La fausse succession de l’Église catholique romaine, qui prétend que Pierre fut évêque à Rome. [Miroir des Martyrs de 1660]

DE LA MAUVAISE SUCCESSION DE L’ÉGLISE ROMAINE, CONSISTANT UNIQUEMENT 

DANS LA SUCCESSION DES PERSONNES, ET NON DE LA DOCTRINE

[Traduction des pages 20-25 du Miroir des martyrs de 1660 (en néerlandais) https://play.google.com/books/reader?id=qpyxCLehkwoC&pg=GBS.RA3-PA18&hl=fr]

C’est ici qu’il faut considérer la grande erreur des romanistes, lorsque, sans tenir compte de la véritable continuité de la doctrine, ils s’appuient sur la succession des personnes et exhibent ceux qui, soit depuis le commencement du monde, soit depuis l’époque des apôtres, ont continué à exister, comme ils le prétendent jusqu’à présent ; certainement une affaire très négligeable ![i]

En effet, s’ils comptent depuis le commencement du monde, nous avons montré que Caïn, qui était un meurtrier, a eu ses successeurs aussi bien qu’Abel, qui a été tué à cause de sa foi[ii] et de sa piété.

Et aussi, s’ils comptent depuis le temps des apôtres, nous avons démontré qu’à cette époque déjà il y avait beaucoup d’apostats, oui, des adversaires de la religion chrétienne et du vrai culte de Dieu, et que d’autres suivirent, selon les prophéties et les prédictions que les saints apôtres prononcèrent et laissèrent à la postérité.

Il s’ensuit, que ni l’antiquité, ni la longue ou grande succession de personnes ne peuvent garantir la vérité d’une religion ou d’une Église, puisque le mal est aussi ancien que le bien, et que les esprits égarés et les méchants ont eu (et ont encore) une aussi grande postérité que les vrais croyants et les bons, à moins que l’antiquité et la succession de personnes ne soient accompagnées de la vérité et de la piété divines que possédaient les anciens intègres depuis le commencement.

L’OBJECTION DES PAPISTES, S’APPUYANT SUR TROIS ÉCRITURES

Mais, afin de maintenir cette succession citée plus haut, les papistes ont coutume de dire qu’ils ne la font pas remonter à l’antiquité de quelques esprits égarés qui étaient avant, pendant, ou après le temps des apôtres, mais à l’Église de Christ elle-même et à Pierre, auquel ils ont donné le titre de Prince des Apôtres, sur lequel Christ Lui-même, selon leur affirmation, a voulu bâtir Son Église. R. Bellarmin, De Romano Pontifice, liv. I, chap. 10 ; selon ses propres dires.

À cela ils ajoutent comme deuxième argument que c’est à lui et à nul autre que Christ a donné les clefs du ciel, pour l’ouvrir ou le fermer selon son bon plaisir.

Et, troisièmement, que le Seigneur lui a commandé à trois reprises — plus qu’aux autres apôtres — de paître Son troupeau, qui est Son Église.

De plus, ils croient qu’il a occupé le trône de Rome et que les papes lui ont succédé dans cette fonction.

Pour prouver cette suprématie de Pierre et, par conséquent, la succession des papes à sa place, ils ont, depuis longtemps déjà, tordu trois passages de l’Écriture sainte, à savoir Mt 16:18, Mt 16:19 et Jn 21:15-17 ; ce à quoi nous répondrons dans ce qui suit.

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RÉPONSE AU PREMIER RAISONNEMENT

En Matthieu 16:18, le Seigneur dit : « Sur cette pierre je bâtirai mon Église. »

L’erreur des romanistes consiste en ce qu’ils interprètent mal le mot petra, comme s’il s’agissait là de l’apôtre Pierre ; ce qui est une grande et évidente erreur. Car, le Seigneur fait ici clairement la distinction entre le nom Petros (Pierre) et le mot petra (rocher) ; disant immédiatement avant : « Tu es Pierre », mais ensuite « et sur ce rocher ; » sur quoi suit « Je bâtirai Mon Église » ; de sorte que le Seigneur ne promet donc pas ici de bâtir Son Église sur Pierre, mais sur le rocher ; qu’Il mentionne clairement.

Maintenant, cela dépendra de la vraie signification de qui et de qu’est-ce qui doit être compris par ce rocher.

Certains soutiennent le premier sens mentionné, que nous venons de réfuter à l’instant, à savoir que Pierre lui-même est signifié par là. À cette fin, ils appliquent mal le passage Jn 1:42, où cet apôtre est appelé Céphas[iii], ce qui, à leur avis, signifie une pierre angulaire, mais c’est là aussi une erreur.

Il est vrai que, selon l’explication des orientalistes, ceux qui sont versés dans les langues orientales, par ce mot il faut entendre une pierre ; mais quelle sorte de pierre ? Non pas une pierre angulaire, mais un morceau, un coin, un éclat de pierre, sur lequel aucun édifice ne pourrait jamais être fondé. Le mot Céphas, disent-ils, est dérivé du mot hébreu Keph, qui, chez eux, signifie le coin ou le bord d’une pierre ; tandis que, d’autre part, les rochers ou les pierres angulaires sont désignés par le nom de Sela ou Tsur[iv], selon Dt 32:13. Ainsi Pierre est effectivement appelé une pierre dans les saintes Écritures, non pas une pierre de fondation, mais simplement une pierre qui est ordinairement posée sur un fondement. 

Christ est véritablement la pierre de fondation, comme Pierre lui-même le déclare, lorsqu’il appelle Christ la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu (1 P 2:4). À ce sujet, il cite les paroles du prophète Ésaïe, qui dit : « Car il est dit dans l’Écriture : Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle » (qui est bâti, sur elle par la foi) « ne sera point confus » 1 P 2:6 d’après Es 28:16.

C’est pourquoi il avertit les croyants de s’édifier, comme des pierres vivantes, pour former une maison spirituelle, sur le fondement qui a été posé : Christ (v. 5).

Paul confirme cela lorsqu’il dit : « Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Co 3:11). Ailleurs, il L’appelle le fondement des apôtres et des prophètes, etc. (c’est-à-dire, sur qui les apôtres et les prophètes eux-mêmes ont été édifiés, et sur lequel ils ont, par leur doctrine, édifié d’autres également). Il ajoute : « En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit » (Eph 2:20-22).

Il n’est pas incompatible avec cela que les douze apôtres, dont l’un était Pierre, soient appelés douze fondements[v], sur lesquelles, comme le dit Jean, la ville de Dieu, descendue du ciel, a été bâtie (Ap 21:14). Car, même si l’on admettait que, par les mots ville de Dieu, à cet endroit, il y a lieu de comprendre l’Église de Dieu sur la terre, cela prouverait seulement que Pierre, ainsi que les autres apôtres, était une des douze pierres angulaires de l’Église de Christ ; ce qui ne confirme en aucun cas l’objection proposée, que Pierre seul est la pierre angulaire, ou le fondement, de l’Église.

Et encore, le mot « pierres angulaires » ici ne signifie pas le fondement lui-même, car, à proprement parler, dans la nature, le fondement, en tant que base ou soubassement d’un bâtiment, est à distinguer des pierres construites par-dessus, qui sont appelées pierres angulaires. Car c’est sur le sol ou la base que sont posées les pierres angulaires, et c’est sur les pierres angulaires qu’est construit le bâtiment. Ainsi, la base du fondement doit soutenir à la fois les pierres angulaires et le bâtiment. Ainsi, Christ est le sol, la base ou le fondement de Son Église. Les apôtres, par leur doctrine, sont les pierres angulaires. Et l’Église est l’édifice érigé sur ces pierres angulaires et sur le fondement. Il est établi, donc, que ceux qui font de Pierre le seul fondement de l’Église de Christ font erreur, et que, par conséquent, l’édifice qu’ils érigent là-dessus est erroné et faux.[vi]

RÉPONSE AU DEUXIÈME RAISONNEMENT

Le deuxième raisonnement est tiré de Matthieu 16:19 : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : et ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »

Mais cela ne prouve nullement que la discipline ecclésiastique — c’est-à-dire le pouvoir d’exclure et de réadmettre les membres de l’Église — ait été confiée à Pierre seul parmi les apôtres, à l’exclusion des onze autres. En effet, au verset 13 il est écrit : « Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? » Sur quoi il est rapporté que Pierre (au nom de tous) répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ».

