un choix pour la vie, mais ne peut pas l’être pour faire un choix pour l’au-delà. Les critères doivent être: l’authenticité (être sûr de l’auteur), l’intégrité (être sûr de la transmission) et la perfection (être sûr de l’absence d’erreurs et de contradictions).

    HA> Mon père (qui n’est pas croyant) et mon frère cadet sont allés sur la côte en Tunisie une fois (Tunis, Carthage, Hammamet, Sousse et Sfax, je crois) en 2015 juste après les attentats. Ils avaient aimé leur voyage. Mon père, qui n’aime guère les foules, avait apprécié le fait de pouvoir visiter des ruines antiques, des musées et des marchés vidés de leurs touristes (il restait surtout des Russes, à ce qu’il paraît).

    MB> Je félicite ton père pour son courage. Je connais des tunisiens qui ne sont pas retournés dans leur pays dans ces années-là, de peur des attentats.

    HA> J’en suis à la page 29 du document que tu m’as envoyé. Je n’ai pas trouvé à redire. Cette lecture est fort intéressante.

    MB> Très bien, je te remercie. Continue s’il te plait. Même si tu rencontres des choses avec lesquelles tu n’es pas d’accord du point de vue religieux, continue à corriger simplement mon anglais. Avec toute ma gratitude.

    HA> En lisant plus au sujet de Paul et des différences entre le 3 récits tous rapportés par Luc, voici quelques pensées qui me sont venues.

    HA> Tout d’abord, en lisant le reste du livre des Actes, je vois que Luc avait l’œil observateur et l’esprit inquisiteur. Je ne peux donc pas croire qu’il n’ait pas remarqué les divergences entre les 3 récits. S’il avait intérêt à rendre le récit plus crédible, on pourrait penser qu’il eut été tenté d’homogénéiser les trois récits de lui-même ou qu’il aurait fait savoir à Paul à un moment donné que ces trois récits étaient un peu contradictoires et qu’il aurait demandé des éclaircissements afin de savoir ce qu’il en était réellement. Visiblement, il n’en est rien.

    MB> OK. Je vois donc que le livre de Luc est une œuvre humaine, basée sur des témoignages humains, que Luc n’était pas un témoin oculaire, qu’il a rapporté des témoignages en vrac sans les vérifier ni les harmoniser. C’est un très mauvais début. Mais continuons.

    HA> J’ai également du mal à croire que l’erreur soit attribuable à Luc, qui aurait eu des souvenirs différents d’un chapitre à l’autre ou qui aurait volontairement falsifié et rendu moins crédible son récit historique, alors que le but de sa lettre était d’édifier Théophile (tout comme son Évangile qu’il aurait écrit quelques temps auparavant). Parallèlement, il s’adressait aussi à d’autres lecteurs potentiels, qu’il cherchait sûrement à affermir dans la foi ou à convaincre du bien-fondé de la foi des apôtres.

    MB> Tu fais ici deux suppositions:
    1. Tu supposes que Luc ne peut pas se tromper. Si Luc écrivait par lui-même, où est le problème s’il se trompait en se contredisant? Mais alors comment pouvons-nous nous fier à un homme faillible incapable de nous raconter une seule version de la vérité ? Si Luc écrivait avec l’appui du Saint-Esprit, où était le Saint-Esprit quand lui et les autres évangélistes ont commis les erreurs que je cite dans mon autre document et qui ne peuvent en aucun cas être toutes expliquées?
    2. Tu supposes que Luc a écrit seul tout le livre des Actes. Qu’est-ce qui empêche que d’autres chrétiens aient pu participer à l’écriture des Actes que nous avons aujourd’hui entre les mains? Quand on voit que :
    o L’évangile de Marc a été complété (Marc 16.9-20)
    o Le début de Jean (Jean 1.1-18) a été ajouté
    o La fin de Jean a été incorporée (Jean 21)
    o La seule affirmation de la trinité a été insérée (1 Jean 5.7-8)
    o La seule citation de l’incarnation a été bricolée (1 Timothée 3.16)
    o L’histoire de la femme adultère a été insérée, en des endroits différents selon les manuscrits, mais le plus connu étant entre (Jean 7.52) et (Jean 8.12)
    o Le texte de la prière « Notre Père » lui-même a été allongé (Matthieu 6.13) et (Luc 11.4)
    o La phrase qui montre que Jésus est mort transpercé par une lance et non pas crucifié a été supprimée (Matthieu 27.49)
    o L’expression du Baptême au Nom du Fils seul a été étendue au Père et au Saint-Esprit (Matthieu 28.19)
    o La phrase qui dit que Dieu a engendré le Fils a été escamotée (Luc 3.22)
    o L’expression « Fils élu » a été changée en « Fils bien-aimé » dans (Luc 9.35)
    o La phrase qui dit que Jésus est venu sauver nos âmes a été ajoutée (Luc 9.56)
    o La souffrance de Jésus et le soutien de l’ange sont des ajouts (Luc 22.43-44)
    o Le pardon de Jésus sur la croix est un ajout emprunté à Etienne (Luc 33.34)
    o Le Codex Vaticanus a été un champ de bataille entre les correcteurs (Hébreux 1.3) (les traces sont encore visibles)
    o Et bien d’autres corruptions encore (cherche « #Corruption » dans mon autre document)…

    MB> Quand on voit autant de corruptions, qui nous dit que seul Luc a écrit les Actes? Ma théorie personnelle est que ce sont des scribes qui ont cru bien faire d’insérer l’histoire de la conversion de Paul ça et là sans se rendre compte qu’elle était ailleurs avec d’autres détails… contradictoires.

