[Ce texte fut publié en allemand en 1744 par Heinrich Funk (1697-1760), le premier évêque anabaptiste-mennonite en Amérique du Nord. Ce livre devrait bientôt être imprimé en français.
UN MIROIR DU
BAPTÊME
AVEC L’ESPRIT,
AVEC L’EAU
ET AVEC LE SANG
En trois parties, tiré des Saintes Écritures
de l’Ancien et du Nouveau Testament,
écrit par Heinrich Funck, né en Suisse
et devenu ministre de l’Évangile
dans l’Église mennonite en Pennsylvanie.
Ce livret est apparu pour la première fois
en l’an 1744 dans la langue allemande.
Préface de la traduction française de 2022
C’est avec grand bonheur et actions de grâces que nous présentons enfin le Miroir du baptême aux lecteurs du monde francophone. Si, à l’époque des vaudois, la flamme de la foi authentique brûlait fortement dans presque toute l’Europe occidentale, aujourd’hui, les textes anabaptistes sont peu nombreux en français, et même ceux qui existent sont peu disponibles au public.
Nous remercions Dieu de nous accorder le grand privilège de faire connaître ce livre, qui explique une facette importante de la doctrine historique de l’Église de Dieu, également étayée en partie dans une autre œuvre historique, le Miroir des martyrs. Mais, alors que ce dernier ouvrage, datant de 1660, se focalise entre autres sur la dénonciation du pédobaptême, qui était à l’époque presque universellement pratiqué par les Églises d’État, le présent livre, écrit 84 ans plus tard, explore en détail ce que la Parole de Dieu nous enseigne concernant les trois types de baptême (Saint-Esprit, Eau et Souffrances de Christ) tout en réfutant bibliquement ceux qui, de plus en plus nombreux depuis 1641, estiment que le baptême ne se peut faire que par immersion.
Notre prière est que le lecteur attentif et ouvert à l’Esprit, reçoive « la Parole avec beaucoup de promptitude, examinant tous les jours les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact », comme le firent les Juifs de Bérée, selon Actes 17.11.
Le lecteur remarquera probablement que les versets bibliques cités ne correspondent pas toujours à la version d’Ostervald ou de Louis Segond, qui sont communément employées parmi nous. En effet, nous avons remarqué que parfois la version anglaise ne suivait pas une version particulière de la Bible en anglais, mais qu’elle traduisait plutôt l’allemand mot pour mot. Nous avons choisi de faire de même à partir de l’anglais. Comme Heinrich Funck connaissait très bien la Bible, il la citait de mémoire la plupart du temps, ce qui peut expliquer de petits écarts par rapport aux versions de la Bible que nous employons aujourd’hui.
Puisse ce livre fortifier notre foi, nous permettant, par la grâce de Dieu, d’illuminer un peu plus ce monde avec la foi biblique et historique « qui a été donnée une fois aux saints » (Jude 1.3).
Préface de la traduction anglaise de 1851
Le traité suivant sur le baptême a été écrit en allemand il y a plus d’un siècle, par un vieux ministre de l’Évangile et évêque de l’Église de Christ connue sous le nom de mennonite. Il a été imprimé pour la première fois dans cette langue en l’an de grâce 1744. Et comme il semble qu’il y avait à cette époque, et qu’il y a toujours eu depuis, des divergences d’opinions sur la signification du mot baptême, et sur la manière et la forme dont il doit être administré, l’Église a jugé bon de faire traduire ce petit ouvrage en anglais et de le publier, avec les meilleurs espoirs qu’ainsi plus de lumière de la Parole de Dieu puisse être reflétée et projetée sur ce sujet.
Ceci n’est pas destiné à la controverse ou à la censure de ceux qui ne pensent pas comme nous ou qui ont des doctrines différentes des nôtres ; mais cet ouvrage a été composé dans une recherche de la signification véritable et biblique du mot baptême et de la manière dont il devrait être administré selon la Parole de Dieu. Et ce d’autant plus que notre Église a été considérée par certains comme n’ayant pas de baptême scripturaire ; même quand toutes les preuves employées par son auteur sont tirées de cette source sainte qu’est la Bible.
Il est malheureux que les différentes dénominations de chrétiens aient apporté tant de preuves trompeuses et farfelues pour fixer le sens du mot baptême, et la manière et la forme de son administration : d’où la raison pour laquelle notre auteur n’apporte que ce qu’il tire immédiatement de la Parole de Dieu contenue dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Et il est probable que personne, après avoir lu avec attention les pages suivantes, n’essaiera de dire que le baptême administré par versement ou par aspersion n’est pas un baptême ; ou que le mot baptême, dans la Parole de Dieu, n’est pas utilisé pour le versement et l’aspersion.
Il serait tellement plus bénéfique si les différentes dénominations de chrétiens faisaient preuve de plus d’amour et de patience, et, au lieu de pousser à la controverse, s’unissaient dans les liens de la charité, travaillant ensemble pour promouvoir le royaume de Christ, jusqu’à ce que la terre soit remplie de la connaissance de la gloire de l’Éternel, comme les eaux comblent la mer. Habacuc 2.14.
Sommaire
Préface de l’auteur
Introduction
Du baptême du Saint-Esprit
Première partie : Actes 1.5 ; Joël 2.28
Deuxième partie : Comment l’homme devient un sujet apte, préparé par le Seigneur à recevoir ce baptême. Ésaïe 36.25 ; Matthieu 13.3-21
Troisième partie : Le bénéfice et l’avantage du baptême du Saint-Esprit. 1 Corinthiens 3.16 ; 2 Corinthiens 6.16
Du baptême d’eau
Première partie : Matthieu 28.19
Deuxième partie : Les avantages du baptême d’eau
Troisième partie : De l’ordonnance du baptême d’eau, et de la manière dont elle doit être administrée pour être le plus possible en accord avec la Parole de Dieu. Actes 2.33
Du baptême de la passion de Jésus
Première partie : De la passion de Jésus et de l’effusion de son sang. Luc 12.50 ; 22.20
Deuxième partie : Du baptême de souffrance auquel sont soumis les croyants fidèles. Matthieu 20
Troisième partie : De l’avantage de la coupe, ou du baptême de la souffrance. 1 Pierre 1.18 ; Matthieu 5.10 ; Actes 7.9-17
Annexe
Préface de l’auteur
Le désordre et la dévastation des saintes ordonnances ont commencé dès le temps des apôtres, notamment dans l’administration de la Cène du Seigneur, voir 1 Corinthiens 10.17-22, et aussi d’autres choses. Et c’est ainsi que l’ennemi s’est employé, par sa fraude et sa tromperie, à dévaster l’ordonnance du baptême, comme on peut le voir dans de nombreux ouvrages traitant de ce sujet, et comme l’enseigne l’expérience quotidienne.
Nous avons ici, de manière simple, mais selon les fondements et le contenu de la Bible et les vérités de l’Évangile, donné un miroir du baptême, tiré du Nouveau et de l’Ancien Testament.
Si nous pouvons croire que la Bible est fondée sur la vérité et qu’elle est traduite correctement et littéralement, ce dont je ne doute pas, mais je crois que, par la providence de Dieu, la Bible dans sa doctrine fondamentale, qui est essentielle au salut de l’homme, est correctement traduite, alors tous ceux qui croient cela et qui liront les preuves suivantes de la Bible, avec une attention soutenue, trouveront que le baptême est un commandement de Dieu, institué par Christ pour la bénédiction de l’homme, pour l’amener à la vie éternelle.
D’abord, cher lecteur, prends en considération le baptême du Saint-Esprit ; examine, pèse et réfléchis aux preuves scripturaires des chapitres et versets cités, et tu verras combien ce baptême est nécessaire pour nous attirer et nous amener à Christ. Tu verras aussi comment nous devons être préparés à le recevoir et le grand bénéfice que l’homme reçoit de ce baptême spirituel, et tu trouveras aussi, clairement, le mode et la forme qui se rapportent au mot baptême.
Deuxièmement, examine attentivement les témoignages des Écritures sur le baptême d’eau, et tu trouveras qu’il est clairement ordonné par Jésus et ses apôtres de l’administrer. Tu verras aussi comment les candidats au baptême d’eau sont préparés, ce qui leur est prescrit et ce qu’ils sont tenus d’observer, ainsi que les avantages et les bénédictions qu’il procure.
Troisièmement, considère le baptême des souffrances et de l’effusion du sang de Jésus-Christ et de ses disciples. Cherche les preuves scripturaires, et tu trouveras ce qu’est l’ordonnance du baptême de sang, et quel avantage on en retire. Et, de plus, examine les témoignages des divers lavages[1] de l’Ancien Testament, comment ils étaient tous des images et des types d’un triple baptême ; et quand on les compare avec l’ordonnance du baptême de la Nouvelle Alliance, tu trouveras que les trois baptêmes, avec l’Esprit, avec l’eau et avec le sang, sont les mêmes dans leur ordonnance.
Maintenant, comme dans les écrits suivants, l’ordonnance du baptême par versement ou par aspersion sera maintenue, je voudrais recommander à chaque lecteur de parcourir les pages suivantes avec un esprit calme et impartial, et de ne pas se laisser emporter par des préjugés et de mauvaises suppositions, et de ne pas condamner le baptême d’eau qui est administré par versement ou par aspersion comme s’il n’était pas un baptême ; en le sortant ainsi du milieu du baptême du Saint-Esprit et du baptême de la souffrance et de l’effusion du sang de Christ Jésus et de ses disciples, et en risquant ainsi de mépriser et de dénigrer le baptême de l’Esprit et de la souffrance de Christ Jésus, qui sont évidemment représentés par le versement et l’aspersion, par le baptême d’eau. Par exemple : Si une nourrice donnait le bain à un enfant en bas âge et que, par mépris pour le bain, elle jetait le bain et l’enfant comme si l’un et l’autre n’étaient pas bons, quelle serait l’offense des parents ? N’abandonneraient-ils pas une telle nourrice, ne prendraient-ils pas l’enfant et ne lui porteraient-ils pas secours ? Et tel peut être le cas lorsque le baptême d’eau, qui est administré par aspersion ou par versement, est rejeté et tourné en dérision, et avec lui l’enfant nouveau-né de Dieu, qui a été régénéré et est né de nouveau par le baptême du Saint-Esprit versé sur lui ; et a été racheté par le baptême des souffrances de Christ, quand il a versé et répandu son sang pour racheter un monde pécheur. Il est bien connu que de nombreuses personnes méprisent le baptême d’eau que les croyants reçoivent à cause de leur foi en Christ. En conséquence, beaucoup de ceux qui ont reçu le baptême ont été (dans le passé) persécutés et mis à mort. Mais le Seigneur regarde cela comme un Père miséricordieux regarde ses enfants, et les chérit jusqu’au bonheur éternel.
Introduction
On a beaucoup parlé du baptême dans le passé, et on en parle encore aujourd’hui, mais souvent sans connaître le baptême véritable et scripturaire du Nouveau et de l’Ancien Testament. Cela est dû au fait que trop de preuves trompeuses sont tirées d’histoires sur le baptême et d’autres livres qui ne valent pas mieux que des fables profanes et extravagantes, et qu’elles sont mélangées à la parole de Dieu. C’est ainsi que les vérités de la Bible ont été obscurcies à tel point que la véritable signification du baptême des Saintes Écritures n’est pas si facile à découvrir et à comprendre.
D’où tant d’opinions différentes et de divisions sur le baptême depuis les jours des apôtres, ainsi que des controverses et des disputes, verbalement et par écrit, à l’appui desquelles des preuves ont été tirées d’écrits historiques sur le baptême et d’autres ouvrages desquels, selon les Saintes Écritures, aucune preuve correcte ne peut être apportée, étant donné que l’ordre et le mode de baptême ont été changés par les différents historiens de temps en temps, ce qui est évidemment manifesté dans les nombreux livres d’histoire écrits sur le baptême, que je ne vais pas énumérer ici.
Lorsque je compare les activités de ceux qui ont traité le sujet du baptême et qui, dans leurs différentes opinions, ont créé la confusion, Je ne peux pas faire de meilleure comparaison que de les comparer à des marchands qui changent et contrefont leurs produits, tout en les louant et en les vantant comme s’ils étaient les plus authentiques, et qui fraudaient ainsi leurs acheteurs. Et celui qui s’engage à exposer leur fraude et leur trahison doit veiller à ses pas de peur d’être injurié et reproché et de subir des persécutions. Il en est ainsi du baptême d’eau, qui a été si souvent modifié, et parmi ces modifications, de fausses représentations ont été faites. Et ceux qui ne sont pas disposés à subir l’opprobre avec Christ ne doivent pas dénoncer les faussetés qui sont manifestées. Car beaucoup se sont attiré des souffrances et des persécutions pour avoir dénoncé des faussetés en faveur de la vérité.
Mais cette désolation n’a pas seulement atteint le baptême d’eau, mais également le baptême du Saint-Esprit, de sorte que beaucoup de gens ne le connaissent que très peu. Et le baptême de la passion, ou des souffrances, est supprimé et rejeté, car le plus grand nombre de personnes le connaît peu.
Mais comme les croyants en Christ ne doivent pas fonder leur foi sur des fables profanes et extravagantes, mais s’en écarter et fonder leur foi sur la doctrine des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ est la pierre angulaire et le fondement (Éphésiens 2.19). C’est pourquoi, si la vie m’est épargnée et si le Seigneur le veut, je vais, à partir de cette source et de ce fondement, qui ont été posés par Christ Jésus et ses apôtres et prophètes dans l’Ancien et le Nouveau Testament, élaborer un traité sur l’ordonnance du baptême et sur son fondement. Je traiterai donc de chacun des baptêmes séparément, comme il me sera donné par la grâce de Dieu, et à lui la gloire, d’autant plus que toutes les preuves et déductions seront tirées de sa Sainte Parole : ce qu’est le baptême en lui-même, l’avantage qu’en tire le croyant, et ce que signifie le mot baptême.
Le mot baptême est appelé, dans les Saintes Écritures, un déversement, et dans certains endroits une aspersion. Ceci sera vu dans l’ordonnance du baptême tout au long de cet ouvrage. Et cette définition sera établie en premier lieu pour que ceux qui lisent les pages suivantes sur l’ordonnance de Dieu dans le baptême puissent plus facilement en percevoir le sens et savoir que le mot baptême signifie un déversement et une aspersion.
Le lecteur diligent prêtera une attention particulière aux mots baptême et aspersion dans l’essai qui suit, et il constatera que le mot baptême est un déversement et une aspersion dans l’Écriture Sainte. Il verra aussi que le baptême de déversement ou d’aspersion est le baptême fondamental du croyant et le plus proche de la Parole de Dieu, et que la Parole de Dieu subsistera toujours.
Mais, cher lecteur, si tu veux avoir une parfaite compréhension de cette question selon la Parole de Dieu, tu dois bannir de ton esprit les écrits des historiens et les doctrines de l’homme, car ils tendent souvent à obscurcir la vérité. Mais si tu veux savoir, comme tu dois le savoir, ce qu’est le mot baptême et quel avantage l’homme en tire, tu dois t’attacher à la Parole de Dieu et y fixer toute ton attention, et elle t’instruira, comme tu le trouveras dans les écrits suivants.
Et comme le baptême du Saint-Esprit est le principal baptême par lequel l’homme est éclairé et fortifié et par lequel il peut, par la foi, recevoir le baptême d’eau, et aussi endurer le baptême des souffrances dans l’amour et la patience, où Christ nous a précédés et nous a laissé un modèle, nous commencerons par l’ordonnance du baptême du Saint-Esprit telle qu’elle est représentée dans les Saintes Écritures.
Du baptême du Saint-Esprit
Première partie
Le grand prophète Jean Baptiste a enseigné, en Matthieu 3.11 : Moi, je vous baptise d’eau pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers ; il vous baptisera du Saint-Esprit et du feu. Voir aussi Marc 1.8 ; Luc 3.16 ; Jean 1.33. Et lorsque Jésus-Christ et ses disciples furent réunis, en Actes 1.4-5, il leur ordonna de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, que, dit-il, vous avez entendue de moi. Car Jean a vraiment baptisé d’eau ; mais vous, vous serez baptisés du Saint-Esprit dans peu de jours.
Ce que Jésus le Sauveur et Jean Baptiste appellent le baptême du Saint-Esprit est évidemment un déversement ou une effusion du Saint-Esprit. Car peu de temps après ces jours-là, lorsque Jésus fut monté au ciel, le Saint-Esprit fut répandu sur eux le jour de la Pentecôte, comme nous le lisons en Actes 2.1-13. Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils étaient tous d’un accord dans un même lieu. Alors vint tout à coup du ciel un bruit, comme celui d’un vent qui souffle avec impétuosité ; et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Et il leur apparut des langues séparées, comme de feu, qui se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler des langues étrangères, selon que l’Esprit les faisait parler. Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Et le bruit ayant eu lieu, il s’assembla une multitude, qui fut confondue… se disant l’un à l’autre : Que veut dire ceci ? Et d’autres, se moquant, disaient : C’est qu’ils sont pleins de vin doux.
Alors Pierre se leva, rempli du Saint-Esprit, et se mit à expliquer la chose, en disant : Ceux-ci ne sont point ivres, comme vous supposez, puisque c’est la troisième heure du jour. Mais c’est ici ce qui a été prédit par le prophète Joël : Il arriva dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Et certes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront ; Et je ferai des prodiges en haut dans le ciel, et des signes en bas sur la terre : du sang et du feu, et une vapeur de fumée. Actes 2.15-19.