Vient ensuite le verset 19 : « Je te donnerai les clefs » etc. Cette promesse, bien qu’adressée spécialement à Pierre, s’étendit à tous les apôtres en général, puisque le Seigneur n’avait pas interrogé Pierre seul, mais tous collectivement. Sur quoi, lorsqu’il (Pierre) eut répondu au nom de tous, cette promesse fut accordée.

Ceci est expliqué encore plus loin par le saint évangéliste Jean, qui dit (Mt 20:19, 22-23) que Christ, après Sa résurrection, se tenant au milieu de Ses disciples, souffla sur eux tous et dit : « Recevez le Saint-Esprit », ajoutant : « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Ces paroles sont d’une importance égale à celles citées par Matthieu, concernant la remise des clefs.

De plus, le fait que l’Église a également reçu ce pouvoir est exprimé en termes clairs en Mt 18:17-18 : « S’il (le pécheur) refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous (comprenez, conformément à la sentence prononcée par l’Église, dont il est ici question) lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. »

Qui doute qu’il s’agisse là des mêmes paroles qui avaient précédemment été adressées à Pierre, mais qui, bien sûr, sont destinées à tous les apôtres, et ici à toute l’Église ?

Nous voyons que l’Église de Corinthe, à l’époque de Paul, possédait le droit d’expulser et de réadmettre, appelé lier et délier. En effet, touchant l’expulsion du pécheur, il leur fut dit : « Faites disparaître le vieux levain » (à savoir le pécheur obstiné), etc. (1 Co 5:7). Et encore : « Ôtez le méchant du milieu de vous » (v. 13).

Concernant la réadmission de celui qui a manifesté la pénitence, il leur est commandé : « Il suffit pour cet homme (qui se repent de ses péchés) du châtiment (l’expulsion de l’Église) qui lui a été infligé par le plus grand nombre, en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu’il ne soit accablé par une tristesse excessive » (2 Co 2:6-7).

En outre, comme ce pouvoir de lier et de délier n’a pas été donné à Pierre seul, mais à tous les apôtres ainsi qu’à l’Église, il diffère entièrement par sa nature de celui dont se vante le pape de Rome, en tant que successeur imaginaire de Pierre. Car, le pouvoir dont Christ a parlé doit être limité par la règle de Sa Parole, Mt 7:24, 26 ; Ga 1:6-8 ; tandis qu’au contraire le pouvoir dont se vante le pape est illimité, n’a pas de règle et s’étend aussi loin qu’il le souhaite. B. de Ubaldis, In Decretales subtilissima commentaria, cap. Eccles. ; voir aussi : Corpus Juris Canonici, liv. I, dist. XL, chap. VI : Si Papa etc.

Il s’ensuit donc, que l’on attribue illicitement au pape un pouvoir qui n’a même pas été donné à Pierre ; de plus, que le pouvoir qui lui a été donné était commun à tous les apôtres et à l’Église.

RÉPONSE AU TROISIÈME RAISONNEMENT

Le troisième raisonnement (ou argument) est tiré de Jean 21:15-17, où le Seigneur demanda à trois reprises à Pierre s’il L’aimait, et Pierre répondit à chaque fois : « Oui, Seigneur, je t’aime », ce à quoi le Seigneur répondit à trois reprises : « Pais mes agneaux », « Veille sur mes brebis », etc.

Quelques-uns parmi les papistes, afin de maintenir la suprématie de Pierre et, par conséquent, celle des papes de Rome, ont tellement déformé ces paroles, qu’un certain auteur célèbre parmi eux n’a pas hésité à écrire, que Pierre est ici nommé chef, gardien et pasteur, non seulement de l’Église, mais aussi des apôtres eux-mêmes. R. Bellarmin, De Romano Pontifice, liv. I, chap. 14–16 ; selon S. Veltius, etc.

Mais en cela ils font violence au texte, puisque divers arguments tirés des saintes Écritures renversent cette opinion. Car, en premier lieu, il est certain qu’à cette époque Pierre s’était grandement et gravement égaré, plus qu’aucun autre apôtre, puisque, malgré l’avertissement et contrairement à sa promesse solennelle, il avait si infidèlement renié et même entièrement abandonné le Seigneur. Par conséquent, il est hautement improbable que le Seigneur l’ait exalté au-dessus de tous les autres et l’ait nommé leur chef, chose qui serait tout à fait contraire à la justice de Christ et la nature de l’affaire.

En deuxième lieu, cela ne s’accorderait pas avec ce que le Seigneur avait enseigné à Ses apôtres en général, en une occasion précédente, alors qu’une contestation s’était élevée parmi eux, pour savoir lequel d’entre eux, après Son départ, devait être le plus grand, Il dit : « Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs. Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert » (Lc 22:25-26). Et encore : « Ne vous faites pas appeler Rabbi (Maître) ; car un seul est votre Maître, le Christ » (Mt 23:8, 10).

En troisième lieu, si nous examinons l’argument proposé, nous trouverons que ni la triple question du Seigneur : M’aimes-tu ? ni Sa triple injonction : « Pais mes agneaux et mes brebis, ou veille sur eux », ne s’adressait davantage à Pierre qu’aux autres apôtres.

En effet, quant à la question : « M’aimes-tu ? », qu’est-ce que cela signifie de plus que le fait que Pierre doive s’examiner lui-même pour savoir s’il aimait Christ ? Fort bien. Alors, qu’est-ce que Pierre avait de plus que n’importe quel autre apôtre ? ou encore Paul, par la suite ? qui a dit : « Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur » (Rm 8:38-39). Et encore : « L’amour de Christ nous presse », etc. (2 Co 5:14). Oui, tout chrétien en particulier, et tous en général, sont liés à cet amour, lequel est si nécessaire, qu’il est écrit : « Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur Jésus-Christ, qu’il soit anathème ! Maranatha » (1 Co 16:22).

Concernant l’injonction « Veille, ou pais, mes agneaux et mes brebis », ceci est également enjoint à tous les vrais docteurs. « Prenez donc garde », dit Paul aux anciens de l’Église d’Éphèse, « à vous-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang » (Ac 20:28).

Pierre, d’ailleurs, ne s’est pas placé au-dessus, mais au même rang que ses compagnons ministres, lorsqu’il les exhorte en disant : « Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ… Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde », etc. (1 P 5:1-2).

Ceci est encore confirmé par le fait que le Seigneur n’a pas commandé à Pierre seulement, mais à tous les apôtres en général, d’aller par tout le monde, de prêcher et de baptiser les croyants (Mt 28:18-20 ; Mc 16:15-16).

Il leur dit encore à tous : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1:8).

Il s’ensuit donc, qu’en ce qui concerne veiller et paître les brebis de Christ, en prêchant le saint Évangile et en prenant soin de l’Église de Christ, Pierre ne possédait pas plus d’autorité, de puissance et de distinction que les autres apôtres et docteurs apostoliques.

Il reste maintenant à expliquer pourquoi le Seigneur a demandé à trois reprises à Pierre seul, et à aucun des autres, s’il l’aimait, et lui a commandé à trois reprises de paître Ses brebis.

À cela nous répondons : puisque peu de temps auparavant Pierre avait renié trois fois le Seigneur, il était juste qu’il confesse aussi trois fois qu’il aimait Celui qu’il avait renié, et que, par conséquent, cette question devait lui être posée trois fois.

