Le pharisaïsme

Traduction d’un article en anglais paru sur le site : https://flatlanderfaith.com/2024/10/30/pharisaism/

L’ère de l’Ancien Testament prend fin avec Esdras, Néhémie et Malachie. De nombreux Juifs étaient revenus de captivité, les murs de Jérusalem avaient été reconstruits et le second temple était en cours de construction. Selon une ancienne source juive, cinq éléments manquaient dans le second temple par rapport au premier : l’Arche de l’alliance, qui contenait le propitiatoire ; le feu sacré qui était tombé du ciel lors de la dédicace du premier temple et qui brûlait continuellement ; la chékhina, la nuée le jour et la colonne de feu la nuit, qui se trouvait au-dessus du propitiatoire ; l’ourim et le thoummim par lesquels le souverain sacrificateur recevait les réponses de Dieu ; et le Saint-Esprit. En outre, il n’y a pas eu de prophètes depuis Malachie jusqu’à Jean-Baptiste. Ainsi, pendant 400 ans, Dieu n’a pas eu son mot à dire dans la vie spirituelle du peuple juif.

Au moins trois groupes ont émergé durant cette période : les esséniens, les sadducéens et les pharisiens. Les esséniens vivaient en communauté, développaient des croyances mystiques et ne maintenaient qu’un contact limité avec la vie religieuse du reste du peuple. La plupart des prêtres et des scribes étaient des sadducéens, qui s’accrochaient à leur position de respect, mais qui pensaient de manière largement matérialiste. Ils ne croyaient pas aux anges ni à la résurrection des morts.

Il semble que les pharisiens auraient dû être « les bons » ou « les gentils ». Ils étudiaient les Écritures, s’efforçaient de respecter la loi et d’éviter les corruptions du monde. Ils croyaient aux anges et à la vie après la mort. Mais quelque chose a terriblement mal tourné. Bien qu’ils soient grandement respectés pour leur mode de vie irréprochable, leurs cœurs étaient devenus insensibles, ne laissant transparaître aucune once de compassion. Jean-Baptiste les a qualifiés de « génération de vipères ». Jésus les a qualifiés d’hypocrites, « car vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, tandis qu’au-dedans vous êtes pleins de rapines et d’intempérance » (Matthieu 23.25).

Le pharisaïsme, c’est se croire plus juste que les autres en raison d’une pratique religieuse stricte, tout en dissimulant des pensées et des actions impures. C’est cette forme de « conservatisme rigide » qui érige en preuve unique de la foi l’observance formelle des rites, sans tenir compte de l’état interne. Il a toujours été une tentation pour ceux qui voient une dérive vers la mondanité dans leur communauté religieuse, mais qui n’ont aucune vision ou connaissance de la puissance du Saint-Esprit qui conduirait à une piété authentique. Certains groupes mennonites sont tombés dans ce piège, ainsi que la branche Raven-Taylor des Frères de Plymouth (darbystes) et d’autres groupes.

Bob Goodnough

PIÉTÉ / PIÉTISME / PHARISAÏSME

Traduction d’un article en anglais paru sur le site : https://flatlanderfaith.com/2024/10/23/piety-pietism-pharisaism/

Il existe deux types de conservatisme. Il y a celui qui est animé par la foi, qui est transmise telle qu’elle est, sans changement, par la puissance de la Parole et du Saint-Esprit. Et il y a celui qui est vide de foi, qui ne s’appuie que sur des formes extérieures, sans référence à la condition du cœur.

On distingue aussi deux formes de libéralisme : l’une est marquée par une ouverture d’esprit constante, ce qui permet à la foi de rester pertinente à travers les âges et les cultures, et l’autre consiste à considérer le sentiment intérieur comme preuve unique de la foi, sans se laisser contraindre par la doctrine ou les preuves bibliques.

Le conservatisme vivant et le libéralisme spirituel sont essentiellement une seule et même chose, car ils sont des fruits de l’action du Saint-Esprit ; le conservatisme mort et le libéralisme mondain semblent s’exclure mutuellement, mais conduisent à la même triste fin : un faux espoir dans un christianisme sans Esprit.

ChatGPT me dit que la citation ci-dessus est de Piet Hein. Qui suis-je pour le contredire ? Mais je trouve les deux premiers paragraphes presque mot pour mot à la page 92 du livre de Robert Friedmann, Mennonite Piety through the Centuries, (© 1949 Mennonite Historical Society, Goshen College, Goshen, Indiana, USA). Dans le livre de Friedmann, la phrase du deuxième paragraphe « l’Esprit toujours en mouvement » est une référence à l’Évangile de Jean, chapitre 3, verset 8.

Dans les trois prochains articles, je qualifierai de « piété » la combinaison du conservatisme vivant et du libéralisme spirituel, de « pharisaïsme » le conservatisme mort, et de « piétisme » le libéralisme mondain, qui fait du sentiment intérieur la seule preuve de la foi. Je ne crois pas que ces étiquettes s’excluent mutuellement ; la plupart d’entre nous, aussi purs et nobles que soient nos motifs, se retrouveront plus ou moins dans un camp tout en étant attirés par certains éléments de l’un des autres.

Je tenterai de définir et de décrire ces trois camps dans les articles suivants.

Bob Goodnough