Le martyre de Polycarpe

POLYCARPE, DISCIPLE DE L’APÔTRE JEAN, ET ÉVÊQUE DE L’ÉGLISE DE SMYRNE, MIS À MORT PAR LE FEU ET PAR L’ÉPÉE, POUR SA FOI AU FILS DE DIEU, EN L’AN 168

Nous lisons dans l’Apocalypse de Jean, que le Seigneur commanda à Son serviteur Jean d’écrire certaines choses à l’ange (c’est-à-dire l’évêque ou le docteur) de l’Église de Smyrne, pour avertir le docteur ainsi que pour le service de l’Église, disant : « Écris à l’ange de l’Église de Smyrne : Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie : Je connais ta tribulation et ta pauvreté… Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » (Ap 2:8-10). Ces paroles du Seigneur Jésus indiquent que les croyants de Smyrne, et leur docteur, étaient dans la tribulation et la pauvreté, et que davantage de souffrances s’approchaient encore d’eux ; sur quoi Il les exhorta à la constance, et promit de leur donner la couronne de vie.

En ce qui concerne le docteur de cette Église, la plupart des écrivains anciens l’appellent Polycarpe, et disent qu’il était un disciple de l’apôtre Jean, dans la mesure où il avait entendu Jean prêcher la Parole de Dieu et s’était associé à ceux qui avaient connu le Seigneur Jésus-Christ personnellement et avait eu des relations avec lui et que Jean l’avait nommé évêque ou surveillant de l’Église de Smyrne.

Pour ce qui est des souffrances dont le Seigneur a dit qu’elles lui arriveraient ainsi qu’à l’Église dont il était le docteur, elles commencèrent quelque temps après ; de sorte que ce bon berger les précéda, et que beaucoup de brebis de son troupeau le suivirent fidèlement. Cependant, nous entendons parler ici uniquement du berger, Polycarpe.

Il est indiqué que, trois jours avant d’être arrêté et condamné à mort, il fut soudainement pris de sommeil, au milieu de sa prière, et, alors qu’il rêvait, il eut une vision dans laquelle il vit l’oreiller sur lequel sa tête était couchée prendre soudainement feu et être consumé. Instantanément réveillé, il conclut qu’il devait être brûlé à cause du nom de Christ.

Lorsque ceux qui cherchaient à l’arrêter se furent approchés de très près, ses amis s’efforcèrent de le cacher et l’amenèrent donc dans une autre localité, où il fut néanmoins découvert peu après par ses persécuteurs. Car ils avaient saisi deux garçons, qu’ils obligèrent, en les flagellant, à dire où se trouvait Polycarpe ; et bien qu’il eût pu facilement s’enfuir de la chambre où il était dans une autre maison voisine, il ne le fit pas, mais dit : « Que la volonté du Seigneur soit faite ». Il descendit donc les escaliers, à la rencontre de ses persécuteurs, qu’il reçut si gentiment, que ceux qui ne l’avaient pas connu auparavant dirent avec regret, « Pourquoi devions-nous tant nous hâter, pour arrêter un si vieil homme ? »

Polycarpe fit immédiatement dresser une table pour ses ravisseurs, et les pressa affectueusement de manger, les suppliant de lui accorder une heure pour prier dans le calme sans être dérangé, pendant qu’ils mangeaient ; ce qu’ils lui accordèrent. Lorsqu’il eut fini sa prière et que fut écoulée l’heure au cours de laquelle il avait réfléchi sur sa vie et recommandé à Dieu et à son Sauveur l’Église dont il était le docteur, les gens d’armes le placèrent sur un âne et le conduisirent en ville, le jour du sabbat de la grande fête.

Nicétès et son fils Hérode, appelé le prince de paix, allèrent à sa rencontre, le prirent de l’âne, et le firent asseoir avec eux dans leur carrosse, cherchant ainsi à l’inciter à apostasier Christ, en disant : « Que t’importe de dire : Seigneur empereur, et d’offrir devant lui un sacrifice ou de l’encens, pour te sauver la vie ? » Au début, Polycarpe ne fit aucune réponse, mais comme ils persistaient à lui poser la question et à exiger une réponse, il finit par dire : « Je ne ferai jamais ce que vous me demandez et me conseillez de faire. » Lorsqu’ils virent qu’il était inébranlable dans sa foi, ils commencèrent à l’insulter, et, en même temps, le poussèrent hors du chariot, de sorte qu’en tombant, il se blessa grièvement la jambe. Il ne montra cependant jamais qu’il avait été blessé par la chute, mais, dès qu’il se releva, il se rendit de nouveau volontairement entre les mains des gens d’armes, pour être conduit plus loin jusqu’au lieu d’exécution, marchant aussi rapidement que si rien ne l’empêchait.

Dès que Polycarpe fut entré dans le cirque, ou l’amphithéâtre, où il devait être exécuté, une voix lui vint du ciel, disant : « Sois fort, ô Polycarpe ! et vaillant dans ta confession, et dans les souffrances qui t’attendent. » Personne ne vit celui dont on entendit la voix, mais beaucoup de chrétiens qui se tenaient autour l’entendirent ; mais à cause du grand tumulte, la plupart du peuple ne put l’entendre. Néanmoins cela servit à fortifier Polycarpe et ceux qui entendirent la voix.

