Poème 15. Un repas de Pâques

[Je rappelle que les poèmes que je publie sur une base hebdomadaire ne sont pas écits par mois, mais par une dame qui habite en Bretagne, Mme Annick Markmann. Pour en savoir plus, voir mon premier article de la série : https://missionnaireanabaptiste.org/2023/08/30/il-etait-une-foi-recueil-de-poemes/]

Je pensais ce matin à mon grand-oncle Jacques,
Et à sa bien-aimée, notre tante Rosa,
Aux affres que nous vécûmes pour un repas de Pâques,
Lorsqu’un joyeux cantique, mon doux père entonna.

Quelle tempête alors dans l’esprit du vieil homme,
Les paroles chantées brusquement soulevèrent.
Combien il a fallu pour calmer sa colère,
D’efforts que maman et Rosa déployèrent.

C’était à l’ordinaire, un homme très affable,
Un paisible pilier des repas familiaux.
Ancien instituteur, enseignant remarquable,
Sous l’étendard de la faucille et du marteau.

Pour ces grands instants d’ambiance familiale,
Ma mère préparait ses menus les plus beaux,
Des viandes en gelée, des salades royales,
Des gâteaux aux châtaignes et des flans au Porto.

Chacun de nos convives apportait des trésors,
C’était un long festin qu’on partageait alors.
On mangeait, on buvait en parlant et riant,
Le repas prenait fin dans la joie et les chants.

C’est ici que papa souleva un orage,
Qu’au cœur de notre clan, la tempête fit rage.
Alors, « La voix des chênes » domine la mêlée,
Et ce chant de grand-père apaise l’assemblée.

Puis l’un de nous propose, afin de digérer,
De faire en promenade, le tour du quartier.
Si le printemps s’annonce, il n’est pas évident,
Chacun prend son manteau, on oublie l’incident.

Et l’on marche gaiement dans le soleil frileux.
L’air frais chasse le vin et fait briller les yeux.
Bras dessus, bras dessous, les promeneurs partagent
Leurs peines, leurs fardeaux, quelques propos volages.

Lorsqu’on revient au gîte, pour boire un bon café,
Alors on se rend compte que l’oncle a décampé.
Ils sont rentrés chez eux, Jacquot, tante Rosa,
Sans même un au revoir, sans un mea culpa.

Mais tu vas voir ici, que Dieu est plein d’humour,
Car l’histoire commencée continue sans détour.
Jacques est dans sa maison, la tante cherche en vain,
Un modèle de tricot, noté dans un calepin.

Pour plaire à son épouse, Jacques monte au grenier
Espérant y trouver le carnet recherché.
Le voici en effet, tout contre un vieux bouquin.
C’est une bible ancienne, que Jacques prend en main.

Il feuillette aussitôt le vieux livre oublié.
Des souvenirs surgissent issus de son passé.
Un texte s’offre à lui sur la page tournée :
« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués. »

Quand l’oncle redescend, Rosa le remercie,
Munie de son modèle, commence son tricot.
Son époux s’est assis près de la lampe et lit,
La Bible retrouvée qui parle de repos.

Et chaque fois que Rose pour tricoter s’installe,
Notre Oncle ouvre le livre et lit pendant des heures.
Puis un soir au repas, à sa femme il étale
Ses doutes en lui disant : « Serions-nous dans l’erreur ? »

Semaine après semaine, la tante est à l’ouvrage,
L’oncle tourne les pages en lecteur obstiné.
Puis un jour il déclare à Rosa sans ambages :
« Si ce livre dit vrai, nous sommes condamnés. »

Un soir d’hiver où Jacques est près de tante Rose.
« Ma Rosa, lui dit-il, en lui prenant la main,
Plus de tristesse, finis les jours moroses,
Jésus nous justifie, il veut nous rendre saints. »

-Annick Markmann

Un souper à Béthanie

Écrit à Pâques en 2021, par le frère Karlos Isaac

Au chapitre 11 de l’Évangile selon Jean, nous lisons l’histoire de Lazare, ressuscité d’entre les morts. Jésus dit à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. » Plus tard, alors que Marthe s’opposait à l’ouverture de la tombe, il lui dit : « Ne t’ai-je pas dit, que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? »

Il me semble que c’est un message qui s’applique fort bien de nos jours. Dieu a permis une situation dans laquelle le monde entier peut voir sa gloire.

Plus tôt, Jésus avait dit aux disciples que cette maladie n’était pas pour la mort, mais pour que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.