    HA> L’objectif de l’Évangile de Luc et du livre des Actes peut être à la fois ecclésiastique et apologétique. Sur le plan ecclésiastique, il peut avoir été écrit pour édifier l’Église, en servant d’histoire à la fois de la fin de la vie de Jésus sur terre et de ses apôtres. Dans un but apologétique, ce livre a pu être composé pour démontrer que le christianisme n’était pas une menace pour l’Empire romain. Plus précisément, selon certains historiens, il semble que ce livre ait pu servir la défense de Paul devant l’empereur. [Ce dernier argument semble correspondre le mieux à la fin abrupte et est également étayé par l’acceptation (ou la non-condamnation) de Paul par les autorités gouvernementales plusieurs fois tout au long du récit, ce qui servirait de précédent juridique devant la cour à Rome (18:12-17 ; 23:23-30 ; 26:31-32 ; et al.).

    MB> En tant que non-chrétien, ceci ne me concerne pas. Restons sur le texte et les faits s’il te plait.

    HA> En fait, je remarque surtout que (*)Luc a cherché à laisser un témoignage aussi fidèle que possible en ne gommant pas les divergences(*) ou même (**)les disputes(**) (entre Paul et Barnabas, par exemple), mais ne nous montrant la vraie nature imparfaite des hommes que Dieu avait choisi pour son œuvre, malgré leurs imperfections. Il est édifiant pour nous de connaître ces détails, qui nous montrent qu’être chrétien ne signifie pas qu’il faille être une personne parfaite (toutefois il ne faut pas faire d’excuse pour le péché). Parfois, quand je fais une introspection de ma vie, je suis déprimé et découragé parce qu’il m’arrive si souvent de me mettre en colère, d’être impatient, de douter, de faire des « sottises », etc. Mais alors le Saint-Esprit me rappelle des passages de la Bible comme ceux-ci, et me montre que Dieu n’est pas limité par la nature humaine des hommes qu’il utilise. En fait, mieux que cela, notre Père choisit le plus souvent d’utiliser ses enfants pour accomplir ses desseins, alors qu’il pourrait bien faires ses œuvres sans passer par nous. Il aime se servir de ses serviteurs, et je trouve cela merveilleux qu’il daigne se servir de moi. Je suis comme le fils prodigue. J’ai péché, mais je me repens, et Dieu m’aime autant qu’au jour où il m’a formé dans le ventre de ma mère. Cet amour est incompréhensible, et c’est pour cela que je sers Dieu. Parce qu’il m’a tant aimé.

    MB> (*) Luc nous a donc volontairement laissé des contradictions dans son livre? Quel était son but? Nous convaincre qu’il faut le croire? Et tu arrives à croire à ça ou bien c’est juste par amour des évangiles que tu le dis?

    MB> (**) Concernant les disputes entre les apôtres, peux-tu me dire où était le Saint-Esprit qui est censé habiter les apôtres et même les simples croyants pendant leurs conciles? Où était le Saint-Esprit quand ils se sont méfiés de Paul et l’ont fui? Pourquoi ne leur a-t-il pas dit que Paul s’est maintenant converti et est devenu leur chef avec Pierre? Où était-il encore quand Paul a abandonné Barnabas, celui-là même qui l’a réconcilié avec les compagnons de Jésus et lui a permis de prendre la place qu’il a aujourd’hui dans le christianisme?

    HA> Mais revenons à Paul.
    HA> Loin d’être la preuve d’une affabulation, les différences entre les récits démontrent pour moi la fiabilité du récit. En fonction de l’objectif du récit et du public qui l’entendra, les gens choisissent parfois de mettre l’accent sur différents aspects d’un évènement.

    MB> Hugues, j’espère pour toi que tu ne seras jamais soumis à la question devant un tribunal. Car si tu disais au juge que tes contradictions démontrent la fiabilité de ta version des faits, le juge ne t’enverra pas en prison, mais chez les fous. Non, vraiment, tu ne peux pas me convaincre par de telles affirmations, comme tu ne pourras jamais convaincre aucun juge ni aucune personne dotée de raison.

    MB> Extrait de mon autre document:
    Il existe dans (Daniel 13) une histoire qui devrait être méditée. Deux notables ont voulu abuser de la pieuse Suzanne. Comme elle se refusait à eux, ils l’accusèrent d’adultère. Elle a failli être lapidée si Daniel n’avait pas eu la sagesse de les interroger à part. Devant la divergence de leurs versions, il les confondit et ils furent lapidés à la place de Suzanne.
    A bon entendeur, …

    MB> D’après toi donc, puisque les deux notables juifs se sont contredits sur des détails, alors leur version des faits était la bonne et Suzanne aurait dû être lapidée à leur place. Quand tu rencontreras Daniel le jour du Jugement dernier, n’oublie pas s’il te plait de le lui expliquer. Dieu va sûrement le punir et te féliciter.

    HA> Le récit du chapitre 9, dans lequel l’objectif de Luc était de raconter l’histoire de l’Église primitive, mettait l’accent sur Paul et les croyants de Damas.
    Le récit du chapitre 22 ne se voulait pas une histoire mais un témoignage. Il souligne la judéité essentielle de Paul et sa fidélité à la loi, et fait référence au « Dieu de nos pères ». On sent qu’il souhaite ardemment que ses accusateurs juifs comprennent que Jésus est leur Messie.
    La défense de Paul devant Agrippa au chapitre 26, avec un petit auditoire plus privé et moins hostile, est différente.

    MB> Hughes, je t’en prie… Je ne te parle pas du but recherché par chaque récit ou de l’auditoire de chaque récit. Je te parle de détails. Et les détails tuent… Les détails ont envoyé plus d’un à la guillotine, et à la lapidation dans l’affaire de Suzanne.

    HA> En médecine comme en droit, une histoire totalement inchangée d’un événement à l’autre est plus susceptible d’être considérée fausse. Je rappelle que Luc était médecin.

    MB> Tu aurais confiance en un chirurgien du coeur qui, après l’opération, te dirait une fois qu’il a opéré l’oreillette gauche de ton coeur, une fois qu’il a travaillé sur la valve droite, et une fois qu’il était absent le jour de l’opération?