Le gouverneur de la ville l’exhorta à avoir compassion pour son grand âge, et, en jurant par la fortune de l’empereur, à renier Christ. Polycarpe donna la réponse franche suivante, « Cela fait quatre-vingt-six ans que je sers mon Seigneur Jésus-Christ, et Il ne m’a jamais fait aucun mal. Comment puis-je renier mon Roi, qui m’a jusqu’ici préservé de tout mal et qui m’a si fidèlement racheté ? »

Alors le gouverneur de la ville le menaça de le faire déchirer par des fauves, s’il ne renonçait pas à sa résolution, disant : « Les bêtes auxquelles je te livrerai sont prêtes, à moins que tu ne changes d’avis. » Sans crainte, Polycarpe répondit : « Qu’elles viennent, car ma détermination est immuable. L’affliction ne peut nous convertir ni nous faire passer du bien au mal ; mais il vaudrait mieux que ceux (les méchants) qui persistent dans leur méchanceté se convertissent au bien. » Le gouverneur de la ville répondit : « Si tu n’es pas encore désolé, et que tu méprises les fauves, je te ferai brûler au feu. » Une fois encore Polycarpe répondit, disant : « Tu me menaces d’un feu qui brûlera peut-être pendant une heure, puis s’éteindra bientôt ; mais tu ne connais pas le feu du futur jugement de Dieu, qui est préparé et réservé pour la punition et le tourment éternels des impies. Mais pourquoi tardes-tu ? Apporte les bêtes, ou le feu, ou tout ce que tu choisiras : tu ne me pousseras pas, par l’un ou l’autre, à renier Christ, mon Seigneur et Sauveur. »

Finalement, lorsque le peuple réclama sa mort, il fut livré par le gouverneur de la ville pour être brûlé. Instantanément un grand tas de bois, de fagots et de copeaux fut rassemblé. Lorsque Polycarpe vit cela, il se déshabilla et ôta ses chaussures, pour se coucher sur le bois, sans vêtements. Ceci fait, les bourreaux allaient mettre la main sur lui pour le clouer au bois, mais il dit : « Laissez-moi ainsi ; Celui qui m’a donné la force de supporter la douleur du feu, me fortifiera aussi pour que je reste immobile dans le feu, même si vous ne me clouez pas au bois. » Ils ne l’attachèrent donc pas avec des clous, mais simplement avec une corde, lui liant les mains derrière le dos. Ainsi, préparé pour un sacrifice consumé par le feu et placé sur le bois comme un agneau sacrificiel, il pria Dieu, disant : « Ô Père de Ton Fils bien-aimé et béni, notre Seigneur Jésus-Christ, par qui nous avons reçu la connaissance salvatrice de Ton saint nom ; Dieu des anges et des puissances, et de toutes les créatures, mais surtout de tous les justes qui vivent sous Tes yeux, je Te remercie de ce que Tu m’as appelé à ce jour et à cette heure, et de m’avoir jugé digne d’avoir ma part et ma place parmi le nombre des saints martyrs, et dans la coupe des souffrances de Christ, je souffre donc avec Lui, et ainsi participe à Ses douleurs. Je Te prie, ô Seigneur, que Tu veuilles bien me recevoir aujourd’hui comme une offrande grasse parmi le nombre de Tes saints martyrs, comme Toi seul, ô Dieu de vérité, qui ne peux pas mentir, tu m’y as préparé et tu me l’as fait connaître, oui, et tu l’as ultimement réalisé. C’est pourquoi je Te remercie et Te loue, devant les autres hommes, et j’honore Ton saint nom, par Jésus-Christ, Ton Fils bien-aimé, le Souverain Sacrificateur éternel, à qui, avec Toi et le Saint-Esprit, soit la gloire, maintenant et pour toujours. Amen. »

Dès qu’il eut prononcé le dernier mot de sa prière (le mot « Amen »), les bourreaux allumèrent le bois sur lequel il était placé ; et lorsque les flammes tournèrent au-dessus du corps de Polycarpe, on constata, au grand étonnement de tous, que le feu ne le blessait que peu, ou pas du tout. Il fut alors ordonné au bourreau de le transpercer avec une épée, ce qui fut fait immédiatement, de sorte que le sang, soit à cause de la chaleur du feu, soit pour quelque autre raison, sortit si abondamment de la blessure que le feu en fut presque éteint ; et ainsi ce témoin fidèle de Jésus-Christ, étant mort par le feu et par l’épée, entra dans le repos des saints vers l’an 168. Comparez Eusèbe, 4e livre, 15 cap., imprimé en l’an 1588, page 66-70 avec Abr. Mell., 1er livre de l’Hist., fol. 40, 41, col. 1-4, d’après Irénée, lib. 3, cap. 3. Hæres. Hieron. Catal. dans Polycarpe, Eusèbe., lib. 4, cap. 13, et lib. 5, cap. 19. Aussi, Joh. Gysii Hist. Mart. pour l’année 168, fol. 17, col. 2. Aussi, P. J. Twisck, Chron. 2e livre, en l’an 168, page 45, col. 2.

La continuité de la foi vaudoise dans les anabaptistes mennonites

L’auteur du Miroir des Martyrs ajoute ceci:

« Ces frères moraves sont appelés anciens Waldensen* par Jacob Mehrning, qui démontre également que divers hommes excellents et savants comptés parmi les anabaptistes sont issus d’eux. Ses paroles sont les suivantes : « Parmi ces Anciens vaudois de Bohême et de Moravie sont ensuite issus plusieurs hommes excellents ; comme, entre autres, Hans Koch et Leonhard Meister, qui furent tous deux mis à mort à Augsbourg, en l’an 1527 apr. J.-C. Également, le très savant Michel Sattler, qui a servi son assemblée dans l’exercice de son ministère, en l’an 1527 apr. J.-C., à Horb, en Allemagne. Aussi, Leonhard Keyser, qui fut martyrisé en Bavière en l’an 1529 ; à qui, alors qu’il était en prison, le Dr Luther adressa des lettres de consolation, bien qu’il (Keyser) ne s’accordait pas avec Luther en ce qui concerne le baptême des nourrissons. Bapt. Hist., 2e part, page 748. » (p. 339 du Miroir anglais)

« Depuis l’an 1160 apr. J.-C. jusqu’à ce jour (l’an 1660 apr. J.-C.), nous avons suivi selon nos capacités les traces et les pas des anciens vaudois, que nous n’avons nullement perdus de vue jusqu’à ce moment-là, nous ne les avons pas perdus de vue non plus actuellement, mais nous les gardons toujours à l’esprit.

Cela apparaît dans le cas de deux hommes pieux de cette profession (qui s’accorde avec celle des anabaptistes) qui, aimant la vérité de Christ, qu’ils soutenaient plus que leurs propres vies, ont été mis à mort à Augsbourg, en Allemagne, conformément à la rigueur du tribunal, là, en l’an 1524.

