La foi anabaptiste-mennonite est d’origine très ancienne

Confession de foi des vaudois, datée de l’an 1120

CONFESSION DE FOI DES ANCIENS VAUDOIS

DATÉE DE L’AN 1120.
[Notez bien : 50 ans avant la conversion de Pierre Valdo (ou Vaudès)]

1° Nous croyons et tenons fermement tout ce qui est contenu dans les douze articles du Symbole, appelé des Apôtres, tenant comme une hérésie tout ce qui y est en désaccord et ne convient pas avec les (dits) douze articles.

2° Nous croyons en un Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.

3° Nous reconnaissons pour saintes Écritures canoniques, les livres de la sainte Bible.

Moïse, autrement la Genèse.
Moïse, dit l’Exode.
Moïse, dit le Lévitique.
Moïse, dit les Nombres.
Moïse, dit le Deutéronome.
Josué, les Juges, Ruth.
1 Samuel. – 2 Samuel.
1 des Rois. – 2 des Rois.
1 des Chroniques. – 2 des Chroniques.
1 Esdras. – Néhémie. – Esther. – Job. Le livre des Psaumes. – Les Proverbes de Salomon.
L’Ecclésiaste autrement dît, le Prédicateur.
Le Cantique de Salomon. Les Prophéties d’Esaïe, de Jérémie. Les Lamentations de Jérémie, Ezéchiel, Daniel, Osée. Joël, Amos, Abdias, Jonas. Michée, Nahum. Habacuc, Sophonie, Aggée. Zacharie, Malachie.

Maintenant suivent les livres apocryphes, qui ne sont pas reçus par les Hébreux. Mais nous les lisons, comme dit saint Jérôme dans son prologue sur les Proverbes, pour l’enseignement du peuple, et non pour confirmer les doctrines de l’Église ; savoir :
Le troisième livre d’Esdras.
Le quatrième livre d’Esdras.
Tobie, Judith, la Sapience. L’Ecclésiastique, Baruc, avec l’Épître de Jérémie.
Esther, depuis le dixième chapitre jusqu’à la fin.
Le cantique (le chant) des trois enfants dans la fournaise. L’histoire de Susanne.
L’histoire du Dragon.
Le premier (livre) des Machabées.
Le second des Machabées.
Le troisième des Machabées.

Maintenant suivent les livres du Nouveau Testament

L’Évangile de saint Matthieu.
L’Évangile de saint Marc.
L’Évangile de saint Luc.
L’Évangile de saint Jean.
Les Actes des Apôtres. Épître de saint Paul aux Romains.
1 Aux Corinthiens.
2 Aux Corinthiens.
Aux Galates.
Aux Ephésiens.
Aux Philippiens.
Aux Colossiens.
La 1 aux Thessaloniciens.
La 2 aux Thessaloniciens.
La 1 à Timothée.
La 2 à Timothée.
À Tite.
À Philémon.
Aux Hébreux.
Épître de saint Jacques.
La 1 Épître de saint Pierre.
La 2 Épître de saint Pierre.
La 1 Épître de saint Jean.
La 2 Épître de saint Jean.
La 3 Épître de saint Jean.
Épître de saint Jude.
L’Apocalypse de saint Jean.

4° Les livres susdits enseignent ceci. Qu’il y a un Dieu tout puissant, tout sage, tout bon, qui par sa bonté a fait toutes choses. Car il a formé Adam à son image et ressemblance ; mais que, par l’envie du diable et par la désobéissance dudit Adam, le péché est entré dans le monde, et que nous sommes pécheurs en Adam et par Adam.

5° Que Christ a été promis aux pères (patriarches) qui ont reçu (accepté) la loi, afin que (à ce que) connaissant par la loi leurs péchés, leur injustice et leur insuffisance, ils désirassent l’avènement de Christ pour satisfaire à leurs péchés et pour accomplir la loi par lui-même.

6° Que Christ est né au temps ordonné de Dieu son Père, c’est à savoir, à l’heure que toute iniquité abondait, et non pas pour (opérer) les bonnes oeuvres seulement. Car, tous étaient pécheurs, mais afin qu’il nous fît grâce et miséricorde comme (celui qui est) véritable.

7° Que Christ est notre vie, et vérité, et paix, et justice, et pasteur (berger), et avocat, et victime, et sacrificateur (prêtre), lequel est mort pour le salut de tous les croyants, et ressuscité pour notre justification.

8° Et semblablement nous tenons fermement qu’il n’y a aucun autre médiateur et avocat auprès de Dieu le Père, sinon Jésus-Christ. Mais que la vierge Marie a été sainte, humble et pleine de grâce, et de même nous croyons de tous les autres saints qu’ils espèrent dans le ciel la résurrection de leurs corps au (jour du) jugement.

9° De même nous croyons qu’après cette vie il y a seulement deux lieux, un pour les sauvés lequel nous appelons du nom de paradis, et l’autre pour les damnés lequel nous appelons enfer, niant tout-à-fait ce purgatoire, rêve de l’Antichrist et imaginé contre la vérité.

10° De même, nous avons toujours cru que c’est une abomination qu’on ne doit pas proférer devant Dieu que toutes les choses trouvées (inventées) par les hommes, comme sont les fêtes et les vigiles des saints, et l’eau qu’on appelle bénite, (comme) de s’abstenir certains jours de viande, d’autres aliments (mangers), et choses semblables, principalement les messes.

11° Nous avons en abomination les inventions (trouvailles) humaines, comme antichrétiennes par lesquelles nous sommes troublés et qui portent préjudice à la liberté d’esprit.

12° Nous croyons que les sacrements sont des signes ou des formes visibles de grâce invisible, pensant (tenant) qu’il est bon que les fidèles en usent quelquefois (de ces dits signes, ou formes visibles), si cela peut se faire. Et cependant nous croyons, et nous tenons que lesdits fidèles peuvent être sauvés, en ne recevant pas lesdits signes, quand ils n’ont ni le lieu, ni le moyen (la manière) de pouvoir en user (desdits signes).

13° Nous n’avons connu d’autres sacrements que le baptême et l’eucharistie.

14° Nous devons honneur au pouvoir séculier, en soumission, en obéissance, en zèle (promptitude), et en paiement.

Voir les sites suivants :

https://temoinanabaptiste.com/2017/01/22/confession-de-foi-des-vaudois-de-lan-1120/

https://www.info-bible.org/livres/Histoire.Eglise.Vaudoise.2/16.htm

Cliquer pour accéder à waldensian_confession_1120.pdf

Une autre confession vaudoise datant de 1541 se trouve ici : https://www.jstor.org/stable/24282260

Cependant, il faut garder à l’esprit que la foi de ces vaudois commençait peut-être déjà à dériver, étant donné que peu de temps après on les voit prendre les armes pour se défendre et ensuite se fondre avec les protestants, alors que leurs origines étaient très différentes.

