Ces sept articles sont souvent appelés la Confession de Schleitheim. Ils sont le résultat d’une réunion de plusieurs ministres chez Michael Sattler à Schleitheim, dans le nord de la Suisse, le 24 février 1527. C’était une période de persécutions intenses et les frères souhaitaient exprimer leur conviction commune sur l’ordre à suivre pour maintenir la […]
Entente fraternelle de l’an 1527
Catégorie : Baptême
Le martyre d’Ignace vers l’an 111 ap. Jésus-Christ
DU TÉMOIGNAGE D’IGNACE TOUCHANT LE BAPTÊME
Il est dit qu’Ignace prospéra entre l’an 71 et l’an 111. Il fut le deuxième évêque d’Antioche après Pierre et, selon les chroniques, il s’acquitta des devoirs de sa charge au temps de l’apôtre Jean. Écrivant sur le baptême, il n’en parle que d’une manière qui implique clairement qu’il doit être accompagné de foi, d’amour et de patience.
Dans sa Lettre à Polycarpe, l’évêque de Smyrne, il écrit entre autres ces mots : Qu’aucun de vous ne soit trouvé apostat : « Que votre baptême soit votre arme, votre foi votre casque, l’amour une lance, la patience une armure complète ».
Dans une Lettre aux Tralliens, il écrit également : « Il me semble que vous ne vivez pas selon la chair, mais selon Jésus-Christ, qui est mort pour nous ; afin que, croyant en Sa mort, vous puissiez, par le baptême, participer à Sa résurrection. »
Et encore, dans la lettre adressée à ceux de Philadelphie, il écrit ainsi : « Voyant, donc, qu’il y a un seul Dieu et Père non engendré et un seul Fils, Verbe et Homme engendré, un seul Consolateur, l’Esprit de Vérité, et une seule foi, un seul baptême et une seule Église, que les apôtres ont fondée avec leur sueur et leur travail, dans le sang de Christ d’un bout de la terre à l’autre, c’est pourquoi vous, en tant que peuple particulier et génération sainte, devez aussi faire toutes choses avec un cœur unanime en Christ ».
Qui ne voit pas qu’ici Ignace, en joignant dans cet ordre ou séquence, la prédication, la foi, le baptême et l’Église, entend dire que selon l’ordonnance de Christ, la prédication a la première place et, par conséquent, doit précéder ; qu’après la foi vient le baptême, et qu’après le baptême celui qui est baptisé est membre de l’Église ? et qu’alors les membres de l’Église, en tant que peuple particulier et génération sainte, doivent faire toutes choses avec un cœur unanime en Christ ? Car c’est là le sens des paroles d’Ignace. Voir, concernant les lettres d’Ignace citées plus haut, H. Montanus dans De nietigheyd van den Kinder-doop, 2e impression, p. 4 et 5. Aussi, Jacques du Bois (bien qu’il interprète mal ces mêmes lettres), Contre Montanus, imprimé en 1648, p. 16-22.

IGNACE, DISCIPLE DE L’APÔTRE JEAN, DÉVORÉ PAR DES FAUVES
DANS UN CIRQUE À ROME, À CAUSE DU TÉMOIGNAGE DU FILS DE DIEU,
EN L’AN 111
Ignace, disciple de l’apôtre Jean et successeur de Pierre et d’Évode, était au service de l’Église de Christ à Antioche en Syrie. C’était un homme craignant Dieu, très pieux, fidèle et diligent dans ses ministères. Il était surnommé Théophore, c’est-à-dire, Porteur de Dieu, apparemment parce qu’il portait souvent dans sa bouche le nom de Dieu et de son Sauveur et qu’il menait une vie pieuse. Il avait coutume de dire fréquemment : « La vie de l’homme est une mort continuelle, à moins que Christ ne vive en nous. » De même : « Le Christ crucifié est mon seul et entier amour. » Et : « Celui qui se laisse appeler d’un autre nom que Christ n’est pas de Dieu. » Et encore : « Autant le monde hait les chrétiens, autant Dieu les aime. »A. Mellin., fol. 15, col. 1, de Ignat. in Epist. ad Rom. et alibi. etc.
Ayant appris que l’empereur Trajan, après les victoires qu’il avait remportées contre les Daces, les Arméniens, les Assyriens et d’autres nations orientales, rendait grâce à Antioche aux dieux, et leur offrait de grands sacrifices, comme si ces victoires provenaient d’eux, Ignace, comme nous l’apprend Nicéphore, en réprimanda l’empereur, et cela ouvertement dans le temple.
L’empereur, extrêmement en colère à ce sujet, fit arrêter Ignace, mais, par crainte de tumulte, parce qu’Ignace était tenu en grand respect à Antioche, il ne le fit pas punir là, mais le confia entre les mains de dix soldats et l’envoya lié à Rome, pour y être puni.
Entre-temps, sa condamnation à mort lui fut annoncée : de quelle manière et en quel lieu il devait mourir ; en l’occurrence, qu’il serait mis en pièces par des bêtes sauvages à Rome.