    MB> Je ne nie pas qu’une histoire puisse être racontée de différentes manières. Dans le Coran, c’est le cas aussi. Mais ces différentes manières doivent se compléter, pas se contredire!!! Soyons raisonnables par pitié, je t’en prie. Nous parlons d’un livre écrit par Dieu lui-même (pour certains chrétiens) ou au minimum inspiré par le Saint-Esprit. Dieu ne peut pas se contredire, même pas une fois.

    HA> L’exercice de la médecine consiste en partie à vérifier la véracité ou la fausseté des antécédents d’un patient, en particulier lorsque ce dernier fait des allégations sur le comportement d’une autre personne, par exemple en cas de maltraitance. Si une personne raconte une histoire, qu’une autre raconte exactement la même histoire et qu’une troisième raconte exactement la même histoire, l’auditeur doit soupçonner que les trois personnes ont collaboré au lieu de donner un témoignage indépendant. Un accord général est attendu, mais un accord exact ne l’est pas. C’est ce que l’on attend d’un témoin à l’autre, mais aussi d’un même témoin au fil du temps. Paul a raconté ces trois récits à Luc, qui les a consignés dans les Actes des Apôtres.

    MB> D’accord Hughes. Tu m’as convaincu. J’en déduis donc que tout ce qui est raconté sur Jésus dans les quatre évangiles est susceptible d’être faux. Car aucun récit ne peut être considéré comme authentique. Je dois donc douter de tout ce qui est écrit. Et pourtant, nous sommes en train de parler de vie éternelle et de mort éternelle. Mais ce n’est pas grave… Les textes et les témoignages qui sont la base de la foi peuvent être incomplets ou même faux. Fermons les yeux et marchons… vers le précipice.

    MB> Encore une fois: deux témoins qui se contredisent ou un témoin qui se contredit au cours du temps sont des suspects potentiels. Comment peut-on établir un verdict sur la base de leur témoignage? Et le verdict ici est: paradis ou enfer.

    HA> (*)Il ne fait aucun doute que quelque chose s’est passé(*) sur le chemin de Damas. Les hommes qui accompagnaient Paul ont (*)soit(*) entendu quelque chose (9:7), (*)soit(*) n’ont pas compris la voix (22:9), (*)soit(*) une combinaison des deux. (*)Soit(*) Paul seul est tombé à terre (9:4, 22:7), (*)soit(*) ils sont tous tombés (26:14), (*)soit(*) une combinaison des deux. Les divergences apparentes entre les récits, eux-mêmes séparés par des années de temps, reflètent selon moi la nature humaine, que ce soit (**)en oubliant des détails ou en mettant l’accent sur certains faits(**) plutôt que sur d’autres.

    MB> (*) Soit ceci, soit cela, soit autre chose. Mais une chose est certaine : il s’est passé quelque chose… ou peut-être rien! Pourquoi ? Parce que seul Luc l’élève de Paul a rapporté ces faits. Aucun autre manuscrit ne les confirme. Moi je penche pour cette dernière supposition : comme dans le cas de Suzanne, si les témoignages se contredisent, alors toute l’histoire est inventée. Et Jésus l’a bien dit:
    • Alors, si quelqu’un vous dit : Voici, le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; et ils montreront de grands signes et des prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus. Voici, je vous l’ai dit à l’avance. » (Matthieu 24.23-25).
    • Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. (Jean 14.21).
    Etait-ce le cas de Paul? NON et mille fois NON!

    MB> (**) Donc Luc aurait pu se tromper à cause du temps qui est passé… Très bien. Et pour les quatre évangiles? Puis-je de mon côté invoquer le temps? Quand Marc, Matthieu, Luc ou Jean parlent de « Fils de Dieu » par exemple, puis-je supposer que le temps et le bouche-à-l’oreille ait pu les tromper? (même si l’expression a été utilisée dans la Bible pour le peuple d’Israël et ne prouve absolument pas la divinité de Jésus). Quand les évangélistes parlent de crucifixion de Jésus, de sa mort, de sa résurrection, puis-je supposer que le temps ait pu les induire en erreur? Puis-je supposer que les évangélistes ont pu mettre l’accent sur certains faits pour mettre l’accent sur certains dogmes inventés mais absents de l’histoire du Christ? Puis-je supposer que Jean a changé le jour de la crucifixion à des fins dogmatiques afin de faire de Jésus le nouvel animal sacrifié le jour de la Pâques (voir mon autre document)?

    MB> Hugues, tu me rappelle ici Robert V. Huber et Stephen M. Miller (protestants, défenseurs de la Bible) qui nous disent dans leur livre « The Bible, A History » : « Mais les auteurs des évangiles n’ont pas tenté d’écrire une histoire chronologique de la vie du Seigneur Jésus, mais plutôt ils écrivaient des livres théologiques qui nous montrent qui était Jésus et ce qu’il a fait. Et ils ne voyaient aucune erreur à changer un fait historique pour souligner un point théologique. » Edifiant, n’est-ce pas?

    MB> Hugues, comment peux-tu parler ainsi du livre qui est la base de ta foi? Si le temps, l’oubli ou la volonté des auteurs a pu fausser fut-ce un seul mot dans la Bible, comment peux-tu lui confier ton âme?

    HA> Ce récit de conversion est utile à tous les chrétiens de diverses manières. Ceux qui craignent d’être trop pécheurs pour que Dieu ne les sauve disposent d’un modèle qui passa du pire ennemi des chrétiens à l’un de leurs plus grands prédicateurs et apologètes. Ceux qui croient qu’ils peuvent être des chrétiens « en solo » voient le besoin absolu que même le plus grand des apôtres avait de ses frères en Christ. Ceux qui doutent de l’autorité de Paul en tant qu’apôtre peuvent être rassurés par l’autorité que Dieu lui a donnée. L’histoire de Paul nous instruit bien, démontrant le choix souverain de Dieu pour ses serviteurs et la certitude de sa volonté. C’est un modèle pour les croyants d’aujourd’hui.