À ce propos, nous lisons dans l’Histoire du baptême de Jacob Mehrning les mots suivants traduits de l’allemand : « De ces anciens Waldensische Broederen** bohémiens et moraves surgirent ensuite plusieurs hommes excellents, comme, entre autres, Hans Koch et Leonhard Meister, qui furent tous deux mis à mort à Augsbourg, en l’an —*** apr. J.-C. Bapt. Hist., page 748.

NOTE. —L’an 1160 fut le moment où Pierre Valdo comparut contre la papauté, à Lyon, en France, et fit une saine confession, dont nous avons rendu compte dans le premier livre. Quant à ses descendants, Hans Koch et Leonhard Meister sont comptés comme n’étant pas des moindres, de même que, Michel Sattler, Leonhard Keyser, Johannes Hut, etc. Voir Jac. Mehr., Bapt. Hist., page 748. » (p. 413 du Miroir anglais)

La foi anabaptiste-mennonite est d’origine très ancienne

L’ÉGLISE PRIMITIVE BAPTISAIT PAR ASPERSION

C’est fou comment quelques films et quelques images récemment créées peuvent influencer l’idée que les gens se font du baptême de Jésus et dans l’Église primitive…

En voyant votre engouement pour le sujet du mode de baptême, je me suis permis de traduire cet excellent article qui traite essentiellement de l’histoire des deux modes de baptême (les autres pages mentionnées citent plus les Écritures alors qu’ici on examine la pratique historique de l’Église primitive, ainsi que les origines païennes du baptême par immersion.

Publié en anglais le 28 février 2022 par Bob Goodnough sur https://flatlanderfaith.com/2022/02/28/the-mode-of-baptism/

Extrait de Introduction to Theology, page 239 par J. C. Wenger, © 1954 par Herald Press, Scottdale, Pa.. :

En 1899, un pasteur chrétien de Pennsylvanie (A. D. Wenger) visita les catacombes de Rome. Un jour, il marcha sur la voie Appienne jusqu’à la catacombe de Saint Callixte. « J’avais déjà visité deux fois d’autres parties de cette catacombe, mais cette fois-ci, j’ai dit au guide que je voulais voir des fresques de baptême. Nous sommes rapidement arrivés à une fresque datant de la fin du deuxième siècle, où un pasteur est représenté en train de baptiser un jeune candidat. Le ministre se tient sur la berge et le candidat dans l’eau. Une poignée d’eau vient d’être trempée et posée sur la tête du candidat, où la main du ministre repose encore, peut-être pour prononcer une bénédiction. On voit clairement de petits filets d’eau tomber de la tête du demandeur. . .

Voici fort probablement une des fresques mentionnées dans ce texte

« Nous avons continué un peu plus loin jusqu’à une autre fresque très semblable à la précédente et du même âge, mais les pieds du ministre semblent être juste un peu au bord du ruisseau et aucune eau n’est représentée comme tombant de la tête du demandeur qui est dans l’eau et se tient droit.

« Nous sommes allés encore plus loin vers l’est, sous la colline et sous la voie Appienne. . . C’est là que nous avons trouvé le baptême de Jésus par Jean le Baptiste. Jean se tient au bord du Jourdain et le Christ se tient dans l’eau en dessous de lui. C’est aussi ce que représente la photo du musée. Le baptême par immersion d’une main sur la tête semble tout juste terminé et Jean se penche légèrement en avant, la main au coude du Christ pour l’aider à « sortir directement de l’eau » … C’est la fresque du baptême qui a été attribuée par certains à l’an 107 de notre ère.

« J’ai demandé au guide de me montrer quelques fresques représentant d’autres modes de baptême. Il m’a répondu qu’il n’y avait pas d’autres modes de baptême représentés dans les catacombes ».

Extrait de Water Baptism – The Doctrine of the Mode, pages 14 & 15, (souligné dans l’original. Écrit par le Révérend W. A. Mackay, B.A., D.D., réimprimé par D. W. Friesen & Sons, Altona, Man.)

Mais aux deuxième et troisième siècles, l’état des choses est vraiment déplorable. La tendance à attribuer des vertus particulières à des formes extérieures n’avait cessé de croître, jusqu’à ce que les immersions nues, accompagnées d’exorcisme, d’onction et de toutes sortes de superstitions, se déchaînent dans des pratiques scandaleuses et inconvenantes. On pensait que l’eau même du baptême avait une vertu salvatrice. Tout comme on croyait que le pain et le vin, après la consécration, devenaient le corps et le sang réels du Christ, on croyait que l’eau du baptême, après l’invocation, possédait la présence réelle de l’Esprit. La conclusion naturelle était que plus il y avait d’eau, mieux c’était, et que l’eau devait être appliquée sur tout le corps pour que la régénération soit complète. C’est pourquoi nous trouvons aujourd’hui des immersions trines à l’état nu, accompagnées d’exorcisme, d’onction, de distribution de sel et de lait au candidat, de vêtements blancs comme neige et une couronne de feuilles sempervirentes. Rappelez-vous qu’il n’y a pas une seule immersion ancienne qui n’ait été accompagnée de ces autres superstitions. Il y a exactement la même autorité pour l’immersion que pour la nudité, l’exorcisme, l’onction, etc.

La première mention de l’immersion comme mode de baptême est faite par Tertullien, et il la mentionne associée à toutes les pratiques ci-dessus, puis il reconnaît que toutes ces pratiques (y compris l’immersion) sont fondées sur la tradition et dépourvues de l’autorité des Écritures. Il s’exprime ainsi : « Pour ces règles et d’autres semblables, si tu demandes une loi dans l’Écriture, tu n’en trouveras pas » (voir De Corona Militis, chapitres 3 et 4).

C’est ainsi que l’immersion, en tant que mode de baptême, est devenue courante.

Les citations suivantes sont extraites de A Third Way, par Paul M. Lederach, © 1980 by Herald Press.

Le baptême est administré à un croyant, non pas sur la base de ce qu’il sait, mais comme l’indiquent les Écritures et la foi mennonite historique, sur l’évidence de la nouvelle vie (nouvelle naissance). . .

En ce qui concerne le baptême, les anabaptistes diffèrent de manière significative de la plupart des protestants, ainsi que du catholicisme romain, non seulement parce qu’ils ne baptisent pas les bébés, mais aussi en raison de l’importance accordée au baptême par rapport à d’autres pratiques de l’Église.