En chemin, il écrivit plusieurs épîtres de consolation à ses amis, les fidèles en Jésus-Christ et aussi à différentes Églises, comme à celles de Smyrne, d’Éphèse, de Philadelphie, de Tralles, de Magnésie, de Tarse, de Philippes et surtout à l’Église de Christ à Rome ; lettres qu’il a envoyées avant son arrivée là-bas. Il semble que l’idée d’être mis en pièces par les dents des bêtes sauvages était constamment présente dans son esprit pendant le voyage, non par crainte, mais plutôt par désir sincère. C’est ce qu’il mentionne dans sa lettre à l’Église de Rome, écrivant ainsi : « En voyageant de Syrie à Rome, sur mer et sur terre, de jour et de nuit, je combats avec des fauves, lié entre dix léopards[1], et plus je les caresse et me montre amical envers eux, plus ils deviennent cruels et malins. Cependant, à travers les cruautés et les tourments qu’ils m’infligent quotidiennement, je suis de plus en plus exercé et instruit ; néanmoins, je n’en suis pas justifié. Oh si j’étais déjà avec les bêtes, qui sont prêtes à me dévorer ! J’espère que d’ici peu, je les trouverai telles que je souhaite qu’elles soient, c’est-à-dire assez cruelles pour me détruire promptement. Mais si elles ne me tombent pas dessus et ne me déchirent pas, je les séduirai gentiment, afin qu’elles ne m’épargnent pas, comme elles ont déjà épargné plusieurs chrétiens, mais qu’elles me déchirent rapidement et me dévorent. Pardonnez-moi de parler ainsi ; je sais ce dont j’ai besoin. Maintenant seulement je commence à être un disciple de Christ. Je ne considère ni les choses visibles ni les invisibles dont le monde est étonné. Il me suffit de devenir participant de Christ. Que le diable et les hommes méchants m’affligent de toutes sortes de douleurs et de tourments, par le feu, par la croix, par la lutte contre les bêtes sauvages, par la dispersion des membres et des os de mon corps ; tout cela, je l’estime très peu, si seulement je jouis de Christ. Priez seulement pour moi, afin que la force intérieure et extérieure me soit donnée, non seulement pour dire ou écrire cela, mais aussi pour l’accomplir et le supporter, afin que je puisse non seulement être appelé chrétien, mais aussi être trouvé tel en vérité. » Ignat. in Epist. ad Rom.
Arrivé à Rome, il fut remis par les soldats au gouverneur, avec les lettres de l’empereur qui contenaient sa condamnation à mort. Il fut gardé en prison plusieurs jours, jusqu’à un certain jour de fête des Romains, où le gouverneur, conformément à l’ordre de l’empereur, le fit amener dans l’amphithéâtre. Tout d’abord, ils cherchèrent, par de nombreux tourments, à l’inciter à blasphémer le nom de Christ et à offrir des sacrifices aux dieux. Mais comme Ignace ne faiblissait pas dans sa foi, mais, plus le supplice durait, plus il était fortifié dans son refus d’offrir des sacrifices païens, il fut aussitôt condamné par le Sénat romain et immédiatement jeté devant les lions.
Alors qu’Ignace était emmené hors de la présence du Sénat vers l’enceinte la plus intime, ou fosse aux lions, il répétait fréquemment le nom de Jésus dans la conversation qu’il avait, en chemin, avec les croyants, ainsi que dans sa prière secrète à Dieu. Lorsqu’on lui demanda pourquoi il agissait ainsi, il répondit ainsi : « Mon cher Jésus, mon Sauveur, est si profondément inscrit dans mon cœur, que je suis convaincu que si mon cœur devait être ouvert et coupé en morceaux, le nom de Jésus se trouverait écrit sur chaque morceau. » Par cela, l’homme pieux indiquait que non seulement sa bouche, mais les parties les plus intimes de son cœur étaient remplies de l’amour de Jésus, car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. Ainsi, Paul aussi, étant rempli de l’amour de Jésus-Christ, a utilisé, dans ses lettres, jusqu’à deux cents fois (selon ce qu’on a compté) le terme « Notre Seigneur Jésus-Christ ». Il emploie le nom « Jésus » jusqu’à cinq cents fois.
Lorsque toute la multitude du peuple fut rassemblée pour assister à la mort d’Ignace (car le bruit s’était répandu dans toute la ville qu’un évêque avait été amené de Syrie, qui, selon la sentence de l’empereur, devait combattre contre les bêtes sauvages), Ignace fut amené et placé au milieu de l’amphithéâtre. Alors Ignace, avec un cœur audacieux, s’adressa ainsi au peuple qui se tenait autour : « Ô Romains, vous tous qui êtes venus assister à ce combat de vos propres yeux, sachez que ce châtiment ne m’a pas été infligé à cause d’un méfait ou d’un crime, car je n’en ai jamais commis, mais pour parvenir à Dieu, que je désire ardemment, et dont la jouissance est mon désir insatiable. Car, je suis le grain de Dieu. Je suis broyé par les dents de la bête, afin que je sois trouvé un pain pur de Christ, qui est pour moi le pain de vie. » Ces paroles furent prononcées par Ignace alors qu’il se tenait au milieu de l’amphithéâtre et qu’il entendait les lions rugir, ce que les frères de l’Église qui se tenaient également parmi le peuple entendirent et attestèrent.
Aussitôt qu’il eut prononcé ces mots, deux lions épouvantables et affamés lui furent relâchés de leurs fosses, qui le déchirèrent et le dévorèrent instantanément, ne laissant presque rien, ou du moins très peu, même de ses os. Ainsi s’endormit, heureux dans le Seigneur, ce fidèle martyr de Jésus-Christ, en l’an 111, la douzième année de l’empereur Trajan. Comparez avec Abr. Mell. 1er livre de Hist. der Vervolg. en Mart., imprimé en 1619, fol. 25, col. 1-4, et fol. 26, col. 1, avec Joh. Gysii Hist. Mart., fol. 15, col. 2, 3. Aussi, W. Baudart. dans Apophth. Christian, imprimé en l’an 1640. Le premier livre, dans le second Apophtegme, sous le nom d’Ignace, pp. 37, 38, de différents autres auteurs.
