Il était une foi (recueil de poèmes), Table des matières

Voilà plus d’un mois que je n’ai rien publié! Le temps passe vite lorsqu’on est occupé!

J’ai terminé la publication des 48 poèmes d’Annick Markmann, une chrétienne octogénaire habitant en Bretagne.

Voici la table des matières de tous ses poèmes, avec un lien vers chaque article.

Introduction

Sur une pensée de :

* Charles Spurgeon
** Somerset Maugham
*** Auteur inconnu
**** Louis Aragon

Bonne Lecture à tous et que dieu vous inspire et vous bénisse!

Poème 48 : JOSÉ

Une brise légère soufflait sur le vallon.
La nature frémissait à ce tendre aquilon.
Les blés aux lourds épis, mûrs pour la moisson,
Dansaient sur les versants, comme un océan blond.

Tout semblait immuable dans ce doux paysage.
La récolte des seigles apportait le présage
D’une année abondante au rythme des saisons.
Ses greniers seraient pleins d’une manne à foison.

Il ne s’inquiétait pas José, pour l’avenir.
Il aurait bien le temps toujours de voir venir.
Car ce fou de Noé parcourant les villages,
Annonçait des jours sombres et de mauvais présages.

La violence et la haine régnaient en ce bas monde
Et l’immoralité gagnait le plus grand nombre.
Il disait de changer, de revenir à Dieu,
« Il faut vous repentir et vous conduire mieux. »

Je ne suis pas très juste, bien sûr, pensait José.
Mon quintal de blé, à la vente, est léger.
Un peu par ci, un peu par-là, de grignoté,
Représente un bon gain, à la fin de l’année.

Et puis il faut pouvoir marier les enfants.
La dote d’une fille coûte pour les parents.
Il me faut faire l’achat pour Jacques d’une terre,
Car il est le cadet, l’héritier est son frère.

Voici venir Noé, constructeur de bateau !
Sur quoi veut-il voguer, il est bien loin de l’eau ?
Il a presque fini et dit : « Qui veut monter,
Se consacrer à Dieu et sortir du péché ? »

Depuis bientôt six mois, il colmate et enduit.
On voit les animaux se rapprocher de lui
Car il a dans ses cales, engrangé du fourrage.
Il dit : « Nous sommes prêts bientôt pour le voyage. »

Si Noé est content, aidé par sa famille,
De construire cette arche, de haranguer les villes,
Et même s’il veut vivre au milieu d’un zoo,
Je parie que jamais il ne vogue sur l’eau !

C’est curieux quand même. Pourquoi toutes les bêtes,
Viennent-elles, deux par deux, les éléphants en tête ?
Qu’est-ce donc qui les pousse, à venir dans ce lieu
Et toutes à embarquer ? Ne serait-ce pas Dieu ?

D’un haussement d’épaules, José ponctue ses dires.
Lui, il a d’autres vues, il désire s’enrichir.
Ses herbages foisonnaient sous l’aiguail du matin,
Et ses troupeaux jamais ne manqueraient de foin.

Il regarde le ciel se couvrir de nuages.
Mais, que se passe -t-il, il n’est pas dans l’usage,
Que le soleil se voile et le jour s’obscurcisse.
De l’eau tombe du ciel, ce ne sont que prémices.

En effet, les écluses des cieux vont s’ouvrir,
Et d’un abyme d’eau, la terre se recouvrir.
Où sont passés Noé, sa femme et ses enfants ?
Où sont les animaux qu’on voyait arrivant ?

Comme passe l’éclair, l’espace d’un instant,
José revoit Noé qui allait proclamant :
« Encore trente jours et la vie disparaît
De la terre où chacun agit comme il lui plaît.

N’attendez plus, repentez-vous, changez,
Et au Dieu Créateur, aujourd’hui revenez. »
José court vers l’arche, il appelle Noé.
Mais il ne voit personne, la porte est refermée.

Pendant quarante jours, il a plu sur la terre.
Le temps était passé de revenir à Dieu.
La terre s’est inclinée, a déversé ses mers,
Et l’arche de Noé flottait seule sous les cieux.

  • Annick Markmann

Sentinelle

Qu’il est doux de marcher dans les voix du Seigneur,
Faire sa volonté donne un réel bonheur.
Qu’il est doux de savoir qu’il revient pour régner ;
Établir son royaume de paix et d’équité.

Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
Le matin vient, la nuit aussi.

Nous vivons dans un temps de patience de Dieu,
Et sa grâce s’exerce envers qui se repent.
Le sang de Jésus-Christ est pour lui suffisant.
C’est pourquoi il appelle tous les hommes en tous lieux.

Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
Le matin vient, la nuit aussi.

Écoute, prête l’oreille, un appel retentit :
Que l’homme d’iniquité abandonne ses pensées
Et le méchant sa voie, Dieu en aura pitié.
C’est l’appel de la croix à tous les cœurs contrits.

Sentinelle que dis-tu de la nuit ?
Le matin vient, la nuit aussi.

Il est le Dieu qui est, qui était et qui vient.
Il est un Dieu moral, un Père compatissant.
Il sonde les cœurs et connaît chaque humain,
Il ne confond jamais coupable et innocent.

Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
Le matin vient, la nuit aussi.

Heureux celui qui est lavé de ses souillures
Par le sang de l’Agneau immolé sur la croix.
À l’arbre de la vie éternelle il a droit,
Si humblement il cherche intégrité, droiture.

Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
Le matin vient, la nuit aussi.

Le jugement de Dieu, un jour arrivera,
La grâce du Seigneur, ce jour-là, prendra fin.
Lorsque l’iniquité, son comble, aura atteint,
La colère divine, rien ne l’arrêtera.

Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
Le matin vient, la nuit aussi.

Dieu t’a donné du temps afin de te sauver,
Crois-tu, impunément, jouir de ton péché ?
Révise tes désirs, ils sont mal ciblés.
Tu vas manquer le but, Dieu va te condamner.

Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
Le matin vient, la nuit aussi.

Tu traces ton parcours vers sa destination
En orientant tes voiles selon ta décision.
Vois, aujourd’hui encore, le vent reste propice,
Jésus t’offre la vie par son grand sacrifice.

  • Annick Markmann

Jésus pardonne

(Marc 2, Luc 5)

Ils le savaient : hier quand le jour se couchait,
Dans la maison de Pierre, le prophète revenait.
On le leur avait dit, les rumeurs courent vite,
C’est pourquoi, ce matin, le bonheur les habite.

Ils sont là, tous les quatre, marchant d’un pas altier,
Sur la voie qui, longeant le lac de Galilée,
Va à Capernaüm. Pour se synchroniser,
Ils chantent en marchant, les psaumes des degrés.

Car il leur faut marcher d’un pas bien ajusté.
Ils portent à l’épaule les branches d’un brancard
Où un paralytique par leur marche est bercé.
Ils veulent arriver ce matin sans retard.

Oui, le Nazaréen guérira leur ami.
Il étendra sa main au-dessus de sa tête,
Parlera à son corps qui retrouvera vie,
Ils en sont réjouis, c’est déjà jour de fête.

Les voilà arrivés à la demeure de Pierre,
Mais une grande foule entoure la maison.
Et comment approcher pour cette guérison
Ils ne peuvent entrer avec cette civière.

Voilà la solution ! il leur faut des cordages !
Un pêcheur dans sa cour en a pour son usage.
Ils montent sur le toit par le simple escalier,
Le découvrent en partie, passent le paralysé.

Le Rabbi dans la salle commune enseignait.
Pharisiens et docteurs de la loi l’écoutaient.
Lorsqu’au milieu d’eux, la civière descendit,
Jésus mesure la foi animant ces amis.

« Prends courage, dit-il, tes péchés sont ôtés. »
Les spécialistes de la loi se dirent en eux-mêmes.
« Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi, il blasphème !
Dieu seul peut pardonner aux hommes leurs péchés. »

Sachant ce qu’ils pensaient, Jésus leur avait dit :
« Pourquoi donc, dans vos cœurs, raisonnez-vous ainsi ?
Qu’est-il le plus facile de dire à ce paralysé :
Que ses péchés sont pardonnés ou de marcher ? »

Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme
A sur terre, le pouvoir de pardonner les péchés,
« Je te l’ordonne, lève-toi, dit-il au paralysé,
Prends ton brancard et retourne à ton home. »

À l’instant, devant tous ces témoins rassemblés,
Sautant hors de son lit, l’homme s’était levé
Avait pris la civière où il était couché.
Et tous louaient Dieu pour sa grande bonté.

Nos cinq amis reprirent la route en Galilée.
Ils marchaient, célébrant en mutuelle harmonie,
Pleins de reconnaissance, et leur foi comblée,
La gloire du grand Dieu qui pardonne et guérit.

  • Annick Markmann

Un chant

Mon récit de ce jour vient du siècle dernier,
D’une mine à charbon au beau Pays de Galles.
Sur un coup de grisou, tout s’était éboulé
Les parois, le plafond, d’une galerie principale.