    MB> As-tu entendu parler d’Al-Capone le chef de la mafia? As-tu regardé le film « Le Parrain »? Al-Capone allait souvent à l’église et tenait toujours un chapelet dans sa main. Moi, je vois en lui un des pires criminels de l’Histoire. Toi, tu pourrais voir en lui un des plus grands bienfaiteurs de l’Humanité et… un modèle à suivre.

    HA> Voilà ce que je pense au sujet de cette controverse. Je t’ai dit ce que j’en pense, libre à toi d’en douter et de me dire quels sont tes arguments à l’encontre de cette croyance.

    MB> Je n’ai qu’une seule chose à dire: débarrasse-toi dix minutes de ta foi et relit les textes. La grande différence entre un musulman et un chrétien est qu’un musulman peut le faire sans rencontrer de tels détails tellement contradictoires qui l’obligeraient à invoquer l’erreur, l’oubli ou la volonté de l’auteur.

    HA> Quant à l’autre document que tu mentionnes, j’en ai lu des parties, mais le temps me manque pour te répondre en détail sur chaque question, et comme ma croyance et mon vécu diffèrent assez radicalement des tiens, je ne vois pas l’utilité de discuter sur chaque détail. En effet, ce serait très vraisemblablement une perte de temps de part et d’autre, car la plupart des points (contradictions) qui sont utilisés par les non-croyants pour attaquer l’Évangile (*)deviennent limpides(*) (**)une fois qu’on est né de nouveau(**) [qu’on se repent de nos péchés (ce qui inclut de ne plus commettre de péché volontairement), qu’on abandonne sa vie à Dieu et qu’on reconnaît que le seul sacrifice qui puisse payer pour notre salut est celui de Jésus]. Il y a parfois des détails qui peuvent encore nous faire buter, mais ils semblent souvent insignifiants pour le chrétien et dans d’autres cas lui permettent de continuer à explorer les voies de l’Éternel en cherchant la réponse à ces questions.

    MB> (*) As-tu trouvé limpides tes explications sur les trois récits de la conversion de Paul? Soit honnête! Iras-tu te défendre devant Dieu le jour du Jugement dernier avec de tels arguments?

    MB> (**) C’est bien ce que je disais au début de ce mail: une fois baptisé (né de nouveau), vous faites abstraction de votre cerveau et ne voyez plus ce qu’un homme raisonnable voit dans la Bible. C’est toute la différence avec le musulman qui croit en Dieu mais garde sa raison pleine et entière.

    MB> Je t’en prie, ne jette pas mon document comme ça. Fait l’effort de le lire. Il n’y a pas que les erreurs et les contradictions. Je parle aussi des corruptions « dogmatiques » et de certains faits découverts par les chercheurs qui vont vraiment t’étonner.

    HA> Que Dieu nous éclaire. C’est mon désir sincère. Je veux connaître la vérité si je ne la connais pas encore et je n’ai nul intérêt à égarer autrui. Je crois que toi aussi tu as ce sentiment.

    MB> Je te jure Hugues que si j’avais les mêmes contradictions dans le Coran, je quitterai l’Islam dans la minute. Mais par un miracle que je n’arrive pas à expliquer, toi Hughes Andries, tu es capable de rester encore chrétien. J’admire ton entêtement…

    MB> Je rends grâce à Dieu qui m’a fait musulman et qui m’a donné un Coran et un prophète faciles à défendre contre toutes les attaques. Rappelle-toi de mon second mail où j’ai répondu point à point à toutes les attaques que tu m’as rapportées. Ai-je utilisé des arguments comme les tiens? Ai-je dit que le prophète a pu oublier ou bien qu’il ne voulait pas se contredire ou qu’il a parlé selon l’auditoire concerné?

    MB> Quant à toi, je prie Dieu pour qu’il t’ouvre les yeux et qu’il te montre qu’on ne peut pas entrer au Club de la vie éternelle avec une liasse de faux billets (manuscrits) 🙂

    HA> Que Dieu te bénisse,

    MB> Qu’Allah te guide, puis te bénisse. Amine

    HA> Hugues ANDRIES
    HA> Société évangélique de bibles et traités
    HA> Courriel: info@gospeltract.ca
    HA> http://www.traitesevangeliques.org
    HA> http://t.me/traites

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    1. Bonjour Mahmoud,

      Merci pour ton commentaire. En effet, je te cite dans cet article comme point de départ d’une réflexion. J’espère que ce que j’y ai écrit est vrai et n’entache en rien ta réputation et ton nom. Ce n’était en tout cas pas du tout mon intention. Je ne me souvenais pas que cet extrait faisait partie d’un des livres que tu comptes publier un jour. Si tu le désires, il me fera plaisir de supprimer cet article.

      Quant au souci éthique de parler d’autrui sans leur accord ou de citer ce qu’ils ont écrit en message privé, je te demande pardon. C’est vrai que cela peut être vexant, tout autant pour toi que pour R.G. J’avais pris le soin de ne pas te nommer pour justement protéger ta vie privée, mais puisque tu t’invites à la discussion, je ne vois aucun inconvénient à approuver ton commentaire afin que tu puisses défendre ta cause devant tous ceux qui ont lu mon article.

      Je prie que dans sa miséricorde Dieu t’ouvre les yeux comme il l’a fait pour Paul.

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    2. Avatar de Mahmoud B. Mahmoud B.

      Bonjour Hugues,

      Merci pour ton commentaire. R.G. le pasteur lyonnais et toi, vous êtes présents sur le net. Votre parole est publique et vous appelez publiquement à votre religion. Partager vos écrits n’est donc pas une faute. Quant à moi, tant que je n’ai rien publié (comme ici), mes écrits restent privés.

      Mais passons cette étape je te prie. Je te remercie d’avoir publié mon très long commentaire et continuons le débat sur ce point… publiquement.