De ce baptême en effusion, le Seigneur a aussi prédit par le prophète Ésaïe, chapitre 44, verset 3 : Car je répandrai des eaux sur le sol altéré, et des ruisseaux sur la terre sèche : je répandrai mon esprit sur ta postérité, et ma bénédiction sur ceux qui sortent de toi. C’est ainsi que le baptême dont Jean Baptiste a dit que Jésus baptiserait était un déversement, dans le plein sens du terme. C’est ce qu’atteste aussi Pierre par le Saint-Esprit, en disant, en Actes 2.33 : Élevé donc à la droite de Dieu, et ayant reçu du Père la promesse du Saint-Esprit, il a répandu ce que vous voyez et entendez maintenant. De la même manière, le Seigneur Jésus a employé son baptême spirituel sur ses croyants en Actes 4.31 : Lorsqu’ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la Parole de Dieu avec assurance. De plus, lorsque Pierre fut appelé à la maison de Corneille, en Actes 11.12-15, il dit : Comme je commençais à parler, le Saint-Esprit descendit sur eux, comme sur nous au commencement. Tous les fidèles circoncis, qui étaient venus avec Pierre, furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit était aussi répandu sur les païens. Actes 10.45.
C’est ainsi que le Seigneur Jésus a répandu son Saint-Esprit sur ses disciples, les membres de son temple, son corps, et les a oints d’un onguent spirituel, comme des prêtres et des vases dans son tabernacle spirituel. Ceci était symbolisé par Moïse, Aaron et le Tabernacle, qui étaient une préfiguration de la Nouvelle Alliance de Christ et de son Église, qui sont un Tabernacle spirituel, un vrai Tabernacle, symbolisé par celui de Moïse.
Moïse utilisait aussi divers lavages, selon le commandement de Dieu, mais pas sous le nom de baptême, jusqu’à ce qu’ils reçoivent le nom de baptême sous la Nouvelle Alliance, comme on peut le voir en Hébreux 9.10[2]. Après que l’apôtre eut beaucoup écrit dans ce chapitre sur l’érection du Tabernacle et sur les offrandes qui s’y trouvaient et qui ne pouvaient rendre parfait celui qui faisait le service en ce qui concernait la conscience, il arrive au 10e verset et dit : Uniquement par des viandes et de breuvages, et diverses ablutions et des cérémonies charnelles, imposées jusqu’au temps du renouvellement. La loi fait aussi remarquer qu’Aaron et les prêtres avaient beaucoup de choses à observer concernant les viandes et les boissons et les ordonnances charnelles, commandées par Dieu à Moïse, ce qui ne sera pas noté ici.
En ce qui concerne les nombreuses purifications, ou les baptêmes, elles seront décrites et traitées à leur place ; mais je vais traiter ici du baptême du Saint-Esprit.
On montra à Moïse un modèle selon lequel il devait faire un Tabernacle (Exode 25.40). Et il lui fut dit : regarde donc, et fais-les d’après leur modèle, qui t’a été montré sur la montagne. Et c’est ainsi que nous devons encore veiller à faire toutes choses selon l’ordonnance de Dieu et le modèle qu’il nous a donné. C’est ainsi que l’Éternel indiqua à Moïse, en lui donnant des instructions, l’ordre dans lequel il devait faire tous les ouvrages du Tabernacle ; il lui indiqua aussi qui devaient être prêtres, et comment il devait les consacrer.
L’Éternel a parlé à Moïse dans le 30e chapitre de l’Exode de prendre des épices principales, etc., et d’en faire une huile pour l’onction sainte. Il en oindra le tabernacle d’assignation, l’arche du témoignage, la table et tous ses ustensiles, la cuve et sa base. Tu les sanctifieras, afin qu’ils soient très saints. Tu oindras aussi Aaron et ses fils, et tu les consacreras pour exercer devant moi le sacerdoce. Ceci me sera une huile d’onction sainte dans toutes vos générations. En Lévitique 8.10, Moïse prit l’huile d’onction, oignit le tabernacle et tout ce qui s’y trouvait, et les sanctifia. Il versa de l’huile d’onction sur la tête d’Aaron, et l’oignit, pour le sanctifier.
C’est de cette huile sainte d’onction que parle David quand il l’appelle un onguent précieux (Psaume 133.2). C’est comme l’huile précieuse qui descend sur la tête et sur la barbe d’Aaron, qui descend jusqu’au bord de ses vêtements. Nous comprenons ainsi comment le baptême était administré dans l’ordonnance de Dieu.
Cette huile sainte d’onction est un emblème clair, ou un type, du Saint-Esprit ; et le versement de cette huile sur la tête du souverain sacrificateur Aaron est un emblème clair du Saint-Esprit sur la tête de Jésus, qui est le véritable souverain sacrificateur du Tabernacle céleste (Matthieu 3.16). Et l’onction du Tabernacle et de tous ses meubles par Moïse est un emblème clair du baptême du Saint-Esprit, qui a été répandu sur les apôtres et tous les croyants en Christ, qui ont été oints avec lui. C’est ce que reconnaît l’apôtre Jean en 1 Jean 2.20 et 27, où il dit aux croyants : vous avez reçu l’onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses. Mais l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin que quelqu’un vous enseigne ; mais comme cette même onction vous enseigne toutes choses, et qu’elle est véritable, et qu’elle n’est pas un mensonge, demeurerez en lui selon qu’elle vous a enseigné. De cette onction Jésus dit, en Jean 14.26 : Mais le consolateur, le Saint-Esprit, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
Que cette huile d’onction de Moïse fût un emblème ou une préfiguration du Saint-Esprit, on peut le voir dans le cas de Saül. 1 Samuel 10, versets 1, 6, 9 et 10 : Or Samuel prit une fiole d’huile qu’il répandit sur la tête de Saül ; puis il le baisa, et dit : L’Éternel ne t’a-t-il pas oint pour être le conducteur de son héritage ? Alors l’Esprit de l’Éternel te saisira… Et aussitôt que Saül eut tourné le dos pour s’en aller d’avec Samuel, Dieu lui changera le cœur… et l’Esprit de Dieu le saisit, et il prophétisa. De plus, au 16e chapitre, v. 1 et 12, l’Éternel dit à Samuel : Jusqu’à quand pleureras-tu sur Saül, puisque je l’ai rejeté, afin qu’il ne règne plus sur Israël ? Remplis ta corne d’huile, et va, je t’enverrai chez Isaï, Bethléhémite, car je me suis pourvu d’un de ses fils pour roi… Lorsque David se présenta devant Samuel, l’Éternel dit : lève-toi et oins-le, car c’est celui-là. Alors Samuel prit la corne d’huile et l’oignit au milieu de ses frères ; et depuis ce jour-là, l’Esprit de l’Éternel saisit David.
Il est également écrit dans le premier livre des Rois, 1.39, Et Tsadok, le sacrificateur, prit dans le tabernacle la corne d’huile, et oignit Salomon. Et Salomon fut ensuite doté d’une sagesse supérieure à celle de tous ceux qui l’avaient précédé ou suivi. De même, nous trouvons, dans le second livre des Rois, 9.1 et 3, qu’Élisée le prophète appela l’un des enfants des prophètes, et lui dit : Ceins tes reins, prends en ta main cette fiole d’huile, et va-t’en à Ramoth de Galaad… regarde où sera Jéhu… tu prendras alors la fiole d’huile, tu la verseras sur sa tête, et tu diras : ainsi a dit l’Éternel : Je t’ai oint roi sur Israël.
Ainsi, nous voyons que sous la dispensation de l’Ancien Testament, aussi bien que sous la dispensation du Nouveau Testament, le baptême de l’Esprit était préfiguré, typifié et mis en évidence par le versement et l’aspersion sur le sujet du baptême et sur la tête. Jean Baptiste appelle ceci un baptême (Matthieu 3.11) ; Jésus l’appelle un baptême (Actes 1.5) ; et l’apôtre des Hébreux (Héb. 9.10) l’appelle un baptême tiré de l’Ancien Testament, et ce baptême est appelé, dans l’Ancien et le Nouveau Testament, une onction. Moïse, qui était à la place de Dieu pour Aaron (Exode 4.16), fit, comme Dieu l’avait ordonné, l’onction du Tabernacle et de tous ses meubles, et ensuite Aaron aussi. Les prêtres et les prophètes, qui étaient aussi appelés dieux, comme nous le lisons en Jean 10.34 et aussi Psaume 82.6 : J’ai dit : vous êtes des dieux ; et ceux à qui la parole de Dieu parvenait étaient oints pour être rois, prophètes et prêtres.
Dans la Nouvelle Alliance, Dieu a baptisé Jésus, le vrai Souverain Sacrificateur, avec le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe (Matthieu 3.16). C’était une onction précieuse, dont David nous donne la signification en Psaume 45.7,8 : Ton trône, Ô Dieu, demeure à toujours et à perpétuité ; le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité. Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie ; il t’a mis au-dessus de tes semblables. C’est ainsi que le Saint-Esprit a été répandu sur les apôtres et les églises, et qu’il a fait d’eux des rois et des prêtres pour Dieu (Apocalypse 1.6). Ensuite, le Saint-Esprit a été communiqué par l’imposition des mains des apôtres (Actes 8.17 et 9.6).
Tous les saints hommes de Dieu, les patriarches et les prophètes, ont été ainsi dotés du Saint-Esprit de Dieu : car tous ceux qui ont prononcé la parole de Dieu en vérité ont parlé comme ils étaient mus par l’Esprit de Dieu qui reposait sur eux ; comme nous pouvons le voir en Nombres 11.25. Alors l’Éternel descendit dans la nuée, et il parla, et il mit à part de l’esprit qui était sur lui (Moïse), et le mit sur les soixante-dix anciens. Et dès que l’esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent, mais ils ne continuèrent pas. Et Moïse dit, verset 29, Plût à Dieu que tout le peuple de l’Éternel fut prophète, et que l’Éternel mit son esprit sur eux.
Mais pour recevoir cet Esprit, il faut d’abord que le cœur soit préparé, et celui qui prépare toutes choses, c’est le Seigneur. Ainsi, nous devons être préparés par le Seigneur et l’influence de l’Esprit divin pour devenir des sujets aptes à ce baptême spirituel et avoir part à cette sainte onction. Nous en dirons plus à ce sujet dans la partie suivante.
Du baptême du Saint-Esprit
Deuxième partie
Comment nous sommes préparés de Dieu,
par le baptême de l’Esprit, à la nouveauté de la vie.
Dans la partie précédente, il a été montré que le baptême est aussi représenté par l’aspersion. Remarquez, ainsi parle l’Éternel, en parlant de l’effusion de l’Esprit ou du baptême spirituel en Ézéchiel 36.25-27 : Je répandrai sur vous des eaux pures, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit, et je ferai que vous marchiez dans mes statuts. Et que vous gardiez mes ordonnances pour les pratiquer.
Lorsque Moïse eut oint le tabernacle et tout ce qui s’y trouvait avec l’huile d’onction, il en fit sept fois l’aspersion sur l’autel. Ceci est un emblème de la sainte parole de Dieu, qui est esprit et vie. Jean 6.63, C’est l’Esprit qui vivifie… Les paroles que je vous dis sont esprit et vie. C’est ce que le Seigneur répandra ou sèmera dans le cœur de l’homme, qui est l’autel le plus intime, où les offrandes de la prière sont enflammées par le feu sacré de l’amour de Dieu. Cette parole, qui est esprit et vie, est répandue et semée par le Seigneur, le semeur céleste (Matthieu 13), dans le monde sur toute l’humanité. Quelques-unes tombèrent dans des endroits pierreux, où il n’y avait pas beaucoup de terre ; elles poussèrent aussitôt, parce qu’elles n’avaient pas de profondeur de terre ; et quand le soleil se leva, elles furent brûlées ; et comme elles n’avaient pas de racine, elles se desséchèrent. Quelques graines tombèrent au bord du chemin, et les oiseaux vinrent les dévorer. D’autres sont tombées parmi les épines, et les épines ont poussé et les ont étouffées ; mais d’autres sont tombées dans la bonne terre, et ont donné du fruit, les unes cent fois, les autres soixante fois, les autres trente fois. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Ce sont des fruits spirituels qui ont poussé et ont été produits à partir de la semence spirituelle de la parole de Dieu. Notez que Jésus est le Semeur céleste, ou Baptiseur, dont parle Jean Baptiste, en disant : pour moi, je vous baptise d’eau, en vue de la repentance ; mais celui qui vient après moi vous baptisera du Saint-Esprit et de feu (pour la repentance), car la parole de l’Évangile sera annoncée à l’homme pour la repentance et le changement de vie. Et cette parole spirituelle, le Seigneur la sèmera, et la fera semer par ses serviteurs dans le monde entier, comme nous le voyons en Marc 16.15 : Allez par tout le monde, et prêchez l’Évangile à toute créature.
L’Éternel dit en Joël 2.28 : Et il arrivera, après ces choses, que je répandrai mon Esprit sur toute chair. La parole de l’Esprit, qui est semée sur toute chair, sur tout le genre humain, tombe, pour beaucoup de personnes, sur des cœurs durs qui ne comprennent pas les choses de l’Esprit et où elle ne peut prendre racine ; pour beaucoup d’autres, elle tombe sur des cœurs pierreux, où, faute d’humidité, elle est brûlée ; pour d’autres, parmi les épines, où les soucis de ce monde et la séduction des richesses étouffent la parole, et elle devient infructueuse ; et pour quelques-uns, elle tombe sur une bonne terre et donne abondamment les fruits de l’Esprit.
Mais lorsque le cœur de l’homme ressemble à une terre dure comme un chemin, ou pierreuse sans beaucoup de sol, ou encore à un désert couvert de ronces, comment peut-il devenir une bonne terre ? Par lui-même, le cœur ne peut devenir une bonne terre. Car le Seigneur Jésus dit, en Jean 6.44 : Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire. Et Jean, 3.27 : Personne ne peut rien s’attribuer, si cela ne lui est donné du ciel. De plus, Jacques 1.17 : Tout grâce excellente et tout don parfait viennent d’en haut, et descend du Père des lumières. Et puisque toutes nos bénédictions viennent d’en haut, comment ceux qui vivent dans la désolation du péché peuvent-ils les obtenir, puisque Dieu n’a aucun rapport avec les pécheurs ?
Le lecteur remarquera que Moïse a aspergé l’huile sainte d’onction sept fois sur l’autel. De même, le Seigneur asperge et sème souvent sa Parole, qui est esprit et vie, sur l’humanité. Et quand la parole est semée sur le cœur de l’homme une fois et encore et que les oiseaux viennent et la dévorent, ou qu’elle est brûlée parce qu’elle n’a pas de racine, il devrait réfléchir à son état perdu par nature et à l’horreur du son de la parole et de l’Esprit qui est tombé sur son cœur dur et pierreux, prononçant un lourd jugement sur le pécheur ; et que la damnation éternelle l’attend dans le lac qui brûle avec le feu et le soufre. Et lorsque le pécheur est alarmé par le son terrible et menaçant de l’Évangile, de sorte que son cœur dur commence à se briser et à fondre en contrition, alors la parole de l’Esprit est prête à entrer dans le cœur et à donner des instructions sur la manière dont le pécheur doit amender sa vie, s’abstenir de pécher, et se repentir comme ceux de Ninive (Jonas chapitre 3), avec une vraie repentance et une humilité d’esprit, dans le jeûne et la prière, et avec le retour du fils prodigue, disant, J’ai péché contre le ciel et devant toi (Luc 15.18) ; avec Pierre, reconnaître ses péchés, sortir et pleurer amèrement (Matthieu 26.75) ; et avec ceux qui étaient piqués dans leur cœur à Jérusalem, criant : Hommes, frères, que ferons-nous ? Pierre leur répondit : Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit (Actes 2.37-38).
Lorsque l’homme, par la parole de Dieu, qui est esprit et vie, est amené à voir et à reconnaître son état naturel méchant, il est alors attiré à juste titre par Dieu. Il trouvera alors en lui une foi vivante, une nouveauté de vie et une régénération (Jean 3.3-8). Il en est de même pour quiconque est né de l’Esprit. Et comme l’apôtre Pierre l’écrit dans sa première épître, au chapitre 1, verset 3 : Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a fait renaître, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. Et Jacques, 1.18 : Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de la vérité, afin que nous fussions comme les prémices de ses créatures.
Lorsque l’homme, par la parole de l’Esprit, sera régénéré et naîtra de nouveau, alors s’accomplira en lui ce que l’Éternel a dit par le prophète Ezéchiel (chap. 36.25-27), comme mentionné ci-dessus. Car l’homme sera alors purifié de toutes ses souillures et de ses idoles par l’aspersion d’une eau pure sur lui dans le baptême du Saint-Esprit. Car la parole de l’Esprit lui enseigne que toute impureté et toute impiété doivent être éliminées et abandonnées. Un nouveau cœur et un nouvel esprit lui sont maintenant donnés, et le cœur de pierre est enlevé par l’Esprit, et un cœur de chair lui est donné. Et c’est par l’Esprit que seront faits les hommes qui marcheront dans les commandements du Seigneur et garderont ses jugements. Et lorsque l’homme est ainsi renouvelé par l’Esprit, il participe au baptême spirituel (Tite 3.5-6) : Non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde par le bain de la régénération, et le renouvellement du Saint-Esprit qu’il a répandu avec richesse sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur.