En outre, comme Pierre avait entièrement abandonné par son reniement, ou, du moins, était devenu totalement indigne de sa charge d’enseigner et de nourrir l’Église de Christ, aucun des autres apôtres ne l’aurait reconnu ou reçu dans cette charge, sous aucune considération que ce soit. Il était donc nécessaire que le Seigneur Lui-même l’en charge ardemment, même à trois reprises, afin que personne ne puisse douter de la dignité de sa personne (puisqu’il était maintenant converti) ou de la validité de sa charge.

D’où encore l’absurdité de ceux qui prétendent que cette affaire signifie plus que ce que le Seigneur Lui-même a dit. Ils disent qu’en cette occasion Pierre n’a pas été réintégré dans la charge qu’il avait abandonnée, mais qu’il a été nommé chef de toute l’Église, oui, même au-dessus de tous les autres apôtres, comme on peut le voir dans Bellarmin, De Romano Pontifice, liv. I, chap. 11.

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DE L’ABSENCE DE FONDEMENT DE CEUX QUI ONT COUTUME DE FAIRE REMONTER LA SUCCESSION ROMAINE À PIERRE LE SAINT APÔTRE, ET EN QUOI CELA CONSISTE

Outre que les trois passages proposés ne sont d’aucune utilité aux papistes pour prouver la suprématie de Pierre sur les autres apôtres et sur l’ensemble de l’Église chrétienne, il s’ensuit diverses raisons et circonstances qui montrent clairement que la succession des papes, qu’ils feraient découler de Pierre, ne tient pas, mais est infondée et fausse.

Car, pour en venir au fait, il ne peut pas être démontré que Pierre ait jamais été à Rome (où se trouve le siège du pape), sauf à la fin de sa vie, et qu’alors il n’a pas été reçu comme pape, mais a été mis à mort comme martyr, avec Paul, son compagnon apôtre, à cause du témoignage de Jésus-Christ, comme nous l’avons démontré de manière circonstanciée dans l’histoire des saints martyrs, concernant l’an 69. Voir aussi Pseudo-Hégésippe, De excidio urbis Hierosolymitanæ, liv. III, chap. 2 ; W. Baudart, Apophthegmata Christiana, liv. I, d’après Jérôme, De viris illustribus ; J. Strack, In festo Johannis Evangelistæ, etc.

Eusèbe cite les paroles de Denys, docteur de l’Église de Corinthe, concernant la venue de Paul et de Pierre à Rome, ainsi que leur prédication, qui fut la cause de leur mort : « Ils, (Paul et Pierre), étaient tous deux ensemble dans notre assemblée de Corinthe, et ont de là enseigné dans toute l’Italie ; ils enseignèrent aussi dans cette ville (Rome, dont il avait parlé précédemment) ; où ils furent tous deux couronnés martyrs en même temps ». Eusèbe de Césarée, Chronicon Ecclesiasticum, éd. 1588, liv. II, chap. 25.

Il parle de la venue et de la prédication de Pierre, à Rome, comme si elle avait eu lieu à la fin de sa vie ; et bien qu’il mette la venue et la prédication de Paul dans le même temps, la venue de Paul dans cette ville s’est néanmoins produite beaucoup plus tôt que la venue de Pierre, qui a eu lieu peu avant leur mort ; à cette époque, tous deux ont prêché ensemble le saint Évangile dans cette ville.

Que Paul y ait été beaucoup plus tôt et plus longtemps, cela ressort de toutes les circonstances des Actes des apôtres. Car tandis que Pierre prêchait à Césarée, Antioche, Jérusalem et en d’autres lieux, Paul fut amené à Rome et, y étant arrivé, « demeura deux ans entiers dans une maison qu’il avait louée. Il recevait tous ceux qui venaient le voir, prêchant le royaume de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ, en toute liberté et sans obstacle. » Ainsi se termine le récit des Actes des Apôtres, sans mentionner davantage concernant Pierre. Voir Ac 28:30-31.


[i] « Ne vous livrez pas à des espérances trompeuses, » dit l’Éternel, « en disant : C’est ici le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel ! » (Jr 7:4)

[ii] « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; c’est par elle qu’il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes ; et c’est par elle qu’il parle encore, quoique mort » (Hé 11:4).

[iii] Et il (André) le conduisit (Simon Pierre) vers Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas ce qui signifie Pierre (Jn 1:42).

[iv] Il l’a fait monter sur les hauteurs du pays, Et Israël a mangé les fruits des champs ; Il lui a fait sucer le miel du rocher [Sela], et l’huile du rocher le plus dur [Tsur] (Dt 32:13).

[v] « La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’Agneau » (Ap 21:14). En premier lieu il est incertain (même s’il est admis que, par cette description de la ville de Dieu, nous devons comprendre l’Église de Dieu) c’est l’Église de Dieu telle qu’elle est ici sur terre qui est signifiée, ou l’Église de Dieu glorifiée, telle qu’elle sera ensuite dans le ciel : car seule la première, et non la seconde, doit être considérée ici. En second lieu, il est certain que le nom de « pierre de fondement » est attribué ici non pas à Pierre seul, mais à tous les douze apôtres ; c’est pourquoi il n’est pas plus un fondement que l’un des autres.

[vi] « Jacques, Céphas [ou Pierre] et Jean, qui sont regardés comme des colonnes », etc. (Ga 2:9). Ici, Jacques est mentionné avant Céphas (ou Pierre). Et encore, Jean et Jacques sont appelés colonnes tout comme Céphas (ou Pierre), afin de montrer que la dignité ou le ministère de l’un n’était pas supérieur à celui de l’autre, et que sans distinction, ils étaient tous égaux en cela.

Certaines fausses doctrines de l’Église catholique

Beaucoup de gens ont quitté l’Église catholique romaine pour rejoindre la foi anabaptiste, et ce pendant bien des siècles. Pourquoi? Certainement pas pour mener une vie plus facile! Nombreux furent ceux qui payèrent de leur vie ce changement d’allégeance. Ils avaient vu que l’Église catholique était spirituellement morte, même pis, qu’elle était activement idolâtre et anti Christ. Si les œuvres de certains des fidèles catholiques étaient louables, ont pouvait pourtant facilement discerner dans les Écritures que les pratiques de l’Église de Rome étaient bien loin de la simplicité de l’Évangile.

Pierre Vaudès (ou Valdo) fut l’un de ces ex-catholiques à rejoindre la vraie foi. Menno Simons aussi. Ce dernier était devenu prêtre à l’âge de vingt-quatre ans, il se savait négligent et indulgent, mais n’en faisait rien, voyant les autres membres du clergé faire de même. Il avait des doutes sur la transsubstantiation, et ses recherches le conduisirent à lire certains des écrits de Luther. Pour cette raison, il étudia le Nouveau Testament, qu’il avait auparavant eu peur de lire.

Il remarqua un jour qu’un homme avait été exécuté dans une ville voisine, pour avoir été « re-baptisé ». Il se demanda alors s’il y avait quoi que ce soit dans la Bible qui interdisait un second baptême et qui permettait qu’on tue une telle personne. Il se demandait aussi ce qui pouvait bien pousser des gens à rejeter le baptême catholique au point se faire « anabaptiser ». La recherche de Menno le laissa insatisfait avec des réponses incohérentes qu’il trouva en comparant Luther, Bucer et Bullinger. Il décida alors de se fier uniquement aux Écritures. Après cette décision, il devint prédicateur évangélique au sein de sa paroisse catholique. Il put prêcher la Bible dans cette paroisse pendant trois ans sans être inquiété par les autorités de l’Église de Rome.

Avant même de quitter le catholicisme, il avait rejeté l’enseignement catholique de la transsubstantiation parce qu’il n’avait rien trouvé dans le pain et le vin qu’il distribuait lors de la messe qui puisse suggérer qu’il s’était transformé en corps et sang du Christ. C’est une position qu’il n’adopta pas à la légère, et sa décision ne fut prise qu’après un examen attentif de la question. Il dit: « Finalement, j’ai eu l’idée d’examiner le Nouveau Testament avec diligence. Je n’étais pas allé très loin quand j’ai découvert que nous nous étions trompés, et ma conscience, troublée à cause du pain susmentionné, a été rapidement soulagée ».

