Il était une foi (recueil de poèmes), Table des matières

Voilà plus d’un mois que je n’ai rien publié! Le temps passe vite lorsqu’on est occupé!

J’ai terminé la publication des 48 poèmes d’Annick Markmann, une chrétienne octogénaire habitant en Bretagne.

Voici la table des matières de tous ses poèmes, avec un lien vers chaque article.

Introduction

Sur une pensée de :

* Charles Spurgeon
** Somerset Maugham
*** Auteur inconnu
**** Louis Aragon

Bonne Lecture à tous et que dieu vous inspire et vous bénisse!

Jésus pardonne

(Marc 2, Luc 5)

Ils le savaient : hier quand le jour se couchait,
Dans la maison de Pierre, le prophète revenait.
On le leur avait dit, les rumeurs courent vite,
C’est pourquoi, ce matin, le bonheur les habite.

Ils sont là, tous les quatre, marchant d’un pas altier,
Sur la voie qui, longeant le lac de Galilée,
Va à Capernaüm. Pour se synchroniser,
Ils chantent en marchant, les psaumes des degrés.

Car il leur faut marcher d’un pas bien ajusté.
Ils portent à l’épaule les branches d’un brancard
Où un paralytique par leur marche est bercé.
Ils veulent arriver ce matin sans retard.

Oui, le Nazaréen guérira leur ami.
Il étendra sa main au-dessus de sa tête,
Parlera à son corps qui retrouvera vie,
Ils en sont réjouis, c’est déjà jour de fête.

Les voilà arrivés à la demeure de Pierre,
Mais une grande foule entoure la maison.
Et comment approcher pour cette guérison
Ils ne peuvent entrer avec cette civière.

Voilà la solution ! il leur faut des cordages !
Un pêcheur dans sa cour en a pour son usage.
Ils montent sur le toit par le simple escalier,
Le découvrent en partie, passent le paralysé.

Le Rabbi dans la salle commune enseignait.
Pharisiens et docteurs de la loi l’écoutaient.
Lorsqu’au milieu d’eux, la civière descendit,
Jésus mesure la foi animant ces amis.

« Prends courage, dit-il, tes péchés sont ôtés. »
Les spécialistes de la loi se dirent en eux-mêmes.
« Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi, il blasphème !
Dieu seul peut pardonner aux hommes leurs péchés. »

Sachant ce qu’ils pensaient, Jésus leur avait dit :
« Pourquoi donc, dans vos cœurs, raisonnez-vous ainsi ?
Qu’est-il le plus facile de dire à ce paralysé :
Que ses péchés sont pardonnés ou de marcher ? »

Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme
A sur terre, le pouvoir de pardonner les péchés,
« Je te l’ordonne, lève-toi, dit-il au paralysé,
Prends ton brancard et retourne à ton home. »

À l’instant, devant tous ces témoins rassemblés,
Sautant hors de son lit, l’homme s’était levé
Avait pris la civière où il était couché.
Et tous louaient Dieu pour sa grande bonté.

Nos cinq amis reprirent la route en Galilée.
Ils marchaient, célébrant en mutuelle harmonie,
Pleins de reconnaissance, et leur foi comblée,
La gloire du grand Dieu qui pardonne et guérit.

  • Annick Markmann

Clément

C’est une vieille église, au cœur d’un vieux village
Avec sa haute nef, ses travées, ses statues,
La lumière colorée rayonnant des vitrages,
Ses portes latérales qui donnent sur la rue.

Quiconque veut entrer, pousse le lourd battant
De l’une de ces portes ouvertes à tout passant.
Or, Monsieur le curé est tourmenté de voir
Depuis une quinzaine, qu’un homme entre le soir.

Quand sonne l’Angélus, c’est réglé, il est là,
Il entre, et peu de temps après, il s’en va.
Il y a dans l’église de multiples trésors
Des statues polychromes, même des coupes d’or.

Il faudra surveiller dit le prêtre au bedeau,
Ce que cet homme fait chaque soir dans l’église.
L’homme, on le connaît peu, il est un chemineau
Qui passe chaque année au moment des cerises.

Pour mieux tout observer, le Bedeau s’est caché
L’Angélus vibre encore dans le soir printanier,
L’homme qui est entré, vient au pied de la croix,
S’assied sur l’un des bancs, et élève sa voix:

« Jésus, c’est Clément! »
Il attend un moment puis se lève et s’en va.
Le même scénario marque le jour suivant.
Mais le troisième soir, la porte ne s’ouvre pas.