John Smyth

Ministre anglican, initiateur du mouvement baptiste, puis devenu anabaptiste (mennonite).

Je n’écris pas ce texte pour critiquer qui que ce soit, je respecte les choix et la foi de tous les lecteurs, mais je cherche un éclairage sur les origines de certains mouvements et je prie que ce bref article puisse éclairer le chemin de quelques-uns.

Tout d’abord, je tiens à préciser deux choses : ce texte est la traduction de quelques articles en anglais du frère Robert Goodnough. Le texte ici est surtout tiré des deux articles d’une série de 7 où il passe en revue l’histoire du christianisme en Grande-Bretagne. https://flatlanderfaith.com/2012/07/19/english-christianity-part-5/ et https://flatlanderfaith.com/2012/07/21/english-christianity-part-7/.

Deuxièmement, si vous avez lu dans le Miroir des Martyrs ou d’autres livres contemporains, vous trouverez que les termes « baptiste » et « anabaptiste » y sont utilisés parfois pour décrire les mêmes personnes. Cela peut sembler déroutant. Gardez à l’esprit qu’à l’époque, l’Église baptiste comme nous la connaissons aujourd’hui n’existait pas. Aussi, le terme « anabaptiste » avait souvent une connotation péjorative dans la bouche des persécuteurs.

John Smyth, ministre de l’Église d’État d’Angleterre, fut démis de ses fonctions de prédicateur en 1602. Il continua à prêcher sans licence, devenant le chef spirituel d’un certain nombre de personnes du Lincolnshire et des régions voisines du Nottinghamshire et du Yorkshire qui partageaient les mêmes idées. Pendant un certain temps, ces personnes sont restées membres de leurs Églises paroissiales locales, se réunissant également en privé. Mais ils ont acquis la conviction que l’Église d’Angleterre n’était pas du tout une véritable Église. Vers la fin de l’année 1606 ou au début de l’année 1607, ce groupe s’engagea à former une véritable Église, s’engageant à suivre toutes les voies du Seigneur qu’ils connaissaient et qui leur seraient communiquées. Ils passèrent ainsi du puritanisme, essentiellement une faction au sein de l’Église d’État, au séparatisme, renonçant au concept même d’une Église d’État. Cette petite assemblée comptait au moins 4 ou 5 autres personnes qui avaient été ministres de l’Église d’Angleterre.

Cette démarche a rapidement suscité le harcèlement des autorités. Au printemps 1608, toute l’assemblée s’est enfuie à Amsterdam, en Hollande. Certains d’entre eux avaient été riches en Angleterre, mais ils avaient dû laisser beaucoup de choses derrière eux et avaient perdu leurs titres de propriété. À Amsterdam, ils étaient relativement pauvres, vivant dans la ville la plus riche du monde, et incapables de comprendre la langue du pays. Au cours de l’hiver 1608-1609, John Smyth renonça au baptême qu’il avait reçu en tant qu’enfant dans l’Église d’Angleterre, se baptisa lui-même, puis baptisa tous ceux qui, dans l’assemblée, désiraient comme lui le baptême des croyants. Une partie de l’assemblée, emmenée par John Robinson, n’accepta pas cette innovation et, au printemps, quitta Amsterdam pour Leyde.

John Smyth lui-même en vint bientôt à regretter son action. Il pensait que l’Église de Dieu avait cessé d’exister sur terre. Mais lorsque lui et son assemblée commencèrent à apprendre le néerlandais, ils firent la connaissance de l’assemblée mennonite d’Amsterdam et se rendirent compte que c’était là que se trouvait l’Église de Dieu. Au début de l’année 1610, ils écrivirent aux mennonites qu’ils « admettaient maintenant leur erreur et s’en repentaient, c’est-à-dire qu’ils avaient commencé à se baptiser eux-mêmes contrairement à l’ordre institué par le Christ ; et […] qu’ils désiraient désormais s’unir à la véritable Église du Christ aussi rapidement que possible ».

LES BAPTISTES

À cette époque, un groupe de 8 ou 10 personnes se retire de l’assemblée de John Smyth. Le dirigeant de ce groupe est Thomas Helwys. Il accuse John Smyth de nombreuses erreurs doctrinales. Helwys rejette l’idée qu’il existe une véritable Église et qu’il est nécessaire pour les vrais croyants de recevoir le baptême et l’ordination de cette Église. Helwys a également rejeté l’enseignement anabaptiste concernant l’incarnation, insistant sur le fait que Jésus a reçu sa chair de la vierge Marie. Enfin, il rejette l’enseignement anabaptiste sur la séparation de l’Église et de l’État. Sur tous ces points, John Smyth et son assemblée étaient en pleine unité avec les mennonites.

Helwys et ses disciples retournèrent en Angleterre et fondèrent la première Église baptiste. De nombreux historiens baptistes tentent de prouver que les baptistes sont une émanation des mennonites, par l’intermédiaire de John Smyth, afin de montrer que la lignée de l’Église baptiste remonte à l’époque apostolique. En réalité, les premiers baptistes rejetaient catégoriquement la foi mennonite et l’idée même d’une succession apostolique. Il y eut une division en 1638, un groupe de baptistes introduisant la doctrine calviniste de l’élection, à l’origine de la doctrine de la sécurité éternelle. Trois ans plus tard, la première Église baptiste à pratiquer l’immersion a été créée. Pendant les 30 premières années de l’histoire baptiste, cette pratique, la plus caractéristique des baptistes modernes, était inconnue !

LES MENNONITES ANGLAIS AUX PAYS-BAS

En mai 1610, une conférence eut lieu entre les anabaptistes mennonites et l’assemblée de John Smyth. À cette occasion, une confession de foi fut rédigée et signée par les participants, et il semble que les Anglais étaient désormais acceptés comme membres de l’Église mennonite. Il se peut qu’ils n’aient pas tous été baptisés par l’Église mennonite, bien que cela ait été leur souhait. Les documents historiques ne sont pas clairs sur ce point. Le baptême de Smyth lui-même n’était pas considéré comme valide par les mennonites. 43 membres de l’assemblée de John Smyth signèrent la confession de foi. Certains d’entre eux se séparèrent par la suite. Au cours des 40 années suivantes, environ 80 autres Anglais furent baptisés dans l’Église mennonite d’Amsterdam. Certains d’entre eux étaient des enfants des premiers membres, d’autres étaient de nouveaux arrivants d’Angleterre ou des convertis des autres groupes séparatistes anglais présents aux Pays-Bas.