En général, l’Église catholique (dans la messe) et les Églises protestantes accordent beaucoup plus d’attention à la communion qu’au baptême. Cependant, chez les anabaptistes, le baptême occupe la première place parce que le baptême est l’élément critique pour la réalisation d’une Église régénérée et disciplinée.

Le baptême est le moyen qui permet de rassembler une société rachetée, une société de pèlerins, séparée du mal, du monde non régénéré.

Le baptême est le symbole de la rupture avec le monde.

En termes de lier et de délier, certains ont vu dans le baptême un moyen de « lier » et dans la discipline un moyen de « délier ».

Au cœur du baptême se trouve un engagement – un engagement envers le Père, le Fils, le Saint-Esprit et les autres croyants à vivre une vie de disciple en pèlerinage.

Le baptême est un symbole ; ce n’est pas un sacrement. Il s’agit d’une ordonnance et, en tant qu’ordonnance, il s’agit essentiellement d’un outil d’enseignement. Mais que symbolise le baptême ? Cette question a donné lieu à un détour malheureux dans la vie de l’Église. Pour une raison ou une autre, l’Église a souvent discuté du mode de baptême tout en manquant souvent sa signification. Historiquement, il y a eu deux façons de baptiser : l’immersion et le versement ou l’aspersion.

En fait, aucun des deux modes ne peut véhiculer tout le symbolisme. L’immersion symbolise la participation à la mort, à l’ensevelissement et à la résurrection de Jésus. Le croyant est immergé dans l’eau et en ressort. Mais l’immersion a soulevé de nombreuses autres questions : Comment se fait-elle ? Le croyant est-il immergé vers l’avant ou vers l’arrière ? Est-il immergé une ou trois fois ?

L’immersion symbolise la Pentecôte et le déversement de l’Esprit. Lors du versement, la personne à baptiser s’agenouille et, après l’administration de l’eau, elle se voit offrir la main droite de la communion fraternelle. . .

(Pages 81 à 83)

Mais chez les anabaptistes, le témoignage du baptisé ne suffisait pas. Le témoignage supplémentaire de la congrégation était nécessaire. Il ne suffisait pas qu’une personne vienne dire à l’assemblée : « J’ai reçu le Saint-Esprit ». Cette affirmation devait être authentifiée par des frères et sœurs qui pouvaient dire : « Oui, nous voyons l’œuvre de l’Esprit dans votre vie ».

Un problème auquel l’Église est confrontée aujourd’hui est celui des affirmations non authentifiées des chrétiens de nom (page 85). Lors du baptême d’eau, il y avait une confession de foi orale. La personne baptisée déclarait publiquement : « Je crois en Dieu : « Je crois en Dieu. Je crois en Jésus-Christ. Je crois en l’Esprit Saint. Je regrette mes péchés. Je promets de vivre une vie de fidélité à Jésus-Christ jusqu’à la mort ». En plus de la confession de foi orale et de la promesse de fidélité, il y avait une transaction qui, aujourd’hui, est souvent ignorée. Le baptisé se plaçait sous la tutelle, la discipline et la communion de la communauté fidèle. Mais cela ne suffisait pas. La congrégation s’engageait également à offrir au baptisé son amour, son attention et sa discipline. (Pages 86 et 87)

Quelques réflexions personnelles :

– Même les premiers baptistes, tant en Angleterre qu’en Amérique, ne pratiquaient pas l’immersion. L’immersion a été introduite en Angleterre vers 1633 et à Rhode Island en 1644. (voir l’article au sujet de John Smyth)

– Si l’on considère que le mot grec baptizo signifie l’immersion et seulement l’immersion, cela pose un sérieux problème. L’immersion signifie placer un objet sous l’eau. Elle n’inclut pas l’idée de sortir cet objet de l’eau. Certains auteurs baptistes ont eu l’honnêteté de le reconnaître. [Comme mentionné dans d’autres articles sur ce site, il y a plusieurs cas où le mot « baptizo » est utilisé dans les Écritures d’une manière qui signifie « laver » et qui pourrait difficilement signifier « immerger ».] D’ailleurs, le vrai terme grec qui signifie « immersion » est kata duo.

– La Didachè, un document du christianisme primitif, écrit quelque part entre 50 et 190 ap. J-C, longtemps perdu, puis retrouvé à Jérusalem en 1873, ne mentionne pas non plus le baptême par immersion. Ce texte semble indiquer un ordre de priorité quant au lieu de baptême, qui devrait, selon l’auteur, se faire dans l’eau vive (une rivière) de préférence, mais peut aussi être faite dans de l’eau froide, de l’eau chaude ou hors de l’eau en versant 3 fois de l’eau sur la tête du croyant. Le fait d’être dans l’eau lors du baptême n’implique en rien d’y être immergé (voir les images des catacombes). Évidemment, il faut rester prudent avec les écrits comme ceux-ci qui ne font pas autorité au-dessus de la Bible, qui ont longtemps été cachés et qui portent des traces de plusieurs retouches ou même de plusieurs couches rédactionnelles.

– L’attachement émotionnel féroce des baptistes et d’autres personnes à l’immersion indique une crainte sous-jacente que l’on ne puisse pas être sauvé sans le baptême par immersion. Pourtant, le baptême n’est-il pas simplement un symbole? Si Dieu n’a pas explicitement indiqué comment baptiser (tout comme il n’a pas explicitement enseigné comment pratiquer la circoncision), cela implique soit que la méthode exacte importe peu, soit qu’elle est considérée évidente d’elle-même, auquel cas il faudrait étudier le contexte, le reste de la Bible et la tradition pour cerner ce point.

– Un certain nombre d’utilisations scripturaires du mot baptême font référence au baptême du Saint-Esprit au moment de la conversion, ou au baptême de sang (opposition et persécution) et non au baptême d’eau.

– Le baptême symbolise ce baptême du Saint-Esprit, ainsi que la séparation d’avec le monde et l’identification avec le peuple de Dieu.

