Reposez-vous un peu

Les apôtres se rassemblent auprès de Jésus; ils lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. Alors il leur dit: Vous-mêmes, venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu.

Marc 6. 30, 31

Jésus a envoyé ses disciples annoncer la Parole de Dieu et guérir les malades (Marc 3. 13-15). Ils sont revenus enthousiastes. Leur première expérience de service a été positive. Et pourtant, alors qu’il y a une grande foule dont il faudrait encore s’occuper, Jésus les appelle à tout lâcher pour le suivre dans le désert. Ces hommes n’ont peut-être pas compris l’ordre de leur Maître, mais ils lui ont obéi.

Cette demande de Jésus peut nous surprendre, mais elle nous enseigne à ne pas nous laisser absorber par une activité débordante, même si nous travaillons pour le Seigneur. “L’arc dont on ne relâche jamais la corde ne tardera pas à se briser”, disait un évêque de l’Église primitive.

« Venez à l’écart », leur dit Jésus. L’appel à être ses disciples est avant tout une invitation à sa communion, à rechercher ce qui lui plaît, en sa présence. Il est tellement facile de laisser les exigences du service chrétien étouffer ces moments de proximité avec lui! Nous ne pouvons pas travailler pour lui sans, avant tout, “être avec lui”.

“Reposez-vous un peu.” Un chrétien a écrit: “C’est le rythme naturel de la vie chrétienne. Celle-ci est faite en effet d’allers-retours constants entre la présence de Dieu et celle des hommes. La vie chrétienne alterne les rencontres avec Dieu dans le lieu secret et le service de l’homme sur la place du village”, mais toujours sous son regard.

Le serviteur hébreu

Un beau poème touchant que j’ai trouvé au détour d’une recherche sur la toile…

Depuis six ans je sers. J’ai œuvré pour mon maître,
Répondant chaque jour à ce qu’il désirait;
Serviteur acheté, j’ai payé cette dette:
Je peux enfin partir, la loi me le permet.

Mais dans cette maison se sont tissés des liens
Plus forts que l’esclavage, plus puissants que la loi;
C’est un motif plus grand, plus beau qui me retient,
Et cette liberté, je ne la prendrai pas.

Mon maître m’a donné, au cours de mon service,
Une femme que j’aime, puis des enfants sont nés,
Pour lui, pour elle, pour eux, je fais ce sacrifice:
Je ne veux pas quitter ceux qu’il m’a confiés.

La marque douloureuse, qui restera gravée,
Sera comme un témoin de ce renoncement;
Mon oreille percée parlera désormais
De l’amour pour mon maître, ma femme et mes enfants.

Comme ce serviteur, Christ a aimé son Dieu,
Son Église chérie, chacun des rachetés.
La trace du supplice, dans son corps glorieux,
Redira son amour durant l’éternité.
R.A. (d’après Exode 21. 1-6)