Donc voilà les deux erreurs qui ont fait réfléchir Menno Simons. Ensuite, il en a vu bien d’autres.

Je n’ai ni le temps ni la connaissance qu’il faudrait pour exposer entièrement toutes les erreurs que l’on trouve dans l’Église catholique. Je vous propose quelques points qui me viennent à l’esprit en ce moment. Recherchez ce que la Bible dit, elle est l’autorité finale. Si vous n’êtes pas d’accord, vous n’avez pas besoin de lire les lignes qui suivent, je ne vous convaincrai sûrement pas.

(Lorsque j’utilise l’abréviation CEC suivie d’un numéro, c’est pour citer un article du Catéchisme de l’Église Catholique )

  • Le Pape et les évêques sont les seuls capable d’interpréter les Écritures (CEC100: La charge d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu a été confiée au seul Magistère de l’Église, au Pape et aux évêques en communion avec lui.)

Pourtant, nous avons beaucoup d’Écritures dans la Bible pour démontrer que l’Église sera souillée par des faux prophètes (dont le clergé catholique fait partie), et nous savons que l’Évangile est pour tous: Jésus l’a rendu accessible même aux plus humbles:

Lisez: Actes 20.17, 28-30; 2 Pierre 2.1-3; 1 Timothée 4.1-3; 2 Timothée 4.3-4; 2 Thessaloniciens 2.3-11.

Lisons quelques Écritures, et voyons si les papes et leur Église ont bien interprété ces versets:

  • Le célibat des prêtres

(CEC1579: Tous les ministres ordonnés de l’Église latine, à l’exception des diacres permanents, sont normalement choisis parmi les hommes croyants qui vivent en célibataires et qui ont la volonté de garder le célibat « en vue du Royaume des cieux » (Mt 19, 12). Appelés à se consacrer sans partage au Seigneur et à « ses affaires » (cf. 1 Co 7, 32), ils se donnent tout entier à Dieu et aux hommes.

1 Corinthiens 7.1-2 : Pour ce qui concerne les choses dont vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari.

1 Timothée 3.2-5: Il faut donc que l’évêque soit irrépréhensible, mari d’une seule femme, sobre, prudent, rangé, hospitalier, capable d’instruire; Point adonné au vin, ni violent, ni porté au gain déshonnête, mais doux, éloigné des querelles, exempt d’avarice, Gouvernant bien sa propre maison, tenant ses enfants dans la soumission, en toute honnêteté. Car si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment gouvernera-t-il l’Église de Dieu?

1 Timothée 4.1-5: L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se détourneront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et à des doctrines de démons; Par l’hypocrisie de faux docteurs, dont la conscience sera cautérisée, Défendant de se marier, commandant de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés, afin que les fidèles et ceux qui ont connu la vérité, en usent avec actions de grâces. Car tout ce que Dieu a créé, est bon, et rien n’est à rejeter, quand on en use avec actions de grâces; Parce que cela est sanctifié par la parole de Dieu et la prière.

Ce dernier passage surtout: il souligne deux traits de l’Église catholique qui sont clairement contraires à la Parole de Dieu: le célibat plus ou moins forcé des prêtres, et la longue tradition (en voie de disparition, il est vrai) de ne pas manger de viande certains jours, par exemple.

  • L’usage de la violence envers d’autres humains

Le refus de porter l’arme ou de renoncer à la simple foi en Jésus, a exposé ces chrétiens anabaptistes à de nombreuses persécutions. Ils se sont alors repliés dans des zones de tolérance : en Hollande et en Allemagne du Nord. Dans certains cas, ils ont été tolérés dans des zones agricoles non défrichées qu’ils mettaient en valeur, en Suisse, en Allemagne du sud ou en Ukraine. En France, dès le 16e siècle, mais surtout depuis le 17e siècle, les mennonites se regroupèrent dans l’est du pays. Éventuellement, un grand nombre d’entre eux émigrèrent vers les États-Unis, puis vers le Canada et les pays d’Amérique latine. Aujourd’hui, il y a des vrais chrétiens dans (presque) tous les pays du monde, bien que nous ne sachions pas combien. Cela est entre les mains de Dieu.

Nous pourrions mentionner d’autres sujets:

  • Le baptême des nouveau-nés
  • La violence faite aux «hérétiques»
  • Le culte voué aux saints
  • Le mariage entre l’Église et le pouvoir étatique
  • etc.

Par manque de temps, je vous laisse entreprendre vos propres recherches à ces sujets, que je développerai peut-être une autre fois, si Dieu le permet.

Avec le temps, Menno Simons s’est rendu compte que les principes bibliques étaient mis en pratique en tous points par les anabaptistes (qu’on appelait aussi Vaudois ou Picards dans les Pays-Bas). Lorsqu’il dut se résoudre à quitter l’Église catholique, parce que le pur Évangile qu’il prêchait commençait à en déranger quelques-uns, il rejoignit une assemblée anabaptiste, en tant que simple laïc. Avec le temps, grâce aux talents de prédicateur et d’apologète que Dieu lui avaient donné, ses frères dans l’Église reconnurent en lui les dons de ministre de l’Évangile, et il fut ordonné pasteur (ou surveillant, ou évêque, selon la terminologie que vous préférez) au sein de l’Église de Dieu, dite anabaptiste. Il devint très connu parce qu’il avait écrit de nombreux ouvrages et lettres apologétiques et sa tête fut mise à prix, de sorte que ses détracteurs commencèrent à appeler les anabaptistes « mennonites », afin de faire croire qu’ils étaient une secte suivant un certain « Menno ». Cependant, il n’avait pas fondé cette Église, qui était en fait issue des vaudois qui eux-mêmes tirent leurs origines de l’Église primitive, et Menno Simons n’en était qu’un dirigeant parmi d’autres (notamment Théodore Philippe).

Question:

Alors, si les anabaptistes s’opposent à la foi des catholiques, sont-ils protestants?

Non, clairement, NON! Les anabaptistes ont existé depuis toujours (sous plusieurs appellations différentes: vaudois, donatistes, pauliciens, etc. ). Lorsque la vraie Église de Dieu a été polluée par de nombreux païens et incroyants (surtout à partir du règne de Constantin), elle s’est bien vite scindée entre les vrais chrétiens (indépendants du pouvoir temporel) et ceux qui ont accepté de suivre un pontife temporel. Bien vite, les vrais croyants ont été persécutés par les dirigeants de l’Église de Rome. Ce n’est que des siècles plus tard, après l’invention de l’imprimerie et la diffusion de la Bible à travers l’Europe, que la Réforme a été déclenchée.

Je vous invite à lire ce court article paru récemment dans un périodique de l’Église, qui explique simplement pourquoi nous ne pourrons jamais être considérés comme protestants.

 – Protestants ou anabaptistes?

Il faut savoir que nous croyons que Dieu a préservé son Église à travers les âges, et non pas qu’il l’a ressuscitée à l’époque de la Réforme. Il y a beaucoup d’écrits qui démontrent qu’il y a eu des vrais chrétiens au cours de chaque siècle. Ils avaient une foi pure et non résistante. Ils ont souffert beaucoup de persécution de la part des Juifs, des païens, des catholiques, des musulmans et des protestants. Lisez le Miroir des martyrs si vous voulez en savoir plus.

Les martyrs de l’an 1022 à Orléans

[Texte tiré des pages 268 à 270 du Miroir des martyrs en néerlandais, ou 265 à 267 du Miroir des martyrs en anglais]

QUATORZE PERSONNES, DONT LE PLUS ÉMINENT S’APPELAIT ÉTIENNE, BRÛLÉES COMME HÉRÉTIQUES À CAUSE DU TÉMOIGNAGE DE LA VÉRITÉ, PAR LES PAPISTES, À ORLÉANS EN FRANCE, VERS LA FIN DE L’AN 1022 apr. J.-C.

