Il naît, existe, s’égraine
Dans l’infini, le temps présent.
Et la durée d’une semaine,
Est goutte d’eau dans l’océan.
Dans le souffle soutenant nos vies,
Une année n’est qu’un court instant
Qui se déroule, expire, s’enfuit,
Emporté par le vent d’autan.
Au fil des printemps qui passent,
Fluctuent nos sentiments aussi.
On est léger, coquet, fugace,
C’est la jeunesse puis on mûrit.
L’arbre fleurit, ses fortes branches
Vers un ciel serein sont levées.
La moisson blondit, c’est dimanche,
Sur Dieu tu peux te reposer!
Finissent un jour les grands je t’aime,
Un peu, beaucoup, passionnément,
Les ans où l’on s’appuie, s’entr’aime,
Sont bienvenus dans l’air des temps.
Au jardin embaument les roses,
D’un parfum doux, rose d’antan.
Volent leurs pétales déclos
Dans l’automne des grands vents.
Soufflent les vents, passent les choses,
Tournent les pages de nos vies.
Le temps s’enfuit, l’amour dépose
Un souvenir qui vainc l’oubli.
Et quand viendra l’heure dernière
Sur le cadran des temps finis,
Quand les livres seront ouverts,
Que nos noms s’y trouvent inscrits.
Qu’est-ce qu’une vie dans le mirage,
Des ères, des siècles, des années?
Un brin d’herbe, une fleur sauvage
Devant l’immense éternité.
- Annick Markmann