      Quant à demander à Dieu de m’ouvrir les yeux comme il l’a fait pour Paul, alors il semble que tu n’as pas encore compris ma position vis-à-vis de Paul. Je sais qui il est pour toi et pour ton église (comme je te l’ai dit c’est en faisant des recherches sur les églises pauliennes, que j’ai découvert cet article). Mais tu sais aussi que ma 1ère oeuvre sur le christianisme était sur Paul (Paul de Tarse, le véritable fondateur du christianisme, en français et en anglais). J’y démontre que Paul n’était qu’un menteur (par la bouche même de Jésus-Christ) et qu’il n’a fait que miner la religion du Christ de l’intérieur. Et il a parfaitement réussi son coup puisque tous les chrétiens, orthodoxes, catholiques, protestants, anabaptistes, tous préfèrent la parole de Paul à celle de Jésus.

      ● 23 Alors, si quelqu’un vous dit : Voici, le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. 24 Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; et ils montreront de grands signes et des prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus. 25 Voici, je vous l’ai dit à l’avance. (Matthieu 24)

      Qui a prétendu avoir vu le Christ ? Qui s’est auto-proclamé apôtre du Christ (contre les vrais compagnons du Christ) ? Qui a fait de grands prodiges (d’après ses dires que personne n’a vérifiés) ? Qui a convaincu certains disciples de Jésus (pas tous) ? La prophétie du prophète Jésus s’applique parfaitement, et pourtant vous croyez Paul !

      ● 21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. (Jean 14)

      Qui, au moment des faits, était l’un des pires ennemis de Jésus (partant à Damas pour chasser ses adeptes et les ramener à Jérusalem se faire emprisonner ou tuer) ? Peut-on imaginer que quelqu’un puisse être le pire ennemi d’une cause et se transformer, en quelques heures, en son porte-étendard ? Pensez-vous qu’Hitler, s’il avait survécu, aurait pu être élu 1er président d’Israël ? Chez les chrétiens, c’est normal !

      ● 19 Quiconque donc aura supprimé l’un de ces plus petits commandements et aura enseigné ainsi les hommes, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; et quiconque l’aura pratiqué et enseigné, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. (Matthieu 5)

      Qui est venu détricoter la loi de Moïse en supprimant le sacrifice rituel des animaux (Galates 2.11-14), la circoncision (Galates 5.2-6) et toute l’utilité de la loi (Galates 2.21) ? Qui a changé son nom de « Saul » qui signifie « Désiré » en « Paul » qui signifie « Petit » ? Jésus, le prophète, vous a même déclaré son nom : « Petit » / « Paul », que voulez-vous de plus ?

      ● 14 et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même se transforme en ange de lumière (2 Corinthiens 11)

      Paul n’a jamais vu ou entendu Jésus de son vivant, comment aurait-il pu reconnaître Jésus dans cette apparition miraculeuse ? Ne dit-il pas lui-même que Satan se transforme en ange de lumière ? Qui lui dit donc que ce n’est pas Satan qui lui est apparu sur la route de Damas ? Tout se passe, et je ne suis pas le seul à le penser, comme si, poussé par Satan, Paul ne s’est converti à la religion du Christ que pour la miner de l’intérieur en corrompant entièrement le message de Jésus.

      ● 19 Car, étant libre à l’égard de tous, je me suis asservi à tous, afin de gagner le plus de gens ; 20 et pour les Juifs, je suis devenu comme Juif, afin de gagner les Juifs ; pour ceux qui étaient sous la loi, comme si j’étais sous la loi, n’étant pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui étaient sous la loi ; 21 pour ceux qui étaient sans loi, comme si j’étais sans loi (non que je sois sans loi quant à Dieu, mais je suis justement soumis à Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi. 22 Je suis devenu pour les faibles [comme] faible, afin de gagner les faibles ; je suis devenu toutes choses pour tous, afin que de toute manière j’en sauve quelques-uns. 23 Et je fais toutes choses à cause de l’évangile, afin que je sois coparticipant avec lui. (1 Corinthiens 9)
      ● 7 Car si la vérité de Dieu dans mon mensonge a abondé pour sa gloire, pourquoi moi aussi suis-je encore jugé comme pécheur ? (Romains 3)
      ● 20 Or dans les choses que je vous écris, voici, devant Dieu, je ne mens point. (Galates 1)
      ● 31 Le Dieu et Père du seigneur Jésus (lui qui est béni éternellement), sait que je ne mens point. (2 Corinthiens 11)
      ● 7 pour lequel moi, j’ai été établi prédicateur et apôtre (je dis la vérité, je ne mens pas), docteur des nations dans la foi et dans la vérité. (1 Timothée 2)

      Qui ment à ses interlocuteurs en se faisant passer pour ce qu’il n’est pas ? Qui pense que le mensonge peut abonder la gloire de Dieu ? Qui insiste tout le temps sur le fait qu’il ne ment pas ? Un honnête homme ne jure jamais et encore moins pour dire qu’il ne ment pas ! Un affabulateur, par contre…

      Ai-je inventé des choses ? Tout est entre vos mains dans les évangiles ! Libre à vous d’ouvrir les yeux ou de les garder fermées.

      PS : Pour ceux parmi les lecteurs qui s’étonnent qu’un musulman s’intéresse de si près au christianisme, sachez que je ne suis entré dans ce domaine que le jour où une personne travaillant pour l’Eglise Protestante Evangélique de Montréal a essayé de convertir un jeune membre de ma famille, profitant de sa faiblesse. Après avoir dialogué avec cette personne et qu’il a fui la discussion (il ne me répond plus), j’ai reçu un tract chez moi de la part de votre église. Tract qui corrompait de façon évidente la parole de Jésus dans (Jean 4.21) puisque ce verset est considéré par les musulmans comme une prophétie sur l’émergence de La Mecque comme dernier lieu de l’adoration de Dieu. C’est en vous contactant à ce sujet que notre discussion, Hugues et moi, a commencé. Chaude au départ, elle est maintenant beaucoup plus amicale.