– Le baptême par immersion est trop souvent vu par ses défenseurs comme étant le moyen de purification et d’entrée du Saint-Esprit en l’homme. Pourtant, nous voyons bien dans les Écritures qu’un larron qui n’a jamais été baptisé a pu être sauvé et nous voyons des personnes comme Corneille obtenir le Saint-Esprit avant le baptême. Le baptême n’est qu’un symbole de ce qui est déjà arrivé dans le coeur: la nouvelle naissance.

– Le baptême par immersion est parfois pratiqué de manière inconvenante ou indécente, par exemple quand un ou des hommes immergent une femme peu vêtue dans l’eau, touchant son corps en plusieurs endroits. Les vêtements mouillés de cette femme laissent parfois voir des choses qui ne sont pas compatibles avec la modestie biblique.

– Autres réflexions sur le même sujet: D’autres questions au sujet du baptême par immersion

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Baptiser avec trop d’eau

L’Église unie de Dieu

Ceci est la traduction d’un article publié dans le Messager de la Vérité il a plusieurs années. Ceci est un sujet épineux, mais je trouve que ce bref essai répond à plusieurs questions qui reviennent fréquemment.

Au fur et à mesure que j’avance en âge, je commence à me préoccuper du fait que notre jeune génération soit fermement établie sur les solides vérités de l’Évangile. J’ai remarqué un manque ou peut-être des idées fausses concernant la vision de l’Église de Dieu. Nous croyons en une seule véritable Église de Dieu, indivise et unie, qui existe sous sa forme réelle depuis le temps des apôtres. L’Église a parfois été accusée de dire par là que nous sommes les seuls à être sauvés, ce qui n’est pas le cas. Qu’entendons-nous donc par là ?
Soulignons quelques-uns des principes que l’Église a considérés comme des enseignements précieux et nécessaires pour le vrai chrétien ; la plupart d’entre eux seraient tout à fait interdépendants. L’un ne va pas sans l’autre. Nous devrons être assez brefs dans notre liste. La liste est loin d’être exhaustive.

  1. Dieu – le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Nous devons croire qu’il y a un Dieu et qu’il récompense ceux qui le cherchent assidûment. Nous devons croire que Dieu est un être souverain tout-puissant, qu’il a créé la terre à partir de rien et qu’il est digne de notre humble respect et de notre vénération. Lors de la chute de l’homme dans le péché, ce Dieu souverain, dont les attributs incluent l’amour et la miséricorde, a préparé un plan par lequel l’humanité pourrait être rachetée de l’esclavage à Satan. C’est ce que Jésus a accompli sur la croix du Calvaire, ouvrant la voie à la rédemption des juifs et des païens. Le Saint-Esprit a été envoyé dans ce monde pour continuer à convaincre l’homme du péché et le guider dans les voies de Dieu jour après jour.
  2. Repentir, nouvelle naissance et baptême « Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2:38). « Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3:3). « Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3:7). L’homme déchu n’a aucun moyen de plaire à Dieu s’il n’est pas changé de l’intérieur. Nous devons accepter que toutes nos bonnes intentions ne suffiront pas à plaire à Dieu. Nous devons ouvrir la porte et permettre à Dieu d’entrer dans notre cœur, de nous purifier du péché et de la saleté, et d’y demeurer par son Saint-Esprit. Lorsqu’une personne fait l’expérience de la nouvelle naissance, Dieu place dans son cœur un désir de communion avec ceux qui ont vécu la même expérience de changement de vie. Le baptême est le symbole extérieur de la purification intérieure qui a déjà eu lieu. C’est aussi une déclaration ouverte de l’acceptation de l’union avec l’Église et de la soumission à sa direction et à ses soins. Le nouveau croyant désire s’identifier ouvertement à l’Église, à ses objectifs et à ses pratiques. De la part de l’Église, c’est l’acceptation de l’expérience de repentance et de conversion du nouveau croyant, ainsi qu’un engagement à prendre soin de lui sur le plan spirituel.
  3. L’amour. À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jean 13:35). Comme nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, et surtout à ceux qui sont de la maison de la foi (Galates 6:10). 1 Corinthiens 13 est une instruction bien aimée du chrétien sincère. L’amour nous pousse à nous préoccuper du bien-être des uns et des autres, sur le plan matériel et bien plus encore sur le plan spirituel. Cet attribut a été la marque de fabrique du chrétien à travers les siècles. Lorsque la foi s’est éteinte, l’amour et la charité se sont aussi éteints. C’est alors qu’apparaissent la désunion et les querelles, et que l’on s’éloigne de la véritable vocation de disciple chrétien. Malheureusement, une grande partie de la chrétienté s’est éloignée de cet enseignement, ce qui a entraîné des guerres et d’autres conflits. Cependant, la véritable charité chrétienne a persévéré malgré de nombreuses difficultés et a souvent gagné les cœurs des persécuteurs à la voie chrétienne.
  4. La non-résistance. Je vous dis de ne pas résister au mal ; mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut te faire un procès et t’enlever ton manteau, qu’il prenne aussi ton manteau. Et si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui (Matthieu 5:39-41). Cet enseignement est très étroitement lié au précédent ainsi qu’au suivant. Lorsque Dieu est entré dans notre vie, qu’il l’a purifiée du péché et de la mauvaise volonté, et qu’il y demeure par son Esprit, nous ne pouvons que désirer faire du bien à notre prochain. Les vrais chrétiens n’ont jamais participé à une guerre de quelque manière que ce soit, préférant subir des pertes et même la mort plutôt que de riposter. Rom 12:19 dit : « Bien-aimés, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez libre cours à la colère ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur ». Le chrétien a confié la rétribution au jugement de Dieu et a ainsi été libéré pour aimer ses ennemis. C’est peut-être dans cet enseignement que certains des premiers chrétiens se sont égarés ; ceux qui l’ont fait sont devenus les prochains persécuteurs des vrais chrétiens non résistants. La non-résistance va beaucoup plus loin, dans tous les aspects de la vie quotidienne, que ce soit au sein de la famille ou de la communauté. L’application fidèle de cet enseignement a gagné l’appréciation et la protection de la société environnante.
  5. Confiance dans la sollicitude de Dieu. « Jetez sur lui tous vos soucis, car il prend soin de vous » (1 Pierre 5:7). Les vrais chrétiens ont confiance en Dieu et dans le fait qu’il prend suffisamment soin d’eux. Ils tirent cette assurance des nombreuses promesses de la Parole de Dieu, selon lesquelles ses soins suffiront à leurs besoins. Ainsi, si Dieu semble avoir choisi pour eux une vie qui semble difficile, ils acceptent que Dieu l’utilise pour leur bien ou celui de quelqu’un d’autre.
  6. Le non-attachement au monde. « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde » (1 Jean 2:15-16). Le vrai chrétien a vu de loin la Cité céleste, et l’éclat du monde présent n’a plus de valeur à ses yeux. Les biens matériels ne sont qu’un moyen de faire avancer l’œuvre du Seigneur, un moyen de payer les frais du voyage dans la vallée de cette vie. Les chrétiens doivent régulièrement vérifier où sont leurs attaches et ont souvent besoin des conseils et de l’exemple d’autres pèlerins pour se réorienter.
  7. L’unité…. afin qu’ils soient un comme nous (Jean 17:11)…. et qu’il y ait une seule bergerie et un seul pasteur » (Jean 10:16). Dieu a toujours souhaité que son peuple soit uni. Il l’a comparé au corps physique, chaque partie fournissant selon sa place dans le corps. Là où l’orgueil a levé la tête, il y a eu désunion. C’est ce qui s’est passé depuis l’Église primitive jusqu’à aujourd’hui. Les chrétiens fidèles se sont séparés de ceux qui ont commencé à marcher dans l’orgueil et l’amour du monde. C’est ainsi que l’unité a été préservée parmi les chrétiens fidèles.
    Il ne s’agit là que de quelques-uns des enseignements et des pratiques qui caractérisent les chrétiens fidèles. Les individus ou les groupes ne peuvent prétendre obéir aux commandements de la Bible s’ils ne les respectent pas. Ils ne peuvent prétendre représenter pleinement le Christ sur terre. Ces enseignements primaires doivent être maintenus, et là où il y a déviation, il doit y avoir soit un retour aux enseignements, soit une séparation. Jésus a dit que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre son Église. En étudiant l’histoire du christianisme, nous voyons une lignée continue de personnes qui ont conservé et mis en pratique les enseignements susmentionnés. Parfois, nous perdons presque la trace du fil de la foi, mais nous voyons cette même foi émerger plus tard sous sa forme originale. Cela nous rassure sur le fait que les paroles de Jésus sont restées vraies et que la vraie foi n’a pas été éradiquée.