John Smyth mourut en août 1612. Son dernier livre, publié à titre posthume, est une réponse aux critiques qui l’accusent de fausse doctrine et de changer constamment ses convictions. Il admet qu’il a constamment révisé ses croyances, mais estime qu’il a toujours progressé vers la Lumière, comme lui et d’autres s’y étaient engagés cinq ans plus tôt. Il n’a pas admis d’erreur dans les accusations qu’il avait portées précédemment contre l’Église d’Angleterre et d’autres groupes, mais il s’est repenti de la dureté de ces accusations.

Pendant 28 ans encore, il y eut une assemblée mennonite anglophone à Amsterdam. Leur aîné Thomas Pygott mourut en 1639 et, dans l’année qui suivit, l’assemblée anglaise fut fusionnée avec l’assemblée néerlandophone. À cette époque, ils avaient appris le néerlandais, s’étaient mariés avec les mennonites néerlandais et certains avaient même changé l’orthographe de leur nom pour qu’il ait une consonance néerlandaise.

QUEL EST DONC L’INTÉRÊT DE CETTE ANECDOTE DE L’HISTOIRE CHRÉTIENNE?

Que faut-il retenir de cette remontée des fils enchevêtrés de l’histoire des chrétiens ? Tout d’abord, que Dieu est capable de travailler de manière merveilleuse et mystérieuse pour apporter l’Évangile aux gens. Cela correspond à la déclaration de notre Sauveur en Luc 9.50 : « qui n’est pas contre nous est pour nous ». Partout où l’Évangile est prêché et où des âmes sont sauvées, c’est l’œuvre de Dieu. Deuxièmement, l’œuvre de Dieu à une époque et en un lieu donnés ne dure souvent que le temps d’une génération. Cela témoigne de la déclaration de Jésus en Luc 11.23 : « Qui n’est pas avec moi est contre moi ; et qui ne rassemble pas avec moi, disperse ». Souvent, les deux versets peuvent s’appliquer à la même personne. Ils prêchent l’Évangile et des âmes sont sauvées, mais en même temps ils ne rassemblent pas les croyants, ils les divisent plutôt les uns des autres.

Chaque fois qu’un dirigeant n’est pas disposé à se soumettre aux autres croyants, il divise les enfants de Dieu. Chaque fois qu’un groupe de croyants s’unit sur la base de la culture ou du statut social plutôt que sur celle de l’Évangile, il se sépare des autres croyants. Lorsque des cérémonies ou des formes extérieures deviennent la base de l’affiliation à une Église, les membres de l’Église ne peuvent être en communion les uns avec les autres que sur la base de ces pratiques, toute autre chose étant subversive pour leur unité. Lorsque les convertis et les inconvertis sont baptisés de la même manière, les vrais chrétiens sont privés de communion spirituelle. Lorsque les expériences personnelles éclairent les Écritures, au lieu de permettre aux Écritures d’éclairer les expériences, cela divise les croyants les uns des autres. Dieu n’est pas l’auteur de la confusion. On peut faire confiance à l’Esprit de Dieu pour rassembler les croyants, s’ils sont prêts à abandonner tous les enseignements et toutes les traditions des hommes.

Il n’y a pas lieu de douter de l’authenticité des divers mouvements de réveil du passé et du présent. Mais on peut constater que ces mouvements n’ont pas une grande longévité. Les disciples de John Wesley étaient issus de la classe ouvrière peu éduquée et désespérément pauvre de son époque. L’Évangile a littéralement transformé leur vie et, à mesure qu’ils abandonnaient les vices vers lesquels ils s’étaient tournés pour trouver du réconfort dans leur misère, ils ont commencé à prospérer. Wesley s’est alarmé des résultats en constatant que leurs enfants, élevés dans un cadre plus prospère que leurs parents, s’intéressaient davantage aux choses de ce monde qu’aux choses spirituelles.

Dans le récit à la fois joyeux et triste de l’Histoire du christianisme en Angleterre, deux personnes se détachent dans mon esprit. Petr Chelčický, qui disait aux gens de creuser et de chercher les anciennes fondations plutôt que de prendre un morceau de décombres pour les fondations. Et John Smyth, qui semblait parfois agir de manière irréfléchie sur la base de la lumière qu’il avait, mais qui restait toujours prêt à obéir lorsque d’autres lumières lui étaient révélées. C’est ainsi que Dieu peut rassembler les croyants.

Il y a près de quarante ans, ma femme et moi avons assisté à une série de réunions de réveil parrainées par toutes les Églises évangéliques de la ville moyenne où nous vivions alors. Les messages que nous avons entendus soir après soir mettaient l’accent sur la nécessité d’une purification personnelle. Un chrétien ne peut pas prospérer ou servir Dieu efficacement s’il néglige de s’occuper du péché dans sa propre vie. Nos cœurs étaient touchés par ces messages. Mais nous avons regardé autour de nous et nous nous sommes demandé ce qui nous arriverait, à nous et aux autres personnes ressuscitées. Je connaissais des membres de plusieurs de ces Églises et je savais que chacune d’entre elles connaissait de graves controverses et dissensions internes. Sans parler des différences doctrinales entre les dénominations. À l’époque, il y avait onze dénominations différentes dans cette ville qui pouvaient être classées comme évangéliques. Aujourd’hui, ce nombre serait plus proche de vingt. Pourquoi les évangélistes n’ont-ils pas adressé aux Églises le même message qu’aux individus ? Combien de temps un chrétien réveillé pourra-t-il rester dans une Église qui ne l’est pas ? Y avait-il un espoir de réveil authentique dans ces Églises ? Malheureusement, j’ai dû conclure que la réponse était non. Dès le début, elles avaient été fondées sur un morceau de végétation, et non sur le vrai fondement.

BIBLIOGRAPHIE

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Verduin, Leonard. The Reformers and Their Stepchildren. Grand Rapids, Michigan: Wm. B. Eerdmans, 1964.

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Wagner, Murray L. Petr Chelčický. Scottdale, Pennsylvanie: Herald Press, 1983.

Willison, George F. Saints et étrangers. New York: Reynal & Hitchcock, 1945.

L’Église unie de Dieu

Ceci est la traduction d’un article publié dans le Messager de la Vérité il a plusieurs années. Ceci est un sujet épineux, mais je trouve que ce bref essai répond à plusieurs questions qui reviennent fréquemment.