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      1. Avatar de Dythor Dythor

        Salam Mahmoud,

        Une question m’est venue à l’esprit : Avez-vous adopté les mêmes réflexions sur le coran? Qu’est-ce qui vous prouve que le coran est vrai ?

        J’ai l’impression en vous lisant que vous avez à votre disposition une autre bible que la majorité n’a pas. Et ça me fait penser aux sociétés occultes. Vous pouvez me dire si vous êtes musulman simplement ou aussi dans une autre secte occulte (Je crois à votre honnêteté intellectuelle). Ça pourrait aider à recadrer la discussion ou s’il faut simplement prier espérant que Dieu ouvre les yeux à chacun de nous parce qu’il y a des écrits dans le coran qui sont contradictoires et d’autres écrits qui contredisent d’autres livres 📚 précédents. Comment avez-vous fait ce choix intellectuellement et quelles ont été vos démarches.

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        1. Avatar de Mahmoud B. Mahmoud B.

          Bonjour Dythor,

          Merci pour votre commentaire et désolé pour le délai (occupé avec le début de l’année scolaire). En réponse à vos questions et interrogations, voici ce que je peux dire. Je m’excuse de la longueur du message et du temps qu’il va vous prendre. En tous cas, ce sera plus court que la Vie Eternelle que nous recherchons tous. N’est-ce pas ?

          1/ Réflexions sur le Coran

          Oui j’ai adopté les mêmes réflexions sur le Coran. Je me re-cite (voir ci-dessus) :
          MB> Je te jure Hugues que si j’avais les mêmes contradictions dans le Coran, je quitterai l’Islam dans la minute. Mais par un miracle que je n’arrive pas à expliquer, toi Hughes Andries, tu es capable de rester encore chrétien. J’admire ton entêtement…

          2/ Véracité du Coran

          Votre question sur la véracité du Coran est vague mais je vais vous donner ma définition de la véracité d’un message en tant qu’ingénieur spécialisé dans la sécurité informatique. Pour qu’un message soit considéré comme vrai, il faut s’assurer de 2 choses : son intégrité (non corruption lors de sa transmission) et son authenticité (sa source est celle qui prétend l’être).

          2.1/ Intégrité

          Contrairement à la Bible dont les transmetteurs sont inconnus et les auteurs encore plus, le musulman sait qui a révélé au monde le Coran et qui l’a transmis. Le Coran a été avant tout un livre récité et aujourd’hui nous avons des millions de Hafizs (voir article Wikipedia) qui récitent le Coran à l’intonation de voix près. Ces Hafizs sont répartis sur la planète entière et pourtant ils récitent le même Coran dans les compétitions internationales, Coran qui a été lu par le prophète à ses compagnons qui l’ont appris à leurs suivants qui l’ont transmis à leurs suivants et ainsi de suite. Tout ce monde s’est éparpillé sur la Terre et pourtant personne n’a osé changer un seul mot. Le diplôme de Hafiz (Ijaza) qui cite la chaîne de transmission comporte une trentaine de noms environ (1445 / 50 : année actuelle / âge moyen d’une génération) et tient sur 1 page. Ce n’est donc pas un livre dont l’histoire est trop ancienne.

          Du côté de l’écrit, le Coran a été écrit du temps du prophète et rassemblé une 1ère fois par Abu Bakr le 1er Calife et une 2ème fois par Othman qui a fait imprimer 6 copies qu’il a envoyées aux pays conquis une vingtaine d’année seulement après la mort du prophète. Preuve que jamais les chefs musulmans n’ont essayé de s’accaparer le Coran ou de le cacher aux yeux du peuple. Certains des manuscrits de Sanaa (~1000 Corans) ont été datés du 1er siècle de l’Islam et pourtant elles contiennent le même Coran que nous avons entre les mains. Enfin, Dieu a affirmé à 3 reprises dans le Coran qu’il ne sera pas l’objet de corruption. Il a dit: « En vérité, c’est Nous qui avons fait descendre le Message [Coran et Sunnah] et c’est Nous qui en sommes gardien » (Coran 15.9). De l’autre côté, la Bible se termine par des menaces contre les corrupteurs, preuve qu’il y en avait déjà du temps du livre de l’Apocalypse.

          2.2/ Authenticité

          Dans l’opuscule contre l’athéisme dont je vais vous fournir le lien ci-dessous, j’ai recensé dans une seule lecture rapide du Coran 27 passages qui prouvent que le Coran provient de celui qui prétend l’avoir écrit, c’est-à-dire le Créateur de ce monde. D’autres spécialistes du Coran qui en connaissent mieux la langue que moi en ont tiré plusieurs centaines de preuves.

          2.3/ Autres preuves

          A ces preuves d’authenticité, je peux ajouter aussi celles qu’a donné le prophète lui-même (j’en cite environ 60 dans mon opuscule) et qui prouvent qu’il est un prophète soutenu par Dieu autant que l’étaient Jésus et Moïse, sinon plus. Ajoutons encore l’excellence de comportement dont il a fait preuve tout le long de sa vie et qui ne se raconte pas dans 4 petits évangiles mais dans d’immenses livres : sahih al-Bukharî, sahih Muslim, recueils de An-Nassa’i, Abû Dâwud, At-Tirmidhi, Ibn Majah, et bien d’autres de moindre importance. Et pour finir, je prendrai comme preuve la civilisation musulmane qui a dominé le monde pendant plus de mille ans et qui l’a fait progresser dans les domaines éthiques et scientifiques. Je citerai pour cela Jésus lui-même : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? » (Mat 7.16)

          2.4/ Mon opuscule

          Voici mon opuscule contre l’Athéisme et pour l’Islam :
          https://drive.google.com/drive/folders/1J8KB4xgb11Hg9GLbsjj9ilW_f-rMTTAN?usp=drive_link