Ainsi, l’homme est régénéré et né de nouveau de Dieu par l’ensemencement de Sa parole ; et par l’aspersion et le déversement de la Parole et de l’eau de l’Esprit, il sera lavé et purifié de toute souillure et, par la foi en Jésus-Christ, il deviendra un enfant de Dieu et participera à ses dons spirituels.
Du baptême du Saint-Esprit
Troisième partie
Le bénéfice du don spirituel, de la régénération
et du renouvellement du Saint-Esprit.
La régénération et le renouvellement de l’esprit par l’œuvre de l’Esprit sont un grand gain. Ainsi, l’homme devient un sujet apte à être baptisé d’eau au nom du Seigneur Jésus comme membre de son corps, l’Église (1 Corinthiens 10.2). Il sera ainsi également préparé à recevoir l’Esprit dans une plus grande mesure et à dispenser le don de l’Esprit, comme le Seigneur peut donner à chacun les divers dons (1 Corinthiens 12.7-10). Par le Saint-Esprit, nous appelons Jésus Seigneur. Par l’Esprit une porte de la Parole est ouverte aux croyants afin qu’ils puissent comprendre les mystères de l’Évangile et qu’ils puissent parler et les transmettre dans leur pureté, selon la volonté de Dieu.
Cet Esprit est une onction qui nous enseigne toutes choses ; et comme cette onction enseigne, c’est la vérité et non un mensonge ! (1 Jean 2.27). Par l’Esprit, les promesses bénies sont scellées pour le croyant. Cet Esprit est le gage de notre rachat de la possession acquise, à la louange de sa gloire (Éphésiens 1.13-14). N’attristez donc pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous êtes scellés pour le jour de la rédemption (Éphésiens 4.30). Cet Esprit rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ; et si nous sommes enfants, nous sommes héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ (Romains 8.16-17). Par l’Esprit, l’homme devient un temple de Dieu (1 Corinthiens 3.16). Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple (1 Cor 6.19). Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n’êtes pas à vous-mêmes ? (2 Corinthiens 6.16), Car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Galates 4.6 : Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, qui crie Abba, Ô Père !
Ce Saint-Esprit est une sentinelle vigilante dans le croyant, ou dans ceux qui sont à Lui ; de sorte que lorsque l’ennemi tente de surprendre le croyant pour le tenter au péché, Il résiste et l’avertit du danger du péché. Et s’il tombe dans un sommeil spirituel, il peut facilement rechuter dans le péché ; et c’est pour cette raison que certains hommes pieux ont rechuté et sont tombés. Mais lorsqu’ils se réveillent de leur sommeil spirituel, ils se lamentent sur leur triste état ; et le bon Esprit ne laisse pas les croyants contrits et sanctifiés s’endormir dans le péché, mais les réveille à temps, comme on peut le voir dans le cas de David, de Pierre et du fils prodigue. Ainsi nous voyons la bonté de Dieu dans le don inestimable de son Esprit : car tout ce que l’homme peut faire pour le salut de son âme est fait par l’opération du Saint-Esprit, et tout ce qui n’est pas fait par l’opération du divin Esprit de Dieu ne profitera pas à l’homme dans la bénédiction du salut de son âme.
Maintenant, lecteur bien-aimé, tu as ici un compte rendu du baptême de l’Esprit, de la préparation à celui-ci, et du grand bénéfice qu’il procure, le tout tiré du Nouveau et de l’Ancien Testament. Recherche-le avec soin, et nous sommes convaincus que tu le trouveras correct ; applique-le, et il te sera utile. Pour cela, que le Seigneur te donne la grâce en abondance.
Du baptême d’eau
Première partie
Parmi ceux qui sont dénommés chrétiens à l’heure actuelle, le baptême d’eau est tenu et pratiqué sous diverses formes. Une grande partie d’entre eux administrent le baptême aux enfants ; d’autres ne le pratiquent que sur ceux qui sont d’âge mûr et qui professent croire en Christ, et ils les plongent une fois dans l’eau. D’autres, qui reconnaissent également que le baptême d’eau ne doit être administré qu’aux adultes croyants, les plongent trois fois dans l’eau. Et d’autres qui tiennent aussi à administrer le baptême aux adultes qui croient en Christ seulement, versent l’eau sur la tête du sujet. Et il y a une autre classe qui ne tient pas du tout au baptême d’eau, disant que le baptême du Saint-Esprit est suffisant.
Par ces différentes divisions, la forme du baptême d’eau est divisée, et chaque partie s’efforce de maintenir que son propre mode, ou forme, est le seul correct. De là sont nées de nombreuses disputes qui, si ce n’était de la source vivante, le Nouveau et l’Ancien Testament, l’humanité ne saurait pas vers quel parti se tourner. Mais comme nous avons cette source sainte, le Nouveau et l’Ancien Testament, par laquelle et à travers laquelle le Saint-Esprit de Dieu parle et opère encore, je vais m’efforcer de tirer de cette source vivante le véritable mode de l’ordonnance du baptême d’eau tel qu’il peut être communiqué par l’Esprit de Dieu et que je peux le comprendre.
Tout d’abord, le baptême de Jean. Jean Baptiste est venu, encore sous l’Ancienne Alliance, avant Christ, et il avait la Nouvelle Alliance devant lui. Et il commença à prêcher le baptême de repentance, comme on le voit en Matthieu 3, Marc 1 et Luc 3. Jean a baptisé dans le désert et a prêché le baptême de repentance pour la rémission des péchés. Tout le pays de Judée et les habitants de Jérusalem se rendirent auprès de lui, et tous furent baptisés par lui dans le fleuve du Jourdain, en confessant leurs péchés. Mais, voyant qu’un grand nombre de pharisiens et de sadducéens venaient à son baptême, il leur dit : Race de vipères ! qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc des fruits convenables à la repentance… Pour moi, je vous baptise d’eau en vue de la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers ; c’est lui qui vous baptisera du Saint-Esprit et du feu.
Nous apprenons par là que le baptême que Jean prêchait indiquait au peuple juif la repentance, dont il était le signe, et l’invitait ainsi à s’amender et à préparer le chemin (Psaume 2.12), et à croire en celui qui viendrait baptiser du Saint-Esprit.
Mais le baptême d’eau que Jean prêchait aux Juifs pour qu’ils se repentent, n’était pas le baptême d’eau parfait de la Nouvelle Alliance, comme on peut le voir en Actes 19, où Paul trouva douze disciples, auxquels il demanda de quel baptême ils avaient été baptisés. Ils lui répondirent : Le baptême de Jean. Alors Paul dit : Il est vrai que Jean a baptisé du baptême de la repentance, en disant au peuple de croire en celui qui devait venir après lui, c’est-à-dire, à Christ Jésus. Ce qu’ayant entendu, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Sous la Nouvelle Alliance ou dispensation de l’Évangile, le baptême est un signe ou une preuve que l’homme est instruit par la parole de l’Évangile et qu’il s’est repenti et a cru en Jésus-Christ, qu’il est le Sauveur du monde et le Réconciliateur, qui, dans son corps, par ses souffrances et son sang sur la croix, a payé la dette de nos péchés. Et c’est par la foi en Lui que la justice de Dieu est rendue à l’homme. Le baptême est donc un accomplissement de la justice et la réponse d’une bonne conscience envers Dieu. Et comme Jean est venu avant Christ, entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, il a baptisé pour la repentance, sous l’Ancienne Alliance. Et au début de la Nouvelle Alliance, Jean a commencé le baptême de la Nouvelle Alliance avec Jésus, pour l’accomplissement de toute justice (Matthieu 3.13-15). Alors Jésus vint de Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s’y opposait, en disant : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi ! Et Jésus, répondant, lui dit : Ne t’y oppose pas pour le moment ; car c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir tout ce qui est juste. Alors il ne s’y opposait plus. C’est ainsi que le baptême de la Nouvelle Alliance a été appliqué pour la première fois à Christ Jésus, le chef et le consommateur de notre foi, par Jean Baptiste. Et maintenant, c’est la volonté du Seigneur Jésus que nous le suivions.
Le lecteur bien-aimé va maintenant contempler le baptême de la Nouvelle Alliance, comment l’enseignement et la croyance précèdent le baptême. Matthieu 28.19 : Allez donc, instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et aussi Marc 16.15, Et il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez l’Évangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira point sera condamné.
Nous voyons par là que l’enseignement et la croyance précèdent le baptême. Et c’est cet ordre que Jésus ordonna à ses disciples de suivre, comme un talent qui leur était confié, lorsqu’il était sur le point de se séparer d’eux et d’être emporté au ciel. Et ce talent, le Seigneur, à sa venue, exigera de savoir ce que chacun de ses serviteurs a gagné. Luc 19.15. Et ces serviteurs qui auront été trouvés fidèles, qui auront fait valoir le talent, comme le Seigneur le leur a commandé à son départ, recevront, à la venue du Seigneur, des talents multiples pour en jouir dans le Royaume éternel. Mais ces serviteurs, qui n’ont donc pas été fidèles dans la valorisation du talent, ont cherché l’honneur, la richesse, le repos et les jours heureux dans le monde. Ils ont gardé les commandements du Seigneur, ou le talent qui leur a été confié, dans une serviette, c’est-à-dire qu’ils l’ont caché sous leurs propres notions et les doctrines des hommes. Quand le Seigneur viendra, il enlèvera le talent à ces méchants serviteurs et leur donnera une part dans les ténèbres, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car le Seigneur ne veut pas que ses commandements et ses lois soient ensevelis sous des inventions humaines, mais il les veut purs, tels qu’il les a donnés et tels qu’il les a lui-même pratiqués devant nous, substantiellement et typiquement.
C’est ainsi que les apôtres, les serviteurs fidèles, ont observé dans l’ordre du baptême que la prédication de l’Évangile et l’enseignement précèdent le baptême, comme on le voit en Actes 2. Lorsque les apôtres croyants étaient ensemble et que le Saint-Esprit était répandu sur eux, ou lorsqu’ils étaient baptisés du Saint-Esprit, ce qui est la même chose, alors l’eau spirituelle coulait des apôtres, comme Jésus l’a enseigné (Jean 7.37-39). Jésus se tenait debout et criait, disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. (Mais il parlait ainsi de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car le Saint-Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié).
L’Esprit, et la parole de l’Esprit, sont souvent appelés eau dans les écrits sacrés, comme cela est représenté ci-dessus, et le sera ci-après. Apocalypse 22.1-2 : Après cela, l’ange me montra un fleuve d’eau vive, clair comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau. Et au milieu de la place de la ville, et sur les deux bords du fleuve était un arbre de vie, portant douze fruits, rendant son fruit chaque mois : et les feuilles de cet arbre étaient pour la guérison des nations.
Le Saint-Esprit, qui est envoyé par le Père et le Fils, est typiquement représenté par ce fleuve, limpide comme du cristal, qui sort du trône de Dieu et de l’Agneau. Ceci indique Jésus, qui est l’arbre vert de la vie avec son saint Évangile, qui est esprit et vie (Jean 6.63). Les feuilles de l’arbre représentent la Parole et les commandements donnés par l’Esprit de Dieu, qui, s’ils sont reçus, serviront à la guérison des nations, la vie éternelle. Par les douze sortes de fruits que l’arbre portait, et qui donnaient leur fruit chaque mois, est préfigurée l’obéissance en gardant et en marchant dans les commandements de Christ ; ce sont les fruits de l’Esprit qui ont été donnés par les apôtres après l’effusion du Saint-Esprit sur eux, car ils étaient des branches de la vraie vigne de Dieu, de l’arbre de vie. De même, tous les croyants, qui sont des sarments de la vigne vivante (Jean 15), doivent produire les fruits spirituels de l’obéissance aux commandements de Christ, qui ont jailli de ce fleuve d’eau spirituelle.
Nous trouvons d’autres informations sur ces eaux dans le prophète Ézéchiel, au chapitre 47, lorsqu’il fut amené à la maison et qu’il vit des eaux sortant de dessous le seuil de la maison vers l’Est. Et Ézéchiel fut amené à travers les eaux, et les eaux lui arrivaient aux chevilles ; et de nouveau il fut amené à travers, et les eaux lui arrivaient aux genoux. On le fit encore passer, et les eaux lui montèrent jusqu’aux reins. Ensuite, c’était un fleuve qu’il ne pouvait pas traverser, car les eaux étaient montées, des eaux dans lesquelles on pouvait nager, un fleuve qu’on ne pouvait pas traverser.
Cette eau est typique de l’eau spirituelle de la Parole de Dieu qui a coulé du temple, c’est-à-dire de Dieu et de l’Agneau (Apocalypse 21.22), jusqu’à ce qu’elle s’accroisse et devienne, par Jésus-Christ et son Évangile, si pleine et si profonde que dans cette eau spirituelle on ne peut trouver aucun fondement terrestre du salut de l’homme : mais l’homme doit nager sans aucun fondement ni appui de la doctrine et du commandement de l’homme. Car le fondement est uniquement en Jésus et dans sa Parole céleste, qui est esprit et vie, c’est là qu’il faut s’appuyer, c’est là qu’il faut nager et marcher, car cela est donné pour le salut de l’homme ; c’est en Jésus et en sa Parole seule que les âmes des hommes seront bénies.
Une autre description de ce fleuve est donnée dans le 47e chapitre d’Ézéchiel, cité plus haut, versets 8-12. Ces eaux sortent du pays de l’Orient, descendent dans le désert, et se jettent dans la mer ; et étant amenées dans la mer, les eaux seront guéries. Et il arrivera que tout ce qui vit, tout ce qui se meut, partout où viendra le fleuve, vivra ; et il y aura une très grande quantité de poissons, parce que ces eaux viendront là ; car elles seront guéries ; et tout vivra là où viendra le fleuve. Les pêcheurs s’y tiendront depuis En-Guédi jusque En-Eglaïm ; ce sera un lieu où l’on étendra les filets ; leurs poissons seront, selon leur espèce, comme les poissons de la grande mer, très nombreux. Mais ses marais et ses marécages ne seront pas guéris ; ils seront livrés au sel. Sur le fleuve, sur ses rives, d’un côté et de l’autre, croîtront tous les arbres fruitiers, de toute espèce, dont le feuillage ne se flétrira pas et dont le fruit ne cessera pas ; ils produiront de nouveaux fruits selon leurs mois, parce que les eaux sortiront du sanctuaire ; leur fruit sera bon à manger, et leur feuillage servira de remède.
Le lecteur remarquera qu’en Apocalypse 17.15, les peuples, les multitudes, les nations et les langues sont représentés, de façon emblématique, par des eaux ou des mers. Et comme ces eaux sortent et vont dans la mer, ce qui, étant amené dans la mer, montre que ce fleuve emblématique coulera sur les peuples, les multitudes et les nations, et d’un peuple et d’une nation à l’autre, et d’un homme à l’autre, et partout où il coulera, les eaux seront guéries et les pêcheurs étendront leurs filets, c’est-à-dire les pêcheurs dont parle le Seigneur Jésus, Matthieu 4.19 : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Christ a fait des Apôtres de tels pêcheurs, de sorte qu’ils ont pris des hommes de tous les peuples et de toutes les langues avec le filet du Saint-Esprit. Et là où ce filet n’a pas atteint, là les eaux n’ont pas été guéries. Mais là où la Parole de l’Esprit atteint, là il y a guérison, là croissent les fruits de l’Esprit, là il y a nourriture pour l’âme, et là il y a les feuilles pour guérir l’âme.
Nous voyons ici que tout nous indique que le salut de l’homme, la vie et la bénédiction éternelles peuvent être obtenus seulement en Christ et par l’effusion de son Saint-Esprit, car la Parole et l’Esprit sortent du trône de Dieu et de l’Agneau.
Jusqu’à présent, il a été jugé opportun de mentionner cette eau et cette Parole spirituelles, afin que le lecteur garde à l’esprit que les enfants des hommes, lorsqu’ils sont en âge de comprendre, doivent d’abord apprendre, par la Parole de l’Esprit, à se repentir par la foi en Jésus-Christ et à renouveler leur vie, avant d’être préparés à recevoir le baptême d’eau chrétien. Maintenant je pense revenir en arrière et recommencer là où nous nous sommes écartés du baptême.
En Actes 2, nous trouvons que lorsque le Saint-Esprit fut répandu sur les apôtres, ils commencèrent à semer la Parole de l’Esprit et à asperger l’eau de la Parole spirituelle sur tout le peuple. Mais il y avait beaucoup de cœurs durs et obstinés dans lesquels la Parole de l’Esprit ne pouvait trouver aucun lieu pour agir pour le bien de l’âme ; mais, d’autre part, il y en avait aussi beaucoup qui, lorsqu’ils entendirent que Jésus, qu’ils avaient crucifié, était le Sauveur du monde et que Dieu l’avait ressuscité des morts, la Parole de l’Esprit leur transperça le cœur ; et lorsqu’ils crurent à la prédication de l’Esprit par les apôtres, ils dirent : Hommes et frères, que ferons-nous ? Comme s’ils voulaient dire : pour les péchés que nous avons commis lors de la crucifixion de Christ ! Alors Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Et il les avertissait, en disant : Sauvez-vous de cette génération fâcheuse. Ceux qui reçurent avec joie sa parole furent baptisés ; et le même jour, environ trois mille âmes leur furent ajoutées.