[1] Toutes les traductions du grec que nous avons pu consulter ajoutent ici un élément de contexte manquant dans le texte néerlandais du Miroir : après la mention des dix léopards, Ignace précise « je veux parler des soldats qui me gardent », ce qui semble plus plausible étant donné le comportement de ces « léopards ». — NDLT
Baptiser avec trop d’eau
(Traduction d’un article de Robert Goodnough paru il y a deux semaines en anglais ici: https://flatlanderfaith.com/2024/07/09/baptizing-with-too-much-water/) Pour lire plus d’articles au sujet du baptême, suivez ce lien: https://missionnaireanabaptiste.org/category/confessions-de-foi-et-doctrine/bapteme/. Pour aller plus loin, vous pourriez aussi lire la page suivante: https://missionnaireanabaptiste.org/de-lanabaptisme-et-des-vrais-disciples/un-miroir-du-bapteme-par-heinrich-funk-2e-chapitre/.
Je rendais visite à un pasteur baptiste l’autre jour et, d’une manière ou d’une autre, la conversation s’est portée sur le baptême. Il estimait que l’Église à laquelle j’appartiens ne baptise pas correctement parce que nous n’immergeons pas. Je l’ai renvoyé à deux passages du Nouveau Testament. Dans 1 Pierre 3, Pierre parle de l’arche de Noé comme d’un exemple de baptême et en 1 Corinthiens 10, l’apôtre Paul fait référence au passage de la Mer Rouge comme d’un exemple de baptême. J’ai dit qu’il me semble que ceux qui ont été immergés [l’armée de pharaon] n’ont pas été baptisés et que ceux qui n’ont pas été immergés [les enfants d’Israël] ont été baptisés.
Sa réponse : « Si la Bible dit qu’ils ont été baptisés, ils ont été immergés! »
Pourquoi certaines personnes sont-elles si attachées à une idée pour laquelle les preuves sont si minces ? Robert Young, auteur de Young’s Analytical Concordance of the Bible, a fait l’observation suivante :
« Je ne connais vraiment aucune hérésie (mot que j’utilise dans son sens original, c’est-à-dire « opinion ») parmi les chrétiens qui ait moins de fondement que celle de l’immersion, et pourtant ses défenseurs utilisent les affirmations les plus téméraires, qui ont gagné du terrain parmi les critiques et les lexicographes – qui se suivent comme un troupeau de moutons – entièrement par l’audace de l’assertion. »
En latin ou en français, le mot immersion signifie submerger quelque chose dans l’eau ; il ne dit rien de sortir cette chose, ou cette personne, de l’eau. [Le vrai mot grec qui signifie « immerger » est καταδυω (kataduo, plonger en bas, 6 occurrences dans la Septante) et non baptizo.] Dans l’exemple de l’arche, tous les habitants du monde, à l’exception de ceux qui se trouvaient dans l’arche, ont été immergés et n’ont jamais été revus. Ceux qui étaient dans l’arche ont sans doute senti des gouttes de pluie sur leur tête avant que l’arche ne soit complètement fermée. La dernière partie du Psaume 77 parle du passage de la Mer Rouge : «Les eaux te virent, ô Dieu! Les eaux te virent; elles tremblèrent; même les abîmes s’émurent. Les nues se répandirent en eaux», décrit l’expérience des Israélites. L’armée égyptienne, elle, a bien été immergée et les corps des soldats ont été rejetés sur le rivage.
Paul parle, en Romains 6.4 et Colossiens 2.12, d’être enseveli avec le Christ par le baptême. Je ne vois pas comment on peut faire de l’ensevelissement de Jésus une métaphore de l’immersion. Jésus n’a pas été enterré dans le sol, mais déposé sur le rebord de la paroi d’une grotte spacieuse creusée dans le roc. Deuxièmement, c’est le corps mortel de Jésus qui a été mis au tombeau, et non le Christ ressuscité. L’eau du baptême ne lave pas du péché, elle est le symbole de la mort de l’ancien corps du péché et de notre vie nouvelle, avec la vie de Christ à l’intérieur. Adam Clarke, dans son commentaire sur Romains 6.2, mentionne qu’à Rome, jeter trois poignées de poussière sur un cadavre était considéré comme un enterrement correct.
Dans le Nouveau Testament, le mot grec baptismos est utilisé pour désigner différentes sortes de lavages, y compris le lavage des tables (Matthieu 7.4). Le véritable sens de baptismos est de laver, sans aucune référence au mode de lavage.
Il existe un baptême qui lave nos péchés. C’est le baptême du Saint-Esprit, qui fait partie de la nouvelle naissance. Heinrich Funk (1697-1760), le premier évêque anabaptiste-mennonite en Amérique du Nord, a écrit une brochure intitulée Un Miroir du Baptême, dans laquelle il montre que ce baptême est le premier et le plus important, et qu’il est une exigence pour ceux qui demandent le baptême d’eau. Et la façon la plus appropriée d’administrer le baptême d’eau est de la même manière que le baptême du Saint-Esprit, de le verser d’en haut.
John Smyth
Ministre anglican, initiateur du mouvement baptiste, puis devenu anabaptiste (mennonite).
Je n’écris pas ce texte pour critiquer qui que ce soit, je respecte les choix et la foi de tous les lecteurs, mais je cherche un éclairage sur les origines de certains mouvements et je prie que ce bref article puisse éclairer le chemin de quelques-uns.
Tout d’abord, je tiens à préciser deux choses : ce texte est la traduction de quelques articles en anglais du frère Robert Goodnough. Le texte ici est surtout tiré des deux articles d’une série de 7 où il passe en revue l’histoire du christianisme en Grande-Bretagne. https://flatlanderfaith.com/2012/07/19/english-christianity-part-5/ et https://flatlanderfaith.com/2012/07/21/english-christianity-part-7/.