Au fur et à mesure que j’avance en âge, je commence à me préoccuper du fait que notre jeune génération soit fermement établie sur les solides vérités de l’Évangile. J’ai remarqué un manque ou peut-être des idées fausses concernant la vision de l’Église de Dieu. Nous croyons en une seule véritable Église de Dieu, indivise et unie, qui existe sous sa forme réelle depuis le temps des apôtres. L’Église a parfois été accusée de dire par là que nous sommes les seuls à être sauvés, ce qui n’est pas le cas. Qu’entendons-nous donc par là ?
Soulignons quelques-uns des principes que l’Église a considérés comme des enseignements précieux et nécessaires pour le vrai chrétien ; la plupart d’entre eux seraient tout à fait interdépendants. L’un ne va pas sans l’autre. Nous devrons être assez brefs dans notre liste. La liste est loin d’être exhaustive.

  1. Dieu – le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Nous devons croire qu’il y a un Dieu et qu’il récompense ceux qui le cherchent assidûment. Nous devons croire que Dieu est un être souverain tout-puissant, qu’il a créé la terre à partir de rien et qu’il est digne de notre humble respect et de notre vénération. Lors de la chute de l’homme dans le péché, ce Dieu souverain, dont les attributs incluent l’amour et la miséricorde, a préparé un plan par lequel l’humanité pourrait être rachetée de l’esclavage à Satan. C’est ce que Jésus a accompli sur la croix du Calvaire, ouvrant la voie à la rédemption des juifs et des païens. Le Saint-Esprit a été envoyé dans ce monde pour continuer à convaincre l’homme du péché et le guider dans les voies de Dieu jour après jour.
  2. Repentir, nouvelle naissance et baptême « Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2:38). « Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3:3). « Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3:7). L’homme déchu n’a aucun moyen de plaire à Dieu s’il n’est pas changé de l’intérieur. Nous devons accepter que toutes nos bonnes intentions ne suffiront pas à plaire à Dieu. Nous devons ouvrir la porte et permettre à Dieu d’entrer dans notre cœur, de nous purifier du péché et de la saleté, et d’y demeurer par son Saint-Esprit. Lorsqu’une personne fait l’expérience de la nouvelle naissance, Dieu place dans son cœur un désir de communion avec ceux qui ont vécu la même expérience de changement de vie. Le baptême est le symbole extérieur de la purification intérieure qui a déjà eu lieu. C’est aussi une déclaration ouverte de l’acceptation de l’union avec l’Église et de la soumission à sa direction et à ses soins. Le nouveau croyant désire s’identifier ouvertement à l’Église, à ses objectifs et à ses pratiques. De la part de l’Église, c’est l’acceptation de l’expérience de repentance et de conversion du nouveau croyant, ainsi qu’un engagement à prendre soin de lui sur le plan spirituel.
  3. L’amour. À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jean 13:35). Comme nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, et surtout à ceux qui sont de la maison de la foi (Galates 6:10). 1 Corinthiens 13 est une instruction bien aimée du chrétien sincère. L’amour nous pousse à nous préoccuper du bien-être des uns et des autres, sur le plan matériel et bien plus encore sur le plan spirituel. Cet attribut a été la marque de fabrique du chrétien à travers les siècles. Lorsque la foi s’est éteinte, l’amour et la charité se sont aussi éteints. C’est alors qu’apparaissent la désunion et les querelles, et que l’on s’éloigne de la véritable vocation de disciple chrétien. Malheureusement, une grande partie de la chrétienté s’est éloignée de cet enseignement, ce qui a entraîné des guerres et d’autres conflits. Cependant, la véritable charité chrétienne a persévéré malgré de nombreuses difficultés et a souvent gagné les cœurs des persécuteurs à la voie chrétienne.
  4. La non-résistance. Je vous dis de ne pas résister au mal ; mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut te faire un procès et t’enlever ton manteau, qu’il prenne aussi ton manteau. Et si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui (Matthieu 5:39-41). Cet enseignement est très étroitement lié au précédent ainsi qu’au suivant. Lorsque Dieu est entré dans notre vie, qu’il l’a purifiée du péché et de la mauvaise volonté, et qu’il y demeure par son Esprit, nous ne pouvons que désirer faire du bien à notre prochain. Les vrais chrétiens n’ont jamais participé à une guerre de quelque manière que ce soit, préférant subir des pertes et même la mort plutôt que de riposter. Rom 12:19 dit : « Bien-aimés, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez libre cours à la colère ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur ». Le chrétien a confié la rétribution au jugement de Dieu et a ainsi été libéré pour aimer ses ennemis. C’est peut-être dans cet enseignement que certains des premiers chrétiens se sont égarés ; ceux qui l’ont fait sont devenus les prochains persécuteurs des vrais chrétiens non résistants. La non-résistance va beaucoup plus loin, dans tous les aspects de la vie quotidienne, que ce soit au sein de la famille ou de la communauté. L’application fidèle de cet enseignement a gagné l’appréciation et la protection de la société environnante.
  5. Confiance dans la sollicitude de Dieu. « Jetez sur lui tous vos soucis, car il prend soin de vous » (1 Pierre 5:7). Les vrais chrétiens ont confiance en Dieu et dans le fait qu’il prend suffisamment soin d’eux. Ils tirent cette assurance des nombreuses promesses de la Parole de Dieu, selon lesquelles ses soins suffiront à leurs besoins. Ainsi, si Dieu semble avoir choisi pour eux une vie qui semble difficile, ils acceptent que Dieu l’utilise pour leur bien ou celui de quelqu’un d’autre.
  6. Le non-attachement au monde. « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde » (1 Jean 2:15-16). Le vrai chrétien a vu de loin la Cité céleste, et l’éclat du monde présent n’a plus de valeur à ses yeux. Les biens matériels ne sont qu’un moyen de faire avancer l’œuvre du Seigneur, un moyen de payer les frais du voyage dans la vallée de cette vie. Les chrétiens doivent régulièrement vérifier où sont leurs attaches et ont souvent besoin des conseils et de l’exemple d’autres pèlerins pour se réorienter.
  7. L’unité…. afin qu’ils soient un comme nous (Jean 17:11)…. et qu’il y ait une seule bergerie et un seul pasteur » (Jean 10:16). Dieu a toujours souhaité que son peuple soit uni. Il l’a comparé au corps physique, chaque partie fournissant selon sa place dans le corps. Là où l’orgueil a levé la tête, il y a eu désunion. C’est ce qui s’est passé depuis l’Église primitive jusqu’à aujourd’hui. Les chrétiens fidèles se sont séparés de ceux qui ont commencé à marcher dans l’orgueil et l’amour du monde. C’est ainsi que l’unité a été préservée parmi les chrétiens fidèles.
    Il ne s’agit là que de quelques-uns des enseignements et des pratiques qui caractérisent les chrétiens fidèles. Les individus ou les groupes ne peuvent prétendre obéir aux commandements de la Bible s’ils ne les respectent pas. Ils ne peuvent prétendre représenter pleinement le Christ sur terre. Ces enseignements primaires doivent être maintenus, et là où il y a déviation, il doit y avoir soit un retour aux enseignements, soit une séparation. Jésus a dit que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre son Église. En étudiant l’histoire du christianisme, nous voyons une lignée continue de personnes qui ont conservé et mis en pratique les enseignements susmentionnés. Parfois, nous perdons presque la trace du fil de la foi, mais nous voyons cette même foi émerger plus tard sous sa forme originale. Cela nous rassure sur le fait que les paroles de Jésus sont restées vraies et que la vraie foi n’a pas été éradiquée.