L’alerte a retenti jusque dans le village.
Vite s’est rassemblée l’équipe de sauvetage.
Dans un lieu confiné, des mineurs sont bloqués,
L’oxygène va manquer, ils peinent à respirer.

Serré, tout contre l’autre, chacun d’eux est conscient
Qu’il vit probablement, là, ses derniers instants.
Cependant, deux chrétiens disaient avec bonheur
Être prêts à partir rencontrer leur Seigneur.

Ils prêchent l’Évangile parmi leurs compagnons
Qui écoutent, attentifs, ce qui leur semble bon.
Adonc, chacun désire mettre en ordre sa vie,
C’est comment les voilà sauvés par Jésus-Christ.

La gloire de l’Éternel remplit la galerie,
Alors spontanément tous les mineurs saisis,
S’unissent pour chanter un merveilleux cantique,
Qui monte de leur être en ce temps dramatique :

« Torrents d’amour et de grâce,
Amour du Sauveur en croix.
À ce grand fleuve qui passe,
Je m’abandonne et je crois.

Je crois en ton sacrifice, Ô Jésus, Agneau de Dieu.
Et couvert par ta justice, J’entrerai dans le saint lieu. »

Les sauveteurs cherchant le lieu de l’accident,
Entendent s’élever un doux murmure, un chant.
Une course effrénée s’engage contre le temps,
Pour dégager l’équipe avant étouffement.

Les familles accourues attendent anxieusement,
Quand arrive l’annonce : « Ils sont tous vivants. »
Ils remontent en effet, fourbus et épuisés,
Couverts de poussière, noirs de la tête aux pieds.

Leurs proches stupéfaits les voient se rassembler,
Se prendre par la main, et tous s’agenouiller.
Le regard vers le ciel, alors ils entonnèrent,
Le chant que dans l’Esprit, unis, ils composèrent :

« Ah, que partout se répande,
Ce fleuve à la grande voix,
Que tout l’univers entende,
L’appel qui vient de la croix.

Je crois à ton sacrifice, Ô Jésus, Agneau de Dieu,
Et couvert par ta justice, J’entrerai dans le Saint lieu. »

Et lorsque l’écrivain connu, A. J. Cronin,
Qui était là présent au carreau de la mine,
Vit ces hommes blafards, tout souillés de charbon,
Qui avaient échappé à l’enfer des grands fonds,

Tournés entièrement vers leur puissant Sauveur,
L’homme athée qu’il était laissa couler ses larmes,
Il lâcha le péché, le doute, toutes leurs armes,
Et se livra contrit au grand Dieu Rédempteur.

« Que toute âme condamnée,
Pour qui tu versas ton sang,
Soit au Père ramenée
Par ton amour tout puissant.

Je crois à ton sacrifice, Ô Jésus, Agneau de Dieu,
Et couvert par ta justice, J’entrerai dans le saint lieu. »

Pourim (poème 44 d’Annick Markmann)

[Je précise que je n’ai pas vérifié les affirmations historiques énoncées ici, et qu’elles n’engagent que l’autrice.]

J’aime lire la Bible, ses récits remarquables
Et retrouver l’histoire de notre humanité.
Des origines passant par les jours redoutables
Où si souvent les juifs ont été menacés.

Dans le livre d’Esther, la lecture m’a plongée.
Cinq siècles avant Jésus, nous voilà transportés,
Sous la domination de Xerxès premier,
En Perse où sont nombreux les juifs exilés.

Or, Haman le Vizir, projette d’anéantir,
Tous les juifs qui sont installés dans l’Empire.
Il fait préparer un décret projetant,
Cette extermination un jour précis de l’an.

Il faut fixer la date, le « Pour » est donc jeté,
Et le treizième jour, du douzième mois, désigné.
En ce seul jour du mois d’Adar, est projeté
Que les juifs soient tués et leurs biens confisqués.

Haman était le Prince que le Roi préférait.
Trois cents tonnes d’argent, ainsi il promettait.
Donc, sans hésiter, le Roi Xerxès signait,
L’édit irrévocable, qui les juifs condamnaient.

Mais ce plan diabolique n’avait pas abouti,
Déjoué par Esther, son oncle Mardochée.
Les juifs ont obtenu de pouvoir résister,
Et le treize d’Adar, ils vainquent leurs ennemis.

Les dix fils d’Haman, en ce jour furent tués.
La Reine a demandé que leurs corps soient pendus.
Ils étaient déjà morts, cela semble incongru,
Mais la Bible recèle des mystères cachés.