Deuxièmement, si vous avez lu dans le Miroir des Martyrs ou d’autres livres contemporains, vous trouverez que les termes « baptiste » et « anabaptiste » y sont utilisés parfois pour décrire les mêmes personnes. Cela peut sembler déroutant. Gardez à l’esprit qu’à l’époque, l’Église baptiste comme nous la connaissons aujourd’hui n’existait pas. Aussi, le terme « anabaptiste » avait souvent une connotation péjorative dans la bouche des persécuteurs.
John Smyth, ministre de l’Église d’État d’Angleterre, fut démis de ses fonctions de prédicateur en 1602. Il continua à prêcher sans licence, devenant le chef spirituel d’un certain nombre de personnes du Lincolnshire et des régions voisines du Nottinghamshire et du Yorkshire qui partageaient les mêmes idées. Pendant un certain temps, ces personnes sont restées membres de leurs Églises paroissiales locales, se réunissant également en privé. Mais ils ont acquis la conviction que l’Église d’Angleterre n’était pas du tout une véritable Église. Vers la fin de l’année 1606 ou au début de l’année 1607, ce groupe s’engagea à former une véritable Église, s’engageant à suivre toutes les voies du Seigneur qu’ils connaissaient et qui leur seraient communiquées. Ils passèrent ainsi du puritanisme, essentiellement une faction au sein de l’Église d’État, au séparatisme, renonçant au concept même d’une Église d’État. Cette petite assemblée comptait au moins 4 ou 5 autres personnes qui avaient été ministres de l’Église d’Angleterre.
Cette démarche a rapidement suscité le harcèlement des autorités. Au printemps 1608, toute l’assemblée s’est enfuie à Amsterdam, en Hollande. Certains d’entre eux avaient été riches en Angleterre, mais ils avaient dû laisser beaucoup de choses derrière eux et avaient perdu leurs titres de propriété. À Amsterdam, ils étaient relativement pauvres, vivant dans la ville la plus riche du monde, et incapables de comprendre la langue du pays. Au cours de l’hiver 1608-1609, John Smyth renonça au baptême qu’il avait reçu en tant qu’enfant dans l’Église d’Angleterre, se baptisa lui-même, puis baptisa tous ceux qui, dans l’assemblée, désiraient comme lui le baptême des croyants. Une partie de l’assemblée, emmenée par John Robinson, n’accepta pas cette innovation et, au printemps, quitta Amsterdam pour Leyde.
John Smyth lui-même en vint bientôt à regretter son action. Il pensait que l’Église de Dieu avait cessé d’exister sur terre. Mais lorsque lui et son assemblée commencèrent à apprendre le néerlandais, ils firent la connaissance de l’assemblée mennonite d’Amsterdam et se rendirent compte que c’était là que se trouvait l’Église de Dieu. Au début de l’année 1610, ils écrivirent aux mennonites qu’ils « admettaient maintenant leur erreur et s’en repentaient, c’est-à-dire qu’ils avaient commencé à se baptiser eux-mêmes contrairement à l’ordre institué par le Christ ; et […] qu’ils désiraient désormais s’unir à la véritable Église du Christ aussi rapidement que possible ».
LES BAPTISTES
À cette époque, un groupe de 8 ou 10 personnes se retire de l’assemblée de John Smyth. Le dirigeant de ce groupe est Thomas Helwys. Il accuse John Smyth de nombreuses erreurs doctrinales. Helwys rejette l’idée qu’il existe une véritable Église et qu’il est nécessaire pour les vrais croyants de recevoir le baptême et l’ordination de cette Église. Helwys a également rejeté l’enseignement anabaptiste concernant l’incarnation, insistant sur le fait que Jésus a reçu sa chair de la vierge Marie. Enfin, il rejette l’enseignement anabaptiste sur la séparation de l’Église et de l’État. Sur tous ces points, John Smyth et son assemblée étaient en pleine unité avec les mennonites.
Helwys et ses disciples retournèrent en Angleterre et fondèrent la première Église baptiste. De nombreux historiens baptistes tentent de prouver que les baptistes sont une émanation des mennonites, par l’intermédiaire de John Smyth, afin de montrer que la lignée de l’Église baptiste remonte à l’époque apostolique. En réalité, les premiers baptistes rejetaient catégoriquement la foi mennonite et l’idée même d’une succession apostolique. Il y eut une division en 1638, un groupe de baptistes introduisant la doctrine calviniste de l’élection, à l’origine de la doctrine de la sécurité éternelle. Trois ans plus tard, la première Église baptiste à pratiquer l’immersion a été créée. Pendant les 30 premières années de l’histoire baptiste, cette pratique, la plus caractéristique des baptistes modernes, était inconnue !
LES MENNONITES ANGLAIS AUX PAYS-BAS
En mai 1610, une conférence eut lieu entre les anabaptistes mennonites et l’assemblée de John Smyth. À cette occasion, une confession de foi fut rédigée et signée par les participants, et il semble que les Anglais étaient désormais acceptés comme membres de l’Église mennonite. Il se peut qu’ils n’aient pas tous été baptisés par l’Église mennonite, bien que cela ait été leur souhait. Les documents historiques ne sont pas clairs sur ce point. Le baptême de Smyth lui-même n’était pas considéré comme valide par les mennonites. 43 membres de l’assemblée de John Smyth signèrent la confession de foi. Certains d’entre eux se séparèrent par la suite. Au cours des 40 années suivantes, environ 80 autres Anglais furent baptisés dans l’Église mennonite d’Amsterdam. Certains d’entre eux étaient des enfants des premiers membres, d’autres étaient de nouveaux arrivants d’Angleterre ou des convertis des autres groupes séparatistes anglais présents aux Pays-Bas.
John Smyth mourut en août 1612. Son dernier livre, publié à titre posthume, est une réponse aux critiques qui l’accusent de fausse doctrine et de changer constamment ses convictions. Il admet qu’il a constamment révisé ses croyances, mais estime qu’il a toujours progressé vers la Lumière, comme lui et d’autres s’y étaient engagés cinq ans plus tôt. Il n’a pas admis d’erreur dans les accusations qu’il avait portées précédemment contre l’Église d’Angleterre et d’autres groupes, mais il s’est repenti de la dureté de ces accusations.