          3/ Bible utilisée

          Dans tous mes commentaires sur cet article, je n’ai utilisé que la Bible John Nelson Darby depuis le site bibliquest.net. Elle est connue pour être la plus fidèle aux textes Hébreux et Grec. Si vous pensez que je ne cite pas la Bible que vous avez entre les mains, dites-moi quel est le passage qui vous gêne. Mais avant cela, merci de consulter ces excellents comparateurs de Bibles françaises et anglaises qui montrent les différences que vous avez entre vos manuscrits car chaque traduction a choisi un jeu différent. Et ces différences sont dues aux corruptions non intentionnelles parfois, mais intentionnelles, et pour des raisons dogmatiques, dans beaucoup beaucoup de cas.
          https://www.levangile.com/comparateur-bible-43-1-1
          https://www.biblehub.com/parallel/john/1-1.htm

          4/ Sociétés occultes

          Votre remarque est vraiment étrange. Je pourrais vous la retourner facilement ! Car vous formez une église minoritaire (à peine 1.5 millions de mennonistes dans le monde, beaucoup moins que la scientologie). En quoi j’apparais comme un membre d’une société occulte ? Dans tout ce que j’ai écrit, je n’ai cité que la Bible et une seule fois le Coran (ici).

          Je suis musulman, oui, sunnite, de l’école de jurisprudence Malikite. Je n’appartiens à aucun courant dogmatique novateur comme les Soufis, les Acharites ou pire les Chiites. Je ne me réfère qu’aux textes coraniques et prophétiques. J’explique dans mon opuscule comment le musulman fait le tri dans l’immense héritage de Hadiths prophétiques (page 65 de mon opuscule). Nous, sunnites, ne prenons nos dogmes que du Coran et des Hadiths authentiques dont la chaîne de transmission jusqu’au prophète est ininterrompue et composée uniquement de gens connus pour leur piété et leur bonne mémoire.

          Si je me suis mis à étudier la Bible, c’est pour les raisons que j’ai déjà évoquées : la tendance des églises évangéliques et anabaptistes à diffuser des messages corrompus vers les pauvres musulmans qui ne connaissent la Bible que par le nom, en essayant de les convertir par ignorance.

          5/ Contradictions dans les livres musulmans

          Comme je l’ai dit à Hugues, je rends grâce à Dieu de m’avoir donné un Livre et une tradition prophétique aussi facile à défendre. Toute langue naturelle peut conduire à des incompréhensions. D’un autre côté, à part la transmission de type Tawatur (plusieurs dizaines qui transmettent à plusieurs dizaines, conduisant à plusieurs milliers qui récitent le même texte, excluant toute corruption), toute chaîne de transmission peut conduire à une déformation du texte entraînant des contradictions.

          Jusqu’à présent, je n’ai jamais entendu parler de textes authentiques qui se contredisent. Si vous en avez, montrez-les-moi. Hugues a essayé, j’ai répondu point à point à tous ses doutes sur l’Islam et je ne suis pas un grand savant, je le répète.

          6/ Contradictions des textes musulmans avec les précédents

          D’abord, nous ne jouons pas dans la même cour comme disent les écoliers. Nous musulmans sunnites, nous nous assurons de la véracité des messages sur lesquels nous basons nos dogmes (Coran et Hadiths authentiques) et nous ne sortons pas de ces textes pour inventer des dogmes pour lesquels nous serions est obligés ensuite d’interpréter désespérément des textes interprétables autrement. Vous chrétiens, vous prenez des textes dont vous ne connaissez ni les auteurs, ni les transmetteurs, et vous les attribuez à Dieu. Ensuite, vous inventez des dogmes pour lesquels vous êtes obligés de chercher des textes flous ou interprétables autrement : « Moi et le Père, nous sommes un » ; « le Père est en moi, et moi en lui » ; « Celui qui m’a vu, a vu le Père » ; etc.

          Si ce n’était que ça ! La Bible en général, et le Nouveau Testament en particulier, sont pleins de textes corrompus (preuves scientifiques par étude des manuscrits) et contradictoires. Regardez, par exemple, l’histoire de la résurrection du Christ dans les 4 évangiles et celle de la conversion de Paul que nous discutons ici. Daniel 13 semble vous n’avoir rien appris sur l’importance des détails. Et puis où sont vos dogmes dans les 4 évangiles ? Où sont la Trinité et l’Incarnation dans tout le Nouveau Testament ? Isaac Newton vous a prouvé pourtant depuis 4 siècles, dans son livre « An Historical Account of Two Notable Corruptions of Scripture », que certains falsificateurs ont modifié les textes tardivement pour soutenir ces 2 dogmes. Pourquoi faire s’ils étaient déjà bien clairs dans les évangiles ?

          Si ce n’était que ça ! Les évangélistes eux-mêmes ont mis dans la bouche de Jésus des paroles qui ne sont pas les siennes. Dans son livre « La Bible de l’Annonciation au Texte », l’évêque catholique libanais Joseph Naffah déclare : « Certains pourraient se demander pourquoi les apôtres ont attribué à Jésus des paroles qui ne sont pas de lui. Pourquoi n’ont-ils pas dit par exemple : l’apôtre Matthieu a dit ou Jacob a dit, etc. ? L’affaire est simple : les apôtres nous rapportent ce que Jésus a enseigné même s’ils ne le rapportent pas à la lettre ». Tiens donc !!!

          Est-ce tout ? Pas encore ! Car les évangélistes ont aussi corrompu les faits. Robert V. Huber et Stephen M. Miller (protestants, défenseurs de la Bible), nous disent dans leur livre « The Bible, A History » : « Mais les auteurs des Evangiles n’ont pas tenté d’écrire une histoire chronologique de la vie du Seigneur Jésus, mais plutôt ils écrivaient des livres théologiques qui nous montrent qui était Jésus et ce qu’il a fait. Et ils ne voyaient aucune erreur à changer un fait historique pour souligner un point théologique. » Ah bon ???

          A quel moment donc puis-je vraiment lire les évangiles en étant sûr que ce que je lis comme parole ou fait est authentique ? Réponse : Jamais ! Bref, si nos textes se contredisent, alors demandez plutôt à ceux qui ont corrompu les vôtres depuis leurs rédactions, mais ne venez pas nous accuser de quoi que ce soit !