Ici, les apôtres ont fait une grande pêche avec le filet de l’Esprit, comme l’a souligné plus haut le prophète Ézéchiel. C’est ainsi que les fidèles serviteurs du Seigneur ont fait valoir le talent qui leur avait été confié. Ils enseignaient d’abord le peuple par la Parole de l’Esprit, en l’amenant à se repentir, à croire à Christ et à s’éloigner des gens mal intentionnés et méchants, puis ils le baptisaient. De cela nous voyons plus loin (Actes 8.12). Lorsque Philippe prêchait à Samarie, les gens croyaient à sa prédication sur le royaume de Dieu et sur le nom de Jésus-Christ, et ils étaient baptisés, hommes et femmes. Simon crut aussi, et il fut baptisé.
Et Philippe enseigna Christ à l’eunuque d’Éthiopie (un homme ayant une grande autorité sous Candace, reine des Éthiopiens) qui lisait Ésaïe 53 « Il est mené comme un agneau à la boucherie, et comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche ». Lorsque Philippe lui eut expliqué l’Écriture, et aussi le baptême, comme on le comprend d’après le texte, l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe répondit : Si tu crois de tout ton cœur, tu le peux. Il répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il ordonna au char de s’arrêter, et ils descendirent tous deux dans l’eau, Philippe et l’eunuque, et Philippe le baptisa. Cet eunuque était sur le chemin du retour de Jérusalem, où il était allé adorer, et pourtant Philippe l’enseignait dans la doctrine de Christ ; et l’eunuque devait reconnaître de tout son cœur que Jésus-Christ est le Fils de Dieu avant que Philippe ne le baptise.
Et comme Saül proférait des menaces et des massacres contre les disciples et qu’il était en route pour Damas afin de les amener liés à Jérusalem (Actes 9.3-18), une lumière du ciel brilla soudain autour de lui, et il fut arrêté et réprimandé par le Seigneur pour avoir persécuté ses disciples, et en même temps il reçut des instructions sur ce qu’il devait faire. Il se leva et resta trois jours sans voir, sans manger ni boire, et le Seigneur lui envoya son disciple Ananias. Celui-ci, s’étant rendu auprès de Saul et lui ayant imposé les mains, lui rendit la vue, et il lui enseigna aussi qu’il devait être rempli du Saint-Esprit. Et Saul se leva et fut baptisé. Et aussitôt il prêcha Christ dans les synagogues, qu’il est le Fils de Dieu.
Il y avait à Césarée un homme appelé Corneille (Actes 10). C’était un homme pieux et craignant Dieu par toute sa maison, qui faisait beaucoup d’aumônes au peuple et priait Dieu en tout temps. Après quatre jours de jeûne (verset 30, etc.), un ange lui apparut et lui dit : Corneille, ta prière a été entendue, et tes aumônes ont été rappelées aux yeux de Dieu. Envoie donc à Joppé, et appelle ici Pierre, qui te parlera. Lorsque Pierre fut arrivé auprès de Corneille, qui était présent avec tous les siens, il se mit à leur parler de Jésus-Christ, que Dieu avait oint du Saint-Esprit et de puissance, qui parcourait la Judée en faisant du bien et en guérissant tous ceux qui étaient malades et opprimés par le démon, et qu’ils ont fait mourir et pendre au bois ; Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Tous les prophètes lui rendent témoignage que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit le pardon des péchés. Comme Pierre prononçait encore ces paroles, le Saint-Esprit tomba sur tous ceux qui écoutaient la parole. Pierre prit alors la parole : Quelqu’un peut-il interdire l’eau, pour que ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous ne soient pas baptisés ? Et il leur ordonna de se faire baptiser au nom du Seigneur. Ainsi, nous constatons que Corneille et les siens devaient d’abord être enseignés à croire en Jésus-Christ avant d’être admis à être baptisés au nom du Seigneur.
Paul sortit le jour du sabbat, près d’un fleuve où l’on avait coutume de prier, et il parla aux femmes qui s’y rendaient (Actes 16.13-15). Il y eut une femme nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, qui adorait Dieu, et à qui le Seigneur ouvrit le cœur, afin qu’elle fût attentive aux paroles de Paul. Et quand elle eut été baptisée avec sa famille, elle nous pria : Si vous m’avez jugé fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et y demeurez ; et elle nous y obligea. Et c’est ainsi que Lydie, après avoir été instruite, fut baptisée avec les siens.
Lorsque Paul et Silas furent pris et jetés en prison, versets 19 à 33, ils prièrent à minuit et chantèrent des louanges à Dieu. Et tout à coup, les fondements de la prison furent ébranlés, et aussitôt toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de chacun furent déliés. Le gardien de la prison s’éveilla de son sommeil, et voyant les portes ouvertes, il tira son épée et voulut se tuer, pensant que les prisonniers s’étaient enfuis. Mais Paul cria d’une voix forte : Ne te fais point de mal : car nous sommes tous ici. Le gardien fut alors pris d’une pensée très sérieuse ; il demanda du feu, entra en tremblant, se jeta devant Paul et Silas, les fit sortir, et dit : Seigneurs, que dois-je faire pour être sauvé ? Ils répondirent : Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé, toi et ta maison. Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit à la même heure de la nuit, lava leurs plaies, et fut baptisé aussitôt, lui et tous les siens. Après les avoir amenés dans sa maison, il leur servit un repas, et il se réjouit, croyant en Dieu avec toute sa maison.
Lorsque Paul était à Corinthe (Actes 18.7-8) et qu’il enseignait, Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa maison ; et beaucoup de Corinthiens crurent aussi, et furent baptisés. Ici aussi, ils ont d’abord entendu la parole, puis ont cru, et ensuite ont été baptisés.
De même, lorsque Paul, étant passé par les côtes supérieures (Actes 19.1-5) et ayant trouvé certains disciples, il leur dit : Avez-vous reçu le Saint-Esprit depuis que vous avez cru ? Ils lui répondirent : Nous n’avons pas même entendu dire s’il y a un Saint-Esprit. Et il leur dit : Quel baptême avez-vous donc reçu ? Ils répondirent : Le baptême de Jean. Alors Paul dit : En vérité, Jean a baptisé du baptême de la repentance, en disant au peuple de croire en celui qui devait venir après lui, c’est-à-dire en Jésus-Christ. Lorsqu’ils ont entendu cela, ils ont été baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Il en ressort que tous ceux qui devaient être baptisés ont d’abord été enseignés par la parole de Dieu à croire en Christ, puis ont été baptisés. Par conséquent, les passages les plus importants des Actes des Apôtres ont été cités pour montrer que les apôtres ont agi selon le commandement du Seigneur, lorsqu’il les a quittés. Matthieu 28.19 ; Marc 14.16.
Le baptême d’eau était également mis en évidence et préfiguré sous l’Ancienne Alliance, selon le commandement du Seigneur, par des types et des images. Car il y avait diverses purifications (Hébreux 9.10), dont il est fait mention dans la première partie de cet ouvrage sur le baptême du Saint-Esprit, ce qui est applicable à celui-ci ; et ici nous nous efforcerons de montrer ce qui est applicable au baptême d’eau. Le baptême d’eau sous la Nouvelle Alliance a été symbolisé et mis en évidence sous l’Ancienne Alliance par le tabernacle de Moïse. En effet, les principales choses de l’Église de Christ sont représentées, de manière figurative, dans le tabernacle de Moïse, ainsi que dans Aaron, le Souverain Sacrificateur, et en Israël. Car il y a en Israël beaucoup de préfigurations, de types et d’ombres de l’Église de Christ. Mais il ne sera fait mention ici que de ce qui représente le baptême d’eau, d’où il ressort que ceux qui étaient destinés à être baptisés d’eau étaient déjà des croyants en Dieu. Le baptême est aussi appelé un lavage, dans le baptême spirituel, en Tite 3.5 : Par le lavage de la régénération, et le renouvellement du Saint-Esprit.
Maintenant, pour prendre en considération le baptême d’eau dans ses images et ses types : Il a été dit à Moïse en Exode 29.4-9 : Tu amèneras Aaron et ses fils à l’entrée de la tente d’assignation, et tu les laveras avec de l’eau. Tu prendras les vêtements, et tu revêtiras Aaron de la tunique, etc. La manière de laver Aaron et ses fils, et de procéder à leur consécration, est décrite par Moïse en Nombres 8.6-7 : Prends les Lévites du milieu des enfants d’Israël, et purifie-les. Tu les traiteras ainsi pour les purifier : Fais-leur asperger de l’eau de purification. Or, ce qu’était cette eau de purification, nous le voyons en Nombres 19.2-17.
Au début de ce chapitre, le Seigneur parla à Moïse et à Aaron d’une offrande singulière qui était une purification pour le péché, et par laquelle cette eau de purification était préparée. Dis aux enfants d’Israël qu’ils t’apportent une génisse rouge sans tache, sans défaut, et sur laquelle il n’y a jamais eu de joug. Vous la donnerez au prêtre Éléazar, qui l’amènera hors du camp. On brûlera la génisse sous ses yeux, sa peau, sa chair et son sang, avec son fumier. Le sacrificateur prendra du bois de cèdre, de l’hysope et du cramoisi, et il les jettera au milieu de l’incinération de la génisse… Un homme pur ramassera les cendres de la génisse, et les déposera hors du camp, dans un lieu pur ; elles seront conservées pour l’assemblée des enfants d’Israël, comme eau de séparation ; c’est une purification pour le péché. On prenait les cendres de la génisse brûlée, on y mettait de l’eau courante dans un vase, et on en faisait l’aspersion pour la purification des péchés.
Cette offrande était, d’une manière particulière, une préfiguration de l’offrande du Christ. La génisse devait être entièrement sans tache, et sur laquelle ne venait jamais le joug. Christ était sans tache ni défaut, il n’avait pas sur lui le joug du péché, il n’a pas commis de péché, et il n’y a pas eu de fraude dans sa bouche (1 Pierre 2.22). Cette offrande était apportée hors du camp par le sacrificateur et immolée devant lui ; Christ a été crucifié hors des portes de Jérusalem. Cette génisse a été brûlée entièrement, avec du bois de cèdre, de l’hysope et de l’écarlate ; Christ a souffert de tout son corps, avec des vertus d’amour, de patience et de douceur, d’une agréable odeur. C’est pourquoi Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Hébreux 13.12. Les cendres de la génisse étaient recueillies et déposées dans un lieu pur pour l’assemblée des enfants d’Israël, comme eau de séparation — une purification pour le péché. Si la cendre d’une génisse, en saupoudrant les impurs, sanctifie pour la purification de la chair, à combien plus forte raison le sang de Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes pour servir le Dieu vivant ? Hébreux 9.13,14. Les cendres de la génisse comprennent sa peau, sa chair, son sang et ses excréments, ainsi que le bois de cèdre odorant, l’hysope et l’écarlate ; et ceux qui étaient aspergés de ces cendres dans l’eau de séparation avaient part à toutes ses vertus.
Dans l’offrande de Jésus étaient compris son corps, sa chair et son sang, avec toutes les senteurs de sa vie consacrée à faire du bien aux hommes pendant qu’il séjournait dans sa chair sur la terre, tout ce qui a été offert et brûlé dans son amour ardent pour les hommes lorsqu’il a souffert et est mort sur la croix et qu’il est ensuite monté au ciel. Mais de même que dans la combustion de la génisse les cendres sont restées et ont été conservées pour la purification de l’impureté, de même, à plus forte raison, dans l’offrande de Jésus, le saint nom de Jésus-Christ est resté et a été conservé, et c’est en ce nom seul que se trouvent la purification, la rémission des péchés et la vie éternelle. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir fils de Dieu, à ceux qui croient en son nom (Jean 1.12). Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (Actes 2.21 ; Romains 10.13). Car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Actes 4.12). Ce nom doit aussi être gardé et préservé purement, afin qu’il ne soit pas utilisé avec irrévérence ou pris en vain.
On voit ainsi que l’eau de purification dont Moïse s’est servi pour laver et purifier Aaron et les Lévites, ainsi qu’Israël, était symbolique du baptême d’eau ; car l’eau de purification était utilisée avec les cendres de la génisse, et c’était donc une purification pour le péché, par laquelle ils étaient purifiés. Le Seigneur Jésus a également ordonné, en Matthieu 28.19, que le baptême d’eau soit administré au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. De même que Pierre a enseigné en Actes 2.38 : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon des péchés. Lorsque les enfants des hommes sont enseignés par la parole de Dieu et croient, et lorsqu’ils reconnaissent leurs péchés et se repentent, alors le baptême leur servira au pardon des péchés ; cependant, le pardon des péchés ne réside pas dans l’eau, mais la vertu de pardonner les péchés réside dans le nom de Jésus-Christ.
Néanmoins, l’eau et le nom du vrai sacrifice pour le péché, Jésus-Christ, vont ensemble, comme le représentent le type et le symbole ci-dessus, où les cendres de la génisse brûlée et l’eau courante étaient mises ensemble dans un vase pour constituer une eau de séparation et de purification pour le péché, et étaient utilisées pour les purifier ; dans cette purification, ils étaient rendus participants de l’offrande entière faite dans l’holocauste. De même, lorsque les enfants des hommes, par la foi, croient au sacrifice expiatoire de Jésus et sont baptisés d’eau au nom de Jésus-Christ, ils participent à l’offrande de son corps et de son sang, qui a été offerte pour le péché sur la croix et par lequel la rémission des péchés leur a été acquise. Le baptême est donc l’accomplissement de toute justice. Et cette ordonnance du baptême sous la Nouvelle Alliance, le Seigneur Jésus, comme le l’initiateur de l’ordonnance, a commencé quand il a été baptisé par Jean (Matthieu 3.15).
Le baptême est aussi la réponse d’une bonne conscience envers Dieu, selon 1 Pierre 3.21. Et comme le baptême est l’accomplissement de toute justice, et la réponse d’une bonne conscience envers Dieu, nous devons donc d’abord avoir la réponse d’une bonne conscience par la foi en la justice de Jésus-Christ. Et c’est vers ce point que convergent toutes les Écritures sur le baptême, à savoir que les enfants des hommes doivent d’abord être enseignés, croire et se repentir ; car sans la foi et la repentance, le baptême, selon la Sainte Écriture, est mal appliqué et ne devient pas un baptême. Car tout ce qui n’est pas de la foi est péché (Romains 14.23) et sans la foi il est impossible de plaire à Dieu (Hébreux 11.6). L’apôtre Pierre écrit, dans sa première Épître, 3.20-21, que l’arche de Noé lors du déluge était une image du baptême, arche dans laquelle huit âmes furent sauvées par l’eau ; ces personnes étaient aussi des croyants. C’est par la foi que Noé, averti par Dieu de choses qu’on ne voyait pas encore, fut saisi de crainte et prépara une arche pour sauver sa maison (Hébreux 11.7). C’est par la foi qu’ils traversèrent la Mer Rouge comme sur une terre sèche, verset 29. À ce sujet, l’apôtre Paul dit : Et qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer (1 Corinthiens 10.2).
C’est ainsi que j’ai exposé à mes lecteurs les types et les images de l’Ancienne Alliance relatifs au baptême d’eau, dans la mesure où je suis capable de les comprendre en ce moment.
Deuxième partie
De l’avantage du baptême d’eau
L’avantage du baptême d’eau pour le croyant n’est pas sans importance ou de peu d’utilité. Car, en premier lieu, le baptême sous la Nouvelle Alliance est le début d’une ordonnance et d’un commandement de Christ. Matthieu 3.15 ; 28.19 ; Marc 16.16. Lorsque les enfants des hommes, par la foi, obéissent au Seigneur Jésus et gardent ses commandements, ils ont de grandes promesses en réserve, Jean 14.23 : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Et quand le Père et le Fils, dans l’Esprit, font leur demeure avec un homme, celui-ci possède infiniment plus que s’il avait le monde entier. Le Tout-Puissant devient alors son or ou son trésor inestimable (Job 22.21-28), son bouclier et sa très grande récompense (Genèse 15.1).
Le baptême est aussi une action qui tend à la bénédiction de l’homme (Marc 16.16). De plus, il est l’accomplissement de toute justice (Matthieu 3.15). Mais le baptême n’est pas le dépouillement de la souillure de la chair, mais la réponse d’une bonne conscience envers Dieu (1 Pierre 3.21). L’apôtre dit, en Galates 3.26 : Car vous êtes tous enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ. Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Lorsque les enfants des hommes reçoivent par baptême, par la foi en Jésus-Christ, la rémission des péchés que Christ leur a acquise par l’offrande de son corps et de son sang sur la croix, alors ils ont revêtu Christ et sa justice en acte et en vérité.
Il est écrit par Paul, en 1 Corinthiens 12.13 : Car nous avons tous été baptisés par un même Esprit, pour être un seul corps. L’apôtre parle ici du corps, ou Église, de Jésus-Christ, dont Christ lui-même est la Tête et l’Époux. Laquelle est aussi une maison et un temple de Dieu, unis par l’Esprit de Dieu en un seul cœur et une seule âme (Actes 4.32). Afin de la sanctifier, en la purifiant par l’eau de la parole : pour la faire paraître devant lui une Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. Éphésiens 5.26,27.
Le croyant, sous le baptême d’eau et par la parole de l’Esprit au nom du Seigneur, est baptisé pour être membre de Christ et temple de Dieu. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple (1 Corinthiens 3.16). J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple (2 Corinthiens 6.16). Ainsi le croyant est scellé par le Saint-Esprit de la promesse (Éphésiens 1.13). Alors le croyant est mort au péché et le péché est enterré ; alors le croyant peut marcher en nouveauté de vie.
