Il était une foi (recueil de poèmes)

Voilà bien des années depuis que j’ai écrit ou publié des poèmes. Et pourtant, la poésie chrétienne, qu’elle soit chantée ou déclamée, me paraît l’une des formes d’expression les plus touchantes et inspirantes. Elle parvient souvent à exprimer au moins en partie les bouleversements du cœur, ainsi que la grandeur de Dieu qui nous a donné un riche langage à dessein. Nous nous devons d’employer notre langue pour sa gloire et non pas la réduire seulement à un vocabulaire utilitariste de la vie matérielle.

J’aime beaucoup la poésie, mais j’ignore si je suis poète.

Cependant, une dame de 85 ans avec qui j’écris depuis 2016, m’a demandé de publier sa collection de 48 poèmes dans mon cercle d’amis et de lecteurs. Le recueil s’intitule « Il était une foi ».

Voici ce que l’autrice, Annick Markmann, qui habite à Poilley en Bretagne, dit au sujet de la diffusion de son œuvre, sur laquelle il n’y a pas de droits réservés :

« Je me permets de vous joindre le petit livre que j’ai rédigé et dont je vous avais parlé. Il s’adresse, finalement, comme vos traités, plus aux inconvertis qu’aux chrétiens. Je le fais circuler le plus possible. Si Dieu peut s’en servir pour sauver quelques personnes, c’est mon but. Que Dieu soit béni pour l’amour qu’il porte à tous les hommes.

Certainement, je suis d’accord pour que vous diffusiez ces poèmes sur votre blogue. Si ces petites histoires peuvent aider au salut de quelque personne, je n’ai pas d’autre but que cela.

Les mois passent à toute vitesse, les évènements portent à penser au retour proche du Seigneur Jésus.

Avec le témoignage de ma reconnaissance.

Que Dieu vous bénisse,

Annick Markmann »

Je demande cependant que par respect pour œuvre et par honnêteté, vous citiez l’autrice si vous rediffusez ce contenu. Si Dieu le permet, je vais commencer à publier ces poèmes au rythme de 1 par semaine, ce qui devrait donc se répartir sur presque 1 an. Tous les poèmes seront publiés dans l’ordre qu’elle les a placés dans son manuscrit. Chaque article contiendra les étiquettes « Il était une foi » et « Annick Markmann », ainsi que le numéro du poème.

Je commencerai donc aujourd’hui avec le prologue :

Annick Markmann

Il était une foi

48 courtes histoires

Poésie

« La vie est dans le chemin de la justice. »

Salomon.

« Pendant des années, j’ai attendu que ma vie change…  Mais, maintenant, je sais que c’était elle qui attendait que moi, je change. »

Fabio Voto

Prologue

Avant de commencer, je veux dire simplement,
ma conviction profonde que pour tous les vivants,
chaque rencontre, circonstance, événement,
la maladie, tout le fortuit, est signifiant.

Tout a un sens en ce qui concerne l’homme,
chaque geste, parole, regard, même chaque pensée.
Ce qui sous-tend l’action de tout être autonome
a du sens. C’est sur lui que l’action est fondée.

Dans ce qu’il nous advient, ce qu’on a voulu faire,
il est bon de toujours savoir s’interroger.
Le sens du cohérent, discerné, découvert,
de ma responsabilité, peut tout illuminer.

Il semble qu’aujourd’hui, tout soit organisé
pour divertir l’homme et pouvoir l’éloigner
du sens du vécu, et du questionnement,
de la remise en cause de ses agissements.

Que d’images, de jeux, de divertissements !
Et l’on passe des heures, seul devant son écran.
Surtout ne pensez pas! on pense à votre place.
Le monde entier s’amuse, et tout l’humain s’efface.

L’homme fut créé libre, il est manipulé,
et le roseau pensant plie sous les dominants.
Une pensée unique, un jour va s’imposer.
Il nous faut réagir, voir le sens du présent.

Voilà pourquoi je livre ce qui m’a fondée,
des histoires sans éclat, mais sensées cependant.
Je me suis fait veilleur dans la nuit installée,
faible parmi les faibles, mais libre et discernant.

