La Bible

Bible

Ce poème est extrait du troisième recueil de poésies publié par Ruben Saillens, « Sur les Ailes de la Foi », imprimé en 1921 (le titre de ce recueil a été repris, quelques années plus tard pour un recueil de cantiques qui a connu jusqu’à ce jour une très longue carrière).

I

L’Humanité déchue était jadis pareille
À quelque voyageur égaré dans la nuit :
Le bruit le plus léger que perçoit son oreille,
Un rameau de bois mort tombant derrière lui,

Lui donnent le frisson des choses inconnues ;
Il avance en tremblant comme dans un tombeau,
Car les astres amis se sont voilés de nues,
Et des souffles d’orage ont éteint son flambeau.

S’il marche, il va rester au fond des précipices,
Et s’il s’arrête, un froid mortel le saisira…
Ah ! par pitié, brillez, astres propices,
Aux yeux du voyageur, qui, sans vous, périra !

Le ciel entend ses cris ; perçant ses sombres voiles,
Mille lampes d’argent scintillent dans la nuit ;
L’homme, alors, le regard levé vers les étoiles,
En attendant le jour, voit sa route, et la suit.

II

Cette nuit, que la peur emplissait de fantômes,
Cette nuit du péché, dérobait à nos yeux
La beauté de la terre et la splendeur des cieux.
Et ce flambeau, c’était la sagesse des hommes :

Flambeau qui vacillait près du gouffre béant,
Jetait au vent du doute une dernière flamme
Et mourait… Le mystère enveloppait notre âme,
Et l’immortalité n’était que le néant.

Plus même que la mort, la vie était funeste,
Car est-ce vivre, ô Dieu, que d’errer loin de toi ?
C’est alors qu’apparut à la naissante Foi
Ta Parole, Seigneur, ta lumière céleste !

Comme on voit, un par un, briller au firmament
Les clous d’argent dont la beauté des nuits est faite,
La Révélation, prophète après prophète,
Dans notre ciel obscur se leva lentement.

Même confuse, éparse, inachevée encore,
Elle montrait la voie aux hommes égarés.
Vous n’étiez pas le jour, écrivains inspirés,
Mais vous étiez déjà des promesses d’aurore !

Vous avez précédé l’Etoile du matin
Qui parut, et brilla plus que vous tous ensemble.
Et bientôt se fondra votre rayon qui tremble
Dans le jour qui se lèvre, à l’orient lointain !

III

Brillez encor, pures étoiles,
Puisque ce jour tarde à venir !
Sur le présent, sur l’avenir
L’erreur étend toujours ses voiles,

Cependant que l’humanité
Marche aux lueurs d’un incendie,
Et, par ces flammes éblouie,
N’aperçoit pas votre clarté !

Brillez sur l’âme criminelle !
Jusqu’aux gouffres les plus profonds
Faites naître, par vos rayons,
L’espoir de la Vie éternelle !

Éclairez tous ceux que séduit
L’éclat d’une science vaine,
Feu follet, lumière incertaine
Qui rend plus sinistre la nuit !

Consolez ceux pour qui la terre
N’a que des moissons de douleurs !
Que leurs regards, voilés de pleurs,
Voient par vous le regard du Père !

Sans vous, d’horreur environnés,
Beaucoup sont morts avant l’aurore.
Pour ceux qui veulent vivre encore,
Pages divines, rayonnez !

Dieu nous aime trop pour nous jeter en enfer… ?

Cette phrase, ou des affirmations similaires, sont monnaie courante aujourd’hui.
Cela est tellement faux qu’il me semble incroyable qu’on puisse croire une chose pareille, mais le Malin est tellement rusé qu’il est capable de prendre l’apparence d’un ange de lumière et de nous dérouter complètement. À nous de sonder nos cœurs pour connaître le chemin de Dieu. Tout ce qui vient de Dieu sera confirmé par la Bible. Mais ce qui vient du diable ne peut tenir lorsque nous nous soumettons entièrement à Dieu, lui demandant de nous diriger par son Esprit et par sa Parole. J’ai quelques pensées au sujet de la justice de Dieu, j’espère que je saurai les exposer assez clairement afin qu’elles puissent servir à semer une semence de vérité dans le cœur de chacun, croyant comme non-croyant.