Au sujet du péché d’Adam et de la manière dont il a abondé, l’apôtre Paul écrit en Romains 5.6 : C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort ; de même la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché. Mais il n’est pas du don gratuit comme du péché. Car si, par le péché d’un seul plusieurs sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu, et le don de la grâce qui vient d’un seul homme, savoir Jésus-Christ, s’est répandu abondamment sur plusieurs !… Car, si par le péché d’un seul, la mort a régné par un seul homme, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice, régneront-ils dans la vie par un seul, savoir par Jésus-Christ. Maintenant, chapitre 6 : Que dirons-nous donc ? Demeurons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Nullement ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? C’est ce que Paul a écrit aux Romains croyants. Mais comment le croyant meurt-il au péché ? Notez bien :
Le croyant meurt au péché par l’offrande de Jésus-Christ, par sa mort, verset 10 : Car en mourant, il est mort une seule fois pour le péché ; mais en vivant, il vit pour Dieu. Vous aussi, considérez-vous comme morts au péché, mais vivants à Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur. C’est ce qu’écrit l’apôtre Pierre dans sa première Épître 2.24 : Lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts au péché, nous vivions à la justice, et par la meurtrissure de qui vous avez été guéris. Ainsi, Jésus a annulé les péchés du croyant et les a offerts sur le bois. Il s’est chargé de nos souffrances, il a porté nos douleurs. Mais il était meurtri pour nos péchés, et frappé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur lui, et par ses meurtrissures nous avons la guérison, Ésaïe 53.4,5. C’est ainsi que Christ est mort pour les péchés des enfants des hommes, qu’il a vaincu le péché par sa chair et son sang dans sa mort, et qu’il est devenu l’auteur du salut éternel. Et par la foi en Jésus-Christ, les enfants des hommes sont rendus participants de la mort et de l’expiation de Jésus et mourront au péché avec Christ sur la croix. Romains 6.6-8 : Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit détruit, et que nous ne soyons plus asservis au péché. Car celui qui est mort, est affranchi du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Sur ces principes, les croyants sont baptisés dans la mort de leur Sauveur, Jésus-Christ ; comme le dit aussi l’apôtre Paul, en Romains 6.3 : Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort ?
Telle était la doctrine des apôtres au peuple, que Jésus-Christ est le Sauveur du monde ; le Fils bien-aimé de Dieu, envoyé dans le monde pour racheter les enfants des hommes du péché ; il a souffert, a été crucifié et est mort ; il a été enseveli et est ressuscité des morts et a ainsi obtenu la réconciliation et la rédemption pour l’homme, l’a sauvé des ténèbres de Satan et l’a transplanté dans le royaume de Christ. Colossiens 1. C’est la doctrine que Philippe enseigna à l’eunuque à partir du 53e chapitre d’Ésaïe. Et quand les enfants des hommes, après avoir entendu prêcher la doctrine de Christ, sont amenés à croire que Jésus est le Christ, ils sont baptisés d’eau au nom de Jésus-Christ dans sa mort ; et l’eau est alors avec l’Esprit un témoignage (1 Jean 5.8), que le croyant croit que Jésus est le Sauveur ; et qu’il croit que son vieil homme de péché est crucifié avec Jésus sur la croix. Et ainsi il est baptisé dans la mort de Christ.
Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous marchions en nouveauté de vie. Ainsi, les croyants qui sont nés de Christ sont aussi ensevelis avec lui. Mais qu’est-ce que cela — être enseveli avec Christ ? C’est se débarrasser du vieil homme du péché qui a été crucifié avec Christ, comme mentionné ci-dessus. Romains 6.6. En effet, en déposant le vieil homme, par la foi, avec ses péchés et ses propensions au péché, le croyant crucifie quotidiennement le vieil homme, comme le dit Paul : Or, ceux qui appartiennent à Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Galates 5.24.
Le vieil homme du péché devrait-il donc être enseveli par l’eau dans le baptême, comme l’homme extérieur ou naturel est enseveli par la terre dans sa mort ? Ah, lecteur bien-aimé, considère bien ce cas ! La terre est extérieure, visible et palpable, et il en est de même de l’homme extérieur que Dieu a formé de la terre, qui vit de la terre et qui est aussi enseveli dans la terre ; il en est de même de l’eau extérieure, visible et palpable, et l’homme extérieur vit d’elle et de nombreux corps d’hommes y sont aussi ensevelis. Mais le nouvel homme intérieur est spirituel, et le vieil homme l’est aussi dans ses affections et ses désirs, ils procèdent du dedans, du cœur. Et comme les affections et les désirs du vieil homme procèdent de l’intérieur, de l’âme, et sont spirituels, il doit donc être enseveli avec ce qui est spirituel : et comme le baptême d’eau, tel qu’il est appliqué au croyant, a dans son application une signification spirituelle, de même le vieil homme, avec ses affections et ses désirs pécheurs, est enterré dans la mort du baptême par la spiritualité qui se manifeste en lui.
Mais comment cette mise au tombeau est-elle accomplie ? L’apôtre Pierre dit, en Actes 2.38 : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de ses péchés. Il est également dit plus haut que la rémission des péchés chez le croyant est obtenue par la foi au nom de Jésus-Christ : Car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. Actes 4.12. Et tandis que dans le baptême il y a rémission des péchés au nom de Jésus-Christ, Ananias a exhorté Paul à se lever, à se faire baptiser et à se laver de ses péchés, en invoquant le nom du Seigneur. 22.16. Ici, le baptême, dans son administration, est appelé un lavage des péchés. En Éphésiens 5.26, l’apôtre Paul dit, qu’il (Christ) pourrait la sanctifier et la purifier (l’Église) avec le lavage de l’eau par la Parole. Ainsi, la Parole (Jean 1.1, 4, 12, 17) au nom du Seigneur, est le vrai lavage de l’eau dans le baptême ; car avec la Parole de l’Esprit au nom du Seigneur Jésus-Christ, le croyant est lavé et ses péchés sont pardonnés, et là où il y a rémission des péchés au nom du Seigneur, il y a aussi un ensevelissement des péchés dans la mort au nom du Seigneur.
Des mots Être baptisé dans la mort de Christ ; et être enseveli avec lui par le baptême dans la mort découle aussi la doctrine suivante : que lorsque le croyant se consacre au baptême, il s’abandonne corps et âme pour devenir membre du corps de Christ et, par le baptême, il se lie à Christ pour porter sa croix, s’attacher à lui et le suivre, même si c’est au prix de ses biens terrestres, de sa vie et de son sang ; et, plutôt que de renier Christ, pour mourir de la mort d’un martyr et être enseveli afin de ressusciter avec Christ dans la gloire. Car, dit Paul, si nous avons été plantés ensemble à la ressemblance de sa mort, nous serons aussi à la ressemblance de sa résurrection (Romains 6.5).
En outre, dans le baptême, trois éléments rendent témoignage sur terre : l’Esprit, l’eau et le sang, et ces trois éléments ne font qu’un. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand, car c’est le témoignage de Dieu qu’il a rendu à son Fils. Celui qui croit au Fils de Dieu a le témoignage en lui-même (1 Jean 5.8-10).
Si donc le croyant, par le baptême, est mort au péché et a été enseveli, il peut aussi ressusciter avec Christ en nouveauté de vie, et cette nouveauté de vie doit briller et être manifestée dans toute sa vie future par une marche et une conduite saintes.
En ce qui concerne les bienfaits du baptême sous l’Ancienne Alliance, nous avons vu dans la première partie sur le baptême d’eau comment Aaron et ses fils étaient lavés et aspergés avec l’eau de purification et étaient purifiés et consacrés à la fonction de sacrificateur ; de même, les Lévites étaient purifiés par l’aspersion de l’eau de purification pour servir au tabernacle. Les enfants d’Israël ont tous été baptisés par Moïse dans la nuée et dans la mer et ont ainsi été rachetés de la colère de leurs ennemis. L’arche de Noé, lors du déluge, était une représentation du baptême, et Noé, avec sa femme, ses trois fils et leurs femmes, y a été sauvé.
Nous voyons donc que les croyants, tant sous l’Ancienne que sous la Nouvelle Alliance, ont retiré beaucoup de bienfaits du baptême, tant pour l’âme que pour le corps ; et il en est encore ainsi là où il est reçu selon le commandement du Seigneur Jésus-Christ.
Troisième partie
Sur l’ordonnance du baptême d’eau, et
comment il doit être administré pour s’accorder
au plus près de la Parole de Dieu
Dans les pages précédentes, nous avons remarqué combien le baptême d’eau est enseigné et administré différemment selon les différentes dénominations. Il est donc de la plus haute importance de fixer notre attention sur les Saintes Écritures et d’en tirer le mode et l’ordonnance qui s’accorderont le mieux avec cette source infaillible qu’est la Parole de Dieu. Mais dans les Écritures du Nouveau Testament, nous n’avons aucune prescription d’un mode particulier ou d’une règle donnée, quelle quantité d’eau doit être utilisée, ou si les sujets doivent être trempés ou si l’eau doit être versée ou aspergée sur eux.
Mais comme Dieu est un Dieu sage, oui, comme il est la Sagesse même, il a, dans sa sagesse infinie, arrangé toutes choses dans sa parole, la Sainte Écriture, dans un si bel ordre qu’un passage soutient l’autre et qu’une doctrine coule dans l’autre. Il en est ainsi du baptême d’Esprit, du baptême d’eau, de la passion ou des souffrances de Christ et de ses vrais disciples, qui semblent tous trois suivre un cours régulier et tendre vers un même point.
Il est mentionné dans les parties précédentes de cet ouvrage sur le Nouveau et l’Ancien Testament que dans le baptême spirituel, le mot baptême signifie verser ou asperger ; et que les mots « semer », « verser », « répandre » sont utilisés par le Baptiseur et Semeur spirituel, Jésus-Christ et ses messagers, pour semer, répandre et verser la Parole de l’Évangile sur le champ du monde, c’est-à-dire sur toute l’humanité et sur toutes les nations de la terre, afin qu’elles soient préparées à croire au Seigneur et à faire des œuvres correspondant à la repentance.
Ainsi, nous avons un modèle du baptême d’eau dans le baptême d’Esprit, du Baptiseur et Précurseur spirituel, Jésus. Et si nous le suivons, nous ferons sa volonté, et alors nous ne risquons pas de manquer le chemin, car Jésus est lui-même le Chemin et la Vérité. C’est pourquoi la représentation du baptême spirituel de Jésus doit être bien considérée et les paroles que le Seigneur adressa à Moïse lorsqu’il lui ordonna de construire le tabernacle doivent être bien observées : Regarde donc, et fais-les d’après leur modèle, qui t’a été montré sur la montagne (Exode 25.40 ; Hébreux 8.5 ; Actes 7.44).
Il semble que Moïse ait reçu sur la montagne une représentation du tabernacle spirituel et céleste, modèle selon lequel il devait ériger le tabernacle figuratif, et qu’il ait été chargé de le construire selon ce modèle. Ainsi, l’ordonnance du baptême de l’Esprit est un modèle clair qui doit être observé dans le baptême d’eau ; et comme cela est représenté par le versement et l’aspersion dans les Saintes Écritures, il est raisonnable d’affirmer que le versement de l’eau sur la tête du sujet, dans le baptême d’eau, est le plus proche du modèle donné dans la Parole de Dieu. Mais il n’y a pas de mesure donnée de la quantité d’eau à appliquer dans le baptême spirituel ; en outre, il y a une diversité dans l’effusion de l’Esprit, certains recevant une portion plus riche que d’autres. Et si dans le baptême d’eau certains reçoivent une plus grande effusion d’eau que d’autres, ils ne sont pas, en conséquence, plus purs que ceux dont l’effusion a été moindre, car ce n’est pas l’eau qui purifie du péché, mais le nom du Seigneur Jésus-Christ.
Que le baptême d’Esprit et le baptême d’eau se tiennent dans le même ordre, c’est ce que montre Jean Baptiste, en Matthieu 3, où il dit : Je vous baptise d’eau, mais celui qui vient après moi vous baptisera du Saint-Esprit. Ici, la préposition de est utilisée dans les deux cas et montre que l’eau et le Saint-Esprit sont appliqués de la même manière. L’Esprit et les grâces de l’Esprit sont fréquemment comparés à l’eau. Ésaïe 35.6,7 ; 12.3 ; Jean 7.37-39.
Le fait que l’eau du baptême doive être administrée par versement ou par aspersion est préfiguré par tous les types et toutes les ombres de l’Ancienne Alliance. L’arche de Noé lors du déluge était une préfiguration du baptême. 1 Pierre 3.21. L’arche se trouvait sur un terrain sec lorsque Noé et sa famille, pour leur sécurité, y entrèrent, et l’eau, comme un baptême, y tomba.
Paul dit au sujet des croyants Israélites, en 1 Corinthiens 10.2, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer. La colonne de nuée partit de devant eux, et se tint derrière eux. Et elle vint entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Et elle dut d’un côté une nuée obscure ; mais, de l’autre elle éclairait la nuit ; … et les eaux leur formaient une muraille à leur droite et à leur gauche (Exode 14.19-22). La mer devint une terre sèche, la nuée était naturellement au-dessus d’eux, et les eaux de la mer se tenaient de chaque côté comme un mur, sans doute plus haut qu’Israël, et ainsi ils passèrent sur la terre sèche ; et ceci fut appelé un baptême pour Israël, où ils avaient l’eau au-dessus d’eux et non au-dessous.
Le baptême dans le tabernacle figuratif avec l’eau de purification était une aspersion avec laquelle Aaron, ses fils et les Lévites étaient aspergés, lavés et purifiés. Et quand quelqu’un devenait impur, il devait être nettoyé et purifié avec elle ; tels étaient les divers lavages et ordonnances charnelles qui leur étaient imposés (Hébreux 9.10) ; aussi verset 13, La cendre de la génisse, qu’on répand sur ceux qui sont souillés, les sanctifie quant à la pureté de la chair. Tu amèneras Aaron et ses fils à l’entrée de la tente d’assignation, et tu les laveras avec de l’eau (Exode 29.4). Une personne pure prendra de l’hysope, la trempera dans l’eau, et en fera l’aspersion sur la tente, sur tous les ustensiles et sur les personnes qui s’y trouvaient (Nombres 19.18). Prends les Lévites du milieu des enfants d’Israël, et purifie-les. Tu les traiteras ainsi, pour les purifier : Tu les aspergeras d’une eau de purification (Nombres 8.6-7). Ainsi nous voyons dans tous les types et images du baptême d’eau que le baptême d’eau était administré aux croyants en versant ou en aspergeant l’eau sur la tête.
J’ai l’intention de terminer ces remarques par cette observation impressionnante : Jésus-Christ est la Tête de son Église (Éphésiens 5.23). Et c’est sur lui, la Tête, que le baptême d’eau a pris naissance sous la Nouvelle Alliance, pour l’accomplissement de toute justice (Matthieu 3.15), et après cela, sur les membres de son corps. Actes 2.41 : Car ceux qui reçurent avec joie sa parole furent baptisés ; et le même jour, environ trois mille âmes leur furent ajoutées. Ceux-ci, en présentant leur corps à Christ en tant que croyants, étaient le temple de Dieu. 1 Corinthiens 3.16 et 6.19 ; 2 Corinthiens 6.16 : Car vous êtes le temple du Dieu vivant ; comme Dieu l’a dit, j’habiterai en eux, et je marcherai en eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et comme les croyants sont le temple de Dieu et que Christ en est la tête, le baptême d’eau doit donc être administré sur la tête de ce temple, comme cela a commencé sous la Nouvelle Alliance avec Christ, qui est la tête de ce temple spirituel de Dieu, qui est sa maison. Hébreux 3.6 ; Éphésiens 2.19-22.
Dans les pages qui précèdent, il a été fait mention des personnes et des peuples qui sont considérés comme des sujets aptes à recevoir le baptême, mais on peut aussi remarquer que tous ceux qui doivent recevoir le baptême doivent d’abord être instruits et enseignés dans la Parole de Dieu, se repentir sincèrement de leurs péchés et croire de tout leur cœur au Seigneur Jésus, qu’il est le Sauveur du monde. Et tous ceux qui sont ainsi instruits et qui ont foi dans le Seigneur Jésus-Christ seront, sur leur foi, baptisés au nom du Seigneur, de toute tribu et de toute nation. Mais en ce qui concerne les personnes non instruites, ignorantes, incrédules, non régénérées, et les enfants en bas âge qui ne peuvent pas distinguer leur main droite de leur main gauche, nous ne trouvons aucun commandement dans l’Écriture Sainte pour qu’ils soient baptisés dans l’eau, mais plutôt pour qu’ils soient d’abord enseignés. Et si de telles personnes sont baptisées, selon le cas, nous ne pouvons pas voir qu’il s’agit d’un baptême évangélique, ni que ceux qui sont ainsi baptisés en ont reçu un quelconque bénéfice pour le salut de leur âme, puisqu’ils ne le reçoivent pas par la foi ; et tout ce qui n’est pas de la foi est péché (Romains 14.23). Et sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu, car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie qu’il existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent assidûment (Hébreux 11.6).
C’est ainsi, cher lecteur, que t’est présentée l’ordonnance du baptême d’eau, tirée des Saintes Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testament, sans y mêler la doctrine de l’homme, et, comme je le crois, sans aucune déformation ; mais, selon l’enseignement de l’Esprit, elle est tirée des livres canoniques de la Sainte Bible, et on ne saurait trouver de meilleur fondement que cela.