En examinant certains de ces enseignements clés qui sont si clairs dans la Bible, nous regardons autour de nous dans la chrétienté et nous voyons ceux qui, dans d’autres églises, semblent humbles et vraiment nés de nouveau. Pouvons-nous les considérer comme nos frères ? Existe-t-il une Église universelle de Dieu, comme beaucoup le croient ? Pouvons-nous communier librement avec eux ? Essayons ce concept à l’aide d’un scénario supposé.
La Bible nous enseigne en Matthieu 18:15-17 ainsi qu’à de nombreux endroits dans les épîtres, que les personnes qui continuent à pécher sans se repentir dans l’assemblée doivent être séparées des fidèles. Poursuivant le scénario mentionné ci-dessus, un chrétien de l’Église « A » se préoccupe de quelque chose qu’il voit chez un chrétien de l’Église « B ». Fidèle à l’injonction de Jésus et des apôtres, il vient voir son confrère « chrétien » pour lui faire part de son inquiétude. Cette préoccupation est soit rejetée, soit ignorée. Que doit faire le chrétien de l’Église « A » ? Toujours selon les enseignements de Jésus, il cherche un « chrétien » de l’Église « C » pour l’accompagner et encourager l’égaré. En supposant que le « Chrétien A » et le « Chrétien C » puissent s’entendre sur l’erreur des voies du « Chrétien B », ils lui font part de leurs préoccupations. Le « chrétien B » peut à juste titre demander : « Quelle autorité avez-vous ? Moi, je pense que tout va bien ». Poursuivant l’enseignement prescrit par l’Évangile, que doivent faire « le chrétien A » et « le chrétien C » ? La Bible dit de le dire à l’Église. Mais comment faire pour le dire à l’Église universelle ? Ni l’autorité de l’Église A ni celle de l’Église C ne seront acceptables pour discipliner un membre de l’Église B. Nous devrions admettre que ce scénario et ce concept sont irréalisables et non bibliques.
Considérons le concept d’une Église de Dieu unie et indivise. Lorsque des divergences, de la désobéissance ou un amour pour ce monde sont constatés dans la vie d’un croyant, et qu’il ou elle est encouragé(e) à se repentir par l’assemblée locale, et peut-être, si la désobéissance et la résistance se poursuivent, ce membre est séparé de cette assemblée. Non seulement l’assemblée locale est unie dans cette action, mais la conférence plus large est également unie dans l’acceptation de la décision de cette assemblée locale qui a parlé au nom et avec l’autorité de l’Église unie. Le membre désobéissant et réfractaire n’est pas libre de se rendre simplement dans une autre assemblée et de continuer sur sa lancée. La décision prise dans une assemblée est acceptée par toutes les assemblées voisines ainsi que par la conférence mondiale. De même, celui qui est baptisé dans une assemblée est membre de toutes les autres assemblées et de la conférence mondiale. Les ordinations au ministère et au diaconat sont acceptées dans l’ensemble de l’Église unie. Les frères sont libres et bienvenus pour partager leurs dons partout où ils sont nécessaires et utiles.
Nous voyons bien que le premier scénario ne peut pas répondre aux enseignements de la Bible. Ce concept est une piètre excuse pour l’indépendance, la volonté personnelle et l’orgueil. Dans toute la confusion qui règne dans de nombreuses églises, il est étonnant qu’il y ait encore des personnes qui, n’ayant pas le soutien d’un corps uni, peuvent encore conserver un lien sincère avec Dieu. La Bible dit à leur sujet : « Il faut que je les ramène eux aussi : « Je les ramènerai, et il y aura une seule bergerie et un seul pasteur. (Jean 10:16). Puissions-nous être de ceux qui auront gardé intacte la foi de nos pères jusqu’à la fin, et être jugés dignes d’entrer dans la Cité céleste.

  • écrit par Ronald Goossen pour le périodique Messager de la Vérité

Documents importants sur le site Témoin anabaptiste

Voici des articles importants et historiques à lire sur le site temoinanabaptiste.com

Avatar de Bob GoodnoughTémoin anabaptiste

Voici une liste de documents importants relatifs à l’histoire et à la doctrine des anabaptistes et des mennonites que vous trouverez sur ce blogue

À Diognète
Une exposition de la foi chrétienne qui date du IIesiècle.
Vous la trouverez sous la rubriqueÉglise primitive

L’Antéchrist
Une exposition des faux enseignements de l’Église catholique romaine, écrit vers l’an1120 par des chrétiens albigeois du sud de la France.
Vous le trouverez sous la rubriquel’Antéchrist

La noble leçon
Un exposé de l’histoire de la vraie foi chrétienne, écrit par des croyants vaudois vers 1120.
Vous le trouverez sous la rubriqueLes anciens vaudois

Un miroir de baptême
Une exposition du baptême d’Esprit, d’eau et de sang. Publié pour la première fois en 1744, écrit par Henry Funk, le premier évêque mennonite d’Amérique du Nord.
Vous le trouverez sous la rubriqueBaptême

Origine et doctrine des mennonites
Publié…

Voir l’article original 26 mots de plus

Quel genre d’Église est celle-ci?

article original: https://temoinanabaptiste.com/2020/01/26/quel-genre-deglise-est-celle-ci/

Je suis membre de l’Église de Dieu en Christ, mennonite. Quel genre d’Église est-elle?

