Le martyre de Pothin

Tiré du Miroir des martyrs

UN VIEILLARD DE QUATRE-VINGT-DIX ANS, APPELÉ POTHIN, MISÉRABLEMENT MALTRAITÉ 

À CAUSE DU TÉMOIGNAGE DE JÉSUS-CHRIST, DEVANT LE TRIBUNAL, À LYON, EN FRANCE ; 

QUI MOURUT ENSUITE EN PRISON, VERS L’AN 179

Dans l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe, ainsi que chez plusieurs autres auteurs anciens, il est fait mention d’un certain vieillard de plus de quatre-vingt-dix ans, appelé Pothin, docteur de l’Église de Lyon, en France [appelée Gaule à l’époque, province de l’empire romain]. Il est indiqué qu’en raison de son grand âge, il ne pouvait pas marcher, mais, ayant un désir si ardent de mourir à cause du nom de Christ, il se fit, comme l’a rapporté A. Mellinus, porter devant le tribunal pour être condamné à mort avec les autres martyrs. Lorsqu’il fut amené au tribunal par les soldats, le magistrat de la ville de Lyon se mit à crier qu’il était chrétien, avec beaucoup de calomnies et un langage abusif, et toute la multitude du peuple le suivit. Eusèbe dit que, tandis que ce vieil homme se tenait devant le juge du tribunal, les gens ordinaires se mirent à crier : « Ceci est Christ Lui-même ». Lorsque le juge lui demanda alors, qui était le Dieu des chrétiens, il répondit avec une candeur remarquable : « Si tu en es digne, tu le sauras ». Cela déplut tellement au juge, qu’il commanda que ce pieux témoin de Jésus soit frappé au visage à coups de poing. Sur ce, il fut impitoyablement poussé, frappé, tiré et cogné par les badauds, qui lui jetèrent tout ce qui leur tombait sous la main, sans égard à la faiblesse de son âge ; oui, ils considéraient que ceux qui n’avaient pas fait preuve d’assez de diligence en agressant et en maltraitant de toutes les manières ce vieil homme étaient ses complices. Pothin, ayant été ainsi maltraité, oui, presque battu à mort, au point que la vie semblait presque éteinte, fut ramené du tribunal en prison, où, après deux jours de grande souffrance, ayant remis son âme entre les mains de Dieu, il mourut, et atteignit ainsi une fin bienheureuse. Comparez Eusèbe, 5e livre, 2e chapitre, fol. 83, col. 1, 2 avec Joh. Gys., fol. 17, col. 1, sous le nom de Photinus. Aussi, A. Mell., 1er livre, fol. 46, col. 2, de divers autres auteurs. Aussi, Introduction, fol. 38, col. 1, appelé par erreur Photimus.

La foi anabaptiste-mennonite est d’origine très ancienne