Pendant 28 ans encore, il y eut une assemblée mennonite anglophone à Amsterdam. Leur aîné Thomas Pygott mourut en 1639 et, dans l’année qui suivit, l’assemblée anglaise fut fusionnée avec l’assemblée néerlandophone. À cette époque, ils avaient appris le néerlandais, s’étaient mariés avec les mennonites néerlandais et certains avaient même changé l’orthographe de leur nom pour qu’il ait une consonance néerlandaise.
QUEL EST DONC L’INTÉRÊT DE CETTE ANECDOTE DE L’HISTOIRE CHRÉTIENNE?
Que faut-il retenir de cette remontée des fils enchevêtrés de l’histoire des chrétiens ? Tout d’abord, que Dieu est capable de travailler de manière merveilleuse et mystérieuse pour apporter l’Évangile aux gens. Cela correspond à la déclaration de notre Sauveur en Luc 9.50 : « qui n’est pas contre nous est pour nous ». Partout où l’Évangile est prêché et où des âmes sont sauvées, c’est l’œuvre de Dieu. Deuxièmement, l’œuvre de Dieu à une époque et en un lieu donnés ne dure souvent que le temps d’une génération. Cela témoigne de la déclaration de Jésus en Luc 11.23 : « Qui n’est pas avec moi est contre moi ; et qui ne rassemble pas avec moi, disperse ». Souvent, les deux versets peuvent s’appliquer à la même personne. Ils prêchent l’Évangile et des âmes sont sauvées, mais en même temps ils ne rassemblent pas les croyants, ils les divisent plutôt les uns des autres.
Chaque fois qu’un dirigeant n’est pas disposé à se soumettre aux autres croyants, il divise les enfants de Dieu. Chaque fois qu’un groupe de croyants s’unit sur la base de la culture ou du statut social plutôt que sur celle de l’Évangile, il se sépare des autres croyants. Lorsque des cérémonies ou des formes extérieures deviennent la base de l’affiliation à une Église, les membres de l’Église ne peuvent être en communion les uns avec les autres que sur la base de ces pratiques, toute autre chose étant subversive pour leur unité. Lorsque les convertis et les inconvertis sont baptisés de la même manière, les vrais chrétiens sont privés de communion spirituelle. Lorsque les expériences personnelles éclairent les Écritures, au lieu de permettre aux Écritures d’éclairer les expériences, cela divise les croyants les uns des autres. Dieu n’est pas l’auteur de la confusion. On peut faire confiance à l’Esprit de Dieu pour rassembler les croyants, s’ils sont prêts à abandonner tous les enseignements et toutes les traditions des hommes.
Il n’y a pas lieu de douter de l’authenticité des divers mouvements de réveil du passé et du présent. Mais on peut constater que ces mouvements n’ont pas une grande longévité. Les disciples de John Wesley étaient issus de la classe ouvrière peu éduquée et désespérément pauvre de son époque. L’Évangile a littéralement transformé leur vie et, à mesure qu’ils abandonnaient les vices vers lesquels ils s’étaient tournés pour trouver du réconfort dans leur misère, ils ont commencé à prospérer. Wesley s’est alarmé des résultats en constatant que leurs enfants, élevés dans un cadre plus prospère que leurs parents, s’intéressaient davantage aux choses de ce monde qu’aux choses spirituelles.
Dans le récit à la fois joyeux et triste de l’Histoire du christianisme en Angleterre, deux personnes se détachent dans mon esprit. Petr Chelčický, qui disait aux gens de creuser et de chercher les anciennes fondations plutôt que de prendre un morceau de décombres pour les fondations. Et John Smyth, qui semblait parfois agir de manière irréfléchie sur la base de la lumière qu’il avait, mais qui restait toujours prêt à obéir lorsque d’autres lumières lui étaient révélées. C’est ainsi que Dieu peut rassembler les croyants.
Il y a près de quarante ans, ma femme et moi avons assisté à une série de réunions de réveil parrainées par toutes les Églises évangéliques de la ville moyenne où nous vivions alors. Les messages que nous avons entendus soir après soir mettaient l’accent sur la nécessité d’une purification personnelle. Un chrétien ne peut pas prospérer ou servir Dieu efficacement s’il néglige de s’occuper du péché dans sa propre vie. Nos cœurs étaient touchés par ces messages. Mais nous avons regardé autour de nous et nous nous sommes demandé ce qui nous arriverait, à nous et aux autres personnes ressuscitées. Je connaissais des membres de plusieurs de ces Églises et je savais que chacune d’entre elles connaissait de graves controverses et dissensions internes. Sans parler des différences doctrinales entre les dénominations. À l’époque, il y avait onze dénominations différentes dans cette ville qui pouvaient être classées comme évangéliques. Aujourd’hui, ce nombre serait plus proche de vingt. Pourquoi les évangélistes n’ont-ils pas adressé aux Églises le même message qu’aux individus ? Combien de temps un chrétien réveillé pourra-t-il rester dans une Église qui ne l’est pas ? Y avait-il un espoir de réveil authentique dans ces Églises ? Malheureusement, j’ai dû conclure que la réponse était non. Dès le début, elles avaient été fondées sur un morceau de végétation, et non sur le vrai fondement.
BIBLIOGRAPHIE
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Coggins, James Robert. L’assemblée de John Smyth. Waterloo, Ontario : Herald Press, 1991.
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The Mennonite Encyclopedia. Scottdale, Pennsylvanie: Mennonite Publishing House, 1956. (Articles sur l’Angleterre et John Smyth.)