Il y a trente ans, nous vivions dans le sud-ouest de l’Ontario, une région où il y a 25 sortes d’Églises mennonites. Des gens me posaient des questions comme : votre église autorise-t-elle l’usage des voitures? De l’électricité? Des téléphones? Ils essayaient de placer l’église à laquelle j’appartenais dans une catégorie qu’ils pouvaient comprendre. Mais elle ne correspond vraiment à aucune des catégories qu’ils avaient en tête.

Une missionnaire de l’Église de Dieu en Christ, mennonite en Côte d’Ivoire est confronté à des questions similaires. Les gens lui demandent si cette église est une église évangélique. La réponse est oui, mais. Oui, nous sommes évangéliques; mais nous ne nous conformons pas à l’image que ce terme apporte à l’esprit de la plupart des gens.

Ce fut à Antioche que pour la première fois les disciples furent appelé chrétien. Ces disciples ne correspondaient à aucune catégorie familière aux habitants d’Antioche. Ils avaient cessé d’adorer dans les temples païens, mais ils n’étaient pas devenus juifs. Ils étaient quelque chose de complètement nouveau, des gens qui parlaient souvent de Jésus-Christ. Le peuple d’Antioche inventa donc un nouveau terme : chrétien. C’est toujours le meilleur terme pour nous décrire, vraiment le seul qui compte. Mais beaucoup de bagages ont été attachés à ce nom depuis Antioche. Chrétien signifie beaucoup de choses différentes selon les gens.

Les membres de l’Église de Dieu en Christ mennonite sont comme ces premiers croyants à Antioche. Nous ne prétendons pas simplement connaître Jésus; pour devenir membres de cette Église, nous devons avoir l’assurance qu’il nous connaît. Être un disciple de Jésus signifie que nous évitons tout ce qui ne lui plaît pas et nous soumettons à tout ce qu’il nous demande. Nous ne décidons pas ce qu’il n’attend de nous par le raisonnement ni par ce qui est enseigné par nos prédicateurs. Être un disciple de Jésus signifie avoir une relation réelle avec lui où il nous guide personnellement.

Il y a quelques années, le conseil municipal d’une communauté du nord de la Saskatchewan était préoccupé par les tessons de bouteilles brisés dans leurs rues. Ils essayèrent d’obtenir du gouvernement provincial qu’il interdise la vente de boissons alcoolisées dans des contenants en verre. Un chroniqueur d’un hebdomadaire, un indigène du peuple Cri écrivit dans sa chronique qu’il serait préférable qu’ils se préoccupent davantage de ce qu’il y avait dans les bouteilles. C’était le vrai problème.

Appliquons donc cette même idée à la question de quel genre d’Église est celle où nous sommes membres. Toutes les tentatives pour nous identifier par une étiquette sur notre bouteille — pour nous inscrire dans une catégorie d’église reconnaissable — ne fonctionnent pas. La différence est en ce qu’il y a à l’intérieur. Pour en revenir aux questions qui m’ont été posées il y a des années sur les voitures, l’électricité et les téléphones — avoir ou ne pas avoir ces choses n’est pas ce qui fait de nous des chrétiens. La vraie question est, que faisons-nous de ces choses, où allons-nous avec elles? Et c’est une question de cœur.

Seules les personnes baptisées par le Saint-Esprit peuvent être membres de l’Église de Dieu en Christ, mennonite. La preuve de ce baptême n’est pas des choses extérieures, comme parler en langues. C’est un cœur transformé qui est rempli d’amour, de joie, de paix, de patience, de douceur, de bonté, de foi, de douceur, de tempérance. Les signes extérieurs peuvent être contrefaits, non pas les choses du cœur. Oui, une personne peut conserver une apparence du fruit de l’Esprit pendant un certain temps, mais finalement quelque chose va sortir qui révèle ce qui est vraiment dans le cœur.

J’aimerais qu’il y ait une courte description accrocheuse de l’Église qui répondrait aux questions que les gens posent souvent. Mais elle ne rentre dans aucune des niches dans lesquelles les gens voudraient le placer. J’ai décidé que c’est une bonne chose. Chrétien est la seule étiquette qui décrit cette Église. Mais ce n’est qu’en goûtant ce qu’il y a à l’intérieur que les gens peuvent commencer à comprendre ce qu’il signifie vraiment être chrétien.

Quelques points distinctifs de l’anabaptisme

Nous nous appelons officiellement l’Église de Dieu en Christ (mennonite). Entre nous, nous nous désignons comme frères et sœurs, mais parfois pour clarifier les choses, nous utilisons des termes comme anabaptiste, mennonite ou même holdeman (dans les régions où il y a plusieurs dénominations mennonites). Nous regardons nos origines anabaptistes avec respect et reconnaissance. Malheureusement, plusieurs de ceux qui s’appellent mennonites se sont éloignés des principes et pratiques des anabaptistes et sont devenus comme les groupes protestants. Nous nous efforçons de garder les distinctions anabaptistes. Beaucoup de gens ne comprennent pas la distinction. Lisez la suite pour comprendre :

Cet article est le faible aboutissement d’un effort pour définir ce qui distingue les anabaptistes (ou les mennonites) des autres confessions classées sous le titre de chrétiens.

Nous sommes bénis d’avoir un héritage et une tradition anabaptistes que nous ne voulons absolument pas perdre. Ce n’est pas simplement parce que cet héritage est historique, mais plus que tout, il est biblique.

À l’ère de la Réforme protestante, il y eut un schisme au sein du courant principal du christianisme (catholiques/protestants). Certains disent que le mouvement anabaptiste est issu de la Réforme. Mais la plupart des anabaptistes soutiennent que c’est faux, et que des groupes ayant les mêmes croyances que les anabaptistes actuels ont toujours existé en marge de l’Église catholique ou des autres Églises d’État plus tard. Ces groupes ne portaient pas forcément le nom d’anabaptiste, mais avaient les mêmes croyances et faisaient face à la même persécution. On sait par exemple que ceux qu’on a appelés vaudois et ceux qu’on a appelés anabaptistes communiquaient et s’appelaient frères à une époque (vers les années 1300-1400). Ils n’avaient pour seules différences que la culture (méridionale et alpine pour les uns et Rhénane et germanique pour les autres, en général) et l’époque de leur « apogée » (les vaudois ont presque disparu aujourd’hui et leur foi est diluée). On retrouve beaucoup d’explications à ce sujet dans le livre Miroir des Martyrs, qui retrace 1600 ans de la foi « qui a été donnée une fois aux saints » (Jude 1.3).

Certains lecteurs s’opposent à l’idée de regarder le caractère distinct anabaptiste et disent que nous devons plutôt regarder le caractère distinct biblique. Je respecte ce souci, puisque nous ne voyons pas dans les anabaptistes un modèle parfait et absolu de la vie dans l’Église. Ils étaient humains.