En examinant certains de ces enseignements clés qui sont si clairs dans la Bible, nous regardons autour de nous dans la chrétienté et nous voyons ceux qui, dans d’autres églises, semblent humbles et vraiment nés de nouveau. Pouvons-nous les considérer comme nos frères ? Existe-t-il une Église universelle de Dieu, comme beaucoup le croient ? Pouvons-nous communier librement avec eux ? Essayons ce concept à l’aide d’un scénario supposé.
La Bible nous enseigne en Matthieu 18:15-17 ainsi qu’à de nombreux endroits dans les épîtres, que les personnes qui continuent à pécher sans se repentir dans l’assemblée doivent être séparées des fidèles. Poursuivant le scénario mentionné ci-dessus, un chrétien de l’Église « A » se préoccupe de quelque chose qu’il voit chez un chrétien de l’Église « B ». Fidèle à l’injonction de Jésus et des apôtres, il vient voir son confrère « chrétien » pour lui faire part de son inquiétude. Cette préoccupation est soit rejetée, soit ignorée. Que doit faire le chrétien de l’Église « A » ? Toujours selon les enseignements de Jésus, il cherche un « chrétien » de l’Église « C » pour l’accompagner et encourager l’égaré. En supposant que le « Chrétien A » et le « Chrétien C » puissent s’entendre sur l’erreur des voies du « Chrétien B », ils lui font part de leurs préoccupations. Le « chrétien B » peut à juste titre demander : « Quelle autorité avez-vous ? Moi, je pense que tout va bien ». Poursuivant l’enseignement prescrit par l’Évangile, que doivent faire « le chrétien A » et « le chrétien C » ? La Bible dit de le dire à l’Église. Mais comment faire pour le dire à l’Église universelle ? Ni l’autorité de l’Église A ni celle de l’Église C ne seront acceptables pour discipliner un membre de l’Église B. Nous devrions admettre que ce scénario et ce concept sont irréalisables et non bibliques.
Considérons le concept d’une Église de Dieu unie et indivise. Lorsque des divergences, de la désobéissance ou un amour pour ce monde sont constatés dans la vie d’un croyant, et qu’il ou elle est encouragé(e) à se repentir par l’assemblée locale, et peut-être, si la désobéissance et la résistance se poursuivent, ce membre est séparé de cette assemblée. Non seulement l’assemblée locale est unie dans cette action, mais la conférence plus large est également unie dans l’acceptation de la décision de cette assemblée locale qui a parlé au nom et avec l’autorité de l’Église unie. Le membre désobéissant et réfractaire n’est pas libre de se rendre simplement dans une autre assemblée et de continuer sur sa lancée. La décision prise dans une assemblée est acceptée par toutes les assemblées voisines ainsi que par la conférence mondiale. De même, celui qui est baptisé dans une assemblée est membre de toutes les autres assemblées et de la conférence mondiale. Les ordinations au ministère et au diaconat sont acceptées dans l’ensemble de l’Église unie. Les frères sont libres et bienvenus pour partager leurs dons partout où ils sont nécessaires et utiles.
Nous voyons bien que le premier scénario ne peut pas répondre aux enseignements de la Bible. Ce concept est une piètre excuse pour l’indépendance, la volonté personnelle et l’orgueil. Dans toute la confusion qui règne dans de nombreuses églises, il est étonnant qu’il y ait encore des personnes qui, n’ayant pas le soutien d’un corps uni, peuvent encore conserver un lien sincère avec Dieu. La Bible dit à leur sujet : « Il faut que je les ramène eux aussi : « Je les ramènerai, et il y aura une seule bergerie et un seul pasteur. (Jean 10:16). Puissions-nous être de ceux qui auront gardé intacte la foi de nos pères jusqu’à la fin, et être jugés dignes d’entrer dans la Cité céleste.