Du baptême de la passion de Jésus
Première partie
Dans l’Évangile, sous la Nouvelle Alliance, il est fait mention du baptême de la passion de Jésus ; et de ce baptême, le Seigneur Jésus fut le premier sujet qui en fut baptisé. C’est par ce baptême que le Seigneur Jésus a conquis et vaincu le diable et le péché, qu’il a triomphé d’eux, et qu’il a ainsi ouvert à la race humaine déchue une voie d’accès à son royaume éternel, voie par laquelle il leur ordonne de le suivre.
De ce baptême Jésus enseigne, en Luc 12.49-50 : Je suis venu mettre le feu sur la terre ; et que ferais-je, s’il est déjà allumé ? Mais je dois être baptisé d’un baptême ; et combien ne suis-je pas pressé jusqu’à ce qu’il s’accomplisse ! C’est de ce baptême que Jésus parla aussi à la mère des enfants de Zébédée et à ses fils, lorsqu’ils vinrent à lui, l’adorant, et le priant de leur accorder que l’un de ces fils soit assis à sa droite et l’autre à sa gauche dans son royaume ; et il leur demanda : Pouvez-vous boire de la coupe que je boirai, et être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? Ils lui répondirent : Nous le pouvons. Il leur dit alors : Il est vrai que vous boirez ma coupe, et que vous serez baptisés du baptême dont je serai baptisé. Matthieu 20.20-23 ; Marc 10.35-39. Jésus parle ici du baptême de sa passion, de ses souffrances, de porter sa croix et de la coupe qu’il devait boire ; tout cela pesait sur lui si durement qu’il était pressé que cela s’accomplisse, et cela ne s’accomplirait pleinement que lorsqu’il donnerait sa vie et expirerait sur la croix. C’est ce que Jésus appelle un baptême dont il doit être baptisé. C’est ainsi que l’affliction et la souffrance des disciples de Christ, qu’ils endurent pour lui en portant sa croix après lui, sont appelées un baptême. Ainsi, l’effusion du sang de Jésus et de ses disciples est le baptême parfait dont il a parlé. Et sans souffrir l’affliction et porter la croix, ce baptême ne peut être accompli. Et la coupe de l’affliction, de la douleur et de l’effusion de sang est perfectionnée dans beaucoup de tribulations. C’est de cette coupe et de cette effusion de sang que Jésus a parlé (Matthieu 26 ; Marc 14 ; Luc 22) : Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.
De cette effusion du sang de Christ dans le baptême de sa passion et de ses souffrances, il existe de nombreux types et ombres dans l’Ancien Testament. Dans le tabernacle de Moïse, les rites accomplis étaient énumérés parmi les nombreux lavages (ou baptêmes). En effet, de même que le baptême de l’Esprit et le baptême d’eau ont leurs types et leurs images dans l’Ancien Testament, de même le baptême de la passion et de la souffrance y est typifié et préfiguré : car sous l’Ancienne Alliance, presque tout était aspergé de sang et purifié, ce qui préfigurait le baptême de la passion et l’effusion du sang de Jésus-Christ. En effet, lorsque Moïse eut énoncé tous les préceptes de la loi à tout le peuple, il prit du sang de veau et de bouc, avec de l’eau, de la laine écarlate et de l’hysope, et en fait aspersion sur le livre et sur tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a ordonné en votre faveur. Il fit aussi l’aspersion de sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du ministère. Et presque tout est purifié par la loi avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de rémission (Hébreux 9.19-22). Tout cela indiquait le baptême de la passion de Jésus-Christ et l’effusion de son sang. Et comme tout le peuple, avec le tabernacle et ses meubles, était aspergé de sang, cela peut signifier que tous ceux qui veulent venir au sanctuaire de Dieu doivent être baptisés par l’aspersion du sang de Jésus-Christ, car sans l’efficacité purificatrice de son sang expiatoire, il n’y a pas de rémission des péchés. Et bien que le sang dans les offrandes pour le péché et dans les multiples lavages et ordonnances charnelles ait été aspergé et versé pour purifier, tout cela était une préfiguration du baptême de la passion de Jésus-Christ et de l’effusion de son sang expiatoire. Le fait que le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint avec du sang une fois par an, afin de l’offrir pour lui-même et pour le peuple, était une illustration et une ombre du fait que le grand Souverain Sacrificateur, Jésus-Christ, entrerait dans le lieu très saint avec son propre sang et obtiendrait ainsi le salut éternel pour l’homme.
De nombreuses offrandes dont le sang était versé et aspergé sous l’Ancienne Alliance peuvent être vues dans de nombreux passages dont certains seront cités ici. Exode 24.6-8, Moïse prit la moitié du sang et la mit dans des bassins, et il en répandit la moitié sur l’autel… Moïse prit le sang, et le répandit sur le peuple, et dit : Voici le sang de l’alliance que le Seigneur a traité avec vous selon toutes ces paroles. Aussi chap. 29.12,21, Tu prendras du sang du taureau, tu en mettras sur les cornes de l’autel avec ton doigt, et tu répandras tout le sang au pied de l’autel… Tu prendras du sang qui sera sur l’autel et de l’huile d’onction, et tu en feras aspersion sur Aaron, sur ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui ; il sera sanctifié, ainsi que ses vêtements, ses fils et les vêtements de ses fils avec lui. On trouvera des passages similaires en Lévitique 1.5,11 ; Chap. 4 ; 5.9 ; 7.2 ; 8.15-30. Moïse prit de l’huile d’onction et du sang qui était sur l’autel, et en fit l’aspersion sur Aaron, sur ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils. Voir aussi chap. 9.9,18 ; 16.14,19, où il est indiqué comment le souverain sacrificateur devait asperger le sang avec lequel il entrait dans le lieu très saint. Et au verset 27, on voit comment le sacrifice pour le péché, dont le sang avait été apporté pour faire l’expiation dans le lieu saint, était transporté hors du camp, pour être brûlé au feu, avec ses peaux, sa chair et ses excréments, ce qui était un emblème clair de l’offrande de Jésus-Christ et de l’effusion de son sang dans le baptême de sa passion et de ses souffrances extrêmes pour faire l’expiation des péchés du monde. On trouve encore de nombreux passages relatifs à l’effusion et à l’aspersion du sang des offrandes pour le péché et des holocaustes, notamment lors de la Pâque, où les sacrificateurs aspergeaient le sang qu’ils recevaient de la main des Lévites. 2 Chroniques 30.
Toutes ces effusions, ces versements et ces aspersions de sang étaient symboliques et s’accomplissaient dans la mort du Seigneur Jésus, le baptême de sa passion, son agonie dans le jardin et sa mort sur la croix hors du camp, hors de Jérusalem. C’est de cette souffrance que Jésus a parlé, Luc 12.49-51, Je suis venu mettre le feu sur la terre ; et qu’ai-je à désirer s’il est déjà allumé ? Mais je dois être baptisé d’un baptême ; et combien ne suis-je pas pressé jusqu’à ce qu’il s’accomplisse ! La manière dont ce baptême a été accompli, les souffrances qui y étaient liées et la façon dont il s’est accompli, est un sujet qui mérite une grande attention.
Lorsque Jésus fut baptisé d’eau par Jean Baptiste et que le Saint-Esprit descendit sur lui sous forme corporelle comme une colombe, il fut conduit par l’Esprit dans le désert, où il fut tenté par le diable pendant quarante jours. Luc 4.1-2. Et quand le diable eut terminé toutes les tentations, il s’éloigna de lui pour un temps. Après cela, Jésus alla de lieu en lieu en faisant du bien aux hommes, ce qui lui valut l’envie et la haine des scribes et des pharisiens, qui cherchaient à lui ôter la vie, mais ne pouvaient rien contre lui, car son heure n’était pas encore venue. Psaume 129.2.
Mais quand le temps approcha où Jésus devait être offert et accomplir le baptême de sa passion et l’effusion de son sang, il fut extrêmement douloureux, et il se prépara à boire cette coupe amère. Il fit donc la Pâque avec ses disciples (Matthieu 26), institua avec eux le sacrement du pain et du vin, qu’ils devaient garder en souvenir de son amour mourant, pria pour eux et les remit aux soins de son Père céleste. Jean 17.11. Après cela, il sortit pour aller au-devant de ses souffrances et pour boire la coupe amère du baptême de sa passion, à laquelle il était attaché jusqu’à ce qu’elle fût accomplie.
Il sortit, et alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers (Luc 22.39). Là, ses souffrances l’atteignirent ; sachant combien il lui serait pénible d’être baptisé du baptême dont il devait maintenant être baptisé, il commença à être saisi de frayeur et fort agité, et il leur dit : Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort. Et il tomba à terre, et pria, afin que, s’il était possible, l’heure s’éloignât de lui. Et il dit : Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; détourne de moi cette coupe ; toutefois, non pas comme je veux, mais comme tu veux (Marc 14.33-36). Et Jésus, étant en agonie, priait plus instamment ; et sa sueur était comme des grumeaux de sang qui tombaient sur la terre (Luc 22.44). C’est ici que commence le baptême de l’effusion du sang de Jésus, c’est ici que les gouttes de sang, comme la sueur, roulent sur son visage saint.
Alors Jésus se leva de la prière et vint vers ses disciples et les trouva endormis. Il leur dit : Dormez maintenant, et reposez-vous ; c’est assez, l’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs… Et aussitôt, comme il parlait encore, Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une grande foule, avec d’épées et de bâtons, de la part des principaux sacrificateurs, des scribes et des anciens (Marc 14.41-43). Alors Jésus, l’Agneau, alla à leur rencontre avec douceur et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C’est moi. Jean 18. Alors la bande, les chefs et les officiers des Juifs se saisirent de Jésus, le lièrent, et le conduisirent d’abord chez Anne, puis chez Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là.
Le souverain sacrificateur interrogea ensuite Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit : J’ai parlé ouvertement au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où les Juifs se rendent toujours ; et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont écouté ce que je leur ai dit ; ces gens-là savent ce que j’ai dit. Comme il parlait ainsi, l’un des officiers qui se tenaient là donna un soufflet à Jésus, en disant : Est-ce ainsi que tu réponds au souverain scarificateur ? Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient aucun. Car plusieurs portaient un faux témoignage contre lui, mais leurs témoignages n’étaient pas concordants. Alors le souverain sacrificateur lui dit : Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit : Tu l’as dit ; et même je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Dès que Jésus eut dit cela, le baptême de ses souffrances commença sur sa tête ; car alors ils se mirent à lui cracher au visage et à lui donner des coups de poing ; d’autres le frappaient avec les paumes de leurs mains ; ils le frappaient au visage, et lui demandaient : devine qui est celui qui t’a frappé ? Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres blasphèmes. Jean 18.19, &c. ; Matthieu 26.63, &c ; Marc 14.55, &c. ; Luc 22.63, &c.
Dès le matin, les principaux sacrificateurs se concertèrent avec les anciens, les scribes et tout le conseil ; ils lièrent Jésus, l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate, dans la salle du jugement. Et ils se mirent à l’accuser, en disant : Il excite le peuple, enseignant dans tout le judaïsme, depuis la Galilée jusqu’en ce lieu. Et il défend de payer le tribut à César, disant qu’il est lui-même le Christ, le roi. Luc 23.2, &c. Lorsque Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen. Et dès qu’il sut qu’il appartenait à la juridiction d’Hérode, il l’envoya à Hérode, qui lui-même était alors à Jérusalem. Mais le serpent subtil, le diable, suivit les scribes et les faux accusateurs jusqu’à Hérode, pour y accuser Jésus. Alors Hérode, avec les gens de sa garde, le traita avec mépris et pour se moquer de lui, le revêtit d’un habit écarlate, et le renvoya à Pilate. Pilate, voyant l’innocence de Jésus, chercha trois fois à le relâcher, mais ses impitoyables accusateurs criaient encore plus fort : Qu’il soit crucifié. Matthieu 27.19-23.
Après cela, les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans la salle commune, et rassemblèrent autour de lui toute la troupe de soldats. Ils le dépouillèrent et le revêtirent d’une robe écarlate. Ils lui mirent sur la tête une couronne d’épines, et un roseau dans la main droite ; ils fléchirent le genou devant lui et se moquèrent de lui en disant : Salut, roi des Juifs ! Ils crachèrent sur lui, prirent le roseau et le frappèrent sur la tête. On peut voir ici encore comment le baptême de ses souffrances fut répandu sur sa tête, au point que, par les blessures des épines piquantes, le sang coula de sa tête sacrée ; et c’est ainsi qu’il fut traité que même Pilate, le païen, s’exclama par pitié : Voici l’homme. Mais chez les Juifs, il n’y avait pas de pitié, mais un cri : Crucifie-le ! crucifie-le ! Et pendant ce temps, Jésus fut aussi flagellé, de sorte que le sang coula de son corps sacré. Des laboureurs ont labouré mon dos ; ils y ont tracé tout au long leurs sillons (Psaume 129.3). Ainsi, par la flagellation, ils ont tracé de longs sillons, de sorte que son sang innocent a coulé de son corps sacré, comme il avait été prédit que son sang serait versé, et c’est pourquoi on appelle cela un baptême.
Après cela, ils prirent Jésus et l’emmenèrent pour le crucifier. Et lui, portant sa croix, s’en alla dans un lieu appelé lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent. C’est là que Jésus fut entouré de la race du serpent, des instruments du vieux dragon, qui lui percèrent les mains et les pieds avec des clous rugueux pour le clouer à la croix et l’étendre de manière à ce que tous ses os soient déjoints. Car des chiens m’ont environné, une bande de méchants m’a entouré : ils ont percé mes mains et mes pieds. Je compterais tous mes os. Ils me considèrent et me regardent (Psaume 22.17-18). Ici, le corps entier de Jésus a été aspergé de sang ! Ici, son sang précieux a été répandu sur la terre lorsqu’il a été crucifié, comme cela se faisait dans l’offrande figurative pour le péché sous la loi, où le sang de l’offrande pour le péché était aspergé et versé au bas de l’autel. Et c’est ainsi que cela s’est accompli en Jésus, la grande offrande, comme le dit Ésaïe : Qui est celui-ci, qui vient d’Édom, en vêtements rouges, qui vient de Botsra, avec des habits éclatants, portant la tête haute, dans la plénitude de sa force ? C’est moi qui parle avec justice, tout-puissant pour sauver. Pourquoi tes vêtements sont-ils rouges, et tes habits semblables à ceux de celui qui foule dans la cuve ? J’étais seul à fouler au pressoir, et parmi les peuples il n’y avait personne avec moi. Et je les ai foulés dans ma colère, je les ai écrasés dans mon courroux ; leur sang a rejailli sur mes habits, et j’ai souillé tous mes vêtements (Ésaïe 63.1-3).
C’est ainsi que le Seigneur Jésus a écrasé la tête du serpent ; mais le serpent a écrasé son talon, de sorte que tout son vêtement a été aspergé de sang. Et dans cette épreuve, ce baptême, Jésus eut soif et dit : J’ai soif. Et on lui donna à boire du vinaigre mêlé de fiel (Matthieu 27.34). Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et dans ma soif ils m’ont donné du vinaigre à boire, Psaume 69.22. Et Jésus cria d’une voix forte, disant : Éloï, Éloï, lama sabachthani ? ce qui est, selon l’interprétation : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Et quelqu’un courut remplir une éponge de vinaigre, la mit sur un roseau, et lui donna à boire (Marc 15.34,36). Quand Jésus eut reçu le vinaigre, il dit : Tout est accompli ; puis il baissa la tête et rendit l’esprit (Jean 19.30). Maintenant Jésus avait bu la coupe, maintenant il avait été baptisé du baptême dont il disait : Combien je suis pressé jusqu’à ce qu’il soit accompli (Luc 12.50). Or, lorsque Jésus fut mort, un des soldats lui perça le côté avec une lance, et il en sortit aussitôt du sang et de l’eau. Et celui qui l’a vu en a rendu témoignage et son témoignage est véritable. Jean 19.34-35.
Ainsi fut le baptême de la passion et des souffrances de Jésus-Christ, qui fut une aspersion et un déversement de son sang, un sacrifice expiatoire ; et son âme dans la prière et la souffrance l’a accompli et achevé. Et par ce grand sacrifice furent accomplis tous les nombreux types et images qui, sous l’Ancienne Alliance, y faisaient allusion. De ce baptême de souffrance et d’effusion de sang, Jésus-Christ est devenu le premier sujet de la Nouvelle Alliance, et a ainsi acheté pour l’humanité, ceux qui croient en son nom, le salut éternel. Et tous les croyants devraient suivre Christ et être prêts à être baptisés de ce baptême. Vous boirez vraiment de ma coupe, et vous serez baptisés du baptême dont je suis baptisé (Matthieu 20.23). Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ souffriront la persécution (2 Timothée 3.12). Nous en dirons plus à ce sujet dans la partie suivante.
Deuxième partie
Dès que le croyant a le témoignage du baptême spirituel et qu’il a reçu le baptême d’eau, il doit se soumettre volontairement à recevoir le baptême de l’effusion de son sang pour le nom de Christ, si nécessaire, et prendre sur lui le témoignage du sang, selon 1 Jean 5.8 : Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre, l’Esprit, l’eau et le sang, et ces trois s’accordent en un seul.