Trevelyan, George Macaulay. L’Angleterre à l’époque de Wycliffe. Londres : Longmans, Green and Company, 4e édition, 1909.
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Verduin, Leonard. The Reformers and Their Stepchildren. Grand Rapids, Michigan: Wm. B. Eerdmans, 1964.
Verduin, Leonard. L’anatomie d’un hybride. Grand Rapids, Michigan: Wm. B. Eerdmans, 1976.
Wagner, Murray L. Petr Chelčický. Scottdale, Pennsylvanie: Herald Press, 1983.
Willison, George F. Saints et étrangers. New York: Reynal & Hitchcock, 1945.
L’ÉGLISE PRIMITIVE BAPTISAIT PAR ASPERSION
C’est fou comment quelques films et quelques images récemment créées peuvent influencer l’idée que les gens se font du baptême de Jésus et dans l’Église primitive…
En voyant votre engouement pour le sujet du mode de baptême, je me suis permis de traduire cet excellent article qui traite essentiellement de l’histoire des deux modes de baptême (les autres pages mentionnées citent plus les Écritures alors qu’ici on examine la pratique historique de l’Église primitive, ainsi que les origines païennes du baptême par immersion.
Publié en anglais le 28 février 2022 par Bob Goodnough sur https://flatlanderfaith.com/2022/02/28/the-mode-of-baptism/
Extrait de Introduction to Theology, page 239 par J. C. Wenger, © 1954 par Herald Press, Scottdale, Pa.. :
En 1899, un pasteur chrétien de Pennsylvanie (A. D. Wenger) visita les catacombes de Rome. Un jour, il marcha sur la voie Appienne jusqu’à la catacombe de Saint Callixte. « J’avais déjà visité deux fois d’autres parties de cette catacombe, mais cette fois-ci, j’ai dit au guide que je voulais voir des fresques de baptême. Nous sommes rapidement arrivés à une fresque datant de la fin du deuxième siècle, où un pasteur est représenté en train de baptiser un jeune candidat. Le ministre se tient sur la berge et le candidat dans l’eau. Une poignée d’eau vient d’être trempée et posée sur la tête du candidat, où la main du ministre repose encore, peut-être pour prononcer une bénédiction. On voit clairement de petits filets d’eau tomber de la tête du demandeur. . .
« Nous avons continué un peu plus loin jusqu’à une autre fresque très semblable à la précédente et du même âge, mais les pieds du ministre semblent être juste un peu au bord du ruisseau et aucune eau n’est représentée comme tombant de la tête du demandeur qui est dans l’eau et se tient droit.
« Nous sommes allés encore plus loin vers l’est, sous la colline et sous la voie Appienne. . . C’est là que nous avons trouvé le baptême de Jésus par Jean le Baptiste. Jean se tient au bord du Jourdain et le Christ se tient dans l’eau en dessous de lui. C’est aussi ce que représente la photo du musée. Le baptême par immersion d’une main sur la tête semble tout juste terminé et Jean se penche légèrement en avant, la main au coude du Christ pour l’aider à « sortir directement de l’eau » … C’est la fresque du baptême qui a été attribuée par certains à l’an 107 de notre ère.
« J’ai demandé au guide de me montrer quelques fresques représentant d’autres modes de baptême. Il m’a répondu qu’il n’y avait pas d’autres modes de baptême représentés dans les catacombes ».
Extrait de Water Baptism – The Doctrine of the Mode, pages 14 & 15, (souligné dans l’original. Écrit par le Révérend W. A. Mackay, B.A., D.D., réimprimé par D. W. Friesen & Sons, Altona, Man.)
Mais aux deuxième et troisième siècles, l’état des choses est vraiment déplorable. La tendance à attribuer des vertus particulières à des formes extérieures n’avait cessé de croître, jusqu’à ce que les immersions nues, accompagnées d’exorcisme, d’onction et de toutes sortes de superstitions, se déchaînent dans des pratiques scandaleuses et inconvenantes. On pensait que l’eau même du baptême avait une vertu salvatrice. Tout comme on croyait que le pain et le vin, après la consécration, devenaient le corps et le sang réels du Christ, on croyait que l’eau du baptême, après l’invocation, possédait la présence réelle de l’Esprit. La conclusion naturelle était que plus il y avait d’eau, mieux c’était, et que l’eau devait être appliquée sur tout le corps pour que la régénération soit complète. C’est pourquoi nous trouvons aujourd’hui des immersions trines à l’état nu, accompagnées d’exorcisme, d’onction, de distribution de sel et de lait au candidat, de vêtements blancs comme neige et une couronne de feuilles sempervirentes. Rappelez-vous qu’il n’y a pas une seule immersion ancienne qui n’ait été accompagnée de ces autres superstitions. Il y a exactement la même autorité pour l’immersion que pour la nudité, l’exorcisme, l’onction, etc.
La première mention de l’immersion comme mode de baptême est faite par Tertullien, et il la mentionne associée à toutes les pratiques ci-dessus, puis il reconnaît que toutes ces pratiques (y compris l’immersion) sont fondées sur la tradition et dépourvues de l’autorité des Écritures. Il s’exprime ainsi : « Pour ces règles et d’autres semblables, si tu demandes une loi dans l’Écriture, tu n’en trouveras pas » (voir De Corona Militis, chapitres 3 et 4).
C’est ainsi que l’immersion, en tant que mode de baptême, est devenue courante.
Les citations suivantes sont extraites de A Third Way, par Paul M. Lederach, © 1980 by Herald Press.
Le baptême est administré à un croyant, non pas sur la base de ce qu’il sait, mais comme l’indiquent les Écritures et la foi mennonite historique, sur l’évidence de la nouvelle vie (nouvelle naissance). . .