  • écrit par Ronald Goossen pour le périodique Messager de la Vérité

La conférence de l’Église de Dieu

1 Or, quelques personnes venues de Judée, enseignaient les frères, en disant : Si vous n’êtes circoncis selon l’usage de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. 2 Une grande contestation et une dispute s’étant donc élevée entre Paul et Barnabas et eux, il fut résolu que Paul et Barnabas, et quelques-uns d’entre eux, monteraient à Jérusalem, auprès des apôtres et des anciens, pour traiter cette question. 3 Étant donc envoyés par l’Église, ils traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des Gentils ; et ils donnèrent une grande joie à tous les frères. 4 Et étant arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’Église, et les apôtres et les anciens, et ils racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites par eux. 5 Mais quelques-uns de la secte des Pharisiens, qui avaient cru, se levèrent, en disant qu’il fallait circoncire les Gentils, et leur ordonner de garder la loi de Moïse.
6 Alors, les apôtres et les anciens s’assemblèrent pour examiner cette affaire. 7 Et comme il y avait une grande dispute, Pierre se leva, et leur dit : Hommes frères, vous savez qu’il y a longtemps que Dieu m’a choisi d’entre nous, afin que les Gentils entendissent de ma bouche la parole de l’Évangile, et qu’ils crussent. 8 Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage en leur donnant le Saint-Esprit aussi bien qu’à nous ; 9 Et il n’a point fait de différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi. 10 Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en imposant aux disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons eu la force de porter ? 11 Mais nous croyons que nous serons sauvés par la grâce du Seigneur Jésus-Christ, de même qu’eux. 12 Alors toute l’assemblée se tut, et ils écoutaient Barnabas et Paul, qui racontaient quels miracles et quelles merveilles Dieu avait faits par eux, parmi les Gentils. 13 Et après qu’ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : Hommes frères, écoutez-moi. 14 Simon a raconté comment Dieu a commencé de choisir parmi les Gentils un peuple consacré à son nom ; 15 Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit : 16 Après cela, je reviendrai, et je rebâtirai le tabernacle de David, qui est tombé ; et je réparerai ses ruines, et je le redresserai ; 17 Afin que le reste des hommes, et toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, cherchent le Seigneur ; ainsi dit le Seigneur, qui a fait toutes ces choses. 18 Toutes les ouvres de Dieu lui sont connues de toute éternité. 19 C’est pourquoi j’estime qu’il ne faut point inquiéter ceux des Gentils qui se convertissent à Dieu ; 20 Mais leur écrire de s’abstenir des souillures des idoles, de la fornication, des animaux étouffés et du sang. 21 Car depuis plusieurs siècles, il y a dans chaque ville, des gens qui prêchent Moïse dans les synagogues, où on le lit tous les jours de sabbat.
22 Alors, les apôtres et les anciens avec toute l’Église jugèrent à propos d’envoyer à Antioche des hommes choisis parmi eux, avec Paul et Barnabas, savoir, Jude, surnommé Barsabas, et Silas, hommes considérés parmi les frères ; 23 En écrivant ceci par leur intermédiaire : Les apôtres, les anciens et les frères, à nos frères d’Antioche, de Syrie et de Cilicie, d’entre les Gentils, salut. 24 Comme nous avons appris que quelques personnes venues de chez nous, vous ont troublés par leurs discours, et ébranlent vos âmes, en disant qu’il faut être circoncis et garder la loi ; ce que nous ne leur avons point ordonné ; 25 Il nous a paru bon, d’un commun accord, de vous envoyer des hommes choisis, avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, 26 Hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. 27 Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous annonceront de bouche les mêmes choses. 28 Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous, de ne point vous imposer d’autres charges que les nécessaires ; 29 Savoir, que vous vous absteniez de ce qui a été sacrifié aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de la fornication ; desquelles choses vous ferez bien de vous garder. Adieu. 30 Ayant donc été envoyés, ils vinrent à Antioche ; et ayant assemblé la multitude, ils remirent la lettre. 31 L’ayant lue, ils se réjouirent de cette exhortation. 32 Et Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, exhortèrent et fortifièrent les frères par plusieurs discours. 33 Et après avoir séjourné là quelque temps, ils furent renvoyés en paix par les frères vers les apôtres. 34 Toutefois, Silas jugea à propos de rester. 35 Mais Paul et Barnabas demeurèrent à Antioche, enseignant et annonçant avec plusieurs autres la bonne nouvelle de la parole du Seigneur.
(Actes 15.1-35)

Voilà le récit de ce qu’on appelle parfois « la première conférence de l’Église » ou « le premier concile ». Je pense qu’en Actes 11 il y a une réunion antérieure à celle-ci qui pourrait aussi bien détenir ce titre (lorsque Pierre explique aux chrétiens d’origine juive comment Dieu lui a montré que les païens [les Gentils, les nations] pouvaient eux aussi recevoir le Saint-Esprit). Mais peu importe, il n’est pas question de titre honorifique ou d’ordre de préséance ici, je veux simplement évoquer ces réunions qui rassemblent les croyants de plusieurs parties du monde et où des questions sensibles sont abordées. En effet, de tous temps il y a eu des changements dans le monde autour de nous, dans les réalités idéologiques, sociales, technologiques, politiques, etc. Il ne s’agit évidemment pas de dire que Dieu change ou que la Bible n’est pas complète, mais plutôt de sonder Dieu et sa Parole pour savoir comment réagir aux nouvelles tentations et aux autres défis que nous rencontrons sur notre chemin. Lorsque les frères et sœurs se réunissent pour chercher sincèrement quelle est la volonté de Dieu, Dieu est grâcieux et nous donne des réponses claires. Encore faut-il mettre en pratique ce qu’il nous a commandé de faire.

L’Église est gouvernée par la Parole et le Saint-Esprit. L’Église doit obéir à ce que ces deux témoins lui disent. Elle n’est pas une démocratie, gouvernée par l’opinion majoritaire. L’Église, en tant qu’institution céleste, a une forme de gouvernement divine. Lorsque la volonté de Dieu est rendue claire par la Parole et l’Esprit, les croyants s’accordent dans leur jugement de l’affaire en question et arrivent à une décision commune. Toute l’autorité qui vient du ciel est derrière cette conclusion.