Le croyant, dans son baptême, est baptisé dans le corps de Christ, l’Église, selon 1 Corinthiens 12.13,27. Il revêt alors Christ et s’unit à lui pour le suivre véritablement et constamment, et porter sa croix après lui. Et si le croyant est appelé à souffrir pour le nom de Christ et à donner sa vie pour son nom, il doit être prêt à être baptisé du même baptême de souffrance et d’effusion de sang dont son Seigneur et Maître a été baptisé lorsqu’il a donné sa vie pour racheter l’homme de la mort, et c’est l’allégeance de tous les vrais disciples de Jésus-Christ dans ce monde. Il a dit : il est vrai que vous boirez ma coupe, et que vous serez baptisés du baptême dont je serais baptisé (Matthieu 20.23). Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi (Jean 15.18,20). Ils vous chasseront des synagogues ; et même, le temps vient où celui qui vous tuera croira rendre service à Dieu (Jean 16.2).
Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups : soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombe (Matthieu 10.16. Et aux versets 22 et 25 : Vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. S’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens de sa maison ? Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple (Luc 14.26-27). Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Et celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi (Matthieu 10.37-38).
Car il est évident que lorsque les croyants, en tant que membres de Christ, entreront au ciel avec Christ, l’époux céleste, au repas de noces de l’Agneau, et boiront le vin nouveau et doux du ciel (ce qui est manifesté dans Jean 2.10 et dans Matthieu 26.29), ils devront d’abord boire avec lui le vin amer de l’affliction et de la tribulation, et être baptisés de son baptême. Matthieu 20.22-23. Mais le fait de boire cette coupe et d’être baptisé de ce baptême doit être fait et enduré pour l’amour de Jésus-Christ et pour son nom seul.
Le fait de boire cette coupe et d’être baptisé du baptême de l’affliction, de la tribulation et de l’effusion de sang jusqu’à la mort, est tombé sur les apôtres et les disciples de Christ de façon multiple ; tout cela, ils l’ont subi pour l’amour de Jésus-Christ et en témoignage de son nom adorable. Le premier de ces témoins fut Étienne. En effet, comme Étienne, par l’Esprit, témoignait avec puissance que Jésus était Christ, le juste, et que les Juifs l’entendaient, ils eurent le cœur transpercé et grincèrent des dents contre lui. Et quand il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu, ils poussèrent de grands cris, se bouchant les oreilles, précipitèrent sur lui tous ensemble, le trainèrent hors de la ville et le lapidèrent. Il priait en disant : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. Puis, s’agenouillant, il se cria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché. Et quand il eut dit cela, il s’endormit. C’est ainsi qu’Étienne, le premier après Christ, a bu la coupe amère et reçu le baptême de la souffrance et de l’effusion du sang. Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, à qui Jésus avait déjà dit, en Matthieu 20.23, qu’ils boiraient sa coupe et seraient baptisés du baptême dont il serait baptisé, burent aussi la coupe amère de leur Seigneur et Maître, ainsi que les autres apôtres.
Vers ce temps-là, le roi Hérode étendit ses mains pour vexer certains membres de l’Église. Il fit mourir par l’épée Jacques, le frère de Jean. Cela se passa environ douze ans après la crucifixion de Christ. Jean, le frère de Jacques, que le Seigneur aimait d’une manière particulière, ne fut pas exempté de boire cette coupe prédite et de recevoir ce baptême, car il connut des temps de persécution et beaucoup de tribulations. Il vécut à l’époque de la lourde persécution de Néron, ce monstre de cruauté, où il fut exposé à l’affliction et à la tribulation et où plus d’une coupe amère d’angoisse et de peur lui fut présentée, car il entendit et vit combien de ses frères (selon la chair), ici et là, dans différentes parties du pays, étaient persécutés. De même que lui-même, dans son âge avancé, a beaucoup souffert dans la persécution sous Domitien, un prince peu inférieur en cruauté à Néron, par lequel il a été banni sur l’île de Patmos. Apocalypse 1.9 : Moi Jean, votre frère et qui ai part avec vous à la tribulation, et au règne, et à la patience de Jésus-Christ, j’étais dans l’île appelée Patmos, pour la Parole de Dieu, et pour le témoignage de Jésus-Christ. C’est sur cette île que Jean fut exilé comme captif, et qu’il fut banni pour subir des afflictions et des tribulations, qui auraient pesé lourdement sur lui, s’il n’avait eu le Seigneur Jésus pour compagnon. Mais il a trouvé en lui réconfort et consolation, et c’est de sa présence immédiate qu’il a reçu les mystères de la révélation qu’il a écrite.
L’apôtre Pierre aussi a bu la coupe et a été baptisé du baptême de la tribulation et de l’effusion du sang. Il fut jeté en prison avec les autres apôtres, mais l’ange du Seigneur l’en fit sortir. Actes 5.18-19. Pierre fut ensuite mis en prison par Hérode, qui le remit à quatre escouades de quatre soldats pour le garder, avec l’intention, après la Pâque, de l’exposer au supplice devant le peuple. Mais l’Église ne cessa de prier Dieu pour lui. Et la nuit d’avant le jour où Hérode voulait l’envoyer au supplice, Pierre dormait entre deux soldats, lié de deux chaînes. Et voici, un ange du Seigneur survint, une lumière brilla dans la prison, et ses chaînes tombèrent de ses mains. Et il suivit l’ange, qui le fit sortir de la prison et le libéra (Actes 12.3-10). Par la suite, il est dit que Pierre fut emprisonné par Néron et crucifié à Rome. Ainsi s’accomplit sur lui ce que Jésus a dit : Quand tu étais jeune, tu te ceignais toi-même, et tu marchais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te portera où tu ne veux pas. C’est ce qu’il dit, en signifiant par quelle mort il devait glorifier Dieu (Jean 21.18-19).
L’apôtre Paul a aussi bu profondément la coupe de l’affliction et a été baptisé du baptême de la souffrance et de l’effusion du sang pour le nom de Jésus. Après qu’il eut commencé à prêcher Christ, les Juifs tinrent conseil pour le faire mourir. Actes 9.23,29. Ils soulevèrent aussi une persécution contre lui et Barnabas et les chassèrent de leur pays (Actes 13.50). De plus, ils lapidèrent Paul et le tirèrent hors de la ville, le croyant mort. Mais, comme les disciples se tenaient autour de lui, il se leva et entra dans la ville. Le lendemain, il partit avec Barnabas pour Derbe, où il prêcha l’Évangile. 14.19,21. Après cela, Paul et Silas furent pris et entraînés sur la place publique vers les chefs. Ceux-ci, après les avoir frappés de plusieurs coups, les jetèrent en prison, en chargeant le geôlier de les garder en sûreté. Celui-ci, ayant reçu cette charge, les fit entrer dans la prison intérieure, et leur fixa les pieds dans les ceps. De cet emprisonnement, ils furent de nouveau libérés par l’action miraculeuse de Dieu (16.19-27). Paul était tellement accoutumé et habitué à la souffrance et à l’affliction qu’il n’en fut pas ému. En effet, lorsqu’il se rendit à Jérusalem, lié par l’Esprit, et que le Saint-Esprit lui témoigna que, dans chaque ville, des liens et des afflictions l’attendaient, il dit : Mais je ne me mets en peine de rien, ma vie ne m’est pas chère, afin que j’achève avec joie ma course et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer l’Évangile de la grâce de Dieu (Actes 20.22-24). Lorsque Paul fut à Jérusalem, toute la ville fut émue, et le peuple accourut ; ils prirent Paul, et le traînèrent hors du temple. Comme ils cherchaient à le tuer, le tribun de la cohorte apprit que tout Jérusalem était en émoi. Il prit aussitôt des soldats et des centurions, et courut vers eux ; et quand ils virent le tribun et les soldats, ils cessèrent de battre Paul (Actes 21.30-32). Et comme Paul plaidait sa cause, le souverain sacrificateur Ananias ordonna à ceux qui se tenaient près de lui de le frapper au visage. Et comme il s’élevait une grande dispute, le tribun, craignant que Paul ne soit mis en pièces par eux, ordonna aux soldats de descendre, de le prendre de force parmi eux et de l’amener dans la forteresse. Alors quelques-uns des Juifs se réunirent et se lièrent par une malédiction, disant qu’ils ne mangeraient ni ne boiraient avant d’avoir tué Paul. Ils étaient plus de quarante qui avaient formé cette conspiration. Mais il fut sauvé de cette conspiration par le tribun, qui avait désigné des soldats, lesquels, selon l’ordre qui leur avait été donné, prirent Paul et le conduisirent de nuit à Antipatris (Actes 23, versets 2, 10 et 31).
Enfin, Paul fut envoyé comme prisonnier à Rome. Pendant ce voyage, il a beaucoup souffert (Actes 27). Et comme le vaisseau fut entrainé par un vent impétueux, ils firent naufrage. Mais, selon la parole de l’ange qui se tenait auprès de Paul pendant la nuit, ils furent tous sauvés en étant jetés dans une certaine île, appelée Malte. Là, les barbares leur traitaient avec bienveillance, car ils allumèrent un feu et les recueillirent tous, à cause de la pluie et du froid qui régnaient. Comme Paul avait rassemblé un faisceau de broussailles et l’avait mis sur le feu, une vipère en sortit à cause de la chaleur et s’attacha à sa main. Et quand les barbares virent la bête venimeuse suspendue à sa main, ils dirent entre eux : Sans doute cet homme est un meurtrier, qui, bien qu’il ait échappé à la mer, la justice ne permet pas qu’il vive. Il secoua la bête dans le feu, et ne ressentit aucun mal. Ils s’attendaient à ce qu’il tombe mort subitement ; mais ayant attendu longtemps et voyant qu’il ne lui arrivait aucun mal, ils changèrent d’avis, et dirent que c’était un dieu (Actes 28.1-6).
C’est ainsi que l’éminent apôtre Paul a traversé les nombreux dangers, épreuves et souffrances qui ont jalonné son chemin. Il en parle aux Corinthiens, où il compare son travail et ses souffrances pour Christ à ceux des faux docteurs, en disant : Sont-ils ministres de Christ ? Moi, je le suis davantage, par des travaux plus abondants, par les coups plus nombreux, par les emprisonnements plus fréquents, souvent en danger de la mort. J’ai reçu cinq fois des Juifs quarante coups moins un. J’ai été battu de verges trois fois, j’ai été lapidé une fois, j’ai fait naufrage trois fois, j’ai passé une nuit et un jour dans l’abîme, j’ai fait de nombreux voyages, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril parmi ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles au froid et à la nudité. Et en outre, il mentionne encore beaucoup de choses qu’il a souffertes. Enfin, il souffrit le martyre à Rome, où il fut décapité sous Néron ; et comme un vrai disciple de Christ, son sang fut versé pour la cause de son grand Seigneur et Maître, ce qui est appelé par lui un baptême.
C’est ainsi que tous les apôtres et des milliers de croyants avec eux ont bu la coupe amère de la tribulation et ont été baptisés du baptême de l’affliction, de la persécution et de l’effusion du sang, qui leur a été infligé de bien des manières et sous bien des formes, par lequel ils ont été torturés et mis à mort. Mais maintenant ils se reposent et sont vêtus de blanc. Apocalypse 6.9-11. Depuis l’époque des apôtres, des milliers de personnes ont bu de cette coupe et ont été baptisées du baptême de la souffrance et de l’effusion du sang, et ont donné leur vie pour Christ et son Évangile.
On peut donc voir que le fait de boire cette coupe implique beaucoup de souffrance, d’affliction et de tribulation ; et ce baptême d’angoisse, de torture et de sang versé est principalement infligé aux croyants par les incroyants et les impies.
Le fait de boire cette coupe et d’être baptisé de ce baptême a d’abord commencé avec Abel, que Caïn a tué. Ensuite, elle est venue aux prophètes, qui ne pouvaient pas y échapper, car leur sang a été versé, l’un après l’autre, jusqu’à Jean Baptiste, qui était le précurseur de Jésus et qui s’est placé entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance ; de lui le Seigneur Jésus parle en Matthieu 11.11 : Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il ne s’est pas levé de plus grand que Jean Baptiste. Et lorsque Jean réprouva Hérode pour son méfait, il fut mis en prison et ensuite décapité, et ainsi son sang fut versé comme un baptême.
Troisième partie
De l’avantage de la coupe, et du baptême
de la passion de Jésus
Le bienfait de la coupe de l’affliction, et du baptême du sang, vaut plus que le gain du monde entier. Car par le baptême de la passion de Jésus-Christ et l’effusion de son sang lorsqu’il est mort sur la croix, il a vaincu l’ennemi, le diable, et racheté les hommes du péché d’Adam, sous lequel ils étaient tombés ; comme le dit Pierre : Vous savez en effet que vous n’avez pas été rachetés par des choses corruptibles, comme l’argent et l’or, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache (1 Pierre 1.18-19). Afin que, par la mort, il détruise celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, Hébreux 2.14. Et de réconcilier par lui toutes choses avec lui-même, ayant donné la paix, par le sang de sa croix. Et il vous a réconciliés dans le corps de sa chair par sa mort (Colossiens 1.20-22). Il a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois (1 Pierre 2.24). Pour toi aussi, en vertu de son alliance scellée par le sang, je retirerai tes captifs de la fosse où il n’y a pas d’eau (Zacharie 9.11). Prenez donc garde… de paître l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par son propre sang (Actes 20.28). En qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce (Éphésiens 1.7). Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché (1 Jean 1.7). À celui qui nous a aimés et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang (Apocalypse 1.6). Mais c’est par son propre sang qu’il est entré une seule fois dans le saint des saints, ayant obtenu pour nous une rédemption éternelle. Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une génisse qu’on répand sur ceux qui sont souillés, les sanctifie quant à la pureté de la chair, à combien plus forte raison le sang de Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes afin que vous serviez le Dieu vivant (Hébreux 9.12-14). Ayant donc, frères, la liberté d’entrer dans le sanctuaire, par le sang de Jésus, chemin nouveau et vivant qu’il nous a frayé à travers le voile, c’est-à-dire à travers sa chair (Hébreux 10.19-20).
Ainsi, lorsque Jésus-Christ, dans sa mort sur la croix, a bu cette coupe et a été baptisé du baptême de la passion et de l’effusion de son sang, cela a apporté un avantage et un gain inestimables aux enfants des hommes. Car il a donné la paix par le sang de sa croix, pour réconcilier par lui toutes choses avec lui-même ; tant aux choses de la terre qu’à celles du ciel (Colossiens 1.20). Et toutes choses viennent de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui-même par Jésus-Christ… car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même (2 Corinthiens 5.18-19). C’est lui qui est la propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier (1 Jean 2.2). Jésus-Christ est donc le Prince de la paix, le Sauveur et le rédempteur de l’humanité, qui, après le baptême de sa passion, a allumé le feu du Saint-Esprit, de la foi, de l’amour et de la paix, dans le cœur des hommes. Ce feu a été manifesté (Actes 2).
Maintenant que Jésus-Christ, en buvant la coupe de sa passion et en versant son sang sur la croix, a fait la réconciliation et la pleine expiation pour l’humanité, on peut se demander quel avantage le croyant aura-t-il à boire aussi cette coupe de Christ et à être baptisé du baptême d’affliction et de versement du sang ? Il faut bien y réfléchir : Christ, dans son baptême, est entré une seule fois dans le saint des saints, avec son propre sang… non pas dans un sanctuaire fait de main d’homme, mais dans le ciel même, afin de comparaître maintenant devant la face de Dieu pour nous (Hébreux 9.12,24). Et c’est ainsi que Jésus, après le baptême de sa passion, quitta ce monde calamiteux et monta dans son royaume céleste. Et maintenant il nous parle dans sa parole : Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je serai, là sera aussi mon serviteur. Jean 12.26. Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. Luc 9.23. Tel est le devoir des croyants, qui, avec une volonté parfaite et une ferme résolution, suivent leur Seigneur et Maître dans le chemin étroit qui mène au ciel. Et s’il leur est demandé de boire la coupe de l’affliction et de la persécution et d’être baptisés du baptême du sang en donnant leur vie pour Jésus, ils doivent être prêts à le suivre par cette porte étroite et ce chemin étroit qui mène au ciel. Car l’apôtre dit que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu (Actes 14.22). Oui, et tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ souffriront la persécution (2 Timothée 3.12). Mais si vous supportez patiemment la souffrance pour avoir bien fait, c’est à cela que Dieu prend plaisir. Car c’est à cela que vous êtes appelés, puisque Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces (1 Pierre 2.20-21).
Ceux qui suivent Christ, en portant sa croix, ont donc de très grandes promesses pour les soutenir et les réconforter. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux, car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous (Matthieu 5.10-12). Je vous le dis en vérité, vous qui m’avez suivi, au jour de la régénération, lorsque le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous serez aussi assis sur douze trônes, pour juger les douze tribus d’Israël. Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ou des terres, ou des maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle (Matthieu 19.28-29).
La joie, la paix, l’amitié et le bonheur de l’héritage céleste surpasseront en effet ineffablement toutes les joies et tous les plaisirs terrestres. C’est pourquoi l’apôtre Paul dit : ce sont des choses que l’œil n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu, et qui ne sont pas entrées dans le cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Considérez donc bien quelle gloire et quel bonheur attendent les vrais croyants et les disciples de Christ qui ont bu sa coupe et ont été baptisés de son baptême de passion et de sang et qui ont tenu bon jusqu’à la fin dans ces régions de félicité et ces demeures de joie céleste, où ils rencontreront la grande multitude, que personne ne peut compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, se tenant devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, les palmes à la main, criant d’une voix forte, en disant : le salut vient de notre Dieu, qui est assis sur le trône, et de l’Agneau. Et tous les anges se tenant autour du trône, et autour des anciens et des quatre animaux, se prosternant sur leur face devant le trône, et adorant Dieu, disant : Amen : la louange, la gloire, la sagesse, la grâce, l’honneur, la puissance et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles. Amen.