En ce qui concerne le baptême, les anabaptistes diffèrent de manière significative de la plupart des protestants, ainsi que du catholicisme romain, non seulement parce qu’ils ne baptisent pas les bébés, mais aussi en raison de l’importance accordée au baptême par rapport à d’autres pratiques de l’Église.
En général, l’Église catholique (dans la messe) et les Églises protestantes accordent beaucoup plus d’attention à la communion qu’au baptême. Cependant, chez les anabaptistes, le baptême occupe la première place parce que le baptême est l’élément critique pour la réalisation d’une Église régénérée et disciplinée.
Le baptême est le moyen qui permet de rassembler une société rachetée, une société de pèlerins, séparée du mal, du monde non régénéré.
Le baptême est le symbole de la rupture avec le monde.
En termes de lier et de délier, certains ont vu dans le baptême un moyen de « lier » et dans la discipline un moyen de « délier ».
Au cœur du baptême se trouve un engagement – un engagement envers le Père, le Fils, le Saint-Esprit et les autres croyants à vivre une vie de disciple en pèlerinage.
Le baptême est un symbole ; ce n’est pas un sacrement. Il s’agit d’une ordonnance et, en tant qu’ordonnance, il s’agit essentiellement d’un outil d’enseignement. Mais que symbolise le baptême ? Cette question a donné lieu à un détour malheureux dans la vie de l’Église. Pour une raison ou une autre, l’Église a souvent discuté du mode de baptême tout en manquant souvent sa signification. Historiquement, il y a eu deux façons de baptiser : l’immersion et le versement ou l’aspersion.
En fait, aucun des deux modes ne peut véhiculer tout le symbolisme. L’immersion symbolise la participation à la mort, à l’ensevelissement et à la résurrection de Jésus. Le croyant est immergé dans l’eau et en ressort. Mais l’immersion a soulevé de nombreuses autres questions : Comment se fait-elle ? Le croyant est-il immergé vers l’avant ou vers l’arrière ? Est-il immergé une ou trois fois ?
L’immersion symbolise la Pentecôte et le déversement de l’Esprit. Lors du versement, la personne à baptiser s’agenouille et, après l’administration de l’eau, elle se voit offrir la main droite de la communion fraternelle. . .
(Pages 81 à 83)
Mais chez les anabaptistes, le témoignage du baptisé ne suffisait pas. Le témoignage supplémentaire de la congrégation était nécessaire. Il ne suffisait pas qu’une personne vienne dire à l’assemblée : « J’ai reçu le Saint-Esprit ». Cette affirmation devait être authentifiée par des frères et sœurs qui pouvaient dire : « Oui, nous voyons l’œuvre de l’Esprit dans votre vie ».
Un problème auquel l’Église est confrontée aujourd’hui est celui des affirmations non authentifiées des chrétiens de nom (page 85). Lors du baptême d’eau, il y avait une confession de foi orale. La personne baptisée déclarait publiquement : « Je crois en Dieu : « Je crois en Dieu. Je crois en Jésus-Christ. Je crois en l’Esprit Saint. Je regrette mes péchés. Je promets de vivre une vie de fidélité à Jésus-Christ jusqu’à la mort ». En plus de la confession de foi orale et de la promesse de fidélité, il y avait une transaction qui, aujourd’hui, est souvent ignorée. Le baptisé se plaçait sous la tutelle, la discipline et la communion de la communauté fidèle. Mais cela ne suffisait pas. La congrégation s’engageait également à offrir au baptisé son amour, son attention et sa discipline. (Pages 86 et 87)
Quelques réflexions personnelles :
– Même les premiers baptistes, tant en Angleterre qu’en Amérique, ne pratiquaient pas l’immersion. L’immersion a été introduite en Angleterre vers 1633 et à Rhode Island en 1644. (voir l’article au sujet de John Smyth)
– Si l’on considère que le mot grec baptizo signifie l’immersion et seulement l’immersion, cela pose un sérieux problème. L’immersion signifie placer un objet sous l’eau. Elle n’inclut pas l’idée de sortir cet objet de l’eau. Certains auteurs baptistes ont eu l’honnêteté de le reconnaître. [Comme mentionné dans d’autres articles sur ce site, il y a plusieurs cas où le mot « baptizo » est utilisé dans les Écritures d’une manière qui signifie « laver » et qui pourrait difficilement signifier « immerger ».] D’ailleurs, le vrai terme grec qui signifie « immersion » est kata duo.
– La Didachè, un document du christianisme primitif, écrit quelque part entre 50 et 190 ap. J-C, longtemps perdu, puis retrouvé à Jérusalem en 1873, ne mentionne pas non plus le baptême par immersion. Ce texte semble indiquer un ordre de priorité quant au lieu de baptême, qui devrait, selon l’auteur, se faire dans l’eau vive (une rivière) de préférence, mais peut aussi être faite dans de l’eau froide, de l’eau chaude ou hors de l’eau en versant 3 fois de l’eau sur la tête du croyant. Le fait d’être dans l’eau lors du baptême n’implique en rien d’y être immergé (voir les images des catacombes). Évidemment, il faut rester prudent avec les écrits comme ceux-ci qui ne font pas autorité au-dessus de la Bible, qui ont longtemps été cachés et qui portent des traces de plusieurs retouches ou même de plusieurs couches rédactionnelles.
– L’attachement émotionnel féroce des baptistes et d’autres personnes à l’immersion indique une crainte sous-jacente que l’on ne puisse pas être sauvé sans le baptême par immersion. Pourtant, le baptême n’est-il pas simplement un symbole? Si Dieu n’a pas explicitement indiqué comment baptiser (tout comme il n’a pas explicitement enseigné comment pratiquer la circoncision), cela implique soit que la méthode exacte importe peu, soit qu’elle est considérée évidente d’elle-même, auquel cas il faudrait étudier le contexte, le reste de la Bible et la tradition pour cerner ce point.