Bonne lecture, ami, tu es si précieux,
ta vie a tant de prix, au regard de Dieu.
Les jours sont difficiles, réfléchir est de mise,
chacun est responsable de ses décisions prises.

Introspections

Le maréchal de Lattre de Tassigny disait: « le lever des couleurs, C’est comme la prière du matin, et lorsqu’on les ramène, c’est le moment d’introspection du soir pour le soldat ».
Je crois que l’importance de la vie spirituelle dépasse celle de la vie militaire à telle point qu’on ne devrait pas les comparer de manière si sérieuse. Cependant, je dois avouer que si ces paroles prêtées au grand maréchal sont vraiment de lui, je devine que la prière et l’introspection tenaient une place importante dans sa vie.
Nous ne nous poserons plus de questions à sont sujet, ni à propos du salut d’hommes comme lui.
Je ne ferai que garder deux mots: le prière, et l’introspection.

Ce soir, alors que je revenais à pied d’un souper chez des amis Indiens, je me suis mis à penser à cette phrase du célèbre Maréchal de France. Il faisait déjà nuit; au loin je voyais des éclairs à la hauteur de la frontière entre l’Inde et le Bangladesh. Le terrain était sec, la route poussiéreuse: il n’a pas plu depuis deux jours, malgré que nous sommes au beau milieu de la mousson! Il paraît que cette année est anormale. À un moment donné, je me demandai si je ne venais pas d’apercevoir un éléphant à quelques pas. Fausse alerte!… On dit qu’ils rodent dans les parages nuitamment, et que plusieurs personnes ont été victimes de ces bêtes la nuit ou même au petit matin. Quelques cyclistes me dépassent, les phares d’une voiture m’éblouissent.

Mais qu’est-ce que je fais de mon temps? À quoi étais-je encore en train de penser? À un livre que j’aimerais lire? À une recherche que je veux faire sur Google aussitôt que j’arrive à la maison? au livre que je traduis? Aux problèmes économiques et sociaux de la France? À une jeune fille rencontrée ici en Inde ou encore au Canada?

Un peu de tout cela, pour vous donner une idée. Il y a des pensées qui sont bien-sûr plus édifiantes que d’autres, ou plus utiles. Mais à ce moment-là, je ne pensais pas vraiment à Dieu. Je ne pensais pas non plus à mon âme qu’il est venu secourir un jour quand elle avait soif. Depuis, comme il me l’a promis dans la Bible, j’ai accès à une source inépuisable de pensées, de courage, d’amour, vers laquelle il me suffit de me tourner pour m’en abreuver. Mais il paraît que parfois je préfère m’aventurer loin de ce puits qui m’a été donné, loin, oh si loin dans la sécheresse de la sagesse humaine.

À l’idée d’une rencontre avec un éléphant ou encore en pensant aux gens qui viennent peut-être d’être frappés par la foudre, mes pensées se tournent vers le Créateur de l’univers, mon Père.

« Père, J’ai besoin de ta présence! » C’est ma première réaction. Je suis honteux en pensant à tout ce qui a traversé mon esprit depuis ma dernière pensée accordée à Celui qui me protège et qui m’aime à chaque instant de ma vie. « Dieu, aide-moi à revoir ma journée, à y voir mes fautes, mes transgressions, mes motifs, afin de mieux faire demain. » C’est ma petite prière soupirée alors que je rencontre deux hommes dans le noir.

Je revois alors le moment ce matin où je n’avais accordé que deux minutes à la Parole de Dieu, parce que j’avais faim et que je voulais aller voir ma boîte de réception de courriels… Comme je suis ridicule d’accorder si souvent autant d’importance aux petites choses qui passent, alors que ma relation et ma communion avec mon Père importent par-dessus tout. Tout s’explique maintenant: j’ai laissé Dieu au chevet de mon lit ce matin après une courte prière, je ne l’ai pas invité à prendre part à toutes mes décisions du jour. Tout en priant à une ou deux reprises, je n’ai pas consciemment cherché son réconfort, son approbation, son amour au cours de la journée. Comment puis-je encore mériter son amour et sa protection? Mais au fait, où donc est passée cette sensation chaude qui m’envahit lorsque je le sens proche? Est-il parti? Ou est-ce moi qui me suis éloigné?