Plutôt, il est prudent de retourner aux Saintes Écritures et de regarder les enseignements de Christ et le travail des apôtres dans la première Église (Église primitive) pour découvrir un modèle parfait de ce que devraient être la vie chrétienne et la vie dans l’Église. Il est utile de regarder comment les gens, dans le passé, interprétaient et vivaient les Saintes Écritures. C’est pourquoi nous essayons de comprendre les Écritures et de retracer l’histoire des dépositaires de la foi.

Entre autres, j’ai observé que lorsqu’une personne se sépare de ses racines anabaptistes, il arrive presque invariablement que bientôt elle ne suive plus du tout le chemin biblique. Ainsi nous voulons demeurer bibliques et nous croyons que le plus sûr moyen de le faire est de garder la foi historique.

Nous observons que plusieurs de ceux qui partagent leurs racines avec l’anabaptisme du seizième siècle font maintenant chemin à part. Même si nous pourrions regarder toutes les directions différentes qu’ils ont empruntées, je voudrais concentrer mon attention sur trois mouvances.

  • Les traditionalistes (mennonites conservateurs et amish) : un grand schisme eut lieu parmi les mennonites suisses de l’Allemagne du Sud et d’Alsace entre 1693 et 1698. Jacob Amman, un évêque suisse, commença à enseigner et à pratiquer, parmi d’autres choses, un respect très strict de l’évitement. Il imposa des règles strictes à propos de la coupe des vêtements, plus ou moins selon le style traditionnel des paysans alsaciens. Ceci provoqua une séparation d’avec les mennonites de Suisse. Amman excommunia plusieurs ministres qui n’étaient pas d’accord avec lui, ainsi que des personnes qu’il n’avait jamais vues. Plus tard, le parti d’Amman confessa avoir agi imprudemment en excommuniant sans le consentement des assemblées. On essaya à plusieurs reprises de réconcilier les deux parties, mais en vain. Ce furent surtout les églises mennonites d’Alsace et quelques églises de Suisse qui suivirent Amman. On en vint à les appeler amish.

Certes, les doctrines de l’excommunication et de l’évitement sont bibliques, mais elles devraient être pratiquées avec beaucoup d’amour et en harmonie avec l’œuvre du Saint-Esprit.

Un autre exemple d’erreur plus subtile est celui de la Kleine Gemeinde. En 1814, la Kleine Gemeinde (petite Église, en allemand) fut fondée dans la colonie de Molotchna. Bien qu’ayant raison de s’inquiéter du manque de vie spirituelle dans les églises de la région, il leur manquait un enseignement biblique clair concernant la conversion et l’assurance du salut.

De nos jours, il y a une variété ahurissante de groupes mennonites et amish « simples », chacun avec leur propre ensemble de règles régissant la coupe des vêtements qu’ils peuvent porter. Les différences entre les groupes sont souvent très mineures, mais elles sont strictement appliquées.

  • D’un autre côté, il y a ceux qui ont pris le chemin du piétisme, avec son emphase sur l’expérience personnelle et le témoignage. Les piétistes ont plus de soucis du salut personnel que des œuvres du salut et du maintien d’une Église pure. Ils mettent l’accent sur l’expérience de la conversion et témoignent de combien ils étaient pécheurs, comment ils sont parvenus à une terrible conscience du péché, comment ils ont eu une bataille mentale épuisante et finalement sont arrivés à une conversion critique. Maintenant, ils donnent un témoignage glorieux de paix dans leur cœur parce qu’ils ont été sauvés. Ils mettent l’accent sur la présence et l’œuvre du Saint-Esprit dans leur vie, vous racontant les expériences spirituelles qu’ils éprouvent à l’intérieur. Ils témoignent de comment le Saint-Esprit les guide dans leurs activités quotidiennes. Ils voient l’Église comme un regroupement d’individus régénérés qui ont eu une expérience parallèle en Christ et se rencontrent alors pour partager leurs expériences. Ils estiment la présence et l’œuvre du Saint-Esprit dans leur vie comme l’autorité ultime, ce qui les amène à négliger l’autorité biblique. Ayant l’Esprit de Dieu dans leur cœur, ils affirment posséder personnellement l’entière vérité au-dedans d’eux-mêmes. Ils ne tiennent donc pas compte de l’autorité de la Parole. Les anabaptistes croyaient à la nouvelle naissance. Ils croyaient aussi à la conscience individuelle, à la vie dans l’Église, et à l’habitation par le Saint-Esprit. Mais ce que nous avons décrit est loin de l’anabaptisme.
  • Finalement, il y a un groupe qui a dévié vers le protestantisme. L’idée première du protestantisme est que l’homme est et sera toujours pécheur et qu’une vie victorieuse n’est pas réaliste. Ils disent, « L’Évangile est une demande impossible, » et ils disent que notre seul espoir de vivre est que le Christ est mort pour nous. Ainsi ils prêchent, « Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé » (Actes 16.31), et ils soulignent que nous sommes « justifiés par la foi » (Romains 3.28 ; 5.1 ; Galates 3.24). D’où l’accent du piétisme sur le travail du Saint-Esprit, et celle du protestantisme sur l’œuvre de Jésus-Christ qui a versé son sang pour notre expiation. Les anabaptistes croyaient à la nature pécheresse de l’humanité, et ils enseignaient la justification par la foi ; mais ils croyaient aussi dans le christianisme pratique où faire la volonté de Dieu était à la fois possible et nécessaire. Alors ce que nous avons décrit du protestantisme est loin de l’anabaptisme.

Maintenant, nous voulons regarder quelques domaines où les anabaptistes sont distincts du traditionalisme, du piétisme et du protestantisme.

1. Les anabaptistes sont distincts dans leur vision des Saintes Écritures. Pour les anabaptistes, les Saintes Écritures étaient la seule autorité. Ils devaient non seulement y croire, mais aussi y obéir. Il est vrai que les réformateurs ont semblé mettre beaucoup d’importance sur les Écritures. Luther a traduit la Bible puisqu’il désirait que chaque personne de langue allemande, même le garçon de ferme, puisse lire les Saintes Écritures. Lorsque Zwingli prêchait dans l’église de Zurich, il est devenu convaincu qu’il devait prêcher à partir de la Bible. Alors, il prêcha directement de la Parole, tout en commençant par Matthieu, et ce, verset par verset. Il parla contre l’hypocrisie, la lâcheté, l’oisiveté et la gloutonnerie. Il insista sur le repentir, l’amour et la fidélité puisqu’il prêchait la Bible. Par contre, lorsqu’il fut confronté à la question, « Quand allez-vous commencer à vivre ce que la Bible enseigne, tant dans l’Église que dans la vie chrétienne ? » Il répondit finalement, « Nous allons attendre que l’État nous en donne le droit. » Alors, pour lui, quelle était l’autorité finale ?