Car à un coin de rue, quand il traversa,
Clément fut renversé par une automobile.
À l’hôpital, une ambulance le porta.
Bassin lésé, il lui faut rester immobile.

De jour en jour, il va de mieux en mieux
Sans jamais que l’on voit venir une visite.
La chaise près du lit ne gêne pas qu’un peu,
On lui avait donné la chambre la plus petite.

Aussi, ce matin-là, l’infirmière pressée,
Avait saisi la chaise afin de l’enlever.
Mais Clément l’en avait vivement dissuadée,
Sous prétexte que le soir il était visité.

Aux membres du service, l’infirmière en parlait.
On jugea le malade tant soit peu dérangé.
Personne n’avait vu qui que ce soit entrer,
Dans la petite chambre où Clément guérissait.

L’infirmière revient auprès de son patient.
« Vous êtes seul au monde, dites-le simplement.
La visite dont vous parlez, personne ne l’a vue,
Nous sommes prêts à penser qu’elle est non avenue. »

Ce n’est pas étonnant, que personne ne l’ait vue,
Pourtant à l’Angélus elle vient près de mon lit.
Elle s’assied sur la chaise et doucement me dit:
« Clément, c’est Jésus! »

Annick Makmann

En Chartreuse

Lorsque j’avais douze ans, j’aimais tant la montagne,
Ses rochers escarpés, ses sommets orgueilleux,
Avancer d’un pas franc sur ses chemins pierreux,
Respirer ses odeurs qu’un air vif accompagne.

Je montais ce jour-là, pour atteindre la crête,
Le Grand Som et ses pics aux roches acérées.
Du château aux herbages dominant la vallée,
J’avais prévu trois heures auxquelles j’étais prête.

Dans un vieux sac à dos, dont j’étais héritière,
Je portais mon repas et deux bouteilles d’eau.
J’espérais sur les pentes rencontrer le Paulo,
C’était un vieux berger, des amis de mon père.

Mais j’arrivai en haut, sans voir âme qui vive,
Je grimpai dans la croix pour étendre ma vue.
La Chartreuse, ses soms, ses cols, son étendue,
S’offrait d’un seul regard à mon âme émotive.

Tout m’était émotion dans la grandeur des lieux,
Dans l’immense escalier descendant en falaises,
Vers les toitures pentues du couvent des Chartreux,
Dans la gentiane jaune dont l’odeur vous apaise.

Soudain, il était là avec un grand troupeau,
Le berger attendu était un vieux bonhomme,
Barbu, échevelé, ridé comme une pomme.
Il était grand et fort, et portait un fardeau.

Une brebis placée, en écharpe, à son cou
Et il lui parlait avec des mots très doux.
Vois-tu m’avait-il dit, toujours elle s’écartait
De la route sécure où je les conduisais.

Alors une de ses pattes, un jour j’ai dû casser,
Elle va se restaurer, ensuite tout ira bien.
Elle est tout près de moi, ce qui crée un vrai lien
Guérie, elle me suivra sans courir de danger.

Car, c’est moi le berger, je garde mes brebis,
Je choisis les sentiers, et les verts pâturages.
Je sais où sont les sources. J’ai acquis avec l’âge,
Une vraie connaissance, des risques pour leur vie.

Ce soir, par exemple, je mettrai mon troupeau,
À l’abri des grands vents qui menacent l’alpage,
Là- bas, vers ces rochers, où j’ai fait un enclos
Et je dors à la porte, je garde le passage.

Nul ne peut me ravir, une mère, un agneau,
Aucun des prédateurs, n’a accès en ce lieu.
Les loups sont éloignés, par la lumière du feu
Que j’allume et dont la clarté monte haut.

Roulé dans mon manteau, souvent la nuit je prie
Sous l’étendue des cieux, le grand Dieu créateur.
Crois-tu que le hasard, soit source des splendeurs
Qui nous entourent ici, fille de mon cher ami?

Ton père, m’avait-il dit, c’est vraiment un copain;
Je ne dis pas, vois-tu, les choses à la légère,
C’est signe d’alliance que partager le pain,
Il a risqué sa vie pour moi, pendant la guerre.

Allez, salue le bien, salue aussi ta mère !
L’ensemble du troupeau entourait son berger.
Et il est reparti d’un long pas chaloupé,
Au nord-ouest en direction de la Ruchère.

Il me fallait aussi m’en aller, sans tarder.
Car je voulais passer au col du Cucheron,
D’où je redescendrais à Saint-Pierre d’Entre-monts.
Le chemin était long, avant que d’arriver.