Aujourd’hui, étant donné que nous sommes à Pâques, le vendredi où nous commémorons la mort de Christ, il me semble que le monde a l’occasion de glorifier le Fils de Dieu comme jamais auparavant. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence si cette pandémie a atteint un niveau critique exactement pendant le temps de Pâques. Cela montre pour moi la grande miséricorde de notre Dieu. Chaque jour, dans son grand amour, Dieu nous montre sa gloire dans des choses inattendues. Après la résurrection de Lazare, beaucoup ont cru en Christ. C’était le résultat de la foi. Cela a démontré que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. »

« Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare qui avait été mort, et qu’il avait ressuscité. On lui fit là un souper, et Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui étaient à table avec lui. » (Jean 12. 1-2)

Imaginons ce souper. J’imagine que c’était un souper très extraordinaire. Lazare et ses sœurs ont probablement préparé un repas très spécial. Ils ont peut-être dépensé plus d’argent qu’ils n’en avaient jamais déboursé pour un souper. Ils ont passé toute la journée à confectionner ce repas. Il y avait un esprit de bénédiction et de félicité dans leur maison ce jour-là. Ce n’était pas un esprit de grande fête, avec de la musique, du vin et des danses. Ils ne criaient pas à qui mieux mieux en préparant le repas. Je pense que l’esprit dans cette maison était comme un calme céleste. Il y avait une bénédiction d’en haut que l’on pouvait ressentir en franchissant le seuil. Ils parlaient doucement. Ils parlaient avec patience et amour. Tantôt, on pouvait entendre un chant de louange venant de la cuisine. Tantôt, Lazare s’arrêtait de travailler, sortait et regardait un nuage au loin. Marie venait à ses côtés, posait sa main sur son épaule, et ils passaient quelques instants en silence. Marthe regardait dehors pour voir si Jésus arrivait sur la route.

L’arrivée de Jésus fut un rassemblement joyeux. Lazare et Jésus s’embrassèrent comme des frères. Lorsqu’ils se mirent à table, Lazare s’assit à côté de Christ à table. Ils avaient invité des amis, apparemment, car il est dit qu’il était l’un de ceux qui étaient assis à table. J’imagine qu’ils parlaient à voix basse. Parfois, l’un des disciples racontait une histoire de ses aventures, et ils riaient tous. Cependant, pendant le dîner, il y avait un air très émouvant. En regardant le visage de Lazare, on pouvait voir un mélange d’émotions. On pouvait voir une profonde compréhension de chaque mot que Jésus disait. On pouvait voir l’esprit de quelqu’un qui se sentait très indigne. On pouvait voir, parfois, une certaine nostalgie sur son visage, lorsque Jésus-Christ parlait du ciel. Il a hoché la tête quand Jésus a dit : « mais moi, vous ne m’aurez pas toujours ».

La nouvelle s’est répandue parmi les habitants de Béthanie qu’il y avait un souper à la maison de Lazare, la maison du grand miracle. Beaucoup de gens sont venus pour voir Jésus, mais aussi pour voir Lazare, le ressuscité. Nombreux sont ceux qui ont cru en Jésus cette nuit-là. Ils ont cru en partie grâce au miracle qui avait été accompli, mais aussi en partie à cause du témoignage qu’ils ont ressenti cette nuit-là dans la maison de Lazare. Ils ont vu le calme sur son visage. Ils ont senti l’esprit céleste qui remplissait la maison. Ils ont commencé à avoir dans leur cœur un grand désir de vivre eux aussi la paix et la tranquillité qui planait sur cette maison.

Aujourd’hui, les croyants fidèles, qui ont été sauvés de la mort du péché, qui sont sortis de la caverne obscure au son du grand appel « Sortez ! », peuvent préparer un souper pour Christ. Si nous avons ce sentiment d’indignité dans nos cœurs, nous allons faire tout notre possible pour lui préparer un souper très spécial. Nous allons nettoyer chaque pièce de notre cœur, mettre une nappe propre sur la table, et y placer les meilleurs fruits que nous pouvons acheter. Non pas que nous puissions jamais être en mesure de payer le prix, même si le souper est merveilleux, mais plutôt pour dire que nous reconnaissons que nous sommes indignement ressuscités, et que nous voulons rendre grâce à notre frère Jésus-Christ, qui a accompli ce miracle étonnant. Nous nous souvenons de l’obscurité de notre chute dans la maladie du péché. Nous nous souvenons du désespoir que nous avions, nous demandant s’il n’y avait pas de remède. Nous nous souvenons de ce moment de joie incroyable, lorsque nous avons entendu la voix puissante du Seigneur, et que nous sommes sortis de la grotte. Voilà pourquoi nous balayons le sol, pourquoi nous lavons tous les plats. C’est grâce à cette force que nous chantons un cantique en travaillant. C’est pourquoi nous invitons nos voisins, parce que notre ami Jésus va dîner avec nous ce soir ! Voilà la raison du sentiment d’émerveillement et d’admiration qui remplit nos cœurs lorsque nous nous rappelons ces mots : « Ne vous ai-je pas dit que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ? »

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