En contraste, les Écritures étaient la seule autorité des anabaptistes. Ils étaient très radicaux dans cette façon de voir les Écritures. Ils donnaient peu d’importance aux crédos classiques. Si quelqu’un demandait aux anabaptistes, « Qu’est-ce qui est saint ? » ils diraient qu’il n’existe rien de tel qu’un objet saint [car Dieu seul est saint]. Ils n’ont jamais accordé de valeur aux reliques. Il n’existe pas non plus d’endroit saint. Ils ne recherchèrent pas la sainteté en faisant des pèlerinages aux lieux sacrés. Leurs habits ne leur conféraient aucune sainteté non plus. Ils croyaient qu’une personne n’est sainte qu’après s’être donnée en obéissance complète au Christ et à sa Parole. Ainsi, afin d’être saints, ils recherchèrent les Écritures pour trouver quelle était la volonté de Dieu dans leur vie et c’est ainsi qu’ils vivaient. Sur cette base, ils pouvaient s’appeler mutuellement saints frères.

Les anabaptistes ne se contentèrent pas de trouver, dans les Écritures, le réconfort pour les hommes déchus. Ils prirent la totalité de la Parole. Ils y trouvèrent le réconfort et l’encouragement pour les pécheurs, mais ils y trouvèrent aussi des commandements à appliquer dans leur vie. Les Écritures leur donnèrent une vie nouvelle. Cette vie, aussi dangereuse soit-elle, était leur seule espérance. Les anabaptistes « mettaient la Parole en pratique et ne l’écoutaient pas seulement » (Jacques 1.22). Les anabaptistes adoptèrent une vision des Écritures centrée sur Christ, ce qui signifie qu’ils ne regardèrent pas la Bible comme étant « plate ». Ils voyaient plutôt l’Ancien Testament comme pointant vers Christ, et ils regardèrent les enseignements de l’Ancien Testament à la lumière de l’Évangile. Ils rejetèrent tout enseignement (même dans la Bible) qui ne concordait pas avec la vie et les enseignements du Nouveau Testament.

En contraste, les réformateurs ont regardé dans l’Ancien Testament et y ont trouvé des raisons pour justifier leur combat contre les catholiques. Les anabaptistes, eux, ont plutôt regardé toutes les Écritures à la lumière de la vie de Jésus et de ses enseignements. Si quelque chose s’appliquait à l’Ancienne Alliance pour laquelle Christ dit, « Mais moi je vous dis…, » ils suivaient Christ. Les anabaptistes étaient distincts dans leur façon d’accepter l’autorité des Saintes Écritures et dans leur obéissance à celles-ci.

2. Les anabaptistes étaient distincts dans leur vision de Christ. Chacun, religieux ou non doit répondre à la question, « Que pensez-vous de Christ ? » (Matthieu 22.42). Les gens peuvent répondre à cette question de plusieurs façons. Une personne peut dire, « Il est un prophète. Il est un messager de Dieu. Il est un maître moral envoyé de Dieu. » Une autre personne peut dire, « Il est Dieu, et il doit être adoré. » C’est là la réponse des catholiques. La messe, le chant, l’aspersion de l’eau bénite, les vénérations, les cérémonies, et les vitraux font tous partie de leurs efforts pour adorer Christ. Nous pouvons aussi dire : « Il est le Sauveur, celui qui a pris nos péchés, en qui nous trouvons le pardon, et sommes justifiés, » car tout cela est nécessaire pour la purification des péchés passés. Mais c’est aussi la réponse que donnent les protestants à la question, « Que pensez-vous de Christ ? » Ils parlent de la grandeur du salut, de l’accès à Dieu et de la communion avec Christ. Ils chantent des cantiques tels que, « Alléluia, c’est accompli ! Je crois au Fils » ou encore « Je suis sauvé par le sang de celui qui fut crucifié. » Pour eux c’est ici l’essence de toute la vie chrétienne. La justification par la foi devient si grande que la sainteté de vie, l’obéissance à Christ, et la transformation à l’image de Christ sont toutes minimisées.

« Que pensez-vous de Christ ? » Pour les anabaptistes, leur vision du Christ était qu’il est toutes ces choses. Christ est un messager. Hébreux 1.1–2 dit, « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils,… » Ils le voyaient comme étant le Sauveur. Romains 5.1 dit, « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » Ils le voyaient comme étant le Sauveur, mais aussi comme étant leur Roi. Ils croyaient que ses disciples devaient suivre son exemple et devaient faire ce qu’il a dit. Aussi, ils croyaient que la volonté de Dieu nous est révélée dans la vie et les enseignements de Christ. La vie et les enseignements de Christ devinrent la base même avec laquelle ils comparaient toutes leurs activités. Sa vie et ses enseignements étaient considérés comme un tout.

Si l’on regarde seulement son exemple, on en vient à la pensée suivante, « Que ferait Jésus ? » Alors les gens imaginent ce que ferait Jésus s’il faisait face à une vie comme la nôtre. Les anabaptistes ne regardaient pas seulement son exemple. Les anabaptistes considéraient aussi son enseignement. Ils ne faisaient pas face à la vie en se posant la question, « Que ferait Jésus ? », mais plutôt avec la question, « Qu’est-ce que Jésus nous a commandé ? » Il est le Roi. Il est le Seigneur. Sa vie est notre exemple. Par sa vie nous voyons la volonté de Dieu, mais par ses enseignements, nous connaissons la volonté de Dieu. Ainsi nous vivons selon les commandements du Christ.

Nous pouvons résumer la vision de Christ des anabaptistes et dire comme Menno Simons a dit, « Quiconque se glorifie d’être chrétien se doit de marcher comme Christ a marché. » Il est notre Seigneur. Il est notre Sauveur. Il est notre messager. Il est le « Roi des rois, et Seigneur des seigneurs » (1 Timothée 6.15 ; Apocalypse 19.16). Les anabaptistes ont vu en Christ l’autorité de Dieu et lui ont donné leur vie par obéissance. Comme résultat, leur vie était distincte. Ils étaient des chrétiens suivant l’exemple du Christ. Je ne dis pas qu’il n’y a pas des chrétiens qui suivent cette même voie dans les autres Églises, mais à ma connaissance aucune autre Église n’a de tels préceptes et les met en pratique.