Un pas derrière l’autre, j’ai marché sans faiblir,
Repensant aux événements de la journée.
À Paulo, à Jésus dont on m’avait parlé
Comme d’un bon berger, qui allait revenir.

-Annick Markmann

Lisette

Te souviens-tu de la Lisette ?
J’en parle à toi qui l’as connue.
Moi, je la trouvais plutôt chouette,
Comme tous les gars de l’avenue.

C’était une fille coquette
Qui marchait toujours les pieds nus
Dans ses sandales à talonnettes,
Prenait grand soin de sa tenue.

Voyait ses amants en cachette,
Mais cela m’était inconnu.
J’ai vraiment côtoyé Lisette,
En militant pour le salut.

Elle a quitté ses amourettes,
Et s’est décidée pour Jésus.
J’ai visité sa maisonnette
Étroit logis dans notre rue.

Sa demeure était proprette
Et son mobilier bien tenu.
Délicats comme l’était Lisette
Et petits comme sa vertu.

Elle a changé, douce Lisette
Et son passé lui a déplu.
On la baptise et place nette,
Commence sa vie en Jésus.

Les années passent. Vieille Lisette
Est seule chez elle, toute chenue.
Mais elle a perdu de l’assiette
Et dans un faux pas, elle a chu.

D’hôpital en maison de retraite,
Notre Lisette est soutenue.
Sous prétexte de sécurité parfaite,
Son indépendance est perdue.

Elle fut plumée, l’alouette.
Par sa famille, maison vendue.
Finis ses meubles, sa vie douillette,
C’est à l’hospice qu’on l’a rendue.

Elle s’affaiblit dans la disette
Et peu à peu, ne marche plus.
Les visites se font simplettes,
Car notre Lisette s’est tue.

Pour manger, elle porte bavette,
Infantiliser, c’est connu.
Et dans sa petite chambrette,
La vie ne l’intéresse plus.

De la main même de sa sœurette
Qui réchauffait sa main menue,
On a privé aussi Lisette,
Car la covid est apparue.

Et on l’a mise aux oubliettes,
Les rencontres sont défendues.
Ce sont des masques à l’aveuglette,
Qui lui servent tous ses menus.

Elle somnole, confinée, seulette,
Sans avenir, privée de but.
Ce matin, elle est morte Lisette,
De tout ce qu’elle n’avait plus.

-Annick Markmann

Se faire pigeonner

Photo de Tim Mossholder sur Unsplash

Te souviens-tu ami, de l’affaire du pigeon,
Et comme nous reçûmes ainsi une leçon.
Je ne veux pas parler des pigeons qui tournaient
Et qui se décrochaient lorsque tu les tirais.

À ce tir aux oiseaux, tu étais très habile
Et tes flèches volaient, frappaient les volatiles.
Ce matin-là pourtant, c’était un autre enjeu
Qui nous livrait armés dans l’automne brumeux.

Nous marchions d’un bon pas sur le glissant sentier.
Il avait plu la nuit, les prés étaient trempés.
Mes chaussures prenaient l’eau et j’avais froid partout,
Mais nous allions au bois rejoindre Guy et Lou.

Guy t’en avait parlé, il avait repéré,
En plein cœur du grand bois, un endroit déboisé,
Une clairière étroite et à ses quatre coins,
Les cendres de quatre feux qui restaient en témoins.

Il en avait conclu en éclairé stratège,
Que l’ennemi nazi dans la nuit qui protège,
Avec les collabos, en ce lieu bien caché,
Dressait des plans iniques pour les exécuter.

C’était donc en espions que nous pensions aller,
Guidés par Guy et Lou, voir, puis dénoncer
Aux forces résistantes, la grande découverte,
Qu’elles utiliseraient comme botte secrète.

Et nos cœurs d’enfants étaient pleins de hardiesse.
Nous étions des héros à l’âme vengeresse.
Armés de nos fusils, nous voilà arrivés
Au lieu du rendez-vous, près de deux peupliers.

Nous l’avons vu ensemble, il était au repos
Sur le fil barbelé qui clôturait l’enclos.
Je ne sais pas pourquoi, t’es-tu cru dans ton jeu ?
Tu as soudain crié : « Préparez arme, en joue, feu ! »

Joignant le geste à la parole, tu tires sur le pigeon.
Le projectile l’atteint et le frappe en plein front.
Il est tombé à terre, on s’est précipités.
Il était vraiment mort, et j’en fus atterrée.