          7/ Mon choix et mes démarches

          Encore une fois, j’étais un musulman lambda croyant en Allah et ne cherchant des problèmes à personne. C’est quand les églises chrétiennes ont essayé de convertir un membre de ma famille au Canada, puis moi-même en France, que j’ai commencé à étudier la Bible et le Coran et la Sunnah. En très peu de temps, je suis passé d’un musulman par héritage à un musulman par conviction. Je me suis intéressé à toutes les religions, le Christianisme en premier, l’Athéisme en second et actuellement au Chiisme. Ma démarche est de tout mettre en doute et d’étudier les preuves et ce que disent les défenseurs de chaque religion. Et c’est ainsi que j’ai découvert que j’étais assis sur un trésor, l’Islam, que j’ai pratiqué tout au long de ma vie sans l’avoir jamais mis à l’épreuve. Et c’est quand j’ai mis toutes les religions à l’épreuve (voir mon opuscule qui est un résumé de cette démarche) que j’ai compris.

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            1. Avatar de Mahmoud B. Mahmoud B.

              Bonjour Alain.

              Il serait plus constructif pour le débat que la réponse à mes commentaires soit du même niveau. Je veux dire que :

              1/ Si vous avez un doute sur la véracité des informations que je vous écris, contestez-les par le détail au lieu de les rejeter d’un revers de main. Le jour où vous rencontrerez Jésus, il vous interrogera sur votre comportement et vous demandera pourquoi vous avez méprisé la vérité qui est venue jusqu’à vous.

              2/ Prétendre que Jésus « n’a jamais dit de tuer quiconque » dans une volonté manifeste de dénigrer le Prophète de l’Islam est mesquin et démontre que vous avez mal lu votre propre livre.

              Voyons en effet ce que disent vos évangiles sur la paix et l’amour de Jésus.

              ● 34 Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre ; je ne suis pas venu mettre la paix, mais l’épée : 35 car je suis venu jeter la division entre un homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; 36 et les ennemis d’un homme seront les gens de sa maison (Matthieu 10)

              Mettre l’épée sur la Terre, pour quoi faire s’il vous plaît ? Pour beurrer la tartine du matin peut-être ? Cherchez les occurrences du mot « épée » et ses synonymes dans le Coran et cherchez les dans les évangiles, vous verrez. Attention : je parle du Nouveau Testament seulement, n’allez pas vous égarer dans l’Ancien Testament car il paraît que c’est un autre Dieu qui l’a révélé.

              ● 25 Et de grandes foules allaient avec lui. Et se tournant, il leur dit : 26 Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple (Luc 14)

              Créer la division dans les familles et mettre la haine entre les enfants et leurs parents (voir aussi Matthieu 10.35-36 ci-dessus), c’est à cette vie-là que vous aspirez ? Le Prophète de l’Islam nous a enseigné à maintenir les relations de piété filiale même quand les parents refusent de se convertir. Jésus est venu nous enseigner la haine filiale quand la religion pénètre le foyer. Quel message doit-on choisir ?

              ● 36 Il leur dit donc : Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, et de même [celui qui a] un sac, et que celui qui n’a pas [d’épée] vende son vêtement et achète une épée. […] 38 Et ils dirent : Seigneur, voici ici deux épées. Et il leur dit : C’est assez. (Luc 22)

              L’une de ces deux épées n’a-t-elle pas été utilisée par Pierre dans (Marc 14.47) et (Jean 18.10) ? N’a-t-elle pas fait couler le sang ? Qui était l’instigateur ? Pourquoi a-t-il poussé ses compagnons à se procurer des épées ? Posez-vous ces questions !

              Et quand il reviendra sur Terre, que fera Jésus ? Viendra-t-il avec des roses ? Oh que non !

              ● 27 Quant à ces gens qui me haïssent et n’ont pas voulu m’avoir pour roi, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence. (Luc 19) [CRA]

              Du sang, encore du sang !

              Mais me diriez-vous Jésus n’a tué personne de son vivant, il y 2000 ans. Je vous dirai : il en avait la volonté et le désir et l’a même planifié, seulement il n’en avait tout simplement pas les moyens. Comment voulez-vous tuer quelqu’un avec une armée de 12 trouillards en présence de l’armée romaine ? Je ne me moque pas des compagnons de Jésus, c’est les évangiles qui le font :

              ● 50 Et tous le laissèrent et s’enfuirent. 51 Et un certain jeune homme le suivit, enveloppé d’une toile de fin lin sur le corps nu ; et ils le saisissent ; 52 et, abandonnant la toile de fin lin, il leur échappa tout nu. (Marc 14)

              Donc, en conclusion, Jésus avait bien l’intention de tuer, il a même donné les ordres, mais il n’avait pas les moyens de « tuer quiconque ». Par contre, le Prophète de l’Islam s’est défendu quand on a voulu effacer la Religion de Dieu de la surface de la Terre et il avait avec lui, non pas 12, mais des milliers de compagnons, qui n’avaient pas froid aux yeux et qui ne détalaient pas devant la force brute. Ces compagnons avaient la Foi que jamais les compagnons de Jésus n’ont eu et de sa propre bouche.

              Vous voyez donc cher Alain que si voulez que le débat aille vers ce terrain, le simple musulman que je suis a les armes nécessaires pour y descendre. Et un proverbe chez nous dit : « Quand votre maison est en verre, ne jetez pas des pierres sur la maison d’autrui ! ».

              Cher Alain, si vous voulez descendre à ce niveau, j’aurais d’autres pierres évangéliques dans ma besace sur l’amour de Jésus pour l’humanité et même pour sa propre famille en commençant par sa mère et ses frères. Mais je pense que c’est une perte de temps.

              Par contre, si voulez que le débat reste digne, je suis prêt à répondre à toutes vos questions dans un climat calme et apaisé.

              Amitiés

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