L’un des anciens prit la parole et me dit : Ceux qui sont vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus ? Je lui répondis : Seigneur, tu le sais. Et il me dit : ce sont ceux qui sont venus de la grande tribulation, qui ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, ils le servent jour et nuit dans son temple, et celui qui est assis sur le trône étendra sur eux son pavillon. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne frappera plus sur eux, ni aucune chaleur. Car l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra, et les conduira aux sources d’eaux vives ; et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux (Apocalypse 7).
Combien seront bénis et heureux tous ceux qui seront jugés dignes de faire partie de cette glorieuse compagnie ; ils seront transformés et brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Dans le traité qui précède, le baptême de l’Esprit, le baptême d’eau, la passion ou la souffrance et l’effusion du sang sont expliqués et illustrés par la Parole de Dieu, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Et le lecteur attentif trouvera, en les examinant séparément, qu’ils s’unissent dans le mot Baptême, qu’ils ont une seule ordonnance dans leur application et leur usage, et qu’ils tendent au même point. Il est également démontré que Jésus le Sauveur a institué ces baptêmes sous la Nouvelle Alliance et qu’il a été le premier à les recevoir, et sur qui ils ont été effectués. On montre aussi comment ses fidèles doivent être baptisés par ces baptêmes, les moyens d’y parvenir, et l’avantage qui en est tiré. Et l’on présume que tous ceux qui mettront de côté les récits fallacieux, ainsi que leurs préjugés et leur vanité, et consulteront les Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testament, qu’ils trouveront qu’il en est comme écrit dans le traité précédent qui est tiré de la Parole de Dieu. Et comme tel est le cas, le lecteur peut, par la grâce et par la parole de l’Esprit, devenir un fidèle disciple de Jésus-Christ dans ses ordonnances et hériter de son royaume éternel. Que le Seigneur des cieux accorde sa bénédiction à ce sujet. Amen.
Maintenant, si quelqu’un dit encore que beaucoup, sous l’Ancienne Alliance, devaient se laver dans l’eau, etc., on peut répondre que tous devaient se laver eux-mêmes, ce qui implique que chacun doit se purifier, se laver et se débarrasser de toute iniquité : Lavez-vous, nettoyez-vous. Ôtez de devant mes yeux la méchanceté de tes actions ; cessez de faire le mal (Ésaïe 1.16). Par conséquent, ce lavage ne peut être pris pour un baptême tel que celui dont il est question ci-dessus, car le baptême est toujours administré au sujet par une autre personne, et personne n’est autorisé à se baptiser lui-même ou à baptiser sa propre personne.
D’autres pourraient aussi objecter que Jésus a été baptisé dans le Jourdain et que l’eunuque a été baptisé par Philippe dans l’eau (Matthieu 3 ; Actes 8). Il est vrai que c’est le cas ; mais nous ne trouvons pas dans l’un ou l’autre cas que le baptisé ait été plus loin ou plus profondément dans l’eau que le baptiseur ; et l’eau n’aurait-elle pas pu, dans ces cas, être versée ou aspergée sur eux ? De même que le baptême de l’Esprit est clairement préfiguré et typifié par le versement et l’aspersion, de même le baptême de la passion et du sang de Jésus est ombragé par le versement, l’aspersion ou l’écoulement ? (Luc 22.20). Tout cela a été illustré dans les pages précédentes.
Que le lecteur lise avec un esprit ouvert à la conviction et libéré de tout préjugé, et qu’il juge ensuite.
ANNEXE
Autres définitions et illustrations
concernant le traité qui précède
Le traité qui précède illustre un triple baptême, ou effusion, nécessaire au salut de l’homme.
En premier lieu, en ce qui concerne le baptême du Saint-Esprit et du feu (Matthieu 3.11), que le Seigneur, par le prophète, a promis de répandre (Joël 2.28-30 ; Actes 1.5) et qui a été répandu (Actes 2.1-4). Ce baptême, tous les hommes qui sont parvenus à l’âge de compréhension ont besoin de le recevoir d’en haut par l’Esprit de Dieu. Car Jésus dit : Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire… C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par mon Père (Jean 6.44,65). C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert à rien : les paroles que je vous dis sont esprit et vie, verset 63, et sans cet Esprit et ce baptême de feu d’en haut, l’homme ne peut parvenir à la vraie repentance et à la nouvelle naissance, qui doit être engendrée et née de l’Esprit de Dieu, Jean 3.5-8. Et ainsi, étant né de Dieu, il devient enfant de Dieu et héritier par Jésus-Christ notre Seigneur (Galates 3.26 ; 4.7).
Et, deuxièmement, en ce qui concerne le baptême d’eau, le Seigneur Jésus a commandé en Matthieu 28.19 : Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ici, l’enseignement précède le baptême. Et en Marc 16.16, il dit : Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera damné. Ici, le fait de croire précède le baptême. Et lorsque, à Jérusalem, la parole de l’Esprit fut semée par les apôtres et tomba sur le cœur des auditeurs avec une telle puissance qu’ils s’écrièrent : Hommes frères, que ferons-nous ? la parole de l’Esprit dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ. Ici, il est manifesté par le Fils de Dieu, Jésus-Christ, et par le Saint-Esprit, que les enfants des hommes doivent d’abord être enseignés, et se repentir, et que ceux qui sont d’abord enseignés doivent être baptisés sur leur propre confession, au nom du Seigneur Jésus, pour la rémission des péchés. Ceux donc qui reçurent de bon cœur sa parole furent baptisés ; et ce jour-là environ trois mille âmes furent ajoutées aux disciples (Actes 2.37-41). Puis ils furent édifiés en un temple de Dieu, sur la pierre angulaire de Sion, un fondement sûr (Ésaïe 28.16 ; 1 Pierre 2.4 ; Matthieu 7.24) qui est la grande montagne qui remplit toute la terre (Daniel 2.35), la montagne de la maison du Seigneur, vers laquelle toutes les nations afflueront (Ésaïe 2.2).
C’est à cette montagne de Sion que sont venus ces croyants repentants qui ont été baptisés au nom du Seigneur Jésus, pour entrer par la porte de la ville située sur une montagne : à la Jérusalem céleste, des myriades d’anges, à l’assemblée et à l’Église des premiers-nés, qui sont inscrits dans les cieux, à Dieu le juge de tous, aux esprits des justes parvenus à la perfection, à Jésus le médiateur de la Nouvelle Alliance, et au sang de l’aspersion, qui parle mieux que celui d’Abel (Hébreux 12.22-24). Ceux qui ont été baptisés sur la base d’une foi et d’une repentance véritables ont donc revêtu Christ (Galates 3.27). Le baptême est donc nécessaire à la bénédiction du croyant.
En troisième lieu, au sujet du baptême de la coupe de la passion et de l’effusion du sang, en Luc 12.50 nous trouvons que Jésus-Christ a enjoint à ses disciples et à tous ceux qui le suivent de boire cette coupe, et si cela devait aller jusqu’à l’effusion de leur sang pour l’amour de Christ en portant sa croix après lui et en le suivant. Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car quiconque veut sauver sa vie la perdra, et quiconque veut perdre sa vie à cause de moi la retrouvera (Matthieu 16.24,25 ; Marc 8.34,35 ; Luc 9.23). Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple (Luc 14.27). Et vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé (Matthieu 10.22). Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir (Matthieu 24.9).
Une grande partie de cette coupe a été bue par les disciples de Christ, dont le sang a été versé en buvant la coupe, comme celui de leur Seigneur et Maître, Jésus-Christ, qui, en buvant cette coupe, a versé son sang sur la croix, qui a coulé de son corps saint sur le sol. Par ce sang, Jésus est entré dans le lieu saint, dans le ciel, ayant obtenu pour nous la rédemption éternelle (Hébreux 9.12). Et c’est ainsi que Jésus a ouvert le chemin du ciel. Et c’est à lui, le grand libérateur, que toute l’humanité doit s’incliner et se soumettre, et le suivre dans la voie qu’il a tracée. Et tous ses disciples et adeptes, en buvant cette coupe, devraient être prêts à donner leur vie et à verser leur sang pour l’amour de Jésus-Christ et pour sa cause. C’est ainsi qu’Étienne et Jacques, en suivant Christ, ont bu cette coupe, en versant leur sang pour l’amour de Christ. Et après eux, une foule innombrable, qui a participé au baptême de la souffrance et de l’effusion du sang, est entrée avec Jésus l’Agneau dans le saint des saints. Et ce chemin du ciel est encore ouvert pour ceux qui, sincèrement, suivent les commandements de Christ et participent à ce triple baptême d’effusion, à savoir le baptême de l’Esprit, le baptême d’eau et le baptême de sang, car ils sont ensemble. Car il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre, l’esprit, l’eau et le sang, et ces trois sont d’accord, 1 Jean 5.8. Et ils vont ensemble, car ils sont fondés sur la vérité et la pureté de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance, institués et commandés par le Fils de Dieu, Jésus-Christ, et sont nécessaires au salut et à la bénédiction des croyants. D’ailleurs, Jésus les a reçues pour accomplir toute justice, Matthieu 3.13-15, et a marché en eux avant nous ; et dans le baptême de sang, il a dit : Tout est accompli. Et ayant baissé la tête, il rendit l’esprit, Jean 19.30.
Tous les croyants doivent se tenir fermement dans ces trois baptêmes et suivre Christ dans l’amour, la justice et la vérité, et, par toutes les grâces de l’Esprit, continuer à suivre le chemin étroit, s’imposer pour porter la croix et souffrir avec lui. Et, si telle est la volonté du Seigneur, ils s’engagent même à boire librement sa coupe et, pour lui, à donner leur vie dans le baptême du sang. Et, ayant ainsi été fidèles jusqu’à la fin, ils seront comptés parmi ceux qui ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau, et qui sont donc devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple (Apocalypse 7.14-15).
Et comme l’ordre du baptême par versement ou aspersion est maintenu dans ce traité, nous nous efforcerons de l’expliquer encore plus clairement. Et bien que les trois baptêmes aient été clairement exposés, comme le baptême de l’Esprit est représenté par une effusion de l’Esprit, et que le baptême de la passion est également représenté par une effusion ou une aspersion du sang, il est raisonnable et cohérent de croire que le baptême d’eau est également administré par une effusion ou une aspersion, car ils vont ensemble (1 Jean 5.8) ; et par conséquent un seul mode est observé : même si le versement ou l’aspersion dans le baptême d’eau n’est pas aussi clairement représenté par des mots que dans les baptêmes de l’Esprit et du sang.
Il faut se rappeler que sous l’Ancienne Alliance, les Juifs avaient plusieurs ablutions (Hébreux 9.10). Celles-ci étaient représentées par des versements et des aspersions et préfiguraient ce triple baptême de l’Esprit, de l’eau et du sang ; et il y avait un ordre dans les images et les types qui les représentaient, comme nous l’avons déjà remarqué, bien que nous en disions davantage sur le baptême d’eau dans ce qui suit.
En premier lieu, Jean-Baptiste dit : Moi, je vous baptise d’eau, mais celui qui vient après moi vous baptisera du Saint-Esprit et du feu (Matthieu 3.11). Et Jésus dit : Car Jean a baptisé d’eau, mais vous serez baptisés du Saint-Esprit (Actes 1.5). Et à propos du baptême de la coupe et du sang, il dit : Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien ne suis-je pas pressé jusqu’à ce qu’il soit accompli (Luc 12.50). Et le Seigneur dit à ses disciples : Il est vrai que vous boirez ma coupe, et vous serez baptisés du baptême dont je suis baptisé (Matthieu 20.23). Ici, la préposition de est utilisée dans tous les cas, et fait allusion à l’instrument ou à l’agent qui est utilisé et avec lequel l’opération est effectuée dans l’administration ; ce qui est dans ces baptêmes, l’Esprit, l’eau et le sang. Ce sont les agents opérants, et le sujet du baptême est passif. Dans le baptême par immersion, le sujet du baptême ne serait-il pas l’agent et l’eau le passif ?
En second lieu, l’Apôtre Pierre, parlant de l’arche de Noé, dit : Du temps de Noé, Dieu attendit pendant que l’arche se construisait, dans laquelle un petit nombre d’âmes, c’est-à-dire huit, furent sauvées à travers l’eau. Cette eau est une image du baptême, qui n’est pas la purification des souillures de la chair, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve par la résurrection de Jésus-Christ (1 Pierre 3.20-21). Or, comme le baptême nous sauvera, ainsi qu’il est préfiguré, l’emblème peut être rendu clair en considérant l’arche comme un vaisseau comparé au corps de l’homme, un vase de terre dans lequel il demeure, et la pluie comme l’eau du baptême. L’arche, dans laquelle huit âmes furent sauvées, se trouvait sur un sol sec lorsque les fenêtres du ciel furent ouvertes, et que l’eau fut versée sur l’arche pendant quarante jours et quarante nuits, jusqu’à ce que l’arche flotte sur l’eau. Et il n’est pas possible de supposer que l’arche ait été à un moment donné sous l’eau, mais que l’eau ait été versée sur elle d’en haut, comme un emblème et une image du baptême d’eau sous la Nouvelle Alliance, selon le baptême par effusion du Saint-Esprit. Noé construisit l’arche et y entra par la foi au Seigneur avant que l’eau ne soit versée sur elle ; le croyant entre dans l’arche de la Nouvelle Alliance par la foi avant que l’eau du baptême ne lui soit appliquée, et le vieil homme doit être crucifié avec ses affections et ses convoitises, et ainsi la réponse d’une bonne conscience obtenue avant que le signe ou le gage de celle-ci puisse être administré.
En troisième lieu, l’Éternel a parlé à Moïse, en disant : Prends les Lévites du milieu des enfants d’Israël, et purifie-les. Tu leur feras ainsi pour les purifier : Tu feras sur eux aspersion de l’eau de purification, afin qu’ils puissent faire leur service dans le tabernacle (Nombres 8.6-26). Cette eau de purification était préparée de la manière suivante : L’Éternel a dit à Moïse de dire aux enfants d’Israël de lui apporter une vache rousse sans tache, sans défaut, et qui n’ait jamais porté le joug. Un emblème clair du corps de Jésus. Il leur fut ordonné d’amener cette vache rousse hors du camp, de l’égorger et de la brûler, avec du bois de cèdre, de l’hysope et du cramoisi qu’ils jetteraient au milieu du feu ; un homme pur ramasserait les cendres et les déposerait hors du camp dans un lieu pur. Ces cendres, avec de l’eau vive mise dessus, dans un vase, faisaient une eau de purification. Nombres 19.1-17.
C’est avec cette eau de purification que les Lévites étaient aspergés, par une personne pure, pour le service du sanctuaire ; et tous ceux qui étaient impurs étaient purifiés par elle. Et si quelqu’un d’impur ne voulait pas se purifier, il était retranché de l’assemblée d’Israël. C’est un emblème frappant du baptême d’eau, dans lequel le nom de la grande offrande du péché, Jésus-Christ, est représenté par les cendres de la génisse rouge, qui, lorsqu’elles sont appliquées au sujet du baptême, avec l’aspersion de l’eau baptismale, sont efficaces pour purifier le sujet, par la foi en ce grand nom, de toute impureté du péché. Actes 2.38. Mais la vertu et l’efficacité de la purification du péché ne doivent pas être attribuées à l’eau élémentaire, mais au nom tout-puissant du Seigneur Jésus, dont tous les prophètes ont parlé et témoigné. Que par son nom quiconque croit en lui recevra la rémission des péchés (Actes 10.43). Il n’y a de salut dans aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. Actes 4.12.
Enfin, quelques-uns objecteront encore en disant que Jean-Baptiste a baptisé dans le Jourdain, et que Philippe et l’Eunuque sont tous deux entrés dans l’eau quand le premier a baptisé le second, déduisant ainsi que les sujets ont été immergés. Il est vrai que le baptiseur et les sujets du baptême étaient tous deux dans l’eau ; mais le baptiseur n’était pas sous l’eau avec l’arche de son corps, et on ne lit pas non plus que les sujets du baptême aient été immergés sous l’eau. Et bien que la partie inférieure de l’arche de Noé ait été dans l’eau, elle est restée quarante jours et quarante nuits sous l’eau de la pluie, puis elle a flotté sur l’eau.
Et bien que le baptiseur et les sujets du baptême se soient tenus debout avec la partie inférieure de l’arche de leur corps dans l’eau du Jourdain, on peut néanmoins conclure que, dans l’administration du baptême, l’eau était prise dans le cours du Jourdain par le baptiseur et versée ou aspergée sur les sujets ; et cette conclusion peut être raisonnablement tirée du fait que toutes les images et tous les types que l’on trouve dans la parole de Dieu à travers l’Ancien et le Nouveau Testament concernant ce triple baptême sont représentés par l’aspersion et le versement, ce qui a été pleinement démontré dans les pages précédentes de ce traité.
[1]Lavage dans la traduction allemande de la Bible se dit taufen, c’est-à-dire baptême.
[2]Le mot ablutions dans ce verset est baptismos dans la langue d’origine, le grec.