Quand Guy est arrivé, nous étions à genoux
Sur le sol gorgé d’eau, à regarder le trou
Que le plomb avait fait et d’où coulait le sang,
Comme coulaient les pleurs de nos cœurs d’enfants.

Il n’a pas versé une larme avec nous,
Et c’est avec le pied qu’il retourna l’oiseau.
« Ben, mon vieux, a-t-il dit, t’as pas raté ton coup !
Regarde, il est bagué, c’est celui du Jeannot.

Et le Jeannot, sais-tu ce qu’il a déclaré ?
Si quelqu’un touche un jour à mes pigeons bagués,
Avec ma carabine, que je charge au gros sel,
Je lui tire dans le cul, afin qu’il s’en rappelle ! »

Alors, toi et moi, surpris on n’a rien dit.
On a pris le pigeon, on l’a enveloppé
Avec nos deux mouchoirs, c’est moi qui l’ai porté.
Tu portais les fusils et on a suivi Guy.

L’attrait de la clairière, des feux, s’est envolé.
On a tout regardé, nos yeux étaient voilés.
Et le secret espoir de vaincre l’ennemi
Par la conspiration avait perdu son prix.

Le terme de la visite est enfin arrivé,
Car de quitter ces lieux, nous étions empressés.
« Avant que vous partiez, attendez, a dit Guy.
Vas-y Lou, ils sont beaux, n’est-ce pas leurs fusils ! »

« Les fusils sont à nous ! » leur avons-nous crié.
Mais alors de tes mains, ils les ont arrachés.
« Quand le Jeannot saura celui qui a tué
Son pigeon préféré ! » nous ont-ils opposé.

Et on leur a laissé ces précieux trésors,
Que nous avions payés du fruit de nos efforts.
Au fond de ton jardin, tu as creusé la tombe
Où reposent à jamais nos rêves les plus sombres.

Avant de l’enterrer, on a serré l’oiseau,
Dans un petit coffret vidé de mes joyaux.
On a mis une croix de deux brins de branchage.
On a écrit son nom : « Henri VIII courage. »

Ce nom on l’a trouvé dans un tube d’acier,
Que le pigeon portait sous ses plumes caché.
On a pleuré longtemps de découragement
Et décidé de n’en rien dire à nos parents.

Alors, pendant deux mois, on a vécu l’enfer,
Ruinés, pillés, esclaves de nos deux tortionnaires.
« Quand le Jeannot saura » furent leurs mots vainqueurs.
Ils nous ont soutiré jusqu’à l’argent du beurre.

Nos goûtés, nos bonbons, les sous de nos tirelires.
Chaque jour un peu plus, ne cessant de nous dire :
« Quand le Jeannot saura qui a tué l’oiseau. »
Et nous avons donné tous nos biens les plus beaux.

On a même souvent rédigé leurs devoirs,
Avant que de rentrer, assis sur le trottoir.
J’ai porté leurs cartables, j’ai ciré leurs souliers.
Jusqu’au jour où vraiment, j’ai été dépassée.

Comme j’allais au pain,
Les pièces dans la main,
Ils ont voulu l’argent,
Celui de mes parents.

« Quand le Jeannot saura qui a tué… »
Pleurant à gros sanglots, chez moi, je suis rentrée.
Vers Maman qui s’inquiète, je viens me réfugier
Et j’ai tout raconté, elle en fut bouleversée.

Elle en parle à papa, ta Mère est descendue
Et là devant les trois, nous avons comparu.
Ils nous conseillèrent le jour même d’aller
Jusque chez le Jeannot et de tout avouer.

Emporte aussi le tube, t’a dit encore Papa,
Car c’est important, surtout, ne l’oublie pas.
Nous sommes arrivés, tremblant de tous nos êtres,
On l’a vu au piano, à travers la fenêtre.

Puis on frappe au carreau, il est venu vers nous,
Il nous fait entrer et dit : « Que voulez-vous ? »
Alors tu t’es lancé et lui as déclaré :
« J’ai tué votre Henri et j’en suis désolé. »

Il n’a pas compris et au milieu des larmes,
Nous avons raconté l’épisode des armes.
Quand tu lui as tendu le tube retrouvé,
Il a lu le message et tout s’est éclairé.

Nous prenant dans ses bras, il dit : « Je vous pardonne. »
Nous étions libérés, la vérité est bonne.
Il a saisi un livre, nous a lu un récit
Qui parlait de pardon, de bonheur et de vie.

Je n’ai pas bien compris, j’étais trop bouleversée.
Quand nous sommes partis, il nous a embrassés.
Et le matin suivant, quand Lou m’a susurré
« Si le Jeannot savait… », alors j’ai rigolé.