Luke Troyer, mon instructeur de classes doctrinales et bibliques au Kentucky, m’a un jour raconté la triste fin d’un frère de notre Église. Celui-ci, d’un âge avancé, mais encore sain d’esprit, passa les dernières semaines de sa vie alité, dans un hôpital. Je crois qu’il était atteint d’un cancer.
Son décès fut malheureusement beaucoup plus dramatique que celui de la majorité des chrétiens d’aujourd’hui, qui rendent l’âme sereinement. Lorsqu’on lui apprit qu’il n’avait aucune chance de s’en tirer, il commença à laisser libre cours à son désespoir, sa haine et ses remords. Il passa les derniers jours de sa vie à tordre les draps de son lit, à chercher à les déchirer avec ses dents, et à demander de l’eau. Il était tellement dérangé qu’on ne pouvait même pas lui faire boire l’eau d’un verre : il fallait imbiber la pointe du drap dans l’eau, puis lui tendre le drap, sur lequel il se ruait aussitôt. Bref, il mourut d’en d’affreuses souffrance, troublé, loin de la paix que Dieu donne aux siens, même sur le bûcher ou sur l’échafaud.
Après son décès, en le fouillant, on trouva sur lui un carnet contenant la liste des frères auxquels il n’avait pas pardonné leur offense (avec des indications sur la nature des griefs). S’il ne leur avait pas pardonné leurs péchés, parfois bien petits et involontaires, comment Dieu pouvait-il lui pardonner?
Que dit la Bible? (Matthieu 6.12) « Pardonne-nous nos péchés, comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». (Luc 17.3) « Prenez garde à vous. Si ton frère t’a offensé, reprends-le; et s’il se repent, pardonne-lui. » il est clair que Dieu, bien qu’il nous aime d’un amour que nous ne pouvons pas commencer à comprendre, hait le péché à tel point qu’il ne peut pardonner à un pécheur qui ne pardonne pas à un autre pécheur. Bien-sûr, si ce pécheur veut pardonner, mais n’en a simplement pas la force, Dieu est fidèle pour lui donner la grâce de pardonner.

Je veux profiter de cette occasion pour rappeler qu’en aucun cas nous ne prétendons que tous ceux qui font partie de Dieu en Christ seront sauvés au Jugement Dernier. Malheureusement, toutes les Églises du monde ont des membres qui ne sont pas sincères, qui suivent la tradition parce que leurs amis et leur famille le font. Je crois que la majorité de ceux-ci ont vu la beauté de la vie chrétienne, et sont probablement nés de nouveau, mais ont perdu le premier amour qu’ils avaient pour Christ et l’Église, devenant dès lors comme l’Église de Laodicée dans l’Apocalypse. Il est clair que Dieu peut rejeter les âmes de ceux qui ne l’ont pas aimé lorsque la fin du monde viendra. Il est très dangereux d’enseigner qu’il n’y aura pas de punition pour ceux qui n’ont pas obéi. On peut prêcher beaucoup au sujet de l’amour de Jésus, qui est le message majeur de sa vie, mais si l’on nie ou si l’on passe sous silence qu’il vint pour nous sauver du péché et de l’enfer, le pouvoir de notre prédication s’en trouvera vite affaibli.

J’aimerais encore partager un extrait d’un article que j’ai lu récemment dans un livre dévotionnel :

Psaume 96.10 « Dites parmi les nations: L’Éternel règne; aussi le monde est ferme et ne chancelle point; il jugera les peuples avec équité. »
« Jésus ne prit aucun détour lorsqu’il dit ceci : «Mais je vous montrerai qui vous devez craindre; craignez celui qui, après avoir ôté la vie, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne; oui, je vous le dis, c’est celui-là que vous devez craindre. » (Luc 12.5). Les pensées graves concernant la mort et l’enfer peuvent grandement nous aider à considérer la vie sous un angle différent. Cependant, certains théologiens et pasteurs minimisent ces réalités.
Il y a plusieurs années, un pasteur se fit dévaliser par un ancien employé. L’homme fut arrêté et condamné à une longue peine d’emprisonnement. Pensant qu’il toucherait la conscience du condamné, le pasteur lui demanda : « Comment pouvais-tu être vil au point de voler ton bon vieux patron? »
La réponse le laissa complètement bouche bée : « C’est vous-même qui m’avez tenté de commettre une telle offense contre la loi », lui dit-il, « Je vous ai souvent entendu dire, en public comme face-à-face, que tous les hommes vivront le bonheur absolu après la mort, et qu’il n’existe rien de tel que l’enfer ou que la punition éternelle dans le monde à venir. Puisque vous avez écarté ma plus grande crainte, pourquoi devrais-je craindre une peine bien moindre? »

« Du reste, mon fils, prends garde à ces choses. À faire beaucoup de livres, il n’y a point de fin, et tant d’étude n’est que fatigue pour le corps. Écoutons la conclusion de tout ce discours: Crains Dieu, et garde ses commandements; car c’est là le tout de l’homme. Car Dieu fera venir toute œuvre en jugement, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal. »
(Ecclésiastes 12.14-16)