Le quatorze d’Adar, alors on les pendit.
Sur le rouleau du livre, leurs dix noms sont inscrits.
Soucieux d’exactitude, tous les scribes fidèles,
Ont recopié le texte, conforme à leur modèle.

Il y a dans ces noms de plus petites lettres.
Une ici ou deux là, trois ailleurs réparties.
Allez savoir pourquoi, ainsi elles ont lieu d’être,
Mais au travers des siècles, petites on les copie.

Le quinzième d’Adar, délivrance est fêtée.
Et en raison du « Pour », Pourim est appelé.
Dans le rouleau d’Esther, souvenir est gardé
Et à la Synagogue, il est lu chaque année.

En Hébreux, on écrit les chiffres avec des lettres.
L’exégèse des lettres spéciales des fils pendus,
À partir des valeurs numériques, va permettre
D’obtenir une date que tu n’oublieras plus.

Vingt-six octobre, mille neuf cent quarante-six.
Et quel événement marque ce jour précis ?
Les dignitaires allemands, les bras droits de Hitler,
Furent ce jour-là pendus, prison de Nuremberg.

Quelle coïncidence surprenante, n’est-ce pas ?
Verdict du procès, premier octobre, internations :
Douze hommes sont condamnés à mort par pendaison,
Douze Allemands nazis, actifs dans la Shoah.

Bormann par contumace a été condamné.
Hermann Goering dans sa cellule s’est suicidé.
Ils ne furent donc que dix, pendus à Nuremberg,
Comme les dix fils d’Haman, selon le vœu d’Esther.

Cette histoire va plus loin encore dans sa portée.
Streicher, qui le dernier va être exécuté,
À l’instant où la trappe se dérobe à ses pieds,
« Purim-Feier, 1946 !! », a crié.

Richesse de la Parole qu’inspire l’Esprit de Dieu,
La Bible est un trésor, un livre merveilleux.

-Annick Markmann

Mentir, ou non?

À l’orée du bois de Clermont,
Il est une vieille maison.
Dont l’aspect ne paye pas de mine,
C’est là qu’habitait Caroline.

La maison était isolée,
Loin de tout quartier habité.
Un chemin privé s’y rendait,
Que peu de personnes empruntaient.

Un Dimanche, le culte fini,
Le Pasteur songeur avait dit
À quelques fidèles chrétiens,
Qu’un arrivage était en train.

L’arrivage dont il s’agissait,
Était des Juifs qui fuyaient.
Sa maison étant bien placée
Ils ne seraient pas inquiétés.

Caroline avait proposé
D’accueillir un couple traqué,
Lequel logeait dans sa maison,
Depuis la dernière lunaison.

Ce matin à la première heure,
Un jeune homme était survenu,
Il était le fils du Pasteur
Et dit : « Quelqu’un vous a vendue. »

Branle-bas de combat sonné !
Mais dans la maison isolée,
Il existait un lieu caché,
Sous la cuisine, sous le plancher.

C’était une cave voûtée,
Creusée à même le rocher,
Et quand la trappe était levée,
On descendait par l’escalier.

On avait installé ici,
Table, chaises et couchage.
Lampe à huile pour l’éclairage,
Le nécessaire pour la survie.

Vite, avec armes et bagages,
Les invités changent d’étage.
Puis, la trappe bien refermée,
Le grand tapis est replacé.

Il faut encore tirer la table,
Jusqu’au centre du tapis,
Effacer toute trace de vie
De ce couple bannissable.

Caroline vient de poser
Sur la table son déjeuner,
Lorsque dans la cour ombragée,
Une traction noire est entrée.

Ce sont deux hommes en gabardine
Avec un Officier Allemand
Qui pénètrent dans la cuisine,
Portant des regards arrogants.

Sous mandat de perquisition,
Ils brassent tout de fond en comble,
Sondent les murs de la maison,
Sans qu’aucun verdict ne tombe.

Avant de partir dépités,
L’un s’approcha de Caroline.
Revolver sur sa poitrine,
Il l’avait ainsi questionnée :

« Vous avez recueilli des juifs,
Où les avez-vous cachés ? »
C’était un moment décisif,
Mentir ou dire la vérité ?

Notre Caroline est chrétienne,
Elle ne ment pas, quoi qu’il advienne.
« Sous la table ! » dit-elle en riant.
Les hommes riaient en partant.

Dans la nuit suivant l’incident,
On avait jugé plus prudent,
De déplacer les exilés,
Vers un autre lieu isolé.

  • Annick Markmann