« Il le sait, vois-tu, et nous a pardonnés. »

J’ai retrouvé hier, le texte dans la Bible,
Que nous a lu Jeannot il y a si longtemps.
Ses mots en sont précis et éclairent la cible,
De toute cette histoire vécue par deux enfants.

Psaume 32 de David. La bénédiction du pardon. Heureux celui à qui la transgression est remise, à qui le péché est pardonné !… Je t’ai fait connaître mon péché… Et tu en as effacé la peine…

-Annick Markmann

Qui ?

Te souviens-tu, ami, de l’histoire entendue,
de nos premiers parents et du fruit défendu.
Comment la mort surgit et comment le bonheur
d’une vie de confiance s’était enfui sur l’heure.

Quand Adam se voit nu, de la peur il ressent.
Des feuilles d’un figuier, il fait un vêtement.
Il est pris de panique, il entend venir Dieu,
tente de se cacher avec Ève, à ses yeux.

« Adam, où es-tu ? » Dieu qui l’aime l’appelle.
« Qui t’a dit que tu es nu ? » Dieu l’interpelle.
Aucune voix audible avant n’avait rien dit,
alors pourquoi Adam soudain avait-il fui ?

À l’intérieur de lui, quelqu’un avait parlé.
Quelqu’un qui parle en nous dévoile nos péchés.
Nous le connaissons tous, il met nos âmes à nu.
Si nous nous égarons, il nous dit : « Que fais-tu ? »

Ce quelqu’un là, c’est la conscience.

Silencieux, dans la nuit, il avance à grands pas,
caché dans son manteau, il s’appelle Judas.
Il a vendu Jésus trente pièces d’argent,
C’est le prix d’un esclave qu’il a reçu comptant.

Il était un disciple et bien plus un apôtre,
il a fait des miracles avec les onze autres.
Il aimait trop l’argent, et les trente deniers
étaient assez tentants pour le faire bifurquer.

Mais les pièces reçues vont lui brûler les doigts,
et au sol dans le temple, il les jette. Pourquoi ?
Qui le pousse à aller dire aux principaux prêtres,
« J’ai vendu l’innocent et j’ai trahi mon maître. »

Ce quelqu’un là, c’est la conscience.

Un combat comparable trouble le jour suivant,
l’âme d’un autre apôtre, tu vas voir comment.
Pierre, sûr de lui, n’avait-il pas clamé
qu’il ne pourrait jamais, Jésus abandonner ?

On se souvient de la réponse que fit le Maître :
« Au chant du coq, tu m’auras renié trois fois. »
Pierre dans le Prétoire, s’approche d’un feu de bois
Un soldat s’y chauffant prétend le reconnaître.

« Tu es de ses disciples, toi ? – Je n’en suis pas ! »
Pour la troisième fois, Pierre le renia.
À ce moment précis, un coq avait chanté.
Le regard de Jésus vers Pierre s’était tourné.

Pierre a quitté les lieux, il pleure amèrement.
Dis-moi ce qui soudain lui arrache ces larmes,
ce qui vient l’éclairer et ce qui le désarme,
lui montrant la laideur de ses trois reniements ?

Ce quelqu’un là, c’est la conscience.

C’est elle qui depuis notre enfance nous donne,
d’évaluer le poids de nos agissements.
Elle ne nous lâche pas, nous parle et nous talonne.
On ne peut l’écarter, elle pointe présent.

On se laisse reprendre ou on lui dit : « Tais-toi !
Je ne t’ai pas sonnée, j’en ai marre, laisse-moi ! »
Mais on la sait tenace, on en est héritier.
Elle est la sentinelle, qui garde nos sentiers.

Le péché a bon goût et procure du plaisir.
On restait hésitant, cependant il attire.
La tentation est là et qui va résister ?
Dans le feu du désir, la voix s’est estompée.

Elle renaîtra ensuite, le péché consommé,
et elle est insistante, on se sent accusé.
Il est trop tard alors, l’acte a été commis,
il est là bien présent et inscrit dans la vie.

Les fautes accomplies, qui peut les effacer ?
Qui peut te purifier du poids de ton passé ?
Face à ce grand dilemme, il te faut un Sauveur
Qui saura te garder en tout lieu, à toute heure.

Jésus est ce Sauveur si tu veux l’accepter.
Il a déjà payé le prix pour ton péché.
Et si tu es sincère, si tu désires changer,
Il viendra, en Seigneur, en toi, pour y régner.

-Annick Markmann