– Un certain nombre d’utilisations scripturaires du mot baptême font référence au baptême du Saint-Esprit au moment de la conversion, ou au baptême de sang (opposition et persécution) et non au baptême d’eau.
– Le baptême symbolise ce baptême du Saint-Esprit, ainsi que la séparation d’avec le monde et l’identification avec le peuple de Dieu.
– Le baptême par immersion est trop souvent vu par ses défenseurs comme étant le moyen de purification et d’entrée du Saint-Esprit en l’homme. Pourtant, nous voyons bien dans les Écritures qu’un larron qui n’a jamais été baptisé a pu être sauvé et nous voyons des personnes comme Corneille obtenir le Saint-Esprit avant le baptême. Le baptême n’est qu’un symbole de ce qui est déjà arrivé dans le coeur: la nouvelle naissance.
– Le baptême par immersion est parfois pratiqué de manière inconvenante ou indécente, par exemple quand un ou des hommes immergent une femme peu vêtue dans l’eau, touchant son corps en plusieurs endroits. Les vêtements mouillés de cette femme laissent parfois voir des choses qui ne sont pas compatibles avec la modestie biblique.
– Autres réflexions sur le même sujet: D’autres questions au sujet du baptême par immersion
et
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D’autres questions au sujet du baptême par immersion
Publié le 12 juillet 2019 par Bob Goodnough
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POURQUOI JE CROIS AU BAPTÊME PAR ASPERSION
L’ÉGLISE PRIMITIVE BAPTISAIT PAR ASPERSION
Le pouvoir de la propagande est tel que, quand quelque chose est proclamé assez fort et assez souvent, les gens sont persuadés que la chose doit être vraie, que c’est le seul moyen possible de comprendre les circonstances données. Mais la plupart du temps, lorsqu’on y regarde de près, l’argument semble beaucoup plus fragile qu’il ne le semble en premier lieu.
Prenons par exemple la question du baptême par immersion. Les partisans de l’immersion la font paraître simple et évidente. Ce dont ils ne parlent pas, ce sont les énormes différences d’opinion au sein de leur propre camp.
Un converti devrait-il être baptisé au nom de Jésus ou au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ?
Le converti doit-il aller sous l’eau une fois, ou trois fois, une fois pour chaque personne de la Trinité ?
Le converti doit-il se pencher en avant ou en arrière pour aller sous l’eau ?
Est-il acceptable de baptiser par immersion dans un bassin à l’intérieur, ou faut-il le faire à l’extérieur dans un plan d’eau naturel ?
Si c’est à l’extérieur, le faire dans un lac est-il correct ou doit-il être fait dans l’eau courante d’une rivière ?
On peut se poser tant de questions, comme: Comment Philippe et l’eunuque ont-ils trouvé assez d’eau pour une immersion en plein désert du Néguev? Comment 3000 personnes ont-elles été baptisées par immersion dans un cité sur une montagne où l’eau est rarissime (Jérusalem)? Pourquoi cet endroit de baptême n’est-il pas connu et transformé en lieu de pèlerinage comme Bethléem, Golgotha ou tant d’autres hauts lieux du Nouveau Testament?
Ce n’est pas mon désir de ridiculiser qui que ce soit. Des personnes dévouées et bien intentionnées sont convaincues d’avoir trouvé des preuves infaillibles dans la Bible pour chacune de ces pratiques, et elles sont également convaincues que ceux qui adhèrent à n’importe quelle autre opinion se trompent. Je signale simplement à quel point la question peut devenir compliquée. Ces opinions ont toutes été la cause de divisions entre Églises et il existe aujourd’hui des Églises qui tiennent fermement à chacune de ces méthodes de baptême.
Peut-être que la vraie question est : sommes-nous sauvés par le baptême ? Je crois que la réponse biblique est oui, mais quel baptême? En fait, le baptême qui sauve est le baptême du Saint-Esprit (et le sang et les souffrance de Christ). Il n’y a pas de pouvoir salvateur dans l’eau appliquée à l’extérieur du corps.
L’immersion était pratiquée à Babylone et en Égypte, basée sur la conviction que l’eau avait un pouvoir de purification spirituel. Les chrétiens croient que ce pouvoir est dans le sang de Jésus et non dans l’eau.
La plupart des synagogues disposent d’un bassin d’immersion rituelle pour se purifier des souillures. Comme un flux de sang est une souillure, les femmes doivent pratiquer cette immersion tous les mois. En général, il s’agit d’un acte personnel, sans témoins. Il n’y a pas de parallèle ici au baptême chrétien.
Le baptême d’eau témoigne du fait que l’Église accepte officiellement le fait qu’un converti est né de nouveau et baptisé du Saint-Esprit et que la vie qu’il vit maintenant montre la preuve de l’action du Saint-Esprit dans son cœur. Le baptême fondé sur la prétention auto authentifiée d’une personne d’être née de nouveau ne suffit pas à la faire jouir d’une communion spirituelle avec d’autres chrétiens vraiment nés de nouveau.
Il y a trente ans, j’ai visité un musée à Montréal avec une réplique des catacombes à Rome. Au cours de la promenade, il y avait une petite grotte à chaque tournant et à l’intérieur se trouvaient des représentations de la vie des premiers chrétiens qui passèrent une grande partie de leur vie à se cacher dans les catacombes. Une de ces grottes représentait une scène de baptême. Ceux qui étaient en train d’être baptisés étaient des adultes et le baptême se faisait par aspersion. Même si ce musée avait été créé par l’Église catholique romaine, je crois que c’était une représentation assez exacte des chrétiens à cette époque. Je crois que le musée n’existe plus aujourd’hui.
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