La réponse est claire, heureusement. C’est humiliant de l’avouer, mais depuis quelques temps, il est rare que je prête bien attention à la voix du Saint-Esprit. Je ne traite plus Jésus comme un frère. Je lis rarement ma Bible pendant plus de cinq minutes, et ma prière du matin est encore plus courte que ma lecture  de la Parole. Quelle honte, quelle misère.

Je pourrais me consoler en me disant que rares sont ceux sur cette terre qui lisent leur Bible autant que moi, qui font autant de bonnes œuvres ou qui sacrifient autant pour la cause de Christ; mais moi alors, quels sont mes motifs dans tout cela? Est-ce pour ma propre gloire que je continue de vivre une forme de vie chrétienne? Ou me suis-je peut-être trompé en pensant que mon enthousiasme et mon intérêt dans certaines choses de ma vie remplacerait ce que l’Esprit et la Parole m’avaient auparavant donné?

Oui c’est ça! J’ai cru pouvoir changer le régime spirituel de mon âme sans qu’elle n’en pâtisse, mais je me suis endormi et maintenant je me rends compte de mes erreurs! Des centaines de pensées défilent dans mon petit cerveau. Je veux passer ce temps non à penser aux choses terrestres, mais aux choses célestes. Bientôt mon esprit se calme, je commence à voir comme tout ceci est si petit et comme mes pensées ambitieuses sont risibles pour Dieu. Ce n’est pas en menant une introspection égoïste, où je chercherais à m’améliorer pour avoir une bonne réputation, que je trouverai la paix. Ce qu’il me faut, c’est un moment de prière et d’introspection au cours duquel je communiquerai avec mon Seigneur. Je lui présente ce que j’ai fait aujourd’hui, ce que j’ai pensé, ce que j’ai dit. Je Lui appartiens, mes actions et mes pensées Lui appartiennent donc aussi. Plus je passe de temps à faire cela, plus sa voix devient claire à mes oreilles. Je vois maintenant quelles pensées adressées à mon ami Bryan ne provenaient pas de Dieu, mais de ma chair pécheresse. Ce mouvement d’humeur plutôt contre quelqu’un qui m’avait insulté… Cela non plus. Que faire? Je suis un pécheur!

C’est alors que des paroles réconfortantes viennent à l’esprit: « ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse ». 2 Corinthiens 12.9. Ces paroles adressées à Paul il y a 2000 ans, s’appliquent toujours à moi! Comme c’est merveilleux. Je continue ma route, arrivant finalement chez nous au bout d’une demi-heure. Je suis parvenu à penser et à parler à mon Père pendant la majorité du trajet. Cela n’a même pas vraiment été le fruit d’un effort de disciple: lorsque j’ai pris la peine de le regarder dans les yeux, ma conversation avec Dieu n’a pas laissé de place à la distraction. Bien-sûr, j’étais toujours conscient des piétons et des voitures occasionnellement rencontrées, mais mes soucis terrestres avaient disparu.

Dieu veut vous donner cette expérience comme il me l’a offerte une nouvelle fois. Il veut effacer vos péchés, vous réconforter, écarter vos soucis. Croyez-le il le fera en un rien de temps! Ne soyez pas ingrats envers votre Créateur: donnez-lui quelques minutes de chaque heure, pour qu’il puisse vous diriger, que sa Parole s’ancre dans votre cœur, que votre oreille devienne accoutumée au chuchotement du Saint-Esprit. Pour cela, il suffit de retirer vos écouteurs, de ne plus penser à votre portefeuille, de ne plus chercher la gratification de la chair, bref. Cela est un effort impossible pour une personne qui n’est pas née de nouveau, mais lorsque vous avez abandonné votre vie de manière inconditionnelle dans les mains de Dieu, vous comprendrez, et vous serez heureux à jamais.

Hugues