Il n’y a pas de meilleur exemple de ceci que la conférence de l’Église tenue à Jérusalem. Les apôtres et les anciens avaient des questions graves à considérer. C’étaient des questions d’une grande importance pour l’avenir de l’Église pour tous les siècles.  Lorsqu’ils racontaient comment Dieu les avait dirigés et qu’ils citaient les prophéties, le Saint-Esprit a œuvré en eux et ils ont éprouvé la volonté de Dieu.  Leur conclusion commence par ces mots : « Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous… » (Actes 15.28). Cette conclusion a été honorée par les croyants et elle a apporté la joie à l’Église. Il y avait l’autorité de Dieu derrière cette décision.

En ce moment, du mardi 15 au jeudi 17 novembre, l’Église de Dieu est réunie en conférence à Tupelo, dans l’État du Mississippi, aux États-Unis. Il y a environ 10 000 à 12 000 membres attendus. Je suis heureux qu’ils pourront y jouir de la communion fraternelle qui existe entre nous lorsque Jésus règne dans nos cœurs. Comme j’aimerais y assister ! J’étais présent à la dernière conférence il y a 7 ans, mais maintenant avec un bébé, c’est moins évident de voyager et de le tenir tranquille 3 jours durant dans cette assemblée. En tout cas, nous prions pour ceux qui se réunissent, afin que Dieu les guide. Nous aurons l’occasion d’écouter 3 prédications si Dieu le veut : l’une ce soir, une demain soir et finalement une jeudi soir.

Prions pour que Dieu soit glorifié et que son Église lui soit obéissante.

Quel genre d’Église est celle-ci?

article original: https://temoinanabaptiste.com/2020/01/26/quel-genre-deglise-est-celle-ci/

Je suis membre de l’Église de Dieu en Christ, mennonite. Quel genre d’Église est-elle?

Il y a trente ans, nous vivions dans le sud-ouest de l’Ontario, une région où il y a 25 sortes d’Églises mennonites. Des gens me posaient des questions comme : votre église autorise-t-elle l’usage des voitures? De l’électricité? Des téléphones? Ils essayaient de placer l’église à laquelle j’appartenais dans une catégorie qu’ils pouvaient comprendre. Mais elle ne correspond vraiment à aucune des catégories qu’ils avaient en tête.

Une missionnaire de l’Église de Dieu en Christ, mennonite en Côte d’Ivoire est confronté à des questions similaires. Les gens lui demandent si cette église est une église évangélique. La réponse est oui, mais. Oui, nous sommes évangéliques; mais nous ne nous conformons pas à l’image que ce terme apporte à l’esprit de la plupart des gens.

Ce fut à Antioche que pour la première fois les disciples furent appelé chrétien. Ces disciples ne correspondaient à aucune catégorie familière aux habitants d’Antioche. Ils avaient cessé d’adorer dans les temples païens, mais ils n’étaient pas devenus juifs. Ils étaient quelque chose de complètement nouveau, des gens qui parlaient souvent de Jésus-Christ. Le peuple d’Antioche inventa donc un nouveau terme : chrétien. C’est toujours le meilleur terme pour nous décrire, vraiment le seul qui compte. Mais beaucoup de bagages ont été attachés à ce nom depuis Antioche. Chrétien signifie beaucoup de choses différentes selon les gens.

Les membres de l’Église de Dieu en Christ mennonite sont comme ces premiers croyants à Antioche. Nous ne prétendons pas simplement connaître Jésus; pour devenir membres de cette Église, nous devons avoir l’assurance qu’il nous connaît. Être un disciple de Jésus signifie que nous évitons tout ce qui ne lui plaît pas et nous soumettons à tout ce qu’il nous demande. Nous ne décidons pas ce qu’il n’attend de nous par le raisonnement ni par ce qui est enseigné par nos prédicateurs. Être un disciple de Jésus signifie avoir une relation réelle avec lui où il nous guide personnellement.

Il y a quelques années, le conseil municipal d’une communauté du nord de la Saskatchewan était préoccupé par les tessons de bouteilles brisés dans leurs rues. Ils essayèrent d’obtenir du gouvernement provincial qu’il interdise la vente de boissons alcoolisées dans des contenants en verre. Un chroniqueur d’un hebdomadaire, un indigène du peuple Cri écrivit dans sa chronique qu’il serait préférable qu’ils se préoccupent davantage de ce qu’il y avait dans les bouteilles. C’était le vrai problème.

Appliquons donc cette même idée à la question de quel genre d’Église est celle où nous sommes membres. Toutes les tentatives pour nous identifier par une étiquette sur notre bouteille — pour nous inscrire dans une catégorie d’église reconnaissable — ne fonctionnent pas. La différence est en ce qu’il y a à l’intérieur. Pour en revenir aux questions qui m’ont été posées il y a des années sur les voitures, l’électricité et les téléphones — avoir ou ne pas avoir ces choses n’est pas ce qui fait de nous des chrétiens. La vraie question est, que faisons-nous de ces choses, où allons-nous avec elles? Et c’est une question de cœur.

Seules les personnes baptisées par le Saint-Esprit peuvent être membres de l’Église de Dieu en Christ, mennonite. La preuve de ce baptême n’est pas des choses extérieures, comme parler en langues. C’est un cœur transformé qui est rempli d’amour, de joie, de paix, de patience, de douceur, de bonté, de foi, de douceur, de tempérance. Les signes extérieurs peuvent être contrefaits, non pas les choses du cœur. Oui, une personne peut conserver une apparence du fruit de l’Esprit pendant un certain temps, mais finalement quelque chose va sortir qui révèle ce qui est vraiment dans le cœur.

J’aimerais qu’il y ait une courte description accrocheuse de l’Église qui répondrait aux questions que les gens posent souvent. Mais elle ne rentre dans aucune des niches dans lesquelles les gens voudraient le placer. J’ai décidé que c’est une bonne chose. Chrétien est la seule étiquette qui décrit cette Église. Mais ce n’est qu’en goûtant ce qu’il y a à l’intérieur que les gens peuvent commencer à comprendre ce qu’il signifie vraiment être chrétien.