En l’an 1022 apr. J.-C., vers la fin de l’année, semble-t-il, ou, au plus tard, en l’an 1023 apr. J.-C., des personnes furent arrêtées et brûlées publiquement en France, en présence du roi Robert II Le Pieux, pour cause d’hérésie (selon les papistes) ; quatorze personnes, dont les unes étaient des gens ordinaires, tandis que les autres étaient d’origine noble[1], et dont le plus éminent s’appelait Étienne. Elles étaient accusées d’avoir parlé en mal de Dieu et des saints sacrements, c’est-à-dire du saint baptême (à savoir du baptême des nourrissons, car c’était ce que pratiquaient généralement les papistes et au sujet duquel les disputes étaient fréquentes), et du corps et du sang du Seigneur (c’est-à-dire le sacrement de l’autel, que les romanistes avaient coutume d’appeler le corps et le sang du Seigneur) ; aussi du mariage, etc.

« Cela apparaît, dit l’écrivain, avoir été la première exécution (à savoir par le bûcher) de personnes accusées d’hérésie dans l’Église romaine. » En poursuivant, il dit : « Dans un vieux livre, nous trouvons un récit selon lequel cette hérésie fut apportée dans ce pays depuis l’autre côté de la mer, c’est-à-dire depuis la Bulgarie, et que de là elle se répandit dans d’autres provinces, où elle fut par la suite très en vogue, principalement dans le Languedoc, autour de Toulouse et en Gascogne. »

Il y déclare aussi que les gens qui maintenaient cette doctrine étaient appelés albigeois, et aussi bougres, parce qu’ils venaient de Bulgarie. Nicolas Vignier, Recueil de l’Histoire de l’Église, pour l’an 1022 apr. J.-C., ex Glabro et Massonius in Annalibus, et alio Antiquo Authore, comparé à Abr. Mell., fol. 381, col. 2, et fol. 436, col. 1.

Quant aux accusations portées contre les quatorze personnes citées plus haut, elles étaient, tel que rapporté : Qu’ils avaient parlé contre l’article concernant Dieu ; contre les saints sacrements, le baptême et le sacrement de l’autel ; contre le mariage, etc. ; en raison desquelles leur fut infligée une mort par le feu très cruelle, épouvantable et misérable.

Mais ce qu’ils croyaient et maintenaient à propos desdits points, conformément au récit d’écrivains impartiaux, sera amplement expliqué par la suite, dans la Confession des albigeois et des vaudois, qui tenaient la même croyance ; puisque ces personnes sont tenues pour avoir été les premiers-nés de ceux qui maintenaient la doctrine des albigeois (bien avant leur essor général). Voir les auteurs cités ci-dessus, surtout le dernier.

Alors on verra qu’ils ne croyaient et ne parlaient que ce que nous croyons et disons aujourd’hui ; aussi, en ce qui concerne le baptême, qu’ils baptisaient les croyants et s’opposaient au baptême des nourrissons ; et, touchant la Cène, qu’ils l’observaient conformément à l’institution de Christ, mais rejetaient la messe et la transsubstantiation ; encore, qu’ils étaient opposés à la vengeance, au serment, à la confession auriculaire, à l’invocation des saints défunts, au purgatoire, etc.

14 personnes brûlées pour hérésie à Orléans en l’an 1022, Jan Luyken, p. 266 du Miroir anglais.

PLUS D’OBSERVATIONS CONCERNANT LESDITS QUATORZE MARTYRS, SELON LES RÉCITS DE DIVERS ÉCRIVAINS PAPISTES ET AUTRES, NOTÉES DANS LE DEUXIÈME LIVRE D’A. MELLINUS SUR LES PERSÉCUTIONS, FOL. 437, COL. 3, 4

« Robert d’Auxerre déclare desdits martyrs d’Orléans qu’ils étaient parmi les meilleurs ou les plus éminents laïcs d’Orléans, et que pour cette raison, un concile y fut convoqué contre eux, dans lequel ils furent unanimement jugés et condamnés au bûcher comme hérétiques ; et qu’ils furent ainsi brûlés vifs. »

Ce témoignage est confirmé par Jean de Ripoll, moine à Fleury, qui donne un récit un peu plus complet de l’affaire, dans sa lettre à Oliba ou Olivarius, abbé de l’église d’Ausone, en disant : « En attendant, je vais t’informer de cette hérésie (ainsi appelle-t-il la vraie foi de ce peuple), qui se manifesta le jour des Saints Innocents [le 28 décembre] dans la cité d’Orléans ; car, si tu en as entendu parler, c’est la vérité. Le roi Robert fit brûler vifs quatorze des laïcs les plus remarquables ou les plus noblement nés de ladite ville ; qui, (Oh ! quel grand mensonge !) abominables devant Dieu et haïs du ciel et de la terre, ont totalement nié la grâce du saint baptême (il veut dire le baptême des nourrissons, car alors la grâce du salut était promise aux enfants, ce que ces hommes niaient) ainsi que la consécration du corps et du sang du Seigneur, et niaient que quiconque puisse ainsi obtenir la rémission des péchés, après avoir commis un crime. » Masson Annal. Franc., lib. 3, dans Hugo et Robert.

Raoul Glaber (dans Hist. Gall., lib. 3, cap. 8), donne un récit beaucoup plus circonstancié de ces martyrs, rapportant non seulement comment cette (prétendue) hérésie fut découverte, mais aussi comment elle fut amenée à Orléans et propagée ; ce dont nous passons outre, pour être brefs.

Il mentionne nommément, entre autres, deux de ces personnages, à savoir Héribert et Lisoie, qui furent très estimés et aimés du roi et des seigneurs du royaume, tant que leur condition n’était pas connue. Glaber rapporte en outre comment ils ont été découverts. À Rouen, ils cherchèrent à rallier un certain prêtre à leur croyance, par l’intermédiaire de quelques-uns qu’ils avaient probablement envoyés expressément à ce prêtre, pour lui exposer le mystère de leur doctrine, et qui s’efforcèrent de le persuader en disant que très bientôt tout le peuple se rallierait à eux.

Lorsque le prêtre comprit cela, il se rendit immédiatement chez Richard, le comte de cette ville, et lui raconta toute l’affaire. Ce dernier envoya aussitôt des lettres par messagers express au roi, l’informant de cette peste secrète (ainsi appelle-t-il la vraie foi). Le roi Robert, très affligé de cela, convoqua sans tarder un concile de nombreux évêques, abbés et autres religieux (c’est ainsi qu’il appelle ce conseil assoiffé de sang), et, par son intermédiaire, fit faire des enquêtes très strictes, tant sur les auteurs et les adhérents de ladite hérésie. Lorsque l’enquête fut faite parmi les laïcs sur ce qu’étaient les croyances et la foi de chacun, lesdits Héribert et Lisoie se sont immédiatement découverts, qu’ils différaient dans leur croyance de l’Église romaine, et ensuite d’autres déclarèrent également qu’ils adhéraient à Héribert et Lisoie, et qu’ils ne pouvaient en aucun cas être détournés de leur foi. Étant interrogés de plus près pour savoir d’où et par qui cette présomption avait pris naissance, ils donnèrent cette réponse : « C’est ce que vous avez longtemps appelé une secte, que vous reconnaissez maintenant, bien que tardivement. Mais nous avons attendu depuis longtemps que vous, ainsi que tous les autres, quelle que soit la loi ou l’ordre, puissiez venir et vous unir à cette secte ; ce qui, nous le croyons aussi, aura encore lieu ».

Ils présentèrent alors immédiatement leur croyance, sans doute à la manière des albigeois et des vaudois, comme cela sera démontré plus loin.

Lorsque le roi et tous ceux qui étaient présents virent qu’ils ne pouvaient pas être détournés de leur croyance, il commanda qu’un très grand feu de bois soit allumé non loin de la ville, afin que peut-être, terrifiés par cela, ils puissent renoncer à leur croyance. Mais, au moment où ils allaient être conduits au feu, ils crièrent à haute voix, disant qu’ils le désiraient ardemment, et ils se livrèrent entre les mains de ceux qui devaient les attirer au feu. Ils furent livrés aux flammes, au nombre de treize, et tous ceux qui, par la suite, ont été reconnus être leurs adhérents furent mis à mort par le même moyen.

De même, dans les archives de l’église paroissiale d’Orléans, appelée église Saint-Maxime, la date est précisée à laquelle cela a eu lieu. Il y est déclaré que cela se produisit publiquement à Orléans, en l’an 1022 apr. J.-C., dans la vingt-huitième année du roi Robert II, lors de la cinquième intronisation, lorsque l’hérésiarque Étienne et ses compagnons furent condamnés à Orléans et brûlés.

Les citations ci-dessus sont tirées des écrits des papistes ; c’est pourquoi le lecteur est exhorté à juger charitablement à l’égard des accusations que ces adversaires invétérés ont si amèrement portées contre ces pieux témoins de Jésus-Christ.

NOTE. — Nous avons rapporté plus haut que ces quatorze martyrs ont été considérés, par les anciens, comme les premiers-nés des vaudois ; mais les papistes les appelaient hérétiques. Cependant, cela n’a rien d’étonnant ; car, au fil du temps, ils prirent l’habitude d’appeler les hérétiques et les vaudois du même nom. Nous en présenterons quelques exemples. Le prêtre Reinerius a écrit un livre qu’il a intitulé Summa contra Haereticos, c’est-à-dire « Un résumé contre les Hérétiques. » Les jésuites donnèrent ensuite à ce livre le titre Contra Valdenses, ou « Contre les vaudois » ; comme si toutes les erreurs opposées dans ledit livre étaient particulières aux vaudois, ce qui est aussi faux que le mensonge lui-même. Comparez le livre de Reinerius avec Abraham Mellinus, 2e livre, fol. 437, col. 4.

Évrard de Béthune a donné à son livre le titre, Antihaeresis, ce qui équivaut à dire Antihérésie, etc. ; mais le jésuite Jacob Gretser, lorsqu’il publia ledit livre, l’intitula, Everhardus contra Valdenses ; comme si Évrard avait écrit uniquement contre les vaudois, alors que seule une infime partie milite contre eux. On cherchait néanmoins, par ce titre, à accuser les pauvres vaudois de toutes les hérésies mentionnées dans ce livre.

Par la suite, un certain Ermegard écrivit un livre contre les esprits grossièrement égarés qui soutenaient dans leur confession que le monde et toutes les choses visibles n’avaient pas été créés par Dieu, mais (Oh, quel horrible mensonge !) par Satan ; laquelle croyance est imputée, par la plupart des écrivains anciens, aux manichéens ; cependant, le dernier falsificateur mentionné, à savoir Gretser, n’a pas hésité à intituler une telle page dudit livre, Ermergard contre les vaudois ; alors que l’auteur réfutait spécialement les manichéens, avec lesquels les vaudois n’avaient rien en commun. Voir les auteurs et les livres mentionnés ci-dessus, ainsi que les commentaires de Balthasar Lydius sur les discussions desdites personnes. Il s’ensuit donc de ce qui précède qu’il ne doit pas paraître étrange au lecteur que les papistes appellent les vaudois orthodoxes, ou du moins ceux qui s’opposent à la doctrine romaine, ainsi que les prêtres et les moines, du nom odieux de manichéens ou hérétiques, comme c’était fréquemment le cas, et nous le démontrerons maintenant, en ce qui concerne des bons martyrs qui, par la méchanceté des papistes, furent pendus à Goslar.

Autre image trouvée en ligne concernant cet événement.

[1] Laïcs et nobles, etc. dit l’écrivain papiste.

La fausse promesse de la « parentalité douce »

Article traduit de l’anglais. Article original écrit par le frère Ben Friesen: https://www.roadmaptomorning.com/post/the-false-promise-of-gentle-parenting

Un bref exposé

Le terme « parentalité douce » (gentle parenting) a été introduit dans notre vocabulaire vers 2015 par une auteure britannique nommée Sarah Ockwell-Smith (bien qu’elle n’en soit probablement pas à l’origine). Cette auteure était sans aucun doute bien intentionnée et a tenté d’offrir une alternative aux méthodes dites « traditionnelles » qui semblent dures et intransigeantes pour beaucoup dans la société d’aujourd’hui. Mais qu’est-ce que l’éducation en douceur ? Et ce style est-il une approche sûre pour élever des enfants ? Ce que j’ai trouvé a suscité chez moi des questions et des inquiétudes que j’ai souhaité partager ici.

Commençons par quelques définitions. En voici une, tirée d’un coach parental :

La parentalité douce, également connue sous le nom de parentalité collaborative, est un style de parentalité dans lequel les parents ne contraignent pas les enfants à se comporter par la punition ou le contrôle, mais utilisent plutôt la connexion, la communication et d’autres méthodes démocratiques pour prendre des décisions ensemble en tant que famille. (Danielle Sullivan, coach parental, à Lafayette, au Colorado)

En voici une autre :

La parentalité douce est un moyen d’élever les enfants sans honte, sans blâme et sans punition. Elle est centrée sur le partenariat, les parents et les enfants ayant tous deux leur mot à dire dans ce style de collaboration. Les parents et les personnes qui s’occupent des enfants qui pratiquent l’éducation en douceur le font en guidant leurs enfants avec des limites cohérentes et compatissantes, et non avec une main ferme (parents.com).

Et enfin :

La parentalité douce est une approche de l’éducation des enfants qui met l’accent sur l’empathie, le respect et la compréhension plutôt que sur la punition ou le contrôle autoritaire. Elle se concentre sur l’entretien d’un lien parent-enfant fort, encourage la communication positive et enseigne aux enfants la régulation émotionnelle et la capacité à résoudre les problèmes. Au lieu de recourir à une discipline sévère, l’éducation douce consiste à fixer des limites claires avec gentillesse et patience, en guidant les enfants à travers leurs émotions et leurs comportements. Cette approche a pour avantage de favoriser un attachement sécurisant, de promouvoir l’autodiscipline, d’améliorer l’intelligence émotionnelle et d’instaurer un respect mutuel entre le parent et l’enfant. Elle peut également conduire à des enfants plus coopératifs et plus confiants, car ils se sentent soutenus et compris dans leur croissance émotionnelle et développementale (Dr. Ayoush Saxena).

Comme nous pouvons le voir à partir de ces définitions, il y a des idées qui sont bonnes, louables et qui méritent d’être mises en pratique. Nous nous efforçons de nous connecter mentalement et émotionnellement avec nos enfants ; nous nous efforçons d’entretenir des liens solides entre parents et enfants ; nous nous efforçons de comprendre, d’écouter et de communiquer. Nous voulons être patients, gentils et aimants.

D’un autre côté, certains aspects de ces définitions suscitent de sérieuses réserves. Des partenariats enfants-parents et des processus démocratiques à la place d’un leadership clair et bien défini ? Des approches douces au lieu d’une main ferme ? Pas de punition ni de contrôle ? Même les meilleures techniques parentales n’entraîneront-elles pas, en cas de désobéissance ou de résistance, de la honte, de la culpabilité ou des reproches ?

D’après ce que j’ai observé, entendu et lu, j’en suis venu à penser que la parentalité douce n’est peut-être pas si douce que cela. En effet, le terme semble chaleureux, confortable et attachant ; mais pourquoi est-ce que je ressens un net refroidissement dans l’air, une pointe d’amertume, un courant d’air glacial presque toutes les fois qu’il en est question ? Pourquoi est-ce que je crains que les enfants élevés selon ce style d’éducation ne soient laissés à la dérive et dans le froid ? Je ressens de la tromperie et de l’escroquerie. Pourquoi ? Parce que la vie sur la planète Terre, à bien des égards, n’est pas douce. Elle n’est pas gentille. La réalité peut être brutale, sauvage et vicieuse.

Ces éléments du nouvel âge affirment que les anciennes méthodes traditionnelles sont dures, contrôlantes, autoritaires, cruelles et intransigeantes. Ces méthodes traditionnelles ne sont pas sans inconvénient ni risque, mais ce sont elles qui ont produit les explorateurs et les pionniers intrépides, les inventeurs et les innovateurs curieux, ainsi que les dirigeants et les légendes les plus efficaces de l’histoire de notre nation. Ces méthodes, lorsqu’elles sont appliquées correctement, produisent une chose étrange appelée « le cran », qui est un mélange subtil de courage, de bravoure, de résilience et de force.

Y a-t-il eu des abus avec les anciennes méthodes ? Bien sûr, il y aura toujours des déviances, des distorsions et des fossés. Cela vaut pour beaucoup de choses bonnes et justes. Le vrai problème est qu’en supprimant les anciennes méthodes, nous risquons de jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous ferions bien d’examiner très attentivement les raisons des clôtures avant de les supprimer. Depuis des milliers d’années, les enfants sont élevés essentiellement de la même manière, c’est-à-dire d’une manière fondée sur la Bible à bien des égards. Bien sûr, les cultures et les religions varient considérablement, mais les enfants ont été traditionnellement élevés d’une manière étrangère aux techniques parentales douces. Ce n’est que depuis une quinzaine ou une vingtaine d’années que des esprits libéraux ont introduit l’idée que l’ancienne méthode constituait une maltraitance. Le monde s’en porte-t-il mieux ? Moins de criminalité, moins de toxicomanie, moins de dysfonctionnements ? Je ne le crois pas.

Certains types d’abus sont faciles à définir. D’autres le sont moins. La parentalité douce comporte un potentiel très réel pour un type d’abus qui est dissimulé dans la subtilité et qui n’est pas clairement perceptible à première vue. Envoyer un guerrier au combat sans l’entraînement ou les outils adéquats pourrait être qualifié de maltraitance. Envoyer un enfant à l’école, un jeune à son premier emploi ou un jeune adulte dans le mariage sans les outils nécessaires pour affronter la vie avec toutes ses déceptions, ses rigueurs et ses réalités me semble être une forme de maltraitance. Dans cette optique, la parentalité douce devient, à tout le moins, un mauvais service.

La plupart d’entre nous sont câblés pour apprendre à la dure. Certains adultes peuvent apprendre des erreurs des autres, mais peu d’enfants sont capables de le faire. Les leçons les mieux apprises sont souvent celles qui sont servies par la douleur, la honte et la culpabilité, les aspects exacts que la parentalité douce s’efforce de diminuer et d’effacer de la vie d’un enfant. Les coups durs de la vie ne s’oublient pas facilement. Je pense que l’on peut dire que la cuisinière chaude ne s’oublie jamais. Une vie émotionnellement sédentaire axée sur le confort et la protection contre les luttes, les sacrifices, les conflits et la douleur ne produit pas un adulte discipliné capable de naviguer dans le monde dans lequel nous vivons. Et je ne crois pas qu’elle produise un adulte capable de naviguer dans notre propre monde intérieur fait d’appétits égoïstes, de sentiments peu fiables et d’émotions fluides et inconstantes.

Comme on l’a dit, si les parents ne forment pas leurs enfants, c’est la société qui le fera, et cette voie est la plupart du temps celle du chagrin, de l’inconfort et de la tristesse.

Des voix s’élèvent dans la société pour dénoncer les effets négatifs d’une éducation douce. Matt Walsh, commentateur vedette et animateur de balado, a déclaré que « l’éducation douce produit des personnes qui ont droit à l’erreur, qui se complaisent dans leur propre rôle et qui sont faibles ». Il ajoute que « l’éducation à l’ancienne a fait ses preuves. Elle nous a aidés à passer des huttes aux gratte-ciel. Elle a produit des enfants qui sont devenus des pionniers et des guerriers ».

L’éducation douce commence tout juste à être étudiée par les chercheurs en psychologie et les résultats préliminaires ne sont pas positifs. Ce qu’ils ont découvert, c’est que les parents sont à la dérive dans l’idéologie, c’est-à-dire sans guide ou direction claire, et qu’ils souffrent d’épuisement professionnel et d’épuisement. Les chercheurs ont déclaré que « les parents font tant de choses avec les meilleures intentions, mais ironiquement, ils peuvent rendre un mauvais service avec tous les soins prodigués et les discussions cérébrales et capiteuses qu’ils ont avec leurs enfants… L’approche parentale douce pourrait ne pas servir leurs enfants tout en s’épuisant elle-même » (Macalester College, 2024). Ces chercheurs ont également noté que les nobles idéaux de l’éducation douce, tels que le maintien des limites et la prise de décisions partagées, semblent bons, mais sont très difficiles à expliquer, et encore plus difficiles à mettre en œuvre au niveau pratique.

À ce stade de notre discussion, j’ai envie de faire une mise en garde importante. Je me demande si, au sein de notre culture chrétienne et de notre Église, il n’y a pas eu parfois des malentendus concernant une approche traditionnelle par rapport à une approche plus douce ou plus connectée de l’éducation des enfants. Ceux d’entre nous qui travaillent dans le domaine de la santé mentale et émotionnelle et qui se sont occupés d’enfants adoptés ou placés en famille d’accueil, ont encouragé l’éducation des enfants en mettant l’accent sur la connexion et la communication, tout en recommandant d’éviter la plupart des types de châtiments corporels. Il convient de préciser que ces directives ont été formulées dans un contexte de traumatisme, d’abus et de négligence. Ces distinctions sont importantes. Souvent, chez les enfants qui ont été victimes d’abus, une fessée, par exemple, est contre-productive et n’apporte pas le résultat escompté. Chez certains enfants issus de milieux difficiles, la fessée aggrave le comportement. Je ne dis pas qu’il en est toujours ainsi, chaque enfant est différent, et chaque enfant doit être élevé dans la crainte et l’attention du Seigneur. Mais ce qu’il faut retenir ici, c’est qu’il faut rechercher la sagesse et faire preuve de prudence lorsqu’on utilise une méthode de punition plus sévère. Il faut faire en sorte que les enfants qui ont subi un traumatisme se sentent en sécurité et aimés avant d’explorer diverses méthodes de punition, de discipline et de formation.

En conclusion. Il semble que, pour réussir son rôle de parent et élever une personne bien équilibrée et adaptée, il soit préférable d’adopter une approche intermédiaire stimulante. Il est impératif pour un père et une mère d’établir un lien émotionnel avec leurs enfants ; il est impératif de leur montrer de la gentillesse, de la miséricorde et de la compassion, car c’est en montrant ces qualités que nous les définissons et que nous les modélisons. Mais la voie du milieu comporte aussi le jugement et la justice, la récompense et la punition. C’est ainsi que ces valeurs sont introduites et qu’elles deviennent la partie inévitable de la vie. Un enfant bien adapté connaîtra bien les sentiments de culpabilité, mais aussi la rédemption et le pardon, ainsi que la libération de cette culpabilité. Les parents qui guident leurs enfants à travers la perte et la déception, sans les dorloter ni les protéger, leur rendent service et, en fin de compte, les guident vers la résilience et la force.

Ben Friesen

Je souhaite à tous bénédictions, bienfaits et beauté pour la nouvelle année.

Au sujet des assurances

“Au cours de ma vie, je me suis assuré contre tout, sauf contre la mort. Et maintenant, je dois mourir sans y être aucunement préparé.” – auteur inconnu

Êtes-vous assuré contre la mort?  Vous savez où se trouve la réponse…

Mais que penser des autres assurances? Qu’en dit la Bible?

Selon les Écritures, la sécurité d’un chrétien se trouve en Dieu et en sa providence. Ce principe est enseigné clairement dans la Parole de Dieu. Par conséquent, nous ne croyons pas qu’un chrétien doit assurer ses biens avec les compagnies d’assurance de ce monde.

« Mieux vaut chercher un refuge en l’Éternel que de se confier à l’homme » (Psaume 118.8).

« Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son cœur de l’Éternel » (Jérémie 17.5).

« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matthieu 6.33).

« Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5.7).

Dieu, dans son amour et pouvoir infini, pourvoit pour ceux qui lui appartiennent dans toutes les circonstances de la vie. « Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous ? Cependant, aucun d’eux n’est oublié devant Dieu. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point : vous valez plus que beaucoup de passereaux » (Luc 12.6-7).

Presque tous les biens de Job ont été dérobés, consumés par le feu ou emportés par le vent. Toutefois, il est demeuré ferme dans sa confiance en l’Éternel et disait : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni » (Job 1.21).

L’économie moderne tend à ébranler la foi des croyants en Dieu en matière d’assurance. Il s’agit là d’un défi pour les chrétiens de résister aux tentations matérialistes et de placer leur confiance non pas dans les finances, mais dans les promesses divines. Les chrétiens regardent aux promesses de Dieu pour leur sécurité et ils évitent, autant que possible, d’avoir recours aux compagnies d’assurance du monde.

L’acquisition d’un contrat d’assurance vie est clairement défendue aux membres de l’église de Dieu. Outre les réserves émises à l’égard d’autres types d’assurance, l’assurance-vie dévalorise et commercialise la vie humaine, que nous considérons comme sacrée, et elle s’oppose aux enseignements bibliques.

Les chrétiens sont attentifs à la responsabilité de chaque personne de prendre soin d’elle-même et de ses possessions. Il est parfois avancé que souscrire une assurance pour ses biens, sa santé ou sa vie est une bonne gestion financière et évite de devenir dépendant des autres. Bien que ceci soit un raisonnement logique selon « les rudiments du monde » (Colossiens 2.8), cela mine la foi d’un chrétien dans le pouvoir de Dieu.

La famille de Dieu a le devoir et l’honneur de supporter les fardeaux les uns des autres. Elle doit aussi partager avec ceux qui ont souffert, selon 2 Corinthiens 8. Cette tâche peut être accomplie par les dons personnels d’amour, ou par les opérations des programmes d’aide mutuelle gérés par l’Église. De cette façon, celui qui donne et celui qui reçoit sont tous deux bénis et Dieu est glorifié. « Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ » (Philippiens 4.19).

Le martyre de Pothin

Tiré du Miroir des martyrs

UN VIEILLARD DE QUATRE-VINGT-DIX ANS, APPELÉ POTHIN, MISÉRABLEMENT MALTRAITÉ 

À CAUSE DU TÉMOIGNAGE DE JÉSUS-CHRIST, DEVANT LE TRIBUNAL, À LYON, EN FRANCE ; 

QUI MOURUT ENSUITE EN PRISON, VERS L’AN 179

Dans l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe, ainsi que chez plusieurs autres auteurs anciens, il est fait mention d’un certain vieillard de plus de quatre-vingt-dix ans, appelé Pothin, docteur de l’Église de Lyon, en France [appelée Gaule à l’époque, province de l’empire romain]. Il est indiqué qu’en raison de son grand âge, il ne pouvait pas marcher, mais, ayant un désir si ardent de mourir à cause du nom de Christ, il se fit, comme l’a rapporté A. Mellinus, porter devant le tribunal pour être condamné à mort avec les autres martyrs. Lorsqu’il fut amené au tribunal par les soldats, le magistrat de la ville de Lyon se mit à crier qu’il était chrétien, avec beaucoup de calomnies et un langage abusif, et toute la multitude du peuple le suivit. Eusèbe dit que, tandis que ce vieil homme se tenait devant le juge du tribunal, les gens ordinaires se mirent à crier : « Ceci est Christ Lui-même ». Lorsque le juge lui demanda alors, qui était le Dieu des chrétiens, il répondit avec une candeur remarquable : « Si tu en es digne, tu le sauras ». Cela déplut tellement au juge, qu’il commanda que ce pieux témoin de Jésus soit frappé au visage à coups de poing. Sur ce, il fut impitoyablement poussé, frappé, tiré et cogné par les badauds, qui lui jetèrent tout ce qui leur tombait sous la main, sans égard à la faiblesse de son âge ; oui, ils considéraient que ceux qui n’avaient pas fait preuve d’assez de diligence en agressant et en maltraitant de toutes les manières ce vieil homme étaient ses complices. Pothin, ayant été ainsi maltraité, oui, presque battu à mort, au point que la vie semblait presque éteinte, fut ramené du tribunal en prison, où, après deux jours de grande souffrance, ayant remis son âme entre les mains de Dieu, il mourut, et atteignit ainsi une fin bienheureuse. Comparez Eusèbe, 5e livre, 2e chapitre, fol. 83, col. 1, 2 avec Joh. Gys., fol. 17, col. 1, sous le nom de Photinus. Aussi, A. Mell., 1er livre, fol. 46, col. 2, de divers autres auteurs. Aussi, Introduction, fol. 38, col. 1, appelé par erreur Photimus.

Le pharisaïsme

Traduction d’un article en anglais paru sur le site : https://flatlanderfaith.com/2024/10/30/pharisaism/

L’ère de l’Ancien Testament prend fin avec Esdras, Néhémie et Malachie. De nombreux Juifs étaient revenus de captivité, les murs de Jérusalem avaient été reconstruits et le second temple était en cours de construction. Selon une ancienne source juive, cinq éléments manquaient dans le second temple par rapport au premier : l’Arche de l’alliance, qui contenait le propitiatoire ; le feu sacré qui était tombé du ciel lors de la dédicace du premier temple et qui brûlait continuellement ; la chékhina, la nuée le jour et la colonne de feu la nuit, qui se trouvait au-dessus du propitiatoire ; l’ourim et le thoummim par lesquels le souverain sacrificateur recevait les réponses de Dieu ; et le Saint-Esprit. En outre, il n’y a pas eu de prophètes depuis Malachie jusqu’à Jean-Baptiste. Ainsi, pendant 400 ans, Dieu n’a pas eu son mot à dire dans la vie spirituelle du peuple juif.

Au moins trois groupes ont émergé durant cette période : les esséniens, les sadducéens et les pharisiens. Les esséniens vivaient en communauté, développaient des croyances mystiques et ne maintenaient qu’un contact limité avec la vie religieuse du reste du peuple. La plupart des prêtres et des scribes étaient des sadducéens, qui s’accrochaient à leur position de respect, mais qui pensaient de manière largement matérialiste. Ils ne croyaient pas aux anges ni à la résurrection des morts.

Il semble que les pharisiens auraient dû être « les bons » ou « les gentils ». Ils étudiaient les Écritures, s’efforçaient de respecter la loi et d’éviter les corruptions du monde. Ils croyaient aux anges et à la vie après la mort. Mais quelque chose a terriblement mal tourné. Bien qu’ils soient grandement respectés pour leur mode de vie irréprochable, leurs cœurs étaient devenus insensibles, ne laissant transparaître aucune once de compassion. Jean-Baptiste les a qualifiés de « génération de vipères ». Jésus les a qualifiés d’hypocrites, « car vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, tandis qu’au-dedans vous êtes pleins de rapines et d’intempérance » (Matthieu 23.25).

Le pharisaïsme, c’est se croire plus juste que les autres en raison d’une pratique religieuse stricte, tout en dissimulant des pensées et des actions impures. C’est cette forme de « conservatisme rigide » qui érige en preuve unique de la foi l’observance formelle des rites, sans tenir compte de l’état interne. Il a toujours été une tentation pour ceux qui voient une dérive vers la mondanité dans leur communauté religieuse, mais qui n’ont aucune vision ou connaissance de la puissance du Saint-Esprit qui conduirait à une piété authentique. Certains groupes mennonites sont tombés dans ce piège, ainsi que la branche Raven-Taylor des Frères de Plymouth (darbystes) et d’autres